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Dans ce cadre, une équipe nationale dirigée par le Ministère de l’agriculture et assistée par du personnel national de la FAO, du PAM, de l’Union européenne, de l’USAID et d’autres donateurs a entrepris en décembre 1997 une préévaluation des perspectives des récoltes de la campagne A de 1998 qui devait être moissonnée en janvier/février 1998. Cette préévaluation a couvert 22 communes sélectionnées dans les 11 préfectures du pays. Là où les conditions de sécurité ne permettaient pas à la mission de préévaluation de se rendre sur place, l’équipe a dû s’appuyer exclusivement sur les renseignements fournis par le personnel des préfectures. Pour la deuxième phase de l’évaluation, une mission conjointe FAO/PAM s’est rendue dans le pays du 10 au 24 janvier 1998 pour compléter, élargir et vérifier à la lumière des circonstances agroclimatiques les plus récentes les résultats de la préévaluation. La mission s’est rendue dans les sept préfectures jugées par les autorités suffisamment sûres et a choisi une ou deux communes par préfecture en fonction de méthodes d’échantillonnage agroécologique, en plus des capitales de préfectures. Ces communes étaient différentes de celles sélectionnées pour la préévaluation. Ainsi, la mission a pu élargir l’échantillon précédent de 50 pour cent utilisant une procédure d’évaluation raccourcie. Pour les quatre préfectures auxquelles elle n’a pas eu accès - Ruhengeri, Gisenyi, Cyangugu et Kibuye - la mission s’est appuyée sur les réponses au questionnaire obtenues pendant la phase de préévaluation.
La mission a engagé des agents qui avaient participé à la préévaluation, de façon à assurer une certaine continuité au processus d’évaluation. Elle a associé en outre à ses deux équipes de terrain deux fonctionnaires du Ministère de la santé, y compris le Chef du Service de la nutrition. La mission a consulté les fonctionnaires des services agricoles régionaux des préfectures, ainsi que les responsables de l’agriculture dans les communes, a organisé des rencontres individuelles et collectives avec des agriculteurs, a inspecté les champs, enquêté sur les marchés et consulté des fonctionnaires des douanes aux frontières pour essayer de comprendre les échanges transfrontières, officiels et non officiels, avec les pays voisins. Elle s’est rendue dans des centres de nutrition et de santé au niveau des préfectures et des communes, ainsi que dans des hôpitaux et s’est entretenue avec leurs responsables. La mission a utilisé tous les résultats de la préévaluation, mais a également effectué ses propres ajustements, notamment à la lumière des effets possibles sur les rendements des pluies anormalement prolongées qui ont duré jusqu’à la fin janvier. Si, dans certaines préfectures, la mission est arrivée à des prévisions différentes de celles de la préévaluation, ses prévisions à l’échelle nationale de la production vivrière pour la campagne A de 1998 sont conformes dans l’ensemble à celles de l’évaluation de décembre.
Les résultats indiquent une augmentation sensible des emblavures par rapport à la campagne A de 1997, y compris la mise en culture de terres, qui n’étaient pas cultivées avant les années de crise, essentiellement dans la nouvelle préfecture d’Umutara. La production vivrière totale devrait augmenter de 14 pour cent par rapport à celle de la campagne A de l’an dernier. Toutefois, la production actuelle serait inférieure de 6 pour cent à celle de l’année de référence d’avant la guerre civile (1990). Une comparaison avec la moyenne pour les années 1989-93 place les prévisions pour la production actuelle au niveau de cette période. Dans l’ensemble, la production vivrière du Rwanda est en voie de redressement. Il convient de rappeler, toutefois, que, d’une part, les Rwandais à nourrir sont plus nombreux qu’avant la guerre civile; et que par habitant, la production actuelle n’atteint que quelque 88 pour cent de son niveau d’avant la guerre de 1990, ce qui implique qu’un déficit vivrier important persiste et que, d’autre part, si les pluies anormales pour la saison persistent après le départ de la mission, les estimations de la production devront être revues à la baisse.
Sur la base de ses estimations de l’offre et de l’utilisation, la mission prévoit des besoins d’aide alimentaire de l’ordre de 82 000 tonnes d’équivalent céréales pour le premier semestre de 1998, dont 70 000 tonnes semblent déjà être couvertes par des annonces de contributions effectives ou par les indications fournies par les donateurs pour le premier semestre de cette année.
La population rwandaise commence à se stabiliser en ce sens que
ces mouvements massifs sont presque terminés. Toutefois, ils ont
été suivis de déplacements internes résultant
de la situation précaire dans les préfectures du nord-ouest
où les insurgés bouleversent la vie et les activités
de développement des habitants, ainsi que d’un afflux de réfugiés
congolais. Une enquête socio-démographique récente
évalue la population à la mi-1997 à 7,66 millions,
soit 5 pour cent de moins que les estimations disponibles l’an dernier.
Le taux d’accroissement annuel est désormais estimé à
2,84 pour cent. Près de 95 pour cent de la population vit dans les
zones rurales. Avec une superficie d’à peine plus de 26 000 km2,
le Rwanda est l’un des pays d’Afrique les plus densément peuplés.
S’efforçant de passer d’une phase de mesures d’urgence et de reconstruction immédiate à un développement soutenu à plus long terme, le Gouvernement s’est fixé pour priorité le double objectif d’assurer la sécurité alimentaire et d’accroître les revenus du secteur rural afin d’améliorer les conditions de vie de sa population. Des mesures prioritaires à cet effet ont été décrites dans le document national envoyé par le Gouvernement au Sommet mondial de l’alimentation tenu à Rome en novembre 1996. Dans un premier temps, le Gouvernement accorde une priorité élevée à l’accroissement des approvisionnements alimentaires. Une nouvelle stratégie agricole jusqu’en l’an 2010 met l’accent sur d’importants changements en matière de régime foncier, d’utilisation des terres et de systèmes de production, ainsi que sur les liens entre l’agriculture et les autres secteurs économiques. Cet objectif prioritaire est appuyé par des mesures concernant les deux autres dimensions de la sécurité alimentaire: la stabilité des approvisionnements et l’accès aux aliments. Ce dernier aspect est au centre du Plan d’action pour la sécurité alimentaire adopté lors d’un séminaire tenu à Kigali en janvier 1998.
Ce séminaire a recommandé notamment: i) d’accorder des dégrèvements fiscaux au secteur agricole; ii) de remettre en état le capital physique, humain et social du secteur rural; iii) de promouvoir l’entreposage par le secteur privé; iv) de créer des emplois agricoles et autres; v) de limiter l’aide alimentaire aux groupes les plus démunis ciblés grâce à des approches participatives; vi) de créer un système d’information sur le marché et vii) de créer un comité national chargé de coordonner et de suivre la situation en matière de sécurité alimentaire.
Il est difficile d’estimer la production vivrière dans la mesure
où il n’existe plus de service de statistiques agricoles depuis
le milieu des années 90. Les missions FAO/PAM précédentes
ont vivement recommandé le rétablissement progressif de ces
services et des progrès tangibles dans ce sens sont attendus dans
le courant de l’année. En attentant que ces services fonctionnent
à nouveau, les estimations sont fondées essentiellement sur
des méthodes d’enquête de terrain qualitatives, qui sont interprétées
par rapport aux paramètres statistiques d’avant la crise, plutôt
que sur des méthodes quantitatives statistiquement représentatives.
3.1.1 Superficies ensemencées
On estime que les superficies ensemencées ont sensiblement augmenté pendant la campagne 1998 A par rapport à la campagne A de l’an dernier - de l’ordre de 15 pour cent - pour atteindre quelque 650 000 hectares, soit 94 pour cent de la superficie ensemencée pendant la campagne de référence 1990 A. Les comparaisons avec cette année de référence doivent tenir compte du fait que de nouvelles terres ont été mises en culture dans la préfecture d’Umutara récemment crée, notamment des terres appartenant naguère au Parc national et à la réserve de chasse. L’expansion des superficies cultivées a été considérable à Kibungo, Gitarama et Byumba, de sorte qu’elles atteignent, voire dépassent, les superficies ensemencées pendant la campagne 1990 A. Ces préfectures ont connu un important afflux de rapatriés l’an dernier. En général, l’expansion des terres cultivées est due surtout à la reprise du travail sur des bananeraies abandonnées ou à la création de nouvelles bananeraies. En revanche, les terres cultivées dans les préfectures connaissant d’importants problèmes de sécurité, comme Cyangugu, Gisenyi, Ruhengeri et Kibuye, sont inférieures d’environ 30 pour cent aux niveaux d’avant la crise.
Cette expansion des superficies cultivées aurait pu être encore plus importante si elle n’avait pas été limitée par plusieurs facteurs. Le premier de ces facteurs est l’insécurité dans certaines parties du pays. Le second, un retard d’un mois du démarrage de la saison des pluies, qui a découragé certains agriculteurs de semer des cultures à cycle plus long. Troisièmement, des problèmes de semences et de boutures ont limité les semis, de même que les rendements, malgré un programme international de donateurs pour la fourniture de semences. Ces problèmes ont été d’une triple nature, à savoir, la non disponibilité, l’arrivée tardive et la mauvaise qualité des semences. Quatrièmement, le manque de main-d’oeuvre a freiné l’expansion des terres cultivées. Ce facteur peut surprendre, compte tenu de l’afflux important de réfugiés de retour dans le pays, notamment l’an dernier. Il s’explique toutefois par le fait qu’un grand nombre de ménages sont dirigés par des femmes, qui doivent partager leur temps de travail entre l’agriculture et de nombreuses tâches ménagères et familiales, que des dizaines de milliers de prisonniers survivent uniquement grâce aux vivres que leur apportent les membres de leur famille, notamment des femmes qui sont aussi chefs de ménage; et que la reconstruction des maisons et la remise en état d’autres infrastructures essentielles occupent une main-d’oeuvre importante.
3.1.2 Rendements
La répartition des pluies pendant la campagne 1998 A a eu des effets négatifs sur certaines cultures et bénéfiques pour d’autres. Comme noté ci-dessus, les pluies ont commencé à la mi-octobre au lieu de septembre, soit un retard d’un mois, et ont été au début inégalement réparties. Elles sont ensuite devenues plus régulières, voire excessives, causant des inondations dans de nombreux marais dans presque chaque préfecture, notamment celles de Kibungo, Kigali rural, Butare et Gitarama. Bien que 10 pour cent seulement de la superficie cultivée soit considérée comme ayant été inondée, certains agriculteurs signalent la perte de la totalité de leur récolte. Des pluies plus abondantes que de coutume sont tombées jusqu’à la troisième décade du mois de janvier.
Ces pluies abondantes et l’humidité qui en a résulté ont eu pour conséquences négatives l’apparition de maladies fongiques, la croissance excessive des plantes adventices et une exposition au soleil réduite. Les cultures les plus affectées ont été les haricots (maladie des racines, thrips) et les pomme de terre (oïdium). La poursuite de ces pluies inhabituelles pourrait réduire encore les rendements. Le manque de semences et de boutures de qualité a également nui aux rendements dans de nombreuses régions. En règle générale, on estime que les rendements du sorgho, du blé, des haricots, des pommes de terre et des patates douces ont diminué par rapport à ceux de la campagne A de l’an dernier. En revanche, les rendements des bananes, du maïs, du riz, des pois, des arachides, du soja, du taro, des ignames et du manioc auraient progressé.
3.1.3 Production de la campagne 1998 A
La production vivrière totale des cultures de la campagne 1998 A est estimée à 2 194 227 tonnes, soit une augmentation de 14 pour cent par rapport à la campagne 1997 A (tableau 1). Cette production inclut 77 400 tonnes de céréales (soit 18 pour cent de moins que pendant la campagne 1997 A), 110 000 tonnes de légumineuses (soit une augmentation de 7 pour cent par rapport à 1997 A, due essentiellement à l’expansion des emblavures), 1,4 million de tonnes de bananes (plus 25 pour cent) et quelque 656 000 tonnes de racines et de tubercules, soit une production stable par rapport à la campagne A l’an dernier.
La production de la campagne en cours est inférieure de quelque 6 pour cent aux niveaux d’avant la crise (1990 A). Si l’on prend pour référence une période un peu plus vaste, soit la moyenne pour les années 1989-93 A, la production de la campagne en cours atteint juste le niveau d’avant la crise. Si on s’en tient aux chiffres de production, il semble que la production alimentaire soit sur le point de retrouver son niveau d’avant la guerre civile. Pourtant, les Rwandais sont aujourd’hui beaucoup plus nombreux qu’il y a cinq ou dix ans. Ainsi, par habitant, la production actuelle est inférieure de quelque 12 pour cent à celle de 1990 d’avant la crise. Ces chiffres provoquent donc une certaine inquiétude quant à la sécurité alimentaire du Rwanda, dans la mesure où les conditions économiques du pays ne lui permettent pas de combler le déficit de production par habitant par des importations commerciales. En outre, il ne faut pas oublier que, même avant la guerre civile, la sécurité alimentaire du Rwanda était loin d’être satisfaisante, toute dégradation de la situation n’en est que plus préoccupante.
La situation varie naturellement d’une préfecture à l’autre.
Le tableau 2 indique la production vivrière estimée de la
campagne 1998 A par préfecture et l’analyse par région qui
suit le tableau met en lumière la situation particulière
de chaque préfecture.
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Moyenne
89-93A |
1990 A | 1997 A | 1998 A | %98A/
89-93A |
% 98A/90A | % 98A/97A |
Sorgho | 21 700 | 28 504 | 15 100 | 18 323 | 84 | 64 | 121 |
Maïs | 79 500 | 81 196 | 72 100 | 47 915 | 60 | 59 | 66 |
Blé | 4 000 | 2 884 | 1 100 | 1 471 | 37 | 51 | 134 |
Riz | 5 800 | 5 371 | 5 500 | 9 661 | 167 | 180 | 176 |
Total céréales | 111 000 | 117 955 | 93 800 | 77 371 | 70 | 66 | 82 |
Haricots 1/ | 135 700 | 135 809 | 90 200 | 91 922 | 68 | 68 | 102 |
Pois | 6 213 | 8 100 | 10 101 | 163 | 125 | ||
Arachides2/ | 14 300 | 3 725 | 1 900 | 3 651 | 26 | 98 | 192 |
Soja | 8 119 | 2 500 | 4 132 | 51 | 165 | ||
Total légumineuses | 150 000 | 153 866 | 102 700 | 109 806 | 73 | 71 | 107 |
Bananes | 1 173 300 | 1 398 633 | 1 077 600 | 1 351 174 | 115 | 97 | 125 |
Total bananes | 1 173 300 | 1 398 633 | 1 077 600 | 1 351 174 | 115 | 97 | 125 |
Pomme de terre | 150 100 | 147 572 | 133 500 | 134 998 | 90 | 91 | 101 |
Patates douces | 418 000 | 364 524 | 384 100 | 368 521 | 88 | 101 | 96 |
Taros et ignames | 26 000 | 19 945 | 24 800 | 32 096 | 123 | 161 | 129 |
Manioc | 148 900 | 136 951 | 114 700 | 120 261 | 81 | 88 | 105 |
Total racines et tubercules | 743 000 | 668 992 | 657 100 | 655 876 | 88 | 98 | 100 |
TOTAL GENERAL | 2 177 300 | 2 339 446 | 1 931 200 | 2 194 227 | 101 | 94 | 114 |
Les préparatifs de la campagne 1998 A ont également été entravés par le manque d’intrants agricoles, notamment de semences de haricots et de boutures de manioc et de patates douces. Le programme d’intrants d’urgence de la communauté internationale a distribué quelque 230 tonnes de semences de haricots aux ménages agricoles les plus vulnérables, ce qui toutefois, à raison de 7 kg par ménage, n’a couvert qu’un tiers environ des besoins. Certains intrants sont arrivés trop tard pour être utilisés pendant la campagne en cours.
Comme ailleurs dans le pays, les pluies ont accusé un retard d’un mois et n’ont commencé que le 20 octobre. Les précipitations abondantes survenues fin octobre et en novembre ont ensuite causé des inondations dans la vallée de Kanyaru, détruisant une grande partie des cultures de haricots, de patates douces et de riz dans des marais. Elles ont aussi favorisé l’apparition de maladies communes sur les haricots.
Compte tenu des conditions agroclimatiques de cette campagne, les rendements
des haricots devraient être inférieurs à ceux de la
campagne de l’an dernier, mais l’expansion des superficies cultivées
devrait normalement plus que compenser ce déclin et permettre une
augmentation de la production. Les prix des haricots sur les marchés
étudiés par la mission seraient supérieurs de quelque
60 pour cent à ceux de l’an dernier à la même époque
(240 contre 147 FR/kg), soit une augmentation supérieure à
l’inflation générale, qui est estimée à 20
pour cent. Les stocks détenus sur l’exploitation sont négligeables
et les faibles quantités stockées par les négociants
provenaient de pays voisins, du Burundi notamment.
Butare | Gikongoro | Gitarama | Umutara | Kigali | Kibungo | Byumba | Cyangugu | Gysenyi | Kibuye | Ruhengeri | Total | |
Sorgho | 16 | 0 | 0 | 3 223 | 525 | 876 | 3 600 | 70 | 417 | 52 | 9 544 | 18 323 |
Maïs | 307 | 594 | 1 144 | 1 538 | 1 580 | 3 360 | 5 292 | 2 639 | 7 077 | 11 694 | 12 690 | 47 915 |
Blé | 90 | 261 | 0 | 0 | 0 | 0 | 476 | 0 | 136 | 53 | 456 | 1 471 |
Riz | 6 004 | 0 | 460 | 972 | 505 | 612 | 0 | 1 108 | 0 | 0 | 0 | 9 661 |
Total céréales | 6 417 | 855 | 1 604 | 5 733 | 2 610 | 4 848 | 9 368 | 3 817 | 7 630 | 11 799 | 22 690 | 77 370 |
Haricots | 2 244 | 1 372 | 3 550 | 13 661 | 7 770 | 22 800 | 17 220 | 2 121 | 5 121 | 3 472 | 12 590 | 91 922 |
Pois | 396 | 2 900 | 455 | 523 | 740 | 681 | 2 214 | 306 | 585 | 348 | 953 | 10 101 |
Arachides | 107 | 14 | 120 | 460 | 541 | 1 848 | 528 | 0 | 33 | 0 | 0 | 3 651 |
Soja | 1 218 | 1 060 | 672 | 35 | 182 | 129 | 55 | 358 | 52 | 332 | 39 | 4 132 |
Total légumineuses | 3 965 | 5 346 | 4 797 | 14 679 | 9 233 | 25 458 | 20 017 | 2 785 | 5 791 | 4 152 | 13 582 | 109 806 |
Bananes | 99 000 | 18 300 | 241 992 | 51 294 | 258 262 | 277 112 | 145 145 | 59 391 | 85 390 | 19 542 | 95 747 | 1 351 174 |
Total bananes | 99 000 | 18 300 | 241 992 | 51 294 | 258 262 | 277 112 | 145 145 | 59 391 | 85 390 | 19 542 | 95 747 | 1 351 174 |
Pommes de terre | 3 744 | 8 070 | 4 416 | 3 493 | 9 000 | 4 596 | 6 864 | 1 963 | 25 356 | 4 888 | 62 607 | 134 998 |
Patates douces | 54 183 | 25 386 | 63 919 | 8 925 | 33 969 | 28 560 | 53 141 | 8 402 | 30 759 | 9 841 | 51 435 | 368 521 |
Taro et igname | 3 500 | 2 498 | 5 460 | 973 | 3 938 | 2 205 | 1 397 | 7 759 | 1 339 | 1 808 | 1 220 | 32 096 |
Manioc | 8 904 | 2 104 | 23 144 | 4 483 | 36 175 | 18 810 | 8 925 | 6 379 | 3 023 | 5 325 | 2 988 | 120 261 |
Total racines et tubercules | 70 331 | 38 058 | 96 939 | 17 874 | 83 082 | 54 171 | 70 327 | 24 503 | 60 477 | 21 862 | 118 250 | 655 876 |
TOTAL GENERAL | 179 713 | 62 559 | 345 332 | 89 580 | 353 186 | 361 588 | 244 857 | 90 498 | 159 289 | 57 355 | 250 270 | 2 194 227 |
La situation sanitaire et nutritionnelle semble s’être aggravée
ces derniers mois du fait de l’apparition de maladies infectieuses et parasitaires.
Des cas de marasme et de kwashiorkor ont été observés
dans les régions de Maraba, Nyakizu, Gishanvu et Ruyinya.
Les approvisionnements en semences et en bouture ont été particulièrement insuffisants pendant cette campagne: 20 tonnes seulement de pommes de terre de semences ont été mises à la disposition des agriculteurs.
Les pluies ont démarré avec un retard d’un mois mais ont été particulièrement abondantes, atteignant 350 mm en novembre/décembre, contre une moyenne de 250 mm. Les inondations ont détruit les cultures des marais de la vallée de Mwogo.
Les haricots et les pommes de terre ont été touchés
par des maladies. La production vivrière totale devrait être
inférieure de quelque 20 pour cent à celle de la campagne
A de l’an dernier. Les prix des denrées alimentaires sur les marchés
où la mission s’est rendue étaient sensiblement plus élevés
que ceux de l’an dernier à la même époque. La situation
en matière de sécurité alimentaire et de nutrition
est très préoccupante et s’est dégradée de
manière visible ces derniers mois. Ceci est particulièrement
vrai de la commune de Rwamiko.
Les précipitations ont suivi le même calendrier que dans les autres préfectures. De graves inondations ont détruit les patates douces dans les communes de Murama et Kanyegenyege; les haricots, le soja et les patates douces à Nyabarongo et les haricots et les patates douces à Akanyaru.
Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche, augmentant de 60 pour cent dans le cas des haricots et triplant pour un certain nombre d’autres denrées sur les principaux marchés de Gitarama, Musambira et Ruhango.
La situation sanitaire et nutritionnelle demeure précaire.
En règle générale, Kigali rural a connu le même retard pour le démarrage des pluies que le reste du pays et des problèmes d’inondation plus tard dans la saison.
Les semences de haricots et les boutures de manioc et de pommes de terre ont manqué. Toutefois, les ménages ruraux vulnérables ont bénéficié de divers programmes de fourniture d’intrants d’urgence.
Les résultats pour les haricots sont mitigés. Ils sont considérés comme satisfaisants dans les communes de l’est et du sud, tandis que l’on prévoit un déclin considérable de la production dans les communautés d’altitude. Des augmentations importantes de la production par rapport à 1997 A sont prévues pour les patates douces, le taro, les ignames et le manioc, ainsi que pour les bananes et les arachides.
La situation sanitaire et nutritionnelle demeure précaire et
a même tendance à se dégrader.
Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche en raison notamment de l’arrivée des réfugiés congolais.
La situation nutritionnelle des nouveaux rapatriés est extrêmement
préoccupante.
Les perspectives sont bonnes pour toutes les cultures, à l’exception des haricots. Des animaux sauvages auraient endommagé les récoltes dans les zones récemment mises en culture.
Comme dans les autres préfectures, les prix des denrées alimentaires sont en général très supérieurs à ceux de l’an dernier. Après une période de sécheresse prolongée, suivie d’orages de grêle au début des pluies, les prix des bananes ont augmenté au point que certains considèrent désormais cette denrée comme un "article de luxe" réservé aux riches.
Vingt pour cent de la population de la préfecture d’Umutara sont
considérés comme vulnérables. La situation nutritionnelle
et sanitaire des nouveaux rapatriés, notamment des jeunes enfants,
serait particulièrement préoccupante.
Malgré des pluies tardives puis excessives et d’autres difficultés d’ordre climatique, la production agricole devrait avoir progressé par rapport à celle de la campagne A de l’an dernier. Dans l’ensemble, les perspectives concernant la production alimentaire de la préfecture de Kibungo sont meilleures que la moyenne nationale. Le règlement des différends fonciers a contribué à l’expansion des superficies ensemencées.
Malgré des vents très forts et des maladies ayant causé des dégâts, la production de bananes est en augmentation par rapport à l’an dernier. On prévoit de bonnes récoltes de haricots et d’arachides, malgré les dégâts causés par les fortes pluies et les maladies des feuilles et de racines qui y sont liées. Les superficies semées en patates douces ont considérablement augmenté et les perspectives de production sont très bonnes.
Les prix des bananes et du manioc en particulier ont considérablement augmenté par rapport à la campagne A de l’an dernier, tandis que ceux de haricots se stabilisent.
Malgré les bons résultats agricoles de la préfecture,
la malnutrition est largement répandue et touche plus particulièrement
les nouveaux rapatriés.
La superficie cultivée n’est que légèrement supérieure à celle de la campagne A de l’an dernier. L’expansion des emblavures a été limitée par le manque d’intrants, notamment de semences. Les perspectives de production sont proches de celle de la campagne A de l’an dernier.
Le commerce transfrontière avec la République démocratique
du Congo voisine a repris. Les prix locaux demeurent très élevés.
La situation sanitaire et nutritionnelle se serait aggravée.
Les pluies ont entraîné des glissements de terrain dans la commune de Mabanza et des inondations à Gityesi et Mabanza.
L’insécurité, conjuguée à la rareté
et aux prix extrêmement élevés des semences, a entraîné
une réduction des semis de cette campagne, notamment pour les haricots
et le maïs. Les perspectives de production pour la plupart des cultures
sont défavorables par rapport à la campagne A de l’an dernier.
Les marchés sont mal approvisionnés et les prix sont hors
de portée de la plus grande partie de la population. De nombreux
ménages dépendent de l’aide alimentaire.
Les superficies cultivées sont sensiblement inférieures à celles de la campagne A de l’an dernier, à l’exception des bananes, du taro et des ignames. Les rendements pâtissent de la mauvaise qualité des semences, du manque d’entretien des champs et des maladies. La production totale de cultures vivrières serait bien inférieure aux niveaux de la campagne A de 1997.
Les prix des denrées alimentaires sont bien supérieurs à ce qu’ils étaient l’an dernier à la même époque. Les prix des haricots augmentent encore du fait des flux transfrontières vers l’Ouganda.
La situation nutritionnelle et sanitaire se dégrade, surtout depuis le départ de la communauté des ONG qui distribuait des aliments et des médicaments. La commune de Ruhondo est celle qui a le plus souffert.
Pour interpréter ces prix, on peut les comparer au salaire journalier
de la main-d’oeuvre rurale. Pendant la première moitié de
janvier 1998, le salaire journalier moyen était de 336 francs rwandais
(soit un peu plus de 1 dollar E.-U.), l’écart entre les différentes
préfectures étant de 200 à 500 francs rwandais.
* Première moitié du mois
Les prix varient considérablement d’une préfecture à l’autre - témoignant des insuffisances de l’infrastructure actuelle de commercialisation et notamment du manque d’intégration des marchés (Tableau 4). Par exemple, les prix des patates douces vont de leur niveau de l’an dernier, à Cyangugu, au quintuple à Kibuye. Les prix du manioc ont quadruplé à Kibungo et Byumba, triplé à Butare et à Kigali et doublé à Cyangugu. Les prix du maïs ont doublé à Cyangugu, Gikongoro et Kigali ville, mais quadruplé à Kibungo. Dans une certaine mesure, ces différences s’expliquent par les mouvements de population récents, mais aussi par le manque d’intégration des marchés entre les préfectures.
Ces fluctuations des prix ont des incidences majeures sur la sécurité
alimentaires des ménages. Des études entreprises en 1997
par le Save the Children Fund (Royaume-Uni) à Byumba ouest, Gikongoro,
Kibungo et Butare indiquent que les ménages pauvres doivent acheter
jusqu’à 75 à 80 pour cent de la nourriture dont ils ont besoin
sur le marché. Compte tenu des achats sur le marché et des
aliments provenant de l’autoproduction, certains ménages ont encore
un déficit alimentaire de taille variable qui ne peut être
satisfait que par l’aide alimentaire. Malgré leur portée
limitée, ces études montrent clairement que les ménages
pauvres sont lourdement tributaires d’achats aux prix du marché
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et témoignent par conséquent
de l’impact dramatique de l’évolution récente des prix sur
la sécurité alimentaire des ménages.
Préfecture | Maïs | Sorgho | Haricots | Pommes
de terre |
Patates douces |
Manioc | Bananes
plantains |
Butare | 254 | 145 | 182 | 240 | 225 | 288 | 280 |
Byumba | 340 | 138 | 173 | 223 | 267 | 407 | 163 |
Cyangugu | 208 | 140 | 112 | 191 | 106 | 181 | 213 |
Gikongoro | 213 | 157 | 142 | 294 | 185 | 233 | 202 |
Gisenyi | 372 | 164 | 157 | 305 | 390 | 254 | 209 |
Gitarama | 250 | 125 | 146 | 221 | 229 | 269 | 236 |
Kibungo | 394 | 130 | 190 | 195 | 483 | 412 | 217 |
Kibuye | 262 | 167 | 152 | 203 | 523 | 268 | 212 |
Rural Kigali | 290 | 141 | 149 | 293 | 161 | 227 | 134 |
Urban Kigali | 222 | 129 | 165 | 272 | 216 | 297 | 238 |
Ruhengeri | 260 | 146 | 152 | 313 | 464 | 257 | 140 |
Moyenne | 264 | 144 | 154 | 243 | 260 | 270 | 209 |
Les besoins de consommation alimentaire sont calculés sur la base de la consommation historique de 33 kg de céréales par personne et par an, 32 kg de légumineuses, 188 kg de racines et de tubercules et 408 kg de bananes. L’utilisation fourragère des céréales est négligeable depuis la forte réduction du cheptel national en 1994. Parmi les autres utilisations des céréales figurent la conservation des semences et les pertes (dues essentiellement aux ravageurs pendant le stockage et les transactions). Dans l’ensemble, les utilisations non alimentaires et les pertes devraient représenter 11 pour cent des céréales, 20 pour cent des légumineuses et 9 pour cent des racines et tubercules. Les pertes pour les bananes et les plantains sont estimées à 3 pour cent.
Les stocks d’ouverture des céréales détenus sur les exploitations et par les négociants représenteraient deux semaines de consommation, grâce à la récolte 1997 B relativement bonne, sans compter 4 000 tonnes d’aide alimentaire stockées dans le pays. Pour les légumineuses, les stocks représentent la consommation d’une semaine, sans compter 1 000 tonnes de stocks d’aide alimentaire. Juste avant la campagne 1998 A, la mission a estimé, sur la base de ses inspections sur le terrain, que les ménages d’agriculteurs ne détenaient que des stocks négligeables de haricots et de céréales, tandis que les négociants ne détiennent généralement pas de stocks importants de ces denrées. Le gouvernement détenait autrefois des stocks d’écoulement et des petites réserves par le biais de l’Office semi-public pour l’alimentation et l’élevage (OPROVIA), mais cette institution n’est pas en fonction actuellement. Les stocks de clôture devraient tomber à l’équivalent de la consommation d’une semaine de céréales, plus 5 000 tonnes d’aide alimentaire, tandis qu’ils resteraient stables pour les légumineuses.
En convertissant les déficits/besoins d’importation de racines,
tubercules et bananes en équivalent céréales, la mission
a jugé peu probable que les consommateurs comblent entièrement
ces déficits par des céréales et plus probable qu’ils
le fassent grâce à divers autres aliments. Il a par conséquent
converti 50 pour cent seulement du déficit en équivalent
céréales à prendre en compte dans les estimations
des besoins d’aide alimentaire. Dans le cas des bananes, plus des deux
tiers de la production sont consommés sous forme de bière
de bananes (essentiellement par les hommes) et ne sont donc pas facilement
remplaçables par des céréales dans le panier de la
ménagère. Toutefois, la modeste partie de la production de
bananes consommée cuite ou comme fruit, d’une teneur en calories
plus élevée, a été convertie en équivalent
céréales.
Céréales | Légumineuses | Total céreales & légumineuses | Racines & tubercules | Bananes | |
Disponibilités intérieures | 91 | 116 | 207 | 656 | 1 351 |
Stocks d’ouverture | 14 | 6 | 20 | 0 | 0 |
Production 1998 A | 77 | 110 | 187 | 656 | 1 351 |
Utilisation totale | 148 | 153 | 301 | 795 | 1 638 |
Consommation | 129 | 125 | 254 | 736 | 1 597 |
Autres utilisations/pertes | 8 | 22 | 30 | 59 | 41 |
Stocks de clôture | 10 | 6 | 16 | 0 | 0 |
Besoins d’importation | 57 | 37 | 94 | 139 | 287 |
(Equivalent céréales) | 57 | 37 | 94 | 21 | 10 |
Importations commerciales estimées | 18 | 18 | 36 | 31/ | 41/ |
Besoins d’aide alimentaire | 39 | 19 | 58 | 18 | 6 |
Total général de l’aide alimentaire | 82 | ||||
- dont contributions annoncées | 70 | ||||
- déficit non couvert | 12 |
Les importations commerciales de céréales et de légumineuses ont été estimées sur la base des statistiques officielles pour les trois dernières années fournies par la Banque nationale du Rwanda, qui fonde ses statistiques sur des renseignements fournis par l’Office national des douanes. En outre, la mission a supposé que 10 à 15 pour cent des importations proviennent d’un commerce non officiel et non enregistré avec les pays voisins. La mission a également estimé que les flux commerciaux entre le Rwanda et la Tanzanie seraient sans doute limités au début de l’année à cause des dégâts infligés à l’infrastructure routière par les récentes inondations en Tanzanie. Après examen de ces divers facteurs, la mission estime que les importations commerciales seront de l’ordre de 18000 tonnes pour les céréales et les légumineuses pendant le premier semestre de 1998.
Compte tenu de ces diverses hypothèses, le bilan alimentaire
calculé par la mission pour le premier semestre de 1998 indique
des besoins d’importation de 57000 tonnes de céréales, 37000
tonnes de légumineuses, 21 000 tonnes d’équivalent céréales
de racines et tubercules, et 10 000 tonnes d’équivalent céréales
de bananes (tableau 5). En tenant compte d’éventuelles importations
commerciales, il resterait des besoins d’aide alimentaire de 82000 tonnes
d’équivalent céréales, dont 70000 tonnes ont déjà,
officiellement ou non, été annoncées pour le premier
semestre de 1998, les 12 000 tonnes restantes n’étant pas couvertes
du fait de l’insécurité croissante dans les préfectures
du nord-ouest et de difficultés de transport routier dans la région
qui entravent la distribution de l’aide alimentaire.
Cette diminution de près de 50 pour cent de l’aide alimentaire s’explique par un changement d’objectifs à l’issue de la situation d’urgence, après le retour de 1 300 000 personnes fin 1996 et début 1997. Les distributions généralisées et gratuites d’aliments ont pratiquement cessé en 1997. Depuis lors, les flux de nouveaux rapatriés sont devenus insignifiants. La distribution gratuite d’aliments pendant la période juillet/décembre 1997 a représenté 8 pour cent environ de l’aide alimentaire totale. L’évolution de la situation dans le pays est illustrée par le nombre de petits projets vivres-contre-travail mis en oeuvre par le PAM pour aider la population à reprendre ses activités ordinaires. Quelque 47 pour cent de l’aide alimentaire ont été consacrés au redressement du secteur agricole et des infrastructures sociales, ainsi qu’à des programmes de construction de logements.
Toutefois, la guerre civile qui a sévi pendant la première moitié de la décennie a laissé dans son sillage un grand nombre de "ménages vulnérables". En fait, plus de 26 pour cent de l’aide alimentaire distribuée entre juillet et décembre 1997 l’a été à des ménages vulnérables. Les principales préfectures bénéficiaires ont été Kibungo, Gikongoro, Kigali rural, Butare, Umutara et Gitarama. D’autres programmes d’aide alimentaire d’urgence ont inclus des programmes sélectifs de nutrition infantile et de rééducation nutritionnelle.
Pendant la période examinée, le PAM a fourni quelque 7 000 tonnes de vivres par mois à 140 des 152 communes du pays. Fin décembre, le PAM, en collaboration avec le gouvernement, avait distribué des rations pour six mois à 520 000 personnes.
Au début du premier semestre de 1998, une part importante de la population actuellement bénéficiaire de l’aide devrait avoir atteint un niveau d’autosuffisance alimentaire raisonnable, grâce à sa propre production et/ou à d’autres sources de revenu. Cette tendance devrait se poursuivre en 1998. Les efforts sur cette voie continueront à être soutenus par le PAM au même niveau que pendant le second semestre de 1997.
Il est important, en outre, de continuer à surveiller étroitement l’état nutritionnel et la sécurité alimentaire des populations vulnérables.
Une attention particulière continuera à être accordée aux groupes et ménages vulnérables des préfectures et des communes qui devraient connaître les déficits alimentaires et les problèmes nutritionnels les plus graves. Afin d’éviter de créer une dépendance dans la population bénéficiaire, l’accent sera mis sur l’exécution de nouveaux projets vivres-contre-travail.
On veillera, en outre, comme par le passé, à la promotion de la sécurité alimentaire durable des ménages, à la remise en état des infrastructures de base et à la construction de logements. La distribution de "rations de protection" visant à s’assurer que les ménages ruraux pauvres n’utilisent pas leur matériel végétal pour la consommation humaine pendant la période de soudure demeurera un aspect important de l’aide alimentaire.
Le tableau 6 résume les activités d’aide alimentaire projetées
par le PAM pour le premier semestre de 1998. Elles sont sujettes à
réexamen et révision à la lumière des conclusions
de la mission.
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Groupe cible | Besoins alimentaires mensuels (en tonnes) |
Quantité totale (en tonnes) |
Alimentation complémentaire | 75 000 | 966 | 5 797 |
Alimentation institutionnelle | 10 000 | 171 | 1 029 |
Vivres-contre-travail | 273 500 | 4 208 | 25 245 |
Aide aux groupes vulnérables | 208 250 | 1 781 | 10 688 |
Autres programmes vivres-contre-travail/aide aux groupes vulnérables | 42 165 | 649 | 3 892 |
Total | 608 915 | 7 775 | 46 651 |
Réfugiés | 29 000 | 408 | 2 448 |
Total général | 637 915 | 8 183 | 49 099 |
Les stocks d’aide alimentaire détenus dans le pays fin décembre 1997 atteignaient 5 000 tonnes environ. En outre, le PAM peut puiser dans les stocks sous-régionaux qui atteignent quelque 50 000 tonnes.
5.3.1 Questions de logistique et de sécurité
Les pluies torrentielles qui ont frappé l’Afrique de l’Est au cours des trois derniers mois ont causé de graves problèmes logistiques exacerbés par le conflit ethnique en cours. Les principales routes et voies ferrées partant de Dar-Es-Salaam (Tanzanie) et de Mombasa (Kenya) via Kampala (Ouganda) ont été coupées en plusieurs points, ce qui a réduit les capacités d’approvisionnement. Dans ces conditions, le PAM pourrait ne pas être en mesure d’aider la totalité des 500 000 à 600 000 personnes ciblées. Il pourrait être contraint de réduire son aide au Rwanda à cause des difficultés d’approvisionnement, auquel cas il accorderait la priorité aux personnes les plus vulnérables.
L’insécurité dans la plupart du pays, notamment dans les
préfectures du nord-ouest constitue un obstacle majeur à
la mise en valeur des terres cultivées. Elle est aussi à
l’origine de graves dysfonctionnements dans la distribution de l’aide alimentaire.
Le Rwanda dispose de 285 centres de nutrition qui sont souvent dotés d’effectifs insuffisants et fonctionnent mal. Les rations de complément distribuées aux mères d’enfants mal nourris sont fréquemment partagées par toute la famille et elles n’atteignent donc pas le but poursuivi. Le Ministère de la santé prend des mesures correctives et curatives, mais le taux de malnutrition donne à penser que ces mesures sont insuffisantes.
La mission recommande qu’un effort important soit fait pour assurer
une surveillance nutritionnelle à caractère participatif
et qu’une vaste campagne IEC soit organisée sur les coutumes de
sevrage. Les centres de nutrition devraient être utilisés
de façon beaucoup plus efficace.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant. | |
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