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2.3 Synthèse sous-régionale

2.3.1 Afrique du Nord

La sous-région de l'Afrique du Nord comprend six pays, à savoir l'Algérie, l'Egypte, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.

Ces pays sont membres des Etats de la Ligue Arabe et de l'Organisation pour le Développement Agricole (AOAD). Son objectif est le développement du secteur agricole des pays membres.

Tous les pays nord-africains, sauf la Mauritanie, font partie de l'éco-région méditerranéenne. Cependant, la majeure partie de la sous-région sont des déserts ou des semi-déserts couverts de buissons résistants à la sécheresse (par exemple Acacia spp., Argania spinosa, palmiers, alpha). Les forêts couvrent notamment les parties montagneuses du nord de la région. La couverture forestière en Afrique du Nord va de 9 pour cent au Maroc à moins de 1 pour cent en Mauritanie, Libye et Egypte. Les principales espèces forestières comprennent Pinus spp., Abies spp., Juniperus spp., Querypercus spp. et Populus spp.. La majorité des forêts ont été déjà défrichées. La végétation forestière a été remplacée par des terres boisées (par exemple pin ou Thuya) ou du maquis, une végétation de petits arbres à feuilles persistantes, et des groupes d'arbustes.

Principaux PFNL

En général, les PFNL utilisés en Afrique du Nord comprennent des plantes comestibles (surtout fruits, champignons, graines comme le Pinus halepensis, P. pinea et huiles comme Argania spinosa), du liège (Quercus suber), des fibres (Stipa tenacissima), des plantes médicinales (par exemple l'arbre "brosse à dent" Salvadora persica), des plantes aromatiques (par exemple Mentha virdis, Acacia farnesiana, Eucalyptus spp.), du fourrage, des colorants (par exemple, Acaciaseyal, Anogeissus leiocarpus), des tannins (Acacia nilotica), des résines (par exemple Commiphora africana) et des gommes (Acacia senegal). Les produits d'origine animale sont le gibier, les trophées de chasse, le miel, les insecticides et les fongicides.

Tableau 21. Principaux PFNL en Afrique du Nord

Pays

Principaux PFNL

Données statistiques sélectionnées disponibles

Algérie

Liège (Quercus suber)

Production annuelle de 6 000 tonnes exploitées sur 460 000 ha de forêts de liège

Egypte

Huiles essentielles, plantes médicinales, miel, fruits

Exportation annuelle de 11 250 tonnes de plantes médicinales, soit $EU12.35 millions

Libye

Aucune information disponible

Aucune information disponible

Mauritanie

Fruits, fourrage, gommes, plantes médicinales

Aucune information disponible

Maroc

Liège, plantes médicinales, plantes aromatiques

Exportation annuelle de 6 850 tonnes de plantes médicinales, soit $EU12.85 millions

Tunisie

Fourrage, plantes aromatiques, liège, alfa (Stipa tenacissima)

Production annuelle de 10 000 tonnes de graines de Pinus halepensis

Les PFNL les plus importants dans la sous-région de l'Afrique du Nord sont le liège, les plantes médicinales et aromatiques ainsi que le fourrage.

Le liège est l'un des principaux PFNL en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Bien que 33 pour cent des forêts de liège dans le monde se trouvent en Afrique du Nord, cette région contribue seulement à neuf pour cent de la production de liège dans le monde (350 000 tonnes). En particulier, l'Algérie a un faible production de liège (2 pour cent de la production mondiale) par rapport à sa ressource extensive de forêts de liège, formant 21 pour cent de la forêt de liège dans le monde (Conseil sur la Qualité du Liège Naturelle, 2000). L'Union Européenne est un grand importateur de liège avec 56 pour cent de la production totale (WWF, sans date)26.

Tableau 22. Production mondiale de liège

Pays

Répartition des forêts de liège

Production mondiale de liège

 

ha

%

tonnes

%

Portugal

725 000

33

175 000

52

Espagne

510 000

23

110 000

32

Algérie

460 000

21

6 000

2

Maroc

196 000

9

15 000

4

Italie

225 000

10

20 000

6

Tunisie

60 000

3

9 000

3

France

22 000

1

5 000

1

Total

2 200 000

100

340 000

100

Source : Conseil sur la Qualité du Liège Naturel (2000)27

Le liège est surtout utilisé dans l'industrie pour la production des bouchons de liège (quelques 25 milliards de bouchons sont utilisés annuellement), comme matériaux de construction (isolant, parquets), dans l'industrie navale (ceintures de sauvetage), dans le transport, l'industrie textile, l'industrie pharmaceutique, l'industrie des chaussures (fabrication de semelles), et comme emballage et linoléum (WWF, sans date).

Les autres PFNL importants d'une importance primordiale en Afrique du Nord sont les plantes médicinales et aromatiques tels que Thymus spp. , Laurus nobilis, Romarinus officinalis. L'Egypte et le Maroc sont parmi les dix exportateurs les plus grands du monde (numéro 5 et 9 respective) et les plus grands pays exportateurs en Afrique. Pour ces produits, une intensification de la collecte des plantes médicinales et aromatiques et une réévaluation et reconsidération de la connaissance de l'application de ces produits végétaux ont été observées (WWF, sans date).

Enfin, le fourrage, notamment les feuilles provenant des arbres, arbustes et buissons, est d'une haute importance en Afrique du Nord. Ils jouent un rôle essentiel dans les systèmes de production animale (e.g. chèvres, moutons, dromadaires et bétail) qui contribuent considérablement à l'économie locale et nationale de la région.

Aspects écologiques

La majorité des PFNL proviennent des forêts et des formations arbustives. La plupart des espèces exploitées poussent à l'état naturel. L'établissement de nouvelles plantations de Quercus suber (chêne liège) dans les pays utilisateurs à l'extérieur de leur distribution naturelle, comme l'Amérique du Nord et du Sud, l'Australie et l'Afrique du Sud, a échoué (Brendel, 2000)28.

La surexploitation est décrite concernant l'utilisation de plantes médicinales et aromatiques. Le surpâturage contribue à la dégradation des zones (semi-)arides par la désertification et l'érosion.

Aspects socio-économiques

En Afrique du Nord, comme dans toute la sous-région du Moyen Orient, les PFNL provenant des forêts et des arbres sont souvent plus importants que la production du bois. Le sylvopastoralisme pour la production de l'élevage (souvent basé sur des systèmes nomades) est le système foncier dans beaucoup de ces pays. Le pâturage forestier et le fourrage forestier, donc, représentent une contribution majeure à la vie de la population locale et à l'économise nationale. La collecte, le classement et le traitement des plantes aromatiques et médicinales sont souvent une activité génératrice de revenu. En Tunisie par exemple, les huiles essentielles sont des denrées importantes. En 1996, l'exportation d'huiles essentielles tunisiennes comme le romarin, myrte ou citron a atteint 230 tonnes, soit $EU 3,2 millions.

La gestion d'Argania spinosa pour la production d'huile comestible, du bois de chauffe, de fourrage contribue au Maroc à la subsistance de 2 millions de ruraux, notamment des femmes qui passent 20 millions journées de travail/an rien que pour l'extraction d'huiles comestibles. Dans les pays producteurs de liège, le commerce de la production de liège, qui est principalement tourné vers l'exportation, est une économie importante. Actuellement, les prix des produits en liège montent, puisque la demande mondiale ne peut être satisfaite par les pays producteurs. Considérant que la substitution des produits en liège naturel comme les bouchons par des produits artificiels est peu probable, la valeur marchande des produits en liège va sûrement augmenter dans l'a avenir.

Le WWF (sans date) a identifié quatre principales contraintes qui freinent l'utilisation durable des PFNL en général, et celle des plantes médicinales et aromatiques en particulier :

· prix bas payés aux collecteurs ;

· législation insuffisante concernant la récole des plantes et la commercialisation ;

· manque de compréhension de la part des utilisateurs finaux concernent les effets nocifs de la demande ; et

· réticence des négociants à fournir des informations concernant leurs activités.

Cependant, la même étude conclut qu' « il existe une grande motivation économique pour les pays de la région méditerranéenne pour développer le potentiel de leur production de PFNL et générer des avantages socio-économiques positifs pour la population rurale ». En tenant compte de la production actuelle de PFNL dans la région méditerranéenne, il est estimé que la production annuelle de PFNL dépasse 12 millions de tonnes, le WWF conclut que la production pourrait tripler dans l'avenir.

2.3.2 Afrique de l'Est

L'Afrique de l'Est comprend huit pays : Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda.

Tous ces pays, sauf la Tanzanie, sont membres de l'Autorité Intergouvernementale sur le Développement (IGAD), l'une des principales organisations politique et économique dans la Corne de l'Afrique. L'IGAD a été établi en 1996, succédant à l'Autorité Intergouvernementale sur la Sécheresse et le Développement (IGADD), qui a été créée en 1986 par les dix pays frappés par la sécheresse (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan et Ouganda). L'appellation du prédécesseur de l'IGAD indique l'objectif principal des Etats membres dans la lutte contre la sécheresse et la disette dues à la situation climatique de la région.

En même temps, ces pays font partie de la Zone Est Sahélienne. Une large partie de ces pays est couverte par des terres arides et semi-arides avec de faibles précipitations et une forte évaporation. La couverture forestière nationale moyenne dans la sous-région atteint 13 pour cent : la Tanzanie (37 pour cent) et l'Ouganda (30 pour cent) sont les pays avec une couverture forestière la plus élevée ; moins de 1 pour cent de la couverture forestière est documenté pour le Djibouti et la Somalie. Les forêts ouvertes typiques de la région sont des terres boisées d'Acacia (e.g. A. nilotica, A. bussei) et de Commiphora. En Tanzanie, les terres boisées de miombo, caractérisés par des Brachystegia spp., sont importantes. Dans la partie sèche de l'Afrique de l'Est, les formations arbustives et les broussailles sont dominents. Les forêts humides des basses terres, qui appartiennent aux forêts de l'Afrique Centrale, se trouvent à l'Ouganda et au Kenya. Les autres types importants de forêt comprennent les forêts afromontanes des hautes terres (e.g. Juniperus procera, Olea africana), les forêts côtières et fluviales, et les mangroves.

Principaux PFNL

En Afrique de l'Est, une multitude de PFNL est exploitée pour l'autoconsommation et/ou la commercialisation. Les résumés par pays fournissent une documentation sur l'utilisation des gommes et résines, matériaux de construction, produits apicoles, plantes médicinales, produits de teinture et de tannage, plantes fourragères, gibier, plantes comestibles, ustensiles, huiles aromatiques, animaux vivants et insectes. Ces principaux PFNL dans les pays respectifs se trouvent dans le tableau 23.

Tableau 23. Principaux PFNL en Afrique de l'Est

Pays

Principaux PFNL

Données statistiques disponibles choisies

Djibouti

Plantes fourragères

Aucune information disponible

Erythrée

Exsudat (gomme arabique de l'Acacia senagal, oliban du Boswellia papyrifera, ustensiles (feuilles de Hyphaene thebaica)

En 1997, l'Erythrée a exporté 49 tonnes de gomme arabique, 543 tonnes d'oliban et 2 064 tonnes de feuilles de palmier

Ethiopie

Exudats (oliban, gomme arabique, myrrhe extrait du Commiphora myrrha), plantes médicinales, miel et cire d'abeille

L'Ethiopie est un des plus grands producteurs d'oliban dans le monde avec une production annuelle de 1 500 tonnes

La production annuelle de gomme arabique a atteint 350-400 tonnes en 1988-94

En 1976-1983, la production annuelle de miel fluctuait entre 19 400 et 21 000 tonnes, représentant 24 pour cent de la production totale de miel en Afrique.

Kenya

Plantes fourragères, plantes médicinales, exsudat (ex Boswellia spp. et tannins d'Acacia mearnsii

La production annuelle de tannins est estimée à 9 700 tonnes/an, avec une exportation atteignant 7 800 tonnes/an

Somalie

Exsudats (myrrhe, opopanax de Commiphora sp., oliban)

La production annuelle de myrrhe est estimée à quelques 4 000 tonnes, soit $EU 16 millions. L'exportation d'oliban a atteint 200 tonnes en 1987 (Boswellia carterii) et 800 tonnes et 1988 (Boswellia frereana)

Soudan

Exsudats (gomme arabique, gomme karanga du Sterculia, oliban), fourrages, fruits, beurre de galam (Vitellaria paradoxa), remèdes, ceintures (hienne du Lawsonia inermis), miel et cire d'abeille, gibier.

Le Soudan est le principal producteur de gomme arabique (Acacia senegal et A. seyal), utilisé notamment dans l'industrie alimentaire, pharmaceutique et technique. Au cours de la saison 1996-1997, l'exportation totale de gomme arabique principalement dérivée de A. senegal était 17 759 tonnes

Tanzanie

Plantes fourragères, plantes médicinales, miel et cire d'abeille, oiseaux

Les plantes médicinales exportées comprennent Cinchona sp. (l'exploitation des plantations de ces espèces exotiques a donné 756 tonnes d'écorce en 1991 soit $EU 258000) et Prunus africana (exploitation annuelle de 120 tonnes, soit entre $EU 240 000 et 1 200 000)

Ouganda

Miel, gibier

Les seules données statistiques disponibles indiquent l'exportation de 50 kg de beurre de galam (Vitelleria paradoxa) en 1996.

L'analyse sous-régionale des informations disponibles montre que les exsudats (gomme arabique, oliban, myrrhe, opopanax), les plantes médicinales et les produits apicoles sont parmi les PFNL les plus importants en Afrique de l'Est.

Les gommes et les résines sont principalement exploitées dans la "ceinture de la gomme" au Soudan, Ethiopie et Erythrée. Le principal produit est la gomme arabique obtenue à partir d'Acacia senegal et d'A. seyal, largement utilisé dans l'industrie alimentaire. Le Soudan est le principal producteur de gomme arabique dans le monde.

L'oliban (Boswellia papyrifera), le myrrhe (Commiphora myrrha) et l'opopanax (Commiphora sp.) sont d'autres exsudats importants. L'oliban et la myrrhe sont utilisés sous forme non-traitée pour le parfum et la saveur. Le Soudan et l'Ethiopie sont les plus importants fournisseurs d'oliban sur le marché mondial, tandis que le Soudan est le plus grand exportateur mondial de myrrhe et de résines d'opopanax.

Les plantes médicinales sont aussi un important PFNL en Afrique de l'Est. Elles sont utilisées à la fois à des fins personnelles et commerciales. L'utilisation des plantes médicinales est une composante importante dans le système national des soins de santé. En Ethiopie, par exemple, plus de 600 espèces végétales sont directement utilisées comme plantes médicinales par les guérisseurs traditionnels, ainsi que par la population. Au total, plus de 80 pour cent des Ethiopiens et des Tanzaniens utilisent des plantes médicinales et on peut présumer le même pourcentage pour les autres pays de l'Afrique de l'Est.

On peut trouver les plantes médicinales les plus employées dans la médecine traditionnelle sur le marché local et national. Le commerce international de plantes médicinales est limité à des espèces végétales sélectionnées requises pour la production de médicaments. D'importantes plantes médicinales est-africaines obtenues à partir de sources sauvages et commercialisées sur le marché mondial, comprennent le Prunus africana (Kenya, Tanzanie, Ouganda) et le Warburgia salutaris (Ouganda, Tanzanie).

Les produits apicoles ont une importance majeure en Ethiopie, Tanzanie et Ouganda. L'Ethiopie est l'un des cinq plus grands pays producteurs de cire.

Aspects écologiques

Les habitats les plus importants pour l'exploitation des PFNL en Afrique de l'Est sont les terres boisées. Par exemple, toutes les espèces fournissant les exsudats, tel que le Acacia senegal, Boswellia sp et Commiphora sp. proviennent des terres boisées, Warburgia salutaris provient des terres boisées dites `miombo'. Les forêts fermées se limitent en général aux parties occidentales de l'Afrique de l'Est et des hautes terres. Les importants PFNL des forêts des basses terres sont le gibier, les produits apicoles et les plantes médicinales. Prunus africana est obtenu à partir des forêts des montagnes.

La plupart des PFNL sont exploités à l'état naturel. Quelques espèces, comme l'Acacia senegal, sont aussi produites dans des plantations. Prunus africana est principalement extrait des ressources sauvages, cependant, on a récemment fait des efforts pour instaurer des plantations de Prunus africana et pour intégrer les espèces dans les systèmes agro-forestiers. Les systèmes de culture intensive existent déjà pour les espèces introduites en Afrique, comme le Bixa orellana, Chrysantemum sp. et Cinchona sp., qui peuvent également être considérés comme des cultures de rente.

Les PFNL pour lesquels la sur-exploitation est documentée comprennent le Prunus africana, Warburgia salutaris, Acacia frinesiana (Tanzanie), Xylopia aethiopica (Tanzanie) et Podocarpus sp., dont l'écorce est principalement utilisée pour la construction de rayon de miel. La récolte de miel contribue aussi à la dégradation de la forêt et des bois à cause de l'utilisation du feu, avec de hauts risques de provoquer des feux de brousse.

Aspects socio-économiques

En Afrique de l'Est, les communautés rurales dépendent des PFNL comme sources d'alimentation, de remède et de fourrage. Les fruits sauvages, par exemple, sont appréciés en tant que "aliment tampon" pendant les périodes de famine ou de disette. La majorité du miel produit n'entre pas dans les marchés, mais il est utilisé pour la consommation locale. En général, cependant, la plupart des produits ne sont pas uniquement utilisés comme produits de subsistance mais également vendus sur le marché local, régional et national. On peut trouver les plantes médicinales, par exemple, dans la plupart des marchés formels et informels en Afrique de l'Est.

Le commerce international des PFNL est-africains est fourni notamment par les gommes et les résines, les plantes médicinales, les produits apicoles et les tannins (extraits de l'écorce de mimosa). Les gommes et les résines sont surtout d'importantes sources de revenu pour les ruraux au Soudan, Ethiopie, Erythrée et la Somalie. En Somalie, les exsudats constituent la troisième source de revenu après le bétail et les bananes. En Ethiopie, le nombre de travailleurs saisonniers engagés dans la collecte et le classement d'oliban est estimé entre 20 000 et 30 000 par an. On présume des chiffres similaires pour la gomme arabique au Soudan, où les petits fermiers propriétaires de "champs de gomme" exploitent la majorité de la gomme.

Tableau 24. Production des exsudats en Afrique de l'Est

Produit

Pays

Année

Quantité/Valeur

Myrrhe

Tanzanie

1979

Exportation de 421 tonnes en 1979

Oliban

Erythrée

1997

Exportation de 543 tonnes

 

Ethiopie

?

Production annuelle de 1 500 tonnes

 

Tanzanie

1987

Exportation de 200 tonnes d'Oliban beyo (Boswellia carteri)

 

Tanzanie

1988

Exportation de 800 tonnes d'Oliban maidi (Boswellia freeriana)

 

Soudan

1987

Production de 2 000 tonnes

Gomme arabique

Erythrée

1997

Exportation de 49 tonnes

 

Ethiopie

1988-94

Production annuelle de 250-300 tonnes dérivé de A. senegal and 50-100 tonnes dérivés de A. seyal

 

Kenya

1988-94

Production annuelle de 200-500 tonnes

 

Soudan

1994

· Production de 22 735 tonnes de gomme hashab (Acacia senegal) et 11 049 tonnes de gomme talha (A. seyal).

· Exportation de 18 339 tonnes de gomme hashab et 4 396 tonnes de gomme talha

 

Tanzanie

1994

Production de 1 000 tonnes et exportation de 500 tonnes

Gomme Loban

Soudan

1993/94

Production de 1 688 tonnes

Caoutchouc

Tanzanie

années1990 (?)

Exportation de 10 543 tonnes soit $EU913820

La valeur totale des PFNL dans les pays est-africains n'est pas connue. On estime qu'en 1988 la valeur commerciale des PFNL en Tanzanie dépasse légèrement la valeur des produits ligneux. La même chose est valable pour les autres pays est-africains tels que la Somalie et le Soudan.

2.3.3 Les Iles de l'Afrique de l'Est

Les Iles de l'Afrique de l'Est couvrent les Iles de l'Océan Indien : les Comores, Madagascar, l'île Maurice, Mayotte, La Réunion et les Seychelles.

Les Seychelles, les Comores et l'île Maurice sont membres de la SADC. Mayotte est une collectivité territoriale, et La Réunion est un Département Français d'Outremer : Madagascar, le plus grand pays dans la sous-région et la quatrième île dans le monde, n'est membre ni de la SADC ni de l'IGAD.

La plupart des forêts dans les sous-régions sont des forêts des hautes terres depuis que les forêts de basses terres ont été défrichées, surtout pour la culture dans les petites îles ; la couverture forestière nationale varie entre 4 pour cent aux Comores et 28 pour cent dans l'île Maurice. L'isolement des îles causées a provoqué l'évolution de formation d'une végétation unique comme le Lodoicea maldivica (Palmier Coco de Mer aux Seychelles) ou les buissons de la Réunion Pandanus. A Madagascar, 23 pour cent de la superficie sont couverts de forêts pluviales sur la Côte Est et de forêts sèches dans la partie sud et ouest du pays. Madagascar est particulièrement réputé pour son taux élevé d'espèces endémiques.

Principaux PFNL

Les informations sur l'importance socio-économique des PFNL et de l'impact écologique de leur utilisation dans cette sous-région des îles sont rares. Aucune information n'est actuellement disponible sur l'utilisation des PFNL à La Réunion et au Mayotte. Par contre, on dispose de bonnes informations sur les PFNL à Madagascar.

A considérer la quantité limitée d'information disponible, les PFNL utilisés dans les Iles de l'Afrique de l'Est comprennent les plantes comestibles, les plantes ornementales, le fourrage, les plantes aromatiques, les bambous, les sapins, les outils et matériaux de construction, les animaux vivants, les produits apicoles et le gibier.

Tableau 25. Principaux PFNL dans les Iles de l'Afrique de l'Est

Pays

Principaux PFNL

Donnés statistiques sélectionnées disponibles

Comores

Plantes comestibles (e.g. fruits de Cycas officinalis), plantes ornementales (e.g. orchidées, fougère arborescente), animaux vivants, miel, fourrage

Exportation de 100 tonnes de fibres dérivées du palmier en 1936

Madagascar

Plantes médicinales(e.g. Prunus africana, Catharanthus roseus), plantes ornementales (e.g. orchidées), plantes aromatiques (e.g. Syzygium aromaticum), animaux vivants (e.g. oiseaux, reptiles)

· Exportation de 300 tonnes d'écorce de Prunus africana soit $EU1.4 Million en 1993

· Exportation annuelle de 1 000 tonnes de racine et de parties aériennes de Catharanthus roseus

Maurice

Plantes comestibles ( Coffea vaughanii), fourrage (e.g. Setaria sphacelata), sapins, bambou, plantes médicinales, gibier, miel

Aucune information disponible

Mayotte

Aucune information disponible

Aucune information disponible

La Réunion

Aucune information disponible

Aucune information disponible

Seychelles

Plantes comestibles (e.g. Lodoicea maldivica)

Aucune information disponible

Les PFNL les plus importants dans les Iles de l'Afrique de l'Est sont probablement les plantes comestibles, les plantes ornementales, les plantes médicinales et les animaux vivants. Toutefois l'utilisation des PFNL varie selon les îles de la sous-région.

Comme dans d'autres sous-régions, une grande variété de plantes comestibles fournissant de la nourriture et des revenus. Les espèces importantes comprennent les fruits de Cycas officinalis (Sagou, Comores), Lodoicea maldivica (Coco de mer, Seychelles) et Coffea vaughanii (café sauvage). De plus, une grande variété d'épices comme la cannelle (Cinnamomum aromatum) aux Seychelles, et la vanille Vanilla planifolia à Madagascar, Comores et La Réunion, le girofle malgache (Syzygium aromaticum) sont produites dans la sous-région. Toutefois on considère la plupart de ces produits comme des produits agricoles plutôt que des PFNL.

Les plantes ornementales importantes sont Trachetia goutoniana à Maurice et le Cyanthea sp. (fougère arborescente), Ficus sp., différentes orchidées et plantes aquatiques (Aponogeton sp.) à Madagascar. A Madagascar, la valeur des 276 000 plantes ornementales exportées chaque année s'élève à $EU100 000, dont 40 pour cent de la valeur d'exportation des plantes ornementales proviennent des orchidées. Les plantes médicinales semblent être des PFNL importants dans la plupart de ces pays. A Madagascar, l'exportation de plantes médicinales provient de Drosera madagascariensis, Centella asiatica, Catharanthus rosea, Eugenia sp., Harongana madagascariensis, Hazunta sp., Medemia nobilis, Vocanga thouarsii, Satrana madinika, Moringa sp. et Prunus africana.

Les animaux vivants exploités dans la sous-région et vendus sur le marché mondial comprennent les papillons, reptiles, oiseaux, insectes et primates. Les lémuriens en particulier Lemuridae spp., qui sont endémiques à la sous-région (Comores et Madagascar), sont des produits de valeur, bien que leur commerce soit interdit par l'Annexe I de la Convention sur le Commerce International des Espèces menacées d'extinction (CITES).

Aspects écologiques

La majorité des plantes comestibles et des remèdes utilisés dans la sous-région sont des espèces sauvages cueillies dans les forêts (e.g. orchidées, Prunus africana) ou hors de la forêt (e.g. différentes plantes médicinales). Certaines plantes médicinales qui poussent à l'état sauvage sont actuellement intégrées dans les systèmes agricoles (ex Prunus africana dans les systèmes agroforestiers). La plupart des épices sont déjà cultivées (dans la forêt et hors de la forêt) et sont alors surtout considérées comme des produits agricoles.

Le risque de surexploitation des PFNL est évident pour les espèces dans la liste de l'annexe I et II de la CITES dont le Prunus africana (Madagascar), Gycas thouarsii, Cyathea kirkii (Comores) et différentes orchidées. En ce qui concerne les orchidées en particulier, on ne sait pas dans quelle mesure ces espèces sont des espèces forestières sauvages ou si ce sont des espèces cultivées. Les animaux protégés par la CITES comprennent les reptiles (e.g. Phesulma spp. et Camaleo cephalolepsis aux Comores), les oiseaux, les grenouilles (Mantella spp. à Madagascar) et tous les lémuriens (Lemuiridae spp).

Aspects socio-économiques

Peu d'informations quantitatives sont disponibles sur l'importance socio-économique des PFNL mentionnés plus haut.

Comme le montre le cas de Prunus africana à Madagascar ou bien l'exploitation du sagou des Comores vers l'Afrique de Sud, la cueillette ou le commerce de PFNL est une activité génératrice de revenu importante dans certaines zones de la sous-région. Cependant, l'utilisation des PFNL pour la subsistance est d'une signification plus grande pour la sous-région par rapport au commerce des produits/espèces sélectionnés.

On signale surtout l'exportation des PFNL pour les plantes médicinales (voir plus haut), les plantes ornementales, les plantes aromatiques, les plantes comestibles (et épices) aussi bien que les animaux vivants.

Les informations sur les futures tendances de l'utilisation des PFNL dans la sous-région sont rares. Aux Comores, la commercialisation des papillons et des reptiles est un important secteur et probablement un secteur porteur. A Madagascar, la valeur des plantes médicinales exportées reste stable depuis ces dix dernières années (correspondant à 50 pour cent des produits en bois exportés) et elle est censée rester stable dans l'avenir. En particulier, le risque d'épuisement de la ressource à cause de la surexploitation menace de réduire la disponibilité, et donc le commerce d'espèces forestières sauvages collectées comme le Prunus africana. Le même risque de réduction du commerce due à la surexploitation existe pour les animaux vivants.

2.3.4 Afrique Australe

L'Angola, le Botswana, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, l'Afrique du Sud, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe composent la sous-région australe de l'Afrique, tel qu'il est défini dans cette étude.

Tous ces pays sont membres de la SADC (Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe) qui, selon le Traité de la SADC, vise à coordonner, harmoniser et rationaliser les politiques et stratégies pour le développement durable dans tous les domaines du comportement de l'être humain. Les questions forestières au sein de la SADC sont traitées par l'Unité de Coordination Technique Forestière de la SADC (FSTCU).

Les types de végétation caractéristique de l'Afrique Australe sont les terres boisées. Le principal type de terres boisées est le `Miombo', caractérisé par des espèces comme Brachystegia sp., Julbernandia sp., et Pterocarpus sp.. Les autres types de terres boisées importantes sont le `Mopane', dominés par les Colophospermum mopane, et le terres boisées de `Munga', une association de Piliostigma-Acacia-Combretum. Les terres boisées et les autres types de forêts couvrent 20 pour cent de la région, avec la plus importante couverture forestière nationale en Zambie et au Malawi (42 pour cent) et la moins importante au Lesotho (1 pour cent) et au Swaziland (8 pour cent). Dans les zones arides de l'Afrique Australe, les formations arbustives et les broussailles dominent. Les plantations forestières comprennent notamment de Eucalyptus sp., Pinus sp., et Acacia mearnsii.

Principaux PFNL

En Afrique Australe, l'utilisation de plantes coomestibles, des plantes fourragères, des produits apicoles, des plantes médicinales, du gibier, des exsudats, des matériaux de construction, de teinture et de tannage, des insectes, des plantes ornementales, des plantes aromatiques et des remèdes à base animale est documentée. Les principaux PFNL des pays de l'Afrique Australe se trouvent dans la liste du Tableau 26.

Tableau 26. Principaux PFNL en Afrique Australe

Pays

Principaux PFNL

Données statistiques sélectionnées disponibles

Angola

Plantes comestibles (fruits, feuilles, tubercules, racines, noix), champignons, plantes médicinales

Aucune information disponible

Botswana

Plantes comestibles (tubercules de Raphionacme burkei et Coccinea rehmannii), plantes médicinales (Harpagophytum procumbens), gibier

Aucune information disponible

Lesotho

Gibier, insectes, fourrage, plantes médicinales, plantes comestibles (fruits)

Production de 448.4 kg de miel en 1997

Malawi

Miel, chenilles, termites, gibier, champignons plantes comestibles (fruits de Uapaca kirkiana, Tamarindus indica et de Strychnos spinosa)

Production annuelle de 1 000 tonnes de miel et 150 tonnes de production de cire d'abeille

Mozambique

Gibier, miel et cire d'abeille, plantes médicinales (e.g. Warburgia salutaris, Securidaca longepedunculata), plantes comestibles (fruits de Strychnos madagascariensis, S. spinosa, Sclerocarya birrea, Hyphaene coriacea), champignons

Production annuelle de 380 000 kg de miel et 68 000 kg production annuelle de cire d'abeille

Namibie

Fourrage, plantes médicinales (Harpagophytum procumbens, H. zeyheri), plantes comestibles (noix, fruits de Sclerocarya birrea, subsp. caffra, Berchemia discolor, Diospyros mespiliformis, Hyphaene petersiana), gibier, miel

· Exportation annuelle de 600 000 kg de Harpagophytum spp. avec une valeur entre $EU1.5 et 2 millions en 1998

· La valeur économique annuelle des plantes médicinales est estimée à $EU5.8 millions

Afrique du Sud

Plantes médicinales (Glycyrhiza sp., Origanum sp., Salvia sp., Euphorbia reinifera, Aloe ferox), plantes ornementales (Rumohra adiantiformis), fourrage, plantes comestibles (fruits de Sclerocarya birrea, noix boissons), gibier

· Le commerce annuel de plantes médicinales au niveau national équivaut à $EU60 millions

· La production de miel a atteint 3 200 tonnes et l'exportation de miel 30 tonnes, soit $EU96 000 en 1996. 4 tonnes de cire soit $EU16 000 ont été exporté en 1996

Swaziland

Fourrage (Adenium obesum), plantes médicinales (Warburgia salutaris), plantes comestibles (fruits de Sclerocarya birrea), insectes, miel et cire d'abeille

Aucune information disponible

Zambie

Miel, cire d'abeille, champignons, bambou (Oxytenanthera abyssinica), chenilles, plantes comestibles (racines de Rhynchosia spp., Satyria siva, fruits de Uapaca kirkiana, Parinari curatellifolia , Strychnos sp.), plantes médicinales (Pterocarpus angolensis, Eulophia petersii, Selaginella imbricans), fourrage

· Le commerce de plantes médicinales vaut $EU4.4 millions par an

· On a produit en 1992, 90 000 kg de miel, soit $EU171 850. La même année, la production de cire d'abeille a atteint 28 515 kg, soit $EU74 140

Zimbabwe

Gibier, insectes, fourrage, plantes , médicinales (Warburgia salutaris, Spirostachys africanus, Erythrophleum suaveolens, Phyllanthus engleri), fruits (Diospyros mespiliformis, Strychnos cocculoides, Azanza garckeana)

· En 1988-94, on a produit 30 tonnes de gomme arabique par an

· La production annuelle de résines a atteint 1 000 tonnes

Les plus importants PFNL spécifiques à la sous-région sont les plantes fourragères, les plantes comestibles, les plantes médicinales et les produits apicoles.

Le fourrage est l'un des PFNL les plus importants dans la région. Son importance est accentuée au Lesotho, au Namibie, au Swaziland, en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. D'importantes espèces qui fournissent du fourrage comprennent l'Adeniuim obesum (Swaziland), Colophospermum mopane (Namibie) aussi bien que l'Acacia tortilis, Azelia quanzensis, et le Bauhinia thonningii (tous au Zimbabwe).

Les plantes comestibles les plus importantes sont les fruits, les racines, les tubercules et les champignons.

Dans la plupart des pays d'Afrique Australe, les fruits contribuent d'une manière significative au régime alimentaire de la population, fournissant des vitamines et des minéraux. C'est au Botswana seulement que les fruits ne sont pas parmi les plus importants PFNL. On trouve une très grande variété de fruits ; ainsi, aucune espèce ne peut être identifiée comme la principale dans la toute la sous-région.

En Angola, Botswana et Zambie, les racines comestibles et les tubercules sont d'importants PFNL utilisés comme nourriture ou boissons. En Zambie, à cause de la pénurie alimentaire en période de fortes pluies ou de sécheresse, l'importance des racines a augmenté car ce sont d'importantes denrées pour la sécurité alimentaire. Dans la région, les espèces sur lesquelles existent des informations sont Raphionacme burbei (Botswana), Coccinea rehmannii (Botswana), Rhynchosia spp., Satyria siva, Rhynchosia insignis, Colocasia edulis et Dolichos ellipticus (tous en Zambie). Au Mozambique, les racines et les tubercules ne sont consommées que rarement.

Les champignons, qu'on trouve dans l'écosystème 'Miombo', sont ramassés pendant la saison des pluies. Ils sont vendus au marché en Mozambique et en Zambie tandis qu'en Namibie ils sont destinés à la production de subsistance.

En Afrique Australe il existe une variété de plantes médicinales. Les plantes qu'on peut qualifier d'espèces-clés commercialisées sont les Warburgia salutaris (Mozambique, Swaziland, Zimbabwe, Afrique du Sud), Harpagophytum procumbens (Botswana, Namibie) et Harpagophytum zeyheri (Namibie). A part ces plantes, il y a une grande variété de plantes médicinales qui sont spécifiques à ces pays respectifs.

L'apiculture traditionnelle est une pratique courante en Afrique Australe en général et en Mozambique, au Swaziland, en Zambie et au Malawi en particulier. Dans ces pays, la production de miel et de cire d'abeille comme source de nectar dépend entièrement des forêts primaires. Les principaux espèces d'arbre qui fournissent la nourriture aux abeilles sont Brachystegia sp. (Zambie et Mozambique), ainsi que le Marquesia macroura, M. acuminata, Syzygium sp. et Julbernadia sp. (Zambie).

Aspects écologiques

Dans la sous-région, les informations relatives à l'habitat ne sont pas complétées bien qu'il y ait des spécifications faites sur l'importance des terres boisées de `Miombo' comme source de fruits indigènes (Malawi) et les forêts primaires pour le miel, la cire d'abeille, et le bambou (Zambie, Afrique du Sud, Swaziland). Au Swaziland, les quatre espèces principales d'une importance socio-économique (Sclerocarya birrea sous-espèce Coffra,, Bequaertiodendrom magalismontanum, Syzygium cordatum et Ximenia caffra) proviennent tous des forêts primaires et d'arbres hors des forêts.

Certaines espèces des plantes médicinales sont menacées dans plusieurs parties de l'Afrique Australe (e.g. Mozambique, Zambie, Lesotho, Namibie et Afrique du Sud). La demande croissante, l'utilisation à grande échelle et l'exploitation non-durable sont les principales raisons de la surexploitation des plantes médicinales comme Harpagophytum procumbens (Botswana et Namibie), le Syphonochilus aethiopicus, Warburgia salutaris, Ledobouria hypoxidoides, Mystacidium millaria, Ocotea bullata et Aloe ferox (Afrique du Sud). Un autre exemple est le fait d'enlever abusivement les racines et l'écorce en Zambie. Les PFNL à base animale sont aussi affectés. Au Lesotho et au Malawi, la chasse excessive affecte les réserves d'animaux vivants et le gibier.

Aspects socio-économiques

L'utilisation des PFNL pour la subsistance, en particulier la contribution des plantes pour la nourriture à la sécurité alimentaire du ménage et la dépendance de la population rurale aux plantes médicinales, a été déjà mentionnée. Cependant les PFNL jouent un rôle également important en générant des ressources et de l'emploi. Les femmes sont particulièrement impliquées dans les collectes et la vente de ces produits. Les principaux PFNL commercialisés sont les fruits (Zambie, Swaziland et Mozambique), les plantes médicinales (Zambie, Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe, Malawi), les champignons (Zambie, Malawi) et les racines et tubercules (Mozambique, Zambie). Ces produits sont vendus sur le marché formel et informel.

On dispose des informations concernant le commerce international surtout sur les plantes médicinales. Le commerce se passe principalement entre pays voisins ; par exemple l'exportation est documentée sud africaine de plantes médicinales, tel que Synaptolepis kirkii, au Lesotho. D'autres commerces internationaux existent ; par exemple, du Swaziland en Afrique du Sud et Mozambique (e.g. Warburgia salutaris), du Malawi en Zambie (Jatorhizia bukobensis), Zimbabwe, Mozambique et Afrique du Sud, et la Mozambique en Afrique du Sud et Zimbabwe. Le seul commerce signalé en dehors de la région est l'exportation sud africaine de plantes médicinales (e.g. Panax ginseng, Glycyrhiza sp., Origanum sp., Salvia sp.) en Allemagne.

Les produits apicoles sont aussi commercialisés au niveau international par l'Afrique du Sud et la Zambie, comme les huiles de Manula (Sclérocarya sp.) en Namibie. De plus, il existe un marché informel de paniers entre la Namibie et l'Afrique du Sud.

Il est impossible d'évaluer la valeur économique des PFNL au niveau sous-régional car ils se trouvent surtout dans le secteur informel. Toutefois quelques informations sur des produits spécifiques et leur contribution économique sont disponibles. Par exemple la valeur annuelle des PFNL en Namibie est estimée à N$65,3 millions ($EU 12 millions).

2.3.5 Afrique Centrale

La sous-région Afrique Centrale couvre neuf pays: Burundi, Cameroun, République Centrafricaine, Guinée équatoriale, Gabon, République Démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda et les îles de Sao Tomé et Principe.

Tous sont membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), dont le siège est au Gabon qui visent la promotion de la coopération sous-régional et l'établissement d'un marché commun centrafricain.29

La plupart de ces pays font partie du bassin du Congo. La couverture forestière nationale moyenne de la sous-région atteint 50 pour cent : le Gabon et la Sao Tomé et Principe sont les pays avec la plus haute couverture forestière (70 pour cent), alors que les forêts au Rwanda et au Burundi ne couvrent que quelques 10 pour cent de la superficie. Les forêts centrafricaines consistent principalement de différents types de forêts primaires tropicales d'arbres à larges feuilles tel que les forêts à feuilles persistantes des basses terres (humides), les forêts semi-caduques des basses terres et les forêts (sub)-montagneuses. Les espèces importantes comprennent Etandrophragma cylindricum, Terminala superba, Sideroxylon adolphi-friederici et Aucoumea klaineana. Les régions sèches de la sous-région sont principalement couvertes par les terres boisées du `Miombo' (Brachystegia sp., Julihernandia sp., Isoberlinia sp), de l'Acacia (e.g. Acacia siberiana) ou d'Elfe au Gabon.

Les autres types de forêts sont constitués de forêts littorales et marécageuses ainsi que de mangroves.

Principaux PFNL

En Afrique Centrale, on utilise une très grande variété de PFNL. Les produits à base d'animaux sont le gibier, les animaux vivants, les trophées, les produits apicoles (miel et cire), les chenilles, ornements et remèdes. Les produits végétaux utilisés sont les plantes comestibles (tubercules légumineuses, feuilles, écorces, fruits, champignons, jus, graines, huiles), plantes médicinales, fourrages, rotins, plantes aromates et cosmétiques, colorants, outils, matériaux de constructions et les gommes.

Tableau 27. Principaux PFNL en Afrique Centrale

Pays

Principaux PFNL

Données statistiques sélectionnées disponibles

Burundi

Gibier, animaux vivants, plantes médicinales

· Exportation de 13 780 spécimens de reptiles en 1992

· Exportation de 1 000 kg de champignons Cantharellus spp.) vers l'Allemagne en 1995

Cameroun

Plantes comestibles (e.g. fruits, noix, feuilles), plantes médicinales, rotin, gibier

· Exportation annuelle de 600 tonnes de feuilles de Gnetum spp. (aliments) soit $EU2.9 millions

· Exportation annuelle de 413 t de gomme arabique (Acacia senegal) entre 1988 et 1993

République Centrafricaine

Gibier, plantes comestibles, plantes médicinales

Exportation de 273 kg d'osier en 1994, soit $EU1 800

Guinée équatoriale

Plantes médicinales, plantes comestibles, rotin, gibier

Exportation de 200 tonnes d'écorce de Prunus africana en 1994

Gabon

Plantes comestibles, osier, gibier

Aucune information disponible

République du Congo

Plantes comestibles (fruits, champignons, légumes), plantes médicinales, miel ,gibier, plantes ornementales et matériaux de construction

Aucune information disponible

République Démocratique du Congo

Plantes comestibles, gibier

Aucune information disponible

Rwanda

Plantes comestibles (fruits), plantes médicinales, miel, animaux vivants

Production de 23 000 tonnes de miel en 1998

Sao Tomé et Principe

Plantes médicinales

Aucune information disponible

Les PFNL les plus intéressants en Afrique Centrale sont le gibier, les plantes comestibles, les plantes médicinales, et les rotins.

Le gibier est une source importance de protéines pour la population de la sous-région Centrafricaine. Bien que la chasse soit légalement limitée dans la plupart de ces pays, il existe toujours une forte demande en gibier dans les zones rurale et urbaine. Dû à l'urbanisation croissante, le commerce de gibier augmente également. Les principales espèces qui font l'objet de chasse comprennent les antilopes (surtout les duikers), les gazelles, les singes, les sangliers, les porcs, les épices et les crocodiles.

Les plantes comestibles faisant partie des principaux PFNL dans chaque pays. C'est un groupe de produits extrêmement hétérogènes si l'on considère les différentes parties utilisées : fruit, noix, écorce, feuille, graine, racine et huile. Une multitude d'espèces est utilisée pour la subsistance ; seules les espèces sélectionnées d'importance primordiale sont commercialisées au niveau national et international. Les plantes comestibles commercialisées comprennent

· les fruits de Irvingia gabonensis, (Mangue, surtout utilisés par l'extraction d'huiles de table), Dacrydes edulis (Safou), Cola acuminata (graines, Kola), Voula edulis, Elaxis guineensis (huile de palme, huile de table), Piper guineensis, Xylopia aethiopica, Afranonum spp. et Gambeya africana.; Vitellaria paradoxa (Karité) et Parkia higlobosa (Neré) sont d'importantes espèces qui donnent des fruits comestibles et de l'huile dans les zones semi-arides de la sous-région

· les feuilles de Guetum africanum et G. brichholzianum ;

· la tubercule de Dioscorea sp ;

· l'écorce de Garcinia sp. ; et

· diverses espèces de champignons.

La médecine traditionnelle est une partie essentielle du système de soins de santé en Afrique Centrale, où les médicaments pharmaceutiques synthétiques ne sont pas à la portée de la majorité de la population à cause des prix onéreux et/ou le manque d'approvisionnement. Une large gamme d'espèces est utilisée comme plantes médicinales : au Cameroun par exemple on dispose de document rapportant l'utilisation de plus de 500 plantes médicinales. Ces plantes médicinales sont utilisées par la population et par des spécialistes - notamment des guérisseurs traditionnels. Surtout dans les pays ou les zones où la connaissance traditionnelle est en voie de disparaître (e.g. Guinée équatoriale), les plantes médicinales sont plus souvent utilisées par des spécialistes. Dans certains pays comme le Burundi, les guérisseurs traditionnels sont groupés dans des organisations formelles et sont reconnus par le gouvernement. Les espèces exportées aux des compagnies pharmaceutiques à cause de leurs propriétés chimiques, sont Prunus africana (Guinée équatoriale, Cameroun), Pausinystalia johimbe, Voacanga africana, Stophantus gratus et Physostigma venenosum (tous exportés du Cameroun).

Le rotin est un PFNL majeur dans la sous-région, surtout au Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale et en République du Congo. Il est notamment commercialisé pour la fabrication de meuble. Les espèces pertinentes commercialisées, avec la plus haute valeur économique, et pour lesquelles la demande dépasse l'offre, sont Laccosperme secondiflorrum et Eremospatha macrocarpa .

Lors de «L'Atelier International des Experts sur les PFNL en Afrique Centrale » qui s'est tenu au jardin botanique Limbe au Cameroun en mai 1998, 13 espèces-clés de haute valeur économique ont été intensifiés par les participants (voir tableau 28). Parmi ces espèces-clés, l'action prioritaire a été donnée au Gnetum spp., Baillonella toxisperma, Prunus africana, Pausinystalia johimbe et aux rotin.

Tableau 28. Espèces végétales clés fournissant des PFNL en Afrique Centrale30

Espèces

Principale utilisation

Partie de la plante utilisée

Habitat

Priorité du point de due de la conservation in situ

Etat de domestication

Priorité du point de vue de la domestication de l'espèce

Distribution

Valeur de sub-sistance

Potentiel commer-cial

Baillonella toxisperma

Médecine, nourriture

Fruits

Pr, Pl

***

S

 

CMR, GAB, EQG, PRC, ZAI

***

 

Gnetum africanum & G. buchholzianum

Nourriture

Feuilles

Pr, Se, Ja

***

S, T, C

***

CMR, CAF, PRC, ZAI, EQG, GAB

***

***

Osier (Laccosperma secundiflorum & Eremospatha macrocarpa)

Artisanat

Tige

Pr, Se

**

S

***

CMR, CAF, PRC, ZAI, EQG, GAB

***

***

Cola acuminata &

C. nitida

Nourriture

Fruits, graines

Pl, Fe

*

S, C

*

CMR, GAB

***

 

Irvingia gabonensis & I. wombolu

Nourriture, cosmétiques

Fruits, graines

Pr, Se, Fe

*

S, T

***

CMR, GAB, EQG, PRC, ZAI

***

***

Dacryodes edulis

Nourriture

Fruits

Fa, Se

 

C

*

CMR, GAB, EQG, PRC, CAF, ZAI

***

 

Piper guineensis

Nourriture

Graines

Se

 

S, C

 

CMR, GAB, EQG, PRC, ZAI

***

***

Garcinia lucida,

G. mannii & G. kola

Médecine

Ecorce

Se, Pr

***

S, C

***

CMR, GAB

**

 

Marantaceae

Emballage

Feuilles

Se

**

S

 

CMR, GAB, EQG, PRC, ZAI

**

 

Ricinodendron heudelottii

Nourriture

Fruits, graines

Se, Pr, Fe

 

S, T

 

CMR, GAB, PRC, ZAI, EQG

**

 

Prunus africana

Médecine

Ecorce

Pr, F

***

S, C

***

EQG, ZAI, CMR

*

**

Pausinystalia johimbe

Médecine

Ecorce

Pr

***

S, C

***

CMR, GAB, EQG, PRC

*

*

Tabernanthe iboga

Médecine

Résines

Se

**

S, C

***

CMR, GAB, EQG, PRC, ZAI

*

 

Explications: Pr: forêt primaire Se: forêt secondaire Pl: plantation; Fe: ferme; Ja: jachère; S: sauvage; C: cultivé, T: toléré; *** élevé ; ** moyen ;* faible CMR: Cameroun; CAF: République Centrafricaine; PRC: République du Congo; ZAI: République Démocratique du Congo; EQG: Guinée équatoriale; GAB: Gabon

Source: adapté de Wilkie, D. 1999. CARPE et PFNL. In: Sunderland, T.C.H.; Clark, L.E.; Vantomme, P NWFP in Central Africa: Current research issues and prospects for conservation and development. Rome (PFNL en Afrique Centrale: Recherches actuelles et perspectives pour la conservation et le développment)

Aspects écologiques

La plupart des PFNL centrafricains proviennent de la forêt. Cependant, les zones non-forestières comme les prairies et les champs agricoles sont également d'importantes sources de PFNL. Par contre, en République Démocratique du Congo, par exemple, Cola acuminata est cultivé dans les plantations de cacao. Pour le cas des plantes médicinales, on signale qu'à Sao Tomé et Principe, seul le tiers des plantes médicinales provient de la forêt (surtout secondaire). Par contre, en République du Congo, presque 70 pour cent des plantes médicinales sont recueillies dans les zones forestières. Le défrichage (en vue de la culture ou de l'obtention de bois de construction), les feux et l'instabilité politique (c'est-à-dire les crises socio-économiques au Burundi, Rwanda et République Démocratique du Congo) sont les principales causes de la dégradation et de la destruction des forêts, réduisant la disponibilité des PFNL.

Une autre menace concernant la disponibilité des PFNL est la surexploitation des espèces (surtout commercialisées) due aux techniques de récolte inappropriées ou aux quantités récoltées qui dépassent la disponibilité naturelle (voir aussi tableau 13). Dans les résumés par pays sous-régionaux, on a des documents rapportant la surexploitation des Elaeis guineensis, Prunus africana, Gnetum africanum, du gibier et du rotin. Au Burundi certains arbres fruitiers sont utilisés comme bois de chauffe, au Rwanda le surpâturage entraîne l'extinction des plantes fourragères.

On pourrait améliorer la gestion de ces espèces par des techniques de récolte améliorées et/ou la domestication. Des initiatives de domestication ont été recommandées au Burundi pour les plantes médicinales. En République Centrafricaine, on fait de l'élevage de chenilles et de papillons et on cultive leurs arbres-hôtes ; les plantes comestibles ont été introduites dans les systèmes agro-forestiers (e.g. Gnetum Buchholzianum sous le Canarium schweinfurthi) et des plantations d'Acacia senegal ont été établies. Au Gabon, on fait des essais de domestication de Gnetum africanum, mais cela n'a pas réussi

Aspects socio-économiques

En Afrique Centrale, les PFNL sont importants pour la subsistance. De plus, ce sont des sources de revenu supplémentaire, complétant les activités agricoles. Localement, comme c'est le cas des villages près du Parc National de Korup au Cameroun, la viande de gibier par les hommes et les fruits de Irvingia gabonsensis par les femmes, sont également une source de revenu importante.

On signale l'exportation de PFNL pour les plantes médicinales (voir plus haut), animaux vivants, plantes comestibles (e.g. champignons, Gentum africanum, Garcinia klaineana, Irvingia gabonensis, Dacryodes edulis, Piper guineensis, Rauwolfia vomitora), rotin, produits apicoles, gommes et plantes ornementales. Les principales destinations de l'exportation sont l'Europe, les États-Unis et les pays voisins. Certains produits sont exportés de l'Afrique Centrale alors qu'en fait ils sont extraits dans un autre pays (e.g. la gomme arabique collectée au Soudan et exportée à partir de la République Centrafricaine).

L'importation considérable de PFNL est documentée au Gabon (écorce de Garcinia kola et G. lucida, graines de Irvingia gabonensis) et en Guinée équatoriale.

La plupart des PFNL sont collectés sous le régime d'accès libre. En République Centrafricaine, l'accès aux produits exportés est limité et on a noté que les systèmes d'accès ouverts sont en train d'être remplacés par la propriété individuelle lorsque les PFNL se raréfient.

La question de partage adéquate des profits a été soulevée pour le cas du Cameroun et de la République Centrafricaine. Au Cameroun, on mentionne les profits limités que les communautés locales tirent de l'exploitation de Garcinia sp. par rapport aux communautés nigérianes. Pour la République Centrafricaine, on a des documents rapportant que le prix payé par le consommateur final (feuilles de Raphia sp). équivaut à deux jusqu'à 25 fois (Eremospatha sp.) le prix payé aux collecteurs.

Les informations sur les futures tendances dans l'utilisation des PFNL dans la sous-région sont rares. En République du Congo, on pense que :

· l'utilisation des PFNL en général sera limitée à cause de la disponibilité des ressources qui sont de plus en plus éloignées et difficiles d'accès ;

· les produits consommables et les plantes médicinales resteront des PFNL importants;

· les PFNL importants comme Gnetum sp., Landolphia spp., huile de Raphia et les rotins resteront importants. Notamment l'industrie du rotin est considéré comme un secteur porteur;

· les matériaux de construction seront remplacés par des produits synthétiques.

Au Rwanda, on prévoit que la production du miel subisse des contraintes à cause de la demande limitée et des prix très bas.

2.3.6 Afrique de l'Ouest

L'Afrique de l'Ouest inclut 16 pays : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Nigeria, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo et Tchad.

Tous, sauf le Tchad, sont membres de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest18 (CEDEAO). L'objectif de la CEDEAO est de (i) promouvoir la coopération et l'intégration, aboutissant à l'établissement d'une union économique en Afrique de l'Ouest afin d'élever le niveau de vie de ses peuples; et (ii) de maintenir et renforcer la stabilité économique, entretenir des relations entre les États Membres et contribuer au progrès et au développement du continent Africain.

Les pays du Sahel, Burkina Faso, Tchad, Gambie, Guinée Bissau, Mali, Nigeria, Sénégal et l'Île de Cap-Vert sont aussi membres du Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Le CILSS fait des recherches sur la sécurité alimentaire et lutte contre les effets de la sécheresse et la désertification pour un environnement nouveau et équilibré dans cette région, victime de sécheresse répétée et de désertification progressive.

La couverture forestière nationale moyenne dans la sous-région atteint presque 25 pour cent. La Guinée Bissau a la couverture forestière la plus élevée avec plus de 82 pour cent, tandis que les forêts nigériennes couvrent seulement 2 pour cent du pays. Les terres boisées ouvertes sont typiques des zones sèches au Nord et peuvent être classifiées (du nord aride au sud humide) en cinq types différents : (i) la savane sahélienne (Espèces-clés : buissons comme les Acacia spp. et Combretum spp.); (ii) la savane sahélo-soudanaise (Acacia seyal, Faidherbia alhida, Isoberlinia doka, Tamarindus indica); (iii) la savane soudanaise (Anogeisus leiocarpus, Sclerocarya birrea, Parkia higlobosa, Acacia spp. Vitellaria paradoxa, Isoberlinia spp.); (iv) la savane soudano-guinéenne (Isoberlinia doka, Burkea africana) ; et (v) la savane semi-caduque guinéenne (Antiaris africana, Chlorophora excelsa, Isoberlina doka).

Les forêts fermées sont surtout localisées dans les zones humides au sud de la sous-région. Les forêts fermées contiennent des forêts à feuilles toujours vertes (Uapaca spp., Diospyros spp., Eremospatha spp., Lophira alta, Heriteria utilis) et des forêts semi-caduques. (Triplochiton scleroxylon, Celtis spp.). Beaucoup de ces forêts ont été défrichées à des fins agricoles et par l'abattage.

D'importantes formations forestières non-zonales sont les mangroves (Rhizophora racemosa, Avicenna africana ) au Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Nigeria, les forêts galeries (Isoberlinia doka, Afzelia africana, Khaya senegalensis) et les forêts marécageuses (Uapaca spp., Mitragyna ciliata).

Principaux PFNL

En Afrique de l'Ouest, on utilise des plantes comestibles, plantes médicinales, résines, miel et cire d'abeille, gibier, rotin, bambou, plantes ornementales, fourrage, gommes, tannins, colorants, animaux vivants, insecticides, feuilles d'emballage, matériaux de construction (e.g. chaume), peau et cuir.

Tableau 29. Principaux PFNL en Afrique de l'Ouest

Pays

Principaux PFNL

Données statistiques sélectionnées disponibles

Bénin

Plantes comestibles, plantes médicinales, miel, gibier, rotin

Aucune information disponible

Burkina Faso

Plantes comestibles (Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa), gibier

· Exportation annuelle de 4 200 tonnes de Karité soit $EU2.4 millions entre 1984-90

·Le commerce national de gibier vaut $EU880 000 - 2.4 millions

Cap-Vert

Aucune information disponible

Aucune information disponible

Tchad

Gomme, plantes comestibles, fourrage

Exportation de 5 800 tonnes de gomme arabique en 1996/97

Côte d'Ivoire

Plantes comestibles, matériel de construction, rotin

Aucune information disponible

Gambie

Plantes comestibles

Production de 60 tonnes de miel en 1998.

Ghana

Gibier, plantes comestibles (cola, beurre de Karité, huile de palme), plantes médicinales, rotin, matériel de construction

· Exportation de 19 654 t de beurre de Karité (35% of national production) in 1996 soit $EU5 846 000

· Exportation d'animaux vivants d'une valeur de $EU344 000 en 1985

Guinée

Plantes comestibles, gibier, outils, matériel de construction, plantes médicinales

· Usage annuel de plus de 100 millions bâtons masticatoires de Lophira lancelolata;

· La production annuelle de noix de Cola (Cola nitidia) atteint 350 - 400 millions, pour l'exportation (200 millions) et la consommation (150 - 200 millions)

Guinée-Bissau

Plantes comestibles, fourrage

La valeur des noix de cajou exportées (Anacardium occidentale) correspond à 50 pour cent de l'exportation de tout le secteur de la foresterie en 1988

Liberia

Plantes comestibles, gibier

Quelques 100 000 tonnes de gibier sont destinées à la subsistance chaque année

Mali

Plantes comestibles, fourrage, gomme, miel

Production de 293 tonnes de gomme arabique (Acacia senegal) en 1989

Niger

Forage, plantes comestibles, plantes médicinales, gommes

Aucune information disponible

Nigeria

Plantes comestibles, gibier

· Production annuelle de 4 000 - 10 000 tonnes de gomme arabique

· Exportation de peau et de cuir d'une valeur de $EU4.4 millions en 1965

· Demande nationale annuelle de mangues de brousse (Irvingia gabonensis) de 78 800 t

Sénégal

Plantes comestibles, fourrage, gomme, animaux vivants

L'exportation annuelle de gomme arabique varie entre 500 et 800 tonnes

Production de 1 423 tonnes de gomme mbep (Sterculia setigera) en 1993

Sierra Leone

Aucune information disponible

Aucune information disponible

Togo

Plantes comestibles, fourrage, plantes médicinales, tannins

Aucune information disponible

Les PFNL les plus importants en Afrique de l'Ouest sont les plantes comestibles, le gibier, les plantes médicinales et les fourrages.

Les plantes comestibles sont considérées comme des PFNL importants dans tous les pays de l'Afrique de l'Ouest. Au Mali (au sud de Bamako), par exemple, des documents rapportent que 54 pour cent des PFNL utilisés sont des produits comestibles.

La nourriture est principalement fournie par les fruits, les graines, les noix et les amandes. Les feuilles, racines et tubercules sont plus rarement collectées. Les plantes comestibles sont surtout utilisées pour la subsistance apportant une source alimentaire supplémentaire importante. Mais les produits d'importance socio-économique majeure se trouvent également sur les marchés locaux, nationaux et internationaux. Au Nigeria, le prix des produits comestibles se compare à ceux des produits cultivés et souligne la forte demande et le fait que ces produits soient appréciés.

Les plantes comestibles importants sont le beurre de Karité (Vitellaria paradoxa, autre fois Butyrospermum parkii), Néré (Parkia biglobosa) et l'huile de palme Elaeis guineensis.

Vitellaria paradoxa et Parkia biglobosa se trouvent principalement dans les zones semi-arides de la sous-région. Vitellaria paradoxa est utilisé pour la subsistance (beurre de Karité, savon, bougie) et les revenus (amandes, beurre de Karité). Le Nigeria est l'un des producteurs principaux de beurre de Karité. Au Tchad, la consommation d'huiles de Karité atteint 4 - 6 litres par personne/an et contribue considérablement à l'apport en nourriture de la population. Les fruits de Parka higlobosa (Néré) sont aussi utilisés pour la subsistance et le commerce. La chair des fruits contient 60 pour cent de sucre et forme la base du soi-disant "viande du pauvre" (Soumbala). Les autres espèces qui servent de nourriture dans les zones sèches de la sous-région sont les Adamsonia microcarpum, Ziziphus mauritania (Jujube), Sclerocarya hirrea, Diospiros mespilliformis (Ébenier), Hyphaene thebaica, Faiderherbia alhida, Detarium senegalensis et Boscia senegalensis.

L'huile de palme Elaesis guineensis est très largement exploitée en Afrique de l'Ouest, surtout dans les parties humides au Sud de la sous-région (en particulier au Ghana et au Nigeria). Les fruits et les amandes sont utilisés pour la production d'huile comestible et du vin de palme. Probablement 10 pour cent de l'énergie totale consommée en Afrique de l'Ouest proviennent de produits à base d'huile de palme qui est également une source importante de vitamine A. Au Nigeria du Sud-Est par exemple, 90 pour cent de la population consomme de l'huile de palme régulièrement. Les autres plantes comestibles importantes dans les parties humides de la sous-région sont les noix de Cola (Cola nitidia, C. acuminata) et les mangues de brousse (Irvingia gabonensis). En Guinée, la consommation de noix de Cola atteint 150 - 200 millions tonnes par an ; la même quantité est exportée de la Guinée au Mali et Sénégal. Au Nigeria, la consommation de mangues des bois atteint 3-14kg/an/ménage alors que la demande nationale totale est estimée à 78 800 tonnes. On signale que les noix de Cola sont commercialisées à partir du sud humide du Nigeria au nord aride.

Le gibier est une autre importante source de nourriture en général et de protéines en particulier pour la population de l'Afrique de l'ouest, surtout dans les zones humides de la sous-région. Les animaux qu'on consomme sont les hérissons, cochons sauvages, antilopes (duikers surtout), lézards, rats, porcs-épics, singes, oiseaux, antilopes rats, bush-bucks et singes.

Dans les zones rurales au Ghana, près 75 pour cent de la population consomment régulièrement de la viande d'animaux sauvages. On dispose des chiffres comparables au sud du Nigeria, où 80 pour cent de la population consomment du gibier, apportant 20 pour cent des protéines animales requises. Au Liberia, le gibier contribue à 60 - 90 pour cent de l'apport de protéines animales. En Guinée, la consommation de gibier atteint 2 kg/personne/an dans les zones urbaines et 4,4 kg dans les milieux ruraux. Au Burkina Faso, la population consomme 1 kg de gibier par an, on pense que le commerce national atteint $EU880 000 à 2,4 millions. La forte demande et l'appréciation de gibier est mise en évidence par le fait qu'au Nigeria, par exemple, le gibier coûte plus cher que les produits dérivés d'animaux domestiques.

L'utilisation traditionnelle des plantes médicinales est d'une grande importance socio-économique dans la majorité des pays de l'Afrique de l'Ouest. Au Burkina Faso, Niger et au Ghana, plus de 80 pour cent de la population utilisent des plantes médicinales. Au Nigeria, plus de 90 pour cent de la population rurale et plus de 40 pour cent de la population en milieu urbain dépend de la médecine traditionnelle. Les plantes médicinales sont utilisées par la population elle-même et par les guérisseurs traditionnels. L'importance de la médecine traditionnelle est mise en évidence par le nombre de guérisseurs traditionnels comparé au nombre de médecins formés à l'occidentale. Au Ghana (District du Kwahu) et au Nigeria (Benin City), la proportion de docteurs en par rapport au médecine-guérisseurs traditionnels est estimée à 1 sur 92 et 1 sur 149 respectivement.

Les guérisseurs traditionnels sont déjà officiellement reconnus dans les pays comme le Nigeria et le Ghana, où 3 360 guérisseurs sont officiellement enregistrés. Au Burkina Faso, quelques 300 guérisseurs traditionnels sont censés travailler.

Dans les zones humides de l'Afrique de l'Ouest, les bâtons masticatoires de Garzinia afzelii et G. epinudata au Ghana et au Nigeria et Laphira lanceolata en Guinée (consommation nationale : 100 millions/an) sont des plantes médicinales importantes.

L'utilisation de plantes fourragères est d'une importance particulière dans les zones semi-arides et arides de la sous-région où l'élevage de bétail, moutons, chèvres, ânes et chameaux est une activité majeure. Les principales plantes fourragères comprennent les Acacia spp., Prosopis juliflora, Khaya senegalensis, Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca, Commiphora africana, Pterocarpus erinaceus et Afzellia senegalensis.

Surtout pendant la saison sèche, le fourrage fournit une importante provision supplémentaire. Pendant cette saison, le fourrage provenant des arbres contribue à 25 pour cent à la provision de nourriture pour ruminants au Niger dans les régions de la savane nigérienne et nigériane (qui abritent plus de 90 pour cent du bétail nigérien), le fourrage contribue à 10 - 15 pour cent de l'alimentation du bétail.

Aspects écologiques

Les PFNL proviennent des zones forestières ou non forestières. Beaucoup de PFNL sont en fait fournis par des espèces sauvages qui poussent hors de la forêt. Au Bénin, la plupart des PFNL comestibles sont collectés dans les champs cultivées ou en jachère plutôt que dans les forêts. L'extraction de viande de gibier au Nigeria est plus intense dans les savanes que dans les forêts, alors que le gibier est chassé dans les forêts humides plutôt que les forêts décidues.

La majorité des espèces qui fournissent les PFNL sont des espèces sauvages. Au Nigeria, la plupart des arbres dans les fermes (quelques 60 pour cent) n'ont pas été plantés, mais ils sont sauvages et les ressources protégées restent dans les champs à cause de leur valeur et de leurs fonctions écologiques et économiques. D'autres, tel que Moringa olcifera en Gambie, sont des espèces exotiques cultivées. Il existe des plantations pour les espèces importantes comme l'anacardier (Anacardium occidentale) au Sénégal et A. nilotica, récemment cultivé au Ghana pour la production de tannin.

Dans beaucoup de pays de la sous-région, la disponibilité des PFNL est en train de péricliter, à cause de la sécheresse, de la pression démographique et de la migration, de l'expansion des champs cultivés, des feux et de la surexploitation des ressources naturelles.

Des périodes de sécheresse répétées ont réduit la distribution de Bombax constatum au Niger. Actuellement au Tchad, la fréquence des feux a provoqué la dégradation des Vitellaria paradoxaa et Balanites aegyptiana. En Gambie, les feux de brousse sont souvent provoqués par des gens qui récoltent le miel.

On signale une surexploitation pour une large variété de produits :

le gibier devient de plus en plus rare dans des pays comme le Ghana et le Gambie. Au Liberia, la chasse commerciale entraîne l'extinction de nombreuses espèces endémiques ;

l'utilisation de plantes fourragères préférées comme l'Afzelia africana, Khya senegalensis et le Daniellia oliveri actuellement excède les réserves durables au Nigeria;

le noix de beurre de Karité au Tchad à cause de la forte concurrence entre les collecteurs et commerçants ;

La collecte de la gomme arabique au Tchad est effectuée avec des techniques de collecte destructives.

Le transport et le stockage créent des sérieux problèmes pour les produits animaux et périssables. Au Sénégal, le transport des oiseaux pour l'exploitation cause une haute mortalité, et au Nigeria, plus de 25 pour cent du volume des produits périssables tels que les fruits, le gibier, etc... sont perdus à cause des problèmes de conservation et de stockage.

Dans le cas de la production de beurre de Karité au Tchad, on peut identifier trois contraintes majeures :

l'approvisionnement irrégulier et insuffisant ;

les techniques de conservation et de collecte inadéquates;

le stockage, le transport et la transformation inappropriés.

Finalement, la disponibilité des PFNL peut être réduite par d'autres utilisations des espèces fournissant les PFNL. Dans certain pays, la forte demande en bois de chauffe affecte l'approvisionnement en PFNL. Au Tchad, le bois de Borasus aethiopiument est utilisé comme matériaux de construction, et le bois de Khaya senegalensis pour la construction navale. Dans les deux cas, l'utilisation du bois a des effets négatifs sur l'approvisionnement en PFNL.

Aspects socio-économiques

Les PFNL sont utilisés pour la subsistance et pour générer des revenus. Surtout dans les zones rurales enclavées, l'utilisation des PFNL contribue considérablement à la vie des gens. En Gambie, par exemple, l'utilisation du miel comme édulcorant fournit de la nourriture et épargne de l'argent, car il remplace des denrées tel que le sucre.

La collecte de PFNL à des fins commerciales est principalement une activité hors-saison car elle est génératrice de revenus supplémentaires, surtout durant la "période de famine". Dans les zones rurales au Nigeria, par exemple, lorsqu'il n'existe que quelques alternatives, les PFNL fournissent 1/3 du revenu provenant des activités non-agricoles.

Les PFNL importants exportés incluent le beurre de Karité, la gomme arabique, les noix de cajou et de cola, les champignons, les plantes médicinales, les animaux vivants et le gibier.

Certains de ces produits sont d'une importance majeure au niveau national : en Guinée Bissau la valeur de la noix de cajou correspond à 50 pour cent de la valeur du secteur forestier tout entier. Au Sénégal, un autre pays qui a un remarquable potentiel pour la potentialité de production d'anacarde, quelques 30 pour cent de taxes perçues dans le secteur forestier en proviennent du commerce de PFNL (exsudats, les noix et les noix comestibles).

Tableau 30. Production de gomme arabique en Afrique de l'Ouest

Pays

Année

Quantité/Valeur

Tchad

1997/98

Exportation de 10 000 - 15 000 t

Mali

1989

Production de 293 t

Niger

Années 70

Exportation annuelle de 300 t

Sénégal

Années 90

Exportation annuelle de 500 - 800 t

Ghana

1988-94

Production annuelle de moins de 10 t

Nigeria

??

Production de 4 000 - 10 000 t

La tendance dans la production et le commerce de gomme arabique semble varier : au Mali et au Sénégal, la production de gomme arabique est en train de péricliter tandis qu'au contraire, la production est en train d'augmenter au Tchad et au Niger.

L'importance des PFNL en tant que source de revenu pour les femmes a été mise en évidence dans divers cas :

· le commerce de gibier au Ghana ;

· la collecte et la transformation de beurre de Karité au Burkina Faso ;

· la collecte et le commerce des fruits au Burkina Faso ;

· le commerce de denrées alimentaires (e.g. feuilles, fruits, bulbes), teinture et plantes médicinales au Nigeria ;

· le traitement d'huile de palme (Elaeis guineensis ) au Nigeria du Sud-est.

La majorité des PFNL sont collectés sans restriction en tant que produits communs. Mais pour des PFNL sélectionnés, (surtout précieux et rares), il y a la tendance à passer de la propriété commune à la propriété privée. Au Burkina Faso, par exemple, la faune et la flore sauvages sont de plus en plus considérées comme propriétés privées. Au Nigeria des droits d'usage local ont été délivrés à la population locale.

Les droits de propriétés changeants et flous pourraient provoquer de sérieux conflits entre les parties prenantes. Au Nigeria, on a signalé des conflits entre la chasse de gibier, d'une part , et la production agricole, de l'autre. Au Tchad des conflits ont eu lieu entre des fermiers et des nomades à propos de l'exploitation de la gomme arabique. Traditionnellement, l'exploitation de la gomme a été effectuée par les pastoraux ; cependant, étant donné les prix de plus en plus élevés de la gomme, de plus en plus de fermiers s'intéressent à sa collecte dans leur territoire. C'est pourquoi de nouveaux arrangements devraient être négociés entre les deux groupes afin de clarifier les droits de propriété concernant cette ressource importante.

26 WWF, sans date. Forest Harvest, An overview of non timber forest products in the Mediterranean region (Récolte forestière, Un aperçu des produits forestiers non ligneux dans la région méditéranéenne) par Y. Moussouris et P. Regato, Programme méditéranéen du WWF, Rome. Dans : Internet http://www.fao.org/docrep/x5593e/x5593e00.htm, vu le 8/5/2001
27 Conseil sur la qualité du Liège Naturel. 2000. The cork industry (L'industrie du Liège). Dans : Internet http://www.wkge.com/index.htm, du 30/08/2000
28 Brendel, M. 2000. Muffiger Stopfen (Bouchon renfermé). Dans : Der Spiegel, 17/04/2000. Hambourg.
29 Le 10ème pays du CEEAC, le Tchad, est inclus dans la sous-région ouest-africaine.
30 Burundi, Rwanda et Sao Tomé et Principé ne sont pas inclus dans le tableau.

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