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Une mission FAO/PAM dévaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires sest rendue au Mozambique du 25 avril au 12 mai 1998 pour estimer la production vivrière du pays, prévoir les besoins dimportations de céréales pour 1998/99 y compris les besoins daide alimentaire. Un observateur de la Communauté pour le développement de lAfrique australe (SADC) sest joint à la mission à laquelle participait aussi un expert tanzanien de la CTPD (Coopération technique entre pays en développement). Pour effectuer son travail, la mission sest scindée en quatre équipes qui ont visité le plus grand nombre de régions possible en particulier les zones de sécheresse et dinondation. La mission a bénéficié de la pleine collaboration des services centraux du gouvernement, des fonctionnaires des provinces et des districts, du personnel des agences des Nations Unies et des représentants des donateurs et des ONG. Sur le terrain, des entretiens ont eu lieu avec les agriculteurs, les négociants, le personnel de terrain des ONG concernant létat des cultures, létendue des pertes, les perspectives des récoltes et les problèmes que rencontrent les agriculteurs.
Les données utiles fournies par le Ministère de lagriculture et du développement rural, généralement recueillies par le Système national dalerte rapide pour la sécurité alimentaire, ont été examninées par la mission avec les données et les informations provenant dautres sources. La mission a fait des vérifications dans de nombreuses exploitations et elle a interrogé les agriculteurs dans les districts où elle sest rendue pour confirmer lexactitude des données officielles et des opinions exprimées. Les données et informations concernant les districts où la mission ne sest pas rendue ont été obtenues auprès de diverses sources gouvernementales et dans les ONG.
La mission estime à 3 723 000 hectares, soit 2,6 pour cent de plus que lan dernier, la superficie totale cultivée de céréales et dautres cultures vivrières en 1997/98. Les céréales représentent 2 millions dhectares, soit une augmentation de 5,5 pour cent, tandis que les cultures de maïs et de riz ont augmenté de 4 pour cent. Létendue totale des pertes dues aux inondations ou à dautres causes est estimée à 60 600 hectares, contre 102 800 hectares lan dernier, soit une baisse de 41 pour cent.
La production céréalière de 1998 est estimée à 1,69 million de tonnes, soit environ 10 pour cent de plus que la bonne récolte de 1,53 million de tonnes lan dernier. Cette amélioration est attribuable à la fois à lexpansion des superficies ensemencées et récoltées et à laccroissement des rendements de toutes les céréales, en particulier dans les provinces du nord et du centre. La production de manioc, darachides et de haricots devrait aussi augmenter sensiblement en 1998 par rapport à lannée précédente.
Les disponibilités alimentaires totales qui sétaient améliorées pendant la dernière campagne commerciale, devraient augmenter encore en 1998/99 par suite de laccroissement de la production. Un excédent exportable de 59 000 tonnes de maïs est prévu, mais des déficits de 67 000 tonnes de riz et 145 000 tonnes de blé sont également envisagés. Ils devraient être couverts en grande partie par des importations du secteur privé.
Malgré lexcédent de maïs prévu et les quantités de riz et de blé importées par le secteur privé, des pénuries alimentaires localisées existent dans plusieurs régions car une partie des récoltes a été détruite par les inondations. Des secours alimentaires durgence devront être distribués aux personnes démunies jusquà la récolte de la campagne secondaire en septembre. Certaines familles dans le sud du pays souffrent également de pénuries alimentaires à cause de la sécheresse. Ces personnes ont bien peu dautres moyens de survivre car il y a très peu demplois en dehors de lagriculture. La mauvaise infrastructure dans ces régions limite aussi les activités commerciales et entraîne une hausse rapide des prix après les récoltes. Laide des donateurs sera nécessaire pour mobiliser des excédents alimentaires pour la population de ces régions du sud.
La mission a estimé que 185 000 victimes des inondations devront recevoir des secours alimentaires durgence sélevant à 9 000 tonnes de maïs et 800 tonnes de légumineuses, surtout entre mai et août 1998, période de soudure avant la seconde récolte. Le volume de cette assistance est équivalent à celui accordé lan dernier dans le cadre du projet EMOP. On estime que 59 500 victimes de la sécheresse bénéficieront aussi dune aide dans le cadre dun programme de développement communautaire intégré.
2. CONTEXTE MACROECONOMIQUE
[ Documents consult�s pour cette section: "Mozambique: Political and Economic Overview, First Quarter 1998", Prepared by the Office of the Canadian High Commission, Mozambique, Maputo, April 1998; Republic of Mozambique, Ministry of Agriculture and Fisheries "National Programme for Agriculture Development ( PROAGRI ) 1999-2003", Master Document, Final Draft February, 1998; and World Bank ( Division: AFTAI, Region: Africa ) , "Mozambique: Agriculture Sector Memorandum, Vol.1 Executive Summary", 1996.]
Le Mozambique sétend sur 786 300 km2 et possède de nombreuses richesses naturelles, en particulier: terres arables, forêts, herbages, eaux intérieures et ressources marines. Sa densité démographique nest que de 20-25 habitants au km2. Malgré ses bonnes possibilités économiques, le PIB par habitant est un des plus faibles du monde et les indicateurs sociaux sont très mauvais. Un processus de renouveau est en cours et lon constate des signes de reprise économique. Mais il y aura encore beaucoup à faire pour parvenir à concrétiser tout ce potentiel.
Linfrastructure nationale, dévastée durant la guerre civile, est remise en état et développée. Un programme dajustement structurel - programme de redressement économique et social (PRES) - soutenu par le dispositif dajustement structurel du FMI, a été lancé en 1987. Cependant, les progrès sont restés très limités jusquà la signature de laccord de paix en octobre 1992.
La mise en oeuvre du programme dajustement structurel est financée par des prêts et par une assistance technique de la Banque mondiale et du FMI. Des donateurs daide bilatérale fournissent aussi une assistance similaire. En mars 1997, le gouvernement a signé un accord dassistance financière quinquennal avec lUE, à lappui des programmes et projets damélioration de linfrastructure rurale (routes, adduction deau, écoles, centres sanitaires), ainsi que de vulgarisation rurale, de reconstitution du cheptel, de sécurité alimentaire et de conservation de lenvironnement. La FAO fournit une assistance technique pour la remise en état et lamélioration de lagriculture et le PAM accorde des secours alimentaires durgence, soutient le redressement économique et social et la construction dune infrastructure rurale.
Les réformes économiques mises en oeuvre jusquà présent ont donné des résultats appréciables. En 1997, le taux dinflation annuel était de 5,6 pour cent, soit beaucoup moins que les 14 pour cent prévus, après avoir atteint 50 pour cent ou davantage les années précédentes. On perçoit des signes de concurrence croissante dans le secteur financier. Le taux dintérêt préférentiel est tombé à 19 pour cent en janvier 1998 et 16 pour cent en avril 1998. La Banque centrale a réduit ses taux de réescompte à 12 pour cent en janvier et 9 pour cent en avril, diminuant lécart avec les taux commerciaux qui sont tombés de plus de 10 pour cent à la fin du troisième trimestre 1997 à 7 pour cent. Les recettes fiscales ont progressé de 21 pour cent en 1997, grâce à laccroissement de lactivité économique mais aussi au meilleur recouvrement de limpôt.
En 1997, la croissance des exportations - de 3,8 pour cent - a été inférieure aux prévisions en raison dune baisse de la production de noix de cajou et du retard dans la reprise des exportations délectricité. Les recettes totales dexportation se sont élevées à 234 millions de dollars E.-U. contre un objectif de 276 millions, ce qui représente cependant une augmentation par rapport aux 225 millions de 1996. La monnaie nationale, le métical, est restée assez stable en 1997, avec une dépréciation de 1,5 pour cent seulement par rapport au dollar des Etats-Unis. La politique monétaire rigoureuse de la Banque du Mozambique a maintenu lécart entre les taux de change du marché officiel et ceux du marché parallèle pour le métical à moins de 3 pour cent en moyenne en 1997 contre 12 pour cent en 1996. Grâce aux résultats de sa réforme économique, le Mozambique sest qualifié pour bénéficier de linitiative dallègement de la dette au profit des pays pauvres très endettés (initiative PPTE), approuvée par la Banque mondiale en avril 1998. Le pays verra donc annulés 1,4 milliard de dollars E.-U. de dette et le coefficient du service de sa dette sera réduit à environ 20 pour cent.
Lagriculture est la clef de voûte de léconomie et le pays possède un énorme potentiel de croissance dans ce secteur. Actuellement, la superficie cultivée est inférieure à 4 millions dhectares, soit 9 pour cent de la zone arable estimative totale denviron 44 millions dhectares [ Voir document PROAGRI, op-cit. tableau 3. Une autre estimation fixe la superficie cultivable � 36 millions d�hectares ( 45 pour cent de la superficie terrestre du pays ) et la zone exploit�e par les cultures ( y compris les terres en jach�res ) � moins de 5 millions d�hectares. M�me dans ce cas, la superficie exploit�e n�est gu�re que de 14 pour cent; voir FAO, Rome, "Mozambique: Programme sp�cial pour la production vivri�re � l�appui de la s�curit� alimentaire" Rapport no. 96/114 SP-MOZ, d�cembre 1996, page 3 de l�anglais.] . Lagriculture fait vivre directement les trois quarts de la population et il sagit essentiellement dune agriculture de subsistance. De plus, le secteur agraire assure environ 75 à 80 pour cent des recettes en devises totales du pays, surtout par lexportation de produits de la mer (principalement des crevettes), bois doeuvre, noix de cajou, coton, noix de coco, thé et tabac. Cependant, les contraintes au développement de lagriculture et en particulier de la production végétale sont la pénurie de semences de qualité, doutils et autre matériel agricole et linsuffisance du réseau dirrigation. Dans le cadre de la libéralisation commerciale actuelle, la distribution dintrants agricoles nest plus un des rôles essentiels du gouvernement. On ne sait pas bien encore toutefois comment le secteur privé traitera cette question, en particulier en ce qui concerne la distribution dintrants dans les zones reculées par des routes en mauvais état.
Etant donné le manque de statistiques agricoles, la mission a été contrainte, comme les années précédentes, dutiliser un certain nombre dindicateurs pour établir des estimations de la production. Ces indicateurs incluent le nombre de ménages agricoles, la taille moyenne des exploitations, la superficie ensemencée, les prévisions de rendements sur la base de modèles de bilans hydriques, les semences et les outils distribués, létat des cultures, les données pluviométriques, ainsi que des observations faites dans les exploitations lors de visites sur place et dentretiens avec les agriculteurs, les négociants, les responsables locaux du gouvernement et les représentants des ONG.
Une variable cruciale est la population agricole avec la répartition par district des ménages agricoles. Un sondage aléatoire stratifié (province, district, ménage) mené dans dix provinces a permis dobtenir la superficie moyenne ensemencée par ménage agricole pour les différentes cultures dans chaque province, résultat qui est alors multiplié par le nombre de ménages agricoles dans les districts et regroupé au niveau des provinces et du pays. On a effectué des projections des variables démographiques sur plusieurs années sur la base des paramètres du recensement de 1980. On obtient une population nationale totale projetée pour 1998 de 18,3 millions dhabitants, à partir de quoi la population agricole convertie en nombre de ménages, répartis par province/district, sert de base pour lestimation de la superficie ensemencée en 1997/98 par culture et par province.
Un recensement démographique a été effectué en 1997. Les chiffres préliminaires donnent une population de 15,74 millions dhabitants en août 1997 (ou 16,13 millions dhabitants pour 1998 en appliquant un taux de croissance de 2,5 pour cent), ce qui est nettement inférieur à la projection de 18,6 millions dhabitants pour fin septembre 1998. Non seulement les chiffres du recensement sont tout à fait provisoires mais une lacune substantielle a été reconnue. Il pourrait y avoir de plus certaines omissions dans le traitement des données. Les chiffres définitifs pour toutes les provinces ne seront pas disponibles avant juillet 1999. Il a donc été décidé, après des entretiens avec des représentants du Ministère de lagriculture, du FNUAP, de la FAO et des services locaux du PAM, ainsi que lors dune réunion de fin de mission entre le gouvernement et les donateurs que la mission utiliserait la projection de 18,3 millions dhabitants jusquà ce que des chiffres exacts soient disponibles à lissue du recensement de 1997. Lorsque les résultats de ce recensement seront officiels, les chiffres de la production et de lutilisation des cultures vivrières seront révisés en conséquence.
Les pluies ont commencé en temps voulu dans la plupart des régions et se sont poursuivies régulièrement jusquà la dernière semaine de février 1998. Un peu partout leurs quantités et leur répartition ont été moyennes à supérieures à la moyenne. Les semis ont donc donné de bons résultats dans la plupart des régions. La zone totale estimative des semis des différentes cultures vivrières pour 1997/98 est donnée par province au tableau 1. La superficie totale ensemencée a augmenté de 2,6 pour cent par rapport à 1996/97, laccroissement le plus important de 4 pour cent concernant le maïs et le riz. Toutefois, des inondations localisées ont provoqué des dégâts dans les cultures dans plusieurs exploitations situées à basse altitude. Heureusement les zones où les pertes de production ont été totales à cause des inondations sont bien moins étendues en 1997/98 (60 600 hectares) quen 1996/97 (102 800 hectares). Par conséquent, les superficies récoltées ont augmenté davantage que les superficies ensemencées en ce qui concerne toutes les cultures principales. Dans lensemble, les superficies récoltées ont progressé de 3,8 pour cent par rapport à lannée précédente.
Province | Maïs | Riz | Sorgho | Mil | Total Céréales | Haricots | Arachides | Manioc | Total cultures vivtières |
Cabo Delgado | 67 | 12 | 53 | 4 | 136 | 45 | 35 | 139 | 355 |
Niassa | 132 | 4 | 36 | 2 | 174 | 60 | 4 | 24 | 262 |
Nampula | 125 | 37 | 132 | 7 | 301 | 77 | 68 | 466 | 912 |
Zambezia | 204 | 84 | 67 | 14 | 369 | 52 | 31 | 264 | 716 |
Tete | 158 | 0.3 | 55 | 27 | 240 | 42 | 16 | 2 | 300 |
Manica | 169 | 0.7 | 41 | 13 | 224 | 4 | 4 | 1 | 233 |
Sofala | 82 | 30 | 52 | 11 | 175 | 17 | 7 | 12 | 211 |
Inhambane | 122 | 4 | 28 | 14 | 168 | 60 | 83 | 73 | 384 |
Gaza | 122 | 5 | 14 | 9 | 150 | 37 | 27 | 34 | 248 |
Maputo | 66 | 4 | 2 | 0 | 72 | 14 | 11 | 5 | 102 |
Superficie totale ensemencée 1997/98 | 1 247 | 181 | 480 | 101 | 2 009 | 408 | 286 | 1 020 | 3 723 |
Superficie totale perdue 1997/98 | 35.4 | 5.4 | 4.2 | 1.3 | 46.3 | 5.6 | 3.9 | 4.8 | 60.6 |
Superficie totale récoltée 1997/98 | 1 212 | 176 | 476 | 100 | 1 964 | 402 | 282 | 1 015 | 3 663 |
Les inondations survenues dans certaines parties du centre du pays et les vagues de sécheresse prolongées, en particulier dans la région méridionale sujette aux sécheresses, ont influé quelque peu négativement sur les rendements. Toutefois, le pays sest vu épargner les conséquences du phénomène El Niño sur les cultures qui avaient été prévues. Grâce aux conditions météorologiques généralement favorables, les rendements estimatifs de 1997/98 devraient être supérieurs à ceux de la précédente campagne pour toutes les cultures sauf le riz, dont le rendement reste équivalent à celui de lannée précédente. On signale à certains endroits quelques attaques limitées de ravageurs. A Nampula, les éléphants et dautres animaux ont provoqué quelques dégâts. Le tableau 2 fait apparaître les rendements estimatifs pour 1997/98 et 1996/97.
superficie ensemencée
(milliers dha) |
Superficie récoltée
(milliers dha) |
Production
(milliers de tonnes) |
Rendement
(tonne/ha) | |||||
Culture | 1996/97 | 1997/98 | 1996/97 | 1997/98 | 1996/97 | 1997/98 | 1996/97 | 1997/98 |
Maïs | 1 199 | 1 247 | 1 154 | 1 212 | 1 042 | 1 124 | 0,90 | 0,93 |
Riz | 174 | 181 | 165 | 176 | 180 | 192 | 1,09 | 1,09 |
Sorgho | 474 | 480 | 452 | 476 | 262 | 317 | 0,58 | 0,67 |
Mil | 99 | 101 | 90 | 100 | 44 | 53 | 0,49 | 0,53 |
Total céréales | 1 946 | 2 009 | 1 861 | 1 964 | 1 528 | 1 686 | 0,82 | 0,86 |
Haricots | 401 | 408 | 393 | 402 | 153 | 191 | 0,40 | 0,48 |
Arachides | 281 | 286 | 278 | 282 | 127 | 143 | 0,46 | 0,51 |
Manioc | 999 | 1 020 | 992 | 1 015 | 5 337 | 5 639 | 5,38 | 5,58 |
Les paysans du Mozambique connaissent deux problèmes persistants qui sont le manque de semences de qualité et lemploi doutils et autre matériel agricole rudimentaires. Comme il ny a pas eu dapports de semences améliorées, la qualité des semences sest détériorée par lemploi répété de semences retenues sur la production dune année sur lautre. De plus, les agriculteurs victimes dinondations ne disposaient parfois daucune semence. La terre est travaillée à la main à laide dune houe. Durant ses visites sur le terrain, la mission a vu des houes dont la taille était parfois réduite de moitié par lusure. Le gouvernement na distribué que 2 030 tonnes de semences et 760 000 outils manuels en 1997/98 contre 9 500 tonnes de semences et 874 700 outils manuels lannée précédente. Le réseau dirrigation doit être presque entièrement remis en état pour être fonctionnel. En revanche, la mission a pu voir des pièces deau ou des rivières et ruisseaux qui pourraient être utilisés à des fins dirrigation avec un dispositif simple. Mais, comme on la vu auparavant, avec la politique économique actuelle, la fourniture dintrants agricoles ne dépend plus du gouvernement. Le secteur privé est censé soccuper de la fourniture dintrants agricoles mais la mission na guère constaté dactivités ni denthousiasme du secteur privé à cet égard.
PROAGRI comprend des programmes concernant les semences et lirrigation mais aucun pour les outils agricoles. Il importe que le gouvernement surveille lévolution de la situation en matière dapprovisionnements en intrants agricoles et lance des programmes appropriés pour améliorer laccès des agriculteurs à ces intrants. En revanche, les agriculteurs victimes de catastrophes naturelles comme des inondations doivent recevoir des intrants agricoles gratuits ou assortis de subventions.
Il faut encourager les agriculteurs à acheter leurs intrants, mais il ne faut pas oublier que certains sont trop pauvres pour pouvoir économiser suffisamment même pour ces modestes achats. De plus, les agriculteurs, surtout dans les zones reculées nont aucun moyen daccéder aux crédits pour acheter des intrants.
Le secteur des cultures vivrières nemploie aucun engrais au Mozambique. Pourtant dans les régions du pays où les terres sont ensemencées chaque année avec les mêmes cultures, la qualité du sol peut se détériorer et les engrais sont nécessaires. Toutefois, des engrais sont utilisés pour certaines cultures de rapport comme le coton et dans ce cas, lentreprise de transformation fournit généralement des intrants à crédit en échange de la culture.
Sur la base des considérations ci-dessus concernant la superficie ensemencée et récoltée et les rendements, la production de cultures vivrières a été estimée comme lindique le tableau 3. En 1998, la production céréalière totale projetée devrait augmenter denviron 10 pour cent par rapport à la bonne récolte de 1996/97. La croissance régulière de la production céréalière des dernières années apparaît au diagramme 1 ci-dessous. Le sorgho et le mil sont les cultures qui ont enregistré les plus fortes croissances cette année, avec 21 pour cent, suivis par le maïs, 7,9 pour cent, et le paddy, 6,4 pour cent. Les haricots, le manioc et les arachides devraient aussi augmenter de façon substantielle (environ 25 pour cent, 14 pour cent et 6 pour cent respectivement).
Province | Maïs | Riz | Sorgho | Mil | Total Céréales |
Haricots | Arachides | Manioc |
Région du nord | 391 | 44 | 149 | 8 | 592 | 87 | 63 | 3 554 |
Cabo Delgado | 97 | 14 | 34 | 2 | 147 | 26 | 16 | 761 |
Niassa | 174 | 3 | 25 | 1 | 203 | 26 | 2 | 139 |
Nampula | 120 | 27 | 90 | 5 | 242 | 35 | 45 | 2 654 |
Région du centre | 569 | 129 | 144 | 34 | 875 | 61 | 32 | 1 563 |
Zambezia | 213 | 94 | 44 | 8 | 359 | 35 | 21 | 1 491 |
Tete | 125 | 0.1 | 32 | 14 | 171 | 15 | 5 | 7 |
Manica | 159 | 0.4 | 28 | 7 | 194 | 2 | 2 | 5 |
Sofala | 72 | 34 | 40 | 5 | 151 | 9 | 4 | 60 |
Région du sud | 164 | 19 | 24 | 11 | 218 | 43 | 48 | 522 |
Inhambane | 60 | 2 | 15 | 7 | 84 | 20 | 33 | 341 |
Gaza | 74 | 11 | 8 | 4 | 97 | 16 | 10 | 157 |
Maputo | 30 | 6 | 1 | - | 37 | 7 | 5 | 24 |
Total 1997/98 | 1 124 | 192 | 317 | 53 | 1 685 | 191 | 143 | 5 639 |
Total 1996/97 | 1 042 | 180 | 262 | 44 | 1 528 | 153 | 126 | 5 337 |
% de variation 1997/98 par rapport à 1996/97 | +7.9 | +6.4 | +21.0 | +20.5 | +10.3 | +24.8 | +13.5 | +5.7 |
Comme à laccoutumée, les prix des cultures vivrières, en particulier ceux du maïs, étaient bas après les récoltes quand les agriculteurs ont vendu leurs produits pour faire face à leurs diverses obligations. Dans le district de Sofala, la mission a constaté que le prix du maïs était très faible, 700 méticais le kilo, équivalant à 57 dollars E.-U. la tonne. Mais comme la demande du secteur commercial devrait saccroître, les prix devraient augmenter. Toutefois, le niveau des prix dépendra essentiellement de la demande dimportation de maïs dans les pays voisins. Si les cours du maïs augmentent beaucoup, il y aura un accroissement de la demande et des prix des autres cultures vivrières (sorgho/mil, manioc, patates douces, etc.). Ces autres produits nétaient guère présents sur les marchés des districts où se sont rendus les membres de la mission.
Les conditions agricoles dans cette province sont les plus favorables de tout le pays. Il y a deux régimes de précipitations; dans les districts de louest, les pluies arrivées en novembre ont permis de poursuivre les semis qui avaient déjà commencé de façon sporadique en octobre et ont continué jusquà fin décembre. Dans les districts du nord-est, les précipitations ont été rares au début de la campagne, mais en décembre elles sont devenues abondantes et continues rendant impossible le sarclage et provoquant des inondations dans de nombreux champs, surtout dans le district de Mecula.
Les rats ont détruit quelques cultures de maïs et les insectes se sont attaqués aux haricots. Dans le district de Mecula, les éléphants et les singes ont fait des dégâts dans les champs et les entrepôts de céréales. Mais dans lensemble la superficie totale des emblavures a été la même que lan dernier et la production totale de toutes les céréales est estimée aussi à 203 000 tonnes, comme lan dernier. On ne prévoit aucune augmentation de la production des autres cultures vivrières.
Les pluies ont commencé mi-novembre et de fortes averses ont continué à tomber un peu partout jusquen février, puis les précipitations ont cessé. Lexcès de pluies a entravé les travaux agricoles, y compris le sarclage et lépandage de pesticides sur les cultures de rapport, à certains endroits. Les inondations ont fait des dégâts dans les vallées fluviales de basse altitude où les semis avaient été multipliés pour limiter les effets prévus du phénomène El Niño. Les zones les plus touchées sont les districts du nord - Mocimboa da Praia, Muedumbe, Mueda, Nagade, Palma et le district central de Macomia. Le fléchissement prématuré des pluies début mars a entravé le développement des cultures. La campagne secondaire a souffert aussi de linsuffisance des pluies et les perspectives de production ne sont pas bonnes.
Les animaux sauvages et les rongeurs ont provoqué des dégâts dans les cultures à certains endroits. De grandes quantités de semences, surtout darachides et de sorgho, et certains outils agricoles distribués aux agriculteurs pour les aider à faire face aux pénuries dintrants dans la province, ont permis daméliorer les récoltes. Cependant, malgré des inondations localisées et des pluies irrégulières, on prévoit que la production de céréales de la province augmentera de 102 000 tonnes lan dernier, où les résultats avaient été mauvais, à 147 000 tonnes, surtout grâce à lamélioration des rendements. On prévoit aussi quelques augmentations dans la production des autres cultures.
Les pluies ont démarré mi-novembre, avec dassez mauvais résultats au début dans certaines parties de la province, mais elles ont repris ensuite un peu partout, favorisant le développement des cultures. Cependant, à partir de février une brusque modification du temps a provoqué des périodes de pénurie hydrique qui ont entravé les rendements dans certaines zones, surtout au stade végétatif avancé jusquà la floraison. En avril, les pluies ont été très inférieures à la normale et dans certains districts elles ont pris fin prématurément compromettant gravement les cultures de la campagne secondaire.
Les attaques de ravageurs sont restées très limitées sauf un foyer acridien signalé au début de la saison dans certains districts. Ce foyer a ensuite été étouffé par les pluies abondantes mais il y avait déjà eu des dégâts dans les cultures, en particulier de maïs, de manioc, de sorgho et de coton.
La production totale de céréales est estimée à 242 000 tonnes, soit un peu plus que les 235 000 tonnes de lan dernier. On ne sattend guère à une augmentation de la production des autres cultures vivrières (haricots, arachides et manioc).
En 1997/98, la production globale de cultures vivrières devrait être inférieure aux prévisions, mais le niveau projeté reste suffisant. Aucune intervention durgence ne devrait être nécessaire. Les autres sources de revenu qui permettent daccéder à la nourriture sont la vente de bois de feu, de charbon et de boissons alcoolisées.
Les fortes pluies de janvier ont provoqué des inondations le long du Licungo et de ses affluents, détruisant les cultures, les habitations et linfrastructure. Au total, 9 000 hectares ont été touchés à Marrumbala et Chinde, principales zones productrices de maïs de la province. Ces zones subissent des inondations pour la deuxième campagne consécutive. La saison dernière, 20 000 hectares avaient été inondés. Les cultures de sorgho et de manioc, essentiellement situés en altitude, ont donc moins souffert des inondations. Les zones ensemencées en cultures vivrières diverses et récoltées dans la province ont augmenté quelque peu par rapport à lan dernier et la production de toutes les céréales est estimée à 359 000 tonnes, soit une amélioration de 4,7 pour cent par rapport à lan dernier. La production de manioc devrait progresser aussi denviron 10 pour cent.
Le tabac et le coton deviennent des cultures de rapport importantes dans cette province où la production sest intensifiée dans les districts de Alto Molocue, Milange et Morrumbala. La pêche dans la bande côtière, ainsi que le long des fleuves Zambèse, Liucungo et Chiri, a constitué une des principales sources de revenu et de complément protéique pour les ménages.
On signale aussi des améliorations significatives du secteur de lélevage avec un accroissement constant du cheptel. Les bonnes pluies et les disponibilités suffisantes deau potable durant la campagne ont amélioré létat du bétail.
Les pluies ont commencé début octobre restant irrégulières un peu partout sauf dans les districts de Macanga, Moatize, Magoe et Maravia. Elles se sont bien améliorées au point de vue quantité et répartition vers fin octobre début novembre dans les neuf autres districts. Dans toute la province, il y a eu de fortes pluies à partir des dix derniers jours de décembre jusquen janvier et février dans les districts de Mutarara, Moatize, Magoe et Changara, qui se sont accompagnées dinondations généralisées le long des vallées fluviales. Les semis ont eu lieu en octobre dans les districts de Macanga, Moatize, Magoe et Maravia et se sont poursuivis jusquen novembre dans le reste de la province.
On estime létendue totale des semis de céréales à 240 000 hectares et de toutes les cultures vivrières à 300 000 hectares, contre 218 000 hectares et 269 000 hectares respectivement lan dernier. Une partie des semis a été détruite par les inondations. Dans le nord de la province les rendements de la plupart des cultures ont augmenté grâce aux pluies suffisantes et bien réparties. On ne signale aucune épidémie ni infestation grave de ravageurs. Pourtant, dans le sud, les rendements devraient être inférieurs à la normale à cause des inondations. La production céréalière totale de la province est estimée à 171 000 tonnes, soit 10 pour cent de plus que lan dernier. La production de toutes les cultures vivrières devrait rester équivalente à celle de lan dernier.
La campagne 1997/98 a profité au commencement des bonnes précipitations des vingt premiers jours de novembre. Une vague de sécheresse pendant les dix derniers jours de novembre et les dix derniers jours de décembre a compromis les rendements de maïs mais le sorgho a donné de bons résultats.
Le nord de la province (district de Tambara) a souffert de la sécheresse plusieurs années daffilée et les agriculteurs ont eu tendance à étendre les semis le long des cours deau. Cette année les pluies ont été bonnes mais certaines étendues ont été détruites ou endommagées par les inondations. La mission estime que 2 600 hectares ont été perdus, ce qui représente 1 pour cent des superficies totales ensemencées. Le maïs a été le plus touché, avec des pertes de 1 700 hectares. Aucune infestation de ravageurs na été signalée pendant la campagne.
Létendue des emblavures de toutes les cultures vivrières est estimée à 233 000 hectares, dont 224 000 hectares (96 pour cent) de céréales et 9 000 hectares de légumineuses, darachides et de manioc. Les rendements de maïs auraient baissé de 28 pour cent, de 1,3 tonne lhectare en 1996/97 à 0,94 tonne lhectare en 1997/98. En revanche, les rendements de sorgho sont passés de 0,67 tonne lhectare durant la précédente campagne à 0,70 tonne lhectare en 1997/98. La production céréalière totale en 1997/98 est estimée à 194 400 tonnes, soit 3,8 pour cent de plus que durant la précédente campagne.
La campagne 1997/98 a commencé normalement en octobre avec des pluies suffisantes pour les semis et les plantations. De décembre à février, les pluies ont augmenté provoquant des inondations dans les zones de basse altitude, le long des cours deau. Dans lensemble, les précipitations sont suffisantes et bien réparties dans la plupart des districts, à lexception de celui de Chemba dans le nord.
La superficie totale ensemencée de la province est estimée à 227 000 hectares, dont 175 000 hectares de céréales et 36 000 hectares de légumineuses, darachides et de manioc. La mission estime que 16 400 hectares de cultures vivrières, soit 7 pour cent du total, ont été détruits par les inondations. La culture la plus touchée est le maïs dont les pertes totales représentent environ 14 pour cent des superficies ensemencées.
On estime que les rendements sont supérieurs à ceux de lan dernier. Les rendements moyens de maïs auraient augmenté de 0,85 tonne lhectare en 1996/97 à 1 tonne lhectare en 1997/98. On prévoit que la production céréalière globale des campagnes principale et secondaire atteindra 151 000 tonnes, soit 22 pour cent de plus que lan dernier.
Les précipitations ont été presque normales dans les districts côtiers et lon prévoit que la production vivrière sera bonne. Dans les districts de lintérieur du pays, en particulier Panda, Funhalouro et Mabote, les pluies arrivées tardivement ont été nettement moins abondantes. Les premiers semis ont eu lieu mi-septembre dans les districts côtiers du sud et la plupart des semis de céréales ont eu lieu en octobre et novembre. On prévoit une baisse de rendements durant la campagne secondaire car les pluies sont inférieures à la normale dans toute la province. Quelques dégâts ont été provoqués dans les cultures de maïs par les ravageurs dans certaines parties de la province.
La production de maïs à Inhambane est estimée à 60 000 tonnes environ contre 48 000 tonnes produites lan dernier, cette augmentation étant probablement attribuable à lamélioration des précipitations durant la campagne. La production de riz est tombée de 2 000 tonnes lan dernier à 1 800 tonnes, tandis que celles de sorgho et de maïs sont restées au niveau de la précédente campagne soit 15 000 tonnes et 7 000 tonnes respectivement. La production céréalière totale estimative est de 84 000 tonnes, soit 17 pour cent de plus que lan dernier.
Les pluies ont été bonnes dans les districts situés le long de la côte (Bilene, Xai Xai, Mandlakazi), mais nettement moins bonnes dans ceux de lintérieur de la province. La plupart des cultures ont été semées en octobre et novembre. En janvier, de fortes pluies ont provoqué quelques inondations dans les districts de Chibuto et Chokwe. Les récoltes de la campagne secondaire, en particulier dans les districts de lintérieur, sannoncent assez mauvaises à cause du déficit hydrique dû aux faibles précipitations tombées depuis février.
Le riz, surtout irrigué, est une des principales cultures céréalières de la province, avec des rendements relativement élevés denviron 2 tonnes lhectare. Le mauvais état des canaux dirrigation à Chokwe est un gros handicap. Les rendements des autres cultures sont restés bas, entre 0,4 et 0,6 tonne lhectare pour le maïs, le sorgho, les légumineuses et les arachides. Les semences sont disponibles pour la campagne principale, notamment 12,5 tonnes de semences distribuées par PESU aux agriculteurs des districts de Chokwe et Chibuto.
Les attaques de ravageurs et les maladies des cultures sont restées limitées durant la campagne, bien que des oiseaux quéléas aient été signalés dans les zones productrices de riz, surtout à Chokwe, ce qui représente une menace pour les cultures arrivées à maturité ou au stade de la récolte. Les oiseaux sont une menace aussi pour le sorgho et le mil dans dautres zones.
On estime que les emblavures de céréales de la province sont légèrement supérieures à celles de lan dernier. La production céréalière de 1997/98 devrait atteindre 97 000 tonnes, contre 92 000 tonnes pour la précédente campagne. La récolte des autres cultures vivrières devrait augmenter un peu aussi.
Les agriculteurs sefforcent de reconstituer leur cheptel. Dans les districts où elle sest rendue, la mission a constaté que les troupeaux, surtout de bovins et de caprins, se reconstituaient petit à petit depuis le rétablissement de la paix. Il y a aussi quelques élevages de porcs en dépit de lépidémie de fièvre porcine dans la région.
Les précipitations abondantes de la campagne agricole 1997/98 ont commencé tôt dans la saison entre septembre et octobre, et ont été bien réparties dans la plupart des districts. Les fortes pluies de janvier ont provoqué des inondations éclairs qui ont endommagé les zones cultivées dans plusieurs parties de la province, surtout dans les districts de Marracuane, Matutuine, Moamba et Manhica. En général, la production agricole a été meilleure durant cette campagne quen 1996/97. En revanche, pour la campagne secondaire, les pluies sont moins abondantes et mal réparties un peu partout dans la province.
Dans différentes zones de la province, les rendements ont souffert de la médiocrité des semences, de linsuffisance des pluies ou de la pauvreté des sols. Le rendement moyen de riz est estimé à 1 tonne lhectare, mais les autres cultures natteignent que 0,4 à 0,6 tonne lhectare. A lexception des exploitants pratiquant une agriculture commerciale qui ont les ressources nécessaires pour acheter des semences améliorées, la plupart des agriculteurs du secteur familial utilisent des semences locales prélevées sur les récoltes précédentes. Lutilisation dengrais est aussi largement réservée aux agriculteurs commerciaux.
Les emblavures de céréales, estimées à 72 000 hectares, sont légèrement inférieures aux 77 000 hectares de la campagne précédente, de même que létendue totale de toutes les cultures - 102 000 hectares contre 109 000 hectares. La production céréalière totale estimative de 1997/98 est inférieure à celle de la campagne précédente - 37 000 tonnes contre 45 000 tonnes. La production de toutes les autres cultures vivrières devrait être équivalente à celle de lan dernier.
Le secteur de lélevage, quoique bouleversé par la guerre, joue encore un rôle important dans la sécurité alimentaire de la province. Le cheptel saccroît régulièrement depuis que la paix a été rétablie dans le pays. Cela permet également daccroître lutilisation de boeufs de labours.
Etant donné que les cultures de la campagne principale ont souffert des inondations dans certains districts du centre et du nord et de la sécheresse dans certaines zones du sud et que la production de la campagne secondaire est compromise par le manque de pluies dans de nombreuses régions, la production vivrière 1997-98 est inférieure aux prévisions du début de la campagne. La mission estime quil y aura une augmentation de 10 pour cent de la production céréalière en 1997-98 par rapport à lannée précédente. La production de manioc, de haricots et darachides a beaucoup augmenté aussi. Le secteur de lélevage, qui a subi de fortes pertes durant la guerre civile, se rétablit petit à petit dans différentes régions du pays. La population rurale bénéficie aussi, dans diverses régions, de possibilités limitées de recettes en espèces par des activités comme les cultures de rapport (coton, noix de cajou, noix de coco), la pêche, le charbon, le bois de feu, lélevage (caprins, ovins, etc.) la volaille, des emplois non agricoles et quelques petits échanges commerciaux.
Le nord du pays est un réservoir de nourriture qui produit dimportants excédents de maïs. Le centre est plus ou moins autosuffisant en ce qui concerne le maïs, mais le sud a généralement de gros déficits céréaliers. Quelques négociants ont commencé à transporter du maïs du nord vers le sud mais le mauvais état du réseau de transport est une contrainte grave. Les exportations en direction des pays voisins (Malawi, Tanzanie, Zambie) sont souvent plus aisées et plus profitables pour les négociants, surtout lorsque ces pays ont peu de disponibilités alimentaires et que les prix des céréales y sont relativement élevés, comme cela est prévu pour cette année. Toutefois, les importations de blé et de riz se font essentiellement par les ports de Maputo et Beira. Maputo, en tant que capitale, est bien desservie par les négociants et la population y trouve généralement plus demplois rémunérés que dans les autres régions, mais les districts déficitaires de Maputo et des autres provinces du sud ont parfois de graves problèmes daccès à la nourriture qui nécessitent des distributions occasionnelles daide alimentaire. Par conséquent, laide des donateurs pourra être nécessaire pour mobiliser des excédents du nord et du centre en direction des zones déficitaires du sud.
La récolte ayant été bonne, les prix des céréales sont actuellement bas. En fait, seul le maïs est vendu sur le marché en assez grandes quantités, tandis que le sorgho, le mil, le manioc et les autres racines et tubercules sont surtout consommés à lexploitation ou assez rarement vendus dans le voisinage immédiat. Beaucoup dagriculteurs, même quand ils nont pas suffisamment dexcédents commercialisables, vendent du maïs pour faire face à des besoins urgents de liquidités. Cest pourquoi les prix du maïs en zones rurales sont extrêmement faibles. Pourtant, les agriculteurs pauvres qui ont perdu toute leur récolte à cause des inondations et de la sécheresse ont peu dautres moyens de survivre, ils ne peuvent acheter les aliments qui leur sont nécessaires et ont donc besoin dune aide alimentaire.
Après plusieurs années daccroissement régulier de la production alimentaire et avec la bonne récolte actuelle, la situation générale des disponibilités alimentaires devrait saméliorer sensiblement au cours de la campagne commerciale. Comme le montre le diagramme 2, le pays qui importait en moyenne 600 000 tonnes daide alimentaire par an durant la période 1991-94 ne prévoit pratiquement plus dimportations au titre de laide alimentaire en 1998-99.
Etant donné que le pays passe à présent dune phase durgence toute récente à des soucis de reprise et de développement, les dernières initiatives visant à améliorer ses statistiques, en particulier les statistiques agricoles sont encourageantes. La mission a été informée que les résultats dune enquête sur les recettes et les dépenses des ménages en 1997 et dun recensement démographique pour 1997 sont actuellement analysées et seront diffusées bientôt. Le Département de la sécurité alimentaire du Ministère de lindustrie, du commerce et du tourisme, avec laide technique de la FAO, examine aussi une méthodologie de préparation dun bilan alimentaire national, tenant compte de la libéralisation des marchés agricoles et du passage de nombreuses fonctions de commercialisation agricole du secteur public au secteur privé.
En attendant la fin des études en cours et la diffusion de nouvelles données, notamment sur le profil de consommation des ménages et sur la population, le postulat du statu quo pour lutilisation alimentaire est adopté pour le présent rapport. Les autres hypothèses adoptées sont les suivantes:
La production totale de sorgho, mil, manioc et autres racines et tubercules est supposée être entièrement consommée par le ménage. On part de lhypothèse quil ny a ni excédent ni déficit pour aucune de ces cultures et lon ne prévoit ni importation ni exportation, sauf quelques échanges transfrontières limités. Ces produits ne devraient pas non plus être déplacés en quantités importantes dune partie à lautre du pays. En gros, ils seront consommés surtout à lexploitation ou vendus dans le voisinage immédiat.
On calcule lutilisation alimentaire sur la base dune population à mi-campagne commerciale de 18,6 millions dhabitants et dune consommation par habitant (kg/an) de 50 pour le maïs, 9,2 pour le riz, 7,3 pour le blé, 13,9 pour le sorgho/mil, ce qui donne une consommation céréalière totale de 80,4 et pour les légumineuses de 8,2.
Les autres usages/pertes sont supposés être comme dhabitude: maïs/sorgho/mil: 12 pour cent de la production, riz: 8 pour cent, blé: 5 pour cent et légumineuses: 10 pour cent. Une partie de laccroissement de la production de sorgho/mil est supposée être utilisée pour la brasserie.
Les données sur les stocks détenus par le secteur privé, en particulier les petits et moyens négociants sont difficilement accessibles et il est impossible dobtenir des chiffres réalistes sur les stocks détenus par les agriculteurs. Toutefois, à partir des rares informations disponibles provenant essentiellement des grandes sociétés de commercialisation, dusinage et de transformation, mais aussi dautres sources, la DNCI Research note 2 (op. cit.) a estimé les stocks des diverses céréales reportés de 1997/98, qui ont été utilisées pour la présente évaluation.
On est parti de lhypothèse que les stocks de clôture étaient légèrement supérieurs aux stocks douverture pour toutes les céréales sauf le maïs pour lequel ils sont tombés de 94 000 tonnes à louverture à 60 000 tonnes à la clôture.
Le bilan céréalier national pour 1998/99, basé sur les hypothèses et les estimations ci-dessus, figure au tableau 4. Il fait apparaître un excédent exportable de 59 000 tonnes de maïs. Les besoins dimportations de riz (67 000 tonnes) et de blé (145 000 tonnes) devraient être satisfaits en grande partie par le circuit commercial. Les données récentes sur les importations de riz et de blé par les ports de Maputo, Beira et Nacala à destination du marché intérieur davril 1997 à mars 1998 semblent indiquer que les quantités ont été supérieures (230 000 tonnes et 270 000 tonnes respectivement) à ce qui avait été prévu sur la base du bilan alimentaire estimatif pour cette année. Cependant, ces données doivent être examinées attentivement car on connaît mal les échanges commerciaux officiels et officieux avec les pays voisins.
En dépit dune bonne récolte générale, il reste des îlots de pénuries dues essentiellement aux pertes provoquées par les inondations et plusieurs habitants de différentes localités devront recevoir une aide alimentaire durgence. Selon les résultats de la campagne secondaire, certains agriculteurs auront besoin dune aide durgence sous forme de semences pour la prochaine campagne.
Maïs | Riz | Blé | Sorgho/Mil | Total céréales | Légumineuses | |
Disponibilités intérieures | 1 218 | 149 | 18 | 382 | 1 767 | 201 |
Stocks douverture | 94 | 25 | 18 | 12 | 149 | 10 |
Production | 1 124 | 124 | - | 370 | 1 618 | 191 |
Utilisation | 1 218 | 216 | 163 | 382 | 1 979 | 201 |
Utilisation alimentaire | 930 | 171 | 136 | 259 | 1 496 | 153 |
Pertes pour les autres utilisations | 135 | 15 | 7 | 73 | 230 | 19 |
Stocks de clôture | 94 | 30 | 20 | 50 | 194 | 29 |
Excédents exportables | 59 | - | - | - | 59 | - |
Besoins dimportation | 67 | 145 | 212 |
La campagne agricole 1997/98 a bénéficié de bonnes pluies dans tout le pays, en dépit de quelques inondations temporaires dans certaines régions, en particulier au centre mais aussi dans le nord et le sud. De plus, les enquêtes effectuées en février (évaluation effectuée à mi-campagne par le gouvernement, la FAO et le PAM) ont recommandé quune aide alimentaire soit accordée dans les zones vulnérables sous forme dactivités de développement communautaire.
A la suite des projets de remise en état et de développement entrepris dans le pays après la campagne agricole 1996/97, laide alimentaire durgence a beaucoup diminué. Toutefois, malgré les améliorations remarquées des disponibilités et de la sécurité alimentaire nationale, la population gravement touchée par les inondations reste vulnérable car elle a perdu sa récolte, son logement et tous ses biens.
Les pluies excessives tombées dans les districts du centre comme à Tambara dans la province de Manica, à Mutarara dans la province de Tete, à Morrumbala dans la province de Zambezia et à Chamba dans la province de Sofala, ont entraîné des pertes de productivité, tandis que dans les districts côtiers et fluviaux, les inondations ont provoqué quelques dégâts. Quelque 45 000 hectares de terres cultivées seraient détruits par les inondations.
La mission a pu constater que dans beaucoup dendroits inondés des cultures secondaires ont été ensemencées, pour lesquelles les perspectives varient selon les localités.
La mission a estimé le nombre total de personnes devant recevoir une aide à 185 150, dont 148 150 pendant quatre mois et 37 000 pendant deux mois. La distribution de laide sera concentrée durant les quatre mois qui suivent la récolte, cest-à-dire de mai à août 1998 (le plan durgence en cours (EMOP) couvre les besoins actuels jusquen juillet). Les besoins daide alimentaire seront évalués à nouveau à la fin de la campagne secondaire et au début des périodes de soudure en août 1998 et janvier 1999.
La mission, conformément à la pratique établie, a adopté une ration de 450 g de maïs et 40 g de légumes secs par personne et par jour et recommande de recourir davantage aux plans "vivres-contre-travail" (20 pour cent de la nourriture allouée lors du précédent programme daide alimentaire durgence 1997/1998) en évitant dans la mesure du possible les distributions gratuites daliments.
En accord avec le gouvernement et les ONG partenaires, les groupes les plus vulnérables seront sélectionnés pour laide alimentaire sur la base de critères définis par le Groupe dévaluation de la vulnérabilité et les partenaires que sont le gouvernement, en particulier le DPCCN (Departamento Provincial de Combate as Calimadades Naturais) et les ONG, à savoir les ménages dirigés par une femme, les enfants, les infirmes et les agriculteurs ayant perdu leurs récoltes. On utilisera le système actuel de cartes de rationnement et lenregistrement des bénéficiaires devra être effectué avec précision pendant les distributions.
Le nombre de victimes des inondations et leurs besoins daide alimentaire durant les quatre mois (mai/août 1998) précédant la campagne secondaire dans différentes provinces figurent au tableau 5 ci-dessous.
Région/ | Nombre de personnes ayant besoin daide | Durée de laide pour les | Besoins daide alimentaire des victimes des inondations | ||
Province | Inondations | Sécheresse | victimes des inondations (jours) |
Maïs
(tonnes) | Légumes secs (tonnes) |
Centre | 84 150 | 4 220 | 376 | ||
Tete | 56 000 | 120 | 3 024 | 269 | |
Sofala | 16 150 | 120 | 872 | 78 | |
Manica | 12 000 | 60 | 324 | 29 | |
Nord | 38 000 | 1 377 | 122 | ||
Zambezie | 13 000 | 120 | 702 | 62 | |
Nampula | 6 000 | 60 | 162 | 14 | |
Cabo Delgado | 19 000 | 60 | 513 | 46 | |
Sud | 63 000 | 59 000 | 3 402 | 302 | |
Gaza | 38 000 | 50 000 | 120 | 2 052 | 182 |
Maputo | 25 000 | 9 500 | 120 | 1 350 | 120 |
TOTAL | 185 150 | 59 500 | 8 999 | 800 |
Toutefois, avant de fournir à nouveau une aide alimentaire aux même groupes de population pendant la période de soudure allant de janvier à avril 1999, il faudra effectuer une nouvelle évaluation des besoins daide en août 1998 pour faire le point de la situation. Comme on le voit dans le tableau ci-dessus, les victimes de la sécheresse dans le sud bénéficieraient dune aide accordée dans le cadre dune activité communautaire intégrée.
Province de Tete: 56 000 personnes, résidant essentiellement dans le district de Mutararam, dont la production et le logement ont été presque entièrement détruits, devront bénéficier dune aide de mai à août 1998 (4 mois).
Province de Sofala: 16 150 personnes, résidant principalement dans les districts de Merromeu et Chemba, dont presque toute la production a été détruite ainsi que leur logement, devront recevoir une aide de mai à août 1998 (4 mois).
Province de Manica: 12 000 personnes, essentiellement dans le district de Tambara, devront recevoir une aide pendant deux mois en mai et juin 1998, car leur récolte nest pas entièrement détruite et ils ont accès à dautres sources de revenus: petits ruminants, pêche, possibilités de commerce interne.
Province de Gaza: 88 000 personnes, surtout dans les districts de Chigubo, Massingir, Mandlakaze et Chibuto, ont été victimes de la sécheresse et des inondations. Une aide alimentaire sera nécessaire pendant quatre mois de mai à août 1998 en faveur de 38 000 victimes des inondations. Les 50 000 victimes de la sécheresse peuvent être incluses dans les activités "vivres-contre-travail" du projet PAM/Fonds pour lalimentation.
Province de Maputo: 25 000 personnes victimes des inondations, surtout dans les districts de Manica et de Massucuene, devront recevoir une aide alimentaire pendant quatre mois de mai à août 1998. 9 500 personnes supplémentaires ont souffert de la sécheresse dans les districts de Matutuine et Moamba.
Province de Zambezia: 13 000 victimes des inondations, surtout dans les districts de Morrumbala et Chinde. Une aide alimentaire est nécessaire pendant quatre mois de mai à août 1998.
Province de Cabo Delgado: 19 000 victimes des inondations essentiellement dans les districts de Negamano, Mocimba de Praia et Ilha do Ibo. Les récoltes ne sont pas entièrement détruites. Par conséquent, une aide alimentaire sera fournie pendant deux mois en mai et août 1998.
Province de Nampula: 6 000 victimes des inondations, surtout dans le district de Memba auront besoin dune aide alimentaire pendant deux mois en mai et août 1998.
Comme dans le passé, laide alimentaire durgence est livrée par le PAM, le DPCCN et lOrganisation internationale de perspective mondiale. Le PAM soccupe du transport de 80 pour cent des produits jusque dans les 109 points de livraison à terre, les 20 pour cent restants étant transportés par le DPCCN. Le transport des points de livraisons à terre aux points de livraison finals ainsi que la distribution bénéficiaire sont assurés par le DPCCN et dix ONG.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant. | |
Abdur Rashid |
Mohamed Zejjari |
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