SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE  DE LA FAO 
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL 
 

RAPPORT SPECIAL

MISSION FAO/PAM D'EVALUATION DES RECOLTES ET DES DISPONIBILITES ALIMENTAIRES EN REPUBLIQUE DU CONGO

3 mars 1998



1. VUE D’ENSEMBLE

Après les violents troubles intérieurs qui ont secoué la République du Congo de mai à novembre 1997 et entraîné des déplacements massifs de populations, en particulier des zones urbaines vers les zones rurales, une équipe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue en République du Congo du 18 au 30 janvier 1998, dans le cadre d’une mission inter-agences d’évaluation des besoins plus générale, pour estimer les récoltes vivrières de 1997, prévoir la production de 1998 et évaluer les besoins d’importations et d’aide alimentaire du pays pour 1998.

Pour cette évaluation, la mission s’est entretenue avec divers représentants des ministères, d’institutions des Nations Unies, d’organisations bilatérales et d’ONG. Elle a également inspecté des zones de production vivrière dans la mesure où les conditions de sécurité le permettaient et eu des entretiens avec des agriculteurs, des chefs de village et des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

La mission a constaté que la production animale avait plus souffert des conséquences des troubles intérieurs que la production végétale du fait que le manioc, aliment de base du pays, est une culture résistante qui peut supporter des conditions défavorables. La production des principales cultures vivrières en 1998 devrait atteindre 791 000 tonnes pour le manioc, 77 000 tonnes pour les bananes-plantains, 16 000 tonnes pour les légumineuses et un peu plus de 2 000 tonnes pour les céréales. Ces volumes sont comparables à ceux des années récentes.

Sur la base d’une population totale estimée à 3 124 000 habitants au milieu de l’année 1998, et après déduction des pertes et autres utilisations alimentaires, on estime que la production vivrière totale, en équivalent céréales, sera inférieure d’environ 118 000 tonnes aux besoins de consommation en 1998. En temps normal, un déficit de cet ordre pourrait être couvert par des voies commerciales car le pays a la capacité d’importation voulue. Toutefois, en raison de la désorganisation des activités commerciales, en particulier à Brazzaville, les importations commerciales de vivres n’atteindront probablement en 1998 que 80 pour cent du niveau de 1995/96, soit 72 000 tonnes. Il resterait donc un déficit de 46 000 tonnes, qui devrait être comblé grâce à divers mécanismes d’adaptation (intensification des activités de chasse et de pêche, cultures à cycle court, etc...) et à une aide alimentaire ciblée sur des groupes vulnérables, tels que les personnes déplacées, les réfugiés, victimes d’inondations, les enfants égarés etc.

Les habitants de Brazzaville qui ont perdu leur emploi dans le secteur privé moderne après la destruction du quartier central des affaires auront des difficultés à se procurer les aliments dont ils ont besoin. Les prix alimentaires sont encore élevés, en raison de contraintes logistiques et commerciales.
 


2. CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE

2.1 Commerce extérieur

Les ventes de pétrole représentent jusqu’à 85 pour cent des recettes d’exportation totales du pays. La République du Congo a régulièrement une balance commerciale excédentaire, et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. Les produits alimentaires représentent approximativement 20 pour cent des importations totales, rendues possibles par les recettes provenant des exportations de pétrole, estimées à 800-900 millions de dollars E.-U par an.

2.2 Population

Au 30 janvier 1998, la population totale est estimée à 3 075 000 habitants. Au début de la guerre civile, plus de 60 pour cent de la population vivait en milieu urbain. Le taux de croissance annuel dans des villes comme Brazzaville et Pointe-Noire s’échelonne entre 5,5 et 6 pour cent. La capitale, Brazzaville, comptait plus d’un million d’habitants avant la guerre civile, et Pointe Noire environ 647 000. Moins de 14 pour cent de la population totale vit dans les cinq régions du Nord, mais dans la partie sud du pays, la densité de population est plus élevée. Le taux de croissance démographique annuel pour l’ensemble du pays est estimé à 3,47 pour cent. Sur cette base, la population projetée à la fin de l’année 1998, atteindrait 3 172 000 habitants.

Durant la guerre civile, on estime qu’entre 500 000 et 600 000 personnes se sont enfuies de Brazzaville. On considère que 50 à 60 000 personnes ont trouvé refuge dans le pays voisin, en République démocratique du Congo, et environ 30 000 au Cameroun. On estime qu’il ne reste que 5 000 à 10 000 personnes qui s’étaient réfugiées à l’étranger qui ne sont pas encore revenues.

Les mouvements de population concernent principalement les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) qui se sont enfuies de Brazzaville, qui a été durant la guerre civile le théâtre des affrontements les plus violents et les plus destructeurs. La distribution géographique des PDI peut être résumée comme suit:

Tableau 1: République du Congo: Population estimée, par région (en milliers d’habitants)
 
Régions  Population totale
au 1/6/97 1/
 
Population totale 
au 30/1/98 2/
 
Population totale 
au 30/12/98 3/
Kouilou  87 
Niari  122 
Lekoumou  77 
Bouenza  195 
Pool  234 
Plateaux  134 
Cuvette  164 
Sangha  39 
Likouala  79 
Total régions  (38%)1 131  1 365  1 273
Brazzaville  1 059  759  948
Pointe-Noire  647  772  762
Autres Urbaines  169  179  189
Total pop. urbaine  (62%)1 875  1 710  1 899
Total Congo  3 006  3 075  3 172
 

Au 31 janvier 1998, on estime qu’entre 250 000 et 350 000 personnes n’auront pas encore regagné leur domicile à Brazzaville, soit environ 50 pour cent de ceux qui s’étaient enfuis pendant la guerre civile. De ce fait, la population de Brazzaville peut être estimée à environ 75 pour cent de son niveau d’avant les troubles. La majorité des PDI regagneront peu à peu Brazzaville au fur et à mesure que l’activité économique redeviendra normale, mais il est probable que certains d’entre eux tarderont à revenir pour diverses raisons, notamment de sécurité personnelle, ou parce qu’ils ont perdu leur gagne-pain. Au 31 janvier 1998, les PDI en provenance de Brazzaville devraient se répartir comme suit:
 
Kinshasa et environs  5 000 - 10 000
Pointe-Noire  75 000 - 110 000
Régions du sud  150 000 - 200 000
Régions du nord  20 000 - 30 000
 

Dans le nord, Owando a été touchée par les combats et on estime que 5 000 personnes ont quitté la ville et ses environs. Les personnes déplacées se sont réfugiées à Oyo et dans les forêts et les camps de pêche, au nord du fleuve Kouyou. D’après les estimations, environ 50 pour cent seraient revenues à Owando. Etant donné qu’un grand nombre de personnes déplacées se sont regroupées en chemin aux points de transit clés ou près de villages comme Kintele, PK 45, Odziba, Ngo et Oyo, les communautés locales ont été affectées.

Dans le sud, les communautés locales vivant le long de l’axe Brazzaville- Dolisie ont aussi été affectées par ces mouvements de population. A Dolisie, où de violents affrontements ont eu lieu, jusqu’à un tiers de la population se serait enfuie. Plus de 50 pour cent des fugitifs sont à présent revenus.
 


3. AGRICULTURE ET SITUATION ALIMENTAIRE

3.1 Situation avant la guerre civile

En République du Congo, l’agriculture a connu un déclin structurel au cours des dernières décennies. Les recettes provenant du pétrole ont sans doute contribué à accroître la dépendance du pays à l’égard des aliments importés - or ces aliments auraient pu être produits dans le pays, si les pouvoirs publics avaient créé un cadre propice, en offrant des incitations appropriées et en investissant des sommes suffisantes dans les infrastructures.

La production agricole est essentiellement concentrée sur le manioc, qui est de loin le principal aliment de base, et occupe au moins 50 pour cent des superficies mises en culture (162 000 ha). La production de manioc s’élève approximativement à 790 000 tonnes par an. Avec 75 000 à 80 000 tonnes par an, la production de bananes-plantains se place au deuxième rang. La production céréalière est négligeable. Celle de maïs est tombée de 5 000 tonnes en 1995 à 4 000 tonnes en 1997. La moitié de ce volume est utilisée pour nourrir les volailles. Les importations de viande de volaille à bas prix ont eu un effet dissuasif sur la production locale et réduit la demande de maïs. Bien que la demande dépasse 25 000 tonnes par an, la production rizicole locale est très faible et en baisse depuis cinq ans. Le niveau atteint ces dernières années s’est échelonné entre 300 à 500 tonnes seulement. La commercialisation, qui relevait habituellement du monopole de l’Etat, semble être un obstacle majeur, de même que le transport des champs jusqu’aux marchés.

La production d’arachides est stationnaire, à environ 15 000 tonnes par an, et celle de haricots marque une légère progression avec moins de 1 000 tonnes par an. Les productions annuelles de fruits et de légumes s’élèvent à quelque 30 000 tonnes chacune.

Avec deux campagnes principales par an, la République du Congo a un bon potentiel agricole, grâce à ses sols riches, à de bonnes pluies et à d’abondantes ressources en eau. Toutefois, ce potentiel est encore dans une large mesure inexploité. La première campagne agricole principale dure de septembre/octobre à janvier/février et la deuxième de mars/avril à juin/juillet.

La production vivrière englobe aussi les produits de la pêche et la viande. La production halieutique totale provenant des fleuves, de la mer, et des étangs piscicoles, est évaluée à quelque 50 000 tonnes par an, pour un potentiel estimé à près de 150 000 tonnes par an. Si ce potentiel était pleinement exploité, il serait largement suffisant pour couvrir la demande intérieure de poisson, de l’ordre de 100 000 tonnes par an. Le poisson est un aliment de base en République du Congo, avec une consommation annuelle par habitant de 30 kg, représentant, selon les estimations, 22 pour cent de la ration protéique totale [ République du Congo, Consultation sectorielle - Agriculture, Forêts, Pêche, Eaux, Environnement et Recherche Agronomique, Document de synthèse, février 1997.] de la population.

Le régime alimentaire se compose essentiellement de manioc et, dans une moindre mesure, de bananes-plantains, de poisson et de riz. Les habitants consomment aussi de la viande. Dans les campagnes, la viande de gibier constitue une importance source de protéines. D’après les estimations faites par l’UNICEF en 1992, la ration calorique moyenne est de 2 393 kcal/habitant/jour.
 

Tableau 2: République du Congo: Production des cultures principales,
Campagnes de commercialisation 1995-97 (en milliers de tonnes)
 
1995  1996  1997
Racines et tubercules  806.5  807.0  810.3
Manioc  790.0  791.0  795.0
Autres  16.5  16.9  15.3
Bananes/Plantains  74.5  75.5  76.0
Légumineuses  15.3  15.5  14.9
Arachides  14.5  14.6  14.0
Haricots  0.8  0.9  0.9
Céréales  5.8  5.0  4.3
Maïs  5.0  4.5  4.0
Riz  0.8  0.5  0.3
 

3.2 Impact des troubles intérieurs

Les troubles intérieurs ont eu trois effets immédiats sur: i) la production vivrière; ii) le pouvoir d’achat dans les villes; et iii) les prix alimentaires. A moyen terme, les mouvements de population pourraient avoir des effets perturbateurs sur les communautés rurales.

3.2.1 Production vivrière

L’impact sur la production vivrière semble avoir été limité. L’incidence des troubles intérieurs sur les productions de racines et tubercules, de bananes-plantains et de légumineuses a été relativement limitée. Les productions de céréales et de légumineuses ont été affectées dans la mesure où des semences ont été utilisées pour la consommation humaine à l’arrivée des personnes déplacées dans les zones rurales. En outre, les travaux de préparation des sols pour les semis de la première campagne (septembre-octobre) ont été entravés par l’insécurité qui régnait dans de nombreuses zones de production. Avec l’arrivée des personnes déplacées, le manioc a probablement été surexploité, dans quelques zones à forte concentration de PDI. En compensation, dans les villages où elles ont élu domicile, les PDI ont fourni un réservoir de main-d’oeuvre supplémentaire qui a contribué aux activités agricoles, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de la production pendant le deuxième semestre de 1998. Le secteur de l’élevage, notamment d’ovins, de caprins et de volaille, a considérablement plus souffert de la guerre civile que la production végétale. Ceci devrait avoir un effet négatif sur la production de viande, estimée à quelque 5 000 tonnes dans les années normales. En outre, en janvier 1998, des inondations ont endommagé les cultures et les logements dans les régions de Cuvette et de Likouala. Selon les estimations provisoires du CICR, jusqu’à 792 ménages vivant dans 71 villages auraient eu leurs récoltes endommagées par des inondations. Les activités halieutiques ont été perturbées par l’insécurité, la destruction du matériel et le manque d’accès aux marchés. Dans l’ensemble, on estime toutefois que le principal aliment de base, qui est le manioc, n’a subi que des pertes limitées.

3.2.2 Pouvoir d’achat dans les villes

Le deuxième impact des troubles intérieurs concerne l’accès aux vivres des habitants des villes, en particulier à Brazzaville, où ceux-ci ont perdu leurs emplois, avec la destruction du quartier central des affaires. Cette baisse du pouvoir d’achat réduira leur accès aux produits alimentaires importés qui couvrent jusqu’à 50 pour cent de leurs besoins. Elle pourrait aussi avoir un impact négatif sur les échanges de produits locaux.

3.2.3 Prix alimentaires

On constate dans le Tableau 3 que les prix des aliments de base ont monté en flèche durant la guerre civile. Une étude des marchés de Brazzaville, réalisée en décembre 1997, a montré que les prix étaient encore élevés après la cessation des hostilités. A la fin du mois de janvier, les prix tendaient à fléchir, mais ils devraient rester élevés pendant les prochains mois. Ceci n’est pas dû à une chute de la production vivrière, mais à l’augmentation des coûts de la commercialisation, imputable à la destruction des véhicules de transport, à l’augmentation des coûts du carburant, à la persistance de l’insécurité dans certaines zones de production et à la détérioration du réseau de routes de desserte.
 

Tableau 3: République du Congo: Prix de certaines cultures vivrières sur trois marchés de Brazzaville 
(Bifouiti, Ouenze, Kintele), en 1997 (en francs CFA/kg)
 
Produit 
Mai 1997 
(avant les troubles) 
Septembre 1997 
(pendant les troubles) 
Decembre 1997 
(après les troubles) 
Variation déc. 97 
par rapport à Mai 97(%)
Manioc (Tchikwangue)  242  580  465  192
Bananes/Plantains  527  883  697  132
Farine de blé  327  507  523  160
Riz  273  380  387  142
Poisson (Fleuve Congo)  1 425  1 958  1 738  122
Lait en poudre  2 600  3 958  3 277  126
Haricots  917  1 945  1 195  130

Ces prix alimentaires élevés pourraient prévaloir pendant presque toute l’année 1998, et il faudra sans doute du temps avant que la situation ne redevienne normale. S’ils persistent trop longtemps, des problèmes nutritionnels risquent d’apparaître.

 

3.3 Perspectives de production pour 1998

En 1998, la production agricole devrait être un peu plus faible qu’en 1997. Le Ministère de l’agriculture ne prévoit pas de réduction des superficies ensemencées, sauf pour le maïs et le riz, dont la production est déjà marginale.

La production de manioc devrait atteindre environ 790 000 tonnes en 1998, soit 5 000 tonnes de moins qu’en 1997. Au total, la production de racines et de tubercules devrait se chiffrer à 807 000 tonnes, soit un recul de 3 000 tonnes par rapport à 1997. La production de bananes-plantains devrait rester de l’ordre du niveau de 1997. On s’attend à une récolte d’arachides plus abondante en 1998, grâce à des pluies bien distribuées dans les principales zones de production (Bouenza et Lekoumou). On prévoit une très faible production de maïs en 1998, de 2 000 tonnes, soit la moitié du niveau de 1997 et 40 pour cent de celui de 1995.
 

Tableau 4: République du Congo: Production de manioc par région, Prévisions pour 1998
 
Régions  Volume 
(en milliers de tonnes)
 
Part en pourcentage
Kouilou  38.7  4.9
Niari  86.9  11.0
Lekoumou  52.9  6.7
Bouenza  153.3  19.4
Pool  241.0  30.5
Plateaux  83.7  10.6
Cuvette  99.5  12.6
Sangha  12.2  1.5
Likouala  21.8  2.8
Total  790.0  100
 

4. ANALYSE REGIONALE

4.1 Pool

Il s’agit de la principale région agricole. Elle assure 30 pour cent de la production annuelle de manioc du pays et produit la plupart des légumes commercialisés à Brazzaville. Cette région a été directement affectée par les déplacements de population en provenance de Brazzaville durant la guerre civile. La production de légumes est celle qui a le plus souffert de l’afflux de population et de la présence des milices armées. Même si la majorité des PDI ont regagné Brazzaville ou sont reparties vers leurs villages d’origine, on estime qu’il en reste encore environ 50 000 dans la région de Pool. La moitié auraient entrepris des activités agricoles et des surfaces supplémentaires ont été mises en culture. En raison des déplacements de population, le manioc, qui est de loin la principale culture, a été récolté tôt. On prévoit pour 1998 une production comparable à celle des deux dernières années, d’environ 241 000 tonnes.

Le secteur de l’élevage a été durement touché par les troubles intérieurs. Le nombre d’animaux aurait été réduit de plus de 20 pour cent par rapport à 1996. Etant donné que la région de Pool détient 44 pour cent du cheptel national, cette perte pourrait aussi avoir des effets à moyen terme sur la production de viande.

4.2 Bouenza

La région de Bouenza se place au deuxième rang pour la production de manioc, avec près de 20 pour cent de la production annuelle nationale et au premier rang pour les arachides et le maïs, avec respectivement 33 pour cent et 48 pour cent du total national. La population rurale a été augmentée par des PDI qui revenaient vers leurs villages d’origine. D’après les rapports, un grand nombre de PDI se sont engagées dans l’agriculture pour assurer leur survie. Une grande partie des semences de maïs disponibles ont été consommées après l’arrivée des PDI.

Un grand nombre d’animaux, notamment de moutons, de chèvres et de volailles, ont été perdus, mais les productions de manioc et d’arachides n’ont été que peu touchées. La production de manioc en 1998 devrait atteindre quelque 153 000 tonnes. La pêche de subsistance progresse.

4.3 Kouilou

Cette région, qui englobe la deuxième ville de la République du Congo, Pointe-Noire, a été épargnée par les ravages de la guerre civile. La production agricole et l’élevage n’ont pas été touchés. En revanche, la région a accueilli une proportion importante de PDI, notamment dans la ville de Pointe-Noire, où l’on estime que jusqu’à 250 000 personnes se sont transférées. Ce chiffre est probablement à présent retombé à moins de 100 000 personnes. La contribution de la région à la production vivrière nationale est relativement faible, puisqu’elle n’assure que 5 pour cent de la production nationale de manioc et moins de 15 pour cent de celles d’arachides et de maïs. En 1998, la production de manioc devrait avoisiner les 39 000 tonnes. La pêche est l’une des principales activités économiques et fournit une part importante de l’apport alimentaire de la population.

4.4 Niari

Cette région renferme 18 pour cent des terres cultivées du pays (29 000 ha). Les principales cultures vivrières sont le manioc, les bananes, les arachides et les haricots. Cette région a également accueilli un grand nombre de PDI, estimé à 80 000 personnes au plus fort de l’afflux. Sur ce nombre, 30 000 auraient convergé sur Dolisie et les alentours. De nombreuses personnes arrivées de Brazzaville ont entrepris des activités agricoles, et certains envisageraient de s’établir dans la région comme agriculteurs. La production de manioc en 1998 devrait atteindre le niveau des années récentes (87 000 tonnes).

4.5 Lekoumou

Avec 25 pour cent de la production nationale d’arachides, Lekoumou se place au deuxième rang derrière Bouenza. En revanche, la production de manioc, qui représente 7 pour cent seulement du total national, n’a qu’une importance mineure. On estime qu’en 1998, elle atteindra 53 000 tonnes, niveau de l’ordre de celui de 1997. L’élevage de poissons est aussi une activité importante.

4.6 Plateaux

La région des Plateaux est considérée, avec celle de Cuvette, comme l’une des meilleures régions agricoles du Nord. Le manioc est la première culture, avec 11 pour cent de la production nationale, mais on cultive aussi des arachides, du maïs et des haricots. On produisait aussi des pommes de terre et des ignames, mais la détérioration des semences et l’impossibilité d’accéder par la route aux marchés urbains ont entraîné une certaine désaffection pour ces cultures. Djambala, Gamboma, Lekana et Ngo ont accueilli environ 20 000 PDI.

Les sous-secteurs du petit bétail et de la volaille ont subi de lourdes pertes durant la guerre civile. La pêche est bien développée le long des fleuves, en particulier à M’Pouya et à Makotipoko. La production de manioc en 1998 devrait atteindre 84 000 tonnes.

4.7 Cuvette

La région de Cuvette se place au troisième rang pour la production de manioc, avec 13 pour cent du total national. De nombreux villages ont dû faire face à un afflux massif de PDI. La ville d’Owando même a été le théâtre d’affrontements violents et destructeurs. Jusqu’à 5 000 personnes se sont enfuies. Bon nombre de ces réfugiés se sont transférés à Oyo qui, a un certain moment, a été littéralement envahie par des PDI (6735), dont certains venaient aussi de Brazzaville. Dans l’ouest de la région, les parcelles familiales sont exiguës et l’agriculture est surtout une activité de subsistance. Beaucoup de PDI se sont mises à cultiver de nouvelles terres, ce qui devrait se traduire par une amélioration des disponibilités alimentaires dans cette région enclavée.

Des inondations ont touché quatre des six districts de la région en janvier 1998. Une partie des terres sous manioc seront probablement endommagées. Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences des inondations, mais d’après les estimations, 790 familles auraient eu leurs logements et leurs récoltes endommagés.

La chasse et la pêche sont des activités très répandues dans la région. On estime que 87 pour cent de la population pratique la pêche à des fins de subsistance ou pour en retirer un profit économique. La production de manioc, qui occupe entre 90 et 99 pour cent des surfaces cultivées, devrait atteindre 100 000 tonnes en 1998.

4.8 Sangha

En raison de la faible densité de population, l’agriculture est essentiellement itinérante et pratiquée aux fins de la subsistance. Les surfaces cultivées sont peu importantes. Le plantain est la culture principale. Le manioc ne représente que 2 pour cent de la production nationale. Les rendements sont faibles.

Ouesso a été touchée par les troubles intérieurs, de violents affrontements ayant eu lieu dans un camp militaire, près de la ville. Les habitants de la ville ont franchi la frontière du Cameroun pour aller se cacher dans la forêt.

4.9 Likouala

Cette région a aussi été touchée par des inondations, mais on ne connaît pas encore l’étendue exacte des dégâts. La ration de protéines de la population provient essentiellement de la viande de gibier. La production de manioc devrait être de l’ordre de 22 000 tonnes en 1998. La pêche est une source d’alimentation importante.
 



 

5. SITUATION DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES

5.1 Modalités de commercialisation des principales cultures vivrières

Une très faible part de la production vivrière nationale est commercialisée. L’Etat a eu pendant longtemps le monopole de la commercialisation des cultures vivrières, ce qui a entravé le développement du secteur privé. Le commerce des produits agricoles n’a été libéralisé que depuis peu. En outre, les recettes du pétrole, ainsi que la surévaluation du franc CFA jusqu’en janvier 1994, ont favorisé les importations alimentaires. Aujourd’hui, on estime que jusqu’à 40 pour cent des approvisionnements alimentaires annuels du pays, exprimés en équivalent céréales, proviennent des importations.

La distribution alimentaire se caractérise par un réseau routier dans un état déplorable et un système d’approvisionnement éparpillé, dispersé sur de longues distances. Pointe-Noire est approvisionnée par les régions de Niari et de Lekoumou, et Brazzaville par les trois principales zones de production, à savoir:

La voie ferrée "Congo-océan" est, avec la Route Nationale 1, la principale artère par laquelle sont acheminés les produits du sud vers Brazzaville et vers Pointe-Noire. Les principaux points d’entrée pour les importations de denrées en République du Congo sont Pointe-Noire pour les produits venant d’Europe, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Sud et le port de Yoro et Plage Main Bleue pour les produits provenant de la République démocratique du Congo (RDC). Les principaux aliments importés via Pointe-Noire sont la farine de blé, le poisson salé et fumé et l’huile végétale. Ces produits sont importés par quelques gros commerçants et transmis à des grossistes et à des détaillants qui les redistribuent. Le commerce transfrontalier avec la RDC est important et probablement sous-estimé.

Les troubles intérieurs ont eu divers effets perturbateurs sur la commercialisation des denrées de production locale ou importées: i) désorganisation des transports ferroviaires de Pointe-Noire à Brazzaville; ii) restriction de la circulation des marchandises dans tout le pays, en raison de l’insécurité; iii) réduction du nombre de véhicules de transport; iv) détérioration du réseau routier. La ligne ferroviaire est à nouveau en service, mais les autres contraintes n’ont pas encore été totalement éliminés.

5.2 Bilan de l’offre et de la demande de produits alimentaires pour 1998

La campagne de commercialisation de 1998 (janvier-décembre) englobe les cultures de la première campagne récoltées en janvier 1998, mais semées en 1997, et celles de la deuxième campagne (février-mars/juin-juillet 1998).

Les stocks de report céréaliers étaient faibles à l’ouverture de la campagne, du fait de la désorganisation des importations au deuxième semestre de 1997. Le PAM avait des stocks céréaliers d’environ 2 500 tonnes à Pointe-Noire à l’époque de la mission. Les éventuelles petites réserves conservées par les producteurs ont été épuisées par les milices ou pour nourrir les PDI. Les seules réserves significatives dont dispose le pays sont les stocks de manioc conservés en terre. Leur ampleur n’étant pas connue, il n’en a pas été tenu compte dans l’évaluation des disponibilités alimentaires.

Les estimations des importations alimentaires pour 1998 diffèrent selon les sources. D’un point de vue macro-économique, rien n’empêche d’atteindre un niveau d’importations comparable à celui des années précédentes. Le pays dispose de devises et le taux de change du Franc CFA est resté à peu près stable. Le problème pourrait dériver de la baisse du pouvoir d’achat des habitants de Brazzaville qui étaient employés dans le secteur privé moderne avant la guerre civile. Selon les estimations de la mission, en 1998 les importations alimentaires atteindront 80 pour cent du niveau de la période 1994-96.

Les besoins de consommation alimentaire sont calculés sur la base de la consommation effective pendant la période 1994-96, à savoir 30 kg de céréales par habitant et par an, 5 kg de légumineuses, 276 kg de racines et tubercules et 26 kg de bananes-plantains. Ces chiffres sont un peu inférieurs à ceux indiqués dans certaines enquêtes sur la consommation. Ceci tendrait à confirmer que la production nationale et/ou les importations alimentaires sont probablement sous-estimés. L’utilisation fourragère des céréales a été estimée à 50 pour cent de la production de maïs (elle-même négligeable). D’après les données fournies par le Ministère de l’agriculture, les utilisations non alimentaires et les pertes de légumineuses et de racines et tubercules, seraient de 2 pour cent, alors que celles de bananes-plantains sont estimées à 3 pour cent.

Le bilan alimentaire a été établi sur la base d’une population estimée à 3 124 000 habitants pour l’année 1998. Cette estimation tient compte du fait que la quasi-totalité des 90 000 à 100 000 personnes qui avaient quitté le pays (pour se réfugier à Kinshasa et au Cameroun) sont à présent revenues. Ce chiffre correspond à la moyenne de la population estimée pour janvier 1998 et décembre 1998 (voir Tableau 1).
 

Tableau 5: République du Congo: Bilan de l’offre et de la demande de produits alimentaires: 
Prévision pour 1998 (en milliers de tonnes)
 
Céréales  Légumineuses  Racines et tubercules  Bananes/Plantains
Disponibilités intérieures  5  16  807  77
Stocks d’ouverture1/  0
Production de 1998  16  807  77
Utilisation totale  100  16  879  83
Utilisation alimentaire  94  16  862  81
Autres utilisation/pertes2/  .3  17  2
Stocks de clôture  0
Besoins d’importations  95  0  72  6
(en equivalent céréales) 2/  95  21  2
Importations commerciales3/  72  0
Déficit ou besoin d’aide alimentarie  23  21  2

Le bilan met en évidence un déficit alimentaire de 23 000 tonnes de céréales, 72 000 tonnes de racines et tubercules et 6 000 tonnes de bananes-plantains. Après conversion des racines et des tubercules et des bananes-plantains en équivalent céréales, le déficit alimentaire total pour 1998 est estimé à 46 000 tonnes.

Le déficit peut être comblé de plusieurs manières:

5.3 Aide alimentaire d’urgence

Après cinq mois de guerre civile qui ont entraîné le déplacement de quelque 750 000 personnes (dont 650 000 provenant de Brazzaville) et à la suite de l’évaluation des besoins effectuée par le gouvernement, le PAM et d’autres institutions, une Lettre d’entente a été signée le 20 novembre. Celle-ci engageait le PAM à fournir une aide de 8 235 tonnes à 400 000 personnes touchées, pendant six mois. Au 20 janvier 1998, on avait distribué au total 1433 tonnes à 61 000 bénéficiaires à Pointe-Noire et dans le sud du pays, et 670 tonnes à 54 300 bénéficiaires à Brazzaville.

Les distributions ont commencé à Pointe-Noire en octobre (avant la signature de la Lettre d’entente) et à Brazzaville en novembre. Les bénéficiaires de Brazzaville se répartissaient comme suit: 51 000 PDI et 3 312 personnes vulnérables (enfants non accompagnés, personnes âgées, femmes allaitantes et enfants atteints de malnutrition dans les hôpitaux), ainsi que 2 500 réfugiés rwandais installés dans des camps et environ 2 000 Congolais rapatriés de République démocratique du Congo. Le HCR estime à 25 000 le nombre de rapatriés qui recevront une ration de trois mois, comme prime de retour, dont les deux tiers seront distribués à Brazzaville.

D’après les premières estimations, les bénéficiaires potentiels seraient au nombre de 400 000, mais l’effectif recevant actuellement une aide du PAM est d’environ 58 000 personnes. Ce chiffre ne comprend pas l’effectif de Pointe-Noire, où les distributions ont été suspendues pour être réorganisées. En outre, des estimations récentes et des visites sur le terrain à Brazzaville et à Pointe-Noire indiquent que l’effectif actuellement desservi par le PAM est très inférieur au nombre de personnes qui ont besoin d’une aide alimentaire. En effet, un grand nombre de PDI qui ont récemment regagné Brazzaville et ont trouvé leurs logements détruits, doivent encore être inscrites sur la liste des bénéficiaires potentiels.

Malgré l’amélioration des conditions de sécurité, il est encore difficile d’accéder à certaines zones pour évaluer les besoins alimentaires. On a donc encore beaucoup de mal à obtenir des chiffres exacts sur l’effectif de PDI. La situation a récemment été aggravée par de fortes pluies et des inondations qui auraient détruit des récoltes et des logements dans le nord du pays, laissant des milliers de personnes pratiquement sans moyens de subsistance.

Vu la situation actuelle, on estime que quelque 50 000 personnes auront encore besoin d’une aide à l’achèvement du projet en cours. Les objectifs globaux de cette assistance seront de prévenir des souffrances et de fournir une aide en quantité suffisante pour permettre aux personnes déplacées à l’intérieur du pays ou affectées par les conflits de reprendre leurs activités sociales et économiques normales. On part du principe que les conditions de sécurité se stabiliseront d’ici environ trois mois et que la majeure partie de l’aide alimentaire sera utilisée pour des activités de reconstruction. A partir de mai 1998 (le présent projet prendra fin le 20 avril 1998), il a été recommandé d’organiser l’intervention d’aide alimentaire comme indiqué dans le tableau ci-après:
 

Tableau 6: République du Congo: Programme du PAM planifié sur trois mois, pour 1998
 
Catégorie  Effectif de 
bénéficiaires
 
Besoins alimentaire 
(en tonnes)
PDI (vivant sur les sites) et personnes vulnérables  50 000  2 430
Réfugiés rwandais 1 8 000  1 706
Vivres-contre-travail  75 000  1 102
Total  133 000  5 238
 

Les denrées peuvent entrer dans le pays par le port maritime de Pointe-Noire, qui a les installations requises pour recevoir et entreposer les quantités envisagées. Une liaison ferroviaire est en service pour transporter les denrées jusqu’à la capitale. Pour le transport des vivres de Pointe-Noire ou de Brazzaville vers d’autres destinations, il est possible de faire appel à des transporteurs privés car le secteur des transports, qui avait souffert du conflit, est en phase de reprise.



 

6. RELEVEMENT IMMEDIAT DU SECTEUR AGRICOLE

Le conflit a directement touché des zones urbaines et péri-urbaines et des magasins ont été pillés. Des agriculteurs vivant à la périphérie des villes ont perdu leurs semences et, partant, la possibilité de faire pousser des légumes et d’autres cultures vivrières pendant la campagne principale des semis qui a commencé en août/septembre. Des pêcheurs opérant à partir de la zone de Brazzaville ont également été touchés et la plupart ont perdu leurs engins et leurs filets de pêche.

Avec la cessation des hostilités et le retrait des forces paramilitaires vaincues vers les régions du sud, les agriculteurs riverains des grandes routes ont été pillés et ont perdu des biens, notamment des bovins et des petits ruminants. L’intervention militaire et le déploiement des forces paramilitaires armées dans les régions de Pool, Bouenza et Niari dans le sud du pays, et dans les régions de Shanga, de Plateaux et du bassin dans le nord, ont empêché bon nombre de paysans et de paysannes, d’aller dans les champs pour semer les plantes normalement cultivées pendant la campagne principale.

En outre, les 250 000 à 340 000 personnes qui se sont déplacées dans les zones rurales à travers tout le pays, ont épuisé les ressources des familles rurales. Les déplacés ont dû séjourner chez des parents, des amis ou des connaissances et les populations locales qui les ont accueillies, suivant leur tradition d’hospitalité spontanée et continue, ont été mises à rude contribution. Les vivres, qui étaient déjà disponibles en quantités insuffisantes, ont dû être partagés entre un plus grand nombre de personnes et de nombreux paysans ont été contraints de consommer leurs semences.

La grande variété des systèmes de culture locaux, basés sur la culture extensive de racines et de tubercules sur des sols extrêmement fertiles, la disponibilité d’aliments forestiers dans la plupart des régions et la possibilité de chasser et de pêcher ont sauvé la population touchée de la famine et d’une catastrophe humanitaire majeure. Cependant, les conséquences à moyen terme de cette crise sur le système de production ne doivent pas être sous-estimées et, si des mesures correctives ne sont pas prises à temps dans les zones rurales, le pays pourrait être confronté à une augmentation spectaculaire de l’exode rural, qui est déjà un problème sérieux, surtout si l’on tient compte des possibilités de travail non qualifié qui seront offertes pour la reconstruction de la capitale dévastée par la guerre.

Pour plusieurs raisons, il est probable qu’un grand nombre de personnes resteront dans les zones rurales; elles auront besoin d’un appui immédiat pour se lancer dans des activités agricoles. Un autre phénomène est particulièrement préoccupant: de nombreux jeunes paramilitaires ne seront pas admis dans les forces armées nationales et risquent de retourner au banditisme et de semer la panique dans les zones urbaines et rurales si une autre possibilité de gagner leur vie ne leur est pas offerte.

En outre, l’effondrement spectaculaire des institutions et le pillage systématique de l’équipement des services de soutien du gouvernement et des archives à Brazzaville et dans les villes précédemment mentionnées, auront sans aucun doute une incidence négative, à court terme, sur la capacité du gouvernement à conduire le processus de relèvement et de construction.

C’est pourquoi la FAO propose de mettre en oeuvre un programme de secours et de relèvement qui devrait permettre au pays d’effectuer la transition entre la situation de crise actuelle et le relèvement complet du secteur agricole, en tenant compte des défis de développement qui se présenteront, dans l’ordre de priorité clairement défini dans le Plan-cadre de développement rural élaboré par le gouvernement et présenté en 1996 à la communauté internationale, à une table ronde de donateurs.

La priorité absolue est de fournir aux personnes directement touchées sur le plan économique des semences de base et des outils à main afin qu’elles puissent reprendre leurs activités de production. La même approche s’applique aux pêcheurs de Brazzaville qui ont perdu leur matériel et leurs engins.

Une fois que les agriculteurs et les pêcheurs, qui sont les plus touchés sur le plan économique, auront été aidés, quelques programmes susceptibles d’avoir un impact positif sur le développement de l’agriculture, de l’élevage et des pêches devraient être lancés sans attendre. Ceci contribuerait à atténuer l’impact de la crise et favoriserait l’installation des populations dans les zones rurales; ces programmes comprendraient un appui aux activités de multiplication de semences, à la reconstitution des stocks de volailles et de petits ruminants, au relèvement du secteur de l’alimentation animale, à la production artisanale, au relèvement immédiat du secteur de la pêche et aux organisations de paysans, par la fourniture de matériel d’agro-transformation à petite échelle.

Enfin, il faudrait reconstruire les capacités du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, afin qu’il soit en mesure de prendre la tête du secteur et de coordonner les interventions axées sur le relèvement de l’agriculture.

Pour s’attaquer aux priorités mentionnées ci-dessus, la FAO a préparé sept profils de projet en vue d’obtenir un financement immédiat de 3 903 500 dollars E.-U., qui seront inclus dans l’Appel commun interinstitutions des Nations Unies, actuellement en préparation.
 
 
 
 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour un complément d'information à:. 
Abdur Rashid 
Chef, SMIAR, FAO 
Télex 610181 FAO 1 
Télécopie: 0039-6-5705-4495 
Mél:[email protected] 
Ismat Fahmi 
Chef de Section, OSA/2, PAM 
Télex: 626675 WFP 1 
Télécopie: 0039-6-6513-2839 
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