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4 Le secteur forestier en 2020

 

4.1 Etat des forêts et des plantations

4.1.1 Hypothèses de base pour la description de l’état des forêts naturelles

L’étude PNUD/FAO (1981) donne des estimations et hypothèses de déforestation due à l’agriculture itinérante : 30 000 ha/an de 1976 à 1980 et comme projection pour 1981-1985 : 36000 ha/an dont 26000 ha pour la seule région de la Guinée forestière. Partant des données de 1981 portant sur les superficies des forêts dans chacune des quatre (4) régions naturelles, les changements de superficie et de volume intervenus jusqu’en l’an 2000 et projetés à l’horizon 2020 ont été estimés sur la base des hypothèses suivantes :

Taux de recul annuel moyen des forêts en Guinée forestière : 2,08 % ;

Pour la période 1981-2000, ce taux semble être acceptable pour trois raisons principales :

L’Etat guinéen, avec l’appui des partenaires au développement a consenti des efforts louables dans l’aménagement des massifs forestiers de Ziama, de Diécké et du Mont Béro ;

La fermeture des mines et des entreprises industrielles liée à l’option libérale du Gouvernement de la 2ème République a conduit à l’accentuation de l’exploitation forestière ;

Les guerres dans les pays voisins ont entraîné un afflux massif de réfugiés provoquant une pression accrue sur les ressources forestières.

On peut donc considérer que pour la même période, les aspects positifs et négatifs s’équilibrent. Partant, la superficie des forêts est passée de 1 250 000 ha en 1981 à 730 000 ha en l’an 2000 avec une forte dégradation du couvert forestier.

Taux de recul annuel des forêts dans le reste du pays y compris la mangrove: 0,51%.

Volume moyen sur pied (m3/ha) :

Mangrove : 30

Forêt dense humide : 170

Forêt dense sèche et claire : 50

Savanes boisées : 20

Accroissement annuel moyen (m3/ha/an) :

Mangrove : 2,36

Forêt dense humide : 4,00

Forêt dense sèche et claire : 2,5

Savanes boisées : 1,5.

En Guinée forestière, il a été considéré que les superficies des trois forêts classées sous aménagement de Ziama, Diécké et Mont Béro n’ont pas varié de 1981 à 2000. Les forêts denses humides en dehors des forêts sous aménagement ont été considérées comme des forêts denses claires compte tenu de leur état de dégradation. En Haute Guinée, les forêts classées ont été considérées comme des forêts denses sèches. En Moyenne Guinée, les forêts denses mésophiles ont été considérées comme des forêts denses claires. En Guinée maritime, les 52000 ha de la Baie de Sangaréah sous aménagement n’ont pas été frappés du taux de recul de la mangrove.

 

Description des scénarios

Pour l’analyse de cette situation deux scénarios ont été construits :

Scénario 1: Il est pessimiste et se base sur les tendances ci-après :

Une population croissante

Un revenu dont l’augmentation est relativement faible

Une agriculture et un élevage essentiellement extensifs

Des feux de brousse saisonniers non maîtrisés

Une consommation accrue de bois énergie, de service et de bois d’oeuvre

Une exploitation minière avec d’anciennes carrières peu ou pas restaurées

Un tissu industriel faible

Des infrastructures et communications (urbanisme, voies de communication,

aménagements énergétiques et hydro-agricoles) dont les impacts négatifs sur les forêts ne sont pas compensés ;

L’éducation, l’information et la communication connaissent un développement timide

La recherche forestière presque inexistante ;

Les investissements dans le secteur forestier sont relativement faibles ( pas de création ni d’aménagement de nouveaux parcs, pas d’aménagement de nouvelles forêts classées, pas d’aménagement de nouvelles zones en mangroves, actions de reboisement timide, etc.)

Le tourisme en état de balbutiement ;

Des politiques bien définies mais dont la mise en oeuvre est contraignante ;

Des institutions de faible capacité.

Scénario 2 : Ce scénario est relativement plus optimiste que le précédent. Il est bâti sur les tendances ci-dessous 

Une population croissante ;

Un revenu relativement élevé ;

Une agriculture et un élevage semi-extensifs ;

Des feux de brousse saisonniers mieux gérés ;

Une consommation accrue de bois énergie, de service et de bois d’oeuvre ;

Une exploitation minière avec d’anciennes carrières restaurées à plus de 50%

Un tissu industriel relativement important ;

Des infrastructures et communications (urbanisme, voies de communication ; Aménagements énergétiques et hydro-agricoles) dont les impacts négatifs sur les forêts sont compensés ;

L’éducation, l’information et la communication connaissent un développement satisfaisant

La recherche forestière amorcée;

Les investissements dans le secteur forestier sont relativement importants (création et aménagement de nouveaux parcs, aménagement de nouvelles forêts classées de l’Etat, création de nouvelles plantations forestières, classement des forêts au profit des collectivités et des groupements, aménagement de nouvelles zones en mangroves,etc)

Le tourisme en développement;

Des politiques bien définies et mise en oeuvre mieux suivie;

Des institutions aux capacités renforcées.

 

Résultats et analyse des scénarios

Conformément aux hypothèses de base ci-dessus formulées, l’état des forêts naturelles est présenté dans les deux tableaux suivants :

Scénarios 1 et 2 :

Forêts naturelles sous aménagement durable

Superficies des forêts qui seront sous aménagement durable d’ici l’an 2005 par région naturelle :

Guinée Forestière

Sellikoro 2.300 ha

Milo 1.300 ha

Diécké 64.000 ha

Pic de Fon 25.600 ha

Ziama 119.019 ha

Mont Béro 23.600 ha

Mont Nimba 19.500 ha

Sous-total 267.019 ha

Moyenne Guinée

Parc transfrontalier Guinée/Mali 800.000 ha

Nialama 10.000 ha

Bakoun 28.000 ha

Galli 650 ha

Komba 1.300 ha

Horè Dimma 1.200 ha

Quewel 600 ha

Parc national de Badiar 38.200 ha

Sous total 879.950 ha

Haute Guinée

Parc transfrontalier Guinée/ Mali 200.000 ha

Parc national du Haut Niger 1.247.000 ha

Réserve de faune de Kankan 538.000 ha

Sous total 1.985.000 ha

 

Basse Guinée

Soutiyanfou 11.000 ha

Parc transfrontalier Guinée-Guinée Bissau 50.000 ha

Mangroves de la Baie de Sangaréah 52.000 ha

Mangrove (Boffa) 78.000 ha

Sous total 191.000 ha

Total général 2 322 969 ha

Superficie par Région naturelle des forêts classées au profit de 65 groupements forestiers :

Basse Guinée 30,85 ha

Moyenne Guinée 242,06 ha

Haute Guinée 1432,3 ha

Guinée Forestière 2146,09 ha

Total 3 851,33 ha

Forêts à classer pendant la période 2005 à 2020

Classement de 100 forêts au profit des groupements forestiers d’une superficie moyenne de 65 ha chacune soit 6.500 ha repartis ainsi qu’il suit :

Guinée forestière 3.575 ha

Moyenne Guinée 406,25 ha

Haute Guinée 2.340 ha

Basse Guinée 178,75 ha

Classement de 20 forêts au profit des collectivités décentralisées d’une superficie moyenne de 50 ha chacune dont 8 en Guinée Forestière, 6 en Moyenne Guinée, 4 en Haute Guinée et 2 en Basse Guinée.

Forêts classées de l’Etat qui seront sous aménagement durable de 2005 à 2020

3 forêts en Guinée forestière d’une superficie totale de 4500 ha,en Haute Guinée 10.000 ha en Moyenne Guinée 15.000 ha et en Basse Guinée 8000 ha

Récapitulation des superficies des forêts naturelles sous aménagement

Guinée Forestière 277.640,09 ha

Moyenne Guinée 895.898,31 ha

Haute Guinée 1.998.972,3 ha

Basse Guinée 99.309,6 ha

Total 3 271 820,3 ha

 

Superficie des forêts naturelles non aménagées par région naturelle à l’horizon 2020 :

Haute Guinée

Superficie des forêts classées à l’intérieur du Parc National du Haut Niger :

Amana 19 800 ha

Kouya 67 400 ha

Mafou 55 400 ha

Sous total 142 600 ha

Forêts à aménager d’ici 2020 10 000 ha

Sous total 152 000 ha

Forêts classées de la région qui ne seront pas aménagées :

333 723 ha - 152 000 ha = 181 123 ha

Superficie totale savanes boisées 5 601 309 ha

Superficie à aménager dans la savane boisée

zone périphérique Mafou 591 600 ha

zone périphérique Kouya 532 600 ha

Sous total 1 124 200 ha

Superficie des forêts à classer au profit des CRD,

des groupements forestiers et de l’Etat 3 972,3 ha

Sous total 1 128 172,3 ha

Superficie non aménagée en zone de savane: 5 601 309 ha - 1 128 172,3 ha = 4 473 136,7 ha

Superficie totale sous aménagement durable: 1128 172,3 ha + 152 600 ha = 1 280 772,3 ha

La savane boisée sous aménagement durable évoluera vers la forêt dense sèche.

Superficie totale non aménagée: 181 123 ha + 4 473 136,7 ha = 4 654 259,7 ha

En appliquant un taux de recul de 0,51 % à cette superficie, on obtient une valeur de 4 179 525,2 ha

 

Moyenne Guinée

Superficie totale savane boisée: 3 500 819 ha (an 2000)

Superficie des forêts classées sous aménagement durable :

Gambie 15 500 ha

Gadawoundou 9 400 ha

Komba 950 ha

Woundou 28 168 ha

Boula 27 500 ha

Badiar 38 200 ha

N’Dama 67 000 ha

Quewel 600 ha

Horè Dimma 1 200 ha

Superficie des forêts classées à aménager en dehors des parcs 15 000 ha

Sous total 203 518 ha

Superficie totale des forêts classées de la région: 413 638 ha

Superficie totale des forêts classées non aménagées: 413 638 ha - 203 518 ha = 210 120 ha

Cette forêt évoluera par dégradation vers la savane boisée

Superficie totale des forêts classées de la région: 81 518 ha

Superficie savane boisée à l’intérieur du parc transfrontalier Guinée- Mali:800 000 ha - 81 518 ha = 718 482 ha

Superficie des forêts classées au profit des collectivités, des groupements forestiers et de l’Etat 948,31 ha

Superficie totale en savane sous aménagement durable: 718 482 ha = 948, 31 = 719 430,31 ha

Superficie totale non aménagée en zone de savane: 3 500 819 ha - 719 430,31 ha = 2 781 388,69 ha. En ajoutant à cela, la superficie des forêts classées qui ne seront pas aménagées

(210 120 ha), on obtient 2 991 508,7 ha en 2020.

Superficie totale des forêts classées et des savanes boisées sous aménagement:

203 518 ha + 719 430,3 = 922 948,3 ha. Ces formations vont évoluer vers la forêt dense.

Superficie des savanes boisées à l’horizon 2020 :

Recul de la savane boisée non aménagée: 2 991 508,7 x 10,2% = 305 133,9 ha

Superficie restante: 2 991 508,7 ha - 305 133,9 ha = 2 686 374,9 ha.

Il est supposé que les forêts denses mésophiles vont se dégrader, faute d’aménagement soit 44 900 ha x 10,2% = 4 578,8 ha. Il ne restera en 2020 qu’une superfi cie de 40 320,2 ha.

 

Guinée forestière

La possibilité de dégradation des forêts denses claires vers les formations de savane a été considérée nulle.

 

Basse Guinée

Superficie totale des forêts classées sous aménagement :

11 000 ha + 50 000 ha + 8000 ha = 69 000, 6 ha

Superficie des forêts classées à aménager par l’Etat, les collectivités et les CRD 309,6 ha

Superficie des forêts sous aménagement d’ici 2020

69 000 ha + 309,6 ha = 69 309,6 ha

Superficie savane boisée non aménagée: 269 400 ha - 69 309,6 ha = 200 090,4 ha

Cette superficie, une fois frappée du taux de recul de 10,2 %, ne couvrira que 179 681,18 ha.

Pour une superficie totale de savane boisée estimée à 10.636.000 ha ; la répartition suivante pourrait être faite :

Haute-Guinée 6.237.538 ha

Moyenne-Guinée 3.898.462 ha

Basse Guinée 300.000 ha

Guinée forestière 200.000 ha

L’analyse des scénarios 1 et 2 permet de dégager les conclusions suivantes:

 

4.1.2 Scénario 1

Superficie totale des formations naturelles

493 929,4 ha + 3 829 178,8 ha + 5286 731,3 ha = 639 736,4 ha = 10 249 575,9 ha

Volume total des formations naturelles

51 735 713 m3 + 354 315 342 m3 + 440 911 410 m3 = 128 434 096 m3 = 975 396 561 m3

 

4.1.3 Scénario 2

Superficie totale:

513 517,78 ha + 3 649 643,4 ha + 5 460 297,5 ha + 669 001,2 ha = 10 292 459,88 ha

Volume total:

58 827 533,2 m3 + 359 416 267 m3 + 526 477,861 m3 + 145 550 596 m3 = 1 090 272 257,2 m3

A l’horizon 2020, la contribution des forêts naturelles proviendra principalement de la Haute Guinée et de la Moyenne Guinée. Les ressources forestières de la Guinée forestière se seront fortement amenuisées.

 

4.1.4 Forêts plantées

La surface et la production des forêts plantées sont présentées dans le tableau suivant :

Voir tableau Plantations

On considère que les plantations forestières ont un accroissement de 12-18 m3/ha/an soit en moyenne 15 m3/ha/an. La superficie des plantations réalisées de 1955 à 1983 est estimée à 8500 ha avec un âge moyen de 14 ans soit 210 m3. Les anciennes plantations ont un âge moyen de 31 ans en l’an 2000 soit 465 m3/ha x 8 500 ha = 3 952 500 m3.

Le reste des plantations (20 000 ha - 8 500 ha = 11 500 ha )

15 m3 x 8 =120 m3/ha

120 m3 x 11 500 = 1 380 000 m3

3 952 500 m3 + 1 380 000 m3 = 5 332 500 m3

A l’horizon 2020, 75 % des anciennes plantations (8500 ha) auront été coupées et remplacées par de nouvelles plantations d’un âge moyen de 10 ans. En considérant un rythme de 675 ha par an de reboisement, en l’an 2020, on aura 13.500 ha. Cette moyenne est très faible en raison des importants efforts de reboisement qui se mènent actuellement en Guinée forestière dans le cadre de la mise oeuvre des plans d’aménagement des forêts classées de Ziama, Diécké et mont Béro ainsi que dans les autres projets de développement forestier. En outre, les sections préfectorales des eaux et forêts, les CRD, les groupements forestiers, les ONG’s, le secteur privé et les associations sont relativement actifs en matière de reboisement. On peut donc estimer un rythme de reboisement de 750 ha par an à l’échelle nationale soit 15.000 ha à l’horizon 2020. Les groupes d’âge des anciennes plantations (20 000 ha) et des nouvelles (15 000 ha) pourraient se présenter comme suit :

21 375 ha 10 ans

2 125 ha 54 ans

11 500 ha 28 ans

soit un volume total de :

2 125 ha x 15 m3/ha/an x 54 ans = 1 721 250 m3

21 375 ha x 15 m3/ha/an x 10 ans = 3 206 250 m3

11 500 ha x 15 m3/ha/an x 28 ans = 4 830 000 m3

Total 9 757 500 m3

Le volume moyen par ha pourrait être estimée à 278,78 m3. La productivité est relativement faible compte tenu des conditions édapho-climatiques favorables des différentes stations. Le manque de suivi et d’entretien des plantations expliquerait cette faible productivité. La contribution des plantations forestières à la production de bois a été calculée sur la base des scénarios 1 et 2.

Scénario 1

975 396561 m3 + 9 757 500 m3 = 985 154 061 m3

100 x 9 757 500 m3

985 154 061

=0,990 % = 1,0 %

Scénario 2

1.090.272.257,2 m3 +9.757.500 m3 = 1.100.029.757,2 m3

100 x 9.757.500 m3

1.100.029.757,2

= 0,88 %

La production des plantations est nettement en deçà des potentialités d’où la nécessité d’améliorer le suivi des plantations existantes et d’augmenter les superficies plantées. La poursuite de l’aménagement des formations naturelles, la durabilité de la gestion des plantations doit reposer sur la promotion de la foresterie privée et communautaire et le renforcement de la décentralisation.

 

4.1.5 Parcs et réserves

Au rythme actuel de création de nouveaux parcs et réserves de faune, d’aménagement des forêts classées et de réalisation de nouvelles plantations forestières, la Guinée sera confrontée à l’horizon 2020 à de sérieuses difficultés d’approvisionnement en produits forestiers. Environ 6,5 millions d’ha de forêts vont disparaître et le potentiel restant ne pourra pas couvrir les besoins de la population. En conclusion, l’examen de la situation de l’offre et la demande a permis de dégager un déficit dans les deux cas. Etant entendu que l’importation des panneaux dérivés du bois (contre - plaqués, panneaux de particules, papiers et cartons,...) se poursuivra du fait qu’aucune perspective ne s’offre pour leur production au niveau local et que le pays pourra importer du bois d’oeuvre dans une moindre mesure, il faut cependant noter qu’il ne sera pas financièrement capable de faire autant pour le bois énergie et le bois de service. A cet effet, plusieurs options méritent d’être analysées. Par ailleurs, les ressources disponibles se rencontreront principalement dans des zones difficilement accessibles. Ce qui aura des conséquences socio-économiques dans la vie de la nation.

 

4.1.6 Arbres hors forêts

Aucun inventaire des arbres hors forêt n’a été réalisé dans le pays. Toute fois, leur contribution à la satisfaction des besoins des populations en produits ligneux et non ligneux est appréciable. Les produits non ligneux sont variés.

 

4.1.7 Produits forestiers non ligneux

Les forêts et les arbres hors forêts contribuent à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des revenus des ménages dans les villes. Ils fournissent de multiples produits qui connaissent les utilisations les plus diverses: nourriture, médicaments, matières premières pour l’artisanat, fourrages et autres (colorants, gommes, tanins,...). A noter que très peu données sont disponibles sur le niveau de prélèvements de ces différents produits. Le PAFT/Guinée (1988) fournit les valeurs suivantes pour les produits ci-après :

Beurre de karité :

consommation : 150 millions FG (dont 100 millions en autoconsommation)

production : 120 millions FG

Noix de colas :

consommation nationale : 150 à 200 millions de noix

exportation : 200 millions de noix

Fruits et graines de néré :

exportation de graines : 500 tonnes

exportation de sombara (pâte obtenue à partir du néré) : 1000 tonnes

autoconsommation de pâte de néré : 3.500 tonnes

Fruits sauvages divers : 100 millions de FG

Viande de gibier : 24.000 tonnes

A l’horizon 2020, les espoirs sont permis en ce qui concerne la couverture des besoins en produits forestiers non ligneux malgré les menaces qui pèsent sur le potentiel existant.

Le rapport annuel d’activité du poste de contrôle au km 36 de Conakry note que pour la période allant d’eu 1er janvier au 30 septembre 1999 un volume total de 688.000 litres de vin de palme. Pour la période allant du 1er janvier au 30 juin 2000, cette quantité a été de 287.700 litres.

 

4.1.8 Conservation de la biodiversité

Dans le cadre de la protection de la diversité biologique, la Guinée possède différentes sortes d’aires protégées :

Les forêts classées ;

Les périmètres de reboisement ;

Les réserves de faune ;

Les sanctuaires et les parcs nationaux.

Les forêts classées sont au nombre de 156 totalisant ensemble une superficie de 1.186.000 ha.

Cinq (5) aires protégées ont des statuts particuliers, à savoir :

Les Monts Nimba

Le massif de Ziama

Le Parc National du Badiar

Le Parc du Haut Niger

La réserve de faune de Kankan.

Les Monts Nimba

La réserve intégrale des Monts Nimba a été visé en 1943, érigée en réserve de la biosphère en 1990 et inscrite sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985. Elle a une superficie de 19500 ha. C’est une importante zone endémique animale et plus de 2000 espèces végétales y ont été décrites dont 16 sont considérées endémiques. On y a dénombré 200 espèces animales endémiques dont 15 espèces et sous espèces de vertébrés (Rabouille 1987). Il y a aussi assez d’oiseaux rares. En raison de leur importance scientifique, les Monts Nimba sont objet de beaucoup de travaux à partir des années 1942. Un centre appelé « Centre de gestion de l’environnement des Monts Nimba » a été créé récemment, suite à la clôture du projet pilote de Monts Nimba.

La Forêt classée de Ziama: Elle a été classée en 1943 et est devenue réserve de la biosphère en 1981. Elle couvre une superficie de 112.000 ha. Cette forêt abrite aujourd’hui environ 300 éléphants d’Afrique (Loxodonta africana) et une multitude d’autres espèces animales et végétales. Un plan d’aménagement pour vingt ans (1996-2015) pour cette forêt classée a été élaboré et adopté par le Gouvernement guinéen en 1996.

Le Parc National du Badiar (PNB) : De statut de « réserve de faune », il a été érigé en parc en 1985. C’est le premier parc transfrontalier en Guinée avec la République du Sénégal (Niokolo-Badiar).

le Parc National du Haut Niger (PNHN) : Il est né autour de la forêt classée de la Mafou, couvre une superficie de 55.400 ha et est à cheval entre les préfectures de Kouroussa, Dabola et Faranah. Le plan d’aménagement du PNHN est en cours d’élaboration. Le financement des aires protégées transfrontalières Guinée-Mali et Guinée-Guinée Bissau étant disponible, les travaux pour l’élaboration de leur plan d’aménagement démarreront très prochainement.

La Réserve de faune de Kankan : Elle a une superficie de 538.000 ha. Le rapport de faisabilité, déjà disponible, a été financé par la coopération allemande. Elle aura un statut de réserve gérée, c’est-à-dire, des activités agricoles tolérées mais la priorité accordée à la gestion de la faune.

 

Superficie des parcs et du réseau d’aires protégées

Parcs

Parc National Badiar: Badiar (38.200 ha) et N’Dama (67.000 ha) soit 105.200 ha

Parc National Haut Niger 1.247.000 ha

Guinée/Mali 1.000.000 ha

Guinée/Guinée Bissau 50.000 ha (se chiffre reste à confirmer au

démarrage du projet Agir)

Sous total 2.402.200 ha

A noter qu’une superficie de 358 .493 ha est constituée de forêts classées situées à l’intérieur des parcs.

Autres forêts classées

Surface totale forêts classées: 1.182.133 ha

Superficies des forêts classées du Parc National du Haut Niger

Amana 19.800 ha

Kouya 67.400 ha

Mafou 55.400 ha

Total 142.600 ha

Superficies des forêts classées du Parc transfrontalier Guinée /Mali

Bakoum 28.000 ha

Gambie 15.500 ha

Gadawoundou 9.400 ha

Gomba 950 ha

Sobori 1.175 ha

Woundou 28.168 ha

Boula 27.500 ha

Total 110.693 ha

Parc transfrontalier Guinée/Guinée Bissau (évaluation en cours).

La plus grande partie des forêts classées de la Guinée ont un rôle de protection des bassins fluviaux et de leurs sources. Cette vocation se traduit dans le fait qu’elles sont presque toutes situées dans des massifs montagneux au relief accidenté.

Les plans d’aménagement des forêts prévoient généralement trois séries :

Protection intégrale,

Amélioration,

Utilisation durable.

On distingue également trois zones dans les parcs nationaux:

Zones intégralement protégées (ZIP)

Zones de gestion des ressources (ZGR)

Zones de gestion de terroir (ZGT)

Les deux dernières zones sont habitées par les populations, ce qui implique une gestion protégée ou co-gestion.

 

4.1.9 Zones humides

La Guinée compte un réseau de zones humides côtières déjà inscrites à la Convention de Ramsar d’une superficie totale de 225.011 ha selon Altenburg et V.D. Kamp (1991), repartie ainsi qu’il suit

Ile blanche 10 ha

Ile Alcatraz 1 ha

Delta du Konkouré 90.000 ha

Ile Tristao 85.000 ha

Rio Pongo 30.000 ha

Delta Kapatchez 20.000 ha

Ces sites n’ont pas encore fait l’objet d’aménagement.

Au titre des zones humides continentales, on distingue en Haute Guinée selon In Brunet et al (1986), les bassins versants ci-après :

Niger (au confluent du Niandan) 18.600 km²

Niandan 12 700 km²

Milo 13 500 km²

Tinkisso 19 800 km²

Sankarani 35 500 km²

Niger à Siguiri 70.000 km²

 

Autres Bassins versants et barrage de retenues existant en Guinée :

Gambie 10.387 km²

Cogon 2.845 km²

Diani 5.318 km²

Kaba Mongo 798 km²

Konkouré 64.527 km²

Makona 10.780 km²

Koliba-corubal 17.971 km²

Tinguilinta 1.891 km²

Selingué (Mandiana) 409 km²

Baneya (kindia) 26,6 km²

Kalé (Kindia) 3 km²

 

4.1.10 Gestion des parcs et éco - tourisme

Pour la valorisation de ses importantes potentialités touristiques, la Guinée a réactualisé et adopté en 1990 un schéma directeur de développement du tourisme et de l’hôtellerie. Le potentiel existant est riche et varié. De nombreux sites offrent des possibilités d’aménagement dans le pays comme les parcs nationaux du Haut Niger et du Badiar , le Voile de la mariée, la dame du Loura, la piscine naturelle de Bondabon, etc.

 

4.2 Etat des industries forestières

Les deux scieries importantes du pays se trouvent en Guinée forestière : l’usine de sciage de N’Zérékoré et celle de la Société d’exploitation industrielle et de transformation du bois (Seitra-bois). Privatisées à la faveur de la libéralisation des initiatives, elles sont toutes deux dans un état vétuste. Leur production est nettement faible par rapport à la capacité installée. En plus de ces deux entreprises, certaines sociétés d’exploitation forestière de la place disposent d’une scierie mobile :

Société guinéenne d’industrie forestière (Soguifor) : 8 -10 m3/jour

Compagnie Maguette N’Diaye (CMD)

Société d’exploitation forestière de Guinée (Seforgui)

Société de transformation de bois de Guinée (STBG) : 8-10m3

Société italo - guinéenne agroforestière (Sigaf- soteac): 8 -10 m3 / jour

Guinéenne Industrielle de bois et sciages (GIBS)

La plupart des scieries ont été installées dans les concessions forestières dont les superficies varient de 2 000 à 50.000 ha pour répondre principalement aux exigences de l’administration forestière en matière de transformation sur place d’une partie de la production. Les grumes de meilleure qualité sont destinées à l’exportation. Ces scieries sont appelées à disparaître dans le moyen terme. L’essentiel de la consommation nationale en bois d’oeuvre continuera à être fournie par les scieurs tronçonneurs. L’importation de produits dérivés du bois (contre - plaqués, isorels, panneaux, papier, cartons,..) se poursuivra.

 

4.3 La situation de l’offre et de la demande

4.3.1 La situation de l’offre

Les volumes de bois calculés à l’horizon 2020 pour les deux scénarios ne sont pas mobilisables dans leur totalité pour plusieurs raisons: situation des formations forestières, leur statut, l’utilisation spécifique des produits récoltés, l’accessibilité, etc. Partant, les volumes estimés sur la base des différents coefficients d’accessibilité se présentent ainsi qu’il suit :

Scénario 1 (horizon 2020)

Guinée Maritime

Mangrove (20 5 266 797,4 m3

Forêt dense mésophile (20 1 209 606 m3

Savane boisée (50 %) 9 676 848 m3

S/Total 6 153 251,4 m3

Moyenne Guinée

Forêt dense sèche (40 %) 3 8707 392 m3

Forêt dense mésophile (40 %) 2 419 212 m3

Savane boisée (50 %) 125 749 416 m3

Sous-total 66 876 020 m3

Haute Guinée

Forêt dense sèche (40 %) 15 405 348 m3

Savane boisée (50 %) 201 199 020 m3

S/Total 216 604 368 m3

Guinée Forestière

Forêt dense humide (20 %) 13 656 654 m3

Forêt dense claire (40 %) 21 877 572 m3

Savane boisée (50 %) 2728 448 m3

S/Total 38 262 674 m3

Total général :

38 262 674 m3 + 216 604 368 m3 +166 76 020 m3 + 16 153 251, 4 m3 = 437 896 313,4 m3

Récapitulation

Mangrove 5266 797,4 m3

Forêt dense mésophile 3628818 m3

Forêt dense claire 21877572 m3

Forêt dense sèche 54 112 740 m3

Forêt dense humide 13 656 654 m3

Savane boisé 339 353 732 m3

Total général

437 896 313,4 m3 + 975750 m3 (plantation) = 447 653 813,4 m3

 

Scénario 2

Mangrove (20%) 5 464 319,76 m3

Forêt dense mésophile (40 %) 9 271 788 m3

Forêt dense sèche (40 %) 132 223 236 m3

Forêt dense claire (40 %) 19 389 000 m3

Forêt dense humide (20 %) 18 324 240 m3

Savane boisée (50 %) 284 559 699,2 m3

Total général 469 232 282,96 m3

En considérant que les plantations sont accessibles à 100%, on peut avoir

un volume total de 478 989 782,96 m3

La situation de la demande

Les estimations se basent sur l’élargissement de la demande à partir des ratios de consommation ci-après :

Charbon de bois : 0,35 kg/personne/jour (milieu urbain)

Bois de chauffe : 0.9 kg/personne/jour (milieu urbain)

2,4 kg/personne/jour (zone rurale)

Bois d’oeuvre : 0,015 m3/habitant/an

Bois de service : 67,2 dm3/habitant/an

Population

2000

2020

Urbaine

2 570 000

5 540 000

Rurale

5 270 000

8 410 000

Total

7 840 000

13 950 000

Consommation en l’an 2000 (énergie)

Charbon de bois (milieu urbain) 328 317 500 kg

Bois de chauffe : 844 245 000 kg (milieu urbain)

16 520 000 kg (milieu rural)

Selon le PAFT (1988),le rendement en bois dans les conditions actuelles de fabrication est de 15 à 18%. Pour n'avoir 1 kg de charbon de bois, il faut utiliser 5,5 à 6,7 kg de bois. Si on prend comme densité moyenne de bois de savane 700 kg/m3, on produit avec 1m3 de bois 105 à 130 kg de charbon.

Partant, il a été considéré que 1m3 de bois produit en moyenne 117,5 kg de charbon de bois. Ainsi donc, on obtiendra :

Pour le charbon de bois 2 794 191 m3

Pour le bois de chauffe 46 474 594 m3

Sous-total 49 268 785 m3

Bois d’oeuvre 117 600 m3

Bois de service 525 280 m3

Consommation totale : 117 600 m3 + 525 280 m3 + 49 268 785 m3 = 49 911 665 m3

 

 

Consommation en l’an 2020 (bois d’oeuvre)

Bois d’oeuvre 209 250 m3

Bois de service 934 650 m3

Charbon de bois 707 735 000 kg soit 6 023 276 m3

Bois de chauffe (milieu urbain) 1 819 890 000 kg soit 15 488 425 m3

Bois de chauffe (milieu rural) 7 367 160 000 kg soit 62 699 234 m3

Sous total (bois énergie) 84 210 935 m3

Au volume de bois énergie à consommer, il faut ajouter le bois énergie utilisé pour des fins divers : cuisson des briques, fours à pain, dibiteries, production de sel, bijouteries, etc. Cette quantité représenterait 20% de la consommation totale de charbon de bois et de bois de chauffe, ce qui correspondrait approximativement à une perte en volume de 16 842 187 m3. Ainsi donc, la consommation totale de bois énergie sera de :

84 210 935 m3 + 16 842 187 m3 = 101 053 122 m3. Les estimations de consommation de bois énergie n’ont pas tenu compte de l’utilisation future des autres formes d’énergie de substitution : gaz, électricité, pétrole.

 

4.3.2 Besoin de bois dues aux autres activités

L’Agriculture : Par rapport à l’agriculture, le Service national des statistiques agricoles (SNSA) a estimé que 934 003 ha de terre ont été mis en valeur en 1996. A cette date, la population rurale était estimée à 4 930 000 habitants. En l’an 2020, avec une population rurale de 8 410 000 habitants, on nécessitera 1 593 299,23 ha de terre. Dans la perspective d’une augmentation de la production basée sur une extension des surfaces cultivées, les besoins en nouvelles terres de culture seront de l’ordre de 624.296 ha. ce qui correspondrait à une perte annuelle causée à la forêt d’environ 44 164.995 m3 ( à raison d’un volume moyen de 67,5 m3/ha pour tous les types de formations forestières).

La Pêche : Les besoins en bois du secteur de la pêche, à l’horizon 2020, pour 1287 embarcations à membrures et 560 embarcations monoxiles sont respectivement de 3879 m3 et 2240 m3. Pour le fumage du poisson, il sera nécessaire d’utiliser 1371 m3 de bois rond et 1511 m3 de bois de chauffe. La pêche consommera ainsi un total d’environ 9000 m3 de bois.

Infrastructures et communications : Les pertes de forêts occasionnées par la réalisation des ouvrages hydro-électriques à l’horizon 2020 sont présentées dans le tableau ci-après:

 

 

N° d’ordre

Cours d’eau

Site

Puissance (MW)

Superficie engloutie (ha)

1

Cogon

Tiopo

120

12.240

2

Konkouré

Kaléta/Soupati

975

99.450

3

Niandan

Fomi

90

9.180

4

Bafing

Koukou-Tamba

300

30.600

5

Morisanako

Kankan

100

10.200

6

Diani

N’Zébéla

48

4.890

Total

   

1.633

166.560

En ce qui concerne les communications, il est considéré que de nouvelles routes ne seront pas ouvertes d’ici l’an 2020. Il s’agira d’axer les interventions sur l’entretien et l’amélioration du réseau existant.

Mines : La superficie totale des concessions minières est actuellement de 11 000 km2.

Quant à, l’intensification de la demande, elle conduirait à une forte consommation des produits forestiers utilisés dans la construction (coffrages, étais, menuiseries,...). Il est fort probable dans ce cas que des produits de substitution apparaissent sur le marché.

Récapitulation des besoins en bois à l’horizon 2020

Bois énergie 101 053 122 m3

Bois de service 934 650 m3

Bois d’oeuvre 209 250 m3

Agriculture 44 164 996 m3

Pêche 9 001 m3

Infrastructures et communications 11 242 800 m3

Mines 74 250 000 m3

Total 231 863 819 m3

Ampleur prévue du déficit/excédent des différents produits

Scénario 1 : Théoriquement, en 2020, le potentiel en bois existant accessible de l’ordre de 447 653 813 m3 est suffisant pour couvrir les besoins estimés à 231 863 819 m3 soit une différence de 215 789 994 m3. Le volume de bois considéré comme excédentaire ne sera pas mobilisable dans sa totalité au cas où le réseau d’aires protégées d’une superficie estimée à 2 402 200 ha ( soit approximativement un volume de 162 148 500 m3) reste fermé à l’exploitation. Pour ce qui précède, il apparaît que le volume réellement mobilisable est de l’ordre (215 789 994 m3 - 162 148 500 m3) de 53 641 494 m3, ce qui correspond à un déficit de 178 222 325 m3.

Scénario 2 : Dans le cas du scénario 2, les ressources en bois existant accessibles sont estimées à 478 989 783 m3 est à mesure de couvrir théoriquement les besoins évalués à moins de 231 863 819 m3 (avec une agriculture et un élevage semi- intensifs) pour une différence de moins de 247 125 964 m3. Ce volume apparemment excédentaire est immobilisé en grande partie dans les aires protégées d’une superficie totale d’environ 3 271 820 ha (soit un volume de 220 847 850 m3). Dans ces conditions, en considérant le volume réellement mobilisable est de moins de 26 278 114 m3 (247 125 964 m3 - 220 847 850 m3). Ce qui permet d’obtenir un déficit de 205 585 705 m3. A noter aussi que ce déficit est en partie couvert par les actions de restauration des carrières de mine et d’emprunt. Malgré cela, ce déficit semblera plus important que celui du scénario 1 en raison de l’immobilisation d’un volume considérable dans les forêts sous aménagement. Dans l’un ou dans l’autre des cas, le déficit est évident à l’horizon 2020 surtout si on considère l’enclavement et la dispersion des ressources situées en dehors des aires protégées.

 

Les implications sociales et économiques

L’amenuisement des ressources forestières aura des implications socio - économiques variées notamment :

La réduction des emplois liés à la forêt, et la baisse des revenus des différents acteurs ;

La diminution de la contribution du secteur forestier à l’économie nationale ;

L’augmentation du prix des produits forestiers susceptible d’entraîner l’utilisation et la location de matériaux de substitution (coffrages et étais métalliques dans la construction par exemple)

Une menace pour la sécurité alimentaire due à la baisse de fertilité des sols, à la rareté des produits alimentaires forestiers destinés aux personnes et au animaux ;

L’accentuation de l’exode rural ;

Le déséquilibre des régimes hydrologiques provoquant une indisponibilité en quantité et en qualité de l’eau aussi bien pour les hommes que pour les animaux ;

Un retour des exploitants forestiers dans les mines d’or et de diamant ;

La rareté des plantes médicinales influencera négativement la situation sanitaire des populations à faible revenu majoritairement tributaires de la médicine traditionnelle et par voie de conséquence la réduction de la main d’oeuvre

La prise de conscience des populations de la nécessité de la création de plantations forestières privées et communautaires ;

La réduction des pâturages pénalisera le développement de l’élevage s’il continue à être
extensif ;

Une menace pour la pêche maritime et continentale en raison de la diminution du débit de certains cours d’eau et de la migration de plusieurs espèces de poissons marins ;

La diminution des terres agricoles ;

La réduction de la production des produits forestiers non ligneux.

 

Les forêts et l’environnement

La disparition de l’habitat provoquera la migration des espèces animales.

La biodiversité ne sera pas mieux conservée dans le cas du Scénario 1 où le nombre de parcs et du réseau d’aires protégées aménagés est insignifiant. Le scénario 2 offre des perspectives plus optimistes en ce qui concerne la conservation de la biodiversité. Toutefois, dans l’un ou dans l’autre des cas, il faut envisager des mesures plus rigoureuses de gestion à travers la série d’interventions ci-après :

La réhabilitation et l’aménagement du réseau d’aires protégées existant ;

La création et l’aménagement de nouveaux parcs ;

La protection, la conservation et la gestion du patrimoine forestier ;

Le recrutement et la formation du personnel des parcs nationaux ainsi que l’adoption de leur statut ;

Une meilleure application des lois et règlements relatifs à la gestion des ressources forestières ;

Le développement de la coopération sous régionale, régionale et internationale en matière de gestion des ressources forestières.

Par rapport aux fonctions écologiques des forêts, il est important de rappeler que la plupart des grands fleuves soudano-sahéliens prennent leurs sources en Guinée. Dans un tel contexte, la protection de l’environnement aux plans national et régional notamment dans les bassins versants revêt un caractère primordial.

C’est dans ce cadre que le Programme régional d’aménagement des bassins du Haut Niger et de la Haute Gambie a été mis en oeuvre à travers deux phases successives qui ont permis d’atteindre des résultats hautement appréciables. Une troisième phase démarrera d’ici la fin de l’année en cours sous le nom de AGIR (Appui à la Gestion Intégrée des Ressources Naturelles). Ces efforts ne sont pas proportionnels au rythme de dégradation des ressources forestières. Ce qui laisse présager à l’avenir une forte perturbation du régime hydrologique et une faible protection des bassins versants. A cet effet, le programme de gestion des terroirs villageois doit être poursuivi et renforcé tout en responsabilisant davantage les populations. Cette intervention doit être appuyée par la mise en oeuvre d’opérations contribuant à une meilleure connaissance des ressources en eau (mise en place de réseaux de mesure et d’observation des eaux) , leur exploitation dans le cadre d’une planification intégrée ainsi que l’impact de ces actions sur l’environnement. Il convient aussi d’établir un cadre de concertation, d’harmonisation et d’intégration des interventions de l’ensemble des institutions impliquées dans la gestion des ressources naturelles. Par ailleurs, malgré la ratification de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification par la Guinée, les efforts à déployer pour réparer les dégâts, seraient importants dans le cas d’un amenuisement notable des ressources forestières.

Déjà, l’avancée de certaines formes de désertification est perceptible principalement au nord et au nord-est du pays. Il ne fait pas de doute que l’importance du stockage du carbone est fonction de l’importance de la couverture végétale. Le reboisement et l’afforestation constituent les meilleures manières d’éliminer de l’atmosphère une quantité appréciable de dioxyde de carbone. Selon Houghton (1993), les forêts du monde renferment environ 75% du carbone existant contenu dans l’écosystème terrestre, mais leur destruction contribue environ à hauteur de 25% aux quantités globales d’émission CO2 dégagé dans l’atmosphère du fait des activités humaines.

 

Le cadre institutionnel du secteur forestier

A l’horizon 2020, l’administration forestière, devra principalement assumer comme missions: la réglementation, le monitoring surveillance et l’appui technique aux acteurs du secteur.

Pour ce faire, il sera nécessaire :

De réviser et d’harmoniser les textes juridiques existants en concertation avec tous les partenaires impliqués dans la gestion des forêts;

D’élaborer de nouveaux textes législatifs et réglementaires en fonction des changements politiques, socio-économiques et institutionnels futurs ;

D’assurer une cohérence et une coordination entre les différents politiques et programmes sectoriels de développement ;

De sensibiliser et de former les cadres aux approches multidisciplinaires et participatives ;

De renforcer les capacités de l’administration dans le processus de planification et de suivi de la gestion des ressources forestières ;

De mettre à disposition les moyens humains, matériels et financiers nécessaires pour la mise en oeuvre des projets et programmes.

Le secteur privé, les communautés locales, les associations, les ONG’s et la société civile devront jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion des ressources forestières. A cet égard, il s’agit dès à présent, de définir les rôles et les mandats respectifs des différents intervenants y compris les institution publiques. Les programmes d’éducation et de formation doivent développer l’esprit de la libre entreprise. Cela suppose la mise en place d’un environnement juridique, institutionnel et technique propice à la création des entreprises privées.

 

 

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