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12. PLANNIFICATION DE LA CONSTRUCTION

12.1 Généralités.

La plannification d'une construction pose les questions suivantes :

Les trois premiers points concernent le marché du bateau. Au départ, la décision de construire des bateaux en PRVT dans un pays en voie de développement sera prise au niveau gouvernemental, suite à une demande de diversification des sources de bateau traditionnel.

A ce stade, on demande habituellement une aide extérieure pour guider les fonctionnaires chargés de mettre en oeuvre le programme. Quel type de bateau? Ce sera une des premières questions posées. La réponse, dans le cas présent, sera une version en PRVT du bateau local traditionnel de pêche côtière. Un ensemble d'informations en provenance des services nationaux de développement de la pêche et d'autres services du Ministère des Pêches indiquera les types de bateaux existants et leur nombre, combien de personnes sont employées dans cette activité, quel est le pourcentage des prises nationales dans ce secteur et quelle est la source des bateaux traditionnels neufs ainsi que des engins de pêche et des moteurs. Avec ces informations, on peut se faire une idée du nouveau bateau, du nombre d'unités à construire par an, du prix que les acheteurs seraient prêts à payer, du schéma des crédits à mettre en place car les bateaux en PRVT seront vraisemblablement plus chers que les barques traditionnelles. Suivant l'accord sur le type et le nombre de bateaux à construire, on prendra la décision de produire le bateau.

Il est rare que le gouvernement d'un pays en voie de développement dispose de devises étrangères suffisantes pour se risquer dans la construction commerciale de bateaux et des demandes de financement sont généralement faites aux Organisations d'Assistances. Pour traiter cette requête, on demande une étude technico-économique pour soutenir la proposition. Il est normal pour l'organisme de financement d'envoyer sa propre équipe d'experts pour confirmation avant de mettre les fonds à disposition. En supposant que seuls des changements mineurs soient nécessaires et que le financement soit assuré, le gouvernement bénéficiaire et l'agence d'exécution peuvent mettre en oeuvre le programme. En cas de marché dans le secteur privé, l'étape d'aide préliminaire de l'Etat est supprimée. Dans ce cas, l'implication dans les bateaux en PRVT peut commencer par les réparations, l'importation de bateaux complets ou un accord joint-venture/licences.

L'étude de marché, une bonne connaissance des réglements d'importation et la coordination avec le département des Pêches local sont importants dans ce cas.

Tableau 10
Diagramme d'étude et de production

12.2 Choix des modèles, matériaux et équipements

A cause des longs temps morts, la recherche des modèles et de l'équipment doit commencer en même temps que la construction ou la conversion du site. On doit demander à un expert qualifié de fournir un jeu de plans pour le nouveau bateau après une visite dans la région pour une mise au courant et des conversations directes.

Il se passe normalement plusieurs mois avant que les plans ne soient présentés par l'architecte naval aux personnes qui vont avoir à les utiliser. On devra décider auparavant si on construit les outillages (mères et moules) localement ou si on fait tout préparer à l'étranger par un chantier expérimenté, y compris un exemplaire terminé dubateau final. La décision sera influencée par la taille du bateau à construire et la compétence de la main d'oeuvre locale qui devrait les construire dans le Dans des entreprises entièrement nouvelles, il est recommandéde commencer par des petits bateaux ouverts et d'acquérir de l'expérience avant de s'attaquer à des navires plus complexes.

Si tous les outillages doivent être importés, le contractant qui recoit la commande doit s'attendre à former le contremaitre et le directeur qui dirigera en fait le nouveau chantier. Si on décide de construire tout l'outillage localement, ceci devra être fait sous les directives d'un expert et toute l'opération considérée comme un exercice de formation. Il est peu vraisemblable qu'une production rentable soit réalisée pendant la période de démarrage qui peut demander des subventions avant que le chantier devienne financièrement autonome. Il faut souligner qu'il est vital pour la crédibilité du chantier que le premier modèle construit soit une réussite. Si une communauté de pêcheurs très conservatrice et traditionnelle s'oppose aux premiers produits du chantier, elle peut créer un blocage irréversible. Pour cette raison, le choix vraisemblable du premier modèle sera pour un bateau en PRVT ressemblant le plus possible au bateau traditionnel le plus répandu dans la région.

Il est tentant d'apporter des innovations techniques qui inévitablement rendront le bateau plus complexe que l'original mais on doit résister à cette tentation jusqu'au moment où le chantier aura fait ses preuves et acquis une bonne réputation. Une fois qu'un modèle de base sera mis sur le marché et sera bien accepté, on pourra alors l'utiliser comme un élément fondamental sur lequel le chantier pourra développer un choix plus large de bateaux.

12.3 Problèmes des devises étranqères

Il est clair qu'un pays en voie de développement a besoin de beaucoup de choses en provenance de l'étranger durant les premières étapes d'un chantier naval. Les besoins d'importation continueront avec chaque bateau mis en chantier, en ce qui concerne les résines, renforts, moteur et équipements, tous provenant de l'étranger. Le chantier doit donc avoir accès aux devises étrangères, ce qui entrainera des discussions préalables avec la Banque Nationale pour expliquer ces besoins continus et à long terme. Sans l'accord de la Banque pour accorder cette facilité, le chantier sera déjà en difficulté avant de commencer à fonctionner.

Entre le chantier et l'acheteur du bateau le marché est conclu en monnaie locale. Tout accord passé peut être grandement affecté par les fluctuations des devises pendant la longue période entre la commande et la livraison et on ne doit pas sous estimer ce problème.

Il est aussi normal que les bateaux en PRVT coûtent plus cher que leurs équivalents en bois, ce qui demande de nombreuses explications aux acheteurs potentiels qui réalisent mal la récupération de la différence de prix sur la durée de vie plus longue d'un bateau en PRVT.

On peut avoir besoin de plans de financement. Les chantiers ne doivent pas s'occuper directement des offres de crédit car ils ne sont pas des banques. Une des solutions est de prendre contact avec la banque locale de développement de l'agriculture pour des prêts aux coopératives de pêcheurs de telle sorte que le chantier soit payé dans les délais prévus.


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