SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE  DE LA FAO 

ALERTE SPECIALE N° 280

(Série diffusée uniquement pour les pays dans lesquels l’état des cultures vivrières 
ou la situation des approvisionnements sont préoccupants)
 

PAYS: COREE, R.P.D de

DATE: 6 mars 1998



 
LES STOCKS SONT AU PLUS BAS ET LA SITUATION DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES EST TRES PREOCCUPANTE

Après une grave sécheresse, une mission FAO/PAM a averti en novembre dernier que la production vivrière, en très fort recul, ne couvrirait que les besoins essentiels des sept prochains mois, de sorte que le pays restera fortement tributaire des importations et de l’aide alimentaire en 1998. Malgré un hiver particulièrement clément sans lequel la situation aurait pu être plus difficile, on s’inquiète de plus en plus face aux pénuries alimentaires qui se multiplient, à la malnutrition qui gagne les groupes vulnérables à l’approche de la période de soudure et à la baisse des stocks et des rations alimentaires. En se basant sur son évaluation antérieure et sur des informations plus récentes provenant du pays, la FAO prévoit que les stocks de céréales seront presque épuisés vers fin avril/début mai. Ceci rendra le pays entièrement tributaire des importations alimentaires, essentiellement sous forme d’aide, jusqu’à la prochaine récolte qui aura lieu en septembre/octobre.

Sur les besoins d’importations alimentaires de l’ordre de 1,95 million de tonnes de céréales, selon les estimations de la mission de novembre, pour 1997/1998 (novembre/octobre), quelques 270 000 tonnes de céréales ont déjà été livrées sous forme d’aide alimentaire bien que 175 000 tonnes supplémentaires ont été annoncées à la suite d’un récent Appel Inter-Agence Consolidé des Nations Unies. En outre, en l’absence de données précises, on estime que depuis novembre, certaines quantités de céréales ont fait l’objet d’importations commerciales. Cependant, au regard des besoins, le volume de ces importations n’a probablement pas été important étant donné l’ampleur des difficultés économiques et de la pénurie de devises auxquelles le pays se trouve actuellement confronté. Ces dernières années, le commerce de troc officieux frontalier avec les pays voisins a aussi été une source importante d’importations et d’approvisionnements vivriers, surtout dans les provinces voisines avec la Chine. Néanmoins, le volume de ces importations va probablement diminuer car les ressources exportables comme le bois se raréfient et deviennent de plus en plus inaccessibles, tandis que les approvisionnements en provenance du nord de la Chine diminuent elles aussi, du fait des faibles récoltes enregistrées l’année dernière à cause de la sécheresse.

Pour l’instant, on peut dire que la réussite de la prochaine campagne agricole qui va commencer en mai dépendra en très grande partie de la disponibilité d’eau d’irrigation, facteur crucial pour les opérations essentielles de préparation des terres et de semis. Le niveau de l’eau dans un grand nombre de réservoirs d’irrigation demeure encore très insuffisant, à la suite de la sécheresse de l’année dernière et de la faible reconstitution des réserves, du fait de l’hiver qui a été peu rigoureux et des chutes de neige qui ont été faibles cette année. Le niveau de l’eau dépendra en grande partie des précipitations de juin à septembre, période de l’année pendant laquelle le pays reçoit la plus grande partie de ses pluies. En outre, la productivité et la production agricoles restant très compromises par de graves difficultés économiques, qui limitent les disponibilités d’intrants essentiels au secteur agricole, une reprise significative de la production vivrière en 1998 ne semble guère probable. Une équipe de la FAO doit se rendre en R.P.D. de Corée en mai/juin pour évaluer les premières perspectives de récolte de 1998 et examiner la situation alimentaire.

A court terme, les groupes vulnérables auront encore besoin d’une aide alimentaire. Depuis trois ans, les populations du pays ont vu leur ration et leur consommation alimentaires baisser considérablement sous l’effet des catastrophes naturelles, de la baisse de la production vivrière et de difficultés économiques croissantes. Cela a entraîné de graves privations et une détérioration rapide de l’état nutritionnel. N’eut été le volume sans précédent de l’aide alimentaire en faveur du pays, la malnutrition chronique aurait peut-être touché davantage et plus profondément la population. Cependant, malgré des très nombreux témoignages de carence nutritionnelle dans le pays, on ne dispose pas d’estimations fiables de l’ampleur du problème. Il est donc nécessaire d’entreprendre d’urgence une évaluation aléatoire et représentative de la situation nutritionnelle du pays.

La FAO souligne de nouveau l’importance de l’aide internationale à court et à moyen termes en faveur de la R.P.D. de Corée pour aider à stabiliser sa situation alimentaire et agricole. A cet égard, il est absolument nécessaire d’apporter l’assistance à la réhabilitation de l’agriculture et à la fourniture des intrants essentiels tels que semences, engrais et technologies agricoles appropriées. A la suite de l’Appel Inter-Agence Consolidé des Nations Unies, qui prévoit quelques 23 millions de dollars E.-U. en faveur de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, 1 million de dollars E.-U. environ ont été fournis pour l’achat de 3 100 tonnes de semences d’orge destinées à un programme de deux récoltes en 1998 visant à accroître la production vivrière. Les semences seront livrées très prochainement afin d’obtenir une deuxième récolte d’orge pendant la période mars-juin. Il est urgent d’annoncer une aide pour le montant restant de l’Appel pour promouvoir la reprise de la production vivrière intérieure. Dans le cadre d’une initiative distincte, la FAO aide également le gouvernement à mettre en place un programme national pour le développement de l’agriculture dans le cadre de son Programme spécial pour la sécurité alimentaire en faveur des pays à faible revenu et à déficit vivrier.

Malgré la pertinence et l’importance des interventions à court et à moyen termes, la sécurité alimentaire du pays dépendra dans une très large mesure de solutions qui surmonteront les difficultés économiques majeures. Sans ce solutions, même en l’absence de situations d’urgence, les approvisionnements alimentaires resteront extrêmement précaires, du fait de la baisse de productivité de l’agriculture, du fléchissement de la capacité de financement des importations vivrières du pays et de la raréfaction des ressources exportables pour le troc.



Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser, pour tout complément d’information, à: M. Abdur Rashid, Chef, ESCG, FAO (Télex 610181 FAO I; Télécopie: 0039-6-5705-4495, Courrier électronique: [email protected]).
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