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VIII. LES CONCLUSIONS

 

Cette étude aura permis de réaffirmer que les ressources forestières au Burundi sont d’une importance économique non négligeable : 2 % du PIB et 6 % d’emplois. Ces ressources, très riches et variées sont composées de forêts naturelles, artificielles et des arbres hors forêt.

Malheureusement, pour des raisons diverses, cette ressource est mal connue, mal gérée et elle est fortement dégradée.

En effet, les inventaires forestiers datent de très longtemps (1976). Suite à la guerre, les moyens nécessaires pour la bonne gestion de la ressource forestière ne sont plus réunis, la pression anthropique pèse sur les formations forestières et celles-ci risquent de disparaître si rien n’est fait dans un proche avenir. Le pays connaît un déficit en bois de feu et de service.

Cette dégradation de la ressource forestière est le résultat des besoins croissants des populations, en bois de feu, de service et d’œuvre. Elle est également liée à la course effrénée vers la recherche des terres cultivables qui s’amenuisent d’année en année et cela par des défrichements et des feux de brousse qui sont souvent criminelles.

La dégradation forestière est également influencée par le fait que les pouvoirs publics se sont préoccupés de la gestion rationnelle de ces ressources très tardivement vers les années 1980.

Les textes réglementaires régissant la gestion du patrimoine forestier ont toujours été incohérents et inadaptés, le code forestier par exemple accuse jusque maintenant un manque d’outils de contrôle et de répression. Seule la restriction semble être privilégiée au dépens de l’approche participative dans la gestion durable des écosystèmes forestiers.

Mais les résultats ont montré, surtout pendant la crise d’octobre 1993, que les populations comprennent mal l’intérêt de cette interdiction formelle de l’exploitation des formations forestières qui ne tient pas compte de leurs besoins.

La gestion communautaire des ressources forestières doit être une préoccupation des services étatiques, des populations rurales qui sont les bénéficiaires directs de ces ressources et de tous les partenaires du développement.

Dans le cas contraire et eu égard à l’extinction de certains individus de ces ressources et de la biodiversité qu’elles abritent, la disparition d’une bonne partie de ce patrimoine est inévitable.

Dans le but d’éviter cette catastrophe, cette étude émet quelques recommandations et propose certaines actions concrètes à mener à court, à moyen et à long terme :

1° les formations forestières doivent être connues au niveau quantitatif et qualitatif.

Pour cela, l’action urgente à mener concerne un inventaire forestier.

2° la gestion communautaire des forêts est une nécessité mais l’Etat ne devrait garder

que le rôle d’animateur.

Les actions à mener à court et moyen terme sont notamment la définition des droits et devoirs de chaque partenaire, la sensibilisation des populations à prendre part à l’analyse des problèmes liés à la gestion des forêts, à l’identification des priorités et aux solutions appropriées à proposer.

3° l’appui financier au secteur forestier permettrait le développement de la ressource, l’organisation de la filière-bois, la formation du personnel de l’Etat et des privés spécialement les services techniques chargés de la gestion durable des forêts.

 

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