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4. UTILISATION DES TERRES


4.1 Introduction
4.2. Types d'utilisation des terres
4.3 Identification des cultures et types d'utilisation des terres
4.4 Description des types d'utilisation des terres

4.1 Introduction

Les activités comprises dans l'évaluation portant spécifiquement sur l'utilisation des terres comprennent deux parties: la description des catégories d'utilisation des terres et l'évaluation des exigences liées à ces utilisations. Les premières seront traitées dans le présent chapitre, les secondes dans le chapitre 6.

Il faut d'abord identifier les catégories d'utilisation des terres qui peuvent être envisagées pour la zone considérée; ces utilisations possibles sont ensuite analysées et affinées pour arriver à des descriptions complètes qui feront partie des résultats de l'évaluation.

Sauf dans des prospections de reconnaissance très générales, les catégories d'utilisation considérées dans une évaluation sont décrites en tant que types d'utilisation des terres. Dans le cas de l'agriculture pluviale, les types d'utilisation peuvent être des cultures particulières considérées dans un contexte socio-économique spécifique. Ils peuvent aussi consister en une combinaison de cultures, ou de systèmes agronomiques décrits plus en détail.

Le présent chapitre analyse d'abord le concept de types d'utilisation des terres et leur rôle dans une évaluation des terres (section 4.2). Vient ensuite la première identification des types d'utilisation susceptibles d'être pris en considération dans l'évaluation (section 4.3), qui sera suivie de leur affinement et d'une description complète (section 4.4).

4.2. Types d'utilisation des terres


4.2.1 Catégories principales d'utilisation des terres et types d'utilisation
4.2.2 Quels sont les éléments qui constituent un type d'utilisation des terres?
4.2.3 Rôle des types d'utilisation dans une évaluation des terres
4.2.4 Décomposition des types d'utilisation des terres
4.2.5 Types d'utilisation multiple et polyvalente des terres

4.2.1 Catégories principales d'utilisation des terres et types d'utilisation

Un des principes du Cadre est que l'aptitude des terres est évaluée et classée en fonction de modes d'utilisation précis. Il faut donc que les types d'utilisation pour lesquels la terre fait l'objet d'une évaluation soient clairement définis. Le Cadre reconnaît, pour la définition de l'utilisation des terres, deux niveaux de précision:

- une catégorie principale d'utilisation des terres: qui est une grande subdivision de l'aménagement du territoire rural.

- un type d'utilisation des terres: qui est un mode d'utilisation des terres défini de façon plus détaillée en fonction d'un ensemble de caractéristiques techniques situées dans un contexte physique, économique et social donné.

L'agriculture est en soi une catégorie principale d'utilisation, comme le sont ses principales subdivisions: cultures annuelles, riziculture de marais (qui se distingue par ses exigences particulières), cultures pérennes de plein champ, cultures arboricoles et arbustives. Les catégories principales d'utilisation peuvent être utiles dans les évaluations effectuées à un niveau de reconnaissance générale. Néanmoins, il est généralement plus utile, même au niveau de la reconnaissance, de fonder l'évaluation sur des types d'utilisation des terres correspondant à des cultures ou plans de cultures particuliers et à des conditions d'aménagement décrites dans leurs grandes lignes. Les procédures d'évaluation essentielles, à savoir les opérations de compatibilité et de classification des aptitudes des terres, s'appliquent également aux catégories principales d'utilisation mais, comme elles sont d'application limitée, on ne s'y étendra pas plus longuement.

4.2.2 Quels sont les éléments qui constituent un type d'utilisation des terres?

Un type d'utilisation des terres est constitué d'un ensemble d'éléments s'inscrivant dans un contexte socio-économique. A la limite, il faut spécifier au moins la nature des produits et le contexte de production. Une culture isolée peut être considérée comme un type d'utilisation des terres, à condition que soit mentionné le contexte socio-économique dans lequel elle est pratiquée, car la productivité varie considérablement selon le niveau de technologie dont dispose l'exploitant.

Pour des évaluations plus détaillées, il convient généralement de prendre le système agronomique ou le plan de cultures pour définir le type d'utilisation des terres. Ces systèmes comprennent les cultures ou assolements pratiqués sur l'exploitation, leur interaction avec les ressources de l'exploitation, les autres activités de l'entreprise agricole (notamment l'élevage) et la technologie disponible.

Le degré de détail est uniforme dans la description d'un type d'utilisation. On peut, cependant, distinguer trois niveaux de généralisation:

i. une description sommaire, d'environ cinq lignes, dans laquelle de nombreuses hypothèses restent tacites car elles sont censées être connues du lecteur (voir Cadre, p. 8, NOS i - iii);

ii. des descriptions de longueur moyenne, comprises entre un paragraphe et une page; une grande partie de la description est qualitative et les détails agronomiques sont donnés sous une forme générale ou partiellement omis (voir Cadre, p. 42 - 43, NOS i - vi);

iii. des descriptions détaillées, couvrant généralement plus d'une page, donnant de nombreuses informations quantitatives et des détails agronomiques (voir Cadre, p. 54 - 55).

D'autres exemples sont donnés dans l'annexe B.

Le degré de détail avec lequel les types d'utilisation sont décrits varie en fonction de la précision et des objectifs de l'évaluation. Pour des études peu détaillées, ou quand les types d'utilisation sont fixés très tôt, des descriptions de longueur moyenne conviennent généralement. Plus l'étude s'intensifie, plus le nombre de détails augmente. Les études très poussées, dans lesquelles les types d'utilisation sont affinés par la suite, peuvent commencer par une description schématique de longueur moyenne, à laquelle on ajoutera peu à peu des données, de sorte que le résultat final de l'étude se présentera sous la forme de descriptions détaillées.

De toutes façons, des descriptions succinctes, tirées des descriptions de moyenne longueur ou des descriptions détaillées, doivent être jointes pour faciliter le dialogue.

4.2.3 Rôle des types d'utilisation dans une évaluation des terres

En théorie, les types d'utilisation des terres peuvent être considérés comme des moyens d'atteindre les buts visés par l'évaluation. On peut consacrer tout autant de temps et d'efforts à décrire les types d'utilisation des terres qu'à décrire les unités de terres. Cependant, leur importance relative varie et l'on peut, à cet égard, distinguer deux cas:

i. les types d'utilisation des terres sont fixés tôt dans l'évaluation (souvent dès les consultations initiales) et sont décrits d'une manière générale;

ii. les types d'utilisations des terres sont soumis à des affinements successifs tout au long de l'étude, sont décrits en détail et constituent eux-mêmes un produit de l'évaluation.

Le premier cas convient mieux aux études à petite échelle de vastes zones, conduites aux fins d'inventaire des ressources. Tôt dans le cours de l'étude, on décide d'une série de types généraux d'utilisation, dont on estime qu'ils conviennent à quelque partie de la zone étudiée, par exemple: petite agriculture pluviale s'appuyant sur le maïs et l'arachide, petites plantations de caféiers, fermes d'Etat mécanisées pour la culture du maïs. D'autres types d'utilisation pourront venir s'ajouter dans le courant de l'étude, la procédure de base n'en sera pas pour autant modifiée.

L'étude produira principalement la carte des aptitudes, accompagnée des raisons expliquant le choix de ces aptitudes par les ressources en terres; bien que l'évaluation soit centrée sur les types d'utilisation, ceux-ci ne constituent pas en tant que tels une composante majeure des résultats.

Le second cas convient à des études plus détaillées. Au début de l'évaluation, on identifie les types d'utilisation des terres d'une manière provisoire et générale. A mesure que l'étude avance, on les affine, notamment en y ajoutant des précisions quantitatives. Cet affinement découle de deux sortes, au moins, de renseignements: ceux que fourniront les études agronomiques et ceux qui résultent des comparaisons des données sur les ressources en terre et des exigences liées aux utilisations. Le responsable de l'évaluation peut être conduit à comparer les types d'utilisation actuels et ceux que l'on propose, en tenant compte de leurs avantages économiques respectifs et de leurs incidences sur l'environnement. Cela se vérifie particulièrement dans les études qui portent sur la réorganisation d'exploitations ou de projets qui n'atteignent pas leur plein rendement. A la fin de l'étude, on aura établi des types d'utilisation adaptés à chaque partie de la zone étudiée. La description de ces types constitue l'un des résultats majeurs de l'évaluation.

4.2.4 Décomposition des types d'utilisation des terres

Si on considère la gamme des types d'utilisation à évaluer dans une étude quelconque, on s'aperçoit généralement que les divers types d'utilisation ont de nombreux éléments en commun. Ces éléments communs peuvent concerner le contexte socio-économique, la nature des produits ou diverses caractéristiques techniques. Afin d'éviter d'inutiles répétitions dans le rapport final, on peut employer un système hiérarchisé de description des types d'utilisation, fondé sur les niveaux de différenciation suivants:

Première opération:

définir les éléments communs à tous les types d'utilisation des terres.

Deuxième opération:

définir les éléments communs à certains groupes de types d'utilisation. (Cette opération peut se répéter à des niveaux successifs.)

Troisième opération:

définir le reste des éléments particuliers à des types d'utilisation précis.


Deux exemples de cette approche sont représentés à la figure 4.1. Le premier exemple correspond à un contexte commun, le second à une culture commune.

Les exemples donnés dans la figure 4.1 proviennent de genres d'évaluation très différents. L'exemple A est tiré d'une évaluation faite à l'échelle d'un continent, dont les résultats concernent la capacité de charge démographique de chaque pays dans les années 1975 et 2000. L'exemple B est tiré d'une évaluation détaillée des terres de coopératives agricoles fonctionnant à Angonia, Mozambique. L'échelle cartographique de cette évaluation était au 1/5000e et son objectif principal était d'améliorer la productivité et la rentabilité des coopératives en modifiant les types d'utilisation existants.

Mis à part le fait qu'elle économise de la place dans le rapport final, cette forme de description présente des avantages au moment où il faut étudier la compatibilité des types d'utilisation avec les qualités ou les caractéristiques des terres. Au lieu de devoir confronter chacune des exigences particulières à chaque type d'utilisation avec les qualités des terres, on compare les exigences communes à des groupes de types d'utilisation des terres et on rassemble ensuite les résultats pour obtenir des classements d'aptitude combinés pour chaque type d'utilisation des terres (section 8.3).

Figure 4.1 - Décomposition des types d'utilisation des terres (A)

Figure 4.1 - Décomposition des types d'utilisation des terres (B)

Sources:

A. adapté de la FAO (1980)


B. adapté de Van Mourik et al (1982)


4.2.5 Types d'utilisation multiple et polyvalente des terres

Un type d'utilisation multiple des terres comprend plusieurs modes d'utilisation employés simultanément sur une même superficie. L'agrosylviculture, dans laquelle les arbres sont plantés en lignes intercalés avec des cultures pluviales, en est un exemple.

Un type d'utilisation polyvalente des terres comprend plusieurs types d'utilisation pratiqués successivement sur une même superficie. L'agriculture mixte en est un exemple, en ce sens qu'elle associe la culture et la production animale sur prairies. Il peut aussi s'appliquer à deux ou plusieurs utilisations pratiquées sur des superficies qui sont en réalité distinctes, mais qui sont considérées, aux fins de l'évaluation, comme constituant une même unité de terres.

De nombreux modes d'utilisation multiple et polyvalente comprennent au moins deux catégories principales d'utilisation: cultures pluviales de plein champ, production animale, sylviculture, loisirs, etc. Dans une évaluation conduite en vue de l'agriculture pluviale, on s'apercevra donc que certains des types d'utilisation procurent des avantages autres que des cultures, en particulier les pâturages et les forêts. Dans la production végétale elle-même, l'emploi des résidus des cultures peut fournir des bénéfices appréciables sous forme de fourrages, de matériel de clôture, etc.

Il serait trop long d'inclure dans les présentes Directives des indications détaillées concernant l'évaluation des utilisations supplémentaires de ce genre. Il sera bon, cependant, d'inclure dans les descriptions des types d'utilisation les avantages résultant d'une utilisation multiple ou polyvalente. Ces avantages peuvent être des produits (fourrage, bois de feu), des services (utilisation de terres à des fins récréatives), ou des avantages intangibles (conservation de la faune) (section 4.4. 15-17).

4.3 Identification des cultures et types d'utilisation des terres

L'identification et la sélection initiales des cultures et des types d'utilisation des terres qui seront étudiés dans l'évaluation font partie des consultations initiales (section 3.5.3) mais sont aussi le point de départ de la formulation des types d'utilisation des terres.

Parmi les éléments permettant cette première identification et la sélection, on compte:

- l'utilisation actuelle des terres. Quelles sont les cultures actuellement pratiquées? Quels sont les techniques et systèmes pratiqués par les agriculteurs, monoculture ou culture mixte? Utilisent-ils des engrais, la houe, la traction animale ou des tracteurs?

- Aptitude agroclimatique apparente. On peut identifier des cultures possibles en procédant par comparaison avec d'autres régions situées dans la même grande zone climatique (voir section 7.3 et tableaux 7.14 et 7.15).

- Agronomes et stations de recherche locaux. Quelles cultures, actuellement non pratiquées, ont, à leur avis, des chances de réussir? Des résultats d'essais sont-ils disponibles?

- Débouchés. Existe-t-il dans le pays une demande insatisfaite et apparemment rémunératrice?

- Suggestions ou besoins du gouvernement. L'évaluation aura été commanditée dans un certain but: accroissement de la production de cultures vivrières, production destinée à l'exportation.

Après avoir identifié ce qui sera probablement une longue énumération de cultures et de systèmes d'aménagement possibles, il est souhaitable (pour économiser du temps et des efforts) de restreindre le nombre des possibilités à envisager en premier dans l'évaluation. L'une des façons d'y parvenir est d'utiliser une technique de "filtrage", qui s'appuie sur des critères semblables à ceux qui avalent été employés pour la sélection, à savoir:
- La culture peut-elle s'adapter aux conditions agroclimatiques?

- Les agronomes locaux la jugent-ils possible? Y a-t-il des raisons connues qui l'empêcheraient de prospérer (maladies)?

- Existe-t-il une demande commerciale, à un prix raisonnable?

- Le gouvernement souhaite-t-il l'expansion de cette culture?

4.4 Description des types d'utilisation des terres


4.4.1 Généralités
4.4.2 Cultures pratiquées
4.4.3 Orientation du marché
4.4.4 Coefficient de capital
4.4.5 Coefficient de main-d'oeuvre
4.4.6 Connaissances techniques et comportements
4.4.7 Energie
4.4.8 Mécanisation
4.4.9 Taille et forme des exploitations
4.4.10 Régime foncier
4.4.11 Besoins d'infrastructure
4.4.12 Aspects des plans de cultures
4.4.13 Intrants matériels
4.4.14 Pratiques culturales
4.4.15 Elevage
4.4.16 Sylviculture
4.4.17 Produits non végétaux
4.4.18 Rendements et production
4.4.19 Contexte économique

4.4.1 Généralités

Le tableau 4.1 donne une liste - témoin des têtes de chapitres de la description de types d'utilisation des terres. Ainsi qu'il a été mentionné ci-dessus, certains d'entre eux peuvent être communs à des groupes de types d'utilisation. D'autres s'appliquent spécifiquement à des types particuliers.

Tableau 4.1 - LISTE DES TETES DE CHAPITRE DE LA DESCRIPTION DE TYPES D'UTILISATION DES TERRES

Cultures pratiquées

Besoins d'infrastructures

Orientations du marché

Aspects des plans de cultures

Coefficient de capital

Intrants matériels

Coefficient de main-d'oeuvre

Pratiques culturales

Connaissances techniques et comportements

Elevage

Energie

Sylviculture

Mécanisation

Produits non végétaux

Taille et forme des exploitations

Rendements et production

Régime foncier

Contexte économique


Le nombre des aspects à décrire, et plus particulièrement leur degré de détail, dépendent de l'échelle et des objectifs de l'étude. Dans les prospections rapides de reconnaissance, certains aspects seront omis ou signalés brièvement. Par contre, dans des études très détaillées, le développement de certains de ces titres (pratiques culturales, contexte économique) peut prendre plusieurs pages.

4.4.2 Cultures pratiquées

On commencera par un paragraphe d'introduction sur la, ou les cultures pratiquées, par exemple, le maïs, le palmier à huile, l'arachide. Quand une variété particulière influe sensiblement sur la productivité ou l'aménagement du type d'utilisation, il faut la mentionner; des renseignements complémentaires sont donnés dans la section consacrée aux intrants matériels (section 4.4.13).

4.4.3 Orientation du marché

L'orientation du marché indique dans quelle mesure l'agriculture est tournée vers une production de subsistance ou vers une production commerciale.

Pour une description qualitative, on peut employer les classes suivantes:

- Production de subsistance
- Production de subsistance, avec production commerciale subsidiaire
- Production commerciale, avec production de subsistance subsidiaire
- Production commerciale.
La production de "subsistance" peut comprendre la vente au comptant de petites quantités de la production totale; inversement, l'agriculture commerciale peut comprendre une petite consommation domestique des produits. L'orientation du marché peut être définie par rapport aux cultures pratiquées, ainsi: production commerciale de tabac, complétée par une production subsidiaire de maïs destinée à la consommation.

Pour une description quantitative, la production de subsistance peut être convertie en valeur monétaire et l'orientation du marché exprimée en pourcentages relatifs: ainsi production de subsistance 60 pour cent, production commerciale 40 pour cent.

4.4.4 Coefficient de capital

Le coefficient de capital se rapporte à l'importance des capitaux investis et des coûts renouvelables de l'exploitation.

Pour faire une description qualitative, on peut attribuer trois degrés au coefficient de capital: fort, moyen ou faible. En voici des exemples généraux.

i. Des types d'utilisation à fort coefficient de capital comprennent une production commerciale de légumes et, dans une moindre mesure, de variétés à fort rendement de cultures annuelles de plein champ, comme le maïs, ou de cultures de plantations comme la canne à sucre.

ii. Des types d'utilisation à moyen coefficient de capital comprennent la production de cultures arboricoles déterminées, comme l'hévéa, (en plantations) et de cultures annuelles pratiquées par certains petits exploitants plus entreprenants.

iii. Des utilisations à faible coefficient de capital caractérisent habituellement les petites exploitations des pays tropicaux qui pratiquent une agriculture traditionnelle de subsistance.

Selon le contexte d'un pays particulier, les qualitatifs "fort" ou "faible" peuvent recouvrir des réalités différentes et doivent être approximativement définis en termes quantitatifs.

Une description quantitative doit fournir les renseignements ci-après; les chiffres doivent donner un ordre de grandeur:

- valeur du capital investi par hectare et pour l'unité de production;
- coûts renouvelables par hectare pour chaque culture comprise dans le type d'utilisation.

4.4.5 Coefficient de main-d'oeuvre

Le coefficient de main-d'oeuvre est la somme d'heures de travail consacrées à l'exploitation, par unité de superficie. Il comprend la main-d'oeuvre familiale et la main-d'oeuvre salariée.

Pour une description qualitative on utilise les classes ci-après:

i. fort coefficient de main-d'oeuvre: correspond à l'apport de main-d'oeuvre que l'on trouve normalement sur les exploitations non mécanisées des pays peu développés. Plus de 2,5 mois/homme par hectare;

ii. coefficient de main-d'oeuvre moyen: se situe entre les niveaux faible et fort;

iii. faible coefficient de main-d'oeuvre: correspond à l'apport de main-d'oeuvre que l'on trouve normalement dans les pays développés. Moins de 0,25 mois/homme par hectare.

Dans une description quantitative, l'apport de main-d'oeuvre doit être défini en nombre de jours/homme pour chaque culture.

4.4.6 Connaissances techniques et comportements

Les connaissances techniques et le comportement des agriculteurs se mesurent au niveau d'instruction générale (alphabétisation notamment), de leurs connaissances agricoles et à leur réceptivité à l'innovation et au changement. Cet aspect ne peut être défini qu'en termes qualitatifs; par exemple, "la plupart des paysans n'ont pas été a l'école, ils emploient des méthodes traditionnelles et sont peu enclins à entreprendre des changements"; ou "la plupart des paysans sont au moins allés à l'école primaire, et sont désireux d'adopter de meilleures méthodes, si on leur montre clairement les avantages qu'ils peuvent en tirer"; ou encore "les petites exploitations sont gérées par des patrons possédant un diplôme d'une école d'agronomie ou un niveau équivalent".

4.4.7 Energie

On distinguera essentiellement le travail humain, la traction animale et la traction motorisée, tracteurs ou autres engins marchant au carburant.

Pour une description qualitative, on peut utiliser les classes suivantes:

i. travail en partie ou entièrement manuel; peu ou pas de traction animale;

ii. traction animale employée conjointement avec le travail manuel; peu ou pas d'engins motorisés.

Pour une description quantitative, on peut chiffrer la puissance de l'énergie utilisée. Pour cela, on peut convertir tous les apports d'énergie en joules par hectare, indiquant les pourcentages correspondant à l'énergie humaine, animale et mécanique (Pimental, 1979). Pour les évaluations dans lesquelles on cherche à exprimer les résultats en prenant les différences de bilan énergétique comme principal critère de distinction, (par exemple, production de méthanol à partir de la canne à sucre), il est indispensable de donner une estimation des apports d'énergie.

4.4.8 Mécanisation

C'est un aspect étroitement lié aux sources d'énergie. Le critère fondamental est le degré de mécanisation des travaux agricoles; on peut également décrire les instruments et outils utilisés. Une description qualitative suffit. On peut reconnaître les classes suivantes:

i. exploitation mécanisée: les travaux agricoles sont en grande partie exécutés avec un outillage motorisé;

ii. exploitation semi-mécanisée: emploi limité de machines; technologie moyenne, transport motorisé;

iii. exploitation non mécanisée: aucun outillage motorisé.

Ces descriptions doivent être complétées par l'énumération des principaux outils employés, par exemple: "charrue et autres outils de culture tractés, moissonneuses-batteuses"; "charrues tirées par des boeufs, récolte à la machette"; "binage à la main".

4.4.9 Taille et forme des exploitations

La principale chose à savoir est la gamme de dimensions des exploitations soumises au type d'utilisation des terres. La signification qui s'attache à des expressions telles que "grosses exploitations" varie tellement selon l'environnement physique et le contexte économique qu'il est vain de suggérer des classes. La description quantitative en hectares n'appelle pas de commentaires: "exploitations de 5-10 ha", "exploitations de 200-500 ha". Le cas échéant, on ajoutera certains détails concernant la disposition ou le morcellement des exploitations, ainsi: "la plupart des exploitations sont divisées en 2-6 parcelles", ou "les exploitations s'étendent en bandes parallèles entre la ligne de partage des eaux et le fond de la vallée".

4.4.10 Régime foncier

Il indique comment se distribuent les droits de propriété ou d'usufruit des terres. Les possibilités sont très diverses, depuis la propriété privée perpétuelle occupée par le propriétaire lui-même, jusqu'à l'exercice de la propriété par la collectivité ou par l'Etat avec droits temporaires d'exploitation.

D'une manière générale, on peut classer comme suit les régimes fonciers:

Propriété privée (libre et à perpétuité):

exploitation familiale
domaine appartenant à une société

Système de tenure:

fermage
location à la tâche
métayage

Propriété collective:

coopérative
terrain communal avec autorisation de cultiver
propriété commune

Propriété étatique:

ferme d'Etat
parc national


Dans tous les cas, il sera nécessaire de compléter ces catégories par la description des principaux aspects du régime foncier local.

4.4.11 Besoins d'infrastructure

Cette question ne fait pas, à proprement parler, partie de la description des types d'utilisation des terres, mais il convient de la mentionner car elle joue un rôle important dans la planification de la mise en valeur des terres. Les aspects à considérer comprennent la nécessité d'avoir facilement accès à des usines de transformation, à un centre de distribution de semences améliorées ou de clones, à des laboratoires entomologiques et autres services techniques consultatifs. Par exemple, la production du palmier à huile suppose la proximité d'une usine où le produit pourra être traité rapidement après la récolte; de même, la culture du coton suppose la présence de services de protection des végétaux.

4.4.12 Aspects des plans de cultures

Le type de plan de culture doit être décrit dès le début:

- La monoculture est un système qui consiste à faire pousser une seule culture sur un champ dans l'année.

- La polyculture est un système qui consiste à faire pousser deux ou plusieurs cultures sur le même champ dans l'année.

- La culture permanente est un système qui consiste à faire pousser une culture qui occupe la terre pendant au moins deux ans.

Pour les systèmes de monoculture, on indiquera le coefficient de culture, les rotations et les superficies cultivées.

Le coefficient de culture correspond au nombre d'années pendant lequel la terre est cultivée. C'est le rapport entre la période de culture et la période de non-culture du cycle total exprimé en pourcentage. C'est une mesure de l'intensité de culture d'un sol. Le coefficient de culture R, est donné en pourcentage par la formule:

où C = années de cultures; F = années de jachère, L = années en friche ou autre utilisation ne comportant pas de pratiques culturales. Ainsi trois années de culture suivies de dix années de jachère donneront une valeur R de 3/(3+10) x 100 = 23 pour cent; quatre années de culture suivies de deux années de friche donneront une valeur R de 4/(4+2) x 100 = 67 pour cent. La double culture, c'est-à-dire deux récoltes en un an, ne compte que pour une année de culture. Il s'ensuit que la valeur maximale de R, 100 pour cent, correspond à une culture continue.

Les systèmes de culture itinérante sont caractérisés par des valeurs R inférieures à 30 pour cent, les systèmes de culture semi-permanente par des valeurs comprises entre 30 et 70 pour cent, et les systèmes de culture continue par des valeurs excédant 70 pour cent (Ruthenberg, 1980; FAO, 1974).

Pour décrire les assolements, on indique quel est l'ordre de rotation des cultures, ainsi: "tabac-maïs-arachide-maïs-jachère". On peut aussi indiquer les superficies correspondant à une exploitation-type, par exemple: maïs 2 hectares, arachide 1 hectare, tabac 0,5 hectare, culture fourragère 0,5 hectare, jachère 4 hectares.

Pour les systèmes de polyculture, la nature des cultures doit être spécifiée (Andrews et Kassam, 1976; Kassam, 1980a; Zandstra et al 1981):

- Cultures intercalaires: deux ou plusieurs cultures par an, sur le même champ. La culture est intensifiée à la fois dans le temps et dans l'espace. Les cultures se concurrencent pendant toute la durée de la croissance végétale, ou une partie de cette période. Les agriculteurs entretiennent plus d'une culture à la fois sur le même champ.

- Mélange de cultures intercalaires: pratique simultanée de deux ou plusieurs cultures, sans disposition qui les distingue.

- Cultures intercalaires en lignes: pratique simultanée de deux ou plusieurs cultures, dont une, ou plusieurs, de ces cultures disposées en lignes.

- Cultures intercalaires en bandes: pratique simultanée de deux ou plusieurs cultures en bandes distinctes, assez larges pour pouvoir être cultivées indépendamment, mais assez étroites pour provoquer des interactions agronomiques.

- Cultures intercalaires-relais: pratique simultanée de deux ou plusieurs cultures pendant une partie du cycle de chaque cultures. Une seconde culture est plantée quand la première atteint son stade reproductif mais n'est pas encore prête à être récoltée.

- Cultures échelonnées: deux ou plusieurs cultures sont pratiquées successivement sur le même champ en un an. La culture suivante est plantée quand la précédente a été récoltée. L'intensification n'a lieu que dans le temps. Il n'y a pas de concurrence entre les cultures. Les agriculteurs n'entretiennent qu'une seule culture à la fois, sur le même champ.

- Culture double: pratique successive de deux cultures dans l'année.

- Culture triple: pratique successive de trois cultures dans l'année.

- Culture quadruple: pratique successive de quatre cultures dans l'année.

- Culture de rejetons: nouvelle croissance des plantes après qu'elles aient été coupées.

Le rapport entre le nombre des récoltes et les années comprises dans un cycle de culture s'appelle l'indice de culture, C. Il s'exprime par un pourcentage:

Les méthodes de description expliquées ci-dessus ne s'appliquent pas aux systèmes d'exploitation fondés sur des cultures pérennes arboricoles et arbustives. Elle sont remplacées par la description des pratiques culturales, avec indication de la longueur des stades de développement des végétaux et des opérations de repiquage: nombre d'années pour obtenir la première récolte, nombre d'années pour obtenir le plein rendement, nombre d'années de production, période de repiquage.

Il est peut-être important de connaître les plans de culture pour pouvoir faire la synthèse des exigences des modes d'utilisation des terres correspondant à différentes cultures et établir les besoins liés aux plans de culture (section 6.3.5). Ils influent également sur les risques de dégradation des sols et sur le besoin d'une période de repos (section 7.2, LQ 25).

4.4.13 Intrants matériels

Les semences, les engrais, les pesticides, etc., constituent ce que l'on appelle les intrants matériels. On peut les décrire en termes généraux, en tant que niveaux d'intrants. On peut aussi les énumérer en détail.

Pour une description à caractère général, on distingue trois niveaux d'intrants:

Faible niveau d'intrants:

pas d'emploi important d'intrants commerciaux, tels qu'engrais artificiels, semences améliorées, pesticides ou outillage. Caractérise l'agriculture traditionnelle dans les pays en développement.

Niveau moyen d'intrants:

méthodes pratiquées par les agriculteurs qui suivent les avis des services de vulgarisation agricole, mais qui ont des connaissances techniques et de moyens financiers limités; techniques agricoles améliorées; quantité d'intrants suffisante pour accroître les rendements, mais non pour obtenir les rendements ou les revenus économiques maximaux; quelques engrais (par exemple, 50-100 kg/ha d'éléments nutritifs combinés exprimés en tant qu'éléments); éventuellement, un certain recours aux désherbants et à la lutte contre les ravageurs.

Fort niveau d'intrants:

méthodes fondées sur une technologie avancée et des moyens financiers importants; applications d'engrais à des doses permettant de maximiser le profit économique; utilisation de désherbants et lutte contre les ravageurs prouvant un niveau de technicité supérieure; mécanisation. Emploi des méthodes modernes pour maximiser les rendements ou les revenus économiques.


Il faut noter que l'emploi ou le non-emploi de fumures organiques et de compost n'est pas mentionné dans ces considérations générales, ces pratiques variant considérablement selon les réglons. Il peut être bon de signaler l'étendue de leur emploi dans les définitions des niveaux d'intrants utilisées dans certaines évaluations.

Dans la mesure du possible, on précisera:

i. les variétés de plantes (cultivars): semence ou clone;

ii. les engrais: type et quantité (les moments et les méthodes d'application sont indiqués sous le titre "Pratiques culturales");

iii. les fumures organiques et composts;

iv. les produits phytosanitaires employés: pulvérisations, pesticides, etc.

Les caractéristiques des variétés végétales et les quantités d'engrais utilisés ont une importance particulière, car elles affectent fortement les rendements estimatifs.

En ce qui concerne les cultures pérennes, il faut détailler séparément les intrants matériels utilisés pendant la période d'établissement et pendant la période productive.

Note sur les normes d'aménagement

Les normes d'aménagement se rapportent à la façon dont l'exploitation est gérée. Elles concernent de nombreux aspects des opérations agricoles. Elles n'ont aucun rapport avec les niveaux d'intrants. On peut voir des agriculteurs qui pratiquent l'agriculture itinérante avec des méthodes traditionnelles et peu d'intrants et y parviennent très bien; dans les limites de ce système d'exploitation, ils atteignent des normes élevées d'aménagement; par contre, parmi les agriculteurs qui emploient un fort niveau d'intrants, certains atteignent sans doute des normes élevées d'aménagement et beaucoup n'atteignent que des normes moyennes (ceux qui conjuguent des normes faibles avec un fort niveau d'intrants courent à la faillite). Il existe donc neuf combinaisons possibles: les trois niveaux d'intrants, faible, moyen et fort, se combinant avec les trois normes d'aménagement, élevée, moyenne et faible.

Dans une évaluation des terres, il est impossible d'évaluer séparément chaque norme d'aménagement. Mis à part le fait qu'elles sont difficiles à établir, elles n'offriraient que peu d'applications. On suppose donc tacitement que les normes d'aménagement sont moyennes, compte tenu de ce que l'on connaît des compétences techniques et des comportements des exploitants. Il y aura toujours des agriculteurs qui infirmeront l'évaluation par leur habilité, obtenant parfois d'une terre classée S3 un profit supérieur à celui qu'obtiennent d'autres agriculteurs sur une terre classée S1.

4.4.14 Pratiques culturales

Selon les cultures, on mentionnera les pratiques suivantes:

- préparation de la terre, y compris défrichement;
- façons culturales (nombre de labours etc.);
- travaux de plantation, notamment pépinières, repiquages, époque de plantation;
- applications d'engrais: périodes et méthodes d'application;
- sarclages: périodes, méthodes;
- mesures de protection des cultures, par exemple pulvérisations;
- récolte: pour les cultures pérennes, fréquence et époque;
- transformation.
Comme pour les intrants matériels, il importe de mentionner certaines façons culturales (période de plantation, sarclage, mesures de protection) pour l'estimation des rendements.

4.4.15 Elevage

De nombreuses exploitations associent l'élevage à la culture, soit pour en retirer des revenus auxiliaires, soit pour utiliser la traction animale. Ce qui peut différencier, entre autres, les méthodes améliorées des méthodes traditionnelles, c'est l'utilisation des animaux comme moyen de traction. Il faut décrire les espèces et le nombre d'animaux, leurs produits (lait, viande, etc.) et leurs fonctions dans le système agronomique. (Note: cette brève description ne s'applique qu'à des types d'utilisation des terres fondés essentiellement sur la production végétale; dans les descriptions de systèmes d'exploitation combinant les deux productions, végétale et animale, ou de systèmes d'élevage uniquement, ce chapitre se divisera en plusieurs parties: méthodes d'aménagement de l'élevage, produits, etc., comme pour les cultures).

4.4.16 Sylviculture

De même, de nombreux systèmes d'exploitation agricole englobent une production arboricole, soit sous forme de parcelles boisées indépendantes, soit dans les systèmes agro-forestiers, sous forme de plantations d'arbres mêlés aux cultures ou cultivés en rotation avec elles. On décrira les essences, leur espacement, les époques de plantation et d'abattage, et les produits (bois de feu, bois d'oeuvre, fourrage, etc.) (Note: la remarque concernant l'élevage s'applique à la sylviculture).

4.4.17 Produits non végétaux

On recensera tous les autres avantages découlant du type d'utilisation des terres (par exemple: équipements de loisirs, conservation de la faune) ou les pertes que représente la disparition de ces avantages s'ils existaient auparavant.

4.4.18 Rendements et production

Les rendements correspondent à la production obtenue par unité de superficie, qui est généralement l'hectare. La production se rapporte aux produits obtenus de l'exploitation tout entière, ou de toute autre unité de production. Outre qu'elles constituent le fondement de l'analyse économique, les estimations des rendements et de la production sont, par ailleurs, un résultat important de l'évaluation.

Les rendements agricoles sont le fruit de l'interaction du type d'utilisation et de l'unité de terre. Ils dépendent en grande partie des conditions d'aménagement, des apports matériels (surtout les engrais) et des pratiques culturales; les rendements obtenus avec un niveau d'intrants moyen ou élevé peuvent être de trois à cinq fois supérieurs aux rendements obtenus avec les techniques traditionnelles. C'est pourquoi, quand on parle des rendements, il faut préciser les pratiques d'aménagement, particulièrement les variétés et les quantités d'engrais employées, auxquelles correspondent ces rendements.

Au stade de la première description des types d'utilisation des terres, on peut faire une estimation approximative de l'ordre de grandeur des rendements en se basant sur les données et l'expérience disponibles. Par la suite, les données concernant les rendements pourront constituer une source de renseignements importante pour établir la classification des aptitudes (section 8.4.2).

Les rendements doivent être exprimés sous forme d'ordres de grandeur plutôt que de valeurs isolées. Dans l'idéal, il serait bon d'établir une valeur moyenne assortie de limites de confiance, mais ce n'est généralement pas possible. Il faudra préciser les unités employées pour mesurer les rendements et les produits récoltés (par exemple, produit fraîchement récolté ou séché, canne à sucre ou sucrose dérivée).

Après avoir analysé les données concernant les rendements, on pourra parfois établir des estimations distinctes pour les différentes classes d'aptitude des terres, ainsi que pour les différents niveaux d'intrants; par exemple:

Terre S1:

application de 200 kg/ha d'engrais, rendement estimatif 5 000-7 000 kg/ha;


application de 100 kg/ha d'engrais, rendement estimatif 4 000-5 000 kg/ha.

Terre S2:

application de 200 kg/ha d'engrais, rendement estimatif 3 000-5 000 kg/ha, etc.


Les sources de données sur les rendements et leur analyse sont traitées dans la section 8.4.3.

Dans les systèmes de cultures intercalaires, les rendements peuvent se calculer selon l'une des formules suivantes:

i. Rapport d'équivalence de terre: c'est le rapport de superficie nécessaire pour obtenir d'une monoculture un volume de produit équivalant à celui qui est obtenu d'une superficie portant des cultures intercalaires, à niveaux d'intrants égaux. Le rapport d'équivalence de terre est la somme des rendements des cultures intercalaires divisée par la somme des rendements des monocultures, à superficie égale. Par exemple, si les estimations correspondant à un type d'utilisation des terres sont les suivantes:

1 ha de monoculture de sorgho


2 400 kg

1 ha de monoculture de haricot dolique


1 600 kg

2 ha de cultures associées sorgho-haricot dolique:

sorgho

2 700 kg


haricot dolique

1 500 kg

ii. Rapport d'équivalence de revenus: c'est le rapport de superficie nécessaire pour obtenir d'une monoculture le même revenu brut que celui qui est obtenu d'une superficie égale portant des cultures intercalaires, à niveaux d'intrants égaux. Le rapport d'équivalence de revenus traduit, en termes économiques, le rapport d'équivalence de terre. Dans l'exemple cité ci-dessus, le rapport d'équivalence de revenus serait inférieur à 1:1 si le prix du kilo de haricot dolique était supérieur à celui du sorgho.

4.4.19 Contexte économique

Il est essentiel pour la description de fournir une certaine quantité de données économiques de base. Les principaux paramètres à considérer sont les suivants:

i. coûts fixes: frais d'exploitation et autres coûts qui ne peuvent pas être imputés à une culture particulière;

ii. coûts variables: coûts imputables à une culture particulière;

iii. marge brute: valeur des produits (rendement x prix) moins les coûts variables;

iv. revenu net d'exploitation: marge brute totale de toutes les cultures, moins les coûts fixes;

v. niveaux de revenu: revenu approximatif par habitant de la population agricole.

Les quatre premiers de ces paramètres sont des mesures normalisées employées en économie rurale. Le dernier, les niveaux de revenu, est employé de manière descriptive et approximative à des fins de comparaison. L'analyse économique est traitée dans la section 9.4.


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