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Politiques nationales ayant une incidence sur les incendies de forêt dans le bassin méditerranéen5

5 version française originale

Daniel Alexandrian
François Esnault6

6 Agence MTDA, Aix-en-Provence, France.
CARACTÉRISTIQUES DES INCENDIES DANS LE BASSIN MÉDITERRANÉEN

Ce document concerne les 23 pays du bassin méditerranéen: Albanie, Algérie, Bosnie, Croatie, Chypre, Egypte, France, Grèce, Iran, Israël, Italie, Jordanie, Liban, Libye, Malte, Maroc, Portugal, Slovénie, Espagne, Syrie, Tunisie, Turquie, ex-Yougoslavie. Ces pays partagent tous le fait de connaître une saison sèche plus ou moins longue: au nord de la Méditerranée, entre 1 et 3 mois secs sur les côtes françaises et italiennes; au sud, plus de 7 mois secs sur les côtes libyennes et égyptiennes [53].

Sources de données statistiques

Les sources de données utilisées sont multiples:

· la base de données commune sur les incendies de forêts pour les pays de l'Union européenne (Espagne, France, Grèce, Italie et Portugal), complétées pour les années les plus éloignées par des publications diverses [43],

· de nombreuses sources pour les autres pays, notamment des publications nationales, des communications faites lors de colloques ou des revues internationales.

Les analyses réalisées dans le passé par plusieurs experts (Le Houerou [30], Goldammer [23], Mol et al. [44]) ont également été utilisées. Enfin, les chiffres rassemblés ont été présentés pour correction à la FAO de Genève.

Quatre principaux problèmes statistiques sont à souligner:

· Certains pays ne disposent pas de statistiques. Plusieurs pays ne disposent pas de système de recueil statistique (Egypte, Libye, Liban, Malte,...). Deux raisons principales à cela: faible étendue de la forêt ou faible importance des incendies.

· Les années récentes sont mal renseignées. Paradoxalement, malgré nos efforts, il a été très difficile de couvrir les années les plus récentes en données sur le nombre et la surface des feux.

· Les longues séries statistiques doivent être interprétées avec prudence. Certaines données sont parfois très anciennes et peuvent remonter à plus d'un siècle (Algérie [25], Chypre [19]). Le contexte forestier a pu évoluer de manière significative; des événements politiques ont pu également affecter le pays et modifier la façon de comptabiliser les feux. En ex-Yougoslavie, par exemple, les statistiques nationales existant avant l'éclatement de la république socialiste ont été remplacées par celles publiées par les nouvelles républiques (Croatie [2], Slovénie [36]), d'où une possible surestimation lorsque ces républiques ont reconstitué leurs statistiques a posteriori. Sur un laps de temps aussi important, les systèmes de recueil de l'information ont pu évoluer (cas de l'Algérie après la guerre d'indépendance).

· Il n'y a pas de définition commune à tous les pays. Il y a presque autant de définitions que de pays. A Chypre [11], seuls sont comptabilisés les incendies éclos dans les forêt domaniales et à moins de 1 km des lisières. En Espagne et au Portugal [15, 43], un incendie de forêt est un feu sans contrôle sur les terrains forestiers atteignant une végétation qui n'était pas destinée à brûler. Cette situation complique les comparaisons entre pays.

Principaux enseignements à tirer

Les incendies représentent la menace naturelle la plus importante qui pèse sur les forêts ou les zones boisées du bassin méditerranéen. Ce fléau détruit beaucoup plus de bois sur pied que toutes les autres calamités naturelles: attaques parasitaires, insectes, tornades, gels,... L'action humaine, directe ou indirecte (coupes abusives, surpâturage,...), est évidemment exclue de la comparaison.

Pour mesurer l'impact global des incendies, il est d'usage d'utiliser le Risque Moyen Annuel (RMA) [30], exprimé en pourcentage de la surface boisée brûlée chaque année. Avec les statistiques nationales rassemblées, la valeur moyenne obtenue pour le bassin méditerranéen est égale à 0,8 (soit une durée de retour du feu de 125 ans). Deux pays ont un RMA supérieur à 2 (soit une durée de retour du feu inférieure à 50 ans): Israël et le Portugal. En se limitant à la seule partie méditerranéenne des pays (difficile à établir avec certitude), le RMA moyen passe à 1,4 (durée de retour du feu 71 ans), avec un maximum de 3,8 pour l'Italie (durée de retour 26 ans).

Au sein de pays comme le Portugal, l'Italie ou la Grèce, des régions sont particulièrement touchées: Sardaigne, Pouilles, Sicile, certaines îles grecques. Dans ces régions, le RMA dépasse 4, soit une durée de retour des feux inférieure à 25 ans. La pression des feux empêche alors toute reconstitution forestière et voue les terrains incendiés à la désertification ou pour le moins la matorralisation [53].

Le nombre annuel moyen d'incendies de forêts dans l'ensemble du bassin méditerranéen est aujourd'hui voisin de 50 000, soit deux fois plus que pendant les années 70. Les séries statistiques ne coïncident pas et il n'est pas possible de mesurer avec certitude l'évolution sur l'ensemble de la région. Dans les pays où les données sont disponibles depuis les années 50 ou 60, on observe un fort accroissement à partir du début des années 70: Espagne (de 1900 à 8000), Italie (de 3400 à 10 500), Grèce (de 700 à 1100), Maroc (de 150 à 200), Turquie (de 600 à 1400). Seule l'ex-Yougoslavie s'écarte du schéma général (de 900 à 800).

La surface annuelle brûlée cumulée dans les pays du bassin méditerranéen peut être estimée à environ 600 000 ha, soit également deux fois plus que pendant les années 70. La tendance observée est cependant beaucoup moins uniforme que pour le nombre de feux. L'aggravation est nette en Grèce (de 12 000 à 39 000 ha), en Italie (de 43 000 à 118 000 ha), au Maroc (de 2000 à 3100 ha), en Espagne (de 50 000 à 208 000 ha) et en ex-Yougoslavie (de 5000 à 13 000 ha). Au Portugal, la même tendance est observable, bien que la série statistique démarre plus tardivement. En Algérie et à Chypre, il n'y a pas d'évolution notable, mais des années présentant des maxima très élevés (1957, 1958 et 1983 en Algérie; 1974 à Chypre). Enfin, il n'y a pas d'évolution en Croatie, en France, en Israël et en Turquie.

Il est important de noter que dans aucun pays on ne peut observer une amélioration de la situation, malgré toutes les mesures prises [30].

A la différence des autres régions du monde qui connaissent un pourcentage important de feux d'origine naturelle (foudre), le bassin méditerranéen est marqué par la prédominance des feux d'origine humaine. Les départs d'origine naturelle ne représentent que quelques pour cents seulement de tous les feux (de 1 à 5 % selon les pays). L'absence de phénomène climatique comme les orages secs en est peut-être la cause.

L'autre caractéristique commune à tout le bassin méditerranéen est le fort taux de feux de cause inconnue. Dans la plupart des pays, ces derniers sont majoritaires: 56 % en moyenne dans les 5 pays de l'Europe du sud; entre 50 et 77 % dans la plupart des autres (Chypre, Israël, Maroc, Tunisie, Turquie). On notera cependant que quelques pays se distinguent par une proportion de feux de cause inconnue relativement basse, entre 25 et 47 % (Croatie [2], Grèce [49], Portugal [18]).

Parmi les causes connues, celles qui sont involontaires (négligences ou accidents) arrivent en tête dans tous les pays, sauf en Turquie où les mises à feu volontaires semblent majoritaires [8].

Les causes accidentelles varient entre pays: il y a celles liées aux installations fixes (lignes électriques, dépôts d'ordures) et celles liées directement à une activité humaine (charbonnières, brûlages mal contrôlés, fumeurs, feux de camps, feux de bergers). La liste est très longue et il est impossible d'en faire une synthèse. Il semblerait cependant que ces feux involontaires soient directement liés aux activités agricoles et forestières: les auteurs d'incendie sont en majorité des habitants permanents (rarement des touristes de passage).

Paradoxalement, la cause fondamentale des incendies de forêt réside dans l'augmentation du niveau de vie des populations. Quelques exemples le montrent:

· L'Europe occidentale a connu une profonde modification sociale et économique qui s'est traduite par un exode des populations des campagnes vers les villes, un ralentissement considérable de la croissance démographique, un abandon des terres agricoles, un désintérêt pour la ressource forestière au profit des autres sources d'énergie. Ce changement a provoqué un accroissement du combustible sur pied, une extension des surfaces boisées, une érosion de la valeur financière des terrains boisés, une déresponsabilisation des populations à l'égard de la forêt. Cette période a été marquée par une aggravation considérable des incendies de forêt [30].

· A l'inverse, dans les pays du Maghreb, le dynamisme démographique s'est maintenu, surtout dans les villages forestiers. La demande en nourriture et en énergie (bois de chauffage) s'est accrue au point de faire reculer la surface forestière. Par ailleurs, l'incendie de forêt est perçu par les villageois comme une menace directe sur leurs conditions de vie. Le nombre d'incendies se maintient à un niveau relativement constant.

POLITIQUES SPéCIFIQUES

Nous avons classiquement rangé ces politiques en quatre catégories:

· la prévention, incluant l'ensemble des mesures destinées à éviter qu'un incendie de forêt ne prenne naissance;

· la préparation à la lutte, regroupant toutes les dispositions destinées à améliorer l'intervention et la sécurité en cas d'incendie;

· la lutte, incluant tous les moyens d'intervention, quels qu'ils soient; et

· la réparation des dégâts, c'est-à-dire les mesures prises après l'incendie pour en limiter les conséquences négatives.

La prévention

La connaissance des causes est le préalable à la mise en œuvre de solutions adaptées. Des moyens importants et une méthodologie originale ont été développés au Portugal. Après une augmentation des départs de feux à la fin des années 80, les autorités portugaises ont constitué des brigades de recherche des incendies composées de gardes forestiers. Leur objet est d'enquêter sur chaque départ de feu pour en identifier la cause. Des méthodes d'investigations scientifiques ont peu à peu été mises au point. En quelques années, le pays est passé de 80 % de feux d'origine inconnue à moins de 20 %. Cette expérience a en outre permis de montrer que la grande majorité des feux était liée à la négligence (43 %), suivie de la malveillance (34 %) [18].

Pratiquement tous les pays du bassin méditerranéen ont adopté des mesures de sensibilisation des populations aux incendies de forêt. La cible est le public adulte situé sur les lieux à risque, résidents ou touristes. Les enfants des écoles sont aussi l'objet de programmes spécifiques [7].

Pour le grand public, les vecteurs utilisés sont les grands moyens d'information actuels: spots TV, affiches, annonces à la radio. En Espagne, on utilise aussi des représentations théâtrales en zones rurales insistant sur les conséquences des feux de forêts. Au cours des années 70, les autorités ont opté pour un animal symbolisant la forêt [42].

Les messages ont évolué au cours du temps. Au départ, les affiches avaient tendance à susciter la peur. Puis, l'accent a été mis sur le risque écologique. Actuellement, des messages diffusés sont plutôt utilitaires (que faire en cas d'incendie?).

Parmi les dispositions juridiques mise en œuvre, deux méritent d'être soulignées:

· Les peines encourues par les auteurs d'incendie. La plupart des pays du bassin méditerranéen se sont dotés d'un arsenal réglementaire à l'encontre des auteurs d'incendie. Les peines pour incendie volontaire sont toujours beaucoup plus sévères que celles pour incendie involontaire. Elles sont très variables, depuis les travaux forcés (Maroc [69], Algérie [25] et Tunisie [10]), ou la réclusion criminelle à perpétuité (France), jusqu'aux peines de prison de quelques mois seulement (Chypre). Dans certains cas (Portugal [26], Israël [54]), les peines ont été renforcées après que le pays ait traversé une vague d'incendies volontaires. L'expérience montre néanmoins que plus les peines encourues par la loi sont lourdes, plus les incendiaires sont difficiles à confondre et plus les tribunaux hésitent à les inculper [22].

· La limitation du droit d'usage des terrains. Nombreux sont les pays qui interdisent l'usage du feu (y compris fumer) dans les forêts et à proximité des lisières durant une période jugée dangereuse. Cette interdiction vise aussi les propriétaires des terres. Cette réglementation est assortie d'amendes parfois assez élevées. D'autres pays (Espagne, Italie, Turquie, Chypre) interdisent la pénétration en forêt tout autant dans un but de prévention que dans un objectif de sécurité civile (éviter que des populations civiles ne soient encerclées par les flammes) [22].

Les incendies dus aux installations (voies de chemin de fer, décharges, lignes électriques) existent dans presque tous les pays à des degrés divers. Contrairement à la malveillance, l'identification des incendies accidentels est généralement aisée. Les mécanismes de mise à feu sont connus et les réponses techniques assez bien maîtrisées. Paradoxalement, leur résorption est assez peu évoquée dans la liste des mesures prises.

La préparation à la lutte

L'estimation du risque météorologique sert à mobiliser à l'avance les forces de secours. De ce point de vue, le modèle américain a souvent été choisi (Israël [65], Syrie [29], Espagne [14]). Les pays ont fait aussi de gros efforts pour se doter de stations météorologiques enregistrant la température, l'hygrométrie, la vitesse et la direction des vents.

La surveillance depuis des tours de guet est une technique très répandue (Syrie [1], Israël [54], Jordanie [58], Turquie [56], Yougoslavie [59], Maroc [69]). Certaines d'entre elles sont assistées par des systèmes infrarouges de détection automatique (Espagne [38]). Ce réseau est complété par des patrouilles sur le terrain d'agents forestiers connaissant bien le terrain (Tunisie [10], Maroc [69], Algérie [25]). Dans de nombreux pays, des avions de tourisme dédiés à la surveillance patrouillent les jours à risque (Croatie, Algérie, France, Espagne) [43].

Cependant, les statistiques révèlent bien souvent que ce sont les habitants eux-mêmes qui donnent l'alerte avant que les vigies ou les patrouilles ne les localisent (France). Mais, lorsque les incendies sont détectés par le réseau de surveillance, l'information transmise est plus précise.

Une fois l'alerte donnée, la lutte contre les incendies de forêts exige une parfaite coordination des moyens de secours assurée par les communications radios. De gros efforts ont été consentis ces dernières années (Turquie, Algérie, Maroc, Tunisie). Plusieurs problèmes se posent:

· les zones à risque sont souvent situées dans un relief escarpé qui empêche la transmission ou la réception des ondes radio. Il faut alors multiplier les relais radio sur les points hauts.

· la réservation d'une fréquence radio auprès des autorités. Dans certains pays, ce domaine est réservé aux militaires.

L'aménagement des forêts contre les incendies est conduit de façon très similaire dans tout le bassin méditerranéen. Il repose sur la création de pistes d'accès aux massifs forestiers, de pare-feu et de points d'eau. Ces travaux sont souvent définis dans le cadre de projets d'aménagements traditionnels (Algérie, Tunisie). Lorsqu'on est parvenu à un réseau jugé suffisant, se pose le problème de l'entretien (la collectivité qui a créé n'est pas la même que celle qui entretient). Ces ouvrages conçus parfois il y a 20 ans, ne sont plus techniquement adaptés aux matériels actuels (gros porteurs d'eau, hélicoptères bombardiers d'eau).

Une bonne connaissance du terrain est nécessaire pour optimiser les interventions. Dans les pays à forte densité d'habitants en forêt, la cartographie ne paraît pas obligatoire (Maghreb). Dans les pays de l'Europe du sud ayant subi un fort exode rural, elle est une absolue nécessité (elle est subventionnée par l'Union européenne [51]). Parfois, l'autorité militaire est propriétaire et utilisateur exclusif des fonds de carte, d'où un accès difficile pour les services forestiers.

Plusieurs pays ont adopté des dispositions au sein de leur loi forestière visant à obliger les propriétaires à débroussailler le long des voies routières ou/et ferroviaires (Israël, Turquie, Italie, Espagne, France) [22]. Le débroussaillement peut être interprété autant comme une mesure de prévention (visant à éviter les départs de feux) que comme une mesure de préparation à la lutte (visant à sécuriser les routes).

En France, la loi oblige les propriétaires de terrain en forêt à débroussailler dans un périmètre de 50 mètres autour de leur habitation (autoprotection). Dans les faits, cette disposition est peu appliquée en raison du coût et des problèmes fonciers.

La lutte

Des données récentes sur ce sujet sont très difficiles à obtenir. Pour les bombardiers d'eau (avions ou hélicoptères), moins nombreux et plus faciles à comptabiliser que les véhicules, on note par exemple des écarts de 1 à 4 en valeur absolue entre deux pays voisins: un peu plus de 30 appareils au Portugal contre 140 en Espagne. En valeur relative, par contre, les 5 pays du sud de l'Union européenne ont tous environ un appareil pour 100 000 ha de forêt méditerranéenne. La coopération internationale est d'ailleurs l'une des préoccupations de l'Union européenne [23, 18].

En matière de stratégie, l'information est encore plus difficile à obtenir. En France, l'objectif est l'attaque des feux naissants en moins de 10 minutes [45]. Cette stratégie est basée sur l'anticipation ("guet armé"): en fonction du niveau de risque prévu, les véhicules d'intervention sont prédisposés au plus près des zones boisées, les avions bombardiers d'eau sont mis en vol avant tout départ de feu. Dans certaines conditions particulièrement défavorables, il a été démontré que l'attaque initiale devait être réalisée dans un laps de temps encore inférieur pour être efficace.

La réparation des dégâts

Tous les arbres ne sont pas forcément détruits par le feu. Certains sont simplement léchés par les flammes. La première mesure d'urgence consiste à évaluer leur chance de survie. De nombreux spécialistes préconisent d'arroser abondamment le pied des arbres qui ont été affaiblis par les flammes immédiatement après l'incendie.

La lutte contre l'érosion est la seconde priorité. La région méditerranéenne se caractérise par des versants à forte pente et des précipitations importantes durant la période automnale. Lorsque la couverture végétale a disparu, il y a un risque d'érosion ou de coulées de boue. La coupe des bois brûlés et leur disposition selon les courbes de niveau ("fascines") permet de retenir la terre et les pierres sur les versants.

La coupe des bois brûlés s'est développée ces dernières années, notamment en Europe du sud, pour différentes raisons:

· des raisons économiques: même si le bois a perdu de sa valeur, il peut toujours être vendu comme bois de chauffage (au Portugal, il existe une économie basée sur la coupe et la commercialisation des bois brûlés) [33],

· des raisons de sécurité: les arbres brûlés situés à proximité des routes et des chemins fréquentés par le public peuvent tomber à l'occasion d'une journée venteuse,

· des raisons écologiques: la coupe de la partie aérienne brûlée est une opération souhaitable pour faciliter les rejets,

· des raisons esthétiques: lorsque le feu atteint des forêts périurbaines, il s'agit d'éliminer les troncs calcinés visibles des zones habitées.

Une fois les travaux d'urgence éventuellement réalisés, se pose la question du devenir des parcelles détruites.

Le reboisement est employé dans certaines conditions:

· il s'agit parfois d'une action prévue par le droit (la constitution turque indique par exemple que les terrains incendiés doivent être reboisés). Il en est de même au Portugal et en Espagne. Toutefois, compte tenu des superficies parcourues et des montants financiers à dégager, cette disposition n'est pas toujours appliquée,

· le reboisement s'impose parfois pour des raisons de stabilité des terrains ou pour lutter contre la progression des zones désertiques [4].

La politique désormais suivie par l'Union européenne est de ne plus reconstituer un territoire à l'identique, mais d'abord de mesurer les chances de survie des plantations que l'on se propose de faire, en évaluant au préalable le risque d'incendie [51].

POLITIQUES SECTORIELLES

Conséquences sur le nombre de feux

L'incendie de forêt est parfois un révélateur de tensions existant sur un espace. En voici quelques exemples, tirés de la littérature.

Le feu comme instrument de guerre. Pendant les conflits et les guerres, le feu est utilisé soit pour chasser des maquisards réfugiés dans les montagnes, soit pour assiéger une ville et jeter sur les routes ses habitants [46, 16]. Les bombardements sont souvent aussi à l'origine de départs de feux. Les guerres du Liban, de Yougoslavie et plus encore la guerre d'indépendance de l'Algérie ont été marquées par une recrudescence des incendies de forêts. En 1993, les mouvements de population sur la frontière entre l'Albanie et la Grèce semblent avoir été accompagnés de départs de feux. Dans plusieurs pays, les mises à feu liées aux conflits font partie sont des causes d'incendies officiellement recensées dans les bases de données nationales.

Le feu comme réponse d'hostilité aux changements politiques. Les experts nationaux turcs, grecs et chypriotes expliquent les variations de leur longues séries statistiques par les événements politiques majeurs, qui, à peu près tous les 4 ans, secouent le pays (élections nationales, sénatoriales) [8, 21].

Le feu comme moyen d'affirmer son droit d'usage. Dans de nombreux pays, le droit d'usage prévaut sur le droit de propriété, notamment dans le sud du bassin méditerranéen (Maroc [69], Tunisie [10], Libye [4]). De tous temps, les villageois ont utilisé les forêts pour faire paître leur bétail, rechercher du bois de chauffage, confectionner du charbon de bois. Lorsque le gouvernement ou une collectivité projette de récupérer ces terres pour les affecter à un usage exclusif (par exemple, le reboisement), des tensions apparaissent (Turquie [5]). Dans un objectif d'apaisement et de prévention, l'Etat peut convenir de signer des contrats d'utilisation des terrains avec les anciens utilisateurs (Libye [4]).

Le feu comme instrument d'appropriation de terrain. En Turquie, en Grèce et à Malte, les terrains forestiers appartiennent presque en totalité à la collectivité (Etat, communes, église). Mais les limites des parcelles ne sont pas toujours clairement établies (en Grèce, le cadastre ne couvre qu'un quart du pays [21]). Des incendies naissent souvent sur le pourtour de la propriété publique. L'objet recherché par l'incendiaire est d'empiéter sur les terrains publics et de s'y installer. Si aucun contrôle n'a lieu, les terrains sont déclarés privés.

Le feu comme moyen de changer la destination des terrains. De nombreux pays se sont dotés d'articles de loi mentionnant que les terrains forestiers incendiés conservaient leur vocation forestière pour une durée plus ou moins longue (généralement 10 ans). L'objectif est d'éviter des feux intentionnels destinés à transformer une parcelle en zone constructible. L'intérêt de cette disposition se mesure au travers de deux expériences:

· en 1983, le parlement grec a adopté une loi visant à légaliser les habitations illégales se situant sur des terrains incendiés [20]. Il s'en est suivi une vague importante de feux d'origine douteuse. La loi a ensuite été abrogée (d'après certaines informations récentes, cette loi aurait été une nouvelle fois votée en 1998).

· toutes les études faites en France et en Espagne (pays protégés par cette disposition) sur le devenir des terrains incendiés montrent qu'il n'existe pas de relation entre les zones consacrées à l'urbanisation et les mises à feu intentionnelles qui ont eu lieu par le passé [60].

Le feu comme moyen de subsistance. Dans les pays de l'Union européenne, l'extinction des feux de forêt repose sur le recours aux pompiers volontaires. Non professionnels, ils reçoivent une indemnité proportionnelle au nombre d'heures passées à lutter contre le feu. Dans certaines zones économiquement défavorisées (Sardaigne, Italie du Sud), des feux mis intentionnellement par les pompiers sont très souvent rapportés.

Le feu comme réponse au système des primes. L'Union européenne accorde une aide financière substantielle aux éleveurs de vaches allaitantes. Pour pouvoir bénéficier de ces aides, trois conditions sont requises: être déclaré comme agriculteur auprès des autorités départementales; disposer de terrains d'exploitation en superficie suffisante; disposer d'un troupeau présentant un état sanitaire correct. La Corse est une île où il existe une tradition de feux pastoraux, allumés dans le but de régénérer les pâturages pour des animaux laissés en totale liberté. Une enquête a démontré que l'octroi de cette prime a stimulé les incendies de forêts, durant plusieurs années. Constatant un détournement généralisé de l'aide communautaire, l'Union européenne a suspendu ses aides [13, 17]. Cette décision semble avoir marqué un coup d'arrêt aux feux en Corse.

Conséquences sur la surface brûlée

L'incendie de forêt est également le révélateur de politiques ayant des répercussions sur la gestion de l'espace.

Le feu face à une forêt qui augmente de surface. Des aides publiques dans le domaine agricole sont mises en œuvre au sein de l'Union européenne, pour réduire les surfaces productives (Portugal, Espagne, France [51]. Tout d'abord pour la mise en jachère volontaire de 10 % de la superficie totale des exploitations. Des primes sont accordées aux exploitants de vignobles pour arracher leur vigne. Des aides sont aussi octroyées aux agriculteurs consentant à reboiser leur terrain (étant donné que les primes sont versées pendant 15 ans, cette mesure est assimilable à un gel définitif des terrains agricoles). Toutes ces mesures concourent à étendre les surfaces combustibles (friches) et à réduire les obstacles à la progression naturelle des feux.

Le feu face à l'urbanisation diffuse. Dans plusieurs pays où la déprise agricole a été importante, les habitations isolées et les villages autrefois situés en pleines zones agricoles se retrouvent cernés par la forêt et directement menacés par le feu. Par ailleurs, après un mouvement de concentration urbaine dans les années 60, les populations s'installent désormais plus volontiers en périphérie dans des maisons individuelles situées en zone boisée. En cas d'incendie, les moyens de lutte se concentrent sur la protection des habitations ce qui dilue d'autant leur efficacité. Le Portugal et l'Espagne dénombrent chaque année des destructions de maisons et parfois des pertes de civils [33]. La France a adopté une loi en 1995 visant à interdire ou réglementer toute nouvelle construction dans les zones à risque. Cette réglementation imposée par l'Etat est ensuite reprise dans les documents d'urbanisme des communes (Plan de Prévention des Risques).

Le feu face à une propriété privée morcelée. En Italie, en Espagne, au Portugal et en France, c'est le régime de la propriété privée qui prévaut [21]. Le cas du Portugal est significatif [51]. Plus de 80 % des terrains forestiers sont détenus par les propriétaires privés ayant moins de 1 ha. De plus, étant donné que de nombreux portugais ont émigré pour des raisons économiques vers d'autres pays voisins, de très nombreuses parcelles sont actuellement sans maître. La situation risque de s'aggraver encore puisque la transmission du patrimoine foncier s'effectue soit par découpage de la propriété du donateur, soit donne lieu à des situations d'indivision. Dans ces conditions, il n'est donc pas possible de promouvoir une amélioration des peuplements forestiers en vue d'une exploitation ultérieure et de gérer un massif forestier en vue de lutter efficacement contre les incendies de forêts.

Le feu face à la fiscalité forestière. La fiscalité constitue un levier très important au service de la gestion forestière. Mais, en Europe du sud, l'imposition pénalise lourdement les propriétaires et ne les incite pas à protéger leur patrimoine. En Espagne, l'impôt sur les successions est indexé sur la valeur vénale au jour de la transmission [51]. L'impôt sur le patrimoine est calculé en ajoutant la valeur vénale présentée chaque année par la forêt. De ce fait, les propriétaires se voient contraints de payer une somme parfois plus importante que la rente forestière. Cela les conduit tout naturellement à exploiter prématurément leur forêt. L'impôt annuel sur le revenu est calculé en divisant le montant de la recette forestière par la rotation des coupes. Ce régime ne tient pas compte des oscillations très importantes des revenus forestiers et oblige les exploitants à payer chaque année un impôt disproportionné par rapport aux recettes. Là encore, les propriétaires sont incités à augmenter la rotation des coupes ou à choisir des essences à courte révolution. Au Portugal, l'impôt sur les successions est très lourd. Il oscille entre 4 et 76 % de la valeur du bien. Les bénéficiaires sont contraints, pour payer les droits de succession, de procéder à un découpage foncier et de vendre une partie du patrimoine. En France, une loi prévoit d'exonérer des frais de succession les trois quarts de la valeur d'une parcelle boisée, dès lors que le propriétaire s'engage à mettre en œuvre durant 30 ans un plan de gestion visée par l'administration. Cette disposition est toutefois inadaptée à la région méditerranéenne et est réservée aux seules propriétés de plus de 25 ha.

CONCLUSION

Avec 50 000 feux et 600 000 ha brûlés en moyenne chaque année (dont 40 000 feux et 500 000 ha dans les pays de l'Union européenne), les incendies de forêt du bassin méditerranéen représentent une part importante de tous les incendies qui se déroulent dans le monde. Plusieurs experts évaluent à un milliard de dollars le coût total des dispositifs de protection et de lutte [30].

Certains aspects caractérisent ces incendies:

· il y a une forte opposition entre les deux rives de la Méditerranée: au nord, la forêt est peu exploitée et peu entretenue (elle s'étend et brûle); au sud, elle est (trop) exploitée (elle régresse parfois et brûle moins),

· certaines régions littorales de l'Europe ont une durée de retour des feux inférieure à 25 ans et présentent un risque important de désertification,

· les feux sont d'origine principalement humaine (plus de 95 %), avec une prédominance des causes involontaires,

· il y a indépendance du phénomène à l'égard d'El Niño, contrairement aux observations récentes conduites dans le sud-est asiatique.

Malgré tous les efforts entrepris, notamment dans les pays de l'Europe du sud, le phénomène est loin d'être stabilisé et paraît même en augmentation significative dans la majorité des 23 pays étudiés. Parmi les facteurs explicatifs, plusieurs hypothèses sont possibles:
· les statistiques forestières sont aujourd'hui mieux tenues qu'il y a 20 ans. Certaines augmentations observées pourraient n'être en fait qu'une amélioration de la qualité des données.

· la progression du manteau forestier, observable dans la plupart des pays du nord de la Méditerranée, augmente les possibilités d'extension des feux et se répercute sur les bilans. D'où le risque de voir se développer de plus grands feux que par le passé (feux récents en Espagne).

· les mesures adoptées jusqu'à présent ont accordé la priorité à la lutte (et à la préparation à la lutte), au détriment de la prévention. Or, les résultats positifs de la lutte se traduisent par une augmentation de la quantité de combustible, donc une augmentation du risque, rendant de plus en plus difficile le contrôle des prochains feux.

· il y a peu d'adaptation des mesures mises en œuvre au contexte de chaque pays. C'est en particulier le cas en matière de préparation à la lutte où des solutions "recettes" sont appliquées ("normes générales" de densité de pistes, sans tenir compte du matériel d'intervention disponible). C'est aussi le cas en matière de prévention, où les campagnes d'information du public visent une cible indifférenciée (quelles que soient les causes d'incendie). On peut remarquer que les mesures de prévention destinées à lutter contre les causes d'incendie ne représentent en général qu'une assez faible part des budgets (13 % des projets financés par la Commission Européenne).

· les politiques affectant les feux de forêts sont nombreuses et leurs conséquences imprévisibles. Guerre, changement politique, droit d'usage, droit de propriété, recherche d'emploi, octroi de primes,... beaucoup d'événements peuvent être à l'origine d'un accroissement du nombre de feux. Déprise agricole, urbanisation, propriété privée morcelée, fiscalité forestière,... il existe également de nombreuses sources d'aggravation de la situation, dont certaines peuvent complètement annihiler tous les efforts entrepris directement pour lutter contre les incendies.

ANNEXE - RÉSUMÉS PAR PAYS

Albanie [30, 35, 44, 52]

¨ Période statistique étudiée: 1980-1995

¨ Nombre moyen annuel de feux: 200

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 300 ha

¨ Tendance: nombre de feux et surface détruite multipliés par 3 en 15 ans

Aucune statistique concernant les causes d'incendie n'a été trouvée; les auteurs donnent la négligence comme première cause.

Le peu d'informations disponibles indiquent que des efforts ont été faits pour construire des tours de guet. La loi forestière de 1992 accorde aux populations villageoises l'usufruit des forêts publiques et communales.

Algérie [25, 30, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1955-1991

¨ Nombre moyen annuel de feux: 1000

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 41 000 ha (maximum 221 000 ha en 1983)

¨ Tendance: stabilité apparente sur une longue période

Les statistiques sur les causes d'incendie sont très anciennes (fin du siècle dernier) et ne peuvent refléter la situation d'aujourd'hui.

Les mesures adoptées sont traditionnelles: création d'accès, de points d'eau, de tours de guet, de débroussaillements, avec une orientation particulière vers le cloisonnement des massifs (tranchées pare-feu). Les projets ont été présentés dans le cadre de plans d'aménagement forestier. Le programme 1985-1990 prévoyait un renforcement de cette démarche.

Bosnie-Herzégovine

¨ Période statistique7 étudiée: 1991-1995

¨ Nombre moyen annuel de feux: 140

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 880 ha

¨ Tendance: impossible à déterminer sur une si courte période

7 Données fournies par la FAO, Genève.
Aucune statistique concernant les causes d'incendie n'a été trouvée. Pas d'information non plus sur les mesures adoptées.

Croatie [2, 16, 28]

¨ Période statistique étudiée: 1973-1994

¨ Nombre moyen annuel de feux: 200

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 8600 ha (maximum 21 000 ha en 1990)

¨ Tendance: stabilité apparente des bilans

Les principales causes d'incendie sont les incinérations agricoles ou forestières, ainsi que la négligence.

A l'occasion du prêt souscrit auprès de la Banque mondiale, les axes prioritaires suivants ont été définis pour la protection et la reconstruction de la forêt croate: réduire le nombre de départs de feux, attaquer rapidement les feux naissants, mettre en place des mesures spécifiques lors des journées à haut risque.

Chypre [11, 12, 19, 21, 30, 44, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1955-1995

¨ Nombre moyen annuel de feux: 60

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 2000 ha (maximum 26 000 ha en 1974)

¨ Tendance: relative stabilité des bilans

Les statistiques sur les causes d'incendie donnent une majorité de feux de cause connue liés à la négligence (chasseurs, visiteurs, exercices militaires).

Les mesures adoptées sont traditionnelles: information du public, réglementation, équipement des massifs boisés, amélioration des transmissions, etc.

Egypte [30, 53]

Aucune information concernant les statistiques, les causes d'incendie et les mesures adoptées n'a été trouvée.

France [7, 13, 15, 17, 18, 21, 23, 30, 37, 43, 44, 45, 50, 51, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1974-1997

¨ Nombre moyen annuel de feux: 4500

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 36 000 ha

¨ Tendance: relative stabilité des bilans (légère baisse au cours des années 90)

Les principales causes d'incendie sont la négligence (42 %), les accidents (27 %) et les incendies criminels (11 %). Certaines zones boisées sont fermées au public durant l'été.

La priorité est accordée à l'attaque rapide des feux naissants. Tout est fait pour réduire le temps qui s'écoule entre le départ du feu et la première intervention: guet armé aérien, pré-positionnement des pompiers au sol. Une étude a montré que c'était le pays consacrant le budget le plus important aux feux de forêts dans le bassin méditerranéen (50 dollars US/ha). Par ailleurs, l'urbanisation diffuse en forêt pose de nombreux problèmes: départs de feu, dispersion des secours, destruction des biens. De nouvelles lois rendent obligatoire la prise en compte du risque dans les projets de construction.

Grèce [15, 18, 20, 21, 23, 30, 44, 49, 51, 53, 67]

¨ Période statistique étudiée: 1955-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 950

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 27 000 ha (maximum 110 000 ha en 1988 - et 1998?)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 700 à 1100, les surfaces brûlées de 12 000 à 39 000 ha; la surface moyenne par feu a plus que doublé et approche 40 ha; le nombre de morts et de blessés ne cesse d'augmenter depuis 1977

Les principales causes d'incendie sont la négligence (43 %) et les mises à feu intentionnelles (30 %). Parmi les actes de négligence, le brûlage est très largement en tête (17 %), devant les mégots (10 %) et les dépôts d'ordures ménagères (6 %).

La présence de nombreuses îles est un est un handicap pour la rapidité de l'attaque initiale. Le pays connaît en outre un problème lié au partage du territoire (identification des propriétaires, lutte pour l'usage du terrain). L'enregistrement des propriétaires sur le cadastre est accéléré dans les zones à risque. Un conseil de sages est mis en place dans les communes pour arbitrer des conflits d'usage. Des planifications du territoire sont mises en œuvre en recherchant un consensus politique entre l'Etat, les communes et la population.

Iran [53]

¨ Période statistique étudiée: 1982-1995

¨ Nombre moyen8 annuel de feux: 130

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 5400 ha (maximum 33 000 ha en 1993)

¨ Tendance: il semble y avoir accroissement du nombre de feux

8 Données fournies par la FAO, Genève.
Aucune donnée concernant les causes d'incendie et les mesures adoptées n'a été trouvée.

Israël [6, 30, 44, 53, 54, 64, 65, 66]

¨ Période statistique étudiée: 1977-1992

¨ Nombre moyen annuel de feux: 970

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 3500 ha (maximum 14 600 ha en 1988)

¨ Tendance: accroissement du nombre de feux et des surfaces brûlées

Les principales causes d'incendie sont liées aux mises à feu intentionnelles et à la négligence.

Un renforcement de la législation en direction des pyromanes et des personnes négligentes était évoqué en 1986 ainsi que la possibilité de contractualiser l'usage des terrains forestiers publics par les bergers. Les autres mesures adoptées sont traditionnelles.

Italie [15, 18, 21, 23, 30, 31, 32, 43, 44, 47, 48, 53, 55]

¨ Période statistique étudiée: 1962-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 8300

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 94 000 ha (maximum 230.000 ha en 1981 et 1993)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 3400 à 10 500, les surfaces brûlées de 43 000 à 118 000 ha; la surface moyenne par feu (10 ha) n'a quasiment pas évolué depuis 1962

Les principales causes d'incendie sont volontaires ou liées à la négligence.

Le pays est marqué par une répartition des pouvoirs entre les régions et l'Etat. L'Etat a renforcé les peines encourues par les auteurs d'incendies et les tribunaux se sont montrés particulièrement sévères en 93-94. Une base de données sur les causes d'incendies et les motivations des auteurs doit être mise en place. Une loi-cadre a été mise sur pied pour organiser la prévention et la lutte entre les régions (indice de risque, moyens et localisation des secours, normes pour le reboisement). Les régions (exemple du Lazio) se sont organisées en prenant des initiatives de type réglementaire: maintien de la destination forestière des terrains incendiés, obligation de constituer une bande incombustible de 10 mètres autour des champs, nettoyage des emprises ferroviaires, interdiction de faire du feu lors de la période à risque et jusqu'à 200 m des forêts, promotion des associations de civils volontaires, conditions de participation des civils à la lutte, etc.

Jordanie [30, 53, 58]

¨ Période statistique étudiée: 1980-1985

¨ Nombre moyen annuel de feux: 60

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 260 ha

¨ Tendance: impossible à déterminer sur une si courte période

Aucune donnée concernant les causes d'incendie n'a été trouvée.

Les mesures adoptées sont traditionnelles.

Liban [30, 46, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1982-1985

¨ Nombre moyen annuel de feux: inconnu

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 1200 ha

¨ Tendance: inconnue

Les principales causes d'incendie sont les feux de bergers, de chasseurs, de propriétaires situés à proximité de forêt domaniale. La guerre aurait aussi provoqué des départs de feu (explosion d'obus, coupure de lignes HT par les projectiles).

Parmi les mesures adoptées, ont été évoquées le renforcement de la réglementation forestière, l'équipement des massifs forestiers, la formation des personnels.

Libye [4, 30, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1982-1985

¨ Nombre moyen annuel de feux: 3

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 50 ha

¨ Tendance: inconnue

Les principales causes d'incendie sont, par ordre décroissant d'importance, les pique-niques, les imprudences, les feux de bergers et les feux intentionnels.

La loi de 1982 est venue réglementer l'usage du feu, encadrer la fabrication de charbon de bois et traiter les conditions de rétribution des personnes se portant volontaires en cas de sinistre. Des mesures d'information en direction du public sont aussi mises en œuvre.

Malte [30, 53]

Aucune information concernant les statistiques, les causes d'incendie et les mesures adoptées n'a été trouvée.

Maroc [30, 53, 69]

¨ Période statistique étudiée: 1960-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 200

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 3000 ha (maximum 11 000 ha en 1983)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 150 à 200, les surfaces brûlées de 2000 à 3400 ha

Les principales causes d'incendie sont les imprudences et la malveillance.

Les mesures adoptées sont traditionnelles et portent notamment sur l'équipement des massifs boisés. Il a également été décidé de délimiter le domaine forestier public, mais cette tâche se heurte au droit d'usage des populations villageoises.

Portugal [15, 18, 23, 26, 30, 33, 43, 44, 51, 53, 57]

¨ Période statistique étudiée: 1958-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 5300

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 42 600 ha (maximum 182 000 ha en 1991)

¨ Tendance: le nombre de feux n'a cessé d'augmenter passant de 100 à 20 000 du début à la fin de la période, les surfaces brûlées passant de 4000 à 80 000 ha dans le même temps

Les principales causes d'incendie sont la négligence et la malveillance.

Des mesures ont été prises pour réduire le nombre de feux: création de brigades forestières pour déterminer l'origine du feu, renforcement des sanctions pénales, obligation de reconstituer à l'identique la forêt incendiée. La priorité a aussi été accordée aux traitements sylvicoles destinés à rendre les forêts moins combustibles: non éligibilité de l'aide publique aux replantations en essences sensibles aux feux, étude d'impact obligatoire pour un projet de plantation à base d'Eucalyptus, aide importante pour la plantation en essences traditionnelles, encadrement administratif des coupes pour dissuader une récolte précoce des bois, protection spéciale des forêts de chênes verts et lièges, accompagnement de la déprise agricole.

Slovénie [36]

¨ Période statistique étudiée: 1990-1995

¨ Nombre moyen annuel de feux: 100

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 800 ha

¨ Tendance: impossible à déterminer sur une si courte période

Aucune donnée concernant les causes d'incendie et les mesures adoptées n'a été trouvée.

Espagne [7, 14, 15, 18, 23, 27, 30, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 51, 53, 60, 61, 62, 63]

¨ Période statistique étudiée: 1961-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 7200

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 157 000 ha (maximum 486 000 ha en 1985)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 1900 à 8000 (près de 20 000 aujourd'hui), les surfaces brûlées de 50 000 à 208 000 ha; 4 années assez récentes ont eu des bilans dépassant 400 000 ha (1978, 1985, 1989, 1994)

Les principales causes d'incendie sont les mises à feu intentionnelles et les négligences (mégots, feux de camps allumés par les randonneurs).

De nouvelles orientations ont été décidées en 1994. Les opérations de prévention et de lutte doivent être étudiées dans le cadre d'une analyse "coût-bénéfice" en tenant compte de la limitation des moyens, de la valeur écologique et économique des biens à protéger, de la distribution spatiale et temporelle du risque. La recherche des causes de feux et des auteurs est prioritaire (brigades spécialisées, usage de nouvelles technologies d'investigation, numéro vert, concours de toutes les administrations d'une région dirigées par une commission ad hoc, etc.). La gestion du territoire est au cœur des préoccupations des autorités (conséquences de la Politique Agricole Commune, financement de l'ouverture ou de l'entretien des pare-feu, reboisement parcimonieux après incendie, développement du feu contrôlé). Des mesures visant à coordonner les efforts de chaque région sont envisagées (campagne de sensibilisation basée sur un même message et l'usage d'un même symbole entre région, utilisation des mêmes matériels de secours). La prévention a aussi pris des formes assez singulières (représentation théâtrale dans les campagnes).

Syrie [1, 29, 30, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1976-1991

¨ Nombre moyen annuel de feux: 170

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 1400 ha

¨ Tendance: impossible à déterminer sur une si courte période

Les principales causes d'incendie sont, par ordre décroissant d'importance, les entretiens de champs par le feu, les fumeurs, l'inattention des randonneurs, les actes malveillants, l'inattention des bergers et des chasseurs.

Les mesures adoptées sont traditionnelles.

Tunisie [3, 10, 30, 53]

¨ Période statistique étudiée: 1981-1997

¨ Nombre moyen annuel de feux: 100

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 1600 ha

¨ Tendance: impossible à déterminer sur une si courte période

Les principales causes d'incendie sont liées aux accidents ou à la négligence.

Les mesures adoptées sont traditionnelles: création de pistes, de points d'eau, de tours de guet, de relais radio. D'autres axes ont été explorés comme l'éducation du public, le contrôle des feux, la sylviculture préventive, le renforcement des textes répressifs et le renforcement du personnel administratif.

Turquie [5, 8, 9, 24, 30, 44, 53, 56, 68]

¨ Période statistique étudiée: 1955-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 1100

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 14 000 ha (maximum 43 000 ha en 1977)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 600 à 1400, la surface brûlée est restée assez stable

Les principales causes d'incendie sont liées à la fois aux mises à feu intentionnelles et à la négligence.

L'élévation du niveau de vie des populations villageoises est une des priorités: près de 9 millions de personnes vivent directement ou indirectement de la forêt, ce qui place le pays dans une situation intermédiaire entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée. Les autres mesures adoptées sont traditionnelles.

Ex-Yougoslavie [30, 34, 44, 53, 59]

¨ Période statistique étudiée: 1962-1996

¨ Nombre moyen annuel de feux: 870

¨ Surface moyenne annuelle brûlée: 9400 ha (maximum 43 000 ha en 1985)

¨ Tendance: le nombre de feux est passé de 900 à 800, les surfaces brûlées de 5000 à 13 000 ha

Les principales causes d'incendie sont liées à la négligence.

Les mesures adoptées sont traditionnelles.

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Nombre de feux

Année

Albanie

Algérie

Bosnie

Chypre

Croatie

Egypte

Espagne

France

Grèce

Iran

Israël

Italie

Jordanie

Liban

Lybie

Malte

Maroc

Portugal

Slovénie

Syrie

Tunisie

Turquie

Yougoslavie

1955




61





499













878

377

1956




126





1187













1118

768

1957




63





460













779

1295

1958




128





861









64




725

780

1959




77





403









39




436

1154

1960




70





729








59

59




504

461

1961




55



1680


1020








105

108




620

1650

1962




57



2022


790



3935





122

168




717

1128

1963




67



1302


759



1323





138

89




455

376

1964




65



1645


926



1935





329

70




768

316

1965




40



1686


1256



3631





124

92




415

760

1966




53



1443


660



3214





108

63




433

262

1967




48



2299


526



3655





150

81




473

1044

1968




43



2109


549



2905





110

88




387

1494

1969




47



1494


650



2677





191

74




714

1081

1970




51



3203


524



6579





207

121




790

770

1971




58



1714


538



5617





124

49




651

1718

1972




61



2148


384



2358





168

76




440

996

1973




57

331


3765


529



5681





168

130




1208

1527

1974




42

135


3980


673



5055





213

258




769

923

1975




26

229


4242

4017

647



4257





293

350




811

676

1976




20

251


4596

9800

522



4457





184

289


115


702

673

1977




22

126


2148

2432

1049


680

8878





217

162


153


1615

633

1978




65

228


8324

6973

670


975

11052





348

2241


103


1122

663

1979




88

128


7167

4551

962


888

10325





162

1355


97


1303

565

1980

73



91

323


7193

5040

1158


678

11963

60




211

1731


270


1094

589

1981

42



82

200


10882

5173

1139


731

14503

90




233

3038


276

92

982

768

1982

35

638


97

236


6443

5308

1045

15

1117

9557

58


0


182

2229


157

76

951

1063

1983

96

990


55

296


4880

4659

968


1233

7956

73


3


338

4503


210

141

968

1080

1984

192

562


76

226


7224

5672

1284

30

908

8482

48


3


211

6377


211

121

1433

729

1985

71

747


74

406


12284

6249

1442

75

834

18664

41


3


249

7218

72

310

75

1793

1514

1986

134

1170


50

172


7574

4353

1082

79

577

9398





183

4348


55

88

1526

501

1987

102

1321


62

131


8679

3043

1266

10

1035

11972





145

6977


319

202

1310

746

1988

121

1146


86

197


9595

2837

1898

73

1354

13558





277

5643


228

155

1367

668

1989

70

595


66

119


20384

6743

1284

116

1024

9669





156

20155


176

68

1633

408

1990

269

911


64

328


12474

5880

1322

16

1133

14477





179

18507

123

57

115

1725

1327

1991

147

1189

139

47

110


13011

3890

858

146

1170

11965





247

13118

66

54

97

1448

801

1992

162


139

18

183


15895

5400

2582

100

1109

14641





182

14954

113


182

2201


1993

560


158

16

202


14241

2963

2546

192


20958





187

16101

211


178

2547


1994

585


104

35

149


19215

2581

2325

143


9000





417

21432

66


131

3221


1995

613


156

24



25827

2328

1438

722

1018

7500





528

28044

25


13

1768


1996







16587

1789

1992



9093





220

29078



13

1645


1997








2784













97



Moyenne

205

927

139

59

214


7482

4542

1033

132

968

8311

62


2


207

5371

97

174

108

1106

873


Surface brûlée

Année

Albanie

Algérie

Bosnie

Chypre

Croatie

Egypte

Espagne

France

Grèce

Iran

Israël

Italie

Jordanie

Liban

Lybie

Malte

Maroc

Portugal

Slovénie

Syrie

Tunisie

Turquie

Yougoslavie

1955


25573


524





6800













27773

1741

1956


204220


7582





16443













38983

3160

1957


105604


652





3440













28634

4691

1958


125822


2289





24685









471




26862

2813

1959


55038


138





2718









1074




8070

2841

1960


60174


599





13829








1246

1320




8559

4870

1961


59471


238



46701


12262








2470

3935




9127

14146

1962




470



55482


8863



63033





756

6215




10059

8367

1963


3923


420



22679


13843



13268





1042

2115




5178

2083

1964


9386


2706



31398


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17362





3638

1537




13348

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1965


50624


38



38018

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4052




3945

2114

1966


2503


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2686

904




6664

1001

1967


49561


138



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42119





1493

1910




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5153

1968


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19636

4701



21293





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5581




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6676

1969


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104



53719

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9742



23776





3132

9954




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7597

1970


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432



87324

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9066



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23057




15019

3139

1971


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182



34945

19710

9685



100802





1779

4258




7532

14295

1972


4098


99



57283

16441

8969



27303





1497

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6913

7318

1973


34530


164

7321


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65101

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1671

15352




17002

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1974


11003


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2642

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1975


37331


470

5935


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4866

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579



17516

7851

1976


19945


41

7295


162300

88344

6877



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2219

20790


181


5171

9491

1977


43947


582

4015


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19875

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2700

92739





3212

12360


536


43076

6649

1978


41552


1389

4583


434867

46701

19808


5700

127577





5357

68165


486


13233

7106

1979


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969

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59727

21116


3178

113234





1661

48060


2121


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101

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754

5765


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30690


1805

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73




6278

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238

1506

216

10546

7223

1981

194

17361


371

7530


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27711

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2395

229850

782




1782

63649


4301

268

5470

12171

1982

46

9382


7512

10448


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55145

27372

3141

3441

130456

215

1200 ha

0


2049

27436


1703

1630

4018

19358

1983

47

221367


3718

16941


117599

53729

19613

7431

4788

212678

319

par an

1


11289

49380


3072

4268

3556

20585

1984

266

4732


3771

6478


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27203

33655

1508

1740

75272

139

moyenne

3


1461

52713


1829

1244

7358

10314

1985

90

4668


4965

21259


486328

57363

105450

2233

1476

190640

38

82-85

43


1969

146255

123

2258

426

26006

42791

1986

285

21538


1749

3139


277071

51859

24514

8426

671

86420





1857

99522


385


11037

8973

1987

390

23300


1550

3409


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14108

46315

5407

3782

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678

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783

2955

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14183

1988

156

27758


4083

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6701

110501

611

14615

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751

2762

17032

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1989

118

3237


1485

3757


410181

75570

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407

6315

95161





822

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793

149

12348

6394

1990

417

28047


1452

21368


204043

76630

38594

1133

1840

195319





2118

129839

424

1535

849

13000

25300

1991

226

13176

881

108

3651


244706

10130

13046

288

8927

99860





3965

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713

840

325

7590

15530

1992

254


881

9

9492


104592

18260

71410

3923

2192

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2579

59071

530


1300

12312


1993

522


1300

69

17523


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48800

33379

1573

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3078

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1863


2157

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1994

705


709

178

7744


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22940

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6119

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6072

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912


7022

20982


1995

746


634

70

4088


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9888

27202

1977

8153

16839





7018

169612

260


2

4790


1996

410




10098


11891

3120

23408


1709

20324





1185

83045



1520

14921


1997








12230













835



Moyenne

293

41045

881

1936

8512


156807

34459

27564

5427

3895

94414

261


12


2883

46827

627

1443

1643

14031

9408


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