M. Touré
Directeur technique SODEPRA, Abidjan (Côte d'Ivoire)
SUMMARY
The financial returns of various systems of sheep production in the Côte d'Ivoire were determined and it was found that the gross margin of semi-intensive and intensive systems of sheep production exceeded that of traditional systems. It was shown that the fattening of lambs of the Sahelian breed imported to the Côte d'Ivoire would be economically viable and it was pointed out that this traditionally occurred prior to the major religious ceremonies.
It was shown that the importation of sheep and goats to the Côte d'Ivoire had been greatly affected by the Sahelian droughts and that some traditional suppliers were no longer supplying sheep or goat meat to the Côte d'Ivoire as a result of an increase in their own consumption and a stagnation in production. The marketing of sheep and goat meat in Côte d'Ivoire is still largely traditional and a high proportion of sheep and goats that are slaughtered do not enter controlled marketing channels.
It was foreseen that as a result of growing population and increasing standard of living in the Côte d'Ivoire, in the future there would be an increasing demand for sheep and goat meat. It was suggested that in the short term, national production would be completely absorbed by traditional marketing channels. However, in the medium and long term other solutions would be required as sheep and goat meat production and urban consumption are likely to increase.
RESUME
Les bénéfices sur le plan financier des différents systèmes de production ovine en Côte d'Ivoire ont été déterminés et on a constaté que le revenu brut des systèmes de production ovine semi-intensive ou intensive dépassait celui des systèmes traditionnels. Il a été démontré que l'embouche d'agneaux de race sahélienne importés en Côte d'Ivoire serait valable du point de vue économique et il a été rappelé que ceci se produisait traditionnellement avant les cérémonies religieuses les plus importantes.
Il a été fait remarquér que l'importation en Côte d'Ivoire d'ovins et de caprins a été sérieusement affectée par les sécheresses du Sahel et que certains fournisseurs traditionnels avaient cessé d'approvisionner la Côte d'Ivoire en viande d'ovin ou de caprin par suite d'un accroissement de leur propre consommation et d'une stagnation de la production. La commercialisation de viande ovine et caprine en Côte d'Ivoire est toujours largement traditionnelle et une grande proportion des ovins et caprins abattus échappent aux circuits des marchés contrôlés.
On a prévu qu'en Côte d'Ivoire, par suite d'un accroissement de la population et d'une augmentation du niveau de vie, il y aurait dans le futur une demande accrue pour la viande de mouton et de chèvre. On a estimé que dans un proche avenir la production nationale serait complètement absorbée par les circuits traditionnels de commercialisation. Cependant, à moyenne et longue échéance, d'autres solutions devraient être trouvées puisque la production de viande de mouton et de chèvre et la consommation urbaine vont probablement augmenter.
INTRODUCTION
La situation générale de l'élevage des petits ruminants en Afrique tropicale est caractérisée d'une part, par son importance relative (10 pour cent du cheptel mondial ovin) et d'autre part, par l'insuffisance des programmes et des moyens mobilisés pour son développement. Or les troupeaux ovins et caprins, tout en présentant de grandes possibilités d'intégration dans les systèmes agricoles traditionnels et modernes, constituent, de par leur omniprésence, un moyen de valorisation des ressources alimentaires très importantes que recèlent la plupart des pays d'Afrique tropicale humide (production fourragère, sous-produits agricoles et agro-industriels).
Par ailleurs, les ovins et caprins de par leur taille et la facilité relative de leur conduite présentent au niveau des populations rurales, les avantages de la petite unité de production qui peuvent se résumer comme suit :
Les capacités d'investissements nécessaires sont peu élevées pour le démarrage d'une exploitation.
La taille du troupeau est facilement adaptable au disponible alimentaire, soit en fourrage soit en complément.
L'unité ovin - caprin correspond aux besoins en viande d'une famille ou d'une communauté villageoise où les moyens de conservation du surplus non vendu sont quasi inexistants.
La valeur modeste d'un animal offre des conditions de commercialisation très souples pour couvrir les besoins financiers ponctuels des éleveurs.
Le cycle relativement court des petits ruminants (8–9 mois entre les mises-bas) permet l'observation rapide des effets des interventions d'amélioration de la productivité (génétique, sanitaire, techniques d'exploitation et programmes nationaux de développement, …).
Les ovins et caprins existent donc sous diverses formes d'élevages plus ou moins intégrés dans les systèmes agricoles des différentes zones écologiques des régions tropicales humides d'Afrique.
Ils font l'objet d'une exploitation qui va de la cueillette à l'activité rationnelle. Les produits se retrouvent dans tous les circuits de commercialisation du bétail, du modeste marché rural à la grande foire des capitales des pays de la région.
Le présent document s'attachera à faire le point sur les aspects économiques et commerciaux de ces spéculations.
CHOIX DES TYPES D'EXPLOITATION
Pour la présente analyse nous avons choisi plusieurs types d'élevages correspondant aux élevages le plus souvent rencontrés, ce qui devrait nous permettre :
L'analyse des résultats économiques des unités types de production dans les contextes de marchés et de coûts de production spécifiques à la région et au système qu'elle représente.
L'analyse des niveaux d'investissement propres à chaque système tels qu'ils nous sont apparus à travers la littérature disponible et les résultats d'enquêtes ou d'observations effectuées dans certains pays de la zone.
La comparaison des résultats économiques de ces unités de production représentatives de différentes zones écologiques des régions humides d'Afrique de l'Ouest.
Et enfin, la comparaison des revenus dégagés par les différents systèmes, pour l'éleveur et la contribution des petits ruminants aux revenus des paysans des zones tropicales humides d'Afrique de l'Ouest à partir de l'exemple de la Côte d'Ivoire (paramètres et coûts des intrants). (Tableaux 1, 2 et 3).
CARACTERISTIQUES ET RESULTATS ECONOMIQUES
Type 1 - Elevage urbain
Le choix d'un troupeau de 25 brebis a été dicté par les contraintes d'espace, de main d'oeuvre et d'alimentation des animaux dans ce système. La troupe, en effet, est rentrée chaque soir dans la cour du propriétaire où elle reçoit les compléments alimentaires. Cette taille représente donc un maximum au-dessus duquel l'éleveur passe à un autre système, en installant son troupeau en dehors de la ville. D'ailleurs, les perspectives de développement de ce système d'élevage sont très limitées, car, d'une part, les blessures parfois mortelles, les vols et les empoisonnements et, d'autre part, l'application dans certains pays, de lois sur la divagation des animaux, tendent à le faire disparaître.
Les résultats d'exploitation montrent bien que les marges sont faibles malgré le prix de vente élevé pratiqué. En fait, le système lui-même, qui ne permet qu'une surveillance limitée du troupeau dans la journée, est pénalisé par un taux de perte important (26 à 29 pour cent) alors que le niveau de complémentation élevé permet un taux de fécondité raisonnable.
URBAIN | TRADITION. TYPE PEULH | TRADITION. SEDENTAIRE NORD | ENCADREMENT SEDENTAIRE GUINEENNE | ENCADREMENT EXTENSIF | ENCADREMENT INTENSIF | |
25 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | |
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | |
AGNELAGE | 1,24 | 1,16 | 108 | 0,85 | 126 | 1,40 |
TAUX DE FECONDITE | 139 | 126 | 115 | 105 | 145 | 155 |
TAUX DE MORTALITES 0 - 1 AN | 26 | 22 | 24 | 27 | 11 | 10 |
TAUX DE MORTALITES ADULTES | 29 | 22 | 23 | 25 | 8 | 6 |
TAUX DE REFORME | - | - | - | - | 10 | 10 |
ANTENAISES VENDUES | 13 | 24 | 22 | 19 | 32 | 70 |
ANTENAISES VENDUES | 6 | 13 | 10 | 7 | 23 | 53 |
BREBIS REFORMEES VENDUES | - | - | - | - | 5 | 10 |
TOTAL ANIMAUX DISPONIBLES | 19 | 37 | 32 | 26 | 60 | 133 |
POIDS MOYEN DE 9 A 10 MOIS | 18 | 17 | 16 | 16 | 23 | 24 |
POIDS TOTAL PRODUITS | 342 | 629 | 512 | 416 | 1 380 | 3 192 |
PRIX/KG VIF | 700 | 650 | 650 | 650 | 700 | 700 |
PRODUIT TOTAL FCFA | 239 400 | 408 850 | 332 800 | 270 400 | 966 000 | 2 234 400 |
Type 2 - Elevage traditionnel Peulh
Ce système concerne 30 pour cent des élevages ovins du Nord de la Côte d'Ivoire et prend de plus en plus d'importance du fait de la sédentarisation des Peulhs descendus du Sahel à la suite des deux grandes sécheresses de la dernière décennie. C'est la forme la plus évoluée des élevages traditionnels. Cet élevage dégage en effet un produit brut comparable aux élevages encadrés extensifs. Situé dans une zone de savane soudanienne, cet élevage, en raison des grandes superficies fourragères disponibles, peut atteindre des performances élevées avec une protection sanitaire systématique (déparasitage et vaccination) et un renforcement de la complémentation en saison sèche. En outre, la motivation commerciale des éleveurs peut être un facteur de sensibilisation favorable à l'introduction de pratiques rationnelles.
Pour ces deux premiers systèmes, nous avons évalué quelques investissements mineurs au niveau d'une bergerie, d'un enclos sommaire et du matériel de distribution d'eau et de minéraux. Certains paysans, pour protéger leurs cultures, ont recours à la fabrication d'enclos par l'utilisation de grillage introduit dans la région par les services d'encadrement. Quant au coût d'exploitation, il a été considéré sur la base d'un apport de sels minéraux estimés respectivement à 10 et 5 g par jour et par brebis et de compléments concentrés en quantité importante pour les urbains (300 g par jour et par brebis) et minimum pour le système traditionnel Peulh (50 g par jour et par brebis). Les traitements sanitaires évalués dans l'analyse correspondent à des traitements ponctuels nécessités par l'apparition périodique de parasitismes sévères ou par certaines épizooties.
Types 3 et 4 - Elevages traditionnels sédentaires
Deux types, correspondant à des zones écologiques différentes, ont été examinés. Il s'agit de deux systèmes qui regroupent plusieurs variantes et qui concernent 70 pour cent du cheptel ovin des zones soudaniennes et près de 100 pour cent des troupeaux des savanes guinéennes et des zones forestières du sud.
L'élevage ovin traditionnel sédentaire des zones soudaniennes ne diffère de ceux du sud forestier que par la présence d'un enclos et la pratique d'un gardiennage saisonnier en fonction de la densité des cultures vivrières aux alentours du village. Nous avons valorisé cette main-d'oeuvre même si dans la pratique elle est assurée par les enfants. En outre, les troupeaux ovins des zones soudaniennes et des savanes guinéennes bénéficient d'une importante quantité de sous-produits agricoles directement utilisés par les animaux sur les jachères après les récoltes.
Dans le sud forestier, il s'agit en fait, d'un élevage de cueillette. Malgré la fertilité de la Djallonké, les performances du cheptel ovin dans cette zone sont médiocres. La courbe de son évolution numérique établie par D. Rombaut se présente schématiquement en dents de scie, faisant apparaître des phases de croissance suivies de périodes d'hécatombe durant lesquelles les épizooties peuvent faire disparaître plus de 80 pour cent du troupeau. Les résultats économiques du tableau 3 font apparaître le brut de 7 488 FCFA pour le type 3 (zone soudanienne) et 5 400 FCFA pour les zones guinéennes et forestières.
Durée Amortissement | 25 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 100 femelles | |||||||
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | ||||||||
CT | A | CT | A | CT | A | CT | A | CT | A | CT | A | ||
Cheptel | - | 500 | - | 1000 | - | 1000 | - | 1000 | - | 1000 | - | 2000 | - |
Préparation du soi | 15 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 960 | 64 |
Labour + semis | 7 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 240 | 34,3 |
Clôture | 10 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 1980 | 198 |
Bergerie | 5 – 10 | 50 | 10 | 50 | 10 | - | - | - | - | 200 | 20 | 400 | 40 |
Puits ou forage | 10 | - | - | - | - | - | - | - | - | 50 | 5 | 50 | 5 |
Abreuvoirs | 3 | 2 | 0,6 | 2 | 0,6 | - | - | - | - | 6 | 2 | 12 | 4 |
Mangeoires | 3 | 4 | 1,3 | 4 | 1,3 | - | - | - | - | 12 | 4 | 24 | 6 |
Pulvérisateurs | 5 | - | - | - | - | - | - | - | - | 50 | 10 | 50 | 10 |
Bac à sel | 3 | 2 | 0,6 | - | - | - | - | - | - | 2 | 0,6 | 4 | 1,3 |
Matériel zootechnique | 3 | - | - | - | - | - | - | - | - | - | - | 25 | 8 |
Petit matériel agricole | 3 | - | - | - | - | - | - | - | - | 10 | 3,3 | 30 | 10 |
TOTAL | - | 558 | 12,5 | 1056 | 11,9 | 1000 | - | 1000 | - | 1330 | 44,9 | 5775 | 380,6 |
CT: : Coût total
A. : Amortissement
URBAIN | TRADITION. TYPE PEULH | TRADITION. SEDENTAIRE NORD | TRADITION. SEDENTAIRE GUINEENNE | ENCADREMENT EXTENSIF OU SEMI-INTENSIF | ENCADREMENT INTENSIF | |
25 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 femelles | 50 fenelles | 100 femelles | |
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | |
Coûts d'Exploitation (X 10 000 CFA) | ||||||
- Salaire | - | 180 | 180 | - | 360 | 360,0 |
- Alimentation minérale | 23 | 11,5 | - | - | 23 | 46,0 |
- Aliments concentrés | 76,6 | 25,55 | - | - | 102,2 | 153,3 |
- Produits vétérinaires | 18,75 | 37,50 | - | - | 50,0 | 155,0 |
- Entretien pâturages + clôture | - | - | - | - | - | 160,0 |
- Véhicules (Fonct. + Assurances) | - | - | - | - | - | - |
- Frais généraux et divers | - | - | - | - | 37,5 | 75,0 s |
Total des Charges d'Exploitation | 118,350 | 254,550 | 180 | - | 572,700 | 949,300 |
Charges d'amortissement (Tableau 2) | 12,500 | 11,900 | - | - | 44,900 | 380,600 |
Coût total de production | 130,850 | 266,450 | 180 | - | 617,600 | 1 329,900 |
Coût de prod./brebis | 5,234 | 5,329 | - | - | 12,352 | 13,299 |
Produit brut d'exploitation | 239,400 | 408,850 | 332,800 | 270,400 | 966,000 | 2 234,400 |
Produit brut brebis | 9,576 | 9,600 | 7,488 | 5,400 | 18,480 | 22,344 |
Marge totale | 108,550 | 142,400 | 152,800 | 270,400 | 348,400 | 904,500 |
Marge par brebis | 4,342 | 2,848 | 3,056 | 5,400 | 6 968 | 9,045 |
D'une manière générale ces marges sont en grande partie auto-consommées dans le sud (cérémonies religieuses, dons, etc.) et rentrent pour 75 pour cent (du taux d'exploitation globale) dans les circuits de commercialisation du bétail au nord.
Type 5 - Elevages encadrés extensifs ou semi-intensifs
Le modèle 5 (élevage extensif encadré communautaire ou individuel) a été choisi en raison de son importance dans les actions de développement de l'élevage ovin en Côte d'Ivoire. Il s'agit en effet d'introduire en milieu villageois communautaire les notions les plus accessibles d'un élevage rationnel. Les animaux conduits sur pâturage naturel, font l'objet d'un programme de protection sanitaire et d'une complémentation alimentaire appropriée.
La marge obtenue par brebis de 6 968 F (voir tableau 3) est le reflet d'une moyenne qui, bien que sensiblement égale à celle du système “5” (5 400 F en divagation), apparaît pour le paysan, comme un puissant facteur de motivation en raison des produits bruts finalement plus significatifs pour la communauté. Elle dispose en effet d'un nombre plus important d'animaux (60 contre 26) et les frais de main-d'ouevre occasionnés (38 pour cent des charges) peuvent revenir à un membre de la communauté villageoise ou de la famille.
L'exemple du projet d'encadrement SODEPRA - CENTRE en Côte d'Ivoire met en évidence ce phénomène qui s'est manifesté par une évolution remarquable des élevages communautaires vers des troupeaux individuels généralement plus avancés en intensification et donc plus performants.
Type 6 - Elevages encadrés intensifs
Il s'agit d'une forme encore plus avancée de rationnalisation des exploitations qui implique la maîtrise de tous les facteurs de production:
En outre, l'opportunité de l'intensification de l'élevage ovin allant jusqu'au contrôle des cycles sexuels et à l'organisation des luttes, est souvent controversée et même contestée par certains auteurs. Les raisons évoquées peuvent se résumer comme suit.
Les résultats zootechniques en monte libre (prolificité, fécondité) sont souvent très élevés et supérieurs à ceux des systèmes de lutte groupée, au cours des deux ou trois premières années d'installation d'un élevage intensif.
L'organisation des luttes groupées nécessite en outre la mise en place d'une structure lourde de gestion de la troupe de béliers, l'insémination artificielle n'étant pas encore vulgarisée à grande échelle.
Dans les systèmes intensifs sur cultures fourragères artificielles, la maîtrise de la gestion des pâturages n'est pas toujours évidente et des inconnues demeurent notamment en matière de pathologie du mouton en milieu intensif.
Cependant, l'expérience d'une dizaine d'années de recherche, de mise au point technique et d'encadrement, a montré qu'il s'agit certes de problèmes techniques, mais aussi et surtout de problèmes humains.
En 1985–86, les résultats enregistrés dans les élevages de ce type en zones guinéenne et forestière de la Côte d'Ivoire (et du Togo) montrent bien que ces obstacles peuvent être surmontés. Les résultats zootechniques positifs de l'intensification ne doivent s'interpréter de manière significative qu'après stabilisation du troupeau intensif, qui n'intervient qu'après la 3ème année de son installation, au moment même où les effets néfastes de la monte libre, sans contrôle, se manifestent dans les systèmes traditionnels. L'analyse des données zootechniques et économiques des tableaux 1 et 3 indique les potentialités du mouton Djallonké telles qu'elles apparaissent aujourd'hui à travers les paramètres enregistrés dans les élevages encadrés et dans les unités industrielles du centre et du sud de la Côte d'Ivoire et du Togo.
Des systèmes d'élevage ainsi étudiés, seul le modèle 5 qui correspond au modèle considéré comme semi-intensif retiendra notre attention dans le processus de développement de l'élevage ovin en milieu villageois.
Le système d'exploitation semi-intensif présente en effet les avantages suivants :
basé sur l'exploitation de la savane naturelle il ne nécessite qu'un investissement relativement limité, qui, en milieu paysan peut encore être réduit par l'utilisation de matériaux locaux pour la construction des abris et des clôtures;
l'exploitation qui diffère des systèmes traditionnels par un contrôle effectif de l'alimentation, de la santé et de la reproduction reste à la portée du paysan en raison de la souplesse relative des thèmes (utilisation des sous-produits agricoles, déparasitage, introduction de béliers améliorateurs, etc…);
les marges générées par un troupeau même de petite taille sont particulièrement intéressantes : environ 7 000 francs/brebis avec l'utilisation d'une main-d'oeuvre salariée étrangère. Cette marge peut être doublée en terme de revenu familial, soit 14 000 francs/brebis avec l'utilisation d'une main-d'oeuvre familiale qui, par ailleurs, est partiellement sous-employée.
Il faut enfin signaler qu'avec l'introduction d'un système d'exploitation semi-intensif (qui implique la construction d'une bergerie), l'éleveur dispose d'une quantité importante de fumier dont l'utilisation permet non seulement des rendements élevés de ses cultures, mais aussi et surtout une meilleure conservation de la qualité des sols et une profonde modification des systèmes agricoles traditionnels (intensification et sédentarisation).
ELEVAGES D'EMBOUCHE
L'analyse des systèmes de productions ovines et caprines fait apparaître l'importance de l'âge et du poids des produits commercialisés dans les résultats économiques.
Après sevrage, la conduite des troupeaux constitue une composante importante des systèmes, qui a fait l'objet de plusieurs études en Côte d'Ivoire. D'une manière générale il apparaît :
que traditionnellement, des opérations d'achat et d'engraissement de moutons sahéliens, 2 à 3 mois avant les fêtes religieuses (Ramadan, Tabaski) s'effectuent par des privés, dans les grands centres urbains. Il s'agit d'une forme intensive de l'élevage urbain décrit précédemment;
que l'on peut obtenir des gains de poids de l'ordre de 60 à 160 g/jour avec une complémentation appropriée à base de sous-produits agro-industriels;
qu'en Côte d'Ivoire, la disponibilité des sous-produits agricoles et agro-industriels en quantité importante constitue un atout majeur pour toute politique d'embouche;
qu'enfin, le niveau d'intensification de cette embouche peut être modulé en fonction des conditions d'environment économiques des élevages et des marchés visés.
Deux types d'embouche peuvent donc être considérés, présentant chacun des intérêts particuliers.
Embouche des moutons importés du Sahel
vers les pays côtiers
Il s'agit de moutons de race sahélienne ou issus de croisement sahélien - Djallonké ou de Djallonké provenant du sud Mali ou du Burkina Faso. Les caractéristiques principales de cette embouche peuvent se résumer comme suit :
l'achat des animaux destinés à l'embouche se fait sur les grands marchés à bétail et le plus souvent ces animaux sont stressés par les conditions de transport, de contention et d'alimentation qui précèdent leur acquisition;
ce stress se manifeste chez les animaux par une perte de poids au cours des cinq premiers jours d'embouche (4 pour cent du poids vif d'achat).
Plusieurs essais ont été effectués selon le protocole technique suivant :
une phase de pré-embouche au cours de laquelle les animaux sont conduits au pâturage sur savane et reçoivent une complémentation le soir au parc;
une phase d'embouche proprement dite, avec application d'un programme d'alimentation, d'un plan de prophylaxie sanitaire et de contrôle zootechnique.
Les essais effectués à Bouaké par la SODEPRA ont donné les résultats suivants :
- G.M.Q. Moyen | 80 g/jour sur une période de 78 jours |
- Marge brute/tête vendue | 5 950 F. |
(voir détails sur les tableaux nos. 4 et 5). |
Il faut enfin signaler que l'embouche du mouton sahélien, avec les conditions actuelles de marché ne peut être qu'une activité de spéculation visant essentiellement les périodes spéciales de hausse des prix lors des grandes fêtes de l'année.
Embouche de moutons Djallonké
Plusieurs formules ont été envisagées, allant de l'élevage extensif sans complémentation ni soin sanitaire particulier, à l'embouche intensive en stabulation permanente.
D'une manière générale, le mouton Djallonké ne réagit pas positivement à une embouche intensive telle que décrite ci-dessus avec les moutons sahéliens. Les gains de poids possibles ne rentabilisent pas toujours les coûts supplémentaires d'investissement et d'exploitation.
On peut dès lors estimer qu'un système d'élevage identifiant une activité d'embouche pure ne se justifie pas en élevage du mouton Djallonké.
Cependant, suivant les élevages, il est possible et même économiquement intéressant de conduire dans les exploitations intensives ou extensives mixtes (naissage et embouche) des lots de sevrons sur un pâturage artificiel ou sur une savane naturelle de bonne qualité, si l'on peut par ailleurs disposer de sous-produits agricoles et agro-industriels à des prix raisonnables. Il reste évident qu'une bonne maîtrise sanitaire constitue un des principaux facteurs pouvant conditionner la réussite d'une telle opération.
La diminution du taux de mortalité et les gains de poids supplémentaires dus à la complémentation permettent alors de dégager des marges justifiant largement les frais supplémentaires d'alimentation et de protection sanitaire (voir tableaux 4 et 5).
R E C E T T E S | D E P E N S E S | ||
VENTES DES ANIMAUX | ACHATS | 1 101 500 | |
(22030 frs par animal) | |||
1ère Catégorie | 24 animaux à | ||
850 frs/kg = | 991 440 frs | ALIMENTATION | 15 116 |
(378 frs par animal) | |||
2ème catégorie | 10 animaux à | ||
750 frs/kg = | 330 600 frs | PIERRES A LECHER | 14 000 |
(350 par animal) | |||
3ème catégorie | 6 animaux à | ||
500 frs/kg = | 114 000 frs | PATURAGE (8,6) j | 46 380 |
(1150 frs par animal) | |||
AMORTISSEMENT | |||
6 animaux abattus d'urgence | |||
et vendus 300 frs/kg | PARC | 20 000 | |
77 820 frs | (500 frs par animal) | ||
MODULES | 18 020 | ||
(450 frs par animal) | |||
FRAIS VETERINAIRES | 60 852 | ||
(1521 frs par animal) | |||
T O T A L : | 1 513 860 | T O T A L : | 1 275 868 |
SOURCE : SODEPRA - 1982
Différence : 237 992 frs
Représentant la marge brute (main d'oeuvre non comprise)
Marge par animal vendu : 5 950 frs.
CRITERES ZOOTECHNIQUES | TOTAUX | LOT ≤ à 39 kg | LOT > à 39 kg |
Poids moyen à l'achat | 39,6 kg | 36,4 kg | 42,3 kg |
Poids moyen à la première pesée | 38,1 kg | 35,2 kg | 40,4 kg |
Poids moyen à la mise à l'embouche | 39,7 kg | 36,9 kg | 42,7 kg |
Poids moyen à la vente | 45,9 kg | 43,2 kg | 48,3 kg |
G M Q (lère Pesée mise à l'embouche) | 17 g | 18 g | 25 g |
G M Q (mise à l'embouche-vente) | 79,5 g | 80 g | 72 g |
Taux global de mortalité | 20 % | 17 % | 22 % |
Taux de mortalité-abattage d'urgence | 12 % | 9 % | 17 % |
Durée préembouche 92 jours | Durée embouche 78 jours | Indice de consommation 6,7 |
Source : SODEPRA - 1980
COMMERCIALISATION DES OVINS ET CAPRINS EN ZONE TROPICALE HUMIDE
Généralités
L'analyse des données statistiques du marché du bétail en général et des ovins - caprins en particulier fait apparaître:
que les importations d'ovins et de caprins en Côte d'Ivoire représentent 10 pour cent des importations totales de viandes et abats, soit 6 200 tonnes en 1985,
que le niveau général de ces importations et leur évolution ont été marqués par des perturbations dues aux deux grandes sécheresses qu'a connues le Sahel,
que certains pays du Sahel ont cessé d'être des fournisseurs de la Côte d'Ivoire (Niger et Mauritanie) en raison de l'accroissement de leur propre consommation et de la stagnation ou de la régression de leur production,
que les importations de viandes et abats (toutes espèces) de la Côte d'Ivoire estimées à 60 000 tonnes en 1985 (dont 10 pour cent d'ovins-caprins) vont s'accroître avec la croissance démographique et l'augmentation du niveau de vie des consommateurs ivoiriens,
que le marché national des ovins et caprins est sans limite pour les années à venir,
que les prix actuels des viandes d'ovin et de caprin connaîtront une augmentation et resteront supérieurs au prix de la viande bovine, compte tenu de l'importance de ces animaux dans la vie sociale des populations,
que les performances zootechniques déjà obtenues en Côte d'Ivoire sur les moutons Djallonké désignent cette race comme la plus indiquée et la mieux adaptée aux conditions locales d'élevage et aux besoins des grandes agglomérations et des petits marchés ruraux.
Les efforts déjà consentis pour l'amélioration zootechnique du cheptel national n'auront leurs pleins effets, pour la réalisation des objectifs de production de l'an 2000 (FAO, 1986) que dans le cadre d'une rationnalisation de l'ensemble de la filière de cette spéculation.
Actuellement, le commerce des ovins et caprins en Côte d'Ivoire est caractérisé, d'après Bakaramoko (1981), par l'existence de deux circuits selon l'origine des produits, le marché et les opérateurs commerciaux :
- Un circuit long s'adressant aux ovins-caprins importés des pays sahéliens qui, arrivés par camion ou par train dans les grands centres de commercialisation, sont ensuite acheminés en partie vers les marchés secondaires ruraux. Ce circuit, dans une moindre mesure, concerne également les animaux provenant des élevages du nord et vendus sur les marchés de Bouaké ou d'Abidjan. La caractéristique principale de ce circuit est la présence d'un nombre important d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur.
- Un circuit court qui est essentiellement celui des productions nationales qui, du producteur au consommateur, ne comporte qu'un nombre très limité d'intermédiaires (généralement un, qui assure la collecte, la répartition et la vente aux bouchers ou aux consommateurs privés).
Quel que soit le circuit considéré, le commerce des ovins et des caprins est marqué par son caractère traditionnel, car les moutons tout particulièrement sont en majorité abattus soit à l'occasion des fêtes religieuses, des mariages, soit clandestinement par des bouchers détaillants ou des vendeurs de brochettes.
En effet, sur le marché de Korhogo, 34 pour cent des effectifs (essentiellement Djallonké) sont vendus dans les abattoirs publics, tandis que 50 pour cent rentrent dans des circuits non contrôlés et 16 pour cent seront employés pour la constitution de troupeaux d'élevage. Quant aux marchés de moutons à dominance d'importation, les abattages non contrôlés peuvent atteindre près de 94 pour cent des effectifs commercialisés quotidiennement à Bouaké (Bakaramoko, 1981) et 84 pour cent sur le marché d'Abidjan (Staatz, 1981).
Trois grandes agglomérations servent de centres principaux de commercialisation des ovins et des caprins en Côte d'Ivoire, avec les spécificités liées essentiellement à l'origine des animaux commercialisés : Abidjan au sud avec 320 000 têtes, soit 86,30 pour cent du total des importations, Bouaké au centre avec 50 000 têtes par an, soit 13,5 pour cent des importations et Korhogo au nord avec 7 500 têtes par an dont 6 975 de production locale, soit 0,15 pour cent des effectifs importés.
A ces circuits traditionnels de commercialisation, il faut signaler la naissance d'un circuit moderne avec la création d'unités importantes de production de viande ovine et caprine. Il s'agit d'une véritable filière organisée comportant tous les maillons allant de la production à la commercialisation du produit sous forme de carcasses.
La filière dans sa conception devrait assurer l'écoulement de sa propre production mais aussi celle de paysans bénéficiant d'un encadrement technique.
Caractéristiques du marché des petits ruminants
Deux types de marchés liés à la provenance des animaux composent le commerce des petits ruminants en Côte d'Ivoire :
1o Les marchés dominés par les productions locales d'ovins et de caprins: Korhogo et autres villes du nord (voir tableau 6). On estime que la production de la viande ovine et caprine en Côte d'Ivoire est de 4 450 MT/an (FAO, 1986).
2o Les marchés dominés par les ovins et les caprins importés : Bouaké, Abidjan et autres grandes agglomérations du centre et du sud (voir tableau 7). On estime que l'importation de viande en 1985 était de 60 800 MT dont 5 700 MT de viande ovine-caprine.
Tableau no6 Provenance des ovins-caprins sur la marché de Korhogo
% | EFFECTIFS | |
- Sahéliens | 1,9 % | 142 |
- Mouton Métis | 1,7 % | 128 |
- Mouton Djallonké | 62,3 % | 4 673 |
- Chèvre Guinéenne | 33,7 % | 2 527 |
- Chèvre Sahélienne | 0,3 % | 22 |
Soit environ 7 500 par an dont 93 pour cent de productions locales et 7 pour cent d'animaux importés (Bassewith, Disset et coll., 1982)
Tableau no7 Provenance des ovins-caprins vendus sur la marché de Bouaké (en % des importations totales)
Burkina Faso | Mali | Mauritanie | Côte d'Ivoire | |
Total | 58,9 (67,6) | 37,8 (27,9) | p.m. (4,4) | 3,2 (1,5) |
Sahéliens | 42,6 | 57,4 | p.m. | - |
Djallonké | 70,0 | 23,5 | p.m. | 6,5 |
Métis | 55,3 | 44,7 | p.m. | - |
Source: Bassewith, Disset et coll. (1982)
Caractère saisonnier de la consommation et ses effets sur les prix
La demande des ovins et des caprins connaît une hausse importante lors des grandes fêtes religieuses : (Tabaski, Ramadan, Pâques, etc.). La hausse la plus importante est enregistrée à la fête de Tabaski.
Au cours des périodes de pointe, les fluctuations de prix sont assez nettes mais les augmentations (en F/kg) observées sont en général moins élevées du fait de la vente d'animaux plus lourds. A Bouaké et à Korhogo, les augmentations de prix suivantes ont été observées par Bassewitz, Disset et coll. (1982) :
Tableau no8 Augmentations de prix a Bouaké et Korhogo
BOUAKE | KORHOGO | |
RAMADAN | 8,8 | 14,4 |
TABASKI | 16,4 | 26,7 |
NOEL ET NOUVEL AN | 5,5 | - |
PAQUES | 4,6 | 11,4 |
Effet de l'âge, du sexe et de la couleur sur les prix
L'âge n'est pas un facteur déterminant du prix des ovins et les éleveurs ont tendance à vendre vers l'âge de 6 à 9 mois. Dans le sud, les observations sur un lot de 75 agneaux ont donné les résultats suivants :
Tableau no9 Effet de l'age sur les prix
AGE | POIDS (kg) | VENTE |
≤ 6 mois | 15,6 | 10 % |
6 – 9 mois | 15,8 | 52 % |
9 – 10 mois | 18,2 | 27 % |
> 12 mois | 24,6 | 11 % |
90 pour cent des agneaux sont donc vendus avant 12 mois.
un prix moyen de 686 F/kg vif a été relevé sur un échantillon de 50 agneaux de divers élevages.
sur le même échantillon, les mâles entiers ont été vendus à 812 F/kg, soit 18,5 pour cent plus cher que la moyenne; les mâles castrés sont vendus à 635 F/kg, soit 7,3 pour cent de moins que la moyenne.
sur l'ensemble des marchés, la robe blanche a une influence significative et une augmentation de 3 pour cent par rapport à la moyenne a été observée sur les marchés de Bouaké et de Korhogo.
Effets du lieu de vente
Dans les régions du nord, une augmentation du prix par rapport à la moyenne régionale a été observée dans les villages qui ont soit une auto-consommation élevée, soit un accès direct facile sur les marchés des grandes agglomérations du centre et du sud.
Effets des frais d'acheminement et d'entretien des ovins-caprins
Les frais d'acheminement, de soins vétérinaires, de douane et autres frais divers ont été estimés par Bassewitz, Disset et Coll (1982) à Bouaké et à Korhogo à 14–16 pour cent du prix de vente pour les animaux d'origine sahélienne et 5 pour cent pour les productions ovines locales dont 60 à 70 pour cent de ces frais sont des frais de transport. Par chemin de fer ils sont moins élevés, se situant à 27 pour cent des coûts par route.
Effets du poids
Les enquêtes faites sur les marchés de Bouaké et de Korhogo font apparaître les observations suivantes :
Les animaux lourds, à partir de 27 kg, sont payés en corrélation positive avec leur poids vif, ce qui s'explique :
par les rendements en viande et en abats plus élevés de ces animaux et,
par la valeur de prestige d'un animal plus lourd qui joue un rôle important au moment des fêtes.
Pour les animaux jeunes des classes de poids de 15 à 27 kg, la tendance inverse est observée. Ce phénomène peut s'expliquer par :
une demande plus forte que l'offre,
le fait que certains acheteurs qui sont obligés, pour des raisons religieuses, d'acheter un mouton préfèrent acheter un animal moins cher par tête, même s'il est plus cher par kg vif.
Par ailleurs, dans les élevages intensifs industriels où les produits sont essentiellement destinés soit à la boucherie, soit à l'installation d'un nouvel élevage, seul le poids conditionne le prix pour la spéculation “viande” tandis que l'âge et le potentiel génétique (animaux sélectionnés) conditionnent ce prix pour la spéculation “noyaux d'élevage”.
RESUME ET CONCLUSIONS
Nous pouvons retenir de cette analyse :
Que le marché des ovins-caprins est actuellement dominé par un caractère traditionnel qui a pour conséquence :
Un pourcentage important d'ovins et de caprins vendus et abattus hors des circuits contrôlés de commercialisation de la viande.
Cette situation conditionne actuellement les facteurs principaux de détermination des prix.
Du fait de la croissance démographique et de l'amélioration du niveau de vie des populations, les pays côtiers connaîtront dans les années à venir des besoins de plus en plus importants en viande ovine et caprine.
Les résultats zootechniques déjà obtenus sur les ovins ainsi que les efforts consentis pour l'amélioration et le développment du cheptel national de certains pays auront pour effet un accroissement important de la production nationale.
Cette production nationale sera assurée en grande partie par un secteur d'élevage organisé en exploitations améliorées intensives ou semi-intensives.
L'écoulement de cette production plus importante et l'évolution de la demande des consommateurs seront, à plus ou moins brève échéance, de nature à modifier profondément les facteurs actuels de détermination des prix et des circuits de commercialisation.
En Côte d'Ivoire, il est prévu au niveau des projets de développement, des actions spécifiques d'étude des circuits de commercialisation suivant les spécificités socio-économiques des différentes zones écologiques du pays.
A court terme, les productions nationales seront entièrement absorbées par le circuit traditionnel de commercialisation.
A moyen et long termes, les solutions suivantes peuvent être envisagées :
- Organisation des éleveurs en groupements coopératifs d'approvisionnement en intrants et de commercialisation des produits.
- Création de foires régionales de commercialisation du bétail par la création d'infrastructures appropriées.
- Création de filières industrielles ovines sous forme d'entreprises privées comportant tout ou partie des éléments suivants :
BIBLIOGRAPHIE
FAO 1986. Stratégie et plan d'action pour le développement de l'élevage, Côte d'Ivoire.
Bakaramoko, O. 1981. Etude technico-économique de l'élevage ovin en Côte d'Ivoire.
Bassewitz, R. Disset et coll. 1982. Perspectives du marché de la viande ovine en Côte d'Ivoire analysées à partir de l'exemple du marché en vif des petits ruminants de Bouaké 1980/81 et de Korhogo 1981/82.
SODEPRA. 1982. Elevage ovin: Un essai d'embouche de moutons Sahéliens, Cahier no16, Abidjan, 28 décembre 1982.
SODEPRA. 1980. Compte rendu d'un essai d'embouche de moutons Sahéliens Disset, R. (FAO), Sauteur, P. (VP), Jetteur P. (FAO) Côte d'Ivoire 1980.
Staatz, J. 1981. Commercialisation du bétail et de la viande en Afrique de l'Ouest, Côte d'Ivoire - Mali.