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Le Centre Interafricain d'Etudes en Radio Rurale de Ouagadougou (CIERRO): 23 ans de contribution au développement de la radio rurale et de la radio locale en Afrique

Par Jacques da Matha - Directeur du CIERRO

Biographie

Jacques da Matha est actuellement Directeur du Centre Interafricain d'Etudes en Radio Rurale de Ouagadougou (CIERRO) au Burkina Faso. Il a précédemment exercé à l'Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB) les fonctions de Reporter, rédacteur et réalisateur, Secrétaire Général puis Directeur des Relations Publiques. Jacques da Matha fut également Conseiller Technique à la Communication du Ministre chargé des relations avec les institutions avant de parvenir à la tête de l'ORTB. Jacques da Matha est diplômé en Lettres Modernes (Université Nationale du Bénin), et en Sciences de l'Information et de la Communication (Université de Bordeaux III, France), avec une spécialisation en Radio Rurale (CIERRO, Burkina). Il est marié et père de trois enfants.

Résumé de la communication

Il s'agit de faire l'historique du CIERRO, de parler de sa mission, de sa contribution à l'émergence des radios locales en Afrique et des actions menées notamment dans le domaine de la formation et de sa nouvelle expérience de l'application des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) aux radios rurales et aux radios locales.


Introduction

I - UN APERCU SUR LE CIERRO

II - CONTRIBUTION DU CIERRO AU DEVELOPPEMENT DE LA RADIO RURALE EN AFRIQUE NOIRE

III - CONTRIBUTION DU CIERRO A L'EMERGENCE DE LA RADIO RURALE LOCALE

IV - EXPERIENCE DU CIERRO DE L'UTILISATION DES NTIC PAR LES RADIOS RURALES ET LOCALES.

Conclusion


INTRODUCTION

La population de l'Afrique noire est essentiellement rurale et analphabète. Elle se caractérise par l'oralité. Elle contribue à un pourcentage élevé à la production des richesses des pays africains mais ne participe pas au processus de communication et d'information, encore moins de décision.

Pendant longtemps, la population africaine a été confinée dans le rôle de producteur agricole par le Pouvoir qui y a mis à contribution les moyens d'information en sa possession. La communication était verticale, à sens unique.

Heureusement, cette situation au fil des années va connaître une évolution progressive avec l'implication timide des populations dans le processus de production de l'information à la faveur de la création des radios rurales puis aujourd'hui de la gestion de cette information à travers l'appropriation progressive des radios rurales locales.

Le CIERRO qui est une émanation de l'Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales d'Afrique a joué un rôle non moins négligeable dans cette prise de conscience et dans la création d'un environnement favorable à l'éclosion d'un nouvel ordre de l'information et de la communication d'où le monde rural ne sera plus frappé d'ostracisme.

Cette contribution du CIERRO sera abordée en quatre points :

  1. un aperçu sur le CIERRO ;
  2. la contribution du CIERRO au développement de la radio rurale en Afrique noire ;
  3. la contribution du CIERRO à l'émergence de la radio rurale locale en Afrique noire ;
  4. l'expérience en cours au CIERRO de l'utilisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication par les radios rurales locales.

I - UN APERCU SUR LE CIERRO

Historique

L'idée de la création du CIERRO a émergé au sein de l'Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales d'Afrique (URTNA) en 1974. Elle est devenue effective en 1978 par la signature d'un Protocole d'accord entre le Gouvernement de la Haute-Volta, mandataire de l'URTNA et celui de la République Fédérale d'Allemagne puis la signature d'un contrat de financement et d'une convention qui en règle les détails entre le Ministère de l'Information de la Haute-Volta et la GTZ, organisme exécutant. Ce Protocole d'accord assure le financement d'une phase pilote du Centre pour une durée de deux ans à partir de juillet 1978, lequel a été reconduit jusqu'en 1996.

La tâche principale de la phase pilote de ce centre de formation sera le développement d'un profil professionnel radiophonique spécialisé dans le domaine de la radio rurale aussi bien pour les journalistes-animateurs que pour les techniciens du niveau II. Cette spécialisation se justifie par le fait que l'URTNA entend faire de la radio un moyen d'éducation et de formation des masses rurales composées à plus de 80 % de populations analphabètes.

Mission

Le Centre Interafricain d'Etudes en Radio Rurale de Ouagadougou a pour mission de :

Le CIERRO constitue en tant qu'établissement d'enseignement supérieur, un foyer de recherche, de documentation et de diffusion aussi bien pour les Etats membres de l'URTNA que pour les partenaires désireux de bénéficier de son assistance technique en matière d'études et/ou de recherche, ou de parfaire leur connaissance en radio par des formations spécialisées. Ainsi, des sessions à la carte, de courte durée et de longue durée sont organisées sur un ou plusieurs module(s) précis et à des modalités définies par les deux parties.

Le recrutement au CIERRO pour la formation de cycle long se fait sur concours lancé par l'URTNA et organisé par les Etats membres. Le concours est ouvert aux bacheliers et aux professionnels ayant au moins trois ans d'expérience dans le secteur de l'information, de la communication et de la formation rurale. Cette formation qui dure deux années concerne deux sections : la section Programmes qui forme les journalistes/producteurs et la section Technique ouverte aux techniciens de radio. La formation de longue durée combine enseignement théorique et pratique (sortie sur le terrain).

En fin de formation, l'étudiant présente et soutient un mémoire de fin d'études qui lui permet d'obtenir le diplôme du CIERRO, reconnu par le Conseil Africain et Malgache d'Enseignement Supérieur (CAMES) et équivalant au Diplôme Universitaire de Technologie (DUT).

Les cours sont assurés au CIERRO par des enseignants de haut niveau (professeur d'université, experts en communication, professionnels des médias). Le CIERRO dispose pour la formation d'infrastructures équipées (salles de cours, matériel pédagogique, studio de production, etc.).

Le CIERRO assure également des formations aussi bien au centre que sur site à la demande du partenaire. A titre indicatif, il a déjà développé en partenariat des modules tels que la production radiophonique, l'émission publique, l'animation d'antenne, l'étude de l'auditoire par la méthode active de recherche participative, la gestion administrative et financière d'une radio rurale locale, la technique de son, les équipements techniques de la radiodiffusion, la gestion des ressources humaines, etc.

Le CIERRO dispose d'un Centre de documentation spécialisé avec un important fonds documentaire de plus de 3 000 titres de références couvrant tous les domaines des sciences sociales. Il dispose d'une installation multimédia qui permet l'initiation à l'outil informatique et à l'Internet.

II - CONTRIBUTION DU CIERRO AU DEVELOPPEMENT DE LA RADIO RURALE EN AFRIQUE NOIRE

Le CIERRO a été mis en place en 1978 par l'Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales d'Afrique. Depuis, le CIERRO a contribué modestement au développement de la radio rurale en Afrique par diverses actions, notamment en termes de formation, séminaire, étude, recherche et publication.

Formation

A ce niveau, il est à distinguer deux types de formation : la formation de cycle long et la formation de cycle court .

Formation de cycle long

La formation dure deux ans. De 1978 à 1999, le CIERRO a formé pour les organismes de radiodiffusion membres de l'URTNA 193 agents répartis entre 121 animateurs des programmes et 72 techniciens. Les pays suivants ont bénéficié de la formation du CIERRO : Burkina Faso, Bénin, Cameroun, Comores, Congo, Gabon, Gambie, Guinée, Malawi, Mali, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, Sénégal, Tchad, Togo, soit près de 35% des pays membres de l'URTNA.

Tous ces agents servent au niveau des radiodiffusions de leur pays respectif et occupent de hautes fonctions. Ils ont contribué à asseoir et à développer les radios rurales de leur pays. Leur niveau d'instruction et leurs connaissances ont contribué à changer l'image négative de la radio rurale.

Formation de cycle court

Toujours dans le but de promouvoir la radio rurale et de renforcer ses acquis, le CIERRO a organisé plusieurs ateliers de formation à l'intention des cadres des radiodiffusions. Plus de 120 ateliers ont été organisés au Centre et sur site à l'intention de plus de 1000 participants originaires de plus d'une trentaine de radios africaines. Ces ateliers ont été animés par le CIERRO à la demande de nombreux partenaires extérieurs tels que : AMARC, UNESCO, UNICEF, ACCT, FAO, Coopération Suisse, CTA, Deutsche Welle, GRET, Institut Panos, etc.

Séminaires

Dans le même ordre d'idée, le CIERRO a animé plusieurs séminaires de réflexion sur le devenir de la radio rurale en Afrique avec des partenaires tels que l'Agence de la Francophonie et la FAO. C'est surtout avec la FAO que le CIERRO a engagé beaucoup de réflexions sur la question. A titre indicatif nous pouvons noter : le séminaire de perfectionnement des programmateurs de la radio rurale en 1981 avec l'ACCT, le séminaire sur la radio rurale en 1984, le colloque sur les radios rurales locales en 1989, le séminaire sur le programme d'appui en faveur des radios rurales et des services d'information agricole des pays ACP en 1989 avec le GRET/CTA, l'atelier international sur le développement de la radio rurale en Afrique en juin 1996 avec la FAO, etc.

Etudes et recherches

Le CIERRO a développé de nouvelles approches méthodologiques de la communication radiophonique en milieu rural.

Il a réalisé des études avec le concours financier des partenaires.

Le CIERRO a par ailleurs mené des études de faisabilité pour l'implantation de radios communautaires pour le compte d'associations au Burkina Faso.

Publications

Le CIERRO a publié respectivement en collaboration avec l'Agence de la Francophonie, l'Institut Panos, la Société Intermédia Consultants et conjointement avec la FAO et l'UNICEF des manuels de formation et des guides de gestion destinés aux radiodiffuseurs du monde rural.

Le CIERRO édite un bulletin bimestriel de liaison des radios rurales d'Afrique dénommé « Convergence » . Ce bulletin constitue aussi un support au renforcement des capacités dans le domaine de l'auto-formation du personnel des radios rurales et locales avec une rubrique sur la formation.

Le CIERRO a créé un site Internet (www.cierro.org) qui propose notamment les prestations et les programmes de formation offerts par le centre.

III - CONTRIBUTION DU CIERRO A L'EMERGENCE DE LA RADIO RURALE LOCALE

Le CIERRO, toujours soucieux de faire de la radio un véritable outil de communication et de promotion du monde rural, vu les contraintes et les limites de la radio rurale, a entamé dès 1980 une réflexion afin de trouver des solutions alternatives. C'est ainsi qu'au début des années 1980, la promotion de radios rurales locales en Afrique était au centre des débats menés par les professionnels de la communication rurale à l'occasion de diverses rencontres suscitées par des organisations telles que l'ACCT, l'UNESCO et l'URTNA à travers son centre, le CIERRO.

Au début des années 80, la réflexion autour de l'action de la radio rurale a conclu à la nécessité de remettre en question les méthodes d'approche du monde rural expérimentées jusque là et de rechercher de nouvelles voies pour l'établissement d'une meilleure communication.

Dans la foulée de ces réflexions, s'est tenu à Ouagadougou au Burkina Faso, un séminaire de perfectionnement des programmateurs de la radio rurale organisé conjointement par l'ACCT et le CIERRO du 4 au 28 octobre 1981. Il a regroupé des participants issus de 15 pays d'Afrique. Le rapport mettant l'accent sur le rôle des radios rurales stipulait , citation : « si elles ont bien vulgarisé auprès des paysans les connaissances dont ils avaient besoin, les radios rurales ont oublié qu'apprendre c'est d'abord s'exprimer, s'autoéduquer, surtout si le but reste la prise en charge des responsabilités par les populations ».

Les séminaristes convinrent que la radio rurale locale pouvait constituer une novation à même de jeter les bases d'un renouvellement possible de la communication en Afrique noire, s'orientant vers la pédagogie participative liée aux problèmes de développement.

En mai 1982, naquit la station de radio communautaire de HomaBay dans la province de Nianza au Kenya avec le concours de l'UNESCO.

Dans le but de poursuivre la réflexion entamée au cours du séminaire du 4 au 28 octobre 1981, une autre rencontre devait se tenir du 21 mars au 8 avril 1983 à Ouagadougou, sous l'égide du CIERRO et l'ACCT.

Du 29 septembre au 10 octobre 1986, un séminaire atelier sur la production endogène des messages à l'usage des médias communautaires organisé par le CIERRO a cerné correctement le concept qui a sous-tendu les mots suivants : radio locale, radio communautaire, radio libre, radio participative.

En 1990, un séminaire atelier sur l'articulation entre la radio nationale, la radio régionale et la radio locale s'est tenu au CIERRO avec le concours de la radio télévision suisse-romane.

Toutes ces réflexions ont jeté les bases de l'instauration des radios locales en Afrique.

A ce jour, l'Agence a implanté 46 stations dont 42 sur le continent africain dans 9 pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali et Sénégal).

Depuis trois ans et avec l'avènement des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, le CIERRO tente avec l'Agence de la Francophonie une nouvelle expérience qui consiste à faire profiter aux radios rurales locales des nombreux avantages qu'offrent les NTIC.

IV - EXPERIENCE DU CIERRO DE L'UTILISATION DES NTIC PAR LES RADIOS RURALES ET LOCALES.

Cette expérience a débuté il y a à peine deux ans. Elle est menée avec le concours de l'Agence de la Francophonie.

Celle-ci a confié au CIERRO la tâche de coordonner le projet de mise en réseau des radios rurales et locales.

L'objectif de ce projet vise à :

La mission confiée au CIERRO dans le cadre de la mise en œuvre du projet consiste à assurer :

Pour conduire ce projet, il a été mis en place un centre dénommé « centre audionumérique » , avec un personnel de trois employés.

Quels sont les activités menées et les résultats obtenus ?

1°) Réseau des radios rurales

Pour faciliter la communication entre les coordonnateurs des réseaux ruraux, entre eux et leurs partenaires du Sud et du Nord, il a été mis à la disposition de ceux-ci des équipements informatiques connectés à Internet. Ces équipements comportent un certain nombre de périphériques dont des graveurs CD.

Cette activité a contribué à améliorer énormément la communication entre les coordonnateurs nationaux et les radios locales en raison de l'instantanéité et la continuité du flux de l'information et de l'extension des sources d'information.

La réussite de cette activité a été favorisée par la qualité des opérations de formation réalisée et la bonne disponibilité des apprenants. Cette réussite est due aussi au fait que les coordonnateurs exercent dans les capitales et que les problèmes de liaison téléphonique et d'énergie y sont considérablement atténués.

2°) Centres ruraux multimédia

Cette activité vise à améliorer les programmes diffusés par les radios rurales et locales en leur permettant d'échanger des informations par courrier électronique entre stations et de consulter des sites Internet utiles pour la confection des programmes d'une part, et d'autre part à mettre à la disposition de la collectivité des nouveaux services d'information, notamment par le biais de la messagerie électronique.

Pour y parvenir des radios rurales locales ont été dotées d'équipements informatiques (Bénin, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Sénégal, Madagascar) puis des utilisateurs formés dans chaque station équipée. Ceux-ci ont été  formés au CIERRO.

Ainsi, les équipements ont permis de disposer des informations à partir des sites (syfia.com) pour enrichir le contenu de programmes spécialisés, de favoriser l'accès à la connexion Internet à d'autres usagers de la communauté (ONG, groupements professionnels, centres de santé, etc. ) et l'ouverture des services de messagerie électronique à des utilisateurs individuels. Il y a eu également des échanges de courriers entre radios d'un même pays ou de pays différents.

Il faut noter cependant qu'il existe des problèmes qui freinent l'exploitation rationnelle de cet outil de communication. Ils sont liés à la faiblesse des systèmes téléphoniques nationaux, à l'instabilité de la fourniture du courant électrique, à la localisation de l'ordinateur dans le bureau du chef de station.

3°) Archivage et échange de fichiers sonores

Cette activité consiste à mettre à la disposition des membres du réseau un système informatique d'archivage et d'échange de fichiers sonores grâce à la production d'un bulletin électronique sur l'actualité de la production des radios, les expériences novatrices de production, les contenus des grilles de programmes . Les radios peuvent aussi avoir accès à la banque de programmes où sont archivés et codifiés les contenus déposés. Cette activité consiste aussi à initier des opérations de coproduction entre les membres du réseau et à mettre en place un site Internet permettant l'échange de fichiers sonores.

En l'an 2001, les actions entamées seront poursuivies par un renforcement des réseaux nationaux. Par ailleurs, une collaboration va s'instaurer entre le CIERRO et le Canal Educatif de l'Agence de la Francophonie. Ainsi, le Canal pourra télécharger à partir du site du Réseau des programmes pour diffusion sur satellite World Space selon une programmation et une périodicité qui seraient convenues de commun accord. Les radios rurales et locales qui disposent de poste récepteur World Space pourront ainsi capter les émissions diffusées à leur intention pour une rediffusion ou une exploitation sur leur chaîne. Les stations qui ne possèdent pas de poste récepteur numérique World Space continueront à recevoir directement du centre audionumérique les programmes sur les supports habituels. Les radios rurales et locales pourront également à partir du catalogue des programmes qui leur est adressé demander la diffusion du programme de leur choix.

CONCLUSION

Le concept de radio rurale en Afrique noire a évolué au fur et à mesure que le concept de développement subissait des mutations profondes au contact des réalités politiques et socio-économiques des pays. La prise en compte de toutes les dimensions de l'Homme est devenue une obligation dans la lutte contre le sous-développement. De radio agricole, on est passé à radio forum puis à radio rurale ou radio éducative et aujourd'hui à radio rurale locale.

Le CIERRO n'est pas demeuré en marge de l'évolution du concept de cet outil de communication dont l'URTNA entendait faire un moyen d'éducation et de formation des populations rurales. Il en a été à l'avant garde. Il a contribué par ses réflexions sur le sujet et par ses actions sur le terrain à promouvoir la radio rurale et la radio rurale locale.

En ce début du deuxième millénaire qui se caractérise par l'explosion de la communication où les NTIC sont devenues incontournables, le CIERRO est encore présent. Fort de son capital, il développe une nouvelle expérience, celle de l'appropriation des NTIC par les communautés rurales à travers les radios rurales locales. C'est à la fois un programme et un défi.

Pour plus d'information sur le CIERRO : www.cierro.org

 

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