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3. La dynamique d’exploitation des différentes zones à eucalyptus

La dynamique de l’exploitation des peuplements d’eucalyptus peut être décrite en comparant la «possibilité » en surface et en volume avec la réserve estimée par zone de production (voir tableaux récapitulatifs en annexe 3).

La notion de possibilité suppose que les révolutions et les rotations observées restent inchangées, eu égard aux modes de gestion actuellement adoptés par le propriétaire (Administration forestière, groupements : communes, plantations villageoises, planteurs privés, …).

La situation actuelle est exprimée en proportion d’exploitation des surfaces plantées. On considère que, tant que des décisions pour des changements de politique en gestion des peuplements ne seront ni encore prises, ni mises en œuvre, cette situation n’évoluera pas significativement pour une période de 10 ans.

Les zones peuvent alors être classées globalement en 3 catégories :

Zones d’exploitation extensive ou nulle (figures 8, 9 et 10) ;

Zones d’exploitation moyenne (figures 9, 10 et 11) ;

Zones d’exploitation intensive (figure 12).

3.1. Zones d’exploitation extensive ou nulle

Ce sont des massifs des régions du Moyen Ouest, de l’Ouest et du Centre (massifs éloignés des axes routiers ou en altitude). A peine 7% de la réserve est exploitée. Ce qui crée une situation d’excédents de vieux peuplements qui ne pourront plus produire plus, qui vieillissent et se déprécient en qualité.

Les peuplements des stations de démonstration et de recherche n’ont jamais fait l’objet d’exploitation rationnelle. En effet, les objectifs ne correspondaient pas à une ouverture à ce mode d’exploitation et la gestion reste extensive. La réserve est immobilisée et constitue une ressource en bois brut d’environ 12 millions de m3.

Figure 8 : Réserve de bois et exploitation de la ressource eucalyptus dans le domaine du Centre (Moyen Ouest)

 

Figure 9 : Réserve de bois et exploitation de la ressource eucalyptus dans le domaine de la côte occidentale

 

Figure 10 : Réserve de bois et exploitation de la ressource eucalyptus dans le domaine du Centre en montagne

3.2. Zones d’exploitation moyenne

Ce sont les massifs des hautes montagnes du centre et de l’Est (Mahanoro) ou de l’axe Antananarivo-Fianarantsoa en bordure de route. La proximité de l’axe et les besoins des centres consommateurs ont entraîné des exploitations intempestives des peuplements de bord de route. L’exploitation moyenne annuelle est de l’ordre de 30% (figures 9, 10 et 11). Du point de vue intensité, l’exploitation dégrade surtout le paysage et compromet la fonction protectrice des massifs (érosion du sol et protection contre les feux annuels).

Figure 11 : Réserve de bois et exploitation de la ressource eucalyptus dans le domaine de l’Est et du Sambirano

3.3. Zones d’exploitation intensive

(figure 12)

Les zones intensivement exploitées sont incluses dans la forêt naturelle du Moyen Est et du Sud Est, où l’on sort plus de 50% de bois de service pour les poteaux de ligne avec E. grandis. Viennent ensuite les anciennes plantations coloniales, insuffisamment exploitées mais qui fournissent du bois de substitution à celui des espèces de forêt naturelle qui commence à être difficilement atteignable.

Viennent ensuite les taillis surexploités des hautes terres, traditionnellement considérés comme ressources principales de bois énergie d’Antananarivo. Les stations diminuent de fertilité et le produit bois énergie ne pourra jamais, à l’état actuel de la gestion, satisfaire le besoin croissant de l’agglomération urbaine. Compte tenu de la proximité (moindre coût pour le transport) et de la conjoncture, toute la réserve (100%) est mobilisée à un rythme qui ne correspond pas à une gestion rationnelle de la ressource. Les propositions techniques d’aménagement rationnel sur de plus longues périodes sont difficilement applicables. En effet, les transporteurs sont en fait les propriétaires. Ils se soucient très peu de l’après exploitation. Généralement, les lots sont achetés sur pied immédiatement après la dernière exploitation. Le propriétaire s’engage à ne rien toucher après le contrat et n’entretient pas son peuplement.

Une infime partie intéresse les peuplements de bord de route sur l’axe Andriba (Mahajanga)-Antananarivo-Antsirabe où une exploitation récente a réduit les vieilles futaies en taillis renouvelés tous les 3 ans. Ce sont des peuplements peu importants, destinés à la production de bois énergie. Les exploitants sont tous des occasionnels, constitués de groupes d’immigrants ou de mandataires du service administratif, mal contrôlés après les contrats d’exploitation. Il est difficile de leur imposer des techniques de gestion rationnelle des peuplements après les prélèvements sur la ressource.

 

 

Figure 12 : Réserve de bois et exploitation de la ressource eucalyptus dans le domaine du Centre en moyenne altitude

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