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Le défi

A propos de ce document. En collaboration avec le PNUE, la FAO a développé et amélioré le cadre pour le développement et la gestion des ressources en terres, qui aborde la nature évolutive de la gestion intégrée des ressources en terres (GIRT). Les nouveaux concepts ont été introduits par une série de trois publications.


Nos terres, notre futur,
publiée en 1995, qui introduit
brièvement la nouvelle approche
de planification

 

Négocier un futur durable pour les terres
(Directives Structurelles et Institutionnelles pour la
Gestion des Ressources en Terres au 21e siècle)
publiée en 1997, qui vise en premier lieu les politiciens
et les décideurs au niveau national


Ce document, " Le futur de nos terres - faire face au défi ", est le troisième de cette série; il propose une approche de la planification intégrée pour un aménagement durable des ressources en terres basée sur une participation interactive entre les gouvernements et les populations. L'approche est centrée sur le concept des intéressés et de leurs objectifs, et sur le rôle du gouvernement qui crée les conditions dans lesquelles la population rurale peut utiliser les ressources en terres de manière productive et durable. L'emploi de procédures systématiques d'évaluation et de gestion des ressources pour intégrer les participants de la base est la clé de cette approche, et est nécessaire à son succès.

Ce document est destiné en premier lieu aux professionnels et aux techniciens de la planification foncière et de la gestion des ressources en terres aux niveaux national, infra-national et communal qui désirent mettre en oeuvre une approche intégrée de la gestion des ressources en terres. L'utilisation de ces directives comme document de base facilitera la préparation de manuels pratiques sur une GIRT adaptée à des régions ou à des pays spécifiques.

Quelle sera la suite de la gestion des ressources en terres en préparation du 21e siècle ? Les approches de planification doivent maintenant évoluer pour faire face aux problèmes, aux tendances et aux menaces qui se présentent; elles doivent profiter des opportunités et bâtir à partir des expériences du passé. Un besoin immédiat existe de mieux comprendre les interactions entre les différentes affectations des terres et leurs utilisateurs, de s'attaquer aux questions posées par les objectifs antagonistes des intéressés, et de tirer profit des flux d'informations circulant grâce aux mécanismes participatifs, au sein et au travers des hiérarchies politiques, tout en améliorant leurs liens.

Quelle est la situation actuelle ? Au cours de ces dix dernières années, les principaux forums internationaux tels que la CNUED à Rio de Janeiro, Brésil (1992) et le Sommet Mondial sur l'Alimentation à Rome, Italie (1996) ont clairement établi la nécessité de diminuer la pauvreté, d'assurer la sécurité alimentaire et de maintenir les ressources naturelles pour les générations futures. Quoique les concepts soient bien en place, leur exécution continue d'être un défi pour le monde. Pour atteindre les buts fixés pour l'aménagement des ressources en terres, les relations entre les ressources naturelles, l'affectation des terres et la population doivent être reconnues. C'est pourquoi ces buts ne pourront être atteints tant que la gestion durable des terres ne sera pas mise en oeuvre.

Les projections utilisant les facteurs qui influencent grandement la gestion durable des terres semblent peu prometteuses. La population mondiale atteindra 8 milliards d'individus en 2020. Les mouvements de population augmentent, allant des pays les plus pauvres vers les plus riches, des zones rurales vers les zones urbaines, des régions périphériques à investissement et croissance faibles vers les régions plus dynamiques. La moitié de la population mondiale vivra en zones urbaines et un grand nombre de personnes vivront dans la pauvreté. Les populations rurales continueront à être importantes et resteront vulnérables et sujettes au déclin social (éducation et réseaux institutionnels ou sociaux).

Il en résulte que la demande en terres, en eau et en ressources biologiques sera beaucoup plus grande. La plupart de ces ressources sont déjà dégradées (16 pour-cent du total des terres arables), et la proportion de dégradation tend à augmenter. Dans le monde, les conflits autour de l'accès et des droits aux ressources tendent à s'exacerber. La pression environnementale va croître sévèrement, alimentée par les tentatives d'utilisation de plus en plus grande des ressources en terres, en eau, ainsi que de la productivité animale et du travail. La tendance dominante sera une utilisation plus intense des ressources naturelles et l'émergence de nouvelles technologies d'intensification fera naître des problèmes sociaux, éthiques, culturels et environnementaux. Les différences dans l'accès et dans l'utilisation des ressources, de la technologie et des informations iront en grandissant.

La libéralisation du commerce et la mondialisation des marchés sont peut-être le défi majeur à surmonter pour que l'utilisation des terres devienne durable. Les réformes des politiques d'aide au secteur agricole à travers le monde vont avoir un impact profond sur les zones rurales. L'efficience plus grande et la croissance économique plus élevée de l'agriculture de marché n'élimineront pas la pauvreté rurale dans les zones marginales. Les changements dans les régimes commerciaux modifieront les incitants à produire de manière durable, tandis que la globalisation des marchés et l'uniformisation des modes de consommation tendront à réduire la diversité des systèmes agraires et leur adaptation aux conditions variées des terres.

De plus, la résilience des terres est menacée par une incidence croissante des désastres naturels ou dus à l'homme. Des conventions globales, comme la Convention des Nations Unies sur le Combat contre la Désertification (CNUCD) et la Convention des Nations Unies sur la bio-diversité (CNUBD) ainsi qu'une batterie croissante de cadres réglementaires seront de plus en plus importants pour guider l'utilisation des ressources en terres. Les gouvernements, les organisations agricoles et autres groupes d'intéressés devront engager le dialogue pour comprendre leurs implications et y apporter les réponses appropriées. La décentralisation et la privatisation modifieront la façon et les niveaux auxquels seront prises les décisions bien argumentées.

Quelles sont les conséquences nécessaires auxquelles il faudrait se préparer ? Un processus doit être mis en place pour élaborer un environnement (de politiques, d'aides, de réglementations, etc.) qui permette de passer de l'état actuel aux objectifs perceptibles de la CNUED pour la planification et la gestion des ressources en terres. Dans ce contexte, les mécanismes d'échange d'informations (y compris la mise en réseau et les forums internationaux), les directives, les outils et les recommandations politiques sont nécessaires pour arriver à des décisions mieux étayées sur les ressources en terres.

En planification et en gestion des ressources, l'approche intégrée exige une amélioration de la coordination. Dans son Chapitre 10, l'Agenda 21 plaide pour la réorganisation et, là où c'est nécessaire, pour un renforcement des structures de décisions, en incluant la politique et les procédures de planification et de gestion. Cette approche reconnaît que tous les intéressés doivent participer aux décisions sur l'affectation des terres; elle fait la soudure entre les objectifs de production et de revenu des utilisateurs des terres et l'objectif à long terme qu'a la société de préserver les ressources naturelles. Les conditions économiques et légales qui encouragent et récompensent les pratiques d'utilisation durable des terres sont d'une importance cruciale - les systèmes de tenure des terres inappropriés sont un des freins importants. Des liens sont nécessaires entre, d'une part, les systèmes traditionnels de gestion des terres et, d'autre part, l'application des nouvelles technologies.

Que propose ce document ? En 1997, la Commission pour un développement durable (CDD), au cours d'une session spéciale, a convenu d'évaluer les progrès vers le développement durable (Sommet sur la Terre + 5), a réitéré les recommandations que priorité soit accordée, au niveau international, au développement et à la dissémination d'une nouvelle approche de la conservation et du développement des ressources en terres. Elle précisait que cette approche devait créer les conditions sociales, économiques et légales qui encouragent le développement durable, satisfont les besoins en informations des gouvernements et des utilisateurs des terres, et impliquent toutes les institutions concernées.

Ce document propose une approche intégrée pour planifier la gestion durable des ressources en terres (AIPGDRT), ce qui est en accord avec la responsabilité de la FAO que la CNUED a désignée comme Exécutrice du Chapitre 10 de l'Agenda 21. La publication de ce document est financée par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).

En ce qui concerne les ressources en terres, l'Agenda 21 affirme que:

L'objectif général est d'aider à ce que les terres soient affectées aux usages qui fournissent les bénéfices les plus durables et à promouvoir la transition vers une gestion durable et intégrée des ressources en terres. Entre autres problèmes, les zones protégées, les droits à la propriété privée, les droits des populations autochtones, de leurs communautés ainsi que des autres communautés locales, et le rôle économique des femmes dans l'agriculture et dans le développement rural doivent être pris en compte.


Les besoins spécifiques suivants sont identifiés:

  • Le besoin de développer les politiques qui aboutiront à la meilleure utilisation et à la meilleure gestion des terres.
  • Le besoin d'améliorer et de renforcer les systèmes de planification, de contrôle et d'évaluation.
  • Le besoin de renforcer les institutions et les mécanismes de coordination.
  • Le besoin de créer des mécanismes pour faciliter l'implication active et la participation des communautés et des gens au niveau local.


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