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Système d’exploitation agricole mixte des terres sèches


CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME

Le système d’exploitation agricole mixte des terres sèches couvre une superficie de 42 millions d’hectares et abrite une population estimée à 50 millions de personnes dont 13 millions de ruraux (voir encadré 3.9). La pluviométrie annuelle varie de 150 à 300 mm. La superficie cultivée est de 17 millions d’hectares et l’assolement est dominé par les céréales (surtout orge et blé) cultivées en alternance avec une ou deux saisons de jachère. Les légumineuses (lentilles et pois chiche) sont parfois cultivées, spécialement dans les zones où la pluviométrie est relativement importante.

Encadré 3.9 Données de base: le système d’exploitation agricole mixte des terres sèches

Population totale (m)

50

Population agricole (m)

13

Superficie totale (m ha)

42

Zone agroécologique

Semi aride à subhumide

Superficie cultivée (m ha)

17

Superficie irriguée (m ha)

3

Population animale (m)

6

Les interactions avec le système pastoral sont potentiellement importantes car les moutons peuvent pâturer l’orge verte les années sèches et la paille des cultures récoltées les années où la pluviométrie est moyenne ou bonne. De petites superficies de cultures maraîchères irriguées peuvent être associées à ce système. L’encadré 3.10 décrit brièvement un ménage représentatif de ce système d’exploitation.

Encadré 3.10 Un ménage typique du système d’exploitation agricole mixte des terres sèches

Un ménage typique de ce système possède environ sept ha de terre cultivée dispersés en petites parcelles sur différents types de sols autour du village. Ce ménage cultive du blé et de l’orge et une petite surface de légumineuses. La famille possède quelques vaches et un petit nombre de moutons (neuf en moyenne), qui pâturent autour du village et, une partie de l’année, dans la steppe. Les familles les plus pauvres ont quelques membres qui travaillent pour de plus grandes exploitations ou qui ont un travail temporaire ou permanent en zone urbaine.

TENDANCES ET PROBLÈMES DU SYSTÈME MIXTE DES TERRES SÈCHES

Ce système dépend en premier lieu de la production de blé et d’orge qui interfère avec l’élevage de petits ruminants (surtout mouton). La sécurité de la production dépend beaucoup de la pluie et l’ensemble du système est vulnérable aux variations annuelles et saisonnières de la pluviométrie, à la fois dans le temps et dans l’espace.

On a assisté ces dernières années à une diminution des surfaces en blé et à un renouveau de l’utilisation des variétés locales d’orge. Le principal problème est le manque d’accès des agriculteurs aux nouvelles cultures et variétés.

L’intégration entre l’agriculture et l’élevage a échoué en raison des politiques de prix défavorables. La nutrition reste un problème: les régimes alimentaires sont souvent peu variés et de mauvaise qualité. Dans ces circonstances, les agriculteurs comptent de plus en plus sur les systèmes d’élevage pour leur subsistance et leur revenu monétaire. Les migrations vers les zones urbaines se sont accrues et les envois d’argent aux familles restant dans les zones rurales jouent un rôle important pour leur sécurité alimentaire. Certaines des zones, plus arides et avec des sols plus légers, ont à faire face à de graves problèmes d’érosion éolienne pendant la saison sèche.

PRIORITÉS DU SYSTÈME MIXTE DES TERRES SÈCHES

Malgré une émigration importante, on estime qu’il existe des possibilités de réduire la pauvreté par l’intensification de la production et la croissance du revenu hors exploitation (principalement par les migrations saisonnières). Les priorités devraient porter sur des mesures de réglementation à l’accès des ressources en terre et en eaux, ainsi que sur le développement de technologies et leur diffusion surtout parmi les pauvres.

Dans ce contexte, le remembrement des terres et les technologies pour la conservation des sols - y compris le développement et l’adaptation de technologies appropriées et financièrement accessibles pour une agriculture durable sur les pentes et les sols vulnérables - revêtent une grande importance. Dans de nombreuses zones, ceci ne peut être accompli que par un changement profond de la propriété foncière et par la distribution des terres et leur regroupement. Les interventions nécessitant une action collective des groupes d’usagers des ressources comprennent le développement de méthodes: i) de conservation, telles que le contrôle de l’érosion éolienne par des brise vents; ii) de collecte de l’eau; iii) de couverture végétale du sol et de travail minimum ou de non travail du sol; et iv) d’utilisation des arbustes comme fourrage.

Bien que les systèmes irrigués demeurent une priorité politique, il est nécessaire de transférer des allocations de ressource de l’agriculture irriguée vers l’agriculture pluviale si l’on veut réduire la pauvreté. L’interaction entre les systèmes irrigués et pluviaux est importante: on ne peut pas renforcer l’un sans trouver de solutions aux problèmes de l’autre. L’adoption par les responsables au niveau des provinces et des districts d’une approche système des activités de planification et de gestion des sols et de l’eau devrait être encouragée. Il serait souhaitable que ces organismes de planification fassent participer toutes les parties prenantes aux prises de décision.

Pour avoir un impact sur la pauvreté, les interventions de la vulgarisation devraient inclure les activités suivantes: i) production et distribution d’une gamme étendue de nouvelles variétés pour les principales cultures; ii) formation aux pratiques de conservation de l’eau; iii) exploration et réactivation des techniques traditionnelles de gestion de l’eau; iv) utilisation accrue des cultures intercalaires; v) utilisation de technologies appropriées; et vi) formation pour ces technologies.

Une nouvelle approche de la recherche est nécessaire pour développer des variétés à cycles végétatifs plus courts, résistantes à la sécheresse, et ayant une meilleure qualité de grain et de paille. Des études pilotes devraient étudier l’impact socioéconomique et culturel des caractéristiques des nouvelles cultures, afin de s’assurer qu’elles satisfont les besoins de la société dans laquelle elles seront utilisées. Une nouvelle approche de l’organisation et de la gestion de la recherche devrait permettre de mieux répondre aux besoins des systèmes. La participation plus active des petits agriculteurs - particulièrement des femmes - est nécessaire au bon développement de ces interventions. La recherche participative au niveau de l’exploitation pour l’intégration agriculture-élevage et la conservation des ressources pour la réduction des risques et la durabilité des systèmes, produiront probablement des bénéfices à long terme pour les pauvres de ce système.


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