Les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles se terminant en 1998 sont estimées à 126 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur aux prévisions de février, et 13 millions de tonnes (soit 12 pour cent) de plus que la campagne précédente. Ce redressement serait essentiellement dû à l’augmentation des stocks détenus par les principaux pays exportateurs de blé, qui servent généralement à atténuer les fluctuations de la production mondiale. Parmi ces pays, le plus fort accroissement est prévu aux Etats-Unis, et ce, à cause du fléchissement de la demande de blé fourrager de la part du secteur de l’élevage, dû à l’offre plus abondante de maïs sur le marché intérieur. Les prévisions des stocks de clôture dans la CE ont été révisées à la hausse ce mois-ci, à un peu plus de 12 millions de tonnes, principalement en raison du ralentissement des exportations. A ce niveau, les stocks de report totaux de blé de la CE seraient supérieurs d’un million de tonnes à leurs niveaux d’ouverture. L’accroissement des stocks de blé de la CE traduit également une progression importante des stocks d’intervention qui auraient triplé depuis le début de la campagne de commercialisation en cours, atteignant 1,5 million de tonnes, soit une augmentation d’un million de tonnes. En Australie, les estimations de la production de blé ayant été révisées à la hausse ce mois-ci, les stocks de report de la campagne devraient désormais être légèrement supérieurs aux prévisions de février, et dépasser d’environ 400 000 tonnes les stocks de l’an dernier. Au Canada, les stocks de blé devraient demeurer inférieurs à leurs niveaux d’ouverture, essentiellement à cause du recul de la production en 1997.
 

SOURCE: FAO

Dans la plupart des autres pays, en particulier en Chine et en Inde, dans la CEI et dans plusieurs pays d’Europe orientale, les stocks de report de blé pour la prochaine campagne devraient dépasser leurs niveaux d’ouverture, compte tenu principalement des récoltes exceptionnelles de blé en 1997. Les seules exceptions notables sont plusieurs pays d’Afrique, notamment dans la sous-région septentrionale, où les stocks de cette année devraient diminuer compte tenu de la production de 1997 qui a été victime de la sécheresse. On ne prévoit guère de variations dans le volume des stocks de blé d’Amérique latine et des Caraïbes.

Les stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles se terminant en 1998 sont actuellement estimés à environ 122 millions de tonnes; à ce niveau, les stocks de clôture seraient proches de leurs niveaux d’ouverture. Les prévisions des stocks de céréales secondaires ont été relevées au cours des derniers mois, car l’utilisation intérieure dans plusieurs grands pays exportateurs serait inférieure aux prévisions précédentes. En outre, la demande d’importations a faibli en Asie, tandis que les perspectives de l’offre se sont améliorées dans la plupart des pays de l’hémisphère Sud, à l’exception de ceux de l’Afrique australe. Les stocks totaux de céréales secondaires détenus par les principaux pays exportateurs sont désormais estimés à 62 millions de tonnes, soit 12 millions de tonnes de plus que l’an dernier et presque 6 millions de tonnes de plus que les prévisions précédentes. La CE devrait connaître le plus fort accroissement, avec des stocks de céréales secondaires estimés à près de 26 millions de tonnes, soit près de 10 millions de tonnes de plus que l’an dernier. L’essentiel de cette augmentation serait imputable à l’accroissement des stocks d’orge, en particulier des stocks d’intervention, dû à la hausse de la production et au fléchissement des exportations. Aux Etats-Unis, les stocks de clôture devraient également dépasser leurs niveaux d’ouverture, essentiellement en raison du recul de la demande d’exportations.

Cet accroissement des stocks de céréales secondaires détenus par les principaux pays exportateurs sera probablement compensé en grande partie par une forte baisse des stocks de report dans d’autres pays comme la Chine. Après une récolte record en 1996, la production de maïs en Chine a chuté en 1997; mais, coïncidant avec un essor considérable des exportations, elle a toutefois déclenché une diminution des stocks. Ailleurs, les stocks d’orge devraient être en baisse en Algérie, au Maroc et en Tunisie, tandis que ceux de maïs devraient reculer en Afrique du Sud, en Ouganda et en Zambie, compte tenu des récoltes réduites dans ces pays en 1997/98.

Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation de 1998 s’établissent à 54 millions de tonnes, sans grandes variations par rapport au précédent rapport et 2,4 millions de tonnes de moins que leurs niveaux d’ouverture. Ce fléchissement serait concentré dans les pays en développement, en particulier en Asie et en Amérique du Sud, où les perturbations météorologiques liées au phénomène El Niño se sont traduites par des baisses de la production en 1997 et à des retards de semis pour les cultures de la campagne principale de 1998. Par ailleurs, la récolte du riz de 1998 dans certains pays d’Amérique du Sud aurait été entravée par les inondations dues à El Niño, ce qui pourrait réduire davantage la production et, partant, les stocks de clôture en 1998. Parmi les pays d’Asie, l’Indonésie devrait connaître le plus fort recul de ses stocks, compte tenu de la baisse de la production en 1997 et d’un déficit similaire prévu pour la campagne de 1998. On prévoit également un fléchissement des stocks en Inde, dû à une intensification prévue des exportations de riz. En revanche, les stocks devraient augmenter au Japon et atteindre leur plus haut niveau en 10 ans.