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ANNEXE G

Les ressources thonières de la Mauritanie

par

J. Marcille1

1. INTRODCTION

Les espèces de thon ayant une importance commerciale sont en Mauritanie au nombre de trois. Parmi celles-ci l'albacore (Thunnus albacares) et le listao (Katsuwonus pelamis) sont pêchés par les flottilles de canneurs et de senneurs alors que les patudos (Thunnus obesus) sont capturés tant à la palangre, pour les individus les plus âgés, que par les pêcheries de surface, pour les individus plus jeunes.

Les ressources de petits thonidés sont peu connues et peu exploitées; pourtant tout porte à croire que la Mauritanie possède des stocks substantiels de palomette (Orcynopsis unicolor), de bonite à dos rayé (Sarda sarda), de thazard blanc (Scomberus tritor), de thonine (Euthynnus alleteratus), et d'auxide (Auxis thazard). Espadons, makaires et voiliers sont aussi présents en Mauritanie mais ne sont pêchés que de façon accessoire par les palangriers.

Après un bref examen des caractéristiques hydrologiques de la région, nous examinerons quelles sont les principales ressources et pêcheries de thon et tenterons d'en estimer le potentiel. II convient, lorsque l'on étudie les ressources en thonidés d'une région particulière, de bien garder à l'esprit que, dans la plupart des cas, les stocks étudiés font partie d'un ensemble beaucoup plus vaste qui dépend de l'amplitude des migrations de chaque espèce; l'estimation du potentiel de capture dépend donc à la fois du potentiel global de capture de l'espèce considérée et du niveau de son exploitation dans les régions voisines.

2. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES DE LA REGION

D'un point de vue météorologique, la Mauritanie se situe dans la zone de balancement du front inter-tropical au nord duquel est étabil un régime d'alizés de secteur nord. La zone d'action de ces vents descend jusque vers 10°N en hiver et remonte jusqu'à 21°N en été, suivant l'oscillation des systèmes anticycloniques de l'Atlantique. II en résulte dans le domaine maritime, une alternance de deux saisons hydrologiques; une saison d'eaux froides en hiver, une saison d'eaux chaudes en été (Champagnat et Domain, 1978).

La saison froide qui s'étend de décembre à juin est marquée par un minimum thermique situé entre les mois de février et avril. Les eaux froides, transportées par le courant des Canaries, occupent en permanence la zone au nord du Cap Blanc. Sous l'influence des alizés il se produit des phénomènes d'upwelling amenant en surface des eaux sub-superficielles froides, salées et riches en sels nutritifs qui recouvrent progressivement le plateau continental.

La saison chaude débute en mai/juin. A cette époque, les alizés font progressivement place, du sud vers le nord, à un régime de vents faibles et variables. Les eaux froides sont alors progressivement recouvertes par les eaux chaudes d'origine tropicale associées au contre-courant équatorial dont une branche remonte le long de la côte vers le nord (Fig.1). Ce processus se poursuit au cours de l'été et la limite d'extension de ces eaux se stabilise au niveau du Cap Blanc. A partir de novembre s'amorce un phénomène inverse de celui-ci. La zone de contact entre les eaux d'upwelling et les eaux tropicales est caractérisée par un front thermique. Les mouvements de ce front déterminent des zones hydroclimatiques contrastées où l'amplitude des variations thermiques est parfois très importante, pouvant atteindre une dizaine de degrès (Berrit, 1973). La dynamique des structures frontales et de la thermocline conduisent à l'existence de zones privilégiées dont les productivités primaires et secondaires sont particulièrement importantes, surtout dans la zone de balancement du front sub-tropical; la production primaire brute journalière de la région sénégalomauritanienne est toujours supérieure à 250 mg/C/m2 jour et même souvent supérieure à 500 mg/C/m2jour (Steemann Nielsen et Aabye Jensen, 1957).

1Spécialiste des ressources halieutiques, Service des ressources marines, FAO, Rome

Fig. 1

Figure 1 Mouvements des masses d'eau er courants de surface en mai-juin (d'après Rossignol, 1965, dans champagnat et Domain, 1978)

Les variations hydroclimatiques peuvent être brutales lors du passage du front, et les nouvelles saisons s'établir rapidement par à-coups successifs. Ces variations se traduisent souvent par des changements brusques dans la composition spécifique des captures et dans l'abondance des diverses espèces et leur capturabilité (Troadec et Garcia, 1979) et induisent des déplacements parallèles à la côte de forte amplitude puisque le front balaye la côte sur une longue distance (entre 12°N et 21°N).

Les zones frontales susceptibles de former des pièges et des barrières thermiques sont des secteurs de concentrations préférentielles pour les thonidés dont certains comme l'albacore, tendent à se concentrer du côté chaud du front (t° 23° C) alors que les patudos se situent plutôt du côté froid dans des eaux à 18–22°C. Les concentrations en oxygène dissous, très importantes pour le listao, ne sont jamais un facteur limitant la présence de cette espèce en Mauritanie.

3. ALBACORE

Les albacores adultes sont pêchés dans l'Atlantique dans une zone très vaste s'étendant entre 40°N et 40°S. A la palangre, les taux de captures les plus élevés sont obtenus dans le courant équatorial, à l'Equateur, et immédiatement au Sud de l'Equateur mais des concentrations sont aussi trouvées dans le contre-courant équatorial, le courant Nord équatorial et la région du Gulf Stream. D'une façon générale, les poissons capturés à la palangre dans les eaux plus tempérées ont une taille supérieure à ceux pris dans les eaux équatoriales. Les albacores de grande taille sont parfois capturés par les palangriers asiatiques sur les côtes mauritaniennes, mais toujours en faibles quantités.

Une population homogène de jeunes albacores de 2 et 3 ans (poissons de 5 à 30 kg) effectue une migration entre 10° N et 20°N c'est-à-dire sur l'ensemble Mauritanie-Sénégal. Les poissons suivent le déplacement du front des eaux tropicales dans son mouvement vers le nord, arrivent à hauteur du Cap-Vert en mai et atteignent le Cap-Blanc en août (Champagnat, 1968, Champagnat et Lhomme, 1970; Champagnat et Le Marrec, 1972) (Fig.2).

Les albacores sont capturés dans les eaux mauritaniennes par la flottille des canneurs dakarois et par les senneurs sénégalais français, ivoiriens, marocains et espagnols. Les pêches des canneurs ont surtout lieu de juillet à octobre avec des pics de production très nets en août ou septembre suivant les années. Les senneurs opèrent géralement pendant la même période mais concentrent surtout leurs activités en août et septembre. Les prises d'albacores par l'ensemble des flottilles de surface, très variables d'année en année, se situent entre 1 500 et 6 500 t/an (Fig.3).

L'état du stock d'albacore ne peut être considéré que pour l'Atlantique de l'Est dans son ensemble. La prise maximaléquilibrée est estimée à 115 000 t; intensivement exploité jusqu'en 1982 où une prise record de 156 400 t a été obtenue, l'effort de pêche est désormais plus limité du fait du départ de nombreux senneurs vers l'océan Indien. Ceci devrait permettre au stock de se reconstituer à un bon niveau dès 1986 (ICCAT, 1985).

Le potentiel de pêche en secteur mauritanien qui avoisine probablement 3 000 à 8 000 t/an dépend sans doute très largement de l'intensité de la pêche dans le secteur du Sénégal et des Bissagos d'où est originaire la fraction mauritanienne du stock d'albacore de l'Atlantique de l'Est.

4. LISTAO

Les listaos sont présents dans l'Atlantique de l'Est de l'Angola, au Sud, jusqu'aux îles Canaries. Ils sont capturés par les engins de surface, à la canne et à la senne, entre 15°S et 20°N et sont très abondants dans la zone sénégalo-mauritanienne où ils sont activement pêches en été (Fig.4).

La zone de pêche, comme dans le cas de l'albacore, est étroitement liée au déplacement du front thermique qui se déplace du Cap-Vert vers le Cap-Blanc de mai-juin à août.

Les grandes routes migratoires, basées sur les expériences de marquages, semblent indiquer qu'il n'y a qu'un seul stock de listao pour l'Atlantique de l'Est (Fig.5); cependant, il a été souvent observé, de façon simultanée, de fortes densités de listao dans des zones bien distinctes, ce qui conduirait à émettre l'hypothèse de plusieurs populations entre lesquelles s'effectueraient des mélanges permanents non encore quantifiés. La reproduction de la fraction sénégalo-mauritanienne du stock se limiterait à la saison estivale quand les eaux ont une température supérièure à 24°C.

Fig. 2

Figure 2 Migration de l'albacore sur les côtes sénégalo-mauritaniennes

Fig. 3

Figure 3 Aire de pêche de l'albacore dans l'Atlantique est (moyenne de 1978 è 1981). (Cayré, 1985)

Fig. 4

Figure 4 Aire de pêche du listao (moyenne de 1977 à 1981) dans l'Atlantique est. Les zones de productivité maximale sont en noir. (Cayré, 1985)

Fig. 5

Figure 5 Grandes routes migratoires du listao dans l'Atlantique tropical est, basées sur les expériences de marquage de L'ISYP. Les flèches en trait plein indiquent les déplacements de poisson observées dans les zones de marquage (ombrées). Les flèches indiquent des déplacements éventuels que le marquage n'a pas encore confirmé (ICCAT, 1985)

En Mauritanie, les listaos sont capturés par les flottilles de canneurs et de senneurs et les pêches surtout actives de mai-juin à octobre. Les prises varient de 1 000 à 5 000 t/an, suivant que les senneurs opèrent ou non dans la région.

Les études sur le marquage indiquent que le listao passe peu de temps dans la pêcherie. Le taux d'attrition est donc élevé; ceci, ajouté au faible taux de mortalité par pêche, donne un taux médiocre d'exploitation pour la pêcherie de l'Atlantique de l'Est. Un accroissement de l'effort devrait permettre donc une production accrue; il faut tenir compte cependant du fait que la très grande variabilité de la capturabilité de l'espèce peut limiter ce potentiel d'accroissement.

5. PATUDO OU THON OBESE

La principale pêcherie de thon obèse dans l'Atlantique est la pêcherie palangrière. L'espèce est largement répendue dans les eaux tempérées et tropicales de l'océan entre 40°N et 40°S. Parmi les pêcheries de surface, les pêcheries locales de canneurs capturent le thon obèse de façon saisonnière dans les eaux au large des Açores, de Madère, des îles Canaries et sur la côte sénégalomauritanienne. Cette espéce est aussi capturée accidentellement par la flottille tropicale de senneurs.

Les eaux situées au large de la Mauritanie et du Cap-Vert sont particulièrement riches en grands patudos (Fig. 6). Cette espèce est capturée en Mauritanie et dans la zone du large par les palangriers japonais qui recherchent tout particulièrement cette espèce très appréciée pour le marché du Sachimi. L'effort de pêche de cette flottille exprimé en milliers d'hameçons posés et en jours de pêche et le nombre de patudos capturés sont donnés dans le tableau l pour la zone Cap-Vert/Mauritanie, pour les années 1975–82. Avec environ 500 jours d'activité en 1982, l'effort de pêche sur le patudo s'est nettement accrus par rapport aux années 1976–79. Exprimées en poids, les prises se situeraient entre 400 et 600 t/an. Les rendements, en nombre de poissons capturés par 100 hameçons, sont donnés dans le tableau 2; ils présentent une forte variabilité saisonnière avec des rendements très faibles au cours du troisième trimestre. Les rendements sont aussi variables pour un trimestre donné, d'une année à l'autre, sans toutefois masquer le phénomàne saisonnier. Si les grands patudos sont présents toute l'année au large de la Mauritanie, sauf de juin-juillet à octobre-novembre, leur abondance à une période déterminée semble surtout dépendre de l'effort appliqué au cours des mois précédents. En général, l'effort de pêche des palangriers est surtout important de novembre à janvier mais lorsque l'effort de pêche a été faible pendant ces mois des prises élevées peuvent avoir lieu jusqu'en mai-juin.

Table 1 Effort de pêche en milliers d'hameçons et en jours de pêche de la flottille palangrière japonaise et nombre de patudos capturés dans la zone Cap-Vert/Mauritanie, de 1975 à 1982 Secteur délimité par 15°N -20°N à l'Est de 20° Ouest)
AnnéeEffort total × 1 000 hameçonsNombre de jours de pêcheNombre de patudos captués
19751 03545340 526
19764182055 806
1977200926 351
19783381504 751
197977331 795
198051721310 004
198198238410 688
19821 22150815 340
Fig. 6

Figure 6 Zone de pêche d patudo à la palangre dans l'Atlantique (Sakamoto, 1967, Hayasi et al., 1970)

Fig. 7

Figure 7 Taille du patudo capturé à la palangre dans l'océan Atlantique. (D'après Sakamoto, 1969, Hayasi et al., 1970)

Tableau 2 Rendement trimestriel moyen en patudo des palangriers japonais, exprimé en nombre de poissons capturés par 100 hameçons dans les eaux mauritaniennes (Secteur 15°N-20°N a l'Est de 20° Ouest) Années 1978–82
Tri mestresAnnées
19751976197719781979198019811982
14.11.43.51.82.42.61.61.3
20.30.61.91.21.42.31.21.1
30.1--0.2-1.2-0.3
40.81.42.31.14.01.01.11.3

En Mauritanie les patudos sont aussi activement pêchés par la flottille dakaroise de canneurs. Cette flottille capture les individus plus jeunes (moyenne de 5 à 10 kg), présents occasionnellement, mais en grand nombre, en surface. La présence des jeunes patudos en surface est liée au déplacement de la zone frontale mais les captures abondantes sont réalisées dans des eaux de température plus basse, entre 18°C et 22°C; elles ont lieu de juin à décembre avec des maxima à des périodes variables suivant les années, de juillet à septembre en 1979, de septembre à novembre en 1983 et se situent entre 1 500 et 2 500 t/an.

L'état du stock du patudo ne peut être considéré que pour l'Atlantique dans son ensemble. Les captures actuelles atteignent 65 000 t dont 30 000 à 40 000 t proviennent des pêcheries palangrières et le reste de pêcheries de surface à la senne ou à la canne. L'effort de pêche global a augmenté en 1980–82. Cette augmentation des prises est dûe en partie à l'emploi accru par les navires japonais et coréens des palangres profondes, surtout utilisées dans la zone équatoriale. Les prises actuelles se situent dans la gamme des prises maximales équilibrées estimées à 60 000–120 000 t. Dans la zone Mauritanienne, les gros patudos capturés à la palangre sont présents en plus grande proportion que dans les autres secteurs de l'Atlantique (Fig. 7); le stock de patudo adulte serait donc dans ce secteur plus sensible à une pression de pêche excessive appliquée à l'ensemble du stock Atlantique.

6. REMARQUES SUR LES PRISES ACTUELLES ET LES POTENTIELS D'ALBACORE, DE LISTAO ET DU PATUDO

La pêche de surface en Mauritanie est une pêche très saisonnière étroitement liée au déplacement du front thermique au cours des mois d'été. Les prises par unité d'effort des canneurs de Dakar, en tonnes par jour de pêche, sont élevées au cours du troisiàme trimestre et montrent tout l'intérêt pour cette flottille de pouvoir opérer au moins saisonnièrement dans ce pays (Tableau 3). Les pêches ont lieu dans les zones hydrologiques très contrastées où s'accumulent les thons.

Pour l'espèce la plus tropicale, l'albacore, les pêches ont été variables d'une année à l'autre entre 1 500 et 6 500 t et pourraient reflèter une capturabilité variable de l'espèce en fonction des caractéristiques hydrologiques qui prévalent au cours de la saison de pêche. De ce fait, il est raisonnable de penser que le potentiel de capture dans les eaux mauritaniennes est lui aussi variable; il dépend en outre étroitement du niveau des captures qui sont faites dans les régions plus tropicales au cours de la même année et des années précédentes. Une faible abondance du stock de l'Atlantique dans son ensemble diminuerait le potentiel mauritanien de même que des pêches massives qui seraient faites plus tôt dans la saison, dans la région des Bissagos et au Sénégal. De ce fait, le potentiel est sans doute assez variable et pourrait se situer entre 3 000 et 6 000 t/an (Tableau 4).

Pour le listao, espèce elle aussi tropicale mais présente fréquemment dans des eaux plus froides jusqu'à 20°C, les prises ont été variables d'une annéeè l'autre au cours des années 1979–83, entre 1 000 et 5 000 t/an suivant la présence ou l'absence des flottilles de senneurs dans la zone mauritanienne. Cette espèce est considérée comme modérément exploitée dans l'ensemble de l'Atlantique et des prises accrues pourraient certainement être obtenues par une augmentation de l'effort de pêche des flottilles de surface.

Tableau 3 Prise par unité d'effort de pêche des canneurs de Dakar (en tonnes par jour de pêche) par trimestre, au Sénégal et en Mauritanie, pour des efforts significatifs (plus de 200 jours de pêche (Fonteneau, 1985)
AnnéesSénégalMauritanie
1 trimestre2 trimestre3 trimestre4 trimestre3 trimestre
19690.951.920.641.091.46
19700.712.521.281.602.36
1971-2.003.221.414.61
1972-1.101.511.932.55
1973-3.121.241.472.28
19741.572.932.131.832.63
1975-1.881.161.202.58
1976-2.281.441.294.31
1977-3.310.78-4.21
1978-1.630.30-3.46
1979-2.66--6.10
1980-2.76---
1981-2.341.371.48-

Tableau 4 Prises actuelles et potentiels de captures des thonidés dit “majeurs” en Mauritanie
 Prises actuelles estiméesPotentiel
Flottilles de surface (canne et senne)  
- albacore1 500–6 5003 000–8 000
- listao1 000–5 000> 5 000
- patudo1 500–2 0001 500–2 000
Flottilles palangrières  
- patudo400–600400–600
Prises moyennes des années 1979–835 000–10 00010 000–14 000

Le patudo peut être capturé soit par les flottilles de surface pour les individus les plus jeunes, soit par les palangres profondes pour les plus âgés. Les prises de surface qui sont surtout faites par les canneurs avoisinent 1 500 à 2 000 t/an. Cette espèce étant activement recherchée par cette flottille, nous considérons ces prises comme proches du potentiel. Il en est de même pour les poissons vulnérables aux palangres dont le potentiel pourrait se situer entre 400 et 600 t/an.

Les prises de thonidés des flottilles palangrières et de surface ont oscillé entre 5 000 et 10 000 t au cours des années 1979–83 et sont donc assez voisines des prises potentielles du tableau 4, estimées à 10 000–14 000 t.

Les potentiels estimés doivent être considérés avec prudence dans la mesure où ils ne sont qu'une estimation grossière et ne pourraient être atteints qu'avec un effort de pêche élevé n'autorisant pour chaque bateau que des rendements médiocres. On considère généralement comme raisonnable de ne rechercher qu'à capturer les 3/4de ce potentiel, soit environ 7 500 à 10 500 t, ce qui correspond aux prises effectuées certaines années. Le listao peut, par contre, très probablement, faire l'objet d'une capture supérieure sans effet notoire sur les rendements.

7. LES RESSOURCES DE VOILIERS ET MARLINS

Le voilier (Istiophorus albicans) est l'une des espèces les plus recherchées par la pêche sportive à Dakar et fait aussi l'objet d'une pêcherie artisanale pendant la saison chaude de mai à novembre (Limouzy et Cayré, 1981).

Les prises actuelles au Sénégal atteignent 230 t/an pour une prise maximale équilibrée estimée à 300–1 100 t. La zone de pêche se situe sur la bordure du plateau continental au large de Dakar mais aussi à Saint-Louis où existe un centre de débarquement. Le stock s'étend très probablement jusqu'en Mauritanie pendant la saison la plus chaude soit en août ou septembre.

Les stocks de voiliers sont peu connus mais les prises déclarées à I'ICCAT en 1983 (3 600 t pour l'ensemble de l'Atlantique), sont en nette augmentation par rapport aux années précédentes.

Les makaires (Makaire nigricans et Tetrapterus albidus) sont capturés de façon accessoire par les palangriers japonais, les prises, en nombre, ne dépassent qu'exceptionnellement une centaine d'individus par an.

Les captures d'espadons (Xiphias gladius) par cette même flottille, sont par contre plus régulières et faites surtout d'octobre à mars; de 200 à 1 000 individus sont pris annuellement au large des côtes mauritaniennes, à l'Est de 20° Ouest, et de façon accessoire, par les palangres à patudo. Les prises d'espadons atteignent près de 17 000 t pour l'ensemble de l'Atlantique. Le potentiel de capture n'est pas connu.

8. LES RESSOURCES EN PETITS THONIDES

Les ressources en petits thonidés et espèces voisines sont très mal connues et les espèces qui composent cet ensemble n'ont dans l'Atlantique, pratiquement jamais fait l'objet d'études approfondies. Cinq espèces principales sont pêchées sur la côte Ouest-Africaine entre le Sénégal et le Maroc, souvent de façon accessoire par les pêcheries artisanales opérant aux lignes, au filet maillant ou à la senne; ce sont: la palomette (Orcynopsis unicolor), la bonite à dos rayé ou pélamide (Sarda sarda), la thonine (Euthynnus alleteratus), le thazard blanc (Scomberomorus tritor) et l'auxide (Auxis sp.).

La Palomette. La palomette a fait l'objet, par le passé, d'une pêche intensive de la part des senneurs espagnols de la “flotte canarienne” pendant une grande partie de l'année, son maximum se situant durant l'été lorsque chassée par l'arrivée des eaux chaudes, elle vient se réfugier dans la poche d'eau fraîche, subsistant autour du Cap-Blanc. En 1971, 11 à38 petites unités de 11 à15 m ont travaillé de açon très irrégulière en Baie du Lévrier (Fréon et al., 1978); les captures, 11 600 t en 1971, étaient surtout orientées vers la recherche de deux espèces, la palomette d'une part et la courbine (Argyrosomus regius) de l'autre, qui ont représentées respectivement 17 et 22 pour cent des captures, les “sous-produits” de cette pêcherie étant composés de sardinelles (S. maderensis) pour 23 pour cent. Depuis 1971 cette pêcherie n'avait cessé de décroître.

Les prises estimées, déclarées par la Mauritanie à I'ICCAT ont été de 478 t en 1981, 99 t en 1982 et 37 t en 1983 (ICCAT, 1984). Au Maroc les prises atteignent 300–900 t/an.

Etant une espèce d'eaux plutôt tempérées, la Mauritanie peut être considérée comme la limite Sud de répartition de l'espèce. Le potentiel de pêche de cette espèce n'est pas connu.

La bonite à dos rayé ou pélamide. Cette espèce est présente sur toutes les côtes atlantiques en eaux tempérées et tropicales. On la pêche surtout d'octobre à mai dans l'Atlantique tropical Est et de janvier à juin au Sénégal (Diouf, 1981) où les captures sont réalisées à la ligne par le secteur artisanal sur la côte Nord et autour du Cap-Vert; les captures sénégalaises sont estimées à 600-900 t/an (ICCAT,1984). Espèce côtière inféodée au plateau continental, sur les fonds de 50 à 100 m, elle se déplace probablement du Nord au Sud avec les eaux froides d'upwelling. En Mauritanie, l'espèce serait plus abondante durant la période d'eau chaude de juillet à janvier (SCET International, 1972).

Pêchées tout au long de l'année au Maroc (Collette et Nauen, 1983), où les prises annuelles sont de 600–800 t/an (ICCAT, 1984), les pélamides n'apparaissent pas dans les statistiques mauritaniennes mais des ressources substantielles existent très probablement sur toute la côte, au moins saissonnièrement. Les pélamides sont généralement trouvées en bancs concentrés en surface mois peuvent être capturées occasionellement par les chaluts et les lignes.

La thonine. Elle est pêchée en petites quantités au Maroc, de 20 à 80 t/an et en Mauritanie où les statistiques font état de prises avoisinant 60–90 t/an (ICCAT, 1984). La pêche des thonines qui atteignait au Sénégal 1 800 t/an jusqu'en 1980, s'est beaucoup accrue au cours des récentes années (jusqu'à 5 890 t en 1983). Les pêcheries sardinières en ont capturé près de 600 t en 1979 mais l'essentiel provient des pêcheries artisanales. Cette espèce fait l'objet de rejets souvent importants par les thoniers-senneurs opérant au Sénégal (estimation de 900 t) et les chalutiers en capturent parfois d'importantes quantités à la ligne a main (Diouf, 1981, 1985).

Les thonines paraissent se stabiliser dans la région du Cap-Vert et Saint-Louis, pendant toute la durée des upwellings de janvier à mai. A partir de juin, les eaux tropicales envahissent l'ensemble du plateau continental sénégalais, les upwellings sont repoussés vers le Nord en même temps que les espèces qui lui sont liées.

On ne trouvera guère de thonines adultes au-delà du plateau continental; les immatures de taille inférieure à 40 cm sont souvent capturés près des côtes par les senneurs de plage et les filets tournants, alors que les individus de plus grande taille sont capturés plus au large où de nombreux bancs sont observés en surface durant l'été. Selon Marchal (1963), cette espèce aurait tendance à se disperser à certaines périodes de l'année; elle serait très tolérante aux variations de température à condition que celle-ci soit supérieure à 16°C en surface et à 14°C à 50 m et 100 m, conditions qui sont remplies pratiquement toute l'année en Mauritanie. Dans les régions à variation de température importante, c'est quand la mer se réchauffe que l'on voit le plus de thonines et que la pêche connaît son maximum.

Le thazard blanc. Surtout abondante dans le Golfe de Guinée, cette espèce est régulièrement capturée par le secteur artisanal au Sénégal où les prises avoisinent 1 000 à 1 200 t/an (Diouf, 1981). Elle est également présente sur les côtes mauritaniennes puisque la limite Nord de répartition de l'espèce situerait dans le Sud marocain. Pêché au Sénégal aux sennes tournantes et aux lignes, principalement pendant la saison chaude, le thazard blanc est considéré comme une espèce très côtière, elle peut représenter jusqu'à 12 pour cent des prises des sennes de plage (Fréon et al., 1978), qui s'éloignerait des côtes pendant la saison froide. Les pêches de thazard sont fréquentes en Mauritanie mais cette espèce n'entre pas de façon spécifique dans les statistiques de ce pays; on le capture indifféremment à la senne, à la ligne ou au filet droit dans les eaux côtières aussi bien que sur le plateau continental et à ses accores.

L'auxide. Cette espèce est présente dans tout l'Atlantique; on en pêche de 800 à 1 200 t/an au Maroc (ICCAT, 1984) et des captures seraient aussi faites, en même temps que les thonines, par les grands senneurs océaniques espagnols et soviétiques opérant sur la côte Ouest-africaine. Des ressources existent très probablement en Mauritanie; l'auxide est souvent capturée à la canne mais peut l'être aussi à la ligne de traîne ou à la ligne à main ainsi qu'au filet maillant ou à la senne (Collette et Nauen, 1983).

Tableau 5 Tableau récapitulatif des prises et des potentiels de capture des thonidés majeurs et des petits thonidés en Mauritanie, et leur saison de pêche
EspècesSaison de pêchePrises actuelles (tonnes)1Potentiel estimé (tonnes2
Albacorejuillet-octobre1 500–6 5003 000–8 000
Listaojuin-novembre1 000–5 000> 5 000
Petit patudomai-décembre1 500–2 0001 500–2 000
Gros patudonovembre-mars400–600400–600
Total thonidés majeurs5 000–10 00010 000–14 000
Palomettejanvier-décembre50–500++
Pélamidejuillet-janvier-++
Thoninejanvier-décembre50–90++++
Thazardjuin-novembre-+++
Auxide--+
Total petits thonidés<1 000>10 000

1" Estimation des prises minimales et maximales effectuées dans la zone mauritanienne au coursdes années 1979–83

2Pour les petits thonidés, le potentiel par espèce n'est pas connu mais estimé par ordred'importance, suivant le nombre de croix, à partir des prises faites sur la côte Nord du Sénégalet au Maroc

9. PRISES POTENTIELLES EN PETITS THONIDES

Les prises potentielles de petits thonidés sont d'autant plus difficiles à estimer que l'on ne dispose pas de statistiques précises pour les espèces classées dans cette catégorie.

Sur la côte mauritanienne, les thonines, bonites à dos rayé et les thazards présentent cependant sans doute, un potentiel de pêche important. Les captures de petits thonidés ont atteint près de 7 500 t au Sénégal en 1983 pour une façade maritime d'environ 500 km, soit une production moyenne de 15 t/km de côte sans que la totalité du potentiel paraisse exploité. Au Ghana, pays également enrichi par un upwelling côtier, cette productivité est voisine de 13 t/km. En Mauritanie, la production moyenne de petits thonidés au cours des années 1981–83 a été, semble-t-il, proche de 300 t/an pour une façade maritime de 700 km, soit environ 0.4 t/km (Wise, 1985). L'enrichissement de la côte par l'upwelling côtier laisse supposer, pour la Mauritanie, une productivité au moins égale à celles des côtes sénégalaises voisines.

Une telle productivité de 15 t/km conduirait à un potentiel d'au moins 10 000 t/an. Ce potentiel peut être considéré comme une “hypothèse basse” doît être considéré avec prudence. En effet, de nombreux facteurs peuvent limiter sérieusement la pleine exploitation d'un potentiel. Comme nous l'avons vu pour le cas de l'albacore ou du patudo, le premier facteur est lié à la baisse des rendements qui apparaît dans la plupart des stocks dès que l'on accroît de façon significative l'effort de pêche, ce qui peut limiter la viabilité économique de la pêcherie que l'on développe. Les autres facteurs peuvent être liés à des difficultés techniques résultant par exemple de conditions météorologiques défavorables pendant certaines saisons, ou a des variabilités locales ou saisonnières de la capturabilité des espèces.

Enfin, l'existence d'un potentiel de pêche sur une espèce donnée ne signifie pas nécessairement que l'on puisse développer une pêcherie spécifique pour cette espèce. Dans le cas, par exemple, de la palomette ou du thazard, les poissons ne sont jamais en bancs suffisamment denses; ces espèces ne peuvent donc souvent être capturées que de façon accessoire par des pêcheries artisanales recherchant d'autres espèces cibles.

10. CONCLUSIONS

Les prises et les potentiels de capture des thonidés majeurs et des petits thonidés et l'estimation des saisons de pêche principales pour chaque espèce sont récapitulés dans le Tableau 5. Le potentiel de pêche des thonidés majeurs proche de 10 000–14 000 t, est suivant les années presque totalement utilisé par les pêcheries actuelles à la canne et à la senne, sauf pour le listao dont les captures pourraient probablement être très sensiblement accurues.

Le potentiel des petits thonidés et espèces voisines est sans doute proche de 10 000 t/an. Le niveau exact des captures est cependant très mal connu puisque les prises accessoires des chalutiers industriels ne sont pas répertoriées. Comme au Sénégal, c'est sans doute la thonine qui a le potentiel le plus important puis le thazard, la pélamide et la palomette.

Un effort doit être fait pour évaluer les ressources de petits thonidés et leur saisonalité; certaines espèces, telles les pélamides et les thonines sont en effet communes pour leur capacité d'effectuer des migrations importantes (Rey et Cort, 1980).

Les grandes flottilles industrielles qui opèrent en Mauritanie capturent très probablement, mais de façon accessoire, certaines de ces espèces. Une étude spécifique des débarquements et des techniques de pêche utilisées à présent serait nécessaire avant d'envisager un développement de l'exploitation des petits thonidés et des thazards par de petites unités artisanales qui pourraient opérer avec des lignes, des sennes ou des filets maillants.

11. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXE H

Captures, efforts et PUE en Sparidés des chalutiers conqéateurs
et qlaciers en Mauritanie, 1981–84

par

A. Ba1

1 Océanographe biologiste du CNROP, B.P. 22, Nouadhibou, Rép. Islam, de Mauritanie

Fig. 1

Figure 1 Evolution des PUE mensuelles de Sparidae des chalutiers glaciers et congélateurs en Mauritanie (1981–1984)

Tableau 1 Sparidés - Captures, PUE et efforts des Congélateurs en 1981
MoisPrises partielles (t)Prises Sparidés (t)% SparidésPUE totales (t/j)PUE Sparidés (t/j)Effort correspondant (jours)Captures totales estiméesEffort total (jours)
Globales (t)Sparidés (t)
Janvier90113,01,410,70,15841 95927183
Février1 43367,34,78,00,371793 115148389
Mars1 955281,214,46,20,803154 250612625
Avril2 108515,724,56,01,463514 6841 146780
Mai2 436736,330,25,61,604355 1831 565925
Juin2 9761 200,040,35,02,005966 2002 4981 240
Juillet4 3731 079,824,711,02,703978 9242 203811
Août2 351644,427,44,81,304894 7021 288979
Septembre2 754244,58,913,01,502115 508490423
Octobre5 194619,311,96,10,7085110 6001 2611 737
Novembre3 705531,614,34,20,608827 1251 0211 696
Décembre2 141447,020,94,00,805354 117858,91 029

Tableau 2 Sparidés - Captures, PUE et efforts des Congélateurs en 1982
MoisPrises partielles (t)Prises Sparidés (t)% SparidésPUE totales (t/j)PUE Sparidés (t/j)Effort correspondant (jours)Captures totales estiméesEffort total (jours)
Globales (t)Sparidés (t)
Janvier2 703559,520,63,20,668445 0051 0311 564
Février2 660588,322,14,30,956185 0191 1091 167
Mars2 074408,419,62,00,391 0373 7037251 851
Avril3 514292,58,31,80,141 9525 245434,92 913
Mai2 257445,810,82,90,577783 3683621 161
Juin2 943397,113,42,70,361 0905 0746791 879
Juillet4 017997,724,84,51,108927 0471 7531 566
Août1 640223,813,64,60,623562 779376604
Septembre2 138156,77,34,00,295343 751273937
Octobre1 183130,010,02,60,284542 8842881 109
Novembre1 925191,09,93,80,375063 156311830
Décembre925199,221,02,40,513851 622340675

Tableau 3 Sparidés - Captures, PUE et efforts des Congélateurs en 1983
MoisPrises partielles (t)Prises Sparidés (t)% SparidésPUE totales (t/j)PUE Sparidés (t/j)Effort correspondant (jours)Captures totales estiméesEffort total (jours)
Globales (t)Sparidés (t)
Janvier66944,96,23,800,251751 16772,5307
Février1 01056,05,53,710,202721 80099,0485
Mars1 16753,84,64,960,222352 08195,6419
Avril1 76341,83,22,670,066602 34274,8877
Mai2 294171,27,43,100,237392 968219,0957
Juin3 721354,09,53,210,301 1574 7924551 492
Juillet89113,11,42,590,033441 93227,02745
Août2 06352,92,53,150,086533 29082,21 044
Septembre2 6191204,53,180,1458233,91097,71 229
Octobre3 103274,38,83,130,299893 815335,71 218
Novembre2 392320,913,42,670,358953 089412,01 156
Décembre3 08865121,082,550,531 2073 884814,01 553

Tableau 4 Sparidé - Captures, PUE et efforts des Glaciers en 19821
MoisPrises totales (t)Prises de SparidésPUE totales (t/jour)Effort total (jours)PUE Sparidés (t/jour)
(t)(% du total)
Janvier541127,0023,01,0125340,237
Février430162,9037,02,6001650,987
Mars586321,6054,82,6002251,429
Avril849261,6030,02,4003530,741
Mai755263,6034,02,4003140,839
Juin1 321250,0518,05,0002640,947
Juillet17327,0015,01,4001230,219
Août57044,107,02,0002850,154
Septembre24011,704,00,8003000,031
Octobre49693,7018,00,8006200,151
Novembre24745,7018,00,8003080,148
Décembre25556,8022,01,0002550,222

1Ces données concernent la totalité des débarquements des glaciers


Tableau 5 Sparidés - Captures, PUE et efforts des glaciers en 1983
MoisPrises totales (t)Prises de SparidésEffort total (jours)PUE Sparidés (t/jour)
(t)(% du total)
Janvier30473,424,01470,490
Février40167,917,01360,499
Mars22632,014,01660,192
Avril44828,96,52100,137
Mai47568,614,52130,322
Juin1 09560,25,7930,647
Juillet42532,27,6540,596
Août62927,44,5970,282
Septembre48430,96,52070,149
Octobre39830,07,51690,177
Novembre64868,210,53050,223
Décembre30030,010,01320,227

Tableau 6 Sparidés - Captures, PUE et effots des glaciers en 1984
MoisPrises de Sparidés (t)Effort (jours)PUE Sparidés (t/j)
Janvier32,51870,17
Février43,42840,15
Mars41,53010,13
Avril18,53360,05
Mai199,24130,48
Juin123,23680,33
Juillet33,13060,10
Août61,63700,16
Septembre166,44310,38
Octobre105,23970,26
Novembre136,13820,35
Décembre178,23610,49

ANNEXE I

Statistiques de la pêche pélagique en Mauritanie

Compilée par Mohamed M'Bareck Ould Soueilem1

I. DOCUMENTS UTILISES

Pour la préparation des tableaux suivants, nous nous sommes basés principalement sur les statistiques du CNROP.

  1. Volume 11, fascicule 1 du bulletin du CNROP, 1983

  2. Volumes 10, 11, 12 fascicule 2 du bulletin du CNROP 1982, 1983, 1984

  3. I. Staicu et C. Maxim - Rapport de pêche et recherches de la République socialiste de Roumanie dans la zone du COPACE, pendant la période de 1965 à 1983. Groupe de travail de l'évaluation des ressources, Septième session, Santa-Cruz de Ténérife, Espagne, 7–15 Mai 1984

  4. Rapport du groupe de travail ad hoc sur les chinchards et les maquereaux de la zone Nord du COPACE/PACE séries 83/27

II. PRESENTATION DES TABLEAUX

Tableau 1. Captures totales dans la zone économique mauritanienne de 1969 à 1984 (documents 1, 2 et 4)

Dans ce tableau nous présentons:

Remarques:

Tableaux 2, 3 et 4: Captures totales par groupes d'espèces (chinchards, sardinelles et maquereaux), et par type de pêche, ventillées par mois de 1981 à 1984.

Remarque:

Pour ces tableaux il n'a pas été tenu compte des captures de la pêche artisanale qui sont négligeables.

Tableau 5: Captures, efforts et PUE de la pêche pélagique, ventillés par mois de 1981 à 1984.

Tableaux 6, 7 et 8: Captures, efforts et PUE par groupes d'espèces (chinchards, sardinelles et maquereaux) capturées par la pêche pélagique, ventillés par mois de 1981 à 1984.

1 Océanographe biologiste du CNROP, B.P. 22, Nouadhibou, Rép. Islam de Mauritanie

III. METHODE DE TRAVAIL

Les données disponibles ont fait l'objet d'un traitement préalable. La procédure utilisée est la suivante:

1. STATISTIQUES 1981

Les données utilisées ont été tirées du bulletin du CNROP 10(2), 1982.

Captures

Les captures totales ont été utilisées comme elles se présentaient dans le bulletin. Les captures estimées par groupe d'espèces ont été calculées uniquement pour la pêche pélagique, de la manière suivante:

Effort

Pour 1981 l'effort a été calculé pour les chalutiers pélagiques et les senneurs à partir de la formule:

Cet effort ainsi obtenu, a été transformé en jours de pêche de la manière suivante::

Ainsi l'effort mensuel total est obtenu par la somme:

effort senneurs (standardisé) + effort chalutiers

PUE

Les PUE présentées dans le tableau sont calculées en divisant la capture totale par l'effort.

2. STATISTIQUES 1982

L'effort et les captures ont été calculées en de la même façon que pour 1981.

3. STATISTIQUES 1982

Captures

Le calcul des captures estimées par groupe d'espèce a été réalisé en utilisant le tableau I du bulletin N° 12 fasc. 2, du CNROP, ainsi que les captures estimées par mois et le listing des pourcentages de présence dans les captures des groupes espèces par mois.

Effort

L'effort pour l'année 1983 a été présenté par mois et par catégorie de bateau en jours de pêche (Tableau I bull.12)

PUE

Pour obtenir un effort global nous avons standardisé par rapport à la catégorie 2 les efforts de la première et troisième catégorie, comme suit:

cet effort mensuel global étant exprimé en unités de la catégorie 2.

Tableau 1. Captures totales (en tonnes) dans la ZEE mauritanienne (données CNROP de 1969 à 1983)
 196919701971197219731974197519761977197819791980198119821983
Capture totale284571424 715438 871362 200431 942493 879479 259578 118579 960298 126242 349553 842401 483301 249524 077
Total pélagique P&eacute;che industrielle126 336259 125270 595214 348265 592313 244315 219395 800399 879170 698134 629473 019255 714236 295461 6281
Chinchards Pêche indusrielle57 20684 052111 89683 980118 672112 36582 338116 872115 29765 69353 612236 178121 270138 953168 848
Scombridae Pêche industrille43 44954 40248 6745 3072 9962 2564 4391 3673 0127 35020 93813 48111 33510 05718 058
Clupeidae Pêche industrielle31 643115 230104 41087 102117 126169 451204 261244 286250 13180 34156 917121 660115 97930 94381 719
% Divers pélagique5%2%2%1,7%9,3%9,3%7,7%8,4%31%10,1%2,3%21,5%29,4%23,9%41,6%

1En reprenant le sting de données, nous avons reajusté ce chiffre par rapport à bulletin du CNROP qui donnait 471 179 t.


Tableau 2. Captures totales (en tonnes) de Chinchards par type de pêche, ventillées par mois de 1981 à 1983
AnnéeType de pêcheMOISTOTAL
123456789101112tonnes
1981 Chalut pė lacique6 0783 2455 2637 25410 82117 39311 6844 4574 6048 0148 59818 007105 418
Chalut fond0,00,01617393041 128191 2721 6619593475 762
et Sennes-1 3119583 589-5252832 2961 128---10 090
Total6 0784 5566 23710 86010 86018 22213 0956 7727 0049 6759 55718 354121 270
1982 Chlut pélacique10 6107 9835 4966 67510 22418 57410 0426 58210 04714 25117 95418 818137 256
Chalut fond245311116150801526975993328241 697
Total10 8558 2945 6126 82510 30418 58910 3116 58910 10614 34418 28218 842138 953
1983 Chalut pélacique16 36320 50914 00811 7413 07915 99512 79511 14013 96110 93312 39415 846168 772
Chalut fond----1412244472976
Total16 36320 50914 00811 74913 09316 00712 79711 14413 96510 93712 40115 875168 848

Tableau 3. Captures totales (en tonnes) de Clupeidae par type de pêche, ventillées par mois de 1981 à 1983
AnnéeType de pêcheMOISTOTAL
123456789101112tonnes
1981Chalut pélagique81179173871 1822 1533 9733 3751 56851414313 266
Sennes12 99910 48714 59110 459-6 20422 14113 98111 033---101 895
Demérsal-----56185105339516814818
Total13 00710 49814 67010 632877 44224 47918 05914 7471 619582157115 979
1982Chalut pélagique3482305711 3827403 5175 9396 1925 9172 3801 5072 10530 828
Sennes-------------
Démersal7--------2385-115
Total3552305711 3827403 5175 9396 1925 9172 4101 5922 10530 943
1983Chalut pélagique6 2993 3985 8254 0143 27012 35014 15918 5695 8974 8891 5701 47981 719
Chalut de fond     152     17
Total6 2993 3985 8254 0143 27012 36514 16118 5695 8974 8891 5701 47981 736

Tableau 4. Captures totales (en tonnes) de maquereaux par type de pêche, ventillées par mois de 1981 à 1983
AnnéeType de pêcheMOIS TOTAL
123456789101112tonnes
1981Chalut pélagique1 1541351381502737648501 9091 4983064977978 471
Chalut Fond--51321619131184187185261 596
Sennes-41-326-901------1 268
Total1 1541761424892941 7261 7631 9101 68249468282311 335
1982Chalut pélagique1 065403466478988994806218418341 5421 6529 928
Chalut Fond12-5151111--183-129
Total1 066405466529139104916218418351 6251 65210 057
1983Chalut pélagique8701 0972 3853 2432 0643 1331 4701 11876844367379418 058
Chalut Fond ----------- 
Total8701 0972 3853 2432 0643 1331 4701 11876844367379418 058

Tableau 5. Captures, effort et PUE de la pêche pélagique, ventillées par mois de 1981 à 1983
  MOIS
  123456789101112Total
1981Capt.(t)21 00315 97921 53222 66894628 10338 00728 57523 38911 89511 33921 278255 714
Effort (jours)537488947963544475466626903663563896 785
PUE (t/j)39,121,421,424,533,862,969,643,233,932,531,954,737,68
1982Capt. (t)14 16810 5258 77911 38514 11427 34319 65919 89624 95524 29930 25830 914236 295
Effort (jours)8317697534827928527558038471 0351 1881 21110 318
PUE(t/j)17,013,711,723,617,832,126,024,829,523,525,525,522,90
1983Capt.35 57736 39033 98437 10434 24253 000150 000148 77539 71933 37727 20132 259461 6281
Effort (jours)1 4401 3741 3731 8831 2401 42811 29211 3181 2331 4571 40278516 225
PUE (t/j)24,726,524,819,727,637,1138,7137,032,222,919,441,128,5

1 Pour les mois 6 et 7 des anomalies ont été constatées dans le rapport PUE Catèg. 3/PUE Catèg 2. Après un retour aulisting des données une approximation a été faite pour obtenir ces valeurs.


Tableau 6. Captures, effort et PUE du Chinchard, ventillés par mois de 1981 à 1983 (pêche pélagique)
  MOIS
  123456789101112Total
1981Capt. (t)6 0784 5566 22110 84310 82117 91811 9676 7535 7328 0148 59818 007115 508
Effort (jours)5377488947963544475466626903663563896 785
PUE (t/j)11,36,17,013,630,640,121,910,28,321,924,246,317,0
1982 Capt. (t)10 6107 9835 4966 67510 22418 57410 0426 58210 04714 25117 95418 818137 256
Effort (jours)8317697534827928527558038471 0351 1881 21110 318
PUE (t/j)18 810,47,313,812,921,813,38,211,913,815,115,513,3
1983Capt. (t)16 36320 50914 00811 74913 07915 99512 79511 14013 96110 93312 39415 846168 772
Effort (jours)1 4401 3741 3731 8831 2401 4281 2921 3181 2331 4571 40278516 225
PUE (t/j) 11,414,9 10,26,210,511,29,98,511,37,58,820,210,4

Tableau 7. Captures, Effort et PUE des Clupeidae ventillées par mois de 1981 à 1983 (pêche pélagique)
  MOISTOTAL
  123456789101112
1981Capture totale (t)13 00710 49814 67010 632877 38624 29417 95414 4081 568514143115 161
Effort (jours)5377488947963544475466626903663563896 785
PUE (t/j)24,214,016,413,40,216,544,527,120,94,31,40,417,0
1982Capture totale (t)3482305711 3827403 5175 9396 1925 9172 3801 5072 10530 828
Effort (jours)8317697534827928527558038471 0351 1881 21110 318
PUE (T.M.)0,40,30,82,90,94,17,97,77,02,31,31,73,0
1983Capture totale (t)6 2993 3985 8254 0143 27012 35014 15918 5695 8974 88915701 47981 719
Effort (jours)1 4401 3741 3731 8831 2401 4281 2921 3181 2331 4571 40278516 225
PUE (t/j)4,42,54,22,12,68,611,014,14,83,41,11,95,0

Tableau 8. Captures, effort et PUE du Maquereau, ventillés par mois de 1981 à 1983 (pêche pélagique)
  MOISTOTAL
  123456789101112
1981Capt. (t)1 1541761384762731 6658501 9091 4983074977979 733
Effort (jours)5377488947963544475466626903663563896 785
PUE (t/j)2,10,20,20,60,83,71,62,92,20,81,42,01,4
1982Capt. (t)1 065403466478988994806218418341 5421 6529 928
Effort (jours)8317697534827928527558038471 0351 1881 21110 318
PUE (t/j)1,30,50,11,31,11,10,60,81,00,81,31,41,0
1983Capt. (t)8701 09732 3853 2432 0643 1331 4701 11876844367379418 058
Effort (jours)1 4401 3741 3731 8831 2401 4281 2921 3181 2331 4571 40278516 225
PUE (t/j)0,60,81,71,71,72,21,10,80,60,30,51,01,1

ANNEXE J

Evolution des PUE mensuelles de quelques flottilles de chalutiers
pélagiques opérant dans la ZEE Mauritanienne
1981–1984

par

E. Josse1

Les résultats présentés, sous forme de figures, dans cette annexe, concernent l'évolution des rendements des principales flottilles de chalutiers pélagiques ayant opérées dans la ZEE mauritanienne de 1981 à 1984.

Les données utilisées ont été fournies au CNROP par les contrôleurs embarqués sur les différents bateaux. Seuls les résultats des flottilles suivantes ont été analysés:

Les prises par unité d'effort sont exprimées en tonnes par jour de pêche. Les différentes figures montrent l'évolution des PUE totales, des PUE des chinchards et des PUE des sardinelles.

BIBLIOGRAPHIE

Josse, E. et G. Domalain, 1983 Captures et PUE des flottilles pélagiques dans la ZEE mauritanienne en 1981 et 1982. Arch. No. 8. Centr.Nat.Rech.Océanogr.et Pêches. Nouadhibou, Rép. Islam, Mauritanie

1 Océanographe biologiste, Antenne ORSTOM, Centre IFREMER, B.P. 537, 29275 Brest, France

Fig. 1

Figure 1 Evolution mensuelle des P.U.E. (en tonnes/jour de pêche) de la flottille de chalutiers fournisseurs de la RDA en Mauritanie

Fig. 2

Figure 2 Evolution mensuelle des P.U.E. (en tonnes/jour de pêche) de la flottille de “super-Atlantik” de la RDA en Mauritanie

Fig. 3

Figure 3 Evolution mensuelle des P.U.E. (en tonnes/jour de Pêche) de la flottille de “super-Atlantik” de la RSS Roumanie en Mauritanie

Fig 4

Figure 4 Evolution mensuelle des P.U.E. (en tonnes/jour de Pêche) de la flottille de chalutiers type “Atlantik” de L'URSS en Mauritanie

Fig 5

Figure 5 Evolution mensuelle des P.U.E. (en tonnes/jour de Pêche) de la flottille de “super-Atlantik” de L'URSS en Mauritanie


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