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11. LA PALANGRE POUR CARANGIDÉS ET THONIDÉS, MONTAGE ET UTILISATION

Un bateau d'une quinzaine de mètres conviendra au travail de ce type de palangre qui relève toutefois, de par ses caractéristiques, du domaine artisanal.

La palangre (figure 55) aura une longueur de 6 500 m pour 120 hameçons, plus 50 m aux deux extrémités. Elle sera constituée de 20 éléments de 325 m (5 × 45 m + 2 × 50 m) munis chacun de 6 hameçons avec un orin intermédiaire portant un flotteur entre chaque élément.

Il est bien entendu que la conception d'une palangre pour gros carangidés et thonidés de taille moyenne dépendra des conditions de pêche de la région ainsi que de la nature et des réactions des concentrations de poissons. La profondeur à laquelle vont se trouver les hameçons dépend de la distance entre deux flotteurs intermédiaires. La ligne décrite (avec 325 m entre chaque flotteur) conviendrait pour pêcher entre 30 et 50 m de profondeur.

Les hameçons sont montés sur des avançons en nylon monofilament de 2,2 mm de diamètre et de 2,20 m de long prolongés de 12 m de ligne secondaire en cordage de polyéthylène de 5 mm de diamètre. La jonction de ce bas de ligne sur la ligne-mère d'une part, et entre les deux éléments constituant cette ligne-mère d'autre part, est faite par un bout intermédiaire de tresse en nylon de 6 mm de diamètre et de 30 cm de long.

La palangre sera calée au lever du jour et relevée quelques heures plus tard, cela afin d'éviter les dégâts que peuvent causer les prédateurs comme les requins, moins actifs à ce moment de la journée

De petits poissons pélagiques, tel le maquereau, si possible congelés (le poisson encore un peu dur tient mieux sur l'hameçon) et en excellent état constituent l'appât convenant à ce genre de pêche.

La ligne-mère en polyamide monofilament sera stockée d'un seul tenant sur un tambour. Les lignes secondaires, prolongées par les avançons, seront enroulées sur une autre bobine, l'une à la suite de l'autre (agrafe de la ligne secondaire accrochée à l'hameçon de l'avançon précédent).

Comme il est indiqué à la figure 55, deux possibilités peuvent convenir à la fixation de la ligne secondaire à la ligne-mère: soit par une agrafe, soit par un noeud d'écoute largable. Considérons ici le cas de l'agrafe.

Pour la réalisation de cette palangre, le matériel suivant sera nécessaire:

Figure 55

Figure 55. Palangre pélagique pour thonidés et carangidés.


Pour chaque élément (c'est-à-dire un tronçon de 325 m entre deux orins intermédiaires), mettre un morceau de 50 m puis, avec des liaisons entre chaque, cinq morceaux de 45 m et terminer par un autre morceau de 50 m. Le tout sera enroulé sur le tambour, élément après élément, avec jonction entre chacun d'eux.

Pour les lignes secondaires, les agrafes et les émerillons seront reliés au cordage en polyéthylène à l'aide d'un oeil épissé. L'avançon en monofilament sera fixé à l'émerillon ainsi qu'à l'hameçon par un noeud (figures 18, 19 et 20). Au filage, après la mise à l'eau de la bouée à pavillon de la première extrémité, les éléments se succéderont un par un: d'abord 50 m de ligne-mère, puis un premier flotteur intermédiaire, puis les premiers hameçons, etc. La fixation des bas de ligne (lignes secondaires et avançons) ainsi que l'appâtage des hameçons se feront au fur et à mesure du filage. Tous les sept intervalles on ajoutera un flotteur et un orin intermédiaire avec, à la partie inférieure de ce dernier, un poids de 1 kg de façon à maintenir la palangre à la profondeur voulue.

Lors de la mise à l'eau, il faut faire attention à la tension exercée sur la ligne-mère et aux à-coups qui peuvent occasionner quelques incidents. L'écartement en surface de deux flotteurs intermédiaires peut faire varier la profondeur de pêche (plus la palangre est tendue au cours du filage, plus le tronçon de ligne entre deux flotteurs sera à l'horizontale et moins la palangre pêchera profond).

En règle générale, la position de la palangre devra être approximativement perpendiculaire au courant afin de limiter la dérive. Au virage, la ligne-mère sera enroulée sous tension sur le tambour. L'embarquement des prises se fera avec attention (figures 84 et 86a).


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