SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE DE LA FAO 
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL 
 



1. VUE D’ENSEMBLE

Une mission FAO/PAM s’est rendue à Madagascar du 18 août au 5 septembre 1997 pour évaluer les dégâts sur les cultures causés par les criquets dans le sud du pays et ses répercussions sur la situation alimentaire. La mission était accompagnée de deux cadres du Commissariat général pour le développement intégré du sud de Madagascar (CGDIS), qui coordonne toutes les activités de développement dans le sud du pays. Pour mener l’évaluation, la mission s’est répartie en deux groupes de façon à visiter autant de sous-préfectures et de districts que possible dans les deux provinces de Toliary and Fiananrantsoa touchées par les infestations de criquets. Une équipe a visité les sous-préfectures situées entre Ambovombe dans la zone côtière du sud et Ihosy dans le nord puis à l’ouest vers Sakaraha et Tolizary, la capitale de la province. Cela a permis à la mission de visiter les zones couvertes par le Système d’alerte précoce (SAP) régional ainsi que des endroits en dehors de la zone du SAP. La seconde équipe a évalué la situation dans les zones côtières du sud et du sud-ouest, y compris Beloha, Ampanihy, Betioky and Toliary, visitant des sous-préfectures et communes classées dans les différents niveaux de risque déterminés par le SAP.

L’évaluation de la mission est basée sur des entretiens avec les responsables du gouvernement aux niveaux national et local, avec les paysans, les opérateurs privés, les représentants des ONG et missions caritatives, les institutions des Nations Unies et les donateurs bilatéraux, les projets de terrain, les médecins et vétérinaires privés en milieu rural. Les marchés ont été visités afin d’évaluer la disponibilité, la provenance et les prix des produits agricoles et d’analyser l’impact des criquets sur la vie des populations. Les conclusions de plusieurs études sur les résultats de la campagne agricole, l’impact de criquets sur les cultures et la situation nutritionnelle de la population dans diverses zones ont aussi été analysés.

La mission a constaté que l’incidence des criquets n’était pas uniforme dans toute la partie touchée, qui a été subdivisée en trois zones: nord, centre et sud. La zone sud a été la plus touchée par l’effet combiné de l’invasion de criquets et d’une mauvaise pluviométrie, conduisant à la perte de la quasi-totalité du maïs et à une importante réduction de la production des autres cultures telles que le manioc et la patate douce. Les disponibilités alimentaires sont précaires pour la population de cette zone, particulièrement dans les zones côtières sud de Ambovombe, Ampanihy, Beloha et Tsihombe où des migrations de population ont été signalées dans les zones les plus affectées. En général, la production céréalière (surtout maïs et riz) a été la plus touchée avec une réduction estimée entre 30-80 pour cent comparée à 1996.

Cependant, la réduction de la production dans la partie sud du pays a été compensée par la bonne récolte réalisée dans d’autres zones où plus de 90 pour cent des céréales sont cultivées. L’abondance et la régularité des pluies pendant la saison culturale ainsi que l’impact significatif de plusieurs projets de vulgarisation et de sécurité alimentaire ont été bénéfiques aux cultures et ont conduit à une forte augmentation de la production. Les récoltes de riz et de maïs ont dépassé leur niveau de 1996, ainsi que la moyenne des cinq dernières années dans les principales zones de production du centre et du nord.

Au niveau national, la mission estime la production céréalière totale de 1997 (riz, maïs et blé) à 2,70 millions de tonnes, à peu près la même qu’en 1996. La production de manioc et de patate douce est estimée à 2,83 millions de tonnes, soit une baisse de 1,3 pour cent. Les besoins d’importations pour la campagne 1997/98 sont évalués à 168 000 tonnes, principalement riz et maïs. Les trois quarts des importations devraient être fournies à travers les circuits commerciaux et le reste, environ 43 000 tonnes comme aide alimentaire. Etant donné le faible pouvoir d’achat de la population rurale dans le sud, la mission considère que la situation alimentaire y est très précaire, particulièrement dans les zones côtières. Les disponibilités alimentaires de beaucoup de familles rurales ne permettraient guère de couvrir que deux mois de consommation. En conséquence, la mission recommande des actions urgentes d’assistance alimentaire pour environ 472 000 personnes dans les zones touchées, pendant trois mois. Cette assistance devrait être fournie sous forme de "vivres-contre-travail" pour un montant estimé à 3 871 tonnes.

Une grande partie de l’aide alimentaire requise est soit déjà dans le pays, soit promise, soit disponible pour être achetée localement. Cependant, comme la situation alimentaire et nutritionnelle pourrait se détériorer dans les zones affectées, un examen de la situation devrait être entrepris en octobre par les agences de développement opérant dans la région sous la coordination du CGDIS pour évaluer les besoins complémentaires d’assistance. Il faudrait également envisager de fournir des semences, particulièrement de maïs, mil et sorgho, aux agriculteurs pour la prochaine saison agricole qui commence en octobre/novembre. Une campagne d’information et de sensibilisation sur les activités de traitement des criquets en cours devrait être entreprise afin d’apaiser la crainte des paysans sur les pertes futures de récoltes occasionnées par les criquets. Il faudrait cependant avant tout intensifier les opérations de contrôle durant les deux prochains mois pour éradiquer les essaims existants avant le début de la saison de pluies.

2. GENERALITES ET CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE 1/

1/ Les données et informations utilisées pour cette section proviennent de: Rapports trimestriels, oct.-déc. 1996 1996, jan.-mars et avril-juin 1997; Banque mondiale; Mission résidente Madagascar: La revue de la stratégie du développement rural, document de travail, juin 1997; Division du Centre d’Investissement, FAO. Aperçu par pays: Madagascar, 1996-97 (The Economic Intelligence Unit).

Quatrième île au monde avec une superficie de 587 000 km2 et une population estimée à 14,1 millions (1997), Madagascar est caractérisé par sa diversité écologique et climatique qui permet de cultiver des produits des zones tempérées tels que pommes, poires, prunes, et agrumes; des produits tropicaux tels que mangues et litchis aussi bien qu’une large gamme d’autres produits y compris: café, clous de girofle, sisal, maïs, tubercules et diverses épices. Le pays dispose aussi d’un potentiel unique de ressources marines (crevettes, langoustes, poissons, etc.) tandis que l’élevage, particulièrement de bétail, est la principale ressource pour beaucoup d’habitants dans la partie sud et la région des plateaux.

Cependant, en dépit d’un potentiel considérable, Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu et à déficit vivrier. A la suite d’une détérioration constante de la situation économique durant les années 70 et 80, quelque 75 pour cent de la population, surtout en zones rurales, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le revenu net par habitant a baissé de plus de 40 pour cent entre 1970 et 1995. Avec un investissement représentant seulement 11 pour cent du PIB, l’infrastructure et les services sociaux de base se sont nettement détériorés, spécialement dans le sud du pays. Le programme de stabilisation lancé en 1986 a produit certains résultats positifs: le taux annuel d’inflation a baissé, tombant de 39 pour cent en 1994 (après la dépréciation du franc malgache et une politique monétaire laxiste) à 37 pour cent en 1995 et à 8 pour cent en 1996. Le taux de prêt de base appliqué par la Banque centrale est tombé de 33 pour cent en janvier 1996 à 12 pour cent depuis mai 1997 et la balance commerciale est restée positive tant en 1995 qu’en 1996.

Le sud est la région la moins riche en ressources et la plus affectée par les difficultés économiques: le climat y est aride avec des précipitations annuelles moyennes variant entre 300 mm et 800 mm, sauf dans la région sud-est de Toalagnao (Fort-Dauphin) où la moyenne annuelle des précipitations dépasse 1 000 mm. Presque partout ailleurs, l’approvisionnement adéquat en eau pour la consommation humaine, pour l’élevage et pour les cultures constitue un problème récurrent majeur pour la majorité des familles. L’élevage, en particulier celui du gros bétail, occupe traditionnellement une place économique et sociale importante dans la région car il fournit environ deux tiers de revenu des ménages. Cependant, le nombre d’animaux varie largement d’une année à l’autre car la plupart des gens ont tendance à investir leur épargne dans l’élevage durant les bonnes années et à vendre leur animaux durant les années de mauvaises récoltes. Le sud de Madagascar possède aussi beaucoup de ressources minières et une grande variété de produits de la mer. Cependant, le mauvais état des moyens de communication (routes rurales, télécommunications) rend difficile le développement des potentialités existantes, y compris le tourisme, et contribue à isoler cette région des grands centres commerciaux de Madagascar.

3. CAMPAGNE AGRICOLE 1996/97

 

3.1 Situation acridienne en 1996/97

En 1996, des larves ont pu s’échapper lors des premiers traitements réalisés en octobre 1996 à Antanimieva, Befandriana Sud et Analamisampy, ce qui a augmenté la population résiduelle. Ces larves ont constitué le point de départ de l’invasion actuelle dans le sud de l’île. En janvier 1997, les populations larvaires de Locusta Migratoria Capito étaient devenues toutes grégaires. A la faveur des conditions climatiques favorables créées par la bonne pluviométrie en début de saison 1996/97 et après le passage des cyclones Fabiola et Gretelle en janvier 1997, quatre générations de Locusta et une génération de Nomadacris se sont développées depuis octobre 1996. Fin février, 2 000 000 à 2 500 000 hectares étaient déjà infestés par plusieurs bandes larvaires et des essaims. Depuis lors, des essaims ont été observés dans toutes les régions du sud et du sud-ouest de Madagascar dans la province de Toliary et dans le sud de celle de Fianarantsoa. Plus récemment, quelques essaims ont pu s’infiltrer plus au nord, vers les hauts plateaux. Au 31 août 1997, quelques 397 essaims avaient été traités sur une superficie totale estimée à 256 000 hectares. Compte tenu du retard dans la mobilisation des moyens qui étaient en fait insuffisants, la lutte engagée depuis plus de huit mois doit se poursuivre de manière plus vigoureuse.

Dans ce contexte, la lutte contre les essaims dans les deux mois à venir avant l’installation des pluies sera décisive dans le contrôle de l’invasion. Au stade actuel, il s’agit d’essaims immatures qui attendent des conditions favorables pour atteindre leur maturité et pondre. Par conséquent, l’objectif poursuivi d’ici à novembre consiste à réduire au maximum les essaims pour éviter que la prochaine campagne agricole (1997/98) ne soit gravement compromise.

La campagne 1996/97 a connu un bon démarrage avec une pluviométrie satisfaisante entre octobre et décembre 1996. Les cyclones Fabiola et Gretelle qui sont arrivés en janvier 1997, malgré les dégâts considérables qu’ils ont causés, ont laissé derrière eux des conditions propices à une bonne campagne. Les pluies ont été à la fois abondantes et bien réparties sur la majeure partie du pays à l’exception de la région de l’Androy habituellement confrontée à des déficits pluviométriques.

Malgré un léger retard dans les semis, les cultures se sont développées de manière satisfaisante. Les activités menées dans le cadre du Programme national de vulgarisation agricole (PNVA) et la participation effective de plusieurs organismes de développement et de crédit dans l’encadrement des paysans ont également été déterminantes dans le bon déroulement de la campagne. La province de Toliary a connu cependant un déficit pluviométrique important durant les mois de mars et juin 1997 et des invasions acridiennes. Cette situation a durement affecté l’extrême sud de la province où les cultures de maïs et de riz ont subi d’importants dégâts causés par les criquets. Les acridiens ont également ravagé les pâturages, réduisant considérablement les possibilités d’alimentation du bétail. La patate douce et le manioc ont davantage souffert du manque de pluies.

3.2 Evaluation des pertes de récolte en 1996/97

Dans les zones décrites ci-dessus dans la province de Toliary et dans le sud de Fianarantsoa, la production vivrière a beaucoup baissé cette année par rapport à la campagne 1996. Comme le montre le tableau 1 ci-dessous, les céréales ont accusé les baisses les plus fortes. On note une diminution de 60 pour cent pour le maïs par rapport à 1996; avec une baisse de 80 pour cent dans le sud. Le riz a régressé de 32 pour cent, davantage dans les zones nord-est (50 pour cent) et centre (40 pour cent). Le manioc et la patate douce ont respectivement baissé de 12 pour cent et 30 pour cent. La zone sud a été frappée par l’action combinée des criquets et de la sécheresse et, parmi les cultures vivrières, c’est le maïs qui a subi les plus importants dégâts dus aux criquets. On estime à 30 pour cent, 50 pour cent et 90 pour cent les pertes imputables aux dégâts des criquets dans les zones sud, centre et nord respectivement.




Tableau 1: Madagascar - Production vivrière et pertes de récoltes dans les zones touchées par les criquets, 1996/97 (tonnes)
 

Maïs  Riz  Manioc  Patate 
1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent
Sud Côt.  10 064  2 012  -80,0  660  462  -30,0  55 582  36 128  -35,0  52 696  18 443  -65,0
Sud-est  140  131  -6,4  8 590  7 731  -10,0  40 975  40 155  -2,0  3 830  3 753  -2,0
Nord-est  870  696  -20,0  44 005  22 002  -50,0  57 137  57 137  0,0  6 985  6 985  0,0
Nord-ouest  5 285  4 758  -10,0  30 215  28 704  -5,0  67 204  67 204  0,0  18 921  18 921  0,0
Centre  7 211  1 802  -75,0  23 813  14 289  -40,0  126 791  104 602  -17,5  33 332  33 332  0,0
Total  23 570  9 399  -60,1  107 283  73 188  -31,8  347 689  305 226  -12,2  115 764  81 434  -29,7
 

3.3 Production vivrière totale estimative en 1996/97

Madagascar dispose de réelles potentialités de production vivrière en riz et en maïs notamment qui reposent sur la présence d’une grande diversité de sols et de climats. Mais les aléas naturels (cyclones, sécheresse, invasions acridiennes) associés à des pratiques culturales rudimentaires limitent leurs capacités productives.

Les informations sur les niveaux de production vivrière restent encore très approximatives à cause de l’irrégularité dans la collecte des statistiques agricoles. Faute de moyens financiers et matériels, l’enquête 1996/1997 n’a pas été réalisée. Des projections tiennent lieu de statistiques officielles. Dans ce contexte, la mission s’est basée sur les données de l’enquête 1995/96 comme base. Celles-ci ont été ajustées à partir des informations collectées auprès de divers projets, d’ONG et d’autres institutions intervenant dans le sud et sur la base des résultats de l’enquête rapide que la mission a effectuée sur le terrain.

Superficies ensemencées

Les informations reçues font état de variations parfois importantes des superficies cultivées d’une saison à une autre. Celles-ci relèvent de plusieurs facteurs notamment la destruction des rizières par les cyclones, la mauvaise gestion des systèmes d’irrigation et des associations d’usagers de l’eau et la pratique des cultures sur brûlis. Les flux de migrants venant du sud depuis la famine de 1991 contribuent chaque saison à l’extension des superficies cultivées dans l’ouest et le nord du pays.

Dans le sud envahi par les invasions acridiennes, les attaques sur les jeunes pousses de maïs et de riz ont occasionné plusieurs resemis dont la plupart n’ont pas atteint le stade de maturation. C’est ainsi que d’importantes superficies ont été perdues durant cette saison culturale.

Rendements

Les deux cyclones Fabiola et Gretelle ont eu des effets bénéfiques sur les cultures à cycle court et plutôt négatifs sur le riz dont le calendrier a été décalé jusqu’en juin-juillet, coïncidant ainsi avec la sécheresse en fin de cycle. Ceci a négativement affecté les rendements du riz de la deuxième saison.

A l’ouest et au centre de l’île, la bonne pluviométrie enregistrée cette saison et l’application des programmes de vulgarisation agricole ont permis d’obtenir dans certains sites, des rendements pouvant atteindre 10 tonnes de riz à l’hectare. Dans le sud où la pluviométrie est faible, les rendements moyens du maïs n’atteignent guerre une tonne à l’hectare (entre 700 et 900 kg/ha). Dans ces conditions peu propices au développement de la culture du maïs, d’autres espèces comme le mil et le sorgho seraient plus appropriées. A cela sont venus s’ajouter durant cette campagne, les dégâts des criquets qui ont anéanti les récoltes de maïs dans plusieurs localités du sud.

Production

La production céréalière totale (maïs, riz et blé) est estimée à 2 704 744 tonnes contre 2 682 000 tonnes en 1996, soit 0,8 pour cent d’augmentation. Celle du manioc et de la patate douce totalise 2 834 641 tonnes contre 2 871 351 tonnes en 1996, soit une baisse de 1,3 pour cent. Comme le montre le tableau 2 ci-dessous, le maïs et la patate douce ont respectivement baissé de 2,3 pour cent et 8,5 pour cent, alors que le riz et le manioc sont en hausse de 1,1 pour cent et 0,3 pour cent. La situation par province indique de fortes baisses de récoltes dans la province de Toliary: 49,5 pour cent pour le maïs, 17 pour cent pour le riz, 13 pour cent pour le manioc et 41 pour cent pour la patate douce. La province de Fiananrantsoa a aussi connu des dégâts de criquets dans sa partie sud; c’est ce qui explique les faibles performances enregistrées cette saison en riz (0,4 pour cent d’augmentation).
 

Tableau 2: Production vivrière 1996/97 par province
 

Maïs  Riz  Manioc  Patate 
1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent  1996  1997  pour cent
Tananarivo  67 960  71 800  5,7  490 940  508 200  3,5  366 835  378 900  3,3  192 100  195 950  2,0
Fianarantsoa  22 060  23 128  4,8  450 365  452 068  0,4  1 154 145  1 191 900  3,3  144 400  147 300  2,0
Toamasina  42 000  44 300  5,5  584 995  601 900  2,9  271 302  280 000  3,2  23 450  23 900  1,9
Mahajanga  13 220  13 900  5,1  538 360  553 800  2,9  121 986  122 000  0,0  11 100  11 350  2,3
Toliary  25 360  12 799  -49,5  183 545  151 849  -17,3  399 978  347 437  -13,1  122 650  72 404  -41,0
Antsiranana  9 400  9 900  5,3  248 795  256 100  2,9  57 105  57 100  -0,0  6 300  6 400  1,6
Total national  180 000  175 827  -2,3  2 497 000  2 523 917  1,1  2 371 351  2 377 337  0,3  500 000  457 304  -8,5


Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, comme l’indique le tableau 3 ci-après, on observe une forte baisse de production dans la province de Toliary, jusqu’à 44 pour cent pour le mais et 40 pour cent pour la patate douce. Ces deux cultures ont été durement frappées par les criquets (maïs) et le déficit pluviométrique (patate douce). Au plan national cependant, mis à part le recul de 7 pour cent de la patate douce, la production des autres cultures a dépassé la moyenne des cinq dernières années de 8 pour cent pour le maïs, 2,5 pour cent pour le riz et de 1 pour cent pour le manioc.
 

Tableau 3: Production vivrière 1996/97 comparée à la moyenne de 1992-1996 (tonnes)
 

Maïs  Riz  Manioc  Patate douce 
1992/96  1996/97  pour cent  1992/96  1996/97  pour cent  1992/96  1996/97  pour cent  1992/96  1996/97  pour cent
Tananarivo  79 988  71 800  -10,2  554 877  508 200  -8,4  366 396  378 900  3,4  189 163  195 950  3,6
Fianarantsoa  20 029  23 128  15,5  488 511  452 068  -7,5  1 152 327  1 191 900  3,4  142 187  147 300  3,6
Toamasina  20 620  44 300  114,8  458 446  601 900  31,3  270 885  280 000  3,4  23 099  23 900  3,5
Mahajanga  13 201  13 900  5,3  531 574  553 800  4,2  117 986  122 000  3,4  10 963  11 350  3,5
Toliary  23 004  12 799  -44,4  185 683  151 849  -18,2  386 626  347 437  -10,1  120 788  72 404  -40,1
Antsiranana  5 331  9 900  85,7  242 310  256 100  5,7  55 191  57 100  3,5  6 191  6 400  3,4
Total national  162 173  175 827  8,4  2 461 401  2 523 917  2,5  2 349 411  2 377 337  1,2  492 391  457 304  -7,1

4.ANALYSE PAR ZONE

 

4.1 Zone Sud

Sous-zone Sud littorale

Cette zone a souffert à la fois des criquets et de la sécheresse. Toutefois, l’impact de la sécheresse a été plus marqué sur les récoltes durant les mois de mars et de juin qui ont été particulièrement secs. Plusieurs nouveaux semis ont eu lieu pendant la campagne, mais sans succès. Les effets de ce déficit pluviométrique ajoutés à ceux des criquets ont négativement affecté les récoltes des principales cultures vivrières.

Le début de la saison était prometteur avec les fortes pluies qui ont suivi le passage des cyclones Fabiola et Gretelle en janvier 1997. Mais d’importantes éclosions de larves de criquets apparues dès le mois de février ont détruit une part importante du maïs cultivé dans toute la zone sud et aussi du riz dans le sous-préfecture d’Amboasary-sud. Les autres cultures principales - manioc et patate douce - ont plus souffert de l’absence des pluies. Les baisses de récoltes sont importantes dans cette zone, dépassant par endroit 90 pour cent par rapport à la production de l’année dernière.

Cette situation s’est traduite par une installation précoce de la période de soudure. Pour assurer leur alimentation, les populations vendent des animaux (caprins et bovins) pour acheter ensuite des céréales sur le marché. Certains, les plus affectés, cèdent leurs ustensiles ménagers. Les marchés sont insuffisamment approvisionnés en produits vivriers dont la majeure partie vient de Toliary et Fianarantsoa. Les prix des produits vivriers ont déjà atteint des niveaux très élevés sur les marchés. Le maïs torréfié se vend à 1 500 Fmg/kg contre 850 Fmg/kg en 1995/96, le manioc entre 500 à 1 000 Fmg/kg contre 250 Fmg/kg l’année passée, alors que l’inflation générale est relativement faible.

L’élevage a été durement affecté par la destruction des pâturages. Les boeufs sont très maigres et pour éviter une hécatombe dans le cheptel, on observe une vente inhabituelle de boeufs sur les marchés. Mais faute d’acheteurs, les prix ont atteint des niveaux très en dessous des prix habituels. La situation est aggravée par les mesures sanitaires de restriction des importations de viande de Madagascar, imposées par l’UE. De plus, l’apparition de cas de maladie du charbon bovin inquiète les éleveurs.

Ce contexte a engendré d’importants mouvements migratoires parmi la population. Les déplacements se font vers le nord à la recherche de travail saisonnier. La situation nutritionnelle est déjà préoccupante dans plusieurs endroits où on observe une recrudescence de la malnutrition chez les enfants.

Sous-zone sud-est

Elle couvre la totalité de la sous-préfecture de Fort-Dauphin. La campagne agricole a connu un déroulement globalement normal avec une pluviométrie bonne dans l’ensemble. Cependant un léger déficit pluviométrique ( région de Manambolo) a quelque peu affecté les cultures de riz.

Les dégâts provoqués par les criquets sur les cultures de maïs et de riz ont été limités. Le passage des essaims de criquets a été tardif (au mois de mai) au moment où les cultures avaient atteint le stade de maturation. Par contre, les pâturages et les forêts ont connu des dégâts. Dans l’ensemble, les récoltes sont satisfaisantes et les marchés bien approvisionnés. On note toutefois une tendance à la hausse des prix du manioc et de la patate provenant des autres régions.

4.2 Zone centre

A l’instar de la zone sud, cette zone a connu des pluies irrégulières et des attaques de criquets mais l’impact de ces derniers a été plus perceptible sur les récoltes. Les invasions acridiennes sont apparues dès le mois de décembre et ont été quasi permanentes dans la zone jusqu’aux récoltes. La production a beaucoup baissé par suite des attaques de criquets et du déficit pluviométrique, particulièrement dans la frange contiguë à la zone sud. Ce sont le riz et le maïs de la deuxième saison qui ont le plus souffert.

La baisse de la production vivrière dans cette zone a occasionné une hausse des prix sur les marchés. A Beraketa, le riz s’achète à 1 900 Fmg/kg contre 1 200 Fmg/kg l’année dernière et à Beloha 2 210 Fmg/kg. Les marchés sont insuffisamment approvisionnés en riz, maïs et patate douce. Avec des pertes importantes des pâturages, l’élevage se trouve dans une situation particulièrement difficile. Les faibles récoltes tirées de cette saison obligent les populations à vendre une partie de leur troupeau pour se procurer de la nourriture. Certains ont été contraints à chercher du travail auprès des sociétés de la zone ( SOMIDA) ou à se déplacer vers le nord.

La riziculture est une activité très importante dans cette zone (70 pour cent de la population s’adonne à cette culture) mais la présence quasi permanente des criquets pourrait limiter son développement pendant plusieurs années. Environ 15 pour cent de la population pourrait être exposée à des difficultés alimentaires dans les prochains mois et des signes de malnutrition sont décelés chez certains enfants.

4.3 La zone nord

La sous-zone nord-est

Cette zone n’a pas beaucoup souffert de la sécheresse cette saison. Les pluies ont été abondantes et régulières pendant les premiers mois de la saison. Cependant à Betroka, la maturation du riz a un peu souffert d’un léger déficit pluviométrique dans certaines localités. N’eut été l’action dévastatrice des criquets, les récoltes de cette campagne auraient été exceptionnellement abondantes. C’est au mois de janvier 1997 que les larves de criquets sont apparues dans la zone et les premiers essaims de criquets sont arrivés en mars au moment où les cultures de la deuxième saison étaient en cours. Les attaques des criquets ont été plus importantes sur le riz semé tardivement (pertes atteignant 45 pour cent) que sur le maïs qui était en cours de maturation (10 pour cent). Sur les autres cultures, manioc et patate douce, les dégâts des criquets ont été négligeables.

La situation nutritionnelle n’est pas préoccupante et les prix des produits vivriers sont encore stables et se situent au même niveau que ceux de la saison précédente pour le maïs, le manioc et la patate douce. Concernant le riz, il est à 1 800 Fmg/kg contre 2 000 Fmg/kg en 1995/96. Cette situation résulte du nombre peu important d’acheteurs dans la zone.

Les pâturages ont aussi subi des pertes relativement importantes suite au passage des essaims de criquets. Actuellement, les pâturages sont presque inexistants dans la zone et les boeufs commencent à maigrir. Par conséquent, des ventes sont effectuées en catastrophe ce qui, joint à la faiblesse de la demande, fait chuter les prix du bétail.

La sous-zone nord-ouest

Cette sous-zone a été envahie par les criquets au moment où certaines cultures commençaient à être récoltées. Les premiers passages des essaims ont été signalés en mai et juin aux stades de l’épiaison du riz et de la maturation du maïs. La commune d’Anddranovory et une partie de la sous-préfecture de Sakaraha ont été les plus affectées par les attaques de criquets. Environ 10 pour cent des récoltes du riz de la deuxième saison ont été détruites par les criquets dans cette zone. La sous-préfecture de Bétioky-sud où l’on cultive davantage de manioc a été faiblement touchée.

Avec les pluies abondantes de janvier et février, les récoltes de manioc devraient être plus importantes cette saison. Le maïs par contre connaîtra une baisse de 5 pour cent due au retard de semis. Sur les marchés, les prix des produits vivriers sont favorables par rapport à ceux de la saison précédente, entre 340 et 425 Fmg/kg pour le maïs et 150 Fmg/kg pour le manioc.

Sur l’élevage, l’incidence des invasions acridiennes est peu perceptible. Par contre, la menace sur la prochaine campagne rizicole est réelle car le riz repiqué et en pépinière sont actuellement la proie des essaims de criquets. Face à cette situation, les paysans sont très inquiets et hésitent à poursuivre les activités culturales en cours.

5. SITUATION DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES

La situation alimentaire est précaire pour les populations des zones côtières sud comme Ambovombe, Ampanihy, Beloha et Tsihombe où les cultures ont été les plus affectées par les effets combinés des criquets et de la faible pluviométrie, ce qui a conduit à la perte de presque toute la récolte de maïs et à une forte baisse de production des autres cultures telles que le manioc et la patate douce. Dans les zones les plus touchées, les populations se nourrissent de plus en plus de plantes sauvages (fruits de cactus ou raketa). Des migrations de populations sont signalées dans des régions comme Erada, Itampolo et Faux Cap, à la recherche d’emploi dans les villes du nord de la région. La situation nutritionnelle est stable en beaucoup d’endroits mais des signes de détérioration deviennent apparents, en particulier chez les enfants.

Etant donné les résultats globalement satisfaisants de la campagne au niveau national, le riz est disponible sur beaucoup de marchés, en particulier dans les zones nord et les grandes communes. Les prix n’ont subi aucun changement majeur par rapport à 1996. Par contre, le maïs n’est pas disponible sur plusieurs marchés ou bien ses prix sont plus élevés que ceux de l’année précédente d’environ 40 à 90 pour cent, en particulier dans la zone sud où peu de maïs a été récolté cette année. En effet, les approvisionnements proviennent de Toliary et de Fianarantsoa. Le manioc et la patate douce sont disponibles sur beaucoup de marchés ruraux, mais leurs prix augmentent aussi. A Beloha et Beraketa dans la zone centre, les prix de la patate douce ont plus que doublé par rapport à 1996.

Illustrant la mauvaise qualité des pâturages qui ont été sérieusement affectés par les criquets et par la mauvaise pluviométrie dans beaucoup d’endroits dans les zones sud et centre, les animaux sont en mauvaise condition physique. Dès début juillet, des familles commençaient à vendre une quantité importante de leur bétail pour éviter des pertes, mais aussi pour subvenir à leurs propres besoins de subsistance pendant cette période difficile de soudure.

5.1 Bilan de l’offre et de la demande de céréales pour 1997/98

Etant donné le manque de statistiques sur le commerce inter-régional, le bilan de l’offre et de la demande est calculé au niveau national pour les céréales qui fournissent plus de 50 pour cent de l’apport calorique de la population Malgache.

Compte tenu des infestations acridiennes sur les cultures dans le sud du pays, la mission estime la production céréalière de 1997 à 2,7 millions de tonnes, à peu près comme en 1996. Cela inclut 2,52 millions de tonnes de paddy (1,68 million de tonnes de riz décortiqué), 176 000 tonnes de maïs et 5 000 tonnes de blé. Comparé à 1996, seul le maïs a subi une baisse de production au niveau national (2,3 pour cent). La baisse de production dans le sud a été compensée par une augmentation dans les autres provinces.

Les entrevues de la mission ont confirmé que la plupart des agriculteurs vendent le gros de leur production juste après la récolte, ce qui signifie que le niveau de stocks à la ferme est négligeable. Depuis la libéralisation du marché céréalier en 1988, il est difficile d’obtenir des informations fiables sur le niveau des stocks commerciaux, en dépit de la réglementation en vigueur exigeant que les négociants indiquent régulièrement le niveau de leurs stocks au Ministère du Commerce. Les entretiens avec des fonctionnaires du Ministère du commerce et du Bureau national des statistiques ont permis d’estimer raisonnablement le niveau des stocks d’ouverture de céréales à 65 000 tonnes le 1er avril 1997.

En se basant sur le recensement d’août 1993 qui donne une population de 12,24 millions d’habitants et en supposant une croissance démographique de 2,8 pour cent [ Une croissance démographique de 2,8 pour cent est utilisée suivant les projections de la Banque mondiale pour 1989-2000.] par an, le niveau projeté de la population nationale serait de 14,11 millions d’habitants à la fin de septembre 1997, qui correspond au milieu de la campagne agricole 1997/98. Les besoins de consommation céréalière sont ceux utilisés par la mission FAO/PAM d’avril 1997: consommation annuelle par habitant de 120 kg de riz, 10 kg de maïs et 5 kg de blé. De même, l’utilisation des céréales à des fins fourragères est considérée négligeable étant donné la nature du système d’élevage pratiqué. Les utilisations non alimentaires et les pertes sont estimées à 8 pour cent pour le riz, 13 pour cent pour le maïs, et 5 pour cent pour le blé.

Sur la base des chiffres fournis par le Ministère du Commerce et des entretiens avec des commerçants privés, les importations commerciales prévues sont estimées à 125 000 tonnes, comprenant 65 000 tonnes de riz et 60 000 tonnes de blé. Le bilan ci-dessous (tableau 4) indique un besoin d’aide alimentaire de 43 000 tonnes, comprenant 36 000 tonnes de riz et 7 000 tonnes de blé.




Tableau 4: Madagascar: Bilan de l’offre et de la demande de céréales, 1997/98 (en milliers de tonnes)
 

Riz (usiné)  Maïs  Blé  Total
A. DISPONIBILITES NATIONALES  1 741  180  10  1 931
Stocks d’ouverture  56  65
Production 1997  1 685  176  1 866
B. UTILISATION TOTALE  1 842  180  77  2 099
Utilisation alimentaire  1 693  141  71  1 905
Semences, fourrage et autres utilisations  135  23  159
Stocks de clôture  14  16  35
C. BESOINS D’IMPORTATION  101  0  67  168
Importations commerciales prévues  65  60  125
Aide alimentaire  36  43
 

5.2. Aide alimentaire

A la suite de sa visite sur le terrain, la mission estime que dans l'immédiat les distributions gratuites ne seront pas indiquées. Néanmoins, étant donné la dégradation de la situation alimentaire dans les communes classées DA (difficultés alimentaires) par le SAP, la mission confirme la nécessité de mettre en place une aide alimentaire dans le cadre d'activités "vivres-contre-travail" pour une période de 3 mois de mi-septembre à mi-décembre, période qui pourrait éventuellement être prolongée en cas d'évolution négative de la situation.

De plus, la mission recommande une intervention dans les zones côtières de Toliary-Sud, d'Ampanihy, de Beloha, de Tsihombe, d'Amboasary et d'Ambovombe où elle a jugé la situation également précaire.

La population totale visée est ainsi estimée à 472 067 personnes soit environ 30 pour cent de la population de la Province de Toliary affectée par l'invasion acridienne. La mission a constaté qu'en moyenne 30 pour cent des habitants de ces communes étaient dans une situation précaire et devaient donc être aidés au plus vite.

Il est ainsi proposé de rémunérer les bénéficiaires qui effectueront des travaux de développement (5 jours/mois) avec une ration familiale quotidienne de 2,4 kg de maïs et 0,3 kg de légumes secs pour une valeur calorique journalière de 9 405 kcal. Les zones classées DA par le SAP recevront en plus de la ration normale 0,09 kg d'huile pour une valeur calorique de 10 209,5 kcal. Le choix de la ration est basé sur l'expérience acquise lors de l'opération d'urgence menée dans le sud de Madagascar durant la grande sécheresse de 1991-1992 et elle correspond aux habitudes alimentaires.

Le PAM étant déjà présent dans une grande partie de la zone sinistrée, la mission recommande que ses activités VCT soient intensifiées en liaison avec d'autres partenaires dans la région tels que le projet Relance du Sud ou l'ONG Agro Action Allemande qui effectuent également des opérations dans le domaine de la sécurité alimentaire. Le tableau ci-dessous présente les estimations de la mission concernant les besoins alimentaires pour les activités VCT.
 

Table 5: Besoins en vivres pour les travaux vivres-contre-travail intensifiés
 

Sous-Préfecture  Population totale  Population sinistrée  Nombre de familles  Homme/jour (5 jours/mois)  Maïs (tonnes)  Haricots (tonnes)  Huile (tonnes)
Toliary II  12 593  3 777  630  9 450  22,7  2,8  -
Ampanihy  58 066  17 420  2 903  43 545  104,5  13,1  -
Beloha  31 805  9 541  1 590  23 850  57,2  7,2  -
Tsihombe (not DA)  73 937  22 181  3 697  55 455  133,1  16,6  5,0
Tsihombe (DA)  4 583  1 375  229  3 435  8,2  1,0  0,3
Ambovombe (not DA)  104 767  31 430  5 238  78 570  188,6  23,6  -
Ambovombe (DA)  119 126  35 738  5 956  89 340  214,4  26,8  8,1
Amboasary (not DA)  39 868  11 961  1 993  29 895  71,7  9,0  -
Amboasary (DA)  27 322  8 197  1 366  20 490  49,2  6,1  1,8
TOTAL  472 067  141 620  23 602  354 030  849,7  106,2  15,2


Compte tenu du volume des activités initialement planifiées par le PAM dans cette zone (408 tonnes de maïs, 51 tonnes de légumes secs) et du stock d'huile disponible (16 tonnes), il est donc nécessaire de fournir 442 tonnes de maïs et 55 tonnes de légumes secs supplémentaires. Des achats régionaux sont possibles et le coût du transport interne et de la manutention est estimé à 90 dollars la tonne. Les capacités de stockage sont suffisantes car le PAM dispose de trois magasins d'une capacité totale de 2 100 tonnes.

En complément des activités du PAM, la mission recommande qu'une vente à prix réduits soit organisée dans les communes les plus touchées par le biais d'un stock régulateur qui permettrait de réguler les prix des céréales sur les marchés locaux.

Le Commissariat général au développement intégré dans le Sud (CGDIS) qui prendra en charge dès la mi-septembre un don de 2 000 tonnes de riz du Gouvernement chinois, devra, en concertation avec les autres partenaires, établir un plan de livraison et de vente. Néanmoins, la mission estime, compte tenu des prix des denrées qui sont encore relativement bas sur les marchés locaux, qu’il conviendrait d'attendre le mois de novembre avant de lancer cette opération.

Le projet Relance du Sud a de son côté, officiellement déposé une requête auprès de l'Union Européenne concernant l’achat de 900 tonnes de maïs qui seront vendues à prix réduits en trois rotations de 300 tonnes chacune. Dans le cadre de la préparation de la prochaine campagne agricole 1997-1998, il serait également souhaitable que le CGDIS étudie la possibilité d'approvisionner les populations en semences.

En conclusion, la disponibilité de l'aide alimentaire devrait s’élever à 971 tonnes pour le PAM, 2 000 tonnes pour le CGDIS et 900 tonnes pour la RDS, soit 3 871 tonnes au total. Malgré tout, sachant que cette situation est due aux effets combinés de l'invasion des criquets et de la sécheresse, et qu'en cas de persistance d'un ou des deux phénomènes, la situation pourrait devenir très vite alarmante, la mission propose que courant octobre, une étude interne soit effectuée à la lumière du nouveau rapport SAP et des informations nutritionnelles et sanitaires récoltées par les services techniques locaux, MSF Suisse, le Projet SECALINE et l'ONG médicale ASOS. De plus, la mission recommande de poursuivre l'extension de la surveillance nutritionnelle ou sanitaire dans les zones non encore couvertes (zone littorale d' Amboasary, Tsihombe, Beloha, Ampanihy, Betioky, Tulear II).



 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant. 
Abdur Rashid 
Chef, SMIAR, FAO
Télex 610181 FAO 1 
Télécopie: 0039-6-5705-4495
Courrier électronique:[email protected]
M. Zejjari
Directeur , OSA, PAM
Télex: 626675 WFP 1
Télécopie: 0039-6-6513-2839
Courrier électronique:[email protected]

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