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Platypus
sulcatus, une espèce polyphage, provoque des
dégâts économiquement importants en Amérique du Sud,
et plus particulièrement en Argentine où il s'attaque aux peupliers,
et plus rarement aux saules.
Le cycle, comprend 4 stades larvaires, un stade
nymphal puis l'adulte. Il se passe presque complètement dans l'arbre,
mis à part l'accouplement qui se fait à l'air libre. Dans les
troncs de grand diamètre, les mâles construisent des galeries et
libèrent des phéromones qui attirent les femelles vers l'extérieur.
Une fois fécondées, celles-ci pénètrent à
l'intérieur du tronc et préparent un substrat sur lequel elles
vont cultiver une champignon (Ambrosia) qui servira de première
source de nourriture aux larves. La femelle dépose ses oeufs à
l'extrémité de la galerie. Les larves, après s'être
nourries de mycélium, attaquent l'arbre en creusant des galeries. Les
attaques débutent en octobre-novembre pour se poursuivre jusqu'en mars-avril.
Les galeries des adultes sont radiales et se situent
sur le même plan horizontal perpendiculaire au tronc. Les galeries des
larves sont perpendiculaires à celles des adultes et parallèles
au tronc. Les insectes attaquent les arbres sains de grand diamètre (supérieur
à 15 cm), ou, plus rarement des troncs d'un diamètre minimal de
8 cm. Le mycélium augmente les dommages technologiques à cause
des taches noires induites sur le bois à l'endroit des perforations.
On n'a pas enregistré de différences
dans les attaques entre cultivars de peupliers. Lors d'attaques trop importantes,
on obtient de bons résultats en appliquant sur les troncs un mélange
répulsif de chaux et de soufre dilué dans de l'eau. Cette suspension
a l'avantage d'avoir plus de permanence et de ne pas contaminer l'environnement.
Adultes (gauche: F; droite: M) | Orifice d'entrée avec écoulement |
Tronc attaqué
: coupe transversale |
P. deltoides
brisés après attaque |
Polydrusus (= Polydrosus) spp. (Coléoptère, Curculionidae)
Ce
genre se rencontre en Europe (Espagne, France, Italie, ex-Yougoslavie, Hongrie),
dans certaines régions du Canada, dans le nord-est des Etats Unis.
Polydrusus impressifrons, un coléoptère
vert métallique, s'attaque à divers feuillus comme les peupliers,
les chênes, les bouleaux, les hêtres. Les larves de Polydrusus
spp., comme celles de Phyllobius, mangent des racines de divers plantes
herbacées annuelles, tandis que les adultes se nourrissent aux dépens
des feuilles des arbres (Populus, Salix, Quercus...). Ces coléoptères,
lorsqu'ils pullulent, peuvent causer des dégâts dans les jeunes
plantations de peupliers. Si nécessaire, des insecticides de contact
apportent de bons résultats.
Adulte | Adulte et dégâts sur feuille |
Porthetria
dispar, espèce présente dans tout l'hémisphère
Nord, a été introduite en Amérique du Nord au 19°
siècle. Elle y cause de grands dégâts. En Inde, elle est
rare et provoque peu de dégâts d'importance économique.
Par contre P. obfuscata provoque des dégâts
beaucoup plus importants aux fruitiers et aux plantations de saules en Inde
et au Pakistan. L'espèce est monovoltine. Les adultes sont actifs fin
juin - début juillet. Les femelles ont des deux espèces ne s'éloignent
guère du site de pupaison, auprès duquel elles pondront leurs
oeufs en une masse compacte recouverte de poils jaunes. Les chenilles éclosent
au printemps suivant et montent dans les frondaisons. Elles ont tendance à
être grégaires. La pupaison a lieu début juin dans des cocons
de soie. P. obfuscata a une nette préférence pour Salix
alba et Populus nigra.
Les chenilles du dernier stade de P. dispar
atteignent 4 à 7 cm de long. Des touffes de longs poils bruns sortent
de verrues, les antérieures sont bleues, presque noires et les postérieures
sont rouges. Les adultes ont un dimorphisme sexuel fortement marqué.
Les femelles ont une envergure alaire de 3,5 à 6 cm, elles sont blanc
sale et le bord marqué d'une ponctuation sombre. Les mâles sont
brun - gris avec des taches irrégulières et des bandes transversales
sur les ailes antérieures; leur envergure alaire ne dépasse pas
5 cm.
Le cycle biologique dure un an. Les adultes émergent
de juillet à septembre. Les oeufs sont pondus en paquets de 100 à
800 oeufs recouverts d'une sorte de duvet brune et soyeux provenant de la pilosité
abdominale de la femelle. Ces oeufs sont déposés sur les troncs
des arbres hôtes, sur des barrières, des murs ou la litière
du sol. Les oeufs n'éclosent qu'au printemps suivant. Les jeunes chenilles
montent vers les feuilles tout en restant groupées. Elles dévorent
complètement toutes les feuilles en circulant de branche en branche puis
se chrysalident en juillet - août. Les adultes émergent 10 à
20 jours après. La dispersion d'un arbre à l'autre se fait au
premier stade larvaire par le vent qui les disperse.
Les chenilles de P. dispar sont extrêmement
voraces. Elles ont une préférence pour le chêne, le charme,
le hêtre et les arbres fruitiers. Après défoliation complète
de ces espèces, elles peuvent s'attaquer à d'autres espèces
notamment les peupliers et saules ou encore certains conifères. Les arbres
attaqués produisent généralement une seconde feuillaison
annuelle mais, malgré cette régénération, il y a
quand même une importante perte de production.
La lutte préventive nécessite une
surveillance permanente du niveau des populations par l'observation des pontes.
Si nécessaire, un moyen de lutte efficace est l'utilisation de Bacillus
thuringiensis au printemps sur les jeunes chenilles se trouvant sur les
troncs, encore proche du sol. Plus tard dans la saison, les insectes sont dispersés
dans tout le feuillage et difficilement accessibles.
Porthetria dispar | ||||
Larve | Femelle pondant,
chrysalide éclose |
Adulte mâle | Dégâts |
C'est un insecte qui est commun dans toute l'Europe et qui a été introduit en Amérique du Nord. Les oeufs sont pondus sur les jeunes branches de plusieurs espèces de Salix, y compris S. cinerea et S. purpurea. Les larves se nourrissent de façon grégaire provoquant de longues gales irrégulières. La nymphose a lieu dans la gale et les adultes émergent au printemps. Les branches ne sont plus utilisables pour la vannerie.
Dégâts |
Sesia
apiformis est distribué dans toute l'Europe,
de la Finlande jusqu'au bassin méditerranéen, au Moyen Orient,
en Asie mineure, en Chine. Cet insecte a été introduit en Amérique
du Nord et a été observé pour la première fois au
Canada en 1983.
L'adulte ressemble à un frelon. Le corps
a des anneaux jaunes et noirs. Les ailes sont étroites, transparentes
avec le bord foncé. L'envergure est d'environ 35 mm. L'adulte émerge
en mai - juin. La femelle pond ses oeufs en les laissant tomber au pied des
arbres. Les chenilles éclosent environ un mois après. Elles sont
très mobiles et pénètrent dans le tronc au niveau du collet
ou par les racines, et forment des galeries de 20 à 50 cm de long descendant
vers les racines. Le cycle de développement dure deux ans, rarement trois.
Les chenilles hivernent dans leurs galeries à partir du mois d'octobre
pour ne reprendre leur nutrition qu'au printemps suivant. Au terme de leur croissance,
les chenilles remontent au niveau du collet et se tissent un cocon de débris
de bois. Après environ trois semaines, les jeunes adultes émergent
et prennent leur envol.
Il en résulte, pour les arbres âgés,
une perte de bois d'oeuvre suite à la présence des galeries sur
le pourtour desquelles le bois prend une couleur brune puis noire. En outre,
les lésions aux racines peuvent favoriser la pénétration
de micro-organismes pathogènes ou d'autres insectes xylophages. Mais
ces dégâts ne concernent que la base des troncs et n'ont donc qu'une
importance moyenne.
Sur les jeunes arbres, les galeries creusées
dans les pousses peuvent perturber la croissance ou provoquer le bris de l'arbre,
voire sa mort. Ceci se rencontre en pépinière ou dans les plantations
nouvelles et plus particulièrement dans celles installées après
coupe rase de peupliers dont les racines supportent une population importante
de cet insecte.
Les peupliers de tous âges sont attaqués, même de très
gros. Dans certaines régions il y a une préférence pour
les arbres jeunes. Seuls les peupliers poussant sur terrain caillouteux sont
épargnés car, pour éclore, les oeufs ont besoin d'une humidité
relativement élevée. Le degré d'humidité de l'aubier
influence également fortement la croissance de la chenille. Il y a une
très forte mortalité des chenilles lorsque le bois devient trop
sec.
Une sous-plantation de sureau diminuerait les
attaques de S. apiformis probablement parce que la litière de
ces espèces dégage une substance toxique pour les jeunes chenilles.
Si nécessaire, on peut arroser le collet des arbres avec des insecticides
systémiques ou traiter le tronc avec des insecticides de contact sur
une hauteur de un mètre. Les troncs attaqués devront être
éliminés pour éviter une propagation.
Adultes | Orifice de
sortie à la base du tronc |
Collet de
peuplier avec galeries d'âge divers |
Trichiocampus
viminalis est une espèce très répandue
qui se rencontre en Europe, au Moyen Orient et en Amérique du Nord, tandis
que l'aire de distribution de T. populi est limitée au Japon.
Les moeurs de tous ces tentrèdes sont semblables. Les larves provoquent
des défoliations en cas de surpopulation. Les adultes, quant à
eux, se nourrissent d'exsudation de sève.
L'envol des adultes a lieu à la fin du
printemps; les femelles déposent leurs oeufs à l'intérieure
des pétioles des feuilles. Les larves, vert clair avec une bande dorsale
sombre et des taches noires sur chaque segment, éclosent 7 à 12
jours après la ponte et restent groupées pour se nourrir du parenchyme,
dédaignant les nervures. L'hibernation se fait au stade larvaire dans
des cocons dispersés au sol. Le plus souvent, il y a une génération
par an, mais il peut y en avoir deux si les conditions sont favorables.
Les larves de T. viminalis se nourrissent
au dépens de divers peupliers, plus particulièrement Populus
deltoides, P. nigra italica, P. tremula et P. tremuloides,
et aussi de Salix spp. mais elle n'ont jamais été observées
sur P. alba.
Les défoliations complètes et répétées
affaiblissent les arbres et peuvent provoquer une perte de croissance assez
importante. Si nécessaire, il est possible de traiter avec des insecticides.
Trichiocampus viminalis | ||||
Pétiole de feuille avec ponte |
Groupe de larves | Dégâts |
Ce
scolyte polyphage est répandu dans toute l'Europe, l'Afrique du Nord
et l'Amérique du Nord.
Xyleborus dispar mesure entre 2 et 3,5
mm et est entièrement noir. Le mâle est plus petit et plus globuleux
que la femelle. Il est incapable de voler. En moyenne, le sex-ratio visible
est de 1 mâle pour 5-8 femelles. Il n'y a qu'une génération
par an. Les jeunes femelles émergent en avril - mai, puis elles creusent
dans les troncs ou dans les grosses branches des galeries circulaires plus ou
moins ramifiées et irrégulières. Les oeufs sont pondus
de mai à juillet isolément dans des logettes latérales
orientées dans le sens des fibres. La femelle transporte dans des organes
spécialisés des spores d'un champignon symbiotique (Ambrosia).
Ce champignon est inoculé lors du forage et forme rapidement un feutrage
noir sur les parois des galeries, ce qui déprécie le bois. Les
larves se développent dans ces galeries et se nourrissent exclusivement
d'Ambrosia. Après la nymphose, les jeunes adultes passent l'hiver
dans les galeries de ponte et s'y accouplent au printemps. Les mâles ont
une durée de vie très courte et ont été rarement
observés à l'extérieur de l'arbre hôte. Les femelles
se contaminent avec le champignon avant de quitter le système de galeries
par le trou d'entrée maternel.
X. dispar est un des rares scolytes capable
de s'attaquer à des arbres vivants. Les attaques se concentrent en priorité
sur des arbres de faible vitalité mais, en cas de surpopulation, des
sujets sains peuvent aussi succomber.
Il est très difficile de lutter contre
ces insectes. Vivant à l'intérieur des arbres, ils sont à
l'abri des pulvérisations chimiques classiques. Le traitement préventif
pendant l'essaimage est possible mais difficile à cause de la durée
importante du vol. Il existe des pièges qui peuvent être utilisés
pour définir les périodes d'essaimage des femelles. Le meilleur
traitement est de veiller à maintenir des peuplements en bonne forme
sur des sites adaptés. Il faut aussi éliminer les arbres plus
ou moins dépérissants qui sont la cause majeure de déclenchement
des surpopulations.
Adulte | Dégâts | Dégâts |
Yponomeuta
rorellus se rencontre en Russie où il provoque
des défoliations occasionnelles aux saules et peupliers; les dommages
sont limités grâce aux ennemis naturels. Il est aussi un
défoliateur important de Salix alba en Europe et plus particulièrement
en Roumanie. Y. gigas apprécie particulièrement P. alba.
Les chenilles de ce petit papillon se nourrissent
de manière grégaire sous la protection d'une toile de soie tissée
entre les feuilles. Il y a une génération par an. Les adultes
apparaissent au milieu de l'été. Les chenilles éclosent
et se nourrissent légèrement avant d'hiverner au stade larvaire.
Elles reprennent leur activité au printemps et se chrysalident dans leurs
toiles au début de l'été.
Soie de chenilles sur un saule |
Adulte |
Zeuzera
pyrina est un insecte polyphage très courant
en Europe Centrale, dans le Bassin Méditerranéen, en Asie, en
Inde, au Japon. Il a été introduit en Amérique du Nord
et en Afrique du Sud.
La femelle, d'une envergure de 6 à 7 cm,
est plus grande que le mâle (4,5 à 5 cm). C'est un papillon blanc
métallique aux ailes parsemées de taches bleu-noir tout à
fait caractéristiques. La chenilles, au terme de son évolution,
peut mesurer jusqu'à 5 cm. Elle a un corps blanchâtre avec des
taches foncées sur le dos et les flancs. La tête et les deux derniers
segments sont foncés.
Le cycle biologique est de un à trois ans
suivant les régions. Les adultes émergent de mai à septembre.
La femelle, qui vole peu, pond jusqu'à 800 oeufs isolément ou
en petits groupes dans les anfractuosités des troncs et des branches
ou les anciennes galeries et plaies des pommiers, poiriers, peupliers et de
nombreuses essences forestières. La chenille éclôt environ
trois semaines après la ponte et se nourrit d'abord dans les jeunes branches
ou juste sous l'écorce mais par la suite fore profondément dans
le bois. Les chenilles hivernent dans leurs galeries un à trois ans de
suite. Les galeries, longitudinales, sont gardées propres par l'élimination
de vermoulure et de déjections qu'on retrouve au pied des arbres. La
nymphose se fait à l'intérieur de la galerie, dans un cocon fait
de soie et de débris de bois. L'émergence de l'adulte a lieu dans
le mois qui suit.
Zeuzera pyrina est polyphage. Cet insecte
se nourrit au dépens de nombreux arbres forestiers, de pommiers, de poiriers
et de peupliers et saules. Il est plus répandu dans les régions
de culture fruitière et pose de sérieux problèmes dans
les régions populicoles. Des sujets de n'importe quelle taille peuvent
être attaqués. Sur les peupliers d'âge moyen, la présence
de galeries provoque le dessèchement et la rupture des branches attaquées;
la croissance est ralentie et l'arbre est affaibli. En pépinière,
les dégâts sont beaucoup plus graves car la présence d'une
seule chenille peut détruire l'axe principal et entraîner la mort
de l'arbre. La partie terminale du rameau attaqué dépérit,
sèche et se casse au niveau de la zone atteinte qui a été
entièrement évidée.
La lutte chimique est très difficile du
fait que les chenilles sont protégées dans leurs galeries et du
fait que la ponte est étalée dans la saison. Il faudra bien connaître
les périodes de vol de la zeuzère, grâce aux pièges
à phéromones et au "mass trapping", pour pouvoir appliquer
les produits avant que les jeunes chenilles ne pénètrent dans
le bois.
La lutte préventive consiste à installer
des peupleraies sur des terrains favorables. Il faut aussi éliminer et
brûler les sujets attaqués pour éviter la propagation de
ce ravageur.
Larve et dégâts |