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3.5 Central Africa / Afrique Centrale

3.5.1 Burundi (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les produits forestiers non ligneux (PFNL) les plus importants au Burundi au niveau socio-économique sont le gibier, les animaux vivants et les plantes médicinales.

Des PFNL de moindre importance socio-économique sont les plantes comestibles (e.g. feuilles, écorces, sève, fruits, champignons), le miel et les parties d'animaux utilisées pour l'ornementation et la médecine traditionnelle.

Informations générales

La plupart des données statistiques disponibles datent d'avant la crise socio-politique de 1993.

La disponibilité des PFNL a diminué à cause de la dégradation de leurs habitats par les feux de brousse et les défrichements, ainsi que de la surexploitation de certaines espèces. De plus, on a remarqué une accélération de la destruction de la biodiversité en général pendant la crise socio-politique de 1993 (FAO, 1999).

La FAO (1999) énumère 19 plantes (e.g. Prunus africana), 50 mammifères (e.g. Panthera pardus), 26 oiseaux (e.g. Francolinus afer) et 23 reptiles (e.g. Chamaeleo johnstoni) menacés d'extinction.

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Quoique très limitées, les forêts burundaises renferment des produits végétaux comme des fruits, des champignons et des feuilles (e.g. Gardenia ternifolia, Lannea schimperi) qui contribuent à l'alimentation de la population, surtout en période de soudure, et des éleveurs pendant la période de transhumance.

Avec la crise socio-économique, beaucoup d'arbres fruitiers ont été décimés, ayant été utilisés sous forme de bois de feu surtout dans la région de Buyenzi (Ngozi) qui a connu un afflux massif de réfugiés Rwandais en 1994 (FAO, 1999).

Au Burundi, plus de 50 espèces de champignons comestibles sont ramassées. Les champignons les plus consommés sont du genre Cantharellus (Cantharellus congolensis, C. cibarius, C. cyanoxanthus, C. densifolius, C. rufopunctatus, C.cyanescens, C. splendens, C. symoensii, C. pseudocibarius, C. ruber). En 1995, plus de 1 000kg de chanterelles en provenance des forêts de Rumonge ont été exportés vers l'Allemagne (FAO, 1999).

Tableau No 1. Les arbres fruitiers au Burundi

Habitat

Espèces

Forêts claires

Uapaca nitida

 

Uapaca kirkiana

 

Uapaca zanzibarica

 

Uvira angolensis

 

Landolphia kirkii

 

Leptactinia benguellensis

Galerie forestière

Phoenix reclinata

 

Syzygium guineense

 

Landolphia owariensis

Forêt périguinéenne

Myrianthus arboreus

Forêt de montagne

Myrianthus holstii

Forêts claires et divers types de savanes

Anisophillea boehmii

 

Annona senegalensis

 

Garcinia huillensis

 

Parinari curatellifollia

 

Strychnos spinosa

 

Strychnos cocculoïdes

 

Vitex mombassae

 

Vitex donniana

Bosquet xérophile

Tamarindus indica

Source: FAO (1999)

* Fruits commercialisés sur les marchés locaux

Fourrage

Au Burundi, on distingue des arbres et arbustes fourragers naturels et introduits. La FAO (1999) énumère 62 espèces utilisées en tant que plantes fourragères au Burundi. Les parties généralement consommées par le cheptel sont les feuilles et les graines. Des plantes fourragères exotiques incluent Leucaena sp., Calliandra calothyrsus, Sesbania sp, Gliricidia sepium et Codariocalyx gyroïdes.

Tableau No. 2. Les plantes fourragères naturelles du Burundi

Nom vernaculaire

Nom botanique

Nom vernaculaire

Nom botanique

1. Agakomakoma

Grewia platyclada

32. Umunyankuru

Clerodendrum schweinfurthii

2. Igifumbe

Piliostigma thonningii

33. Umunyari

Euphorbia tirucalli

3. Igihungere

Protea madiensis

34. Umurinzi

Erythrina abyssinica

4. Igikororombe

Grewia pubescens

35. Umusagamba

Hymnocardia acida

5. Igitovu

Acanthus pubescens

36. Umusagara1

Rhus longipes

6. Umuryohera

Galiniera coffeoides

37. Umusagara2

Rhus natalensis

7. Inganigani

Dracaena afromontana

38. Umusagara3

Rhus vulgaris

8. Umubirizi

Vernonia amygdalina

39. Umusange

Entada abyssinica

9. Umubogere

Erythrococea bongensis

40. Umusaranda

Triumfetta cordifolia

10. Umubundankwavu

Pseudosabicea arborea

41. Umusasa1

Dodonea viscosa

11.Umubwirwa

Securinega virosa

42. Umusasa2

Sapium ellipticum

12 . Umufumbegete

Rumex usambarensis

43. umusebeyi

Albizzia gummifera

13. Umugano

Arundinaria alpina

44. Ushayishayi

Harungana madagascarensis

14. Umugenge

Acacia gerrardii

45. Umushiha1

Kostchya aeschynomenoides

15. Umugimbu

Bridelia brideliifolia

46. Umushiha2

Kostchya africana

16. Umugirigiri

Balanites aegyptiaca

47. Umushiha3

Kostchya strigoza

17. Umugoti

Syzygium cordatum

48. Umushonge

Dissotis trothae

18. Umugunguma

Maytenus arbutifolia

49. Umusororo

Indigofera arrecta

19.Umugururansheshi

Maerua angolensis

50. Umusunu

Oxythenantera abyssinica

20. Umurwampore

Trema orientalis

51. Umutinti

Erythrococca trichorocca

21. Umuhangahanga

Maesa lanceolata

52. Umutobotobo

Solanum aculeastrum

22. Umukarakara

Embelia schimperi

53. Umuturuka

Phyllanthus ovalifolius

23. Umukizikizi

Virectaria major

54. Umutwenzi

Croton macrostachyus

24. Umukoma

Grewia bicolor

55. Umuvuma

Vernonia lasiopus

25 . Umukoni

Synadenium grantii

56. Umuvumereza

Lindackeria kivuensis

26. Umukubarwa

Psorospermum febrifugum

57. Umuvyiru

Vitex doniana

27. Umukungwa

Dombeya baggshawei

58. Umuyogoro

Milletia dura

28. Umumanda

Ficus thonningii

59. Umwayi

Canthium venosum

29. Umunazi

Parinari curatellifolia

60. Umwerangabo

Anthocleista schweinfurthii

30. Umunyagasozi

Securidaca longepedunculata

61. Uruhago

Acacia sieberana

31. Umunyamabuye

Pavetta ternifolia

62. Urukoko

Brillantaisia cicatricosa

Source: FAO (1999), citant le Rapport du Séminaire National d'Agroforesterie au Burundi (1985)

Médecine

Au Burundi, la grande majorité de la population recourt à la pharmacopée traditionnelle. Le travail des tradipraticiens est reconnu par le Ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique, qui a agréé les Associations des Tradipraticiens du Burundi (ATRAPRABU).

Surtout dans la plaine d'Imbo, il existe une multitude de plantes médicinales. Plus de 90% des plantes médicinales proviennent des forêts naturelles (commentaire personnel de S. Ndabirorere, 1999). Selon la FAO (1999), les familles botaniques les plus riches en espèces médicinales sont les Asteraceae, les Fabaceae, les Euphorbiaceae, les Rubiaceae, les Laminiaceae et les Solanaceae.

Les guérisseurs utilisent plus les feuilles (74%) que d'autres parties (tiges feuilles 7.8%, écorce de la tige 7.2%, racines 6.7%, tiges 3.3%, écorce de la racine 1.6%, graines 1.2%, fleurs 0.8%, fruits 0.4%, plante entière 0.2%).

Les principales maladies traitées par ce centre sont: maladies hépatiques, amibes, zona, hypertension, rhumatisme, jaunisse, Hépatite B virale, Candidose asphargelle, le manque d'appétit (FAO, 1999).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Animaux vivants

Beaucoup d'animaux vivants sont exportés du Burundi, y compris des reptiles, des oiseaux et des mammifères. Les principaux pays de destination sont la Belgique, les Etats-Unis, l'ex URSS, le Japon, la Grande-Bretagne et la France (commentaire personnel de S. Ndabirorere, 1999).

Concernant les reptiles, les serpents sont les animaux les plus exportés du Burundi. Le chameleon Chamaeleo johnstoni, ramassé dans les forêts de montagne, est l'espèce la plus exploitée (1991: 6 368 unités; 1992: 4 490 unités).

Les oiseaux préférés pour l'exportation sont les familles des Psittacidae, des Perroquets (exportations 1991: 34 unités) et Agapornis pullaria. Les oiseaux exportés proviennent en grande partie des forêts claires et des savanes boisées de l'Est du pays.

Les mammifères vivants exportés comprennent des rongeurs (exportation de 448 unités en 1992), des insectivores (exportation de 100 unités en 1992), des Chérophtères (exportation de 14 unités en 1992) et Panthera pardus (exportation de 2 unités en 1991) (FAO, 1999).

Tableau No. 3. Exportations d'animaux vivants du Burundi

Famille

Quantité (unités)

 

1991

1992

Reptiles

17 203

13 780

Oiseaux

38

105

Mammifères

2

562

Source: FAO, 1999

Gibier

Le gibier est une source de protéines animales importante. Malgré l'interdiction de la chasse et du piégeage, la population locale riveraine consomme les mammifères, les herbivores, les reptiles, ainsi que des animaux minuscules (FAO, 1999).

La chasse non contrôlée des animaux, notamment des Ongulés et des Suidae, est la raison principale de l'extinction de ces familles (FAO, 1999).

Tableau No. 4: Les espèces animales les plus consommées au Burundi

Famille

Genre

Espèces

Zone écologique

Herbivores

Tragelaphus

Tragelaphus scriptus

T. spekei

Sylvicarpa geimmia

Plaine de l'Imbo, Moso, Buyogoma (Cankuzo)

Suidae

Potamochoerus

Potamochoerus poreus

P.aethiopicus

Imbo,Moso

Felidae

Leptailurus Leporidae

Lepus

Leptailurus serval

Lepus Whytei

Lepus Crashayi

Parc National de la Ruvubu, Parc National de la Kibira

Cricetomidae

Cricetomys

Cricetomys gambianus

 

Muridae

Trachyoryetes

Trachyoryetes splendeus

 

Oiseaux

 

Lagonostrita senegola

Numida moleagris etc

 

Reptiles

 

Piythos sabae

Bitis gabonica

Crocodilus niloticus

 

Termites

 

Varanus niloticus sp

Moso, Buragane, Buyogoma,

Plateaux centraux

Source: FAO (1999)

Médecine

Les animaux jouent un rôle important en médecine traditionnelle. Les produits animaux sous forme de peaux de mammifères, de cornes de diverses espèces d'antilopes, de têtes et de corps complets d'oiseaux et des termites se rencontrent sur presque tous les marchés du pays. Ce rôle curatif des animaux contribue énormément à leur disparition par la chasse ou la capture (FAO, 1999).

Autres produits animaux non comestibles

En 1991, 7 511 kg de dents d'Hippoptamus amphibius ont été exportés (FAO, 1999).

REFERENCES

FAO. 1992a. Formation Forestière et Agroforestière à ITAB. Projet PNUD-FAO BDI/87/007. Karuzi, Burundi.

FAO. 1992b. Plan d'Utilisation des Terres et de Gestion des Systèmes Agroforestiers au Domaine de l'I.T.A.B a Karuzi, Karuzi, Burundi

FAO. 1993. Séminaire sur les Statistiques Forestières en Afrique. Thiès, Sénégal.

FAO. 1999. Données statistiques des PFNL du Burundi. par S. Ndabirorere. Programme de Partenariat CE-FAO, GCP/INT/679/EC, Rome

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome, ainsi que sur l'information fournie par S. Ndabirorere, Consultant.

Des informations supplémentaires sur les PFNL au Burundi seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

DONNEES QUANTITATIVES SUR LES PFNL DU BURUNDI

Produit

Ressource

Valeur économique

 

Catégorie

Impor-tance

Nom commercial

Nom vernaculaire

Espèces

Partie utilisée

Habitat

Source

Desti-nation

Quantité, valeur

Remarques

Références

 

1, 2, 3

     

F, P, H

S, C

N, I

     

Plantes et produits végétaux

Nourriture

2

Cham-pignons

Cantharellus spp.

pl

F

S

I

Exportation de 1 000kg vers l'Allemagne en 1995

 

FAO, 1999

Animaux et produits animaux

Animaux vivants

1

Reptiles

Atheris nitchei, Bitis gabonica, Bitis mesicornis, Boaedon bineatus, Boaedon sp, , Dasypeltis scabra, Dasypertis atra, Dasypeltis sp, Causus resimus, Atractaspis sp, Theolotornis sp, Dispholidus typus, Phylotamnus sp, Dendroaspis jamensoni, Naja melanoleuca, Python sebae ,Kinixys belliana, Chamaeleo johnstoni, Chamaeleo delepis, Chamaeleo ellioti, Caranus nilotiens

an

F

S

I

· Exportation de 17 203 unités en 1991

· Exportation de 13 780 unités en 1992

 

FAO, 1999

   

Oiseaux

Agapornis pullaria

an

F

S

I

Exportation de 4 unités en 1991

 

FAO, 1999

     

Perroquets

an

F

S

I

Exportation de 34 unités en 1991

 

FAO, 1999

     

Espèce non déterminée

an

F

S

I

· Exportation de 38 unités en 1991;

· Exportation de 105 unités en 1992

 

FAO, 1999

Animaux vivants

 

Mammifères

Panthera pardus

an

F

S

I

Exportation de deux unités en 1991

 

FAO, 1999

     

Rongeurs

an

F

S

I

Exportation de 448 unités en 1992

 

FAO, 1999

     

Insectivores

an

F

S

I

Exportation de 100 unités en 1992

 

FAO, 1999

     

Chéropthères

an

F

S

I

Exportation de 14 unités en 1992

 

FAO, 1999

Autres produits animaux non comestibles

   

Hippoptamus amphibius

dents

 

S

I

Exportation de 7 511kg en 1991

 

FAO, 1999

Importance: 1- grande importance au niveau national; 2 - grande importance au niveau local/régional; 3 - importance limitée
Partie utilisée: an - animal entier; ec - écorce; ci - cire; fe - feuilles; no - noix; fi - fibres; fl - fleurs; fr - fruits; go - gommes; mi - miel;
se - sève; la - latex; hu - huile; pl - plante entière; re - résines; ra - racine; gr - graines; ti - tige; ta - tannins;
Habitat: F - forêt naturelle et autres terres boisées; P - plantation; A - Autres: Arbres hors de la forêt (e.g. agroforesterie, jardins privés)
Source: S - sauvage, C - cultivé
Destination: N - national; I - international

3.5.2 Cameroun (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les PFNL les plus importants du Cameroun sur le plan socio-économique sont les plantes alimentaires comme les fruits (e.g. Irvingia gabonensis), les noix (e.g. Cola spp.) et les condiments (e.g. Ricinodendron heudelotii); ainsi que les plantes médicinales (e.g. Prunus africana), les rotins (e.g. Laccosperma secundiflorum) et le gibier.

Les PFNL moins importants dans le pays sont les plantes fourragères, les huiles essentielles et autres produits cosmétiques, les colorants, les ustensiles et matériaux de construction, les plantes médicinales et des produits animaux utilisés dans la médecine traditionnelle.

Informations générales

La plupart des informations présentées sur les PFNL au Cameroun sont basées sur des études réalisées dans les régions des forêts humides tropicales qui se trouvent au sud du pays et qui sont habitées par 45% de la population totale (Ndoye et al., 1999).

Différentes études au Cameroun ont identifié plusieurs centaines d'espèces de PFNL, utilisées soit au niveau local soit au niveau national et international. Papadopolus (1997) par exemple a identifié 300 PFNL utilisés dans la région du Mont Cameroun.

Au Cameroun, la disponibilité des PFNL est en train de diminuer à cause des défrichements effectués pour accroître les terres arables (Burnley, 1999). Selon Clark & Tchamou (1998), beaucoup d'espèces sont de plus en plus menacées du fait

· de la disparition de leur habitat;

· des méthodes de récoltes destructives et excessives qui contribuent à réduire les populations sauvages en-dessous du seuil de régénération (voir ci-dessous, p.e. Elaeis guineensis, Prunus africana);

· d'une domestication insuffisante des PFNL.

Les PFNL au Cameroun sont autoconsommés ainsi que commercialisés. Selon les résultats de Ndoye et al. (1999) - qui ont évalué le marché local de quatre PFNL importants (Irvingia. spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola, voir ci-dessous)45- les marchés des PFNL sont très instables. Cette instabilité des quantités vendues ainsi que des prix demandés est causée par la fluctuation de la production et l'incertitude de l'approvisionnement soumis à la pression dus aux récoltes, aux sécheresses et aux autres changements climatiques qui influencent la période de floraison et fructification.

Les autres PFNL exportés incluent les rotins, la gomme arabique (exportation annuelle de 413 t entre 1988 et 1993), les feuilles légumes et les plantes médicinales.

Des informations détaillées figurent dans des études de cas, réalisées dans le Parc National de Korup, la région Bipindi-Akom II dans la Province Sud et Nyangong.

Le Parc National de Korup46

Dans le parc national de Korup qui se trouve dans la province sud-ouest, les PFNL sont considérés comme une des sources de revenu les plus importantes pour la population locale. Une étude socio-économique qui a été menée dans tous les villages à l'intérieur et aux alentours du Parc National Korup, a montré que les activités les plus importantes en terme de contribution à l'économie villageoise sont la chasse, la récolte et le traitement des PFNL végétaux:

· Pour les hommes, la chasse du gibier est la source de revenu la plus importante. La chasse représente jusqu'à la moitié des revenus familiaux.

· Pour les femmes, c'est la vente des fruits/condiments d'Irvingia spp., Ricinodendron heudelotti et Afrostyrax lepidophyllus (oignon de campagne) qui a une importance particulière. La vente représente entre 25 et 50% des revenus totaux des villages concernés.

Autres sources importantes de revenu sont les noix de cajou (Tetracarpidium conophorum), le rotin, le poivre de Piper guineense, les huiles et les bâtonnets à mâcher, utilisés pour se brosser les dents et fabriqués à partir de Garcinia spp. et de Massularia acuminata.

Les bâtonnets à mâcher de Massularia acuminata et Garcina spp. sont aussi exportés au Nigeria. «Bien que des quantités considérables de bâtonnets à mâcher sont exportées, la population locale reçoit très peu de revenu de cette commercialisation. La raison principale est que les chefs de village acceptent normalement un petit paiement par les intermédiaires, soit sous forme de quelques bouteilles d'afofo (vin de palmier), soit en espèces, pour permettre la collecte des quantités illimitées de bâtonnets à mâcher dans leurs forêts communautaires» (Malleson, 1999:112-113). Au contraire, au Nigeria, les collecteurs/intermédiaires doivent payer des taxes en fonction de la quantité récoltée. Par conséquent, l'exploitation est moins intensive et plus avantageuse au Nigeria, tandis qu'au Cameroun les ressources sont exploitées intensivement sans que les communes locales puissent profiter de leurs ressources naturelles (Wilkie, 1999).

Les sources de protéine les plus importantes sont le gibier et le poisson. Autres PFNL utilisés dans la région sont les plantes comestibles comme les feuilles légumes (Heinsia crinita, Gnetum spp.), les condiments (Afrostyrax lepidophyllus), les épaississeurs de soupe (Ricinodendron heudelotii), les fruits (Cola lepidota), les noix (Coula edulis, Poga oleosa), les huiles comestibles (Baillonella toxisperma), les matériaux de construction (raphia, rotin) et les nattes (Pandanus candellabrum).

La forêt a également une importance culturelle: les noix de kola sont offertes en guise de bienvenue aux invités ainsi que dans de nombreuses autres occasions et le poivre provenant de Afromomum melegueta est utilisé pour éloigner les esprits maléfiques.

La région Bipindi-Akom II dans la Province Sud47

La végétation dans cette région change progressivement, à partir d'une forêt sempervirente de Lophira alata à basse altitude à une forêt riche en Caesalpiniaceae de moyenne altitude. Les paysans y pratiquent la culture itinérante, la culture commerciale de cacaotiers, la chasse et la cueillette.

Une enquête socio-économique détaillée a été menée et a établi les conclusions suivantes:

· La commercialisation des PFNL est presque aussi importante pour le revenu des foyers que la vente des produits agricoles. Cependant, la vente des PFNL est essentiellement limitée au niveau du village et repose à 75% sur la commercialisation du gibier.

· Les PFNL de 23 espèces sont commercialisés, mais seulement quatre de ces espèces contribuent d'une manière significative au revenu des familles: Irvingia gabonensis, Strophantus gratus, Coula edulis et Dacryodes macrophylla.

· Bien que la zone d'étude comprenne seulement 200 000 ha, on a remarqué une grande différence dans l'abondance et la distribution des espèces, d'où un accès aux ressources non équitable.

· La densité de la plupart des espèces des PFNL ayant une valeur commerciale est faible ou moyenne. De nombreuses espèces ont moins d'un arbre productif par hectare, ce qui implique des contraintes importantes pour la disponibilité des ressources et pour le développement d'une récolte efficace dans la forêt naturelle.

· L'exemple de l'impact de la cueillette sur les arbres de Garcinia lucida démontre que les peuplements d'arbres à densité élevée, ayant une valeur commerciale et dont l'accès est libre, sont particulièrement exposés aux risques d'une cueillette trop intensive.

Nyangong, Sud Cameroun48

Les résultats de cette étude, effectuée dans le cadre du Programme de Recherche Tropenbos, montrent que 24 espèces d'arbres sont considérées très importantes pour la production de PFNL. Ces produits peuvent être recueillis dans la forêt ou en dehors. Six différents types de végétation ont été identifiés comme source de PFNL: la forêt (primaire et secondaire), les terres en jachères, les plantations de cultures vivrières, les plantations de cacaotiers, les jardins privés et les terres marécageuses. Quelques espèces se retrouvent dans plusieurs types de végétation, alors que d'autres poussent dans un type de végétation seulement.

En général, les espèces comme les raphias, la mangue de brousse et les feuilles d'emballage se trouvent dans les terrains mis en jachère. La mangue de brousse (Irvingia gabonensis) se trouve également dans les plantations de cacaotier, tandis que les raphia (Raphia montbuttorum) poussent aussi dans les zones marécageuses. Dans la forêt vierge on trouve les espèces suivantes: essock (Garcinia lucida), olon (Scorodophloeus zenkeri), komen (Coula edulis), ezezan (Ricinodendron heudilotii), et adjap (Baillonella toxisperma). Les noix de cola (Cola nitida, Garcinia kola) se trouvent dans les plantations de cacaotier, alors que les bambous poussent dans les zones marécageuses. Les champignons et les plantes médicinales se trouvent généralement dans tous les types de végétation.

Aussi bien les hommes que les femmes participent à la récolte des PFNL. En général, les hommes s'intéressent aux produits qui ont une valeur économique, alors que les femmes sont principalement orientées vers les produits consommés au niveau du ménage. En plus, les femmes préfèrent les espèces situées près du village, alors que les hommes peuvent parcourir des distances plus grandes en forêt.

En ce qui concerne le régime foncier on peut distinguer trois catégories: propriété commune, propriété privée et libre accès. Les droits aux arbres et à la terre appartiennent aux familles ou aux individus dans les familles. La propriété d'un arbre spécifique ne donne pas automatiquement le droit de propriété de la terre où l'arbre pousse; ceci vaut surtout pour la mangue de brousse. Cependant, dans les nouvelles terres cultivées, on note la tendance à considérer que la propriété de l'arbre implique automatiquement la propriété de la terre où l'arbre se trouve, et vice versa. Pour les arbres de la forêt vierge l'accès est libre. En revanche, les arbres qui se trouvent dans les terrains mis en jachère, les plantations de cacaotier, les jardins et zones marécageuses sont de propriété commune ou privée. Seules les plantes médicinales peuvent être cueillies librement, indépendamment des droits de propriété et des types de végétation dans lesquels on les trouve.

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Les plantes forestières comestibles (fruits, noix, feuilles légumes, condiments, boissons) sont parmi les PFNL les plus importants au Cameroun. Les plantes comestibles importantes consommées à l'état brut incluent

· les bourgeons de Pennisetum purpureum;

· les feuilles de Balanites aegyptiaca (consommées dans les savanes du Nord), Gnetum africanum (consommées dans toutes les régions forestières), Aframommum spp, Ocimum spp.;

· les écorces de Scorodophleus zenkeri, Aphrardisia spp. et Garcinia spp.;

· les rhizomes de Zingiber officinales;

· les tubercules de Dioscorea sp. (igname sauvage);

· les racines des Rubiacées;

· les fruits d'Annonidium mannii, Elaeis guineensis, Tamarindus indica Sclerocarya birrea, Cola acuminata, C. nitida, C. verticillata, Irvingia gabonensis, Baillonella toxisperma, Ricindendron heudelotii, Coula edulis, Tricosypha arborea, T. acuminata, T.ferrugine, Xylopia aethiopica, Aframomum spp., Antrocaryon klaineanum, Piper guineensis, Uapaca heudelotii, Tetrapleura tetratera;

· les graines de Monodora myristica, Bucholzia macrophylla, Garcinia kola;

· les champignons comme Terminalia superba et Berlinia spp..

Les produits consommés à l'état transformé incluent :

· l'huile extraite des graines de Baillonella toxisperma, Butyrospermum parkii, Autranella congolensis, Omphalocarpom spp. et communément appelée huile de Karité;

· la pâte à base d'amandes des graines d'Irvingia gabonensis;

· l'huile extraite à partir des graines d'Allanblackia floribunda;

· les différentes espèces de Champignons consommés secs (FAO, 1999).

Tableau No. 1. Des PFNL vendus sur les marchés locaux camerounais

Espèce

Partie utilisée

Unité

Prix (F CFA)

Gnetum africanum

Feuilles hachées/non hachées

Paquet

100

Aframommum spp., Ocimum basilicum, Ocimum sp.

Feuilles

Paquet

100

   

Tige

10

Garcinia cola, Scorodophleus zenkeri

Ecorce

Morceaux

100 -250

Zingiber officinale

Rhizome

Tas

100

Elaeis guineenis

Fruits

Tas

100

 

Pulpe

500g

500

Cola acuminata, C. nitida

Fruit

Pièce

10 - 100

Irvingia gabonensis

Fruit

Pièce

10 - 50

 

Pâte

500 g

1 000

Ricinodendron heudelotii

Amande

Verre de 25 cl

150 - 300

Coula edulis

Amande

Pièce

10 - 50

Tricoscypha arborea, T. acuminata, T. ferrugine

Fruits

Pièce

10 - 25

Xylopia aethiopica, Aframomum meleguetta, Afromomum sp.

Fruits

Pièce

10 - 100

Antrocaryon klaineanum

Fruits

Pièce

10

Piper guineensis

Fruits

Tas

50

 

Etat écrasé

Paquet de 200 g

150

   

Paquet de 250 g

500

   

Paquet de 500 g

1 000

Tetrapleura tetraptera

Gousse

Pièce

50 - 200

Rubiacées lianescentes

Racine

Paquet

100

Monodora myristica

Graine

Pièce

10 - 25

Bucholzia macrophylla

Graine

Cuillère rapée et mélangée avec du citron vert et du piment

50 - 100

Garcinia kola

Graine

Pièce

10 - 50

Baillonella toxisperma, Butyrospermum parkii, Autranella congolensis, Omphalocarpom spp.

Graine

1 litre d'huile

1 500-2 500

Allanblackia floribunda

Huile

Litre

1 000 - 1 500

Champignons ("Mbel messil en Beti")

 

Tige

350 - 1 500

Source: FAO (1999)

Une vingtaine de plantes comestibles sont exportées en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis, au Gabon, en République Centrafricaine, en Guinée équatoriale, et au Nigeria. Le Cameroun est le seul pays en Afrique Centrale qui exporte des PFNL pour le «marché vert» des «produits organiques/biologiques» (Tabuna, 1999).

Tableau No. 2. PFNL exportés du Cameroun

Espèce

Nom de commerce

Système de production

Partie vendue

Destination: Europe

     

Afrostyrax lepidophyllus Mildbraed

omi

spontané

écorce

Aframomum spp.

maniguette

spontané

fruits secs/frais

Ananas comosus (L.) Merr.

ananas

mixte

fruits

Cola nitida A. Chev.

kola

mixte

graines

Dacryodes edulis (G. Don) Lam.

safou

mixte

fruits

Elaeis guinensis Jacq

noix de palme

mixte

fruits, huiles,

boissons

Garcinia kola Haeckel

petit cola

spontané

graines

Gnetum spp.

fumbua

spontané

feuilles

Hua gabonii Pierre

omi

spontané

fruits secs

Irvingia gabonensis Baillon

sioko, mango

spontané

graines

Landolphia sp.

malombo

spontané

fruits

Lippia adoensis Hochst

bulukutu

spontané

feuilles sèches

Monodora miristica, M.tenuifolia

pepe

spontané

graines

Ricinodendron heudelotii (Baill)

djansan

spontané

graines

Tetrapleura tetraptera Tauba

caroube

spontané

feuilles

Vernonia amygdalina

ndolé

cultivé

tubercule

Xanthosoma sagittifolia Schott

macabo

cultivé

graines

Xylopia aethiopica A. Rich

ekolababa

spontané

fruits

Destination: non-connue

     

Autranella congolensis

   

huiles extraites des graines

Baillonella toxisperma

   

huiles extraites des graines

Butryospermum parkii

   

huiles extraites des graines

Champignons secs

     

Cola acuminata

   

fruits

Coula edulis

   

amandes

Omphalocarpom spp.

   

huiles extraites des graines

Piper guineensis

   

fruits

Scorodophleus zenkeri

   

écorces

Zingiber officinales

   

rhizomes

Source: modifié selon Tabuna (1999) et FAO (1999)

Les fruits d'Irvingia gabonensis (mangue de brousse) et de Dacryodes edulis (safou) sont très populaires et offrent un grand potentiel pour l'accroissement des sources de revenu grâce à la commercialisation des excédents de récoltes (Burnley, 1999).

Deux composantes d'Irvingia gabonensis sont utilisées: les fruits et les amandes. Le fruit, qui contient beaucoup de fibres, est consommé frais. La partie la plus importante est l'amande, utilisée pour l'assaisonnement des soupes et qui constitue une source de revenu importante pour les paysans de la zone de la forêt humide du Cameroun.

Selon Ndoye et al. (1999), les marchés d'Ebolowa, d'Abang Minko (frontière entre le Cameroun et le Gabon) et de Kye-Ossi (frontière entre Cameroun et Guinée équatoriale) ont représenté 41% de la quantité totale commercialisée en 1995. Dans cette région, les fruits et amandes d'Irvingia gabonensis (ainsi que Cola acuminata) sont les PFNL ayant la plus grande valeur sur les marchés camerounais des zones de la forêt humide au sud de pays. Les projections de vente sur les marchés de PFNL pour toute la zone des forêts humide du sud de pays estimaient que :

· en 1995, une quantité de 111 000 kg a été vendue pour une valeur de CFA125 237 00049;

· en 1996, une quantité de 107 100 kg a été vendue pour une valeur de CFA147 769 00

Les fruits de Coula edulis sont cueillis essentiellement pour l'autoconsommation. Ils sont difficilement commercialisés du fait de leur poids. Généralement, les gens cueillent juste les quantités nécessaires à leur subsistance, ou bien les mangent directement dans les champs en guise de coupe-faim. Le bois, renommé pour sa longévité, est utilisé comme matériau de construction. Ces arbres se trouvent dans la forêt vierge et, très rarement, dans les plantations de cacaotier. La période de ramassage des fruits se situe entre août et septembre; les arbres ne produisent qu'après un cycle de deux ans. Les noix sont généralement cueillies par les enfants, mais également par quelques hommes et femmes.

Les noix de kola de Cola acuminata sont les plus précieux parmi les PFNL du Cameroun. Le marché de ces noix est estimé à 20 400 t. En 1983, les revenus procurés par les noix de kola dans certains foyers du Sud-Ouest du Cameroun étaient plus élevés que ceux du café, et la vente des noix de kola a fourni entre 5 et 37% des revenus monétaires des familles. Les projections de vente sur les marchés de PFNL pour toute la zone des forêts humides du sud de Cameroun estimaient que:

· en 1995, une quantité de 509 000 kg a été vendue pour une valeur de CFA 221 990 000;

· en 1996, une quantité de 127 400 kg a été vendue pour une valeur de CFA 94 656 000 (Ndoye et al. 1999).

Très souvent, C. acuminata est plantée par des paysans, surtout dans les plantations de cacao (Ndoye et al. 1999)

Les noix d'Elaeis guineensis (le palmier à huile) peuvent être utilisées fraîches ou traitées pour la production de l'huile de palmier. Les deux produits, noix et huile, sont principalement utilisés pour la cuisson des repas. Quand les noix sont cueillies en grandes quantités, elles sont vendues pour garantir un revenu. Les noix sont utilisées pour produire une huile noire traditionnellement utilisée en médecine, comme onguent pour la peau.

Les noix sont également utilisées lors de l'extraction du vin de palmier. Le vin est bu directement ou bien commercialisé. On peut également s'en servir pour produire une boisson alcoolique très forte, l'"odontol", qui est aussi une importante source de revenu. Au Nyangong, le commerce de vin de palmier rapporte de 30 000 à CFA100 000 par an à quelques paysans (Ntamag, 1997).

Les palmiers se trouvent généralement dans les terres mises en jachère, dans les plantations de cacao, et dans les plantations de cultures vivrières. Même si les produits des palmiers peuvent être récoltés pendant toute l'année, la période de haute productivité se situe pendant la saison sèche, c'est-à-dire de décembre à mars et de juin à juillet. La cueillette des noix de palmier est considérée comme une activité assez dangereuse parce qu'elle nécessite de grimper sur les arbres pour y recueillir les noix. Pour cette raison, l'activité est normalement limitée aux hommes. L'huile de palmier est en revanche produite par les femmes, alors que la production de vin de palmier est gérée par les hommes. En principe, la distillation du vin pour produire l'odontol est faite par les femmes, mais parfois quelques hommes s'en chargent aussi .

Ndoye et al. (1999) notent que 58% des palmiers (Elaeis guineensis) incisés par un groupe de paysans dans les environs de Mbalmayo (zone des forêts humides du Cameroun) ont été détruits. Les coûts pour la société liés à la dégradation des ressources pourraient atteindre de 70 000 à CFA129 000 pour chaque palmier détruit. La méthode utilisée par les paysans de Mom, un village dans la province centrale du Cameroun, pour l'incision des palmiers était sur le point de détruire ces arbres. Oyono (1997, cité par Ndoye et al. 1999) a découvert que 1 000 palmiers (Raphia hookeri) sont morts après avoir été incisés à Ekom, dans le Sud-Est du pays.

Les noix de Poga oleosa s'utilisent fraîches pour les sauces en cuisine. Bien que ces arbres soient situés pour la plupart dans la forêt vierge et dans les zones marécageuses, on peut également les trouver dans les terres mises en jachère. Les noix abondent de juin à août et de janvier à mars, avec un cycle de deux ans. Les noix sont récoltées autant par les femmes que par les hommes.

L'écorce de Garcinia lucida et Garcinia kola sont des condiments importants pour la production des vins palmiers. Après la dévaluation du CFA qui a causé une augmentation des prix de la bière ainsi que du whisky, la consommation des alcools locaux (vins de palmier, whisky local) et, en conséquence, l'exploitation de l'écorce a augmenté. Cette exploitation met en danger les espèces concernées, car l'écorçage affaiblit ou tue l'arbre (Ndoye et al. 1999).

La récolte des produits du Garcinia lucida a lieu tout au long de l'année, bien qu'il soit plus facile d'extraire l'écorce pendant la saison des pluies, c'est-à-dire entre août et septembre et entre avril et juin. L'écorce est enlevée sur l'ensemble de l'arbre provoquant sa mort.

Ndoye et al. (1999) ont estimé les quantités vendues ainsi que le valeur de l'écorce de Garcinia lucida et G. kola au sud du Cameroun en 1995 et 1996 selon le Tableau 3 ci-après.

Tableau 3. Vente projetée sur tous les marchés de la zone de la forêt humide, 1995 et 1996

 

Projection des ventes sur tous les marchés des PFNL

Espèces

Quantité (Kg)

Valeur Francs CFA

 

1995

1996

1995

1996

Garcinia lucida

40 600

27 300

10 360 000

9 867 000

Garcinia kola

16 200

9 900

3 971 000

2 110 000

Total

56 800

37 200

14 331 000

11 977 000

Source: modifié selon Ndoye et al. (1999)

L'écorce de Cola nitida peut être utilisée pour la fermentation des vins de palme et de raphia, même si les gens normalement préfèrent l'écorce du Garcinia lucida. Les noix de Cola nitida sont utilisées pour l'autoconsommation et le commerce. Les arbres sont situés surtout dans les plantations de cacaotier et sont pour la plupart cultivés. Les arbres sauvages, dont les fruits sont d'une qualité moins bonne, se trouvent également dans la forêt vierge. Certains arbres dans les plantations de cacaotier ont été plantés, les autres poussant naturellement, sont protégés et bien entretenus.

Les noix de Ricinodendron heudelotii servent comme épice pour la cuisine. Ces arbres poussent en grand nombre dans les terres mises en jachère ainsi qu'en forêt vierge; parfois on les trouve dans les plantations de cacaotier. Certains arbres ont été gardés près des maisons. Comme les autres arbres fruitiers sauvages, le Ricinodendron heudelotii est saisonnier. La période présentant des fruits se situe entre juillet et août, avec un cycle alterné de deux ans. Normalement la récolte, le traitement et la commercialisation de ces noix reviennent aux femmes.

Les feuilles légumes de Gnetum africanum et Gnetum buchholzianum sont des PFNL importants au Cameroun. Elles sont commercialisées au niveau local, régional, national et international. La quantité d'exportation a augmenté d'une façon significative vers le Gabon et les Etats-Unis pendant les dernières années. Les feuilles sont exportées principalement par deux villes, Idenau et Campo. A Idenau, environ 600 t de feuilles pour une valeur de CFA1 800 000 000 sont exportées annuellement au Nigeria. La vente des feuilles légumes est donc une activité ayant une grande valeur économique qui offre des revenus de CFA450 000 par mois pour un intermédiaire (travaillant à plein temps).

Considérant cette valeur considérable, des méthodes de récolte non adaptées et des pertes de surfaces forestières font que la ressource est sérieusement en danger. Pour résoudre ce problème, un programme de domestication du Genetum africanum et G. buchholzianum a été développé et réalisé. Les résultats ont démontré que les espèces sont faciles à domestiquer et qu'il existe un potentiel pour l'intégration de ces espèces dans les systèmes agroforestiers (Shiembo, 1999).

Fourrage

Dix espèces des plantes fourragères sont utilisées dans la partie septentrionale du pays: Acacia albida, A. hockii, A. senegal, A. seyal, Anogeissus leiocarpus, Balanites aegyptiaca, Cadaba farinosa, Combretum aculeatum, C. glutinosum, Dichrostachys cinerea (FAO, 1999).

Médecine

Les plantes médicinales camerounaises font partie du système de santé traditionnel et d'un commerce international. La FAO (1999) mentionne plus de 500 espèces inventoriées qui sont utilisées dans la pharmacopée camerounaise. Parmi les 35 arbres les plus importants, exploités pour leur bois précieux, 23 (66 percent) sont également utilisés dans la pharmacopée traditionnelle (Laird, 1999). Dans la région du Mont Cameroun, 88 percent de la population recueille des plantes médicinales.

Les plantes médicinales exportées du Cameroun incluent: Prunus africana, Pausinystalia johimbe, Voacanga africana, Strophantus gratus et Physostigma venenosum (Nkuinkeu, 1999).

Prunus africana est probablement la plante médicinale ayant la plus grande valeur économique exploitée au Cameroun. Son écorce est utilisée en Europe pour la fabrication des médicaments contre les maladies prostatiques. En plus, l'écorce et les feuilles sont couramment utilisées dans la pharmacopée traditionnelle ainsi que pour la production de la bière locale (Cunningham & Mbenkum, 1993).

L'exploitation commerciale de l'écorce de Prunus africana au Cameroun a commencé en 1972. Aujourd'hui, le Cameroun est l'exportateur mondial No. 1 de cette plante médicinale: 72 percent du commerce mondial de Prunus africana, d'une valeur annuelle totale de 150 millions de dollars E.-U. (Cunningham, 1993) à 220 millions de dollars E.-U. (Cunnigham et al., 1997). Entre 1986 et 1991, un total de 11 537t d'écorce de Prunus africana a été commercialisé. Selon Cunningham et al. (1997) :

· 18 percent du commerce mondial est couvert par l'exportation de l'écorce brute. De 600 à 920 t d'écorce ont été exportées du Cameroun en 1994/95;

· 54 percent du commerce mondial est couvert par l'exportation de l'extrait, obtenu par la transformation de l'écorce. Il est estimé que le Cameroun exporte 8 990 kg de cet extrait par an, ce qui correspond à 1 116 à 3 900 t d'écorce brute par an entre 1985 et 1994;

· une intensification de l'exploitation a eu lieu pendant les dernières 12 années.

L'acteur principal du commerce de Prunus africana camerounais est le «Groupe Fournier». Celui-ci gére toute la filière de l'exploitation, la commercialisation et la transformation avec ses compagnies Laboratoires Fournier et Plantecam.50 Le produit final (médicament) vendu en France s'appelle Tadena.

La plupart des écorces sont exploitées dans la région du Mont Cameroun et sur les hautes terres de Bamenda (Cunningham et al., 1997). Des récolteurs professionnels, embauchés par Plantecam, ainsi que la population locale, exploitent cette ressource:

· Jusqu'en 1987, Plantecam a été le seul détenteur d'un permis d'exploitation. Cette entreprise a embauché et entraîné des récolteurs pour garantir une exploitation durable de la ressource en enlevant uniquement les deux quarts opposés de l'écorce. L'intention était d'exploiter les autres deux quarts d'écorce 4-5 ans après. Cunningham et al. (1997) constatent que cette forme d'exploitation a pu garantir la durabilité (écologique) de l'utilisation de ces ressources.

· Durant les dernières années, plus de 50 autres entrepreneurs ont reçu un permis d'exploitation de l'écorce de Prunus africana. Par conséquent, l'exploitation s'était intensifiée à cause de la concurrence entre les différentes entreprises. En plus, quelques récolteurs ont commencé à abattre et écorcer la totalité de l'arbre provoquant de ce fait sa mort (Cunningham et al., 1997).

Bien que 14 percent des foyers participent à l'exploitation de Prunus africana aux alentours du Mont Cameroun (Ndoye et al., 1999), Cunningham et al. (1997) constatent qu'une participation des communautés locales n'a jamais été obtenue. Beaucoup de récolteurs viennent de l'extérieur51 et les intermédiaires profitent plus du commerce de l'écorce que les récolteurs: au Cameroun, les récolteurs vendent l'écorce à CFA30-70 par kg aux intermédiaires qui, eux-mêmes, vendent l'écorce selon les qualités à CFA104-270 par kg à l'exportateur.

La surexploitation des ressources de Prunus africana au Cameroun et ailleurs (e.g. à Madagascar et au Kenya) due au commerce international est démontrée par le fait que, depuis 1994, Prunus africana se trouve sur l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (CITES).52

Entre 1986 et 1991, en moyenne 1 923t d'écorce de Prunus africana ont été transformées au Cameroun, ce qui correspond à 35 000 arbres écorcés et/ou abattus par an, influençant au minimum 6 300 ha des forêts montagneuses camerounaises (Ndoye et al., 1999).

Les effets destructifs de l'exploitation de la population de P. africana en combinaison avec la valeur considérable de la ressource ont inspiré quelques initiatives, menées par des entreprises et des paysans, notamment celle de cultiver cette essence.

L'écorce de Pausinystalia johimbe est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle ainsi que pour la fabrication des médicaments occidentaux pour traiter l'impotence. Le Cameroun est le seul pays où cette plante est exploitée et exportée commercialement. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des arbres exploités proviennent d'espèces à l'état naturel. Au sud du Cameroun, les populations de Pausinystalia johimbe sont déjà gravement surexploitées (Tchoundjeu et al., 1999).

Normalement, les récolteurs devraient avoir une licence pour l'exploitation, mais généralement l'écorce est exploitée illégalement par la population locale. Cette dernière vend l'écorce aux intermédiaires pour CFA50-150 par kg. Les intermédiaires, eux, vendent l'écorce à l'exportateur pour CFA150-280 par kg. «C'est clair que le profit des propriétaires d'un permis d'exploitation est grand et que la population locale ne reçoit pas le prix juste pour son travail» (Sunderland et al., 1999).

Car la demande d'écorce au niveau international ne va pas diminuer dans le moyen terme. Sunderland et al. (1999) proposent la domestication de cette espèce.

Plus de 400 t de graines de Voacanga spp. sont exploitées au Cameroun par les paysans et exportées vers l'Europe. Une grande partie des graines est commercialisées illégalement (FAO, 1999).

Parfums et cosmétiques

Les produits cosmétiques utilisés au Cameroun incluent les huiles essentielles de Monodora myristica et Xylopia aethiopica. L'huile de moabi (Baillonella toxisperma) et l'huile de karité (Butyrospermum parkii), sont utilisées pour la fabrication du savon et des laits de beauté. L'huile de palmiste Elaeis guineensis est également utilisée en cosmétique (FAO, 1999).

Colorants et tannins

Les racines de Pterocarpus soyauxii sont utilisées pour la préparation d'une poudre colorante utilisée pour les cérémonies de mariage.

De nombreuses espèces sont utilisées pour le tatouage, comme Lophira alata, Afzelia bipindensis, Gnetum africanum, Diospyros crassiflora et Funtumia elastica (FAO, 1999).

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

Les rotins font partie des PFNL les plus importants au Cameroun. Parmi les 16 espèces qui poussent en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, Laccosperma secundiflorum et Eremospatha macrocarpa sont les deux espèces ayant la plus grande valeur économique. Les deux espèces sont utilisées pour l'autoconsommation ainsi que pour la commercialisation (Sunderland, 1999).

A partir de différentes espèces de rotin, on peut obtenir une grande variété de paniers, d'outils et de matériaux de construction. Le rotin est également utilisé pour lier la partie haute des palmiers et des raphia lors de l'extraction du vin de ces arbres. Pour certaines personnes, et notamment les producteurs de paniers, le rotin est une source de revenu importante, car les paniers sont en grande partie destinés à la vente. On trouve le rotin dans la forêt vierge et parfois dans les terres mises en jachère, mais dans ce cas il est de qualité inférieure. Le rotin est présent toute l'année.

Une étude menée dans la région de Yaoundé a pu démontrer que l'exploitation du rotin est faite par 35 percent des foyers de la région d'étude. Les récolteurs consacrent 13 jours/mois et reçoivent 37 percent des sources de revenu (transformation du rotin: 21 percent; vente: 16 percent) pour l'exploitation et la commercialisation du rotin (Defo, 1999).

L'exploitation est généralement faite - ainsi que la chasse - par des hommes. C'est pourquoi l'exploitation du rotin est assez souvent liée avec la chasse du gibier (Defo, 1999)53.

Autres PFNL utilisés comme outils sont les écorces de Piliostigma reticulatum (cordes), les fruits de Lagenaria siceraria (instruments de musique traditionnels), les tiges d'Anthonota macrophylla (construction des murs), les rachis et pétioles de Raphia spp. et d'Elaeis guineensis (séchoirs de cacao, paniers, etc.), les palmes de Phoenix reclinata (vannerie) et les feuilles des Sellaginelles (décoration intérieure) (FAO, 1999).

Plantes ornementales

En tant que plantes ornementales on utilise couramment des espèces des familles des Marantacées, Zingibéracées et des fougères (FAO, 1999).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Gibier

Le gibier joue un rôle important dans l'équilibre d'un régime alimentaire sain pour les populations de la forêt. En 1981, les Camerounais consommaient en moyenne 9 g de viande de brousse par jour et par habitant. Dans les zones forestières, le gibier intervient pour 70 à 80 percent dans l'apport en protéines animales (FAO, 1999). Koppert et al. (1993) ont mené des enquêtes sur la consommation alimentaire de trois peuples des forêts dans le sud du Cameroun. Ils ont mis en évidence que leur régime alimentaire était riche en protéines animales de haute qualité. En effet, à peu près trois quarts des repas contiennent des produits d'origine animale. Pour certaines population (e.g. Pygmées), le gibier constitue 100% des apports en protéines animales (FAO, 1999).

Le gibier est également l'objet d'un commerce florissant vers les grandes villes. Vendu soit à l'état frais, soit à l'état boucané, le prix par kilogramme varie entre

· CFA254 dans les villages et CFA1 492 à Yaoundé pour un kilogramme de gibier frais (toutes espèces confondues);

· CFA287 dans les villages et CFA1 499 à Yaoundé pour un kilogramme de viande boucanée.

Parmi les reptiles consommés, les crocodiles, les varans, les vipères et les tortues sont commercialisés (FAO, 1999).

Tableau No. 4. Prix d'achat en CFA de quelques espèces de gibier dans divers endroits du Cameroun

Produit

Malen

Petit village de la RFD

Somalomo

Chef-lieu d'Arrondisse-ment

Akonolinga

Chef- lieu de Départment

Yaoundé

Chef-lieu de Province

Céphalophe bleu entier frais

500

500

800

2 500-4 500

Athérure fraîche

500

500

1 000-2 000

3 000 -7 500

Pangolin frais

600-700

700-1000-2000

1 500-3 000

2 500-6 000

Singe Moustac frais

1 000

1 000

2 000-3 000

4 000-5 000

Crocodile frais

1 500-4 000

2 000-5 000

5 000-10 000

15 000-18 000

Gigot de Céphalophe frais

500

1 500

1 500-2 000

2 000-2 500

Gigot de Potamochère frais

1 000

1 000

1 500

6 000-10 000

Céphalophe bleu entier boucané

500

500

600-1 000

2 000-2 500

Gigot de Céphalophe boucané

500-600

600-800

800-1 000

2 000-2 500

Gigot de Potamochère boucané

600-700

800-1500

1500-2 500

4 000-6 000

Source: FAO (1999), citant Debroux & Dethier, 1993).

Malleson (1999) a constaté que, dans la région du Parc National de Korup, le gibier est la source de revenu principale pour la plupart des hommes. Très souvent la chasse de gibier est liée avec l'exploitation du rotin.

Médecine

De nombreux produits animaux sont utilisés dans la médecine traditionnelle, comme les serpents (peau, dents), les tortues, les mollusques (coquilles), les oiseaux et les rhinocéros (corne) (FAO, 1999).

REFERENCES

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Wilkie, D. 1999. CARPE and NWFP. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome, ainsi que sur l'information fournie par Dr Mbolo de l'Université de Yaoundé I, Département de Biologie et Physiologie Végétales.

Des informations supplémentaires sur les PFNL au Cameroun seraient appréciées et reconnues en bonne et due forme.

DONNEES QUANTITATIVES SUR LES PFNL DU CAMEROUN

Produit

Ressource

Valeur économique

 

Catégorie

Impor-tance

Nom commercial

Nom vernaculaire

Espèces

Partie utilisée

Habitat

Source

Desti-nation

Quantité, valeur

Remarques

Références

 

1, 2, 3

     

F, P, H

S, C

N, I

     

Plantes et produits végétaux

Nourriture

1

Mangue de brousse

Irvingia gabonensis

fr

P, H

S, C

N

107.000 kg commercialisés en 1996 pour une valeur de CFA147 769 000

 

Ndoye et al., 1999

     

Cola acuminata

Noix

F, H

S, C

N, I

127 000 kg commercialisés en 1996 pour une valeur de CFA94 656 000 (Ndoye et al. 1999)

Taille estimée du marché au Cameroun: 20.400 t (Ndoye 1999)

Ndoye et al., 1999

UNESCO, 1995

Ndoye 1999

     

Elaeis guineensis

Noix

P

C

N

Vin de palmier: rendement annuel pour le paysan: CFA30 000 à 100 000

 

Ntamag, 1997

     

Garcinia lucida

Écorce,

graines

F

S

N

27.300 kg commercialisés en 1996 pour une valeur de CFA9 867 000

 

Ndoye et al. 1999

     

Garcinia kola

Écorce

F, A

S, C

N, I

9.900 kg commercialisés en 1996 pour une valeur de CFA2 110 000 (Ndoye et al. 1999)

Exportation en Guinée équatoriale (Laird 1999)

Ndoye et al. 1999

Laird 1999

   

Eru

Gnetum africanum, Gnetum buchholzianum

feuilles

F, A

S

N, I

Exportation annuelle de 600 t (uniquement via Idenau) avec une valeur de CFA1 800 000 000

Augmentation significative des exportations pendant les dernières années

Shiembo 1999

Médecine

1

 

Prunus africana

Ecorce

F, C

S, C

N, I

· Exportation annuelle de 8.990 kg d'extrait (Cunningham et al. 1997)

· Exploitation annuelle de 1.116 - 3900 t d'écorce (Cunningham et al. 1997)

· Commercialisation de 11.537 t d'écorce en 1986 - 1991.

(Cunningham, 1993b)

· 3.190 t importées en France en 1995 (FAO, 1997)

Mis sur Annexe II de CITES en 1994

Cunningham et al. 1997; Cunningham et Mbenkum, 1993b; FAO, 1997;

Mbai Nkwanyou, 1998

     

Pausinystalia

johimbe

Ecorce

F

S

N, I

· 229 t exportées en 1984-85 (Thomas, 1987)

· 286 t exportées pendant 1985-91 (FAO, 1997)

L'espèce est gravement surexploitée au sud du Cameroun (Tchoundjeu et al. 1999)

Cunningham et Mbenkum, 1993b; Thomas et Tobias, 1987; FAO, 1997, Tchoundjeu et al. 1999

     

Voacanga africana

Racines

EcorceGraines

F

S

N, I

30.5 t exportées en 1984-85 (Thomas, 1987)

575 t exportées en France en 1989 (Cunningham, 1993b)

 

Thomas et Tobias, 1987; Cunnigham, 1993a

     

Strophantus gratus

Fruit

   

N, I

1.1 t importée en Belgique et au Luxembourg en 1985-86

 

FAO, 1997

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

1

Rotin

Laccosperma secundiforma

Tige

F

S

N, I

Revenu potentiel: 76 dollars E.-U./ha

 

Sunderland, 1997

Exsudats

 

Gomme arabique

Acacia senegal

Tige

F

S, C

N, I

Exportation moyenne de 413 t/an entre 1988 et 1993

 

FAO, 1995

Importance: 1- grande importance au niveau national; 2 - grande importance au niveau local/régional; 3 - importance limitée
Partie utilisée: an - animal entier; ec - écorce; ci - cire; fe - feuilles; no - noix; fi - fibres; fl - fleurs; fr - fruits; go - gommes; mi - miel;
se - sève; la - latex; hu - huile; pl - plante entière; re - résines; ra - racine; gr - graines; ti - tige; ta - tannins;
Habitat: F - forêt naturelle et autres terres boisées; P - plantation; A - Autres: Arbres hors de la forêt (p.e. agroforesterie, jardins privés)
Source: S - sauvage, C - cultivé
Destination: N - national; I - international

3.5.3 Gabon (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les principaux produits forestiers non ligneux (PFNL) du Gabon sont les plantes alimentaires (e.g. Irvingia gabonensis, Scyphocephalium ochocoa, Panda oleosa, Detarium macrocarpum, Pentadiplandra brazzeana), les rotins (e.g. Laccosperma secundiflorum, Eremospatha macrocarpa) et le gibier (e.g. Cephalophus monticola, Cephalophulus dorsalis, Cercopithecus nictitans, Cercopithecus pogonias, Atherurus africanus, Varanus niloticus);

Les PFNL de moindre importance au plan socio-économique sont le miel et les plantes médicinales (e.g. Prunus africana);

Informations générales

Le Gabon est un exemple d'un pays relativement riche où la demande en PFNL est toujours grande de la part de la population (Wilkie, 1999). Cette demande est satisfaite par l'exploitation des forêts gabonaises ainsi que par l'importation des PFNL provenant de pays voisins. Une exemple est l'importation de l'écorce de Garcinia kola et Garcinia lucida ainsi que des graines d'Irvingia spp. du Cameroun (Ndoye et al., 1999).

Maneambet (2000) a identifié au Gabon 58 familles botaniques qui contiennent des espèces utilisées comme plantes alimentaires (41 familles), plantes médicinales (29 familles) et comme plantes à usage technique (e.g. exsudats, 15 familles). Les familles les plus utilisées sont les Annonacées (e.g. Xylophia aethiopica), Burséracées (e.g. Dacryodes spp.), Césalpiniacées, Euphorbiacées et Rubiacées. La même source a sélectionné 19 espèces «couramment utilisées et commercialisées au Gabon» (Maneambet, 2000:36, voir tableau No. 1). Les rotins, Gnetum africanum et Garcinia klaineana sont les PFNL les plus commercialisés.

Tableau No. 1. Les PFNL couramment utilisés et commercialisés au Gabon

Noms scientifiques

Noms communs

Familles

Parties utilisées

Utilisations

Aframomum sp

Adzôm ou maniguette

Zingibéracées

Fruits, feuilles

Alimentaire, médicinale

Afrostyrax lepidophillus

Arbre à ail

styracacées

Graines, écorces

Condiments

Antrocaryon klaineanum

Ondzabili

Anacardiacées

Fruits, écorces

Alimentaire, médicinale

Coula edulis

Noisette

olacacées

Fruits, écorces

Alimentaire, médicinale

Dacryodes buetneri

Ozigo

Burseracées

Fruits, écorces

Alimentaire, médicinale

Dacryodes edulis

Safou

burseracées

Fruits

Alimentaire

Garcinia klaineana

Bois amer

Guttiféracées

Ecorces

Médicinale, distillant

Gnetum africanum

Kumbu

Gnétacées

Feuilles

Alimentaire

Guibourtia tessmannii

Kevazingo

cesalpiniacées

Ecorces

Médicinale

Irvingia gabonensis

Odika

Irvingiacées

Fruits, amandes, écorces.

Alimentaire, médicinale

Megaphrinium macrostachyum

Feuilles de marantacées

Maranthacées

Feuilles

Emballage du manioc et autres denrées alimentaires

Monodora myristica

Muscadier ou Nding

Annonacées

Graines

Condiments et médicinale

Panda oleosa

Muvoga

Pandacées

Graines

alimentaire

Pseudospondias longifolia

Offos

Anacardiacées

Fruits, écorces

Alimentaire,

médicinale

Pteridium aquilinium

Pousses de fougères

Ptéridophytes

Frondes

Alimentaire et médicinale

Raphia sp

Raphia ou Bambou

Arecacées

Feuilles, fruits, sève...

Usages multiples

Ricinodeudron eudelotti

Essessang

Euphorbiacées

Graines, écorces

Condiments,

médicinale

Tetrapleura tetraptera.

Kwagsa

Mimosacées

Gousses, écorces

Alimentaire

médicinale

Trychoscypha acuminata

Raison du Gabon

Anacardiacées

Fruits

Alimentaire

Source: Maneambet (2000)

Yembi (1999) a évalué la commercialisation des PFNL sur les marchés principaux de Libreville (Mont Bouet, Nkemboo, Akebé) et a identifié les 12 espèces les plus vendues sur ces marchés. Une grande partie de ces espèces est menacée d'extinction à cause d'une demande accrue.

Tableau No. 2. Liste des PFNL les plus vendues sur les marchés de Libreville

Nom scientifique

Nom vernaculaire (en Fang, s' il n'y a pas d'autres remarques)

Partie utilisée

Utilisation

Irvingia gabonensis

andok

Graines

Condiment

Megaphrynium macrostachyum

ngungu

Feuilles

Emballage

Gnetum africanum

nkumu

Feuilles

Légumes

Garcinia klainiana

wali or bitter wood

Ecorce

Vin de palmier ingrédient

Cola spp.

 

Fruits

Stimulant

Enantia chlorantha

nfoo

Ecorce

Médecine

Aframomum spp.

esson, ndong

Graines

Condiment/Médecine

Scorodophloeus zenkeri

arbre a ail

Ecorce, graines

Condiment

pas identifié

pas identifié

Chewing stick

Hygiène orale

Elaeis guineensis

palmier d'huile

Fruit, sève, c_ur

Huile, vin, nourriture

Duboscia macrocarpa

akac

Fruit

Médecine (magie)

Ricinodendron heudelotii

essessang

mughele (Bapounou)

Ecorce, racines, graines

Condiment ; protection contre la spiritualité des démons

Source: Yembi (1999)

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Les fruits les plus consommés au Nord-Est du Gabon sont Irvingia gabonensis, Scyphocephalium ochocoa, Panda oleosa, Gambeya lacourtiana, Pseudospondias longifolia et Trichoscypha acuminata. Les fruits de Coula edulis sont partout très appréciés par la population rurale.

La commercialisation des fruits est documentée pour les espèces suivantes: Aframomum sp., Antrocaryon klaineanum Coula edulis, Dacryodes buetneri, Dacryodes edulis, Gambeya lacourtiana et Trychoscypha acuminata. Les fruits d'Irvingia gabonensis, de Dacryodes buetneri et de Dacryodes edulis sont également exportés.

La plupart des arbres fruitiers poussent spontanément (e.g. Aframomum sp dans les forêts secondaires ou les vieilles jachères agricoles) tandis que autres sont cultivés (e.g. Antrocaryon klaineanum, Dacryodes edulis) (Maneambet, 2000).

Les fruits et les amandes d'Irvingia gabonensis sont commercialisés sur chacun des territoires gabonais. Ils sont également exportés en France et en Belgique. Au Gabon, on a réalisé des essais sur la domestication. Les paysans ont décidé d'abandonner les programmes de domestication à cause de la longue période pour la première fructification (Maneambet, 2000).

Les feuilles légumes de Gnetum africanum font partie des PFNL les plus importants du Gabon. A cause d'une collecte et utilisation intensives, cette espèce, qui se trouve dans les forêts denses, est surexploitée. Les essais de domestication n'ont pas encore abouti aux résultats espérés. La filière commerciale de cette espèce est très porteuse (Maneambet, 2000).

L'écorce de Garcinia klaineana est beaucoup utilisée dans la distillation des boissons alcoolisées à base de vin de palme. L'arbre se trouve dans la forêt naturelle (Maneambet, 2000).

Médecine

Guibourtia tessmannii est une plante médicinale très utilisée et commercialisée au Gabon. Elle est également utilisée dans les cérémonies rituelles. Cette espèce ne peut pas être domestiquée.

En plus, toutes les parties d'Aframomum giganteum et A. melegueta sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle pour soigner les maladies telles que la grippe, la toux et la diarrhée (Maneambet, 2000).

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

Au Gabon, les deux espèces dominantes de rotin sont

· Laccosperma secundiflorum, un rotin de gros diamètre (constituant essentiel des ponts de liane par exemple); et

· Eremospatha macrocaropa, un rotin plus fin, qui est celui le plus utilisé au Gabon. Dans les villages, le rotin est utilisé de diverses façons telles que la fabrication des balais, des paniers, des corbeilles, des habits, des liens etc.. Il fournit également des légumes appelés "asperges".

Le rotin est un produit qui fait l'objet d'une intense activité commerciale génératrice d'emploi pour les différents acteurs de la filière comme les cueilleurs, les transporteurs, les commerçants, les artisans, les vendeurs du produit fini et, enfin, le consommateur qui dépensera moins que pour l'achat d'un meuble importé. Aujourd'hui, l'exploitation du rotin est devenue presque industrielle depuis que de nombreux ateliers de fabrication de meubles en rotin se sont installés au Gabon, et notamment à Libreville et Port-Gentil.

Le rotin provient de presque toutes les régions forestières du Gabon. La cueillette la plus intensive s'observe dans la Province de l'Estuaire à cause de sa proximité de Libreville. En effet, plus de la moitié de la population du Gabon vit dans la capitale et ses environs. CENACO (1996) a évalué le degré de ces prélèvements lors de ses missions de terrain dans la province de l'Estuaire et plus précisément à Ayeme Agoula, sur la route de Médouneu. Les habitants de ce village ont posé clairement le problème du rythme de coupe du rotin aux alentours de leur terroir par des cueilleurs, qui, pour la plupart, sont des ressortissants de pays africains limitrophes. Devant le manque de réaction des autorités des Eaux et Forêts, les villageois on décidé de se défendre seuls en exigeant 10 000 à 20 000 Francs CFA54 par véhicule chargé de rotin partant de leur terroir villageois. Cette réaction, commune à beaucoup de villages de la région est destinée, d'après les villageois eux-mêmes, à protéger la forêt proche du village et à encaisser une partie des revenus issus de son exploitation.

En prenant en considération le rythme avec lequel ces ateliers sont ravitaillés en matière première, CENACO (1996) conclut que le rotin est actuellement menacé au Gabon et que l'épuisement de la ressource entraînera l'obligation d'investir dans d'importants programmes de plantation. En plus, CENACO (1996), Profizi (1999) et Sunderland (1999) constatent que les cueilleurs se déplacent de plus en plus loin de Libreville pour la collecte des rotins, ce qui semble à indiquer que la ressource n'est plus disponible dans les anciennes zones d'exploitation. Dans ces régions de plus en plus reculées, les communautés locales ont des droits de possession commune de leurs forêts. Ces communautés peuvent profiter de l'exploitation du rotin en suivant et en évaluant la récolte du rotin et en recevant des taxes.

Les feuilles de Megaphrinium macrostachyum sont très utilisées par les femmes au Gabon comme emballage lors de la cuisson de certains aliments. L'écologie est connue, ce sont surtout des plantes de marécages qui sont utilisées; elles sont spontanées et leur reproduction ou multiplication est très facile. Ses feuilles sont beaucoup commercialisées (Maneambet, 2000).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Gibier

La chasse a toujours été une source de protéines pour la population rurale au Gabon, qui ne possède pas de tradition d'élevage. Avec la concentration urbaine et l'engouement pour la "viande de brousse", le gibier est devenu un produit de luxe, pour lequel un commerce à grande échelle s'est développé. Quoique illégales, les pratiques consistent à prélever le maximum de gibier pour le revendre aux restaurateurs ou sur les marchés de villes, qui s'amplifient dangereusement. La législation reste souvent inefficace par manque de moyens de contrôle, de stratégie, et du fait de l'implication de notables dans cette activité. Les prélèvements en gibier se font anarchiquement, jusqu'à épuisement du milieu, par une myriade de chasseurs travaillant à leur compte ou pour un "patron." Compte tenu des méthodes employées (ratissage systématique) qui ne tiennent compte ni de l'importance de la population animale existante, ni du ratio mâles/femelles, ni de l'époque quelquefois délicate (reproduction, mise bas) ou de l'âge des individus abattus, il est à craindre que certaines espèces seront menacées de disparition à brève échéance, comme le porc-épic et le potamochère (Rapport National sur l'Environnement 1992).

REFERENCES

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Clark, L., N. Tchamou. 1998. La recherche sur les produits forestiers non ligneux en Afrique Centrale: La situation du secteur. Préparé pour CARPE.

Lahm, S. 1995. Utilization of Forest Resources and Local Variation of Wildlife Populations in North-Eastern Gabon. Tropical Forests People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13, UNESCO, Paris.

Manembet, S.M. 2000. Synthèse bibliographique sur les Produits Forestiers Non Ligneux en Afrique Centrale. Rapport de Stage, Association pour le Dévelopement de l'Information Environnementale. Libreville.

Ndoye, O.; M. Ruiz-Perez; A. Eyebe. 1999. NWFP markets and potential degradation of the forest resource in Central Africa. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO, Rome

Profizi, J.-P. 1999. The management of forest resources by local people and the state in Gabon. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

Rapport National sur l'Environnement. République Gabonaise. 1991. Conférence Internationale sur l'Environnement, Brésil, 1992.

Sunderland, T.C. 1999. Recent research into african rattans (palmae): a valuable non-wood forest product from the forests of Central Africa. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

Wilkie, D. 1999. CARPE and NWFP. Dans: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO.

Des informations supplémentaires sur les PFNL au Gabon seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

3.5.4 Guinée équatoriale (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les produits forestiers non ligneux (PFNL) les plus importants au niveau socio-économique sont les plantes médicinales (e.g. Prunus africana, Garcinia kola, Garcinia lucida Aframomum spp., Enantia chlorantha,), les condiments (e.g. Irvingia gabonensis, Piper guineensis, Ricinodendron heudelotii, Monodora myristica, Afrostyax spp., Xylopia aethiopica, Tetrapleura tetraptera), les rotins (Laccosperma secundiflorum et Eremospatha macrocarpa) et le gibier.

Autres PFNL de moindre importance sont les fruits comestibles (e.g. Dacryodes edulis, Mangifera indica, Cola spp.), les feuilles légumes (e.g. Amaranthus hispidus, Portulaca grandiflora, Xanthoxylem spp., Gnetum africanum), les vins de palmier (e.g. Elaeis guineensis, Raphia vinifera, Raphia hookeri) et les feuilles d'emballage (e.g. Megaphrynium macrostachyum et Marantochloa purpurea).

Informations générales

En Guinée équatoriale, la plupart des PFNL vendus sur les marchés nationaux sont importés, bien qu'ils soient disponibles également dans le pays (Sunderland & Obama, 2000). Parmi les exceptions figurent les PFNL exportées (Prunus africana, Piper guineensis, Irvingia gabonensis), ainsi que autres PFNL précieux ou périssables récoltés dans les forêts guinéo-équatoriennes (rotin, quelques plantes médicinales, feuilles de Marantaceae) .

Selon Sunderland & Obama (2000) (citant Lopez (1946), Serrano (1997) et Liniger-Goumaz (1998)), la population de la Guinée équatoriale n'a plus la notion de l'utilisation de la forêt en général et des PFNL en particulier. Les causes de ce phénomène ont été "les troubles politiques très sérieux qui ont suivi l'indépendance et ont bouleversé le pays à tous les niveaux, affectant tous les aspects de la vie quotidienne, comme la connaissance et l'aménagement des ressources naturelles" (Sunderland & Obama 2000:231).

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Les fruits comestibles les plus communs sont Dacryodes edulis (prune de brousse) et Mangifera indica (vraie mangue). Les deux espèces sont généralement plantées hors de la forêt. La prune de brousse, lorsque c'est la saison, vient à la fois du Cameroun et des jardins locaux. Cependant, la majorité de celles qui sont vendues sur les marchés sont cultivées localement - ces fruits se conservent mal et ils doivent être livrés au marché dans un délai d'un ou deux jours après leur cueillette (Sunderland, 1998a).

A la différence des marchés comparables au Cameroun, les marchés de Bata et Rio Muni ne proposent que quelques légumes feuilles au consommateur. Ils sont tous de provenance locale et sont cultivés par des femmes dans des jardins privés ou dans les exploitations d'agriculture intensive proches des villages. Toutes ces plantes sont disponibles tout au long de l'année. Le légume le plus communément vendu est Amaranthus hispidus, suivi par la «feuille aquatique» (Portulaca grandiflora) et les jeunes feuilles du taro comestible (Xanthoxylem spp.). On trouve aussi beaucoup de jeunes feuilles de Basella alba, une plante grimpante qui est largement cultivée et qui pousse souvent d'une manière semi-spontanée dans les jardins privés (Sunderland, 1998a).

Quant aux boissons, on trouve - comme c'est le cas dans toute cette région d'Afrique - le vin de palme. A Bata et à Mbini, deux types de vin de palme sont disponibles:

· le «vin du bas», récolté à partir de pousses terminales d'Elaeis guineensis abattues; et

· le «vin du haut» provenant de l'inflorescence de Raphia vinifera sur pied.

Une autre boisson régulièrement commercialisée est produite à partir des tiges de canne à sucre écrasées (Saccharum officinarum). Cet alcool est renforcé par l'adjonction de graines et parfois de bois de Garcinia kola qui rend la boisson très amère (Sunderland, 1998a).

L'huile de palme est un autre PFNL local produit par Elaeis guineensis, une composante typique de la forêt secondaire, des jardins privés, des jachères agricoles ainsi que des plantations. L'huile extraite des amandes est également utilisée comme adoucissant pour la peau en l'absence de toute autre huile (Sunderland, 1998a).

Les condiments font également partie des PFNL très importants en Guinée équatoriale. Néanmoins, la plupart de ces condiments, vendus et utilisés en Guinée équatoriale, vient du Cameroun. Les condiments les plus importants sont Irvingia gabonensis (mangue de brousse) et Piper guineensis (piment de brousse).

Les graines d'Irvingia gabonensis sont le produit forestier le plus largement vendu en Guinée équatoriale. La forte saisonnalité de ce produit a une incidence significative sur sa vente et sur son prix: pendant la saison des pluies (juin à septembre), lorsque la mangue de brousse est facile à trouver, son prix est de 100 Francs CFA55 pour 40 graines; pendant la saison sèche (septembre à décembre), le prix est de CFA100 pour 20 graines seulement (Sunderland, 1998a). Selon l'endroit, les graines d'Irvingia gabonensis vendues sur le marché de Bata (nord-ouest de la Guinée équatoriale) sont importées du Cameroun, tandis que les graines vendues sur le marché du Mbini (sud-ouest du pays) et récoltées dans la région de Rio Muni (sud-ouest du pays) sont plutôt destinées à l'exportation vers le Gabon (Sunderland & Obama, 2000).

Le piment de brousse (Piper guineensis) est utilisé au niveau local. De plus, environ 150 tonnes par an sont exportées au Nigeria (Sunderland & Obama 1999).

Autres condiments utilisés en Guinée équatoriale sont les graines de Monodora myristica, Ricinodendron heudelottii, Afrostyrax kamerunensis et Mucuna sloanei, l'écorce de Scorodophleus zenkeri ainsi que les feuilles de Strychnos spp. Quelques condiments comme Abelmoschus esculentus, Solanum annuum Longum et Cucurbita pepo sont même cultivés dans des systèmes agricoles de petite échelle (Sunderland & Obama, 2000).

Médecine

En Guinée équatoriale, la plupart de la population dépend toujours - en raison de l'absence de systèmes de soins de type occidental - de la pharmacopée traditionnelle. Les plantes médicinales sont généralement exploitées et vendues par des spécialistes. Contrairement aux marchés camerounais et nigérians, ils vendent des plantes médicinales non transformées (e.g. fruits, graines, écorce). Sur les marchés de Bata et Mbini par exemple, Sunderland & Obama (2000) ont identifié au moins 17 plantes médicinales vendues.

Une plante médicinale importante sur le niveau national est Prunus africana. Son écorce est commercialisée aussi bien au niveau national qu'international. L'écorce, qui est utilisée dans la pharmacopée traditionnelle, est soit vendue sur le marché de Bioko (l'île de Bioko est située à 30 km de la côte camerounaise) ; soit elle est exportée vers l'Europe, où des compagnies pharmaceutiques utilisent des ingrédients de l'écorce pour la production de médicaments contre la maladie de la prostate.

Entre 1992 et 1998, en moyenne 210 t d'écorce de Prunus africana ont été exportées de Bioko vers l'Espagne (Suderland & Tako, 1999). Le mode d'exploitation des ressources de Prunus africana sur l'île de Bioko est considéré par Sunderland & Tako (1999) comme non durable.

Tableau 1. Exportations de l'écorce de Prunus africana de l'île de Bioko

Année

Quantité (kg)

Valeur (FF**)

Prix / kg (FF)

1992*

200 000

430 000

2.15

1993*

200 000

430 000

2.15

1994*

200 000

430 000

2.15

1995

97 830

195 517

2.15

1996

177 930

374 519

2.15

1997

266 683

1 044 832

4.0

1998*

120 000

480 000

4.0

* Estimation;

** 10 Francs Français (FF) = 1.7 dollar E.-U.. en 1998 (taux de change moyen de l'année 1998)

Source: Sunderland & Tako (1999)

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

Le commerce du rotin en Guinée équatoriale semble être à la fois moins complexe qu'au Cameroun et paradoxalement plus avancé, du fait qu'il y a des ateliers et des entreprises artisanales tandis que, au Cameroun et au Nigeria en particulier, les activités se situent essentiellement le long des routes. Bata est approvisionné par des ramasseurs indépendants (tous des hommes) qui fournissent des tiges provenant de la province du Littoral. Il n'y a pas d'intermédiaires et les tiges sont acheminées de la brousse vers le marché ou l'usine. Il y a deux types principaux qui sont commercialisés et utilisés à l'échelle industrielle:

· Laccosperma secundiflorum (20 cannes par botte, chaque canne faisant 3 m de long, acheté directement à des ramasseurs CFA2 000 la botte); et

· Eremospatha macrocarpa (60 cannes par botte, chaque botte faisant 5 m de long, acheté CFA3 000 la botte) (Sunderland, 1998a).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Gibier

Le gibier est la nourriture de base dans la région intérieure du pays. Pour les villes de Bara et Malabo, Sunderland & Obama (2000:231) ont observé «un important commerce» du gibier qui satisfait les besoins/préférences de la population urbaine.

REFERENCES

Cunningham, M.; A.B. Cunningham; U. Schippmann. 1997. Trade in Prunus africana and the implementation of CITES. German Federal Agency for Nature Conservation. Bonn

Sunderland, T. 1998a. Enquête de Marché Preliminaire sur les Produits Forestiers Non Ligneux du Rio Muni, Guinée Équatoriale. Étude réalisée pour The Central African Regional Program for the Environment (CARPE).

Sunderland, T. 1998b. The Rattans of Rio Muni, Equatorial Guinea: Utilisation, Biology and Distribution, A Report for the Proyecto Conservación y Utilización Forestales de Guinea Ecuatorial (CUREF) and the Ministerio de Pesca y Forestal, Guinea Ecuatorial

Sunderland, T. & C. Obama. 2000. Etude préliminaire de marché sur les PFNL en Guinée Equatoriale. Dans: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). Recherches actuelles et perspectives pour la conservation et le développement. Rome

Sunderland, T. & C.T. Tako. 1999. The exploitation of Prunus africana on the island of Bioko, Equatorial Guinea. Report for the People and Plants Initiative, WWF-Germany and the IUCN/SSC Medicinal Plant Specialist Group. In: Internet http://www.ggcg.st/bioko/bioko_prunus.htm (consulté le 8/8/00)

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome.

Des informations supplémentaires sur les PFNL en Guinée équatoriale seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

DONNEES QUANTITATIVES SUR LES PFNL DE LA GUINEE EQUATORIALE

Produit

Ressource

Valeur économique

 

Catégorie

Impor-tance

Nom commercial

Nom vernaculaire

Espèces

Partie utilisée

Habitat

Source

Desti-nation

Quantité, valeur

Remarques

Références

 

1, 2, 3

     

F, P, H

S, C

N, I

     

Plantes et produits végétaux

Nourriture

1

Piment de brousse

Piper guineense

     

N, I

Exportation de 150 t par an vers le Nigeria

 

Sunderland & Obana, 1999

Médecine

1

Bihasa

Prunus africana

ec

F

S

N, I

Exportation moyenne de 210 t/an entre 1992 et 1998 pour une valeur moyenne de FF484 000 par an.

P. africana se trouve à l'Annexe de CITES

Sunderland & Tako, 1999

Importance: 1- grande importance au niveau national; 2 - grande importance au niveau local/régional; 3 - importance limitée
Partie utilisée: an - animal entier; ec - écorce; ci - cire; fe - feuilles; no - noix; fi - fibres; fl - fleurs; fr - fruits; go - gommes; mi - miel;
se - sève; la - latex; hu - huile; pl - plante entière; re - résines; ra - racine; gr - graines; ti - tige; ta - tannins;
Habitat: F - forêt naturelle et autres terres boisées; P - plantation; A - Autres: Arbres hors de la forêt (e.g. agroforesterie, jardins privés)
Source: S - sauvage, C - cultivé
Destination: N - national; I - international

3.5.5 République centrafricaine (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les principaux produits forestiers non ligneux (PFNL) de la République centrafricaine sont le gibier, les plantes comestibles (e.g. feuilles, fruits, écorces, champignons) et les plantes médicinales.

Autres PFNL de moindre importance socio-économique comprennent les exsudats (la gomme arabique), les ustensiles, les plantes artisanales (e.g. rotin, Raphia. spp.), les chenilles, le miel et la cire d'abeille.

Informations générales

Le plus souvent, l'exploitation des PFNL en République centrafricaine se fait dans la zone guinéenne forestière qui se trouve au sud du pays. En zones soudano-oubanguienne et soudano-guinéenne, les récoltes sont plutôt orientées sur les espèces à racine, comme par exemple Rauvolfia vomitoria et Kilinga erecta. En général on peut constater que

· le miel, la cire et l'huile de karité (Butyrospermum parkii) proviennent du Nord du pays;

· les rotins sont récoltés dans les galeries forestières au Sud du pays;

· Rauvolfia vomitoria, Xylopia aethiopica et Kilinga erecta sont produits à l'Est du pays;

· les fruits du Parkia biglobosa (soumbara en malinké) sont récoltés à l'Ouest du pays (FAO, 1999).

La disponibilité des PFNL importants en République centrafricaine est indiquée dans Tableau No. 1.

Tableau No. 1: Disponibilité des PFNL en République centrafricaine

Produit/Espèce

Partie utilisée

Mois

   

Jan

Fév

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil

Août

Sep

Oct

Nov

Déc

1. Plantes comestibles

                         

Gnetum buchholzianum

feuilles

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Hilaria latifolia

feuilles

     

x

x

x

x

x

x

x

   

Maranthacée

feuilles

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Dioscorea sp.

tubercule

     

X

x

x

x

x

x

     

Butyrospernum parkii

fruits (huile)

   

x

x

x

x

           

Aframomum sp.

fruits

x

x

x

x

           

x

x

Canarium schweinfurtii

fruits

           

x

x

x

x

x

 

Irvingia excelsa

fruits

         

x

x

x

x

x

   

Piper guineense

fruits

x

               

x

x

x

Treculia africana

fruits

             

x

x

x

   

Xylopia aethiopica

fruits

x

x

x

x

x

             

Kilinga erecta

racines

x

x

x

x

x

x

         

x

Champignons

       

x

x

x

x

x

x

   

x

2. Plantes artisanales

                         

Raphia spp.

feuilles

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Rotins

tiges

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

3. Plantes médicinales

                         

Rauvolphia vomitora

racines

     

x

x

x

x

x

x

x

x

 

4. Exsudats

                         

Gomme arabique

 

x

x

x

x

x

x

           

5. Produits animaux

                         

Miel

 

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

Cire d'abeille

 

x

x

x

x

x

             

Chenilles

           

x

x

x

x

x

   

Escargots

           

x

x

x

x

x

   

Termites

         

x

x

x

x

x

x

   

Source: modifié selon FAO (1999)

L'exportation des PFNL est documentée pour les plantes comestibles (les épices Piper guineense, Xylopia aethiopica, Kilinga erecta, Aframomum sp.; les feuilles de Gnetum spp., les fruits d'Ananas comosus et Dacryodes edulis (safou); les graines de Cola nitida (kola); et l'huile de karité de Butyrospermum parkii), la plante médicinale Rauvolfia vomitoria, le rotin, la gomme arabique et la cire des abeilles. Les destinations principales de l'exportation sont

· les pays limitrophes (Tchad, Soudan, Cameroun, Nigeria) concernant les épices;

· l'Italie (Rauvolfia vomitoria);

· la France, l'Allemagne, les Etats-Unis et Tchad (rotin);

· l'Union Européenne (gomme arabique, cire d'abeille); et

· le Japon (cire d'abeille) (FAO, 1999; Tabuna, 1999).

Des chiffres fiables concernant les quantités et les valeurs d'exportation n'existent pas. A titre indicatif, quelques chiffres disponibles sont inclus dans le tableau sur les données quantitatives des PFNL de la République centrafricaine (voir ci-dessous). Le Tableau No. 2 donne un aperçu général concernant la valeur économique des différents PFNL.

Tableau No. 2 : Exportations des différents produits agricoles en 1994

Produit

Valeur (CFA)56

Poids net (kg)

Bois, charbon de bois et ouvrages en bois

22 984 406 595

24 963 211

Plantes indigènes et graines oléagineuses

179 547 500

809 969

Gommes, résines et autres sucs et extraits végétaux

52 441 300

299 665

Cire d'abeille

15 808 000

79 040

Ecorces d'autres plantes

9 000 000

12 000

Café, thé

5 600 048

7 515 360

Caoutchouc et matières en caoutchouc

3 250 700

9 497

Poivres non broyés ni pulvérisés

2 898 000

41 400

Rotin

1 090 000

273

Vannerie en matières végétales

90 000

123

Source: FAO (1999), citant DSEE. 1995. Le Commerce extérieur de la République Centrafricaine 1994.

Au niveau de la commercialisation, les groupes qui interviennent sont les collecteurs en forêt, les grossistes qui viennent acheter au village, les détaillants sur les places des marché locaux et les consommateurs qui achètent quotidiennement en fonction de la taille de leur ménage. L'étude de Piri (1997) réalisée à Ngotto, préfecture de la Lobaye, montre le rapport existant entre les prix au récolteur par rapport au prix au consommateur. Cette étude concerne exclusivement les PFNL de consommation courante.

Tableau No. 3. Prix des différents PFNL de la forêt jusqu'au consommateur (Lieu: Ngotto)

Produits

Collecteurs

Grossistes

Détaillants

Consom-mateurs

Quotient Collecteur/

Consommateurs.

Gnetum sp.

CFA10-25 par botte de 250g

CFA1 000 par cuvette de 30 l

CFA2 000 par cuvette de 30 l

CFA175 par botte de 250 g

1:9

Dioscorea sp.

CFA75-100 par tube de 2 kg

CFA500 par tube de 2 kg

 

CFA600 par tube de 2 kg

1:8

Feuilles de Raphia

CFA50 par unité

   

CFA100 par unité

1:2

Eremospatha sp.

CFA10 par unité

CFA25-50 par unité

 

CFA250 par unité

1:25

Feuilles Maranthacées

CFA10 par 20 feuilles

CFA25 par 20 feuilles

CFA75 par 20 feuilles

CFA100 par 20 feuilles

1:10

Source: FAO (1999), citant Piri, D. 1997. Analyse de la filière des sous-produits forestiers de la zone d'intervention du projet ECOFAC-RAC dans une perspective de valorisation et de promotion (cas du Gnetum sp. et autres)

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

La FAO (1999) décrit l'utilisation des tubercules, des feuilles, des fruits et des écorces pour l'alimentation de la population.

Les tubercules d'ignames Dioscorea sp. constituent l'aliment de base chez les Pygmées. Un genre Dioscorea sp. (ndombi en banda yanguéré) identifié en forêt du sud de la République centrafricaine, donne des grosses tubercules et peut pénétrer dans le sol à plus de 1,5 m.

Les feuilles de Gnetum spp., d'Hileria latifolia et de Dorstenia sp. sont comestibles et souvent commercialisées au niveau national. A cause de la rareté de Gnetum buchholzium (koko), ces plantes sont en train d'être substituées par Gnetum africanum (kali).

Les fruits variés comme Gambeya africana, Treculia africana, Canarium schweinfurthii, Afrostyrax lepidophyllus, Irvingia excelsa, Butyrospermum parkii (huile et fruit de karité très consommés par les habitants du nord de la République centrafricaine), Parkia biglobosa (les graines fermentées sont consommées sous forme de boulettes noires et très parfumées aux arômes de `camembert'), sont recherchés pour leurs usages divers, pour leur apport dans l'alimentation et pour leur goût. Le genre poivre Piper guineense, Xylopia aethiopica et Aframomum sp. sont très recherchés pour l'exportation.

Les écorces de Khaya senegalensis et de Garcinia cola, sont utilisées comme ferment dans les boissons (vin de palme).

Médecine

Les plantes médicinales ne sont pas encore très vendues sur les marchés centrafricains, mais elles sont très utilisées bien que pas encore quantifiées (FAO 1993b).

Les racines de Rauvolfia vomitoria et de Parinari excelsa par exemple sont utilisées comme médicament et font l'objet d'un trafic mondial à cause des matières actives qu'elles contiennent. Ces deux espèces sont exploitées dans toutes les zones agro-climatiques de la République centrafricaine (FAO, 1999).

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

Les fibres végétales, les rotins (e.g. Maranthaceae, Eremospatha sp.), les branches et feuilles de raphia (Raphia spp.) et les feuilles de rônier (Borassus aethiopium) sont utilisées dans l'artisanat traditionnel et font aussi objet d'un trafic important avec les autres pays de la sous-région. Elles rapportent des revenus non négligeables aux ménages (FAO, 1999).

Exsudats

Les chiffres disponibles concernant la gomme arabique indiquent une exploitation de 300 - 400 t par an entre 1996 et 1999 enregistrée dans la partie nord de Bangui et de 98 t exportée en 1999 par une société Centrafricaine. Néanmoins, la gomme arabique est considérée comme un produit transissant qui provient du Soudan (FAO, 1999).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Miel et cire

La récolte du miel en abattant l'arbre est très répandue dans les zones forestières et surtout pratiquée par des Pygmées (FAO, 1999).

La cire d'abeille a fait l'objet d'exportation jusqu'à 350 t par an avant les années 1980 (FAO, 1993a). En 1994, 79 t ont été exportées pour une valeur de CFA15 808 000 (FAO, 1999).

Gibier

En République centrafricaine, la faune est avant tout considérée comme une source d'alimentation par la population locale. Il est estimé que 30 à 40 pour cent de la viande consommée provient du gibier. Cette quantité peut passer du simple au double en zone rurale. La seule ville de Bangui consomme à peu près deux tonnes de viande de brousse par jour.

L'utilisation des produits animaux représente près de 25 pour cent du PNB. En 1988-89, 19 sociétés privées ont rapporté CFA40 millions à l'état. En plus, l'état reçoit quelque 92 millions de Francs CFA au titre de taxes et droits divers (FAO, 1993b).

Autres produits animaux comestibles

Les chenilles comestibles sont très consommées par les centrafricains et récoltées en zone de savane comme en zone forestière. D'après une estimation de biomasse de chenille faite en Basse Lobaye, au moins 2 kg de chenilles sont récoltables par hectare de forêt, soit 200 kg/km². Le ramassage des chenilles en forêt n'affecte guère leur reconstitution annuelle, car un seul papillon sorti de sa chrysalide ira pondre des milliers d'_ufs. On peut également constater que la richesse des `arbres hôtes' dans la végétation centrafricaine constitue une richesse pour le renouvellement des chenilles. D'après quelques études réalisées par A. Seredamazoui (1994. Valorisation des sous-produits de la forêt de Ngotto: Etude de cas des chenilles comestibles. Mémoire de fin de cycle BTS) sur les chenilles, on note actuellement 25 espèces qui produisent 12 types comestibles (FAO, 1999).

REFERENCES

FAO. 1993a. International trade in NWFP: An overview, par M. Iqbal. Working Paper MISC/93/11. Rome

FAO. 1993b. République centrafricaine. Séminaire sur les Statistiques Forestières en Afrique. FAO. Thiès, Sénégal.

FAO. 1999. Données statistiques sur les PFNL en République centrafricaine, par M. Bonannée. CE-FAO Programme de Partenariat, Projet GCP/INT/679/EC, Rome

Motte-Florac, E., S. Bahuchet, M.C. Thomas. 1995. The Role of Food in the Therapeutics of the Aka Pygmies of the Central African Republic. Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13,UNESCO, Paris.

Tabuna, H. 1999. The markets for Central African Non-wood forest products in Europe. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

UNESCO. 1995. Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13.

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la forêt dans les pays A..C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome, ainsi que sur l'information fournie par Mr M. Bonannée, Ingénieur des Eaux et Forêts, Ministère de l'Environnement, des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches de la République Centrafricaine.

Des informations supplémentaires sur les PFNL de la République centrafricaine seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

DONNEES QUANTITATIVES SUR LES PFNL DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Produit

Ressource

Valeur économique

 

Catégorie

Impor-tance

Nom commercial

Nom vernaculaire

Espèces

Partie utilisée

Habitat

Source

Desti-nation

Quantité, valeur

Remarques

Références

 

1, 2, 3

     

F, P, H

S, C

N, I

     

Plantes et produits végétaux

Nourriture

1

 

Piper guinese

gr

     

Exportation de 2 585 kg en 1999

 

FAO, 1999

     

Xylopia aethiopica

       

Exportation de 560 kg en 1999

 

FAO, 1999

     

Kilinga erecta

       

Exportation de 200 kg en 1999

 

FAO, 1999

Médecine

   

Rauvolfia vomitoria

ec

   

I

Exportation de 5 100 kg en 1998

 

FAO, 1999

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

1

Rotin

 

ti

F

S

I

·Exportation de 60 kg en 1999

· Exportation de 273 kg pour une valeur de CFA1 090 000 en 1994

 

FAO, 1999

Exsudats

2

Gomme arabique

 

go

   

I

·Valeur d'exportation de CFA206 000 en 1995

· Exportation de 98t en 1999 par la société CAFE STAR

La plupart de la gomme est produite au Soudan

FAO, 1999

Animaux et produits animaux

Miel, cire

2

     

F, P, H

S, C

N, I

· Exportation annuelle de 350 t de cire avant les années 80 (FAO 1993b)

· Exportation de 79 t pour une valeur de CFA15 808 000 en 1994 (FAO, 1999)

 

FAO 1993b;

FAO, 1999

Importance: 1- grande importance au niveau national; 2 - grande importance au niveau local/régional; 3 - importance limitée
Partie utilisée: an - animal entier; ec - écorce; ci - cire; fe - feuilles; no - noix; fi - fibres; fl - fleurs; fr - fruits; go - gommes; mi - miel;
se - sève; la - latex; hu - huile; pl - plante entière; re - résines; ra - racine; gr - graines; ti - tige; ta - tannins;
Habitat: F - forêt naturelle et autres terres boisées; P - plantation; A - Autres: Arbres hors de la forêt (e.g. agroforesterie, jardins privés)
Source: S - sauvage, C - cultivé
Destination: N - national; I - international

3.5.6 République Démocaratique du Congo (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les produits forestiers non ligneux (PFNL) les plus importants de la République Démocratique du Congo au niveau socio-économique sont les plantes alimentaires (e.g. Irvingia gabonensis, Arachis hypogaea, Voandzeia subterranea, Vigna unguiculata, Gnetum africanum, Elaeis guineensis, Dioscorea spp., Canarium schweinfurthii) et le gibier.

Informations générales

Peu de données sont disponibles regardant les PFNL de la République Démocratique du Congo. Selon la FAO (1993:228) «contrairement aux produits forestiers ligneux, les PFNL font rarement l'objet d'études et d'enquêtes ... Faute de moyens, la Direction de la Gestion des Ressources Naturelles n'est pas en mesure de vérifier les quantités déclarées (lorsqu'elles le sont) par ceux qui récoltent les produits forestiers non ligneux. En ce qui concerne les exportations de certains PFNL, on peut trouver des statistiques auprès des intervenants dans le circuit d'exportation. On peut aussi recourir à celles relatives à l'exportation de Rauvolfia

Une étude de cas concernant la commercialisation des PFNL sur les marchés de Kisangani et Beni (Bauma, 1999) a identifié 11 PFNL principaux. Il s'agit des

· plantes alimentaires (feuilles légumes. condiments, fruits, boissons);

· plantes médicinales qui sont ramassées et vendues par les tradipraticiens; et

· matériaux de construction et d'emballage.

Tableau No. 1. Les PFNL les plus importants vendus sur les marchés de Kisangani et Beni

Espèce

Nom local

Partie utilisée

Utilisation

Marché

Aframomum spp

ndehe (Nonde)

tondolo (Swahili)

soso (Topoke)

Fruits et graines

Fruits, médicine

Beni et Kisangani

Cola acuminata

ngongoka (Nonde)

libelu (Topoke)

gbongbolia (Swahili)

Graines

Aphrodisiaque, médicine

Beni et Kisangani

Elaeis guineensis

nganzi (Swahili)

Noix, sève

Huile/vin de palmier

Beni et Kisangani

Fungi

buyoka (Swahili)

 

Nourriture

Beni et Kisangani

Garcinia cola

bobale (Topoke)

olale (Lokele)

Graines

Aphrodisiaque, médicinal

Kisangani

Gnetum africanum

fumbwa (Kikongo)

Feuilles

Légume

Kisangani

Pentadiplandra

brazzeana

geene (Topoke) etekele (Lokele)

Racines

Médecine

Kisangani

Piper guineensis

bokango (Nonde)

toketu (Lokele)

Fruits

Médecine, condiment

Beni et Kisangani

Raphia spp

mabondo (Swahili)

Sève

Vin de palmier

Beni et Kisangani

Scorodophloeus

zenkeri

bumba (Topoke)

Ecorce

Condiment

Kisangani

Thaumatococcus

danielii

longodo (Ngelema)

mangongo (Swahili)

Feuilles

Emballage, construction (toit)

Beni et Kisangani

Source: Bauma (1999)

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Kukwikila et al (1995) ont étudié le rôle des plantes alimentaires dans les villages de Kwango-Kwilu. Dans cette région qui se trouve au sud-ouest du pays, le manioc est le produit de base. La composante lipide de l'alimentation est essentiellement donnée par l'huile des noix de Elaeis guineensis.

La nourriture obtenue grâce à la cueillette, qui accompagne les produits de base, est saisonnière. Certains fruits et feuilles sauvages sont disponibles toute l'année, tandis que les feuilles des forêts sont principalement disponibles pendant la saison des pluies. Ceux-ci commencent à devenir rares à cause de la grave déforestation causée par la conversion des forêts en terres agricoles pour nourrir la population croissante. Par exemple, le Gnetum africanum, qui autrefois était très commun, est devenu difficile à trouver.

En étudiant les traditions alimentaires des Mbuti, Ichikawa (1995) constate que pendant la période pointe de production des fruits, plus de 24 percent de l'alimentation des Mbuti est composée par les grains de Gilbertiodendron. Les autres plantes alimentaires sauvages importantes sont: Dioscorea spp. Canarium schweinfurthii, Irvingia sp. et Elaeis guineensis. Ces espèces, prises ensemble, composent plus de 80% de la nourriture obtenue à partir de plantes sauvages.

L'importance des PFNL comestibles est aussi confirmée par l'étude de Bauma (1999) sur les marchés de Kisangani et Beni. Parmi les onze espèces les plus importantes sur les marchés concernés, sept ont des fonctions alimentaires (voir tableau 1).

Gibier

Les protéines sont fournies par le gibier, les poissons et les insectes (surtout les chenilles et les sauterelles). Concernant la chasse faite par les Mbuti, seulement un nombre réduit d'espèces fournissent la plus grosse part de viande dans leur alimentation: Plus de 90 percent de la prise avec le filet est composée de duikers de la forêt ainsi que de chevrotains. En outre, les Mbuti chassent les singes, (parfois les chiens) et les sangliers (Ichikawa, 1995).

REFERENCES

Bauma, I.L. 1999. A preliminary market survey of the NWFP of the Democratic Republic of Congo: The Beni and Kisangani markets. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

FAO. 1993. Séminaire sur les statistiques forestières en Afrique. Thiès, Sénégal.

Ichikawa, M. 1995. Diversity and Selectivity in the Food of the Mbuti Hunter-Gatherers in Zaire. In: Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13., UNESCO. Paris.

Kukiwikila, L., M. Mashako, F. Kwilu, A. Abraham, F. Mbemba. 1995. Seasonal Variation in Diet and Nutritional Status of Young Children in Villages of Kwango-Kwilu (Zaire). In: Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13., UNESCO, Paris.

Pagezy, H. 1995. The Importance of Natural Resources in the Diet of the Young Child in a Flooded Tropical Forest in the Zaire. In: Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13., UNESCO, Paris.

Takeda, J., H. Sato. 1995. Multiple Subsistence Strategies and Protein Resources of Horticulturalists in the Zaire Basin: the Ngandu and the Boyella. In: Tropical Forests, People and Food: Biocultural Interactions and Applications to Development. Man and the Biosphere Series, Volume 13., UNESCO, Paris.

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome.

Des informations supplémentaires sur les PFNL à la République Démocratique du Congo seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

3.5.7 République du Congo (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les principaux produits forestiers non ligneux (PFNL) de la République du Congo sont les plantes comestibles (notamment les fruits, les champignons, les légumes sauvages), les plantes médicinales, le miel, le gibier et les matériaux de construction et artisanaux (e.g. rotin, feuilles de raphia et de Maranthaceae).

Des PFNL de moindre importance au niveau socio-économique contiennent les exsudats (gommes et résines).

Informations générales

L'exploitation des PFNL est considérée comme une activité économique secondaire des populations locales, dont la principale occupation repose sur l'agriculture et la pêche. Seulement dans certaines régions giboyeuses, notamment dans les régions forestières, la chasse constitue une activité commerciale importante (FAO, 1999).

La surexploitation de certaines espèces d'un côté et la destruction de la forêt de l'autre, contribuent à la raréfaction de certains PFNL, notamment des fruits sauvages et des plantes médicinales.

Les PFNL déjà commercialisés depuis longtemps comprennent les fruits, les légumes sauvages, les lianes et les feuilles de Maranthaceae (FAO, 1999; Tabuna, 1999)

Kimpouni (1999) a identifié plus de 100 espèces vendues sur le marché de Pointe-Noire, situé au sud-ouest du pays. Les PFNL les plus importants commercialisés sur ce marché sont les

· fruits (Dacryodes edulis);

· légumes feuilles (Gnetum africanum, G. buchholzianum, Basella alba);

· condiments (Piper guineensis, Xylopia aethiopica);

· boissons (Elaeis guineensis, Raphia vinifera, Lippia adoensis);

· plantes médicinales et plantes utilisées pour les rituels;

· fibres (Elaeis guineensis, Cocos nucifera); et

· feuilles utilisées pour l'emballage de la nourriture (Megaphyrynium spp., Sarcophrynium spp., Marantochloa).

Kimpouni conclut que le potentiel de la commercialisation locale et internationale des résines des Burseraceae ainsi que des graines de Xylopia aethiopica, Ricinodendron heudelotii, Irvingia et Panda oleosa n'est pas encore exploité suffisamment.

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Le PAFT (1993) montre que le nombre d'espèces utilisées pour la nourriture est de 166, appartenant à 55 familles.

Les plantes alimentaires les plus utilisées sont

· les fruits (35.7%);

· les fruits ou graines oléagineux (9.2%) ou condiments (5.4%);

· les graines et amandes (11.4%), grillées pour se nourrir (10%) ou comme stimulants (1.4%);

· les feuilles légumes consommées le plus souvent cuites (15.9%);

· les tiges (16.4%) sous forme d'axes aériens entiers ou épluchés (5,4%), de méristèmes (1.4%), de tubercules souterrains (2,5%), de condiments obtenus à partir de l'appareil végétatif (2.5%);

· la sève (4.6%) consommée comme vin de palme (4.2%) ou de jus désaltérant (PAFT, 1993).

Parmi les espèces de feuilles légumes, les plus cueillies, transportées, commercialisées et consommées sont Gnetum africanum et Trilepisium madagascariensis. Ces feuilles sont coupées en lanières transversales et sont utilisées dans les préparations culinaires en tant qu'ingrédient de l'aliment de base (le manioc, la viande ou le poisson). Les feuilles légumes sont très nutritives et très utilisées. Ce succès fait que les deux espèces les plus appréciées ont pratiquement disparu des écosystèmes proches des principales villes congolaises (PAFT, 1993).

Les sèves et les vins des "lianes à eau" (Cissus dinklagei, Tetracera podotricha) sont bien utilisés durant la chasse. Un danger de disparition des espèces par des coupes trop intenses est observé à proximité des villes et des principales voies de communication. La moelle de Costus ligularis est également consommée dans le même but sur l'ensemble du pays. Les vins, surtout tirés de plusieurs espèces de palmiers, sont partout mis à contribution, surtout le palmier à huile (Elaeis guineensis) et les divers Raphia.

En ce qui concerne Elaeis guineensis, la sève est le plus souvent recueillie dans une calebasse (ou autre récipient) insérée sur un axe d'inflorescence mâle sectionné et dont l'entaille est "rajeunie" à chaque transvasement du contenu. Les quantités récoltées sont plus faibles que celles obtenues par d'autres techniques, mais cette technique a l'avantage d'être compatible avec la production de fruits par le même palmier. Le vin est consommé rapidement, le degré alcoolique augmentant progressivement sous l'action de micro-organismes.

Pour les Raphia, cette technique est remplacée par la "mise en perce" du palmier. Juste avant que le palmier ne fleurisse (les Raphia produisent des fruits une seule fois, puis meurent) le malfoutier dégage les feuilles puis creuse une excavation allongée jusqu'à atteindre le bourgeon terminal. Il pose alors une canule destinée à drainer la sève vers un récipient attaché en dessous. A chaque prélèvement (le matin et le soir) l'entaille est rafraîchie tandis que la canule et le récipient sont remis en place. Cette technique est destructive, mais il suffit que l'exploitant laisse fructifier en place quelques individus pour que la population de Raphia ne soit pas déséquilibrée. De plus, les immenses raphias de la forêt inondée sont situés dans une région où la pression humaine est très faible.

Les grands consommateurs de tous les vins de palme habitent dans les villes et le long des voies de communication (pistes, voies ferrées, rivières et le fleuve Congo), mais il n'y a jamais de transport à longue distance puisque le vin ne se conserve pas plus de deux jours. Tous les essais de mise en bouteille n'ont jamais été couronnés de succès, ni au Cameroun dans les années 1970 ni plus récemment au Congo. En vue de l'état actuel (1993) de la commercialisation exclusive à courte distance, il semble que la production de vin de palme n'ait pas d'impact important sur les plantations villageoises, sauf, peut-être, à proximité des grandes villes comme Dolisie, Pointe-Noire et Brazzaville (PAFT, 1993).

Les huiles et matières oléagineuses sont principalement fournies au Congo par le palmier à huile (Elaeis guineensis). Les autres espèces qui produisent des huiles sont Raphia, Allanblackia floribunda et Baillonella toxisperma. Bien que souvent cultivée, Elaeis guineensis pousse naturellement partout dans le pays, le plus souvent au bord des cours d'eau, dans les jachères ou dans les villages et campements abandonnés. Hormis le palmier à huile, les principales espèces spontanées aux propriétés oléagineuses en forêt marécageuse sont deux espèces du genre Raphia, Raphia laurentii et Raphia sp.. Elles sont utilisées soit après l'extraction de l'huile ou, comme l'arachide, sous forme de graines grillées. Elles constituent la base d'une sauce accompagnant le manioc ou la viande. Ces espèces pourraient être aisément développées et permettraient aux populations des forêts marécageuses de briser leur marginalisation économique (PAFT, 1993, FAO, 1999).

Les fruits les plus consommés en République du Congo sont Afromomum spp, Landolphia sp. (malombo), Gambeya africana et Daryodes edulis. (safou) (FAO, 1999). Les autres fruits importants sont Coula edulis, Grewia coriacea, Mammea africana, Treculia africana, Treculia obovoidea et Tetracarpidium conophorum.

Les fruits de la plus grande potentialité économique sont, grâce à leur richesse en éléments nutritifs et leurs potentialités de domestication, Treculia africana, Tetracarpidium conophorum, Treculia obovoidea et Coula edulis. Les fruits les plus rares, qui atteignent donc des prix élevés sur les marchés, sont Heinsia crinita et Trichoscypha spp. (FAO, 1999).

Les graines de Cola spp. sont très populaires et utilisées par la population comme excitant et dans les pratiques fétichistes. La plus grande production du cola a lieu dans la région de la Likouala (FAO, 1999).

Les condiments utilisés dans le pays incluent Afrostyrax lepidophyllus, Huagabonii sp., Scorodophloeus zenkeri, Irvingia grandifolia et Ricinodendron heudelotii (PAFT, 1993).

Les plantes comestibles vont continuer à jouer un rôle important dans l'alimentation des populations, notamment pour les populations locales qui ont toujours vêcu des produits alimentaires de la forêt. L'importance de ces produits ne va pas décroître tant que la production des espèces végétales cultivées n'atteindra pas un niveau d'autosuffisance, notamment en ce qui concerne les fruits. Concernant la commercialisation des plantes comestibles, les produits très consommés, tels que Gnetum sp., Landolphia sp. et l'huile de Raphia sp., continueront à représenter un marché important (FAO, 1999).

Médecine

Au minimum 800 plantes médicinales (e.g. Acridocarpus congolensis, Cola nitida, Mondia whitei, Pausinystalis yohimbe, Anchomanes difformis, Gardenia ternifolia, Hua gabonii, Nauclea latifolia) sont utilisées dans la République du Congo par des tradipraticiens dans plus de 1 500 médicaments (FAO, 1999).

Diafouka & Bitsindou (1993) ont identifié 51 plantes médicinales vendues sur les marchés du Brazzaville. Soixante-huit pour cent de ces plantes médicinales poussent spontanément, soit dans la forêt (41 percent), soit dans le savane (27 percent). Vingt-six pour cent des plantes médicinales sont cultivées; elles sont également consommées régulièrement en tant que plantes alimentaires. Pour 70 percent des plantes médicinales, ce sont les racines et l'écorce qui sont exploitées et utilisées.

Les plantes médicinales vont garder leur importance dans la République du Congo, notamment pour la population à faibles revenus, à cause des coûts élevés des produits pharmaceutiques. Elles ont un grand potentiel de développement, bien que leur cueillette commence à poser de graves problèmes aux formations végétales périurbaines (FAO, 1999).

Ustensiles, artisanat et matériaux de construction

En région forestière, les rotins sont utilisés quotidiennement. Les plus gros rotins (Laccosperma seccundiflorum) forment les axes rigides des meubles et des paniers moutêtes, ou ils sont divisés fondus pour constituer des liens plus fins mais très solides. La liane typique (Eremospatha macrocarpa) est, d'autre part, utilisée comme cannage de meubles, fabrication de pièges et de nasses, dans la fabrication des murs des habitations villageoises et pour la fabrication des ponts (PAFT, 1993, FAO, 1999).

L'importance de l'artisanat des meubles en rotin, et sans doute aussi la déforestation due à l'agriculture, ont fait disparaître les populations de palmiers des forêts les plus proches des villes. Devant cette situation, on a mis en place un commerce avec d'autres régions de pays riches en cette ressource. Ainsi, à Brazzaville, de grandes quantités de rotins arrivent très fréquemment des forêts marécageuses du Nord du pays par la voie fluviale.

Une dizaine d'espèces fournissent des feuilles destinées à couvrir les toitures (particulièrement des palmiers comme Elaeis guineensis, Raphia spp., Sclerosperma spp. et des herbacées comme Zingiberaceae, Aframomum giganteum), certaines ayant donné naissance à une activité intense de fabrication de "tuiles végétales" par tressage des longues folioles de feuilles composées de plusieurs espèces de Raphia. Dans d'autres cas, les feuilles sont disposées sans préparation sur les toitures, l'épaisseur constituant une étanchéité souvent précaire.

L'emballage des aliments (manioc, poisson etc.) est surtout réalisé dans de grandes feuilles à limbe relativement solide afin que la protection du produit soit parfaite. Il est réalisé grâce à plusieurs espèces de Marantaceae et de Commelinaceae.

Les autres utilisations des feuilles sont la fabrication de chapeaux, de hottes, de nattes, de tapis et de balais. Les rachis des feuilles composées des Raphia servent à confectionner les cloisons, des pièces d'ameublement, des enclos et palissades. Les feuilles du parasolier (Musanga cecropioides) servent comme papier le plus fin pour le polissage de l'ivoire, alors que celles de Ficus exasperata remplacent le papier de verre pour le bois et le métal. Celles du papayer (Carica papaya) servent à faire la lessive, tandis que celles du Selaginella sont utilisées pour le nettoyage des ustensiles de cuisine.

Certains fruits sont utilisés pour la chasse et la pêche comme poison (e.g. Anthoclesita spp., Pentaclethra macrophylla, Tetraptera sp.). Les fruits peuvent également avoir une utilisation domestique: insecticide contre les poux (Odyendyea gabonensis), colorants pour les nattes et les paniers en rotins (Penianthus longifolius, Plagiostyles africana), péricarpe transformé en maracas et grelots (Alstonia spp., Hexalobus crispiflorus) pour amuser les enfants (PAFT, 1993, FAO, 1999).

Les fibres servent à la fabrication des cordes, des ficelles, des pièges, des filets de chasse et de pêche, de nasses et de tissus (FAO, 1999).

Avec le développement du pays, l'utilisation des matériaux de construction et de quelques matériaux d'artisanat et de pêche va décroître. Leur utilisation se limitera dans les villages les plus reculés, dans les villages pygmées et les campements de pêche. Cependant l'utilisation du rotin connaîtra un essor, notamment dans la fabrication des meubles. Il en est de même pour les feuilles de Maranthaceae, utilisées pour l'emballage du pain de manioc, bien que la consommation du pain de farine reste en augmentation depuis quelques années (FAO, 1999).

Exsudats

Les exsudats ont connu de nombreuses utilisations dans le passé (Landolphia sp. dans la production du caoutchouc, Aucouméa klainea sur la confection des allume-feux et des torches, Ficus thonningii comme la glu pour la capture des oiseaux). Aujourd'hui, leur utilisation est négligeable (FAO, 1999).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Miel et cire

Le miel est récolté généralement par les pygmées. La production la plus importante provient des régions de la Likoula et de la Sangha. Le miel est commercialisé dans les grandes villes du pays (FAO, 1999).

Gibier

Le gibier (e.g. cibissi, porc-épic, gazelles, singes, sanglier, renard, chat sauvage, antilopes) est une source de protéines importantes, et est consommé dans tout le pays, notamment dans les régions forestières, où il constitue le principal repas. En dépit de l'existence des textes législatifs et réglementaires sur son exploitation, la faune fait l'objet d'un braconnage intense.

Dans la région du Kouilou, les animaux les plus consommés appartiennent aux familles de Bovidae, Tragilidae, Suidae, Cercopithècidae, Critidae, Tryonomydae, Viverridae et Hystricidae (FAO, 1999).

Autres produits d'animaux comestibles

Les chenilles sont ramassées sur le sapelli (Entandrophragma sp.) dans le Nord (notamment dans le Likoula) et sur Milletia laurentii dans le Sud du pays. La récolte a lieu pendant les premiers mois de la saison des pluies pendant le rajeunissement du feuillage (FAO, 1999).

REFERENCES

Diafouka, A., Bitsindou, M. 1993. Medicinal Plants Sold in Brazzaville Markets (Congo). First World Congress on Medicinal and Aromatic Plants for Human Welfare, Acta Horticulture, Number 332, August 1993.

FAO. 1985. Rapport Final en Sociologie Rurale. Projet 80/005, Développement Forestier Sud-Congo, Loubomo.

FAO. 1999. Données sur les PFNL en République du Congo. par G. Nkeoua et G.C. Boundzanga. Programme de Partenariat CE-FAO, GCP/INT/679/EC. Rome.

Kimpouni, V. 1999. A preliminary market survey of NWFP traded in the Pointe-Noire markets (Congo-Brazzaville). In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

Plan d'Action Forestier Tropical du Congo (PAFT). 1993. Ressources végétales non ligneuses des forêts du Congo, Brazzaville.

Shiembo, P.N. 1999. The sustainability of eru (Gnetum africanum and Gnetum buchholzianum: over-exploited NWFP from the forests of Central Africa. In: Sunderland, T.C.H., L.E. Clark, P. Vantomme (eds.). The NWFP of Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. FAO. Rome

Tabuna, H. 1999. Le marché des Produits Forestiers Non Ligneux en France et en Belgique. CIFOR Occasional Paper No. 19

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome, ainsi que sur l'information fournie par Mr. G. Nkeoua, Ingénieur en Chef des Eaux et Forêts et Mr G. C. Boundzanga, Ingénieur des Eaux et Forêts.

Des informations supplémentaires sur les PFNL en République du Congo seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

3.5.8 Rwanda (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les produits forestiers non ligneux (PFNL) les plus importants au Rwanda au plan socio-économique sont les plantes comestibles (notamment les fruits), les plantes médicinales, le miel et les animaux vivants.

Autres PFNL de moindre importance sont les plantes ornementales, les plantes fourragères, les outils, la cire, les trophées et les produits de la chasse.

Informations générales

La plupart des PFNL sont consommés par la population; seuls quelques fleurs et fruits sont exportés. L'habitat le plus important des PFNL est la forêt naturelle. Quelques espèces, notamment les plantes fruitières, fourragères et mellifères sont déjà cultivées et intégrées dans les systèmes agroforestiers (FAO, 1999).

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Nourriture

Les fruits et champignons sauvages sont surtout consommés par la population pauvre et les enfants.

La quantité de fruits sauvages collectée n'est pas connue. Par contre, la production de fruits dans les systèmes agroforestiers a atteint 58 759 t en 1989 (FAO, 1999).

La production de champignons a augmenté pour satisfaire la demande croissante de la population urbaine et rurale. Les champignons les plus cultivés sont Pleurotes florida et Pleurotes pulminarius, avec une production de 6t en 1991 (production mondiale: 5 millions t en 1995) (FAO, 1999).

Fourrage

Les plantes fourragères sont utilisées pour l'alimentation des animaux domestiques. Dans la zone des savanes de l'Est, quelques espèces fourragères sont menacées d'extinction à cause du surpâturage et des feux de brousse (FAO, 1999).

Médecine

Les plantes médicinales sont utilisées dans la médecine traditionnelle humaine et vétérinaire (FAO, 1999).

Les plantes médicinales sont très importantes au Rwanda. Celles-ci sont utilisées et recherchées par les guérisseurs. Il n'y a donc pas de marché pour ces produits.

Des études ethnobotaniques ont identifiées pour des centaines de plantes médicinales utilisées au Rwanda (Lewis, 1992). La FAO (1999) énumère 59 plantes médicinales qui sont les plus utilisées en médecine traditionnelle humaine au Rwanda (voir annexe deux). Généralement la pharmacopée est composée de plantes que l'on trouve dans le voisinage, dans les forêts naturelles et dans les jachères, mais certains guérisseurs peuvent parcourir, à l'occasion, de grandes distances (aller en Tanzanie ou en République Démocratique du Congo s'il le faut) pour trouver une plante recherchée.

L'Institut de Recherche Scientifique et Technologique (IRST) extraie les huiles essentielles de certaines plantes pour la production de médicaments (FAO, 1999).

Les plantes médicinales incluent des espèces ligneuses (e.g. Erythrina abyssinica, Hagenia abyssinica) ainsi que des herbes (e.g. Thalyctrum rynchocarpum, Ranunculus multifidus). En plus, elles se retrouvent dans d'autres milieux hors de la forêt et peuvent être cultivées (p.e. Allium sativum, Clematis hirsuta).

A cause de la tradition pastorale millénaire du Rwanda, la médecine traditionnelle vétérinaire est aussi importante que la médecine humaine. Les 39 espèces les plus utilisées en médecine vétérinaire sont énumérées en annexe deux. En 1991, 536 guérisseurs ont pratiqué la médecine traditionnelle vétérinaire dans sept des onze Préfectures (FAO, 1999).

ANIMAUX ET PRODUITS ANIMAUX

Miel et cire

Le Rwanda a produit annuellement de 441 365 kg à 23 000 kg de miel entre 1986 et 1998. La production a fortement chuté depuis la guerre de 1990 - 1994 à cause de la disparition des apiculteurs pendant le génocide et la destruction des ruches et d'autres matériels apicoles (FAO, 1999).

Tableau 1. La production annuelle de miel au Rwanda

ANNEE

NOMBRE D'APICULTEURS

PRODUCTION (kg)

     

1986

54 956

172 855

1987

46 965

368 544

1988

57 014

163 438

1989

53 755

441 365

1990

62 077

266 225

1996

-

28 000

1997

-

36 000

1998

-

23 000

Source: FAO (1999)

Le miel est principalement destiné à l'autoconsommation et utilisé pour l'alimentation humaine, la fermentation de la bière de sorgho et du vin de banane.

La production annuelle d'une ruche traditionnelle va de 4 à 12 kg de miel brut, en une à trois récoltes. Avec une ruche améliorée, la production pourrait passer de 20 à 40 kg de miel brut, en 2 ou 3 récoltes annuelles. Le miel brut se vend à environ 180 Francs Ruandais (FR) par kg57 tandis que les bocaux de miel (500g) pour la consommation se vendent au détail dans les centres urbains (comme Kigali ou Butare ) pour environ FR300. En outre, il y a aussi des petits marchés pour la cire (Lewis, 1992; FAO, 1999).

Lewis (1992) conclut que «les perspectives pour l'apiculture ne sont pas énormes puisque la demande à FR300 est assez limitée».

Gibier

Les produits de la chasse sont devenus rares à cause de la dégradation des habitats des animaux, l'épuisement des ressources animales et l'établissement des réserves naturelles forestières. A titre d'exemple, les animaux les plus chassés dans le Parc National des Volcans sont énumérés dans le Tableau 2.

Tableau 2. Les animaux les plus chassés dans le Parc National des Volcans

NOM COURANT

NOM SCIENTIFIQUE

NOM KINYARWANDA

Céphalophe à front noir

Cephalophus nigrifons

Impereri

Guib harnaché

Tragelaphus scriptus

Impongo

Buffle

Syncer caffer

Imbogo

Porc-épic

-

Ikinyogote

Hylochère

Hylochoeurus meinertzhageni

Ingurube y'ishyamba

Source: FAO (1999)

REFERENCES

FAO. 1999. Les données statistiques sur les PFNL au Rwanda. Par A. Murekezi. CE-FAO Programme Partenariat, Projet GCP/INT/679/EC. Rome

Lewis, J. 1992. Etude sur l'Utilisation des Produits Forestiers Non Ligneux, PAFT, Rwanda, FAO.

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome, ainsi que sur l'information fournie par Mr A. Murekezi.

Des informations supplémentaires sur les PFNL au Rwanda seraient appréciées et reconnues en bonne et due forme.

ANNEXE 1: SERVICES DE LA FORET

L'écotourisme est un PFNL d'une grande importance au Rwanda. Non seulement pour les revenus qu'il procure au pays mais aussi à cause de l'engagement qui lui est associé de protéger et de conserver précieusement le patrimoine environnemental (FAO, 1999).

Tableau 3. Categories de recettes touristiques de l'Office Rwandais du Tourisme et des Parcs Nationaux (ORTPN) en 1989

ZONE TOURISTIQUE

NIVEAU DE PERCEPTION DES RECETTES

CATEGORIES DE RECETTES

MONTANT

(FR)

1. Parc National de l'Akagera

1.1 Administration Centrale de l'ORTPN

 

7 627 657

 

1.2 Sur le terrain

Recettes-entrées au Parc

27 176 775

   

Recettes-permis de chasse

468 000

   

Taxes d'abattage

900 000

   

Vente de viande de chasse

7 118 319

   

Vente de trophées

297 438

   

Ventes de la boutique

99 780

   

Recettes camping

1 501 100

Sous-total

   

45 189 069

2. Parc National des Volcans

2.1 Administration Centrale de l'ORTPN

 

13 049 746

 

2.2 Sur le terrain

Recettes-entrées au Parc

12 459 600

   

Recettes-visite des gorilles

9 000 029

   

Droits de filmage des gorilles

216 000

   

Location camping

177 000

Sous-total

   

34 902 375

Total général

-

-

80 091 444

Source: FAO (1999)

ANNEXE 2: PLANTES MEDICINALES DANS LA PHARMACOPEE HUMAINE

TABLEAU 4. Les plantes médicinales les plus utilisées en médecine traditionnelle humaine au Rwanda

NOM SCIENTIFIQUE

FAMILLE

NOM VERNACULAIRE

S.P.

MALADIES TRAITEES

1. Rhamnus prinoides

Rhamnaceae

Umunanira

F

Folie

2. Phytolacca dodecandra

Phytolaccaceae

Umuko

Sa

Folie, prolapsus anal, otite, brûlures, gale, foulure, avortements

3. Erythrina abyssinica

Fabaceae

Umuko

Sa

Méningite, gastrite (ulcères), dysenterie, prolapsus anal, plaie,

   

Sa

Asthme, hépatite, hépato-splenomégalie, toux

4. Euphorbia candelabrum

Euphorbiaceae

Umuduha

Sa

Hydrocoèle, helminthiase, plaies, avortements

5. Senecio manii

Asteraceae

Umutagara

A

Folie, hydrocoèle (excès d'eau dans les cavités)

6. Macaranga mildbraediana

Euphorbiaceae

Umusekera

F

Folie

7. Vernonia amygdalina

Asteraceae

Umubilizi

Sa

Amibes, hépatite, coliques néphrétiques ou vésicales (douleurs intenses du rein ou de la vessie), fébrifuge (diminue la température),

       

Antipaludique, anti-ulcéreux

8. Maesa lanceolata

Myrsinaceae

Umuhanga

F

Epilepsie, coqueluche, dysenterie, osène, dermatose suintante,

       

Délivrance, colique abdominale, torticolis

9. Solanum incanum

Solanaceae

Umucucu

Sa

Coqueluche, écoulement uréthral

10. Ricinus communis

Euphorbiaceae

Ikibonobono

A

Menaces d'avortement, amibiase, prolapsus anal

11. Vernonia auriculifera

Asteraceae

Isagara

F

Menaces d'avortement, délivrance, dysenterie

12. Jaundea pinata

Connaraceae

Intamwa

-

Malaise de grossesse

13. Hibiscus fuscus

Malvaceae

Umutozo

Sa

Menaces d'avortement, poliomyélite, toux, rhumatisme, morsure de serpent

14. Clerodendrum buchhorzii

Verbenaceae

Umukuzanyana

Sa

Folie, menaces d'avortement

15. Clerodendrum myrcoides

Verbenaceae

Umukuzanyana

Sa

Arthralgie (douleurs articulaires)), névralgie, avortement, poliomyélite, dysenterie

16. Apodytes dimidiata

Icacinaceae

Umusibya

Sa

Avortement, prolapsus anal

17. Solanum terminale

Solanaceae

Umuhanurankuba

Sa

Avortement

18. Plectranthrus longipes

Lamiaceae

Icyegera

Sa

Avortement

19. Mytragyna rubrostipulosa

Rubiaceae

Umuzibaziba

Sa

Avortement, plante ocytocique

20. Rhus vulgaris

Anacardiaceae

Umumara

Sa

Plante ocytocique (contraction utérine), gale, lèpre, hémorroide

21. Dracaena steudneri

Agavaceae

Umuhati

A

Hémorragie postpartum

22. Rubia cordifolia

Rubiaceae

Umukarara

F

Coliques du rein et de la vessie, rhumatisme, otite

23. Dracaena afromontana

Agavaceae

Umuhati

A

Coliques du rein et de la vessie, plaies

24. Polycias fulva

Araliaceae

Umwungo

F

Arthralgie

25. Chrysophylum

Sapotaceae

Umubombwe

F

Poliomyélite

Gorungosum

       

26. Acanthus pubescens

Acanthaceae

Igitovu

Sa

Poliomyélite, eczema, entorse

27. Clausena anisata

Rutaceae

Umuno

F

Poliomyélite

28. Clutia abyssinica

Euphorbiaceae

Umutalishonga

F

Hépatite, hépato-splénomégalie, écoulement uréthral, rhumatisme,

Gastrite

29. Vernonia thompsoniana

Asteraceae

Umukurazo

F

Hépatite, hépato-splénomégalie

30. Vernonia lasiopus

Asteraceae

Igiheriheri

F

Rhumatisme, ascaridiose, taeniasis, plaies, maux de ventre

31. Rumex usambarensis

Polygonaceae

Umufumbegeshi

-

Hépatite, hépato-splénomégalie

32. Myrica kindtiana

Myricaceae

Isubyo

Sa

Folie, gastrite

33. Acacia abyssinica

Mimosaceae

Umunyinya

Sa

Mastite (ifumbi)

34. Pennisetum purpureum

Poaceae

Urubingo

A

Mastite, brûlures

35. Ficus thoningii

Moraceae

Umuvumu

A

Mastite,cholera

36.Crotalaria incana

Fabaceae

Umuyogera

Sa

Mastite, otite

37. Crotalaria intermida

Fabaceae

Umuyogera

Sa

Brûlures, gale

38. Eucalyptus sp.

Myrtaceae

Inturusu

P

Coqueluche, toux, hémorroide, prolapsus, pneumonie, bronchite

39. Psidium guajava

Myrtaceae

Ipera

A

Cholera, gastrite

40. Lantana trifolia

Verbenaceae

Umuhengeri

Sa

Toux, morsure de serpent, mammite, verminoses

41. Tetradenia riparia

Lamiaceae

Umuravumba

A

Toux, maux de tête, dartre,laryngite, hématurie

42. Entada abyssinica

Mimosaceae

Umusange

Sa

Ecoulement uréthral, toux

43. Ocimum suave

Lamiaceae

Umwenya

Sa

Fébrifuge, antipaludique, pleuropneumonie, ascaridiose

44. Acacia brevispica

Mimosaceae

Umugeyo

Sa

Fébrifuge, morsure de serpent, antipaludique, broncho-pneumonie,

45. Indigofera arecta

Fabaceae

Umusororo

-

Gastrite, helminthiases, ulcères, fistules, pistules charbonneuses,

       

Gale, épilepsie, torticolis

46. Cassia didymobotrya

Cesalpiniaceae

Umubagabaga

Sa

Laxatif, purgatif, helminthiases, hémorroides, prolapsus anal,

       

Pneumonie, bronchites, pleurésie, toux, rhumatisme,

       

Maladies des yeux, torticolis

47. Maesopsis eminii

Rhamnaceae

Umuhumura

F

Laxatif, purgatif

48. Fadogia ancylata

Rubiaceae

Umutanoga

Sa

Laxatif, purgatif, ascaridiose, broncho-pneumonie, toux, hépatite

49. Cassia occidentalis

Cesalpiniaceae

Umuyoka

Sa

Entérite, ascaridiose, morsure de serpent

50. Harungana

Clusiaceae

Umushayishayi

F

Ascaridiose, taeniasis

Madagascariensis

       

51. Markhamia lutea

Bignoniaceae

Umusave

Sa

Toux

52. Ocimum americanum

Lamiaceae

Isonga

-

Toux, coeur, broncho-pneumonie

53. Coleus sp.

Lamiaceae

Igicunshu

Sa

Toux, hémorroide, ascaridiose

54. Psorospermum febrifugum

Clusiaceae

Ishangi

-

Hémorroide, prolapsus anal, broncho-pneumonie

       

Toux,gale, lèpre, ulcères, fistules, dartres, hépatite

55. Protea madiensis

Proteaceae

Igihungeri

Sa

Maux de tête, helminthiase, broncho-pneumonie

56. Olea europa ssp. Africana

Oleaceae

Umunzenze

Sa

Broncho-pneumonie, toux, brûlures, maladies des yeux, fébrifuges

57. Synadenium grantii

Euphorbiaceae

Umukoni

Sa

Toux, brûlures, lèpre, verrues, pian

58. Aloe volkensii

Liliaceae

Igikakarubamba

Sa

Gastrite, hématurie

59. Solanum abyssinicum

Solanaceae

Umutobotobo

Sa

Maladies des yeux, blennorragie

Explications:

S.P.= système de production; F= forêt naturelle; Sa= savanes arbustives; P= plantations forestières; A= autres (arbres hors des forêt)

Source: FAO (1999)

ANNEXE 3: PLANTES MEDICINALES DANS LA PHARMACOPEE VETERINAIRE

TABLEAU 5. Les plantes médicinales les plus utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire au Rwanda

NOM SCIENTIFIQUE

FAMILLE

NOM

VERNACULAIRE

S. P.

MALADIES TRAITEES

1. Phytolacca dodecandra

Phytolacaceae

Umuko

Sa

Théileriose, rétention placentaire, prolapsus, akanyaga,

       

Piroplasme, constipation, brucellose

2. Erythrina abyssinica

Fabaceae

Umuko

Sa

Brucellose, maladie des yeux

3. Senecio manii

Asteraceae

Umutagara

A

Verminoses, rétention placentaire

4. Erythrococca bogensis

Euphorbiaceae

Umutinski

Sa

Théileriose

5. Maesa lanceolata

Myrsinaceae

Umuhanga

F

Rétention placentaire

6. Solanum incanum

Solanaceae

Umucucu

Sa

Verminoses, parasites à tiques

7. Ricinus communis

Euphorbiaceae

Ikibonobono

A

Théileriose

8. Senecio petitianus

Asteraceae

Icyegera

Sa

Brucellose

9. Dracaena steudneri

Agavaceae

Umuhati

A

Brucellose

10. Clerodendrum johnstonii

Verbenaceae

Ikinyakurwe

F

Brucellose

11. Clerodendrum myrcoides

Verbenaceae

Umukuzanyana

Sa

Diarrhée des veaux

12. Sesbania sesban

Fabaceae

Umunyegenyege

A

Inkubasi

13. Cinchona ladgeriana

Rubiaceae

Ikinini

P

Théileriose, akanyaga

14. Dracaena afromontana

Agavaceae

Umuhati

A

Diarrhée

15. Acacia abyssinica

Mimosaceae

Umugenge

Sa

Morsure de serpents

16. Acacia hockii

Mimosaceae

Umunyinya

Sa

Morsure de serpents

17. Acanthus pubescens

Acanthaceae

Igitovu

Sa

Morsure de serpents

18. Clutia abyssinica

Euphorbiaceae

Umutarishonga

F

Verminose, brucellose, mammites

19. Milletia dura

Fabaceae

Umuyogoro

F

Piroplasmose

20. Vernonia.kirungae

Asteraceae

Ikamambogo

F

Piroplasmose

21. Vernonia pogosperma

Asteraceae

Ivumavuma

Sa

Brucellose, piroplasmose

22. Tetradenia riparia

Lamiaceae

Umuravumba

A

Verminoses, rétention placentaire, inkubasi, théileriose

23. Entada abyssinica

Mimosaceae

Umusange

Sa

Piroplasmose, inkubasi, brucellose, prolapsus

24. Indigofera arecta

Fabaceae

Umusororo

Sa

Théileriose, akanyaga

25. Dombeya goetzeni

Sterculiaceae

Umukore

F

Brucellose

26. Harungana

Clusiaceae

Umushayishayi

F

Brucellose, diarrhée des veaux due

Madagascariensis

     

due aux verminoses

27. Microglossa volubilis

Asteraceae

Umuhe

F

Théileriose

28. Bersama abyssinica

Melianthaceae

Umukaka

F

Brucellose, verminoses

29. Helinus mystacinus

Rhamnaceae

Umubimbafuro

Sa

Verminoses

30. Dodonea viscosa

Sapindaceae

Umusasa

Sa

Verminoses

31. Pavetta ternifolia

Rubiaceae

Umumenamabuye

F

Verminoses

32. Blepharispermum

Asteraceae

Umunyuragisaka

Sa

Verminoses

Pubescens

       

33. Vernonia amygdalina

Asteraceae

Umubilizi

S

Verminoses

34. Bridelia micrantha

Euphorbiaceae

Umugimbu

F

Verminoses

35. Ocimum americanum

Lamiaceae

Umwenya

Sa

Théileriose

36. Lantana trifolia

Verbenaceae

Umuhengeri

Sa

Piroplasmose,mammites

37. Lobelia giberroa

Lobeliaceae

Intomvu

F

Théileriose

38. Euphorbia tirucalli

Euphorbiaceae

Umuyenzi

A

Verminoses du chien

39. Solanum sp

Solanaceae

Umuhuha

F

Théileriose

Explications:

S.P.= système de production; F= forêt naturelle; Sa= savanes arbustives; P= plantations forestières; A= autres (arbres hors des forêt)

Source: FAO (1999)

DONNEES QUANTITATIVES SUR LES PFNL DU RWANDA

Produit

Ressource

Valeur économique

 

Catégorie

Impor-tance

Nom commercial

Nom vernaculaire

Espèces

Partie utilisée

Habitat

Source

Desti-nation

Quantité, valeur

Remarques

Références

 

1, 2, 3

     

F, P, H

S, C

N, I

     

Animaux et produits animaux

Miel, cire

1

           

Production annuelle de 23 000 t de miel en 1998

 

FAO, 1998

Importance: 1- grande importance au niveau national; 2 - grande importance au niveau local/régional; 3 - importance limitée
Partie utilisée: an - animal entier; ec - écorce; ci - cire; fe - feuilles; no - noix; fi - fibres; fl - fleurs; fr - fruits; go - gommes; mi - miel;
se - sève; la - latex; hu - huile; pl - plante entière; re - résines; ra - racine; gr - graines; ti - tige; ta - tannins;
Habitat: F - forêt naturelle et autres terres boisées; P - plantation; A - Autres: Arbres hors de la forêt (p.e. agroforesterie, jardins privés)
Source: S - sauvage, C - cultivé
Destination: N - national; I - international

3.5.9 Sao Tomé et Principe (F)

INTRODUCTION

Principaux Produits Forestiers Non Ligneux

Les plantes médicinales sont couramment utilisées à Sao Tomé-et-Principe.

L'utilisation d'autres produits forestiers non ligneux (PFNL) à Sao Tomé-et-Principe n'est pas documentée.

PLANTES ET PRODUITS VEGETAUX

Médecine

Une étude éthnobotanique du Royal Botanic Gardens Kew a documenté l'utilisation de 93 plantes médicinales à Sao Tomé-et-Principe (e.g. Chenopodium ambrosiodes, Bryophyllum pinnatum, Ocimum gratissimum). Environ deux tiers de ces plantes sont recueillies en dehors de la forêt. Elles sont cultivées ou poussent spontanément à proximité des villages ou sur les terrains dégradés. Seulement un tiers des plantes médicinales documentées sont collectées dans la forêt secondaire (e.g. Rauvolfia sp., Voacanga africana, Allophyllus africanus). Des plantes médicinales de la forêt primaire ne sont connues que par les tradipraticiens et quelques personnes âgées (FAO, 1996).

REFERENCES

FAO. 1996. Sao Tome and Principe. Non-Wood News No. 3. Rome

REMERCIEMENTS

Ce rapport a été réalisé grâce au financement du Programme de Partenariat CE-FAO «Collecte et analyse des données pour un aménagement durable de la Forêt dans les pays A.C.P.». Le contenu est basé sur l'information accessible au siège central de la FAO à Rome.

Des informations supplémentaires sur les PFNL de Sao Tomé-et-Principe seraient bienvenues et reconnues en bonne et due forme.

45 La valeur totale de ces PFNL était de 499 000 dollars E.-U. en 1996 (Ndoye et al., 1999).
46 Les informations sont tirées d'Amadi (1993) et Malleson (1999).
47 Les informations sont tirées de Van Dijk (1995).
48 Les informations sont tirées de Ntamag (1997)
49 1 000 Francs CFA = 1.63 dollar E.-U. en 1999 (taux de change moyen de l'année 1999)
50 L'écorce de Prunus africana a été également exportée du Cameroun à Madagascar (600 t en 1995) (Walter, 1995) et en Italie (Cunningham et al., 1997).
51 "Il (l'exploitant) est venu et a payé un peu de monnaie à quelques personnes. Le résultat était une destruction importante de la forêt, notre heritage culturel. S'il revient dans cette région, il ne sera pas bienvenu" (traduit après Cunningham & Mbenkum, 1993).
2. L'Annexe II comprend (a) toutes les espèces qui, bien que n'étant pas nécessairement menacées actuellement d'extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n'était pas soumis à une réglementation stricte ayant pour but d'éviter une exploitation incompatible avec leur survie; (b) certaines espèces doivent faire l'objet d'une réglementation, afin de rendre efficace le contrôle du commerce des spécimens d'espèces inscrites à l'Annexe II en application de l'alinéa a) (Article 2 de la Convention).
53 Dans un questionnaire de Defo (1999), 43 percent des réponses ont confirmé la déclaration que "la chasse et le rotin sont complémentaires, les deux étant des sources de revenu".
54 1 000 Francs CFA = 1.95 dollars E.-U. en 1996 (taux de change moyen de l'année 1996)
55 1 000 Francs CFA = 1.63 dollar des Etats-Unis en 1999 (taux de change moyen de l'année 1999)
56 1 000 Francs CFA = 1.84 dollar des E.-U. en 1994 (taux de change moyen de l'année 1994)
57 320 Francs Ruandais (FR) = 1 dollars E.-U. (taux de change de Février 1999)

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