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Production d'oies au Chili et en Amérique du Sud par Manuel Camiruaga-Labatut

Ingénieur agronome, M. Sc.
P. Universidad Católica de Chile
Facultad de Agronomía e Ingeniería Forestal
Departamento de Zootecnia
Santiago, Chili

Introduction

L'oie est une volaille domestique connue depuis les temps anciens. Le début de sa domestication remonte au néolithique, il y a plus de 20 000 ans. Elle n'est utilisée significativement que depuis mille ans, et sa popularité s'est accrue.

C'est une volaille très particulière qui se démarque des autres volailles domestiques. Une des différences majeures est son système digestif qui lui permet de s'alimenter et de survivre uniquement avec une consommation d'herbe. Elle est à ce titre très différente des autres espèces aviaires et se rapproche davantage d'un troupeau ovin. On l'élève à la fois pour sa viande, mais aussi pour ses plumes qui ont un fort pouvoir isolant. Elle génère aussi des produits haut de gamme, comme le foie gras, après avoir mis en œuvre une technique très élaborée: le gavage.

A l'inverse des autres volailles, comme les poulets, l'oie n'a pas beaucoup évolué et ne représente pas commercialement la même importance à l'échelle mondiale. Cet état de fait résulte de trois considérations: pour des raisons historiques et culturelles, pour sa bivalence en matière de production, et pour les conditions économiques et agraires locales. Comme on le verra par la suite, ces facteurs ont joué un rôle décisif dans l'arrivée de l'oie en Amérique du Sud, comme en Amérique du Nord.

Depuis la colonisation de l'Amérique du Nord par les Anglais, les Français et les Hollandais, on dispose de meilleures races. L'amélioration des performances a permis le développement de l'élevage jusqu'à devenir une production importante. De nos jours, on élève toujours des oies dans les fermes du Canada et du nord des Etats-Unis. En Amérique du Sud, l'oie est moins présente.

A première vue, on pourrait penser que les différences relatives au développement de l'oie en Amérique du Sud et en Amérique du Nord sont liées au climat. En fait, ce n'est pas le cas, puisque l'Amérique du Sud représente une étendue énorme, avec de grosses variations climatiques depuis les zones tropicales, les forêts humides jusqu'aux terres froides de Patagonie. Sur ce continent aux multiples facettes, les conquistadors espagnols ne peuvent donc pas invoquer un environnement peu propice à l'élevage des oies. Après l'indépendance des pays sud-américains, des émigrants sont arrivés d'Allemagne, de France et d'Angleterre, apportant avec eux des oies.

Contrairement aux croyances populaires, l'introduction des oies par les colons n'a posé aucun problème. Aujourd'hui, on trouve au Chili des petites bandes produites dans le giron familial, depuis la vallée de l'Aconcagua (32-33°de latitude sud) jusqu'aux plaines de Magallanes (53-56°de latitude sud), ce qui représente une zone qui s'étend sur environ 3 000 km.

C'est ainsi qu'en fonction des origines des émigrants, les oies d'Embden (Allemagne), de Toulouse (France) et de Pilgrim (Angleterre) sont arrivées au Chili dans les années 1850. L'oie d'Embden a été introduite en 1845 par les colons allemands qui se sont installés au sud du Chili. Quant à l'oie de Toulouse, elle était prisée par les colons français, belges et basques qui sont arrivés dans la partie centrale/sud du Chili en 1891. Cette oie constitue la plupart des petits troupeaux que l'on rencontre aujourd'hui au Chili.

Des oies de Pilgrim qui provenaient d'Irlande ont également été introduites au Chili, mais en quantité plus modeste. L'oie de Pilgrim est compacte, bien conformée et sa chair est moins typée que les autres oies, ce qui en fait un produit bien adapté aux traditions culinaires anglo-saxonnes et aux besoins des Irlandais installés dans les zones australes de l'Argentine et du Chili.

Malheureusement, les colons qui arrivèrent au Chili n'ont pas pensé à transmettre toutes leurs connaissances sur l'élevage et la gestion des oies, de sorte que leurs descendants n'ont pas abordé cette production dans le même état d'esprit. Des facteurs importants tels que la génétique, l'alimentation et les races ont donc évolué pour donner naissance à une oie rustique appelée «oie du Chili». Par ailleurs, la coutume qui consistait à conserver des petits troupeaux sans renouvellement a entraîné une consanguinité responsable de la diminution des performances de croissance et de reproduction.

L'Université catholique du Chili a mis en place un projet, entre 1989 et 1993, dont les objectifs étaient doubles: il s'agissait d'étudier la conduite générale de ces volailles pour mieux les connaître, et d'introduire des gènes d'oies françaises à viande et à foie gras dans les ressources locales. En parallèle, on a réalisé de nouvelles importations, mais elles sont restées dans une proportion modeste. Ce qui s'est passé au Chili peut être transposé aux autres pays d'Amérique du Sud où l'élevage des oies n'est pas pratiqué à des fins commerciales, sauf cas isolés de faible importance.

Cependant, la nécessité de créer de nouvelles activités qui aident à la diversification des productions d'élevage pourrait entraîner, dans le futur, la création de plannings commerciaux combinés à d'autres activités agricoles.

L'objectif de ce chapitre est de décrire les pratiques d'élevage des oies, y compris celles qui étaient pratiquées autrefois au Chili. Il traitera aussi bien de la reproduction que de la production de viande et de plumes. En revanche, la production de foie gras, qui est très technique, ne sera pas abordée dans le contexte d'un élevage destiné à des petits producteurs.

Considérations générales

L'oie est une espèce qui se caractérise par sa bonne aptitude à utiliser des aliments riches en fibres, ce qui est particulièrement important dans l'optique d'utiliser du fourrage (ou des mauvaises herbes) qui ne sont pas exploitables par d'autres espèces animales. De plus, cette volaille vit en bonne harmonie avec l'homme et possède un double intérêt, en tant qu'animal de rente, mais aussi pour le gardiennage en braillant pour avertir son entourage immédiat de la présence d'intrus.

Ces dernières années, on a manifesté un grand intérêt pour l'oie, car elle représente une production originale susceptible d'être bien valorisée à l'export. En effet, l'oie est capable de produire une viande très goûteuse et très appréciée. Cependant, les coûts de production doivent rester raisonnables pour que les producteurs puissent dégager des bénéfices. La vente des produits bruts concerne la viande, les plumes et le foie gras, mais ce schéma n'est pas la meilleure voie. Une transformation artisanale de ces produits permet d'obtenir une forte valeur ajoutée. Par exemple, on peut fabriquer des oreillers, des édredons, des duvets, fumer la viande, ou effectuer d'autres préparations culinaires spécifiques à certaines régions.

Au Chili, on n'a pratiquement pas introduit de races d'oies modernes sélectionnées; seulement quelques tentatives isolées ont permis d'incorporer quelques gènes. A ce sujet, il faut mentionner la contribution du centre de recherche sur la reproduction des oies, de l'Université catholique du Chili. Depuis sa création en 1989, ce centre a introduit au cheptel national environ 4 000 oisons de souches améliorées, ce qui représente environ 1 pour cent du total des oies existantes dans le pays. On estime qu'environ 16 000 agriculteurs détiennent des oies, mais ne possèdent pas plus de 20 ou 30 oies chacun, ce qui fait un effectif total de 400 000 têtes. La forte demande d'oisons d'un jour constatée par le centre de reproduction indique un engouement croissant pour ces oiseaux qui est en relation avec une meilleure approche de leur gestion.

Reproduction

1. Paramètres de reproduction et conduite générale

En général, chez toutes les espèces, tout ce qui touche à la reproduction est à prendre prioritairement en considération pour la conduite des animaux. Les oies ont une production d'œufs convenable, mais, contrairement aux poules pondeuses que l'on exploite très intensivement pendant une saison, elles ont une ponte saisonnée qui s'étale dans le temps. En fait, l'oie ne pond qu'un faible nombre d'œufs par saison, mais elle maintient un bon niveau de production pendant trois ou quatre années. Les souches prolifiques produisent 20 à 35 œufs la première année, 40 à 50 les deuxième et troisième années et 50 œufs la quatrième, après quoi la ponte décroît. Il convient alors de changer les reproducteurs si l'on vise une production intensive d'oisons. Dans des schémas plus extensifs où les coûts sont minorés, on peut conserver les reproducteurs une ou deux années supplémentaires. Le paramètre de reproduction le plus problématique est l'éclosabilité. En incubation artificielle, le pourcentage d'oisons nés n'est généralement pas supérieur à 70 pour cent. Globalement, une femelle produit une moyenne de 25 à 28 oisons par an pendant quatre ans. En incubation naturelle, on n'obtient pas plus de 8 à 9 oisons de moyenne par femelle. En terme de maturité sexuelle, les femelles sont plus précoces que les mâles; la ponte débute à l'âge de 6 mois. Les mâles sont productifs avec un retard de deux à quatre semaines, mais ils sont plus fertiles en deuxième année de production. Les reproducteurs doivent être choisis et élevés en tenant compte des objectifs que l'on s'est fixé. Les normes d'élevage qui vont suivre méritent d'être mentionnées.

1) Une règle générale valable pour toutes les lignées consiste à ne pas croiser des reproducteurs continuellement entre eux. Les croisements entre individus apparentés génèrent de la consanguinité qui est préjudiciable au maintien des performances (en particulier la ponte et les naissances).

2) Pour obtenir une bonne fertilité, il faut respecter un ratio de trois femelles pour un mâle. Le groupe doit par ailleurs être constitué un ou deux mois avant l'entrée en ponte. En cas de mise en place de nouveaux reproducteurs, il est conseillé d'acheter les mâles et les femelles ensemble, ils s'entendront mieux lorsqu'ils seront adultes.

3) Les œufs doivent être collectés deux fois par jour si on prévoit une incubation artificielle, ce qui est vivement recommandé.

4) Il ne faut pas récolter les plumes des reproducteurs en période de ponte (d'août à décembre dans l'hémisphère Sud), car cela affecte la ponte et la production d'oisons. En période de repos sexuel, on peut récolter la plume pendant la mue.

5) Si l'on prévoit d'exploiter les plumes, il est préférable d'utiliser des oies blanches. La valorisation des plumes de couleur est inférieure de 30 pour cent à celle des plumes blanches de même qualité.

6) Les lignées blanches sont également conseillées pour la production de viande; les sicots et les plumules de couleur noire sont disgracieux. Les oies blanches ne posent pas de problème, et la présentation des carcasses est bien meilleure. Pour certaines préparations en viande séchée ou à la manière d'un jambon, la peau n'est pas conservée; il est donc tout à fait possible d'utiliser des souches colorées dans ce cas.

7) En ce qui concerne la production de foie gras, il faut utiliser les lignées réceptives au gavage qui ont été sélectionnées à cet effet. Dans le cas contraire, même si le gavage semble se dérouler normalement, le foie n'aura ni le poids ni l'engraissement souhaités.

8) La présence d'eau sous forme de mares, de lagunes ou autres pièces d'eau n'est pas strictement indispensable si ce n'est pour le confort des oies qui l'apprécient. Un bac à eau est toutefois conseillé en reproduction confinée, car une absence totale est susceptible de provoquer des nécroses de pénis chez les jars et entraîner de l'infertilité.

2. Installations pour les reproducteurs

Dans les systèmes de production intensive, les reproducteurs sont conservés confinés sur des parcours à raison de 2,5 animaux par m2. Les groupes de 25 à 30 sujets et un rapport de trois femelles pour un mâle sont conseillés pour assurer une bonne fertilité.

Les parcours doivent avoir un sol pentu de sorte qu'ils se nettoient en permanence. Il est nécessaire d'avoir une partie (environ un tiers de la superficie) qui soit recouverte d'un plancher ajouré: le caillebotis ou les bambous conviennent très bien (voir figures 1 et 2). Ce plancher doit être facilement amovible pour retirer les déjections qui s'accumulent en dessous. En général, les abreuvoirs et les mangeoires sont également placés à cet endroit. Un nettoyage en profondeur doit être pratiqué régulièrement (tous les six mois par exemple). Une solution de sulfate de cuivre à 10 pour cent est répandue pour désinfecter, mais il faut faire attention que les oies ne soient pas en contact direct avec ce produit car il est toxique.

FIGURE 1: Parcours pour reproducteurs.

Source: Camiruaga (1999).

FIGURE 2. Plancher en caillebotis ou bambous.

Source: Camiruaga (1999).

Comme nous l'avons dit précédemment, il est recommandé de fournir des bacs remplis d'eau. Contrairement à une opinion répandue, ils ne sont pas strictement nécessaires aux accouplements qui se déroulent aussi bien en dehors, mais l'usage de l'eau réduit les risques de nécrose des pénis.

Les parcours doivent être munis de nourrisseurs et d'abreuvoirs en quantité suffisante, en particulier dans le cas d'un rationnement alimentaire. Les mangeoires circulaires semi-automatiques (figure 3) sont à privilégier car elles ne bloquent pas le passage des animaux au contraire des mangeoires linéaires, et de plus, ce sont les plus pratiques. On considère qu'il faut que chaque oie adulte dispose d'une longueur de 16 cm en circulaire ou 20 cm en linéaire. Cependant, ces recommandations sont susceptibles d'être modifiées au vu du comportement des animaux. Dans le cas des abreuvoirs (figure 4), des recommandations similaires ou légèrement supérieures sont faites. L'idéal est de disposer d'une profondeur d'eau de 15 cm pour que les oies puissent se mouiller la tête et les yeux, ce qui prévient les irritations oculaires et la conjonctivite provoquées par les poussières d'origine alimentaire. Les oies doivent toujours avoir de l'eau à leur disposition.

FIGURE 3. Mangeoire circulaire semi-automatique.

Source: Camiruaga (1999).

FIGURE 4. Abreuvoir linéaire suspendu.

Source: Camiruaga (1999).

Les nids ont 0,7 m de long, 0,5 m de large et 0,25 m de haut (figure 5). Il en faut un pour quatre femelles. Il est conseillé de garnir le nid de litière. La paille convient bien, mais il faut la renouveler souvent pour ne pas qu'elle s'agglomère et pour récolter des œufs propres. Cela représente le premier pas destiné à améliorer les conditions sanitaires de l'incubation et à garantir les naissances futures.

FIGURE 5. Nids.

Source: Camiruaga (1999).

Une autre possibilité consiste à répartir les oies sur des petites prairies avec un minimum de 8 à 10 m2 par animal. Il faut une zone ombragée pour protéger les oies du soleil, et un abri pour y disposer les nids. Le sol doit être sain en apportant des copeaux ou de la paille. Cet abri sert aussi la nuit pour protéger les oies des chiens et des autres prédateurs. Lorsque les œufs sont incubés artificiellement, il faut beaucoup de paille dans le nid et il faut les récolter fréquemment; cette pratique prévient les souillures et décourage les femelles couveuses. Les abreuvoirs et les mangeoires doivent être proches car les oies ont l'habitude de boire beaucoup la nuit.

3. Incubation artificielle

La durée de l'incubation des œufs d'oies est de 30 jours. Les difficultés résultent dans la grande taille des œufs, leur coquille très dure, et la nécessité de refroidissement en cours d'opération, ce qui complique les choses par rapport à une incubation d'œufs de poules. Cependant, il existe des équipements spécifiques pour incuber les œufs d'oies qui donnent de bons résultats.

Les incubateurs ventilés ont en général une capacité supérieure aux incubateurs statiques; ils sont plus coûteux mais donnent de meilleurs résultats. Une grande partie de la différence de prix dépend du degré d'automatisation, mais cette dernière représente un gros avantage. De bonnes pratiques d'hygiène pendant la période d'incubation sont garantes de bons résultats d'éclosion.

Traitement des œufs

Le succès des programmes d'incubation n'est pas seulement conditionné par cette étape, mais aussi par toute une série de tâches qui doivent être correctement exécutées depuis la ponte des œufs.

Conditions d'incubation

Lorsque les œufs sont conservés à basse température, 15 à 20°C, il est recommandé de les préchauffer approximativement à 25°C avant de les rentrer dans l'incubateur. Ainsi, on évite que les œufs ne se mouillent à cause de la condensation qui se dépose à la superficie et qui rend les salissures contaminantes.

Pour obtenir de bons résultats d'éclosion, il faut placer les œufs en position horizontale, ou avec la chambre à air légèrement orientée vers le haut. Lorsque les œufs sont placés avec la chambre à air vers le bas, il n'y a pas de possibilité de naissance. Il est déconseillé de placer des œufs sur les autres et de laisser des espaces entre eux à cause des risques de casse pendant le retournement.

D'une manière générale, les conditions d'incubation des œufs d'oies ne diffèrent pas beaucoup de celles appliquées aux œufs de poules. Dans tous les cas, on doit posséder un incubateur pour le début de l'opération et un éclosoir pour les trois derniers jours. Une des particularités des œufs d'oies, c'est qu'il faut les refroidir quotidiennement pour assurer la viabilité de l'embryon. C'est cette pratique qui rend l'incubation des œufs de cette espèce plus compliquée que les autres volailles.

Alternatives de production

Les oies peuvent être exploitées pour leur viande, leurs plumes ou leur foie gras. De plus, il existe d'autres applications telles que le contrôle des mauvaises herbes et le débroussaillage par les oies. Ainsi que nous l'avons mentionné précédemment, nous ne traiterons pas la production de foie gras dans ce chapitre.

1.- PRODUCTION DE VIANDE

Au Chili, mais aussi dans toute l'Amérique latine, la consommation de viande d'oie n'est pas traditionnelle, à l'exception de quelques secteurs où vivent des descendants de colons européens. Cependant, on peut dire que beaucoup de gens connaissent les oies.

Comme bien d'autres volailles, l'oie peut se commercialiser entière, découpée ou même cuisinée. Dans ce dernier cas, la viande est souvent fumée, qu'il s'agisse de la carcasse entière ou de morceaux. On peut aussi la cuisiner à la manière d'un jambon ou d'autres charcuteries. Il est bon de mentionner que la viande d'oie est toujours de couleur rouge, ce qui est un avantage car une saumure contenant du sel nitrité rehausse les couleurs et permet une très bonne présentation. De plus, la graisse est de bonne qualité et possède une saveur particulière et très agréable qui rend les préparations très appréciées.

La production de viande est la forme d'exploitation de l'oie la plus facile à implanter dans un objectif commercial. Cependant, une bonne productivité dépend des reproducteurs qui doivent être de race adaptée avec un haut rendement en viande. Il faut bien entendu fournir une alimentation adéquate qui couvre les besoins mais reste économiquement supportable. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les races de couleur blanche sont les plus employées car la présentation des carcasses est meilleure. Cela est dû au fait qu'après avoir arraché les plumes, il reste sous la peau une sorte de fourreau. Les plumes blanches ne se voient pas; en revanche, si les plumes sont colorées, l'aspect de la carcasse est détérioré.

Pour produire de la viande, il faut nourrir les oies avec des aliments de qualité pour assurer la croissance et conférer une bonne saveur à la viande. La viande des oies nourries uniquement à l'herbe n'est en général pas très savoureuse et il faut distribuer de l'aliment concentré particulièrement dans la phase de finition. L'usage des fourrages ne doit cependant pas être proscrit car il est intéressant du point de vue économique, en particulier pour les reproducteurs pendant la période de repos sexuel.

Il est acquis que les oisons, pendant les quatre premières semaines de leur vie, doivent recevoir un aliment équilibré. Une base de céréales (le blé) supplémentée en protéines (par des tourteaux d'oléagineux ou de la farine de poissons), en calcium, phosphore, vitamines et oligo-minéraux convient. Les souches modernes à forte production de viande doivent absolument être alimentées correctement pendant la phase de croissance intensive pour ne pas les pénaliser. L'utilisation des fourrages est possible pour économiser l'aliment à partir de la cinquième semaine, mais les oies se développeront plus lentement qu'avec une alimentation uniquement au concentré.

Comme chez les autres espèces aviaires, on peut considérer plusieurs périodes dans l'élevage des jeunes oies. Ces étapes sont marquées aussi bien par des besoins alimentaires particuliers que par des nécessités physiologiques. On peut caractériser deux grandes étapes en fonction de l'âge: le démarrage et l'engraissement.

1.1.- Le démarrage

En fait, on aurait pu subdiviser cette étape en deux périodes avec des vitesses de croissance et des besoins alimentaires différents; la première concerne les quatre premières semaines de la vie, et la seconde les quatre suivantes. C'est au démarrage jusqu'à quatre semaines que les besoins sont les plus importants car la vitesse de croissance est maximale. Cette période est délicate et il y a de nombreuses précautions à prendre comme le chauffage, le respect des densités et l'hygiène générale. Le chauffage au gaz est très répandu car il est bien adapté et simple à utiliser. Le tableau 1 indique les normes qu'il faut respecter.

TABLEAU 1

Recommandations de densité et de température pour des oisons en période de démarrage



Température (C)

Age
(semaines)

Densité
(têtes/m2)

Sous éleveuse

Ambiante

1-2

10

32-35

20-22

3-4

5

25-30

18-20*

5-6

2,5

-

16-18

* Ceci implique que si la température extérieure atteint environ 20°C, on peut se dispenser de chauffage.

Le démarrage des oisons peut s'effectuer sur litière de copeaux ou de paille, sur caillebotis bois ou dans des cages. La première possibilité est la plus économique, il faut cependant veiller à installer les oisons sur une litière sèche pour prévenir les problèmes d'aspergillose qui entraînent une mortalité importante. Une bonne ventilation du bâtiment aide à maintenir une litière saine, mais il faut éviter les courants d'air au niveau des oiseaux. Les élevages en batteries ou sur caillebotis présentent des avantages différents, par exemple une densité d'élevage plus forte, ce qui signifie une meilleure exploitation de l'espace. A partir de cinq semaines, les oisons ne sont plus chauffés et on peut leur autoriser des sorties si possible sur pâture, ou à défaut sous un hangar avec un sol recouvert de litière. Dans ce dernier cas, il est recommandé de fournir de la verdure ou de l'herbe sèche pour éviter la mortalité par picage. A cette étape, les oisons ne doivent jamais manquer d'eau. Les abreuvoirs et les nourrisseurs utilisés pour les reproducteurs conviennent.

Le tableau 2 indique les besoins nutritionnels de cette étape démarrage. Les valeurs résultent d'indications trouvées dans la littérature, mais aussi d'expériences personnelles. Il est bon de mentionner que les besoins nutritionnels des oies ne sont pas aussi bien connus que ceux des poulets de chair. Cependant, la pratique a montré que ces recommandations étaient convenables pour élever des oies de chair. Le plus important est de fournir des aliments de qualité exempts de moisissures et de toxines (aflatoxines), car les oies y sont très sensibles. Bien alimenter les oies signifie également mettre à leur disposition un espace suffisant à la mangeoire pour ne pas générer des compétitions et des croissances hétérogènes.

TABLEAU 2

Besoins nutritionnels des oies de chair en période de démarrage



Age en semaines

Besoins


0-4

5-8

Energie métabolisable

k (cal/kg)

2 800

2 850

Protéines brutes

(%)

20

15

Fibres brutes

(%)

5

5

Calcium

(%)

1,14

1,13

Phosphore disponible

(%)

0,42

0,41

Lysine

(%)

1,03

0,68

Méthionine

(%)

0,54

0,45

Méthionine+Cystine

(%)

0,88

0,77

Le tableau 3 montre des résultats d'oisons croisés Créoles x Embden lors du démarrage.

TABLEAU 3

Résultats zootechniques en période de démarrage chez des oisons Créoles x Embden


Age en semaines

Paramètres de production

1 - 5

5 - 8

Gain moyen quotidien (g)

76,1

48,8

Consommation d'aliment (g/j)

164,1

242,5

Indice de consommation

2,07

5,35

On observe que les gains de poids journaliers sont très élevés jusqu'en cinquième semaine, et qu'ils diminuent par la suite. Cela souligne bien l'importance d'une alimentation équilibrée et adaptée en période de démarrage.

Un autre essai a mis en jeu des oies blanches à viande: des oies du Rhin et des oies de Guinée, toutes deux importées de France. Les résultats de croissance en élevage sont présentés au tableau 4.

TABLEAU 4

Productivité d'oisons blancs du Rhin et de Guinée en période d'élevage

Paramètres

Oeis blanches du Rhin semaines

Oies de Guinée semaines


1 - 5

6 - 10

1 - 5

6 - 10

Poids initial (kg)

0,18

2,25

0,17

1,95

Poids final k (g)

2,25

3,71

1,95

3,37

Gain moyen quotidien (g)

59,10

41,70

50,90

40,50

Consommation journalière g ()

165

267

-

-

n I dice de consommation

2,70

6,40

-

-

La baisse du gain moyen quotidien de la cinquième semaine est notée chez les deux types d'oies. Elle semble plutôt devoir être mise en relation avec le changement de caractéristiques du régime qu'avec un effet de l'âge. En effet, on a pu observer des croissances supérieures chez des oisons recevant 18 ou 21 pour cent de protéines après la cinquième semaine, par comparaison à des animaux n'en recevant que 14 pour cent. Il apparaît donc nécessaire de mieux préciser les besoins protéiques de ces animaux.

1.2.- L'engraissement

C'est la période de finition des oisons de chair. Normalement, cette période est longue car bien souvent, on installe les oies sur une prairie et elles ne mangent que de l'herbe. Cependant, il est conseillé avant l'abattage de les confiner et de leur fournir un aliment concentré pour obtenir un meilleur gain de poids et un engraissement modéré. Le maintien en permanence des oies sur prairie permet de peu se soucier de la période d'engraissement si l'herbe est en quantité suffisante. En effet, les oies peuvent augmenter leur capacité d'ingestion en dilatant leur tractus digestif, elles peuvent ainsi consommer une grande quantité de fourrage.

Les besoins nutritionnels des oies lors de cette période de finition sont indiqués au tableau 5. Deux schémas sont proposés: un engraissement intensif et une finition plus douce incluant une mise au pâturage (entretien).

Dans des schémas d'engraissement intensif, l'âge d'abattage ne doit pas être supérieur à 10 ou 12 semaines. Au-delà de cet âge, la croissance est ralentie, la consommation reste très élevée et les indices de consommation se détériorent ce qui, économiquement, n'est pas viable. Le tableau 6 présente les performances de trois types d'oies alimentées intensivement selon les conditions indiquées au tableau 5.

TABLEAU 5

Besoins nutritionnels des oies en finition



Age en semaines



9-11*

9 et au-delà**

Energie métabolisable

k (cal/kg)

3 100

2 600

Protéines brutes

(%)

19,5

13,6

Fibres brutes

(%)

3

7,5

Calcium

(%)

1,10

1,20

Phosphore disponible

(%)

0,41

0,38

Lysine

(%)

0,65

0,55

Méthionine

(%)

0,37

0,30

Méthionine+Cystine

(%)

0,70

0,59

* Régime d'engraissement ** Régime d'entretien (avec fourrage)

TABLEAU 6

Résultats d'engraissement intensif chez trois types d'oies du commerce

Race

Age d'abattage
(sem.)

Poids final
(kg)

Poids à jeun
(kg)

Rendement
carcasse*
(%)

Créole

8

3,38

3,22

56,7


9

4,02

3,79

59,9


10

3,83

3,61

60, 1


11

4,75

4,38

64,6


12

4,30

3,94

61,4


14

4,67

4,30

61,8

Rhin

10

3,71

3,44

59,6

Guinée

14

3,37

3,27

62,7

* Carcasse prête à cuire sans abats (foie, gésier, cœur) ni cou; carcasse non refroidie dans l'eau.

1.3.- Autres formes de commercialisation

Au Chili, on ne trouve pas souvent de la viande d'oie en vente, mais lorsqu'il y en a, c'est plutôt sous forme de carcasse entière. Cependant, on peut aussi trouver des carcasses découpées, des morceaux désossés, et des morceaux fumés ou cuisinés.

La viande d'oie possède certaines particularités qui permettent d'obtenir des produits attractifs et savoureux. Le gras sous-cutané contribue largement à conférer à la viande une saveur spécifique très appréciée. La viande des filets, en particulier, reste très moelleuse, alors que chez d'autres espèces, elle est souvent jugée trop sèche. On pense développer la distribution de magrets séchés découpés en fines tranches, comme cela est pratiqué en France.

Par ailleurs, la viande d'oie, contrairement à certaines volailles, est uniformément d'un rouge sombre, ce qui permet de reconstituer de grosses pièces de viande en regroupant des morceaux. Cette couleur se prête bien au passage en saumure car le sel nitrité confère alors à cette viande l'aspect d'une viande de porc. C'est pour cette même raison qu'il est possible de fumer certaines parties de l'animal avec un résultat très satisfaisant. Il est important de noter que toute action visant à transformer les produits carnés bruts en produits élaborés génère une plus-value importante sur le produit.

2.- PRODUCTION DE PLUMES

Quel que soit le système d'élevage des oies, les plumes constituent une production non négligeable. Les plumes les plus petites des oies constituent le "duvet": il s'agit de la meilleure fibre naturelle pour confectionner des vêtements isolant du froid comme les anoraks, les parkas, les vêtements de montagne ou de ski. Les plumes de plus gros calibres et les duvets de second choix servent à fabriquer des sacs de couchage ou des couettes (voir figures 6 et 7).

FIGURE 6. Duvet.

Source: Camiruaga (1999).

FIGURE 7. Plumes de couverture.

Source: Camiruaga (1999).

Les autres caractéristiques des plumes d'oies sont leur douceur et leur facilité de déplacement entre elles. Cela est dû à un léger film de graisse naturelle qui les entoure. Il est bon de préciser que le lavage des plumes doit être réalisé avec des détergents doux employés à des doses qui laissent en place cette pellicule de graisse. Le poids spécifique très bas des plumes ainsi que l'air qu'elles emprisonnent en font un matériau à fort pouvoir isolant mais qui reste très léger.

Les plumes blanches sont plus chères que les plumes colorées car elles sont plus jolies et ne se remarquent pas sous les tissus clairs, en particulier lorsque les vêtements (parkas) sont mouillés.

L'oie, tout comme les autres palmipèdes, possède deux types de plumes. Les plumes de couverture sont les plus abondantes, et sont composées d'un rachis central d'où naissent les barbules. Il s'agit en fait de la plume la plus courante qui se décline sous différentes tailles. La différence de ces plumes avec celles des poulets, c'est qu'elles sont courbes, ce qui leur permet de se comporter comme des ressorts et de retrouver leur forme initiale après avoir été pliées. Les autres plumes constituent le duvet. Elles n'ont pas de rachis et sont constituées de fines ramifications qui prennent une forme sphérique de 2 ou 2,5 cm de diamètre. Le duvet de canard ressemble beaucoup au duvet d'oie, mais la taille des particules est plus petite. Le duvet est la partie la mieux valorisable à cause de sa légèreté et de sa douceur. Ce type de plume est trouvé sous les plumes de couverture, depuis le dessous des ailes vers la base du cou et sur tout le poitrail et l'abdomen.

2.1.-Plumaison

Lors du sacrifice, une oie adulte de race moyenne ou de fort gabarit produit de 150 à 230 grammes de plumes valorisables (on ne prend pas en compte les grosses rémiges de la queue et des ailes) [voir tableau 7]. Pour les plumes de couverture, on considère deux calibres commerciaux: les plumes inférieures à 4 cm et celles inférieures à 8 cm. Pour le duvet, il n'existe pas d'autres critères que la couleur que nous avons déjà évoquée. La plume blanche se négocie habituellement 30 pour cent plus cher que la plume colorée.

TABLEAU 7

Production de plumes d'oies à l'abattage*

Type de plume

(g/tête)

(%)

Duvet

19,8

15

Plumes de couverture < 4 cm

46,2

35

Plumes de couverture < 8 cm

66

50

Total

132

100

* Valeurs obtenues à partir d'oies blanches du Rhin.

Les oies peuvent aussi être exploitées (plumées) vivantes lors de la mue. Cette technique de récolte est parfois critiquée pour l'atteinte au bien-être animal. En fait, si elle est bien pratiquée (au bon stade physiologique par rapport au renouvellement des plumes), il n'en est rien. Le bon critère pour choisir le moment propice de la plumée est d'observer l'extrémité de quelques plumes que l'on aura arrachées: il ne doit pas y avoir de traces de sang.

La plumée des oies peut être complète ou partielle (c'est-à-dire sur certains sites uniquement). La plumée totale exclut les plumes des ailes, de la queue et du dos, et on ne prélève en général que le duvet. La fréquence des plumées est variable, cependant, un intervalle de deux mois semble le minimum.

Un essai a été réalisé avec comme objectif de mesurer la vitesse de croissance des plumes de diverses parties du corps chez deux espèces: les oies Créoles et les oies d'Embden. Toutes les oies ont été plumées initialement et ensuite, la taille des plumes a été mesurée chaque semaine. Les résultats sont présentés en figure 8: la croissance des plumes est identique chez les deux souches d'oies. Il est intéressant de constater qu'après 56 jours, la croissance des plumes est nulle, ce qui indique le moment où il faut plumer. L'absence de sang au bout des plumes a permis de vérifier cette considération. L'autre enseignement de cet essai est que le rythme de poussée des plumes est identique sur toutes les parties du corps, ce qui permet de réaliser les plumées dans de bonnes conditions.

FIGURE 8. Cinétique de la croissance des plumes.

Un autre aspect important réside dans le fait que la production de plumes n'est apparemment pas en relation avec le niveau d'alimentation. Nous avons étudié ce fait en comparant trois régimes alimentaires:

1) Uniquement la pâture.

2) Niveau équivalent à 50 pour cent du besoin d'entretien.

3) Niveau équivalent au besoin d'entretien.

La production de plumes a été contrôlée à trois reprises lors de plumées espacées de deux mois. Les résultats sont indiqués au tableau 8.

TABLEAU 8.

Effet du programme alimentaire sur le gain de poids et la production de duvet

Traitements

Poids vif initial

Gain de poids

Plumées (g/oie)

Total




1

2

3


1) Pâture

4,04

0,06

20

22,7

25, 6

68,3

2) 50 % besoins

4,09

0,34

18,2

21,9

28,4

68,5

3) 100 % besoins

4,39

0,95

19,2

22,1

27

68,3

On observe qu'à l'inverse des gains de poids, les productions de plumes sont équivalentes pour les trois régimes alimentaires. En accord avec ces résultats, les animaux sont alimentés selon les besoins d'entretien. En fait, la collecte des plumes peut être assimilée à la récolte de la laine chez les brebis. Cet aspect est important car cela permet d'envisager une exploitation des plumes chez des animaux sur pâture, sans autre aliment pour leur entretien, c'est-à-dire sans frais. On peut donc conserver des oies avec un double objectif: contrôler les broussailles et produire des plumes sans engager de frais. Actuellement, on étudie la possibilité d'implanter une agro-industrie chargée de la récolte et de l'exploitation du duvet dans des conditions semi-extensives. Ce système utiliserait le fourrage comme alimentation prioritaire d'oisons "Pannon" blancs originaires de Hongrie, qui ont été sélectionnés spécialement pour la production de duvet. Les résultats sont prometteurs mais nécessitent une forte mobilisation.

2.2.- Traitement des plumes.

Nous avons mentionné que les plumes d'oies étaient recouvertes d'une pellicule de graisse que les oiseaux déposent eux-mêmes pour rendre leur plumage imperméable. Cependant, cela n'empêche pas que les plumes soient humides si les oies se baignent avant la récolte. C'est pourquoi avant la plumée, il faut maintenir les oies dans un endroit propre et sec. L'obtention de plumes sèches est importante à cause des moisissures et des champignons qui peuvent se développer lorsqu'il y a de la matière organique et de l'humidité. Lorsque cela arrive, on observe des dommages sur les plumes et des colorations disgracieuses qui restent indélébiles.

Le conditionnement des plumes doit être effectué dans des réceptacles qui ne provoquent pas de condensation, pas d'humidité, ni même l'adhérence des plumes aux parois (en particulier pour le duvet). Les sacs en polyéthylène sont déconseillés à cause de la condensation et les sacs en toile aussi car les plumes ont tendance à s'agglutiner entre elles. Les sacs en papier conviennent très bien car ils ne génèrent pas les problèmes mentionnés cidessus. Enfin, le dernier conseil que nous donnerons, c'est de pratiquer la plumée dans des locaux fermés car les plumes, et surtout le duvet, s'envolent au moindre souffle d'air.

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