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A propos de ce rapport

Ce rapport constitue la version abrégée des résultats de l'étude World agriculture: towards 2015/2030 de la FAO. Il présente l'évaluation la plus récente de la FAO sur l'évolution à long terme de l'alimentation, la nutrition et l'agriculture, pêches et forêts comprises, au niveau mondial. Aboutissement d'une démarche interdisciplinaire impliquant la plupart des divisions et disciplines techniques de la FAO, il se place dans la tradition de ses études prospectives périodiques sur l'agriculture mondiale, dont la dernière a été publiée en 1995 (Alexandratos, 1995). Les éditions précédentes sont Alexandratos (1989), FAO (1981) et FAO (1970).

Les projections, réalisées de manière très détaillée, concernent environ 140 pays et 32 produits de la culture et de l'élevage (voir Appendice 1). Dans le cas de presque tous les pays en développement, les facteurs principaux contribuant à la croissance de la production agricole ont été identifiés et analysés séparément. Les critères d'augmentation de la productivité, comme la hausse du rendement des cultures et du poids d'abattage du bétail, ont été distingués des autres éléments de croissance comme la superficie cultivée et la taille des troupeaux. On a porté une attention spéciale sur les terres, qui ont été classées en cinq catégories pour l'agriculture pluviale plus une sixième pour la culture irriguée. Ce niveau de détail s'est avéré à la fois nécessaire et favorable à l'identification des principaux problèmes auxquels l'agriculture mondiale devra faire face au cours des 30 années à venir. Il a notamment aidé à discerner les contraintes locales en matière de production et de ressources, à évaluer les importations alimentaires requises par les divers pays et à jauger le degré de succès ou d'échec dans la lutte contre la faim et la sous-alimentation. Il a également été nécessaire de disposer de chiffres très détaillés pour rassembler l'expertise des spécialistes des diverses disciplines de la FAO, car l'analyse fait largement appel au jugement des spécialistes internes. Pour des raisons de place, entre autres, les résultats sont toutefois présentés au niveau régional et sectoriel, ce qui peut masquer des différences d'évolution entre les divers pays et produits. De même, les limites de place n'ont pas permis d'inclure les références aux nombreuses sources utilisées lors de la rédaction du présent rapport abrégé. On a donc uniquement mentionné les références aux sources statistiques et à celles des chiffres, tableaux et cartes; elles figurent en p. 96. On trouvera une liste complète des références dans le rapport technique non abrégé.

Ce rapport se caractérise aussi par sa démarche descriptive et non normative: ses suppositions et projections représentent l'avenir le plus probable mais pas nécessairement le plus souhaitable. Il observe par exemple que l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 - réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique d'ici 2015 - a peu de chances d'être atteint, alors que cela serait extrêmement souhaitable. De même, le rapport constate que l'agriculture va probablement continuer à s'étendre sur les terres humides et les forêts tropicales, ce qui serait sans aucun doute regrettable. En général, les projections présentées ne constituent donc pas des objectifs stratégiques de la FAO mais plutôt des bases pour l'action, pour lutter contre des problèmes actuels risquant de persister et de nouveaux problèmes risquant d'apparaître. On doit aussi souligner que ces projections ne sont en aucun cas des extrapolations de tendances. Bien au contraire, elles rassemblent une multitude d'hypothèses sur l'avenir et débouchent souvent sur des déviations considérables par rapport aux anciennes tendances.

Une évaluation à long terme de l'alimentation, la nutrition et l'agriculture mondiales pourrait aborder de multiples sujets, intéressant divers lecteurs selon le pays, la région ou la question traitée. En tant qu'étude mondiale, cependant, ce rapport a dû être sélectif au niveau des sujets traités. L'accent est surtout mis sur la manière dont le monde se nourrira à l'avenir et ce qu'entraînera pour ses ressources naturelles la nécessité de produire plus d'aliments. L'année de base de l'étude est la moyenne sur trois ans de 1997-99 et les projections ont été faites pour les années 2015 et 2030. Le choix de 2015 permet d'évaluer si l'objectif du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 - réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation chronique - risque d'être atteint. Etendre l'horizon jusqu'à 2030 crée un laps de temps assez long pour pouvoir analyser les questions concernant les ressources de la planète - en d'autres termes, la capacité du monde à surmonter des degrés supplémentaires de dégradation des terres agricoles, de déboisement, de réchauffement du globe et de pénurie d'eau, en plus de l'augmentation de la pression démographique. Naturellement, le degré d'incertitude croît à mesure que l'horizon recule, et les résultats envisagés pour 2030 devront donc être interprétés avec plus de prudence que pour l'échéance 2015.

L'analyse se base entre autres sur les perspectives à long terme dressées par d'autres organismes. Les projections démographiques, par exemple, sont celles de l'Organisation des nations unies (ONU)(Evaluation 2000, variante moyenne - ONU, 2001), tandis que celles qui concernent les revenus reposent surtout sur les dernières projections de produit intérieur brut (PIB) de la Banque mondiale. La plupart des données sur l'agriculture sont tirées de la banque de données de la FAO (FAOSTAT), en date de juillet 2001. Ces hypothèses ayant une influence critique sur les résultats escomptés, il est important de noter qu'elles peuvent changer de manière considérable, même à court terme. Les données historiques, par exemple, et les projections démographiques et de croissance du PIB figurant dans l'étude de 1995 ont depuis fait l'objet de révisions souvent substantielles dans beaucoup de pays. La population mondiale projetée pour 2010 par l'étude de 1995 se montait par exemple à 7,2 milliards, alors qu'aujourd'hui l'ONU la chiffre à 6,8 milliards. De même, on estime actuellement que la population d'Afrique subsaharienne atteindra 780 millions d'ici 2010, contre 915 millions escomptés lors de l'étude de 1995. Les projections de PIB pour l'Afrique subsaharienne diffèrent aussi des évaluations de 1995: la croissance des revenus par habitant pour la période 1997-99 à 2015 est maintenant projetée à 1,8 pour cent par an, contre 0,7 pour cent dans l'étude de 1995 (sur la période 1988-90 à 2010). Finalement, les données historiques de la FAO sur la production, la demande et la consommation alimentaires par personne ont souvent été radicalement révisées pour toute la série chronologique à mesure que plus d'informations à jour étaient rendues disponibles.

Ce rapport présente tout d'abord l'évolution prévue, globalement et par grands groupes de produits, au niveau de la demande, de la production et des échanges agricoles mondiaux, et ses répercussions sur la sécurité alimentaires et la sous-alimentation. Il examine ensuite les questions principales soulevées par cette évolution: le rôle de l'agriculture dans le développement rural, la lutte contre la pauvreté, la croissance économique générale, ainsi que les effets de la mondialisation et de la libéralisation des échanges commerciaux. Sont abordées par la suite les questions de production et de politiques dans les secteurs des cultures, de l'élevage, de la foresterie et des pêches, en y incluant l'utilisation des ressources naturelles et la technologie agricole. Le rapport se termine par une évaluation des répercussions de la production agricole sur l'environnement, dont ses interactions avec les changements climatiques.


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