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Le coût de la faim

INTRODUCTION

La nourriture est un des «besoins essentiels» de l'être humain et le droit à l'alimentation est considéré comme un droit de l'homme. La nutrition est de plus en plus perçue comme un investissement dans le capital humain qui a un rendement tant immédiat qu'à long terme.

Il y a tout lieu de penser qu'une amélioration de la nutrition peut avoir un impact notable sur le bien-être et la croissance économique. En 1990, la perte mondiale de productivité sociale due à quatre formes de malnutrition, qui sont souvent combinées - le retard de croissance et les troubles dus à la carence en iode, fer et vitamine A - représentait presque 46 millions d'années de vie productive80. Une littérature de plus en plus abondante donne à penser que la production des ménages agricoles augmente fortement lorsque leur alimentation s'améliore. En outre, une meilleure alimentation accroît la rentabilité des investissements dans l'éducation et la santé. On peut donc affirmer que les interventions visant à améliorer l'alimentation ont un effet positif sur le bien-être et la croissance économique, et que l'investissement public dans la nutrition devrait être une des priorités des pays en développement.

LA SOUS-ALIMENTATION81

Près de 30 pour cent de la population mondiale souffrent d'une ou plusieurs formes de malnutrition, notamment un retard de la croissance intra-utérine, une malnutrition protéino-énergétique (MPE) et un manque de micronutriments. Dans le monde, 826 millions de personnes sont sous-alimentées, ou exposés à une insécurité alimentaire chronique, avec un déficit énergétique compris entre 100 et 400 kilocalories (kcal) par jour. Les effets d'une alimentation inadéquate ne sont pas toujours visibles, car la plupart des personnes sous-alimentées sont minces mais ne sont pas émaciées. Toutefois, le corps s'adapte à la sous-alimentation par une réduction de l'activité physique et, dans le cas des enfants, de la croissance. En outre, la sous-alimentation accroît la sensibilité aux maladies, provoque de l'agitation et amoindrit la capacité de concentration des enfants. L'ampleur des carences en micronutriments est stupéfiante:



Tableau 4

PRÉVALENCE DE LA SOUS-ALIMENTATION DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Région/sous-région

Population sous-alimentée,

Évolution de la proportion de personnes sous-alimentées dans la population totale

 

1996-1998

1978-1981

1990-1992

1996-1998

 

(millions)

 (pourcentage)

PAYS EN DÉVELOPPEMENT

79,9

29

21

18

Asie et Pacifique

515,2

32

21

17

Asie de l'Est

155,0

29

16

12

Océanie

1,3

31

26

29

Asie du Sud-Est

64,7

26

18

13

Asie du Sud

294,2

38

27

23

Amérique latine et Caraïbes

54,9

13

13

11

Caraïbes

9,6

19

26

31

Amérique centrale

11,7

20

17

20

Amérique du Sud

33,6

14

14

10

Proche-Orient et Afrique du Nord

35,9

9

8

10

Proche-Orient

30,3

10

11

13

Afrique du Nord

5,6

8

4

4

Afrique subsaharienne

185,9

38

35

34

Afrique centrale

38,5

36

37

50

Afrique de l'Est

79,9

35

44

42

Afrique australe

34,5

33

45

42

Afrique de l'Ouest

33,0

42

22

16

Source: FAO.

L'ENFANT ET LA SOUS-ALIMENTATION82

On emploie souvent la croissance des enfants comme indicateur de l'état nutritionnel de la communauté car, d'un point de vue nutritionnel, les enfants de moins de cinq ans représentent la catégorie la plus vulnérable de la population. Les indicateurs anthropométriques les plus couramment employés sont: le rapport taille-âge, qui mesure essentiellement les retards de croissance à long terme; le rapport poids-taille, qui donne une idée de la corpulence et reflète les problèmes de croissance aigus; et le rapport poids-âge, qui constitue une synthèse de la stature et de la corpulence83.

La sous-alimentation est très répandue chez les enfants, et donc dans les communautés en général, dans la plupart des pays en développement. Près de 156 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition protéo-énergétique (MPE), et quelque 177 millions souffrent d'un retard de croissance, signe de sous-alimentation84. La situation est très grave en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Environ 17 pour cent des nouveau-nés85 des pays en développement souffrent de retard de croissance intra-utérine, ce qui est un signe de sous-alimentation des femmes enceintes. L'insuffisance pondérale à la naissance constitue un risque élevé de morbidité grave et de mortalité durant l'enfance et à l'âge adulte, ainsi qu'une réduction de la capacité de travail et de la force physique86.

Tableau 5

PRÉVALENCE DE L'INSUFFISANCE PONDÉRALE, DU RETARD DE CROISSANCE ET DU DÉPÉRISSEMENT CHEZ LES ENFANTS DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT 1995-2000

Région/groupe de pays

Insuffisance pondérale1
(poids-âge)

Dépérissement1
(poids-taille)

Retard de croissance1
(taille-âge)

 

(pourcentage)

Afrique subsaharienne

31

10

37

Proche-Orient et Afrique du Nord

17

8

24

Asie du Sud

49

17

48

Asie de l'Est et Pacifique

19

6

24

Amérique latine et Caraïbes

9

2

17

Pays en développement

29

10

33

Pays les moins avancés

40

12

45

1 Valeur inférieure à la médiane de la valeur de référence moins 2 écarts types.

Source: UNICEF.

L'avitaminose A est la principale cause évitable de problèmes ophtalmiques graves et de cécité chez les enfants. Les plus vulnérables sont les enfants d'âge préscolaire et les femmes enceintes des pays en développement. De plus, quelque 39 pour cent des enfants d'âge préscolaire et 52 pour cent des femmes, dont 90 pour cent vivent dans des pays en développement, souffrent d'anémie.

Les progrès en matière de réduction de la prévalence de la MPE chez les jeunes enfants ont été très inégaux ces 20 dernières années. Entre 1980 et 2000, cette prévalence a augmenté de 2,3 pour cent en Afrique. L'Asie est la région qui a obtenu les meilleurs résultats, avec une réduction de 14,9 pour cent de la prévalence entre 1980 et 2000 (soit 38 millions d'enfants). Globalement, le nombre d'enfants souffrant de MPE dans les pays en développement n'a diminué que de 26,1 millions, soit 10,7 pour cent, entre 1980 et 2000. Il y a donc encore beaucoup à faire.

IMPACT DE LA NUTRITION SUR LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL87

Le lien entre alimentation et activité physique est bien établi. En divisant l'apport énergétique dont une personne dispose par son métabolisme basal (MB)88, on obtient une indication du niveau d'activité physique. Dans La sixième enquête mondiale sur l'alimentation89, la FAO a employé cet indicateur pour calculer des besoins énergétiques «minimaux» et «moyens».

Cet aspect du lien entre alimentation et productivité du travail n'est pas contesté, mais il n'en va pas de même pour ce qui est des effets de la nutrition sur la situation économique. Une partie des travaux empiriques réalisés jusqu'à présent ont été axés sur l'agriculture, et visaient à établir un lien entre la production agricole, le bénéfice, le salaire ou la répartition du temps entre diverses activités et des indicateurs d'apport alimentaire tels que le nombre de calories consommées et/ou des indicateurs nutritionnels tels que rapport taille-poids, l'indice de masse corporelle (IMC)90 et la stature.

Dans une étude fréquemment citée, Strauss91 cherche à établir un lien entre la consommation moyenne de calories par adulte dans le ménage et la productivité du travail agricole chez les paysans de la Sierra Leone. D'après ses calculs, en moyenne, une augmentation de 50 pour cent de la consommation de calories entraînerait une augmentation de 16,5 pour cent, soit 379 kg, de la production. Pour une augmentation de 50 pour cent du nombre d'heures consacrées par la famille à l'agriculture ou dans la superficie cultivée, la production augmenterait de 30 et 13 pour cent, respectivement. Il est intéressant de noter que, selon Strauss, plus la consommation de calories est faible au départ, plus la réponse de la production à son accroissement est significative. Par exemple, pour une personne qui consomme 1 500 calories par jour, un accroissement de la consommation de 10 pour cent seulement entraîne un gain de production de près de 5 pour cent.

D'après des expériences faites en Éthiopie, dont les résultats sont relatés dans Croppenstedt et Muller92, une augmentation de 10 pour cent du rapport poids-taille et de l'IMC entraînerait une augmentation de la production et des salaires de 23 et 27 pour cent environ, respectivement. Ces auteurs constatent que la stature - indicateur de l'état nutritionnel dans l'enfance - a une incidence déterminante sur les salaires et qu'une personne qui mesure 7,1 cm de plus que la moyenne gagne environ 15 pour cent de plus. Il est intéressant de comparer ces résultats avec les effets d'autres investissements susceptibles d'accroître la productivité, tels que l'éducation. L'investissement dans la nutrition semble très rentable, puisqu'une prolongation d'un an de la scolarité dans un ménage rural éthiopien ne fait augmenter la production de céréales que de 4 pour cent93.

Des niveaux nutritionnels faibles n'ont pas seulement pour effet de réduire la production, ils peuvent aussi empêcher certaines activités. D'après une étude faite au Rwanda, ceux qui sont mal nourris doivent se contenter d'activités demandant moins d'efforts physiques - et moins bien rémunérées94. L'insuffisance de l'IMC et le mauvais état nutritionnel peuvent aussi limiter la productivité de façon indirecte, par leurs effets sur l'absentéisme et sur la possibilité de trouver un emploi. De plus, pour certaines activités, les personnes sous-alimentées doivent demander un plus gros effort à leur masse musculaire et leur cœur bat beaucoup plus vite que celui des personnes bien alimentées. Cela implique que la quantité d'énergie qu'ils dépensent n'est pas la même à production égale, ce qui peut provoquer des problèmes de santé à long terme.

On est de plus en plus conscient de l'incidence des micronutriments sur l'état nutritionnel. Il est bien connu que l'anémie ferriprive chez les enfants entraîne généralement un moins bon développement. Chez les adultes, la carence en fer se répercute sur la capacité de travail et la productivité et aggrave l'absentéisme. Basta, Soekirman et Karyadi95 ont constaté en Indonésie que les travailleurs des plantations de caoutchouc qui souffrent d'anémie produisent 20 pour cent de moins que les autres travailleurs.

La carence en iode durant la grossesse a des incidences sur la croissance et le développement mental des enfants et, dans des cas extrêmes, peut provoquer le crétinisme. En conséquence, les enfants ont des capacités intellectuelles limitées, leurs soins demandent beaucoup de temps, et leur capacité de travail à l'âge adulte est réduite. Il semble aussi que le fait de souffrir de carence en iode à l'âge adulte réduit la productivité et la capacité de travail96.

IMPACT DE LA NUTRITION SUR LA SANTÉ

L'insuffisance de la consommation de protéines et de calories, ainsi que les carences en micronutriments essentiels, tels que l'iode, la vitamine A et le fer, ont aussi un impact majeur sur la morbidité et la mortalité des enfants et des adultes. Parmi les près de 12 millions d'enfants de moins de cinq ans qui meurent chaque année dans les pays en développement, on estime que la malnutrition est en cause dans 55 pour cent des cas97. En outre, les enfants souffrant de malnutrition sont victimes de handicaps permanents et ont un système immunitaire plus fragile98. Enfin, la malnutrition est associée à des maladies et à un mauvais état de santé général, ce qui implique une charge supplémentaire pour les ménages et les systèmes de soins de santé.

Les maladies affectent le développement dès le plus jeune âge. Les gastroentérites, les infections respiratoires et le paludisme sont les maladies les plus prévalentes et les plus graves qui peuvent perturber le développement durant les trois premières années de la vie. On estime que dans les pays en développement les enfants de moins de cinq ans souffrent en moyenne de 3,5 épisodes de diarrhée par an et ont entre quatre et neuf infections respiratoires durant les deux premières années de leur vie99. Les maladies affectent le développement en réduisant l'alimentation; en provoquant une perte de nutriments; ou en accroissant les besoins alimentaires (en cas de fièvre).

La malnutrition joue aussi un rôle majeur dans la morbidité des adultes. Les liens entre les maladies chroniques et la mortalité, d'une part, et un IMC élevé, d'autre part, sont bien connus et ont été analysés dans les pays développés, principalement à des fins actuarielles. Une étude portant sur des hommes et des femmes du Nigéria a montré que le taux de mortalité était nettement plus élevé chez les personnes souffrant de déficit calorique chronique: la différence par rapport aux personnes ayant une alimentation suffisante était de 40 pour cent pour une insuffisance pondérale légère, 140 pour cent pour une insuffisance pondérale modérée et 150 pour cent pour une insuffisance pondérale grave100.

La carence en micronutriments aggrave aussi sensiblement la morbidité. La carence en fer est associée au paludisme, aux parasitoses intestinales et aux infections chroniques. La carence en iode peut provoquer le goitre chez l'adulte et l'enfant et a des effets sur la santé mentale. L'avitaminose A aggrave sensiblement le risque de maladie grave et de décès dus à des infections courantes chez l'enfant, en particulier les diarrhées et la rougeole. Dans les communautés dont l'alimentation est carente en vitamine A, la probabilité de rougeole aiguë chez les enfants est en moyenne de 50 pour cent plus élevée. D'après un rapport de l'ONU, l'amélioration de l'apport en vitamine A entraîne une réduction de 23 pour cent de la mortalité des enfants âgés de un à cinq ans101.

IMPACT DE LA NUTRITION SUR LES RÉSULTATS SCOLAIRES

Il y a des interactions dynamiques entre la croissance et la nutrition par le biais de l'éducation, et les éléments dont on dispose montrent que le lien de cause à effet va dans les deux sens:

Cette double relation de cause à effet est complexe et varie dans le temps à l'intérieur d'une même famille. La nutrition des enfants à tout âge et dès la grossesse a des effets sur les capacités cognitives et les capacités d'apprentissage durant l'âge scolaire, et son amélioration permet d'accroître l'efficacité de l'éducation donnée aux enfants, aux adolescents et aux adultes. L'éducation des parents a des effets sur l'alimentation du fœtus et de l'enfant, de façon directe en raison de la qualité des soins (principalement ceux donnés par la mère) et de façon indirecte par l'accroissement du revenu du ménage. La valorisation du capital humain, essentiellement par le biais de l'éducation, est considérée à juste titre comme une des clés du développement économique, mais on ne tient pas encore assez compte de la nécessité d'améliorer la nutrition des jeunes enfants pour promouvoir l'épanouissement et l'éducation.

Cantine scolaire
Une bonne alimentation et des niveaux d'instruction plus élévés se renforcent mutuellement

- FAO/17011/G. BIZZARRI

Considérant l'importance de la nutrition dans le développement humain, les effets des différents aspects de la malnutrition sur les capacités cognitives des enfants dans les pays en développement ont été peu étudiés. Néanmoins, on dispose de données suffisantes pour pouvoir dire que l'alimentation des jeunes enfants a une incidence déterminante sur les capacités d'apprentissage et, en définitive, le bien-être des ménages. Les études disponibles102 montrent que:

Les enfants sont particulièrement vulnérables en cas de malnutrition in utero et jusqu'à l'âge de trois ans, car c'est durant cette période que leur taux de croissance est le plus élevé et qu'ils sont le plus dépendants. Toutefois, les interventions nutritionnelles chez les enfants d'âge scolaire, par exemple les programmes de repas scolaires, contribuent beaucoup à accroître les capacités d'apprentissage.

La plupart des études de l'impact de la nutrition sur l'éducation posent des problèmes méthodologiques, en particulier celles qui se fondent sur des enquêtes socioéconomiques. Les analyses socio-économiques sont souvent biaisées et attribuent trop d'importance à la nutrition; dans tous les cas, les résultats doivent être nuancés. Il est donc difficile d'évaluer le coût économique de l'impact de la faim et de la malnutrition sur les résultats scolaires. Néanmoins, Behrman103 mentionne trois études d'après lesquelles l'amélioration de l'alimentation des enfants et l'augmentation de la scolarisation entraînent une augmentation sensible du salaire, grâce à l'amélioration des capacités cognitives.

En général, pour démonter l'existence d'un lien de causalité directe entre la sous-alimentation et l'insuffisance des capacités cognitives, il faut faire des expériences cliniques, qui ont très rarement été faites tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Malgré ces lacunes, les données confirment systématiquement que les interventions visant à améliorer la nutrition des enfants en bas âge sont essentielles pour la mise en valeur du capital humain. Behrman conclut que, même si le lien entre état de santé et résultats scolaires n'est pas aussi solide que la plupart des études l'affirment, et s'il est difficile de faire une analyse coût-avantage, une stratégie visant à améliorer la nutrition paraît rationnelle, et les données empiriques qui la justifient sont aussi solides que de nombreux autres postulats couramment admis par les économistes104.

IMPACT DE LA NUTRITION SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Les effets de la nutrition sur la productivité du travail, la santé et l'éducation doivent se traduire en définitive par une accélération de la croissance économique globale. Comme le montre la figure 15, il y a un lien clair entre le PIB par habitant et les disponibilités énergétiques alimentaires (DEA). Toutefois, la nature de ce lien, lorsque les causes et les effets se développent sur de longues périodes, fait qu'il est difficile de déterminer précisément quel est l'impact de l'amélioration de la nutrition sur la croissance économique et vice-versa:

Dans une récente étude faite pour la FAO, Arcand105 indique que la nutrition a un impact positif sur la croissance économique. D'après ses résultats, si l'on portait la DEA à 2 770 kcal par jour dans les pays où elle est inférieure à ce niveau, le taux de croissance du PIB par habitant augmenterait de 0,34 à 1,48 point de pourcentage par an. L'amélioration de la nutrition a des effets directs sur la croissance économique par son impact sur la productivité du travail et des effets indirects du fait qu'elle accroît l'espérance de vie. Cette dernière est considérée comme un phénomène à long terme, tandis qu'à court terme, c'est l'apport énergétique qui compte. Ce résultat est conforme aux constatations de Bloom et Sachs106, qui ont examiné le rôle de la démographie et de la géographie dans la croissance économique et ont conclu qu'une longue espérance de vie à la naissance est associée à un taux de croissance plus élevé. Le travail d'Arcand montre que la DEA a un impact particulièrement fort dans les pays où la prévalence de l'insécurité alimentaire est grande, impact qui s'atténue à mesure que cette prévalence diminue.

Toutefois, ni Bloom ni Sachs ni Arcand n'isolent les effets de la causalité réciproque, c'est-à-dire les effets de la croissance économique sur la nutrition. Leur estimation des effets de l'espérance de vie et de la malnutrition sur la croissance risque donc d'être biaisée. D'autres auteurs ont contrôlé les effets endogènes et inversé le lien de causalité. Pritchett et Summers107 montrent que les différences des taux de croissance d'un pays à l'autre expliquent les 40 pour cent de différence des taux de mortalité pendant les 30 dernières années, tandis que Smith et Haddad 108 montrent que la moitié environ du déclin du nombre d'enfants souffrant de malnutrition entre 1970 et 1995 peut être attribué à l'élévation des revenus.

Le Prix Nobel Robert Fogel 109, se fondant sur des études historiques longitudinales portant sur différents pays, soutient que l'amélioration de la nutrition et de la santé explique la moitié de la croissance économique qu'ont enregistrée le Royaume-Uni et la France aux XVIIIe et XIXe siècles. Appliquant une méthode de comptabilisation, avec des concepts démographiques, nutritionnels et sanitaires, il souligne la contribution de l'état physiologique à la croissance économique à long terme. La réduction de l'incidence des maladies infectieuses, la modification du régime alimentaire et de l'habillement et l'amélioration du logement permettent de transformer l'énergie des aliments en travail de façon plus efficiente. Bon nombre de ces effets thermodynamiques et physiologiques sont dus à des investissements faits par le secteur public il y a jusqu'à un siècle. Dans le cas du Royaume-Uni, Fogel montre que l'augmentation du taux d'activité de la population, de la quantité de calories consommées par les travailleurs et du rendement thermodynamique a entraîné une augmentation de 0,5 pour cent par an du revenu par habitant - soit la moitié de la croissance enregistrée entre 1970 et 1980. Arora 110 a obtenu des résultats similaires pour huit autres pays industrialisés. Toutefois, le fait d'employer comme indicateur la stature des adultes peut poser des problèmes de causalité.

CONCLUSIONS

Le capital humain a un effet déterminant sur le bien-être des ménages, des communautés et des nations. L'amélioration de l'alimentation des enfants en bas âge, et même dès la grossesse, apporte une contribution considérable à la mise en valeur du capital humain, ce qui se répercute sur le taux d'activité et la productivité de la main-d'œuvre adulte, et entraîne une amélioration de la santé, des capacités cognitives et de l'apprentissage. Les données disponibles montrent qu'il est essentiel d'agir dans ce domaine.

La malnutrition a un impact notable sur la morbidité et la mortalité des nouveau-nés, des enfants et des adultes. Il faut absolument mettre en œuvre des interventions ciblées pour lutter contre la malnutrition des mères et des jeunes enfants, ce qui exige des investissements dans la santé, l'éducation et l'assainissement. L'accroissement de la consommation de protéines et de calories et la réduction des carences en iode, fer et vitamine A ont des effets bénéfiques sur la santé et sur le bien-être social. Les actions les plus efficaces sont celles visant à améliorer la santé des femmes, car cela est bon non seulement pour les familles et les communautés dans l'immédiat mais aussi pour la santé et la productivité de la génération suivante. Les femmes doivent être en bonne santé pour pouvoir travailler et assumer de lourdes tâches domestiques. En ce qui concerne l'éducation, il est particulièrement important de garantir l'égalité d'accès des filles.

Malgré des controverses méthodologiques, il y a à l'évidence des liens entre croissance économique et nutrition. L'accélération de la croissance économique entraîne une hausse des dépenses publiques et privées consacrées à l'éducation et à la santé ainsi qu'une amélioration de la qualité et une augmentation de la quantité des aliments consommés, ce qui améliore l'état nutritionnel de la population. L'amélioration de l'état nutritionnel contribue à son tour à accélérer la croissance économique par l'enrichissement du capital humain et par des gains de productivité. En conclusion, on peut dire que si la croissance économique est nécessaire pour améliorer l'état nutritionnel de la population, les investissements publics dans la nutrition, l'éducation et la santé publique et individuelle sont essentiels pour une croissance économique durable.

NOTES

1. Pour une analyse plus détaillée de l'évolution de la production par région, voir le Chapitre II, Situation par région.

2. Le présent rapport est basé sur les informations disponibles au mois de février 2001. On trouvera des informations à jour sur le marché céréalier dans le rapport de la FAO intitulé Perspectives de l'alimentation, publié tous les deux mois.

3. Pour de plus amples informations concernant cette révision, voir FAO, 2001, Perspectives de l'alimentation, 1 (février).

4. La définition étroite de l'agriculture comprend exclusivement l'agriculture (cultures et bétail), les services agricoles et la fourniture d'intrants, les pêches, la foresterie et la mise en valeur des ressources en terres et en eaux. La définition élargie peut également englober (par ordre d'importance décroissant) le développement et l'infrastructure du monde rural, la protection de l'environnement, la recherche, la formation et la vulgarisation, le développement des régions et des bassins fluviaux, la fabrication d'intrants et l'industrie agroalimentaire.

5. Sauf indication contraire, les estimations et prévisions économiques de la présente section sont tirées du FMI. 2000. Perspectives économiques mondiales, octobre 2000. Washington.

6. La catégorie «économies avancées» du FMI comprend les pays développés à économie de marché et les nouveaux pays industrialisés d'Asie.

7. La composition exacte du Groupe des pays exportateurs est la suivante: Afrique subsaharienne: Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d'Ivoire, Djibouti, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Kenya, Madagascar, Malawi, Mali, Maurice, Mozambique, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Somalie, Soudan, Swaziland, Tchad, Togo et Zimbabwe. Asie et Pacifique: Mongolie, Myanmar, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Sri Lanka et Viet Nam. Amérique latine et Caraïbes: Argentine, Belize, Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica, Cuba, Dominique, El Salvador, Équateur, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Jamaïque, Nicaragua, Panama, Paraguay, République dominicaine et Uruguay. Proche-Orient et Afrique du Nord: Afghanistan.

8. La composition du groupe des pays importateurs est la suivante: Afrique subsaharienne: Burundi, Cap-Vert, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Mauritanie, Mozambique, Niger, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Somalie et Soudan. Amérique latine et Caraïbes: Cuba, Haïti, Nicaragua, Panama et République dominicaine. Asie et Pacifique: Bangladesh, Cambodge, Maldives, Népal, République populaire démocratique de Corée et Samoa. Proche-Orient et Afrique du Nord: Afghanistan, Égypte, Iraq, Jordanie, Liban, Maroc et Yémen.

9. Les résultats des négociations du Cycle d'Uruguay sur l'agriculture sont analysés dans La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 1994, et une étude plus approfondie, notamment des conséquences des négociations et des accords qui en ont découlé, est présentée dans La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 1995. On trouvera également une documentation très complète sur les négociations agricoles du Cycle d'Uruguay dans T. Josling, S. Tangermann et T.K. Warley. 1996. Agriculture in the GATT, p. 113-174. Houndmills, Londres et Macmillan, New York.

10. Les autres accords de l'OMC qui peuvent intéresser le commerce des produits agricoles, par exemple l'Accord sur l'application de mesures sanitaires et phytosanitaires et l'Accord sur les obstacles techniques au commerce ne sont pas pris en considération dans le présent texte.

11. Comme le précise l'Article 8.2 de l'Accord sur les subventions et les mesures compensatoires, dans les autres secteurs, seules les subventions non spécifiques (accordées à une entreprise ou une branche d'activité) qui répondent par ailleurs à d'autres objectifs acceptables ne peuvent donner lieu à une action. Voir S. Tangermann. 2000. Agriculture on the way to firm international trading rules. Document rédigé pour la Conférence de la faculté de droit de l'Université du Minnesota sur le thème «The Political Economy of International Trade Law», organisée en l'honneur du Professeur Robert E. Hudec. 15-16 septembre 2000. Université du Minnesota, Minneapolis, États-Unis.

12. Accord sur l'agriculture, article 20(c).

13. La plupart des documents sur ces questions sont publiés sur le site Internet de l'OMC à l'adresse suivante: www.wto.org. L'accès aux propositions et aux recommandations présentées par les pays dans le cadre du processus d'analyse et d'échange de renseignements est toutefois restreint.

14. Le Groupe de Cairns est composé de pays exportateurs de produits agricoles comptant parmi les pays développés et les pays en développement. Il comprend l'Afrique du Sud, l'Argentine, l'Australie, la Bolivie, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Fidji, le Guatemala, l'Indonésie, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Paraguay, les Philippines, la Thaïlande et l'Uruguay.

15. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Communication de l'Australie, p. 1. WT/GC/W/156; Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Accès aux marchés - droits de douane. Communication de l'Australie, WT/GC/W/199; et OMC. 2000. Négociations sur l'agriculture. Proposition de négociation du Groupe de Cairns - Accès aux marchés. G/AG/NG/W/54.

16. OMC. 2000. Proposition des États-Unis concernant une réforme globale à long terme du commerce des produits agricoles. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 23 juin 2000. G/AG/NG/W/15.

17. Ibid. (p. 8).

18. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Approche des CE en matière d'agriculture. Communication des Communautés européennes, WT/GC/W/273.

19. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Agriculture. Communication de la Corée, p. 2. WT/GC/W/170.

20. OMC. 2000. Déclaration du Japon, p. 1. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 29-30 juin 2000. G/AG/NG/W/27.

21. OMC. 2000. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Agriculture. Communication du Japon, p. 7. WT/GC/W/220.

22. OMC. 2000. Négociations sur l'agriculture. Proposition de négociation du Groupe de Cairns - accès aux marchés. G/AG/NG/W/54; et op. cit., note 16.

23. On trouvera une étude économique approfondie de la gestion des contingents et de son traitement à l'OMC dans D.W. Skully, 1999. The economics of TRQ administration. International Agricultural Trade Research Consortium, Working Paper 99-6. Peut être consulté à l'adresse suivante: www.umn.edu/iatrc.

24. Op. cit., note 18.

25. Op. cit., note 20. Voir également op. cit., note 19.

26. Op. cit., note 21.

27. Accord sur l'agriculture, Article 5.

28. OMC. 2000. Déclaration de la Communauté européenne, p. 2. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 29-30 juin 2000, WT/AG/NG/W/24.

29. OMC. 2000. Déclaration de l'Inde, p. 3. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 29-30 juin 2000, G/AG/NG/W/33.

30. Op. cit. (p. 4), note 16; op. cit., note 29; et OMC. 2000. Déclaration de l'Argentine. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 28-29 septembre 2000. G/AG/NG/W/39.

31. Op. cit., note 10. Voir également OMC. 2000. Proposition des Communautés européennes - concurrence à l'exportation. G/AG/NG/W/34.

32. OMC. 2000. Statement by Mauritius. Committee on Agriculture, Special Session, 28-29 septembre 2000. G/AG/NG/W/52.

33. OMC. 2000, op. cit., note 31.

34. Op. cit. (p. 4), note 16.

35. Op. cit. (p. 3-4), note 32.

36. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture, restrictions et taxes à l'exportation. Communication de l'Australie. WT/GC/W/237. Voir également op. cit. (p. 4), note 16.

37. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Communication du Japon, p. 4. WT/GC/W/220.

38. Op. cit. (p. 5), note 21.

39. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Soutien interne. Communication de l'Australie, WT/GC/W/177.

40. Op. cit. (p. 5), note 8.

41. OMC. 2000. Déclaration des États-Unis. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 28-29 septembre 2000. G/AG/NG/W/49.

42. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Communication de la Suisse, p. 1. WT/GC/W/261.

43. Op. cit., note 20.

44. OMC. 2000. Accord sur l'agriculture: traitement spécial et différencié et catégorie développement. Proposition à l'intention de la Session extraordinaire de juin 2000 du Comité de l'agriculture présentée par Cuba, la République dominicaine, le Honduras, le Pakistan, Haïti, le Nicaragua, le Kenya, l'Ouganda, le Zimbabwe, Sri Lanka et El Salvador. WT/AG/NG/W/13.

45. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Soutien interne - préoccupations des pays en transition ou ayant achevé leur transition. Communication de la Bulgarie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la République slovaque, de la République tchèque et de la Slovénie, WT/GC/W/217.

46. Op. cit., note 18.

47. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Communication de la Norvège, p. 2. WT/GC/W/238.

48. Op. cit. (p. 1-2), note 42.

49. Op. cit., note 18.

50. Op. cit. (p. 2-4), note 37.

51. On parle d'effets induits positifs ou négatifs d'une production lorsque celle-ci crée des avantages ou des coûts pour les autres producteurs ou consommateurs.

52. Les biens publics sont des biens qui ne peuvent être retirés à un particulier sans être retirés à l'ensemble de la collectivité (les meilleurs exemples en sont la défense nationale, la protection policière et l'éclairage public). Pour cette raison, ils ne sont pas censés être fournis par des entreprises privées puisque celles-ci ne pourraient pas en demander le paiement aux bénéficiaires. La fourniture de biens publics requiert donc normalement l'intervention du secteur public.

53. Op. cit. (p. 3), note 37.

54. Op. cit., note 18.

55. Op. cit., note 42.

56. Op. cit., note 47.

57. Op. cit. (p. 5), note 37.

58. Op. cit., note 16.

59. Département de l'agriculture des États-Unis (USDA). 1999. The use and abuse of multifunctionality, p. 2. Economic Research Service, USDA, Washington. (Terme mis en relief dans l'original)

60. Les versements découplés ne sont pas liés au niveau de la production en cours.

61. Le document de l'USDA, op. cit., note 59, présente une liste complète des mesures et instruments considérés comme répondant à ces conditions.

62. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Communication de l'Australie. WT/GC/W/156.

63. L'idée du rôle multifonctionnel de l'agriculture est vu ici sous l'angle des questions d'ordre autre que commercial susceptibles d'influer sur les négociations commerciales en cours sur l'agriculture. Pour ce qui concerne spécifiquement la FAO, l'organisation s'appuie sur Le Cadre stratégique de la FAO, 2000-2015, adopté à la 30e session de la Conférence de la FAO en 1999. Le paragraphe 76 du Cadre stratégique indique que: «Toutefois, certains Membres de la FAO ayant noté qu'il n'existait pas encore de consensus sur la définition du concept de caractère multifonctionnel de l'agriculture ni sur le rôle que pourrait jouer la FAO dans les activités y relatives, il a été convenu que l'Organisation devrait poursuivre et étoffer son action en matière de développement agricole et rural durable.»

64. Op. cit., note 37.

65. Op. cit., note 44. Voir également op. cit., note 29.

66. Op. cit. (p. 3), note 29.

67. Op. cit. (p. 18), note 59.

68. Ibid. (p. 19).

69. Pour une étude plus complète des exemptions en faveur des pays en développement prévues par l'Accord sur l'agriculture, voir S. Tangermann et T.E. Josling, 1999. The interest of developing countries in the next round of WTO agricultural negotiations (L'intérêt des pays en développement dans la prochaine série de négociations de l'OMC sur l'agriculture). Document établi pour le Programme de la CNUCED pour la définition d'une démarche commerciale anticipative et cohérente des pays africains. Des extraits du document sont publiés dans: UNCTAD, 2000. A positive agenda for developing countries: issues for future trade negotiations. New York et Genève.

70. Op. cit. (p. 1), note 44.

71. Op. cit., note 29.

72. Ibid.

73. Op. cit., note 44.

74. Op. cit.(p. 4), note 29; et OMC. 2000. Traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement dans le commerce mondial des produits agricoles. Communication de l'ANASE. G/AG/NG/W/55.

75. Op. cit., note 29, y compris les sources qui y sont citées. Voir également OMC. 2000. Op. cit., note 74.

76. Op. cit. (p. 6), note 16.

77. OMC. 2000b. Déclaration de l'Australie au nom du Groupe de Cairns. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 29-30 juin 2000. G/AG/NG/W/21.

78. OMC. 2000. Déclaration du Canada. Comité de l'agriculture, Session extraordinaire, 29-30 juin 2000, G/AG/NG/23. Voir également OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999. Négociations sur l'agriculture. Accès aux marchés - généralités. Communication de l'Australie. WT/GC/W/184.

79. OMC. 1999. Préparation de la Conférence ministérielle de 1999, Approche CE concernant l'accès aux marchés en franchise de droits pour les pays les moins avancés, Communication des Communautés européennes. WT/GC/W/195.

80. Banque mondiale. 1993. Rapport sur le développement dans le monde. Oxford University Press, Washington.

81. Sauf indication contraire, les données employées dans cette section proviennent du site Web de l'OMS (www.who.int/nut/#pem); et FAO. 2000. L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2000. Rome. Disponible à: www.fao.org/docrep/x8200e/x8200e00.htm.

82. Pour une étude du rôle de l'alimentation dans le développement des enfants, voir: UNICEF. 1998. La situation des enfants dans le monde 1998: regard sur la nutrition. Oxford University Press, Oxford, Royaume-Uni (disponible à: www.unicef.org/sowc98/sowc98.pdf); et R. Martorell. 1999. The nature of child malnutrition and its long-term implications. Food and Nutrition Bulletin, 20(3): 288-292.

83. Groupe de travail de l'OMS. 1986. Use and interpretation of anthropometric indicators of nutritional status. Bulletin of the World Health Organization, 64: 924-941.

84. Calculs fondés sur les tableaux 2 et 5 d'UNICEF. 2001. La situation des enfants dans le monde 2001 (disponible à: www.unicef.org/sowc01/tables/).

85. Ibid. Les données concernant les enfants nés à terme pesant moins de 2,5 kg après 37 semaines au moins de gestation.

86. Martorell, op. cit., note 82.

87. Pour diverses enquêtes, voir J.R. Behrman. 1993. The economic rationale for investing in nutrition in developing countries. World Development, 21(11): 1749-1771; P. Dasgupta. 1993. An inquiry into well-being and destitution. Clarendon Press. Oxford, Royaume-Uni; et J. Strauss et D. Thomas. 1998. Health and nutrition, and economic development. Journal of Economic Literature, Vol. XXXVI(2): 766-817.

88. Le métabolisme basal (MB), calculé en fonction de la masse corporelle, de l'âge et du sexe, correspond à la «quantité minimale d'énergie nécessaire pour vivre» 24 heures sans aucune activité physique, c'est-à-dire immobile, au repos, sans s'alimenter et dans un environnement confortable.

89. FAO. 1996. La sixième enquête mondiale sur l'alimentation. Rome.

90. Pour les adultes, l'indicateur anthropométrique de l'état nutritionnel le plus couramment accepté est l'indice de masse corporelle (IMC), qui s'obtient en divisant le poids d'une personne par le carré de sa taille. C'est un indicateur simple et peu coûteux à établir pour déterminer si l'apport énergétique est suffisant. La FAO et l'OMS recommandent de retenir une fourchette comprise entre 18,5 et 25 pour déterminer si un adulte est en bonne santé. Pour une analyse approfondie de l'emploi de l'IMC en tant qu'indicateur de malnutrition, voir FAO. 1994. Body mass index (BMI): a measure of chronic energy deficiency in adults. Par P.S. Shetty et W.P.T. James. FAO Food and Nutrition Paper No. 56. Il convient de signaler que tous les observateurs ne sont pas d'accord sur les seuils recommandés.

91. J. Strauss. 1986. Does better nutrition raise farm productivity? Journal of Political Economy, 94(2): 297-320.

92. A. Croppenstedt et C. Muller. 2000. The impact of farmers' health and nutritional status on their productivity and efficiency: evidence from Ethiopia. Economic Development and Cultural Change, 48(3): 475-502.

93. S. Weir et J. Knight. 2000. Education externalities in rural Ethiopia: evidence from average and stochastic frontier production functions. Centre for the Study of African Economies Working Paper No. 2000.4. Université d'Oxford, Royaume-Uni.

94. A. Bhargava. 1997. Nutritional status and the allocation of time in Rwandese households. Journal of Econometrics, 77: 277-295.

95. S.S. Basta, M.S. Soekirman et D. Karyadi. 1979. Iron-deficiency anaemia and the productivity of adult males in Indonesia. American Journal of Clinical Nutrition, 32: 916-925.

96. Voir J.M. Hershman, G.A. Melnick et R. Kastner. 1986. Economic consequences of endemic goiter. Dans J.T. Dunn, E.A. Pretell, C.H. Daza et F.E. Viteri, éds. Towards the eradication of endemic goiter, cretinism and iodine deficiency. Organisation panaméricaine de la santé, (PAHO) Washington, Scientific Publication No. 502. Voir aussi les études citées dans Behrman, op. cit., note 87.

97. UNICEF, op. cit., note 82.

98. Ibid.

99. S. Grantham-McGregor, L. Fernald et K. Sethuraman. 1999. Effects of health and nutrition on cognitive and behavioral development of children in the first three years of life. Part 2: Infections and micronutrient deficiencies: iodine, iron and zinc. Food and Nutrition Bulletin, 20(1): 76-99.

100. Sous-Comité de la nutrition du CAC (ONU)/IFPRI. 2000. Fourth Report on the World Nutrition Situation: Nutrition Throughout the Life Cycle. Genève.

101. Ibid.

102. Pour la liste des études, voir Behrman, op. cit., note 87; J. Behrman. 1996. The impact of health and nutrition on education. The World Bank Research Observer 11(1): 23-37; S. Grantham-McGregor, L. Fernald et K. Sethuraman. 1999. Effects of health and nutrition on cognitive and behavioral development in children in the first three years of life. Part 1: Low birth weight, breastfeeding and protein-energy malnutrition. Food and Nutrition Bulletin, 20(1): 53-75; Grantham-McGregor, S. Fernald et K. Sethuraman, op. cit., note 99; et Martorell, op. cit., note 82.

103. Behrman, op. cit., note 87.

104. Ibid.

105. FAO. 2000. Undernourishment and economic growth: the efficiency cost of hunger. Par J. Arcand. Étude FAO: Développement économique et social n47. Rome.

106. D. Bloom et J. Sachs. 1998. Geography, demography and economic growth in Africa. Harvard Institute for International Development. (polycopié)

107. L. Pritchett et L. Summers. 1996. Wealthier is healthier. Journal of Human Resources, 31(4): 841-868.

108. L. Smith et L. Haddad. 2000. Explaining child malnutrition in developing countries: a cross-country analysis. Research Report No. 111. IFPRI, Washington.

109. R. Fogel. 1994. Economic growth, population theory and physiology: the bearing of long-term processes on the making of economic policy. American Economic Review, 84(3): 369-95.

110. S. Arora. 1998. Health and long-term economic growth: a multi-country study dissertation, Ohio State University, États-Unis, cité dans PAHO. 2000. Investment in health and economic growth: a perspective from Latin America and the Caribbean. Document préparé pour le XXXV Meeting of the Advisory Committee on Health Research, Havana, Cuba, 17-19 juillet 2000.


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