Perspectives de l'Alimentation No. 4, Septembre 1998 (FAO/SMIAR

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PRODUCTION : SITUATION ACTUELLE ET PERSPECTIVES DE RÉCOLTE




ASIE

Les graves inondations dues aux pluies torrentielles ont provoqué d’importantes pertes en vies humaines et des dégâts matériels, et ont endommagé les récoltes dans plusieurs pays d’Asie. Les pays les plus touchés sont la Chine, le Bangladesh et la République de Corée (voir encadré). Les récoltes de blé de 1998 sont maintenant achevées dans la plupart des principaux pays producteurs de la région. Selon les estimations, la production totale se monterait maintenant à 247,5 millions de tonnes soit environ 2,5 million de tonnes de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier. En Chine, les cultures d’hiver ont été compromises par la sécheresse, alors que d’abondantes chutes de pluies et des températures basses ont eu un effet négatif sur les cultures de printemps, de moindre importance. La production de blé devrait donc baisser de 4 pour cent par rapport au niveau exceptionnel de l’an dernier (118 millions de tonnes). Le recul pourrait être encore plus accusé si les dégâts subis par les dernières récoltes de blé, à cause des fortes pluies et des inondations, se révèlent importants. En Inde, la production de blé a aussi diminué de 4 pour cent environ par rapport au volume de l’année précédente, mais elle devrait rester au-dessus de la moyenne. Au Pakistan, les dernières estimations prévoient pour 1998, une récolte de blé qui devrait se monter à 19 millions de tonnes. Le Bangladesh a également enregistré des résultats exceptionnels, avec une récolte de blé d’environ 1,8 million de tonnes, due à de bonnes conditions météorologiques.

En Afghanistan, la récolte de 1998 devrait, selon les estimations, atteindre 3,85 millions de tonnes (5 pour cent de plus que l’an dernier) soit le niveau le plus élevé depuis 1978, du fait de conditions météorologiques favorables dans l’ensemble et d’une sécurité accrue dans certaines zones. En Iraq, la production céréalière est estimée à 2,5 millions de tonnes pour 1998. En Arabie saoudite et en Turquie, la production de blé devrait avoir augmenté, pour s'établir respectivement à 1,8 million de tonnes et 20 millions de tonnes.


PRODUCTION MONDIALE DE CÉRÉALES – PRÉVISIONS POUR 1998


Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total 1/

1997 1998 1997 1998 1997 1998 1997 1998

(. .. . . . . millions de tonnes. . . . . .)
Asie 250,1 247,6 192,9 210,1 528,4 519,1 971,4 976,8
Afrique 15,5 19,0 76,3 79,4 16,9 15,7 108,7 114,1
Amérique centrale 3,7 3,3 28,4 28,4 2,1 2,1 34,2 33,9
Amérique du Sud 20,0 17,0 62,8 66,2 17,7 15,9 100,5 99,1
Amérique du Nord 93,0 92,4 291,0 294,0 8,1 8,1 392,1 394,5
Europe 132,3 138,5 175,5 166,4 2,8 2,8 310,6 307,7
CEI 81,1 67,4 70,9 53,2 1,1 1,3 153,0 121,9
Océanie 18,9 21,2 10,0 9,0 1,4 1,4 30,3 31,6
TOTAL MONDIAL 614,6 606,3 907,7 906,8 578,5 566,3 2 100,8 2 079,5
Pays en développement 286,3 284,2 350,5 375,8 552,6 541,6 1 189,4 1 201,6
Pays développés 328,3 322,2 557,1 531,0 25,9 24,7 911,3 877,8


SOURCE: FAO
1/ Y compris le riz, exprimé en paddy.



LES INONDATIONS DÉVASTENT LES CULTURES DANS PLUSIEURS RÉGIONS D’ASIE


Depuis la fin du mois de juin, des pluies persistantes, attribuées au phénomène météorologique La Niña et les inondations qui ont suivi, ont entraîné, dans plusieurs régions d’Asie, de nombreuses pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels. A ce jour, on dénombre près de 4 000 morts du fait des inondations et plus de 250 millions de personnes sont sinistrées. Les infrastructures de plusieurs pays ont été aussi fort endommagées et de grandes superficies de terres cultivées ont été submergées. Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer les effets des inondations sur la production régionale, on craint un déclin de la production mondiale de riz dans cette région, qui assure plus de 90 pour cent de l’approvisionnement mondial.

Au Bangladesh, les pluies abondantes de la mousson, qui ont commencé à tomber au cours de la deuxième décade du mois de juillet, ont provoqué de vastes inondations dans 45 des 64 districts du pays, et ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. On compte environ 25 millions de personnes sinistrées et plusieurs milliers de sans abri. Une aide extérieure d’urgence est nécessaire pour une relance immédiate du secteur agricole.

En Chine, les pluies abondantes qui se sont abattues depuis la mi-juin sur le pays, ont entraîné de graves inondations au centre, dans le sud-est et au nord-est du pays. Les inondations ont fait au moins 3 000 victimes, et 14 millions de personnes ont dû être réinstallées ou transférées dans des régions situées plus en altitude. Les dommages subis par les cultures sont immenses : 22 millions d’hectares ont été touchés et 4,8 millions d’hectares totalement détruits. Les régions les plus frappées sont les principales zones rizicoles, situées le long du Yang-tseu, à savoir les provinces de Hubei, Henan, Anhui, Shaanzi et Sichuan. Les stocks de céréales disponibles sont pour l’instant suffisants pour les opérations de secours alimentaires, mais on signale des pénuries de céréales, de légumes et d’autres denrées dans les régions inondées. Selon les objectifs fixés, la production de céréales aurait dû atteindre cette année 492,5 millions de tonnes, mais si la production des cultures d’automne ne progresse pas de manière adéquate, la production finale pourrait chuter de manière sensible en-dessous de l’objectif fixé.

En Indonésie, les pluies torrentielles de la fin du mois de juillet qui ont touché l’est du Kalimantan, ont entraîné des pertes en vies humaines et des pertes matérielles. On signale également des inondations à Sumatra. Selon des prévisions préoccupantes, des pluies encore plus abondantes et des raz-de-marée, pourraient encore frapper la plupart des régions du pays, dans le sillage du phénomène La Niña. Ceci ne ferait qu’aggraver la situation déjà précaire des approvisionnements alimentaires, dont le niveau s’est effondré à la suite de la longue sécheresse de l’an dernier et du fait de la crise financière et économique. L’Indonésie, qui auparavant parvenait à couvrir ses propres besoins en riz, est actuellement le principal importateur mondial de cette céréale.

Le Japon, a enregistré au début du mois d’août, les précipitations les plus fortes de ces 80 dernières années. Les infrastructures et les habitations ont été endommagées et, selon les estimations, environ 17 000 hectares de terres agricoles ont été touchées. Ce sont les régions rizicoles du nord du pays qui ont été le plus durement frappées.

En République de Corée, les pluies abondantes qui ont commencé à tomber à la fin du mois de juillet ont provoqué d’importantes inondations faisant au moins 273 victimes et forçant plus de 150 000 personnes à quitter leurs habitations. Les cultures ont été submergées sur environ 47 000 hectares, pour l’essentiel des rizières situées dans le nord du pays et 4 440 hectares de terres agricoles affectées à la culture des légumes ont été détruits dans le sud. L’objectif fixé pour la production de paddy, établi cette année à 6,7 millions de tonnes (11 pour cent de moins que l’an dernier) ne sera vraisemblablement pas atteint.

En République démocratique populaire de Corée, on annonce que les crues ont endommagé les rizières et les champs de maïs, dans le sud et dans l’est du pays. Selon des rapports, de fortes pluies, des orages de grêle et des vents violents ont frappé les cultures et les infrastructures dans le centre et dans l’ouest. Plus de 40 000 hectares de terres consacrées aux cultures céréalières ont été endommagés.

Au Népal, les fortes pluies de mousson qui tombent depuis la mi-juin ont provoqué d’importantes inondations dans presque tout le pays, faisant au moins 222 victimes et entraînant le déplacement de plus de 7 000 ménages. On signale qu’environ 1 160 hectares de cultures ont été détruits et que plus de 300 têtes de bétail ont péri.

En Inde, les glissements de terrain, causés par de fortes pluies ont fait plus de 1 800 victimes. Des inondations éclair dans le nord et dans l’est du pays ont aussi détruit les cultures sur près de 2 millions d’hectares.

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, un raz-de-marée d’environ 10 mètres de haut, dû à un tremblement de terre au large des îles Salomon toutes proches, a frappé récemment une partie de la côte nord-ouest. Les vagues ont déferlé alors que le pays était encore sous l’effet d’une longue sécheresse qui avait fortement touché environ 1,2 million de personnes.


En Asie, les perspectives de la récolte de céréales secondaires restent favorables malgré les inondations, dues aux fortes précipitations, qui ont endommagé les cultures. Selon les prévisions actuelles de la FAO, la production totale devrait se monter à quelque 210 millions de tonnes, soit deux millions de moins que les premières prévisions, mais encore 4 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. En Chine, selon de récents rapports, les fortes pluies et les inondations se sont déplacées dans les provinces du nord-est, importantes pour la production du maïs. Bien que l’étendue exacte des dégâts ne soit pas encore établie, il est possible que les prévisions qui tablaient sur une production de maïs de 115 millions de tonnes pour 1998 soient révisées à la baisse. Pour ce qui est des céréales secondaires, la production est estimée à titre provisoire à 132,5 millions de tonnes, soit 13 millions de tonnes de plus que la récolte réduite de l’an dernier. En Inde, les prévisions pour la production de céréales secondaires s’élèvent à 32,4 millions de tonnes, environ 7 pour cent de plus qu’en 1997, alors qu’au Pakistan elle devrait être identique à celle de l’an dernier, soit 1,9 million de tonnes. En République démocratique populaire de Corée, compte tenu des bonnes conditions météorologiques, on prévoit une production de maïs considérablement plus élevée que celle de l’an dernier, affectée par la sécheresse, qui devrait se monter à 1,14 million de tonnes. Aux Philippines, en raison de la sécheresse prolongée, la production de maïs devrait diminuer encore de 12 pour cent par rapport à la production réduite de l’an dernier, pour s'établir à 3,79 millions de tonnes. En Thaïlande par contre, on s’attend à une récolte exceptionnelle de maïs (4,5 millions de tonnes) supérieure d'environ 14 pour cent à la moyenne des cinq dernières années.

Selon les dernières prévisions, la production de paddy dans la région devrait se monter à 519 millions de tonnes en 1998, chiffre légèrement supérieur aux prévisions précédentes, mais inférieur de 9 millions

de tonnes à la production record révisée de 1997. Dans certains pays d’Asie, des pluies torrentielles ont interrompu les semis et/ou détruit les cultures déjà sur pied. Des inondations, dues au phénomène La Niña, pourraient bien se produire vers la fin de l’année dans d’autres pays.

En Indonésie, on prévoit une production de paddy de 46,3 millions de tonnes pour 1998, en recul par rapport à celle de l’année précédente de 49,4 millions de tonnes. La contraction est due pour l’essentiel à la sécheresse imputable au phénomène El Niño, et à un manque d’intrants. A Sri Lanka, la récolte de riz de la campagne principale (Maha) est achevée, et suite à des conditions de végétation généralement favorables et à l’accroissement des superficies cultivées, on prévoit, selon les premières estimations, un accroissement de plus de 20 pour cent de la production par rapport à l’an dernier. La campagne Yala est actuellement en cours, et la production globale de paddy devrait dépasser de 27 pour cent celle de l’an dernier et s’établir à 2,8 millions de tonnes.

La récolte d’automne, qui représente plus de 40 pour cent de la production totale de riz en Chine continentale est en cours, mais on prévoit une production inférieure à celle de l’an dernier, à cause du mauvais temps, du début de la campagne. En outre, on signale que les inondations, dans le centre et au sud du pays, ont détruit les récoltes sur plusieurs millions d’hectares et ont même, dans certains cas, retardé les semis de la dernière double récolte. La production de paddy devrait, selon les prévisions, diminuer de près de 4 millions de tonnes par rapport aux résultats exceptionnels de l’an dernier pour s’établir à 196 millions de tonnes. Au Viet Nam, la récolte du riz d’été-automne est en cours, mais les rendements devraient se ressentir de la sécheresse qui a frappé le pays au cours de la première partie de la campagne. Les semis de la campagne principale sont presque terminés. La récolte de la campagne secondaire est achevée aux Philippines et selon les premières indications, elle devrait être en recul par rapport à l’année précédente. Les semis de la campagne principale, qui ont été entravés au début par la sécheresse persistante provoquée par le phénomène El Niño, sont pratiquement terminés. Dans l’ensemble, la production de paddy devrait atteindre 10,5 millions de tonnes en 1998, soit une légère progression par rapport au niveau de 1997.

En Thaïlande, la récolte de la campagne principale 1998-99 devrait débuter en octobre, et selon les premières estimations du gouvernement, la production totale de paddy devrait être d’environ 23 millions de tonnes, soit 3 pour cent de plus que l’an dernier. Du fait du niveau soutenu des cours, on a enregistré un accroissement des superficies ensemencées pour le riz de la culture principale. Le résultat final sera toutefois fonction du rendement des cultures de la campagne principale, qui représentent 80 pour cent de la production totale. Au Japon, la récolte de 1998 devrait débuter en septembre; cette année, dans le cadre du programme de reconversion des terres, une superficie plus réduite a été ensemencée. La production de paddy devrait donc diminuer d’environ 10 pour cent pour se chiffrer à 11,3 millions de tonnes.

Au Bangladesh, les inondations ont compromis la culture du riz de la campagne Aus et la production est estimée à 1,6 million de tonnes (usiné), soit 16 pour cent de moins que prévu. Les semis de la campagne principale Aman sont en retard en raison des fortes précipitations qui ont eu lieu récemment. En Inde, les Etats du nord et de l’est ont été touchés par des pluies torrentielles de mousson au cours du mois d’août, mais pour l’instant, les effets négatifs pour la culture du riz devraient être marginaux. Selon des estimations provisoires, la production totale de riz devrait atteindre, en 1998, le même niveau que l’an dernier, soit 125 millions de tonnes. Au Pakistan, on prévoit selon les premières indications une bonne récolte de riz en 1998, car les eaux d’irrigation ont été abondantes et les cours sont actuellement favorables. Dans le Myanmar, la récolte de la campagne principale devrait commencer en octobre, mais on signale une pénurie d’engrais.


AFRIQUE

AFRIQUE DU NORD : La production de blé devrait s’établir à 13,8 millions tonnes en 1998, soit 38 pour cent de plus que la production réduite de l’an dernier, grâce notamment au retour à des conditions de végétation dans l’ensemble favorables. Dans tous les pays de la sous-région, des récoltes supérieures à la moyenne ont été engrangées. En Algérie, on estime que la production a plus que doublé par rapport à l’année dernière, pour atteindre 2 millions de tonnes, chiffre qui reste toutefois inférieur au record de 1996. Au Maroc, la production devrait augmenter de 91 pour cent par rapport à l’année précédente, et s’établir à 4,4 millions de tonnes, alors qu’en Tunisie, on s’attend à une progression de 37 pour cent. En Egypte, où presque toutes les cultures sont irriguées, la production devrait se monter à 6,1 millions de tonnes, 5 pour cent de plus que l’an dernier. La production totale de céréales secondaires dans la sous-région, en progression de 19 pour cent par rapport à 1997, est estimée à 11 millions de tonnes.

En Egypte, principal pays producteur de riz de la sous-région, les semis pour la campagne de 1998 sont terminés aussi bien au nord qu’au sud, et on signale que les conditions de végétation sont bonnes, les disponibilités d’eau d’irrigation et d’autres intrants étant suffisantes. Selon les indications officielles, les superficies semées en riz ont été réduites de 16 pour cent par rapport à l’an dernier et occupent maintenant 546 000 hectares, conformément au but recherché par le gouvernement qui souhaite réserver l’eau d’irrigation à d’autres cultures. La réduction des superficies cultivées devrait, selon les prévisions officielles, se répercuter sur la production qui devrait diminuer de 16 pour cent et s’établir à 4,6 millions de tonnes.

AFRIQUE DE L’OUEST : Dans le Sahel, à la suite de conditions de végétation satisfaisantes, les perspectives pour la récolte sont bonnes dans l’ensemble. Des pluies régulières et supérieures à la normale, ont permis un développement satisfaisant des céréales secondaires au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad. En revanche, au Sénégal, les pluies ont démarré tard en juillet et les précipitations qui ont suivi en août ont été circonscrites au Sénégal et à la Gambie. Il a donc été nécessaire de réensemencer et de réviser les rendements potentiels. En Mauritanie, les pluies qui sont tombées en quantités suffisantes, après la mi-juillet, ont permis les semis dans les principales zones de production. Au Cap-Vert, les pluies ont débuté à la fin du mois de juillet. En Guinée-Bissau, les pluies ont été généralisées, mais les troubles civils en juin/juillet ont gravement perturbé les semis de riz et de céréales secondaires. Dans les pays du golfe de Guinée, malgré un démarrage tardif de la période de végétation, les principales céréales secondaires se développent de manière satisfaisante. Les conditions météorologiques étant pratiquement normales, les perspectives de récolte se situent dans la moyenne, sauf au nord du Ghana, en Côte d’Ivoire et en Guinée où l’on prévoit des niveaux de production inférieurs à la normale. Au Sierra Leone, des troubles civils entravent encore les activités agricoles et la superficie ensemencée devrait être inférieure à celle de l’an dernier. En 1999, au Libéria et au Sierra Leone, il sera encore nécessaire de fournir une aide alimentaire pour satisfaire les besoins de consommation.

En 1998, les conditions de végétation ont été généralement favorables, pour le riz, dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, mais les troubles civils, dans certains pays, ont ralenti les travaux agricoles. En revanche, au Nigéria, principal producteur de riz de la région, on estime que la superficie a augmenté de près de 200 000 hectares par rapport à 1997. Le manque d’engrais, de pesticides et d’autres intrants agricoles devrait toutefois conduire à une baisse des rendements et le gouvernement prévoit à titre provisoire une réduction de 12 pour cent de la production qui devrait s’établir à 3,4 millions de tonnes.

AFRIQUE CENTRALE : La croissance des céréales secondaires est satisfaisante à la suite de pluies abondantes et bien réparties. La première récolte de maïs a déjà été rentrée au Cameroun. Les pluies abondantes et généralisées du mois de juillet et du mois d’août ont été bénéfiques aux cultures en République centrafricaine. Une sécheresse de saison a touché le sud et l’ouest de la République démocratique du Congo ainsi que le Gabon et le sud du Congo. Les nouveaux troubles civils qui sévissent en République démocratique du Congo devraient, selon toutes probabilités, entraver les activités agricoles normales et les échanges commerciaux.

AFRIQUE DE L’EST: Le blé de la campagne de 1998 est maintenant rentré au Soudan. Selon les dernières estimations, la production devrait atteindre 525 000 tonnes, soit 18 pour cent de moins que la récolte exceptionnelle de l’an dernier, du fait de la diminution des superficies ensemencées, compensées seulement par des rendements plus élevés. Au Kenya, les perspectives de récolte sont favorables, à la suite de pluies suffisantes depuis le début de la saison. En Ethiopie, le bon niveau des précipitations au cours des derniers mois, a favorisé la mise en place et la croissance du blé.

La récolte des céréales secondaires de la campagne de 1998 est pratiquement terminée dans les pays du sud de la sous-région, alors que dans le nord, elle devrait démarrer en novembre. Les perspectives sont mitigées: selon les premières estimations de la FAO, la production totale de céréales secondaires devrait atteindre 19,9 millions de tonnes en 1998, soit 11 pour cent de plus que l'an dernier, chiffre qui se situe dans la moyenne.

En Tanzanie, la récolte de céréales secondaires de la campagne principale de 1998, qui vient d’être rentrée, a considérablement augmenté par rapport au niveau de l’année passée. La production totale pour 1998 est prévue à 4,4 millions de tonnes, soit 38 pour cent de plus qu’en 1997. Au Burundi et au Rwanda, les pluies abondantes, depuis le début de l’année, ont permis une reprise de la production de céréales secondaires de 1998, qui devrait se situer au niveau d’avant le conflit. En revanche en Somalie, la récolte de la campagne "Gu" de 1998, qui vient d’être rentrée, devrait être inférieure de 60 pour cent à celle déjà réduite de l’an dernier, en raison de la diminution des superficies ensemencées, de la sécheresse et d’une invasion de ravageurs. En Ouganda, où la moisson des céréales de la première campagne de 1998 est bien avancée, la production devrait, selon les prévisions, s’établir à un niveau normal, la chute des rendements due à la rareté des pluies, étant compensée par un accroissement de la superficie ensemencée. Au Kenya, la situation des céréales secondaires de la campagne principale est satisfaisante grâce aux pluies suffisantes qui sont tombées au cours de la période de végétation. La production de maïs de la campagne principale, devrait en 1998, augmenter nettement par rapport à l’an dernier, et s’établir à 2,3 millions de tonnes. En Ethiopie, la production des céréales secondaires de la deuxième campagne "belg" est dans l’ensemble satisfaisante, mais les cultures ont fortement diminué dans les hauts plateaux du nord. Les perspectives de récolte pour les cultures de la campagne principale de 1998 sont généralement favorables, les pluies ayant été normales, ces derniers mois. En Erythrée, à partir de la mi-juillet, la sécheresse a fait place aux pluies, ce qui a amélioré les perspectives pour les récoltes de céréales secondaires de 1998. Au Soudan, les fortes pluies du mois d’août ont provoqué des inondations mais ont été bénéfiques aux céréales secondaires de la campagne principale de 1998, qui avaient auparavant souffert de la sécheresse.

La récolte de riz est maintenant rentrée en Tanzanie, principal pays producteur de la région, et selon les premières prévisions, la production devrait atteindre 1 million de tonnes, soit un net accroissement par rapport aux 550 000 tonnes de 1997. Cette progression est due à une augmentation de 12 pour cent de la superficie cultivée et à l’amélioration des rendements, à cause des fortes précipitations qui ont eu lieu au cours de la période de végétation.

AFRIQUE AUSTRALE : Du fait du mauvais temps, et de la réduction de la superficie ensemencée dans plusieurs pays, en 1998, la production de céréales secondaires (pour l’essentiel du maïs) récoltée au début de l’année, a chuté à 14,7 millions de tonnes, soit 2,3 millions de tonnes de moins que la campagne précédente et environ 14 pour cent de moins que le niveau moyen. La diminution de la production dans plusieurs pays, notamment en Namibie, en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe a été seulement en partie compensée par la progression enregistrée en Angola, au Malawi, au Mozambique et au Swaziland. En Afrique du Sud, principal producteur de la sous-région, la production a chuté pour la deuxième année consécutive de 15 pour cent, et s’est établie à 8,2 millions de tonnes, en raison principalement de la réduction des superficies ensemencées et à la sécheresse prolongée qui a réduit les rendements. Au Zimbabwe, du fait du net fléchissement des rendements, la production s’est effondrée de 35 pour cent par rapport à la récolte de l’année passée, qui avec 2,4 millions de tonnes était supérieure à la moyenne. En Zambie, les pluies excessives qui ont provoqué d’importantes inondations dans les régions du nord, associées à une situation proche de la sécheresse dans le sud, expliquent une production de céréales secondaires de 0,6 million de tonnes, soit un recul d’environ 40 pour cent par rapport à la récolte de l’an dernier, déjà au-dessous de la moyenne. En outre, les aiguillonniers menacent les récoltes de céréales secondaires et comme ils se multiplient rapidement, jusqu’à 80 pour cent des céréales engrangées pourraient être touchées si un traitement à base de pesticides n’est pas effectué dans les meilleurs délais.

Le perspectives pour la récolte de blé de 1998, semée au début de l’année, sont peu encourageantes, et on s’attend à une réduction importante de la production. Les pluies irrégulières au cours de la campagne principale, ont gravement réduit les réserves d’eau d’irrigation dans les principales zones de production d’Afrique du sud, de Zambie et du Zimbabwe, et les semis ont été radicalement réduits.

Dans la région, la récolte du riz de 1998 est maintenant rentrée. A Madagascar, la production qui représente plus de 90 pour cent de la production de riz de la région, est estimée a environ 2,2 millions de tonnes, soit 12 pour cent de moins que l’année précédente. La réduction est due à la diminution des rendements du fait de l’invasion des criquets. Au Mozambique, à la suite de conditions de végétation généralement favorables, la production est estimée à 190 000 tonnes, soit 6 pour cent de plus qu’en 1997.


AMÉRIQUE CENTRALE ET CARAÏBES

Au Mexique, les pluies d’orage ont succédé fin août aux pluies modérées de juillet, dans les principales zones de production du blé, cultivé en irrigation, et ont amélioré les perspectives des semis de la campagne 1998/99, qui devrait débuter au mois d’octobre. Les pluies ont permis de reconstituer les réserves d’eau, gravement compromises par la sécheresse prolongée liée aux effets de traîne du phénomène El Niño.

Les perspectives sont généralement bonnes pour les céréales secondaires de la première campagne de 1998/99 et on s’attend à une reprise de la production dans la plupart des pays d’Amérique centrale. La production de maïs devrait, selon les prévisions être normale ou supérieure à la normale à El Salvador, au Guatemala, au Nicaragua, au Honduras et au Costa Rica. Au Mexique, en revanche, selon les dernières indications officielles la production de maïs de printemps/été devrait être nettement inférieure aux premières estimations, les semis de cette importante campagne ayant été retardés par des pluies tardives, dans le plateau central. Au Guatemala, la récolte de maïs est compromise par des ravageurs, et on s’attend à des pertes considérables. En République dominicaine et en Haïti, des conditions météorologiques normales sont favorables à la croissance des céréales de la deuxième campagne et à d’autres cultures vivrières de moindre importance, alors qu’à Cuba, une longue sécheresse a fortement endommagé les cultures vivrières et les pâturages, notamment dans les provinces de l’est du pays. La sécheresse a aggravé les difficultés du secteur agricole, déjà touché par le manque endémique d’intrants.


AMÉRIQUE DU SUD

En Argentine, les prix peu intéressants offerts pour le blé ayant probablement incité les agriculteurs à se tourner vers des cultures plus rémunératrices, il est à prévoir que les semis diminueront de plus de 15 pour cent par rapport aux superficies normales ensemencées l’an dernier. Selon les premières prévisions, la production de 1998 tomberait à 12 millions de tonnes (contre 14,7 millions en 1997). Au Brésil, on estime que les emblavures ont régressé de 10 à 12 pour cent par rapport aux superficies moyennes de l’an dernier. Néanmoins, la production pourrait être comparable à celle de 1997 si les conditions météorologiques sont normales pendant le reste de la période de végétation. Au Chili, une progression devrait être enregistrée par rapport à la récolte de cette année, qui a souffert des effets d'El Niño. En Uruguay, les semis ont été interrompus à cause des pluies excessives. Les perspectives sont incertaines car les emblavures devraient rester proches des superficies inférieures à la normale ensemencées en 1997/98. Dans les pays andins, on signale que les conditions de végétation pour les cultures (d’hiver) de 1998 dans l’Est de la Bolivie seraient satisfaisantes. La récolte devrait commencer en septembre et, selon les prévisions, la production serait proche du volume normal de 1997. En Equateur, la moisson du blé de 1998, cultivé principalement sur les hautes terres, est bien avancée, mais les perspectives sont médiocres en raison des graves répercussions du phénomène El Niño sur la récolte. Au Pérou, une production moyenne est attendue. En Colombie, selon les prévisions provisoires, la production de blé devrait encore reculer en 1998.

Dans le Sud de la sous-région, la récolte des céréales secondaires de 1998 est achevée. Malgré des pertes importantes dues à El Niño, la production totale de la sous-région est estimée à 66,2 millions de tonnes, chiffre largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Les travaux des champs sont en cours, en vue des semis pour la campagne de 1999 qui commenceront en septembre/octobre. Dans les pays andins, la production devrait progresser en Bolivie, après les résultats médiocres de la campagne 1997/98, au cours de laquelle le pays avait sérieusement souffert des effets d'El Niño. En Equateur, quelque 170.000 hectares, principalement dans les provinces côtières, ont été gravement touchés par le phénomène El Niño au cours du premier semestre de l’année, et la production de maïs devrait nettement chuter par rapport au niveau record de 1997. Au Pérou, la récolte du maïs est bien avancée, et la production de 1998, tout en restant supérieure à la moyenne, marquera probablement un recul par rapport au volume exceptionnel atteint en 1997. En Colombie, selon les prévisions provisoires, la production serait proche de la moyenne, ce qui est une nette progression par rapport à la récolte de l’an dernier réduite à cause du phénomène El Niño. Au Venezuela, les conditions météorologiques ont un effet bénéfique sur les semis de maïs et d’autres cultures vivrières. Les prévisions provisoires font état d’une production moyenne.

La récolte du paddy de 1998 est achevée dans la région et la production est estimée à 15,9 millions de tonnes, contre 17,7 millions de tonnes en 1997. Ce recul s’explique par la réduction de 4 pour cent des emblavures, ramenées à 5,1 millions d’hectares, à laquelle s’est ajoutée une baisse de 9 pour cent des rendements, qui ont atteint environ 3 tonnes par hectare, due aux effets d'El Niño. Au Brésil, le plus gros producteur de riz de la région, la superficie récoltée a régressé d’environ 3 pour cent par rapport à 1997, passant à 3,4 millions d’hectares en 1998, chiffre le plus bas depuis plus de 10 ans. En outre, de fortes pluies et des températures anormalement basses ont entraîné une baisse des rendements. En conséquence, la production de paddy est estimée à 8,5 millions de tonnes, soit 11 pour cent de moins qu’en 1997. Des problèmes météorologiques analogues ont eu également des effets préjudiciables sur le riz en Argentine et en Uruguay.


AMÉRIQUE DU NORD

La majeure partie du blé d’hiver des Etats-Unis a été récoltée et la moisson du blé de printemps est bien avancée. Les conditions météorologiques ayant été généralement bonnes pendant la récolte et pendant le développement du blé de printemps, les estimations officielles de la production de blé ont été revues à la hausse depuis le dernier rapport. Malgré une importante réduction des emblavures, la production de blé d’hiver est maintenant estimée à quelque 52 millions de tonnes, soit 2 pour cent de plus que la bonne récolte de 1997. Pour le blé de printemps, les prévisions font actuellement état d’une production de 17 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à celui de l’année dernière. Au Canada, la récolte est bien avancée; c’est l’une des plus précoces jamais enregistrée, ce qui s’explique dans une large mesure par la date anticipée des semis et par le temps chaud et sec qui a accéléré le développement des cultures. Cependant, du fait de la réduction des emblavures, on prévoit qu’en 1998, la production de blé tombera à 23 millions de tonnes, chiffre inférieur d’environ 5 pour cent à celui de 1997 et inférieur à la moyenne des cinq dernières années.

Aux Etats-Unis, les perspectives de récolte restent généralement satisfaisantes pour les céréales secondaires en 1998, malgré quelques graves problèmes de sécheresse et de chaleur dans les Etats du Sud et du Sud- Est et quelques problèmes localisés dans le Middle West, essentiellement dus à une humidité excessive. La première prévision de la campagne, basée sur une enquête, fait état d’une production de maïs d’environ 244 millions de tonnes, soit quelque 2 pour cent de plus que l’an dernier. Le développement des cultures est cette année largement en avance sur la normale, la majeure partie d’entre elles ayant traversé la phase critique de reproduction début août. Le risque de baisse importante des rendements due à la chaleur prolongée est maintenant réduit et, par ailleurs, le rythme rapide de développement laisse supposer qu’il est peu probable que les cultures soient endommagées par les premières gelées. Au Canada, les perspectives de récolte pour les céréales secondaires (orge essentiellement) sont analogues à celles du blé. Selon les prévisions actuelles, la production totale de céréales secondaires atteindrait environ 25,7 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à la récolte de l’an dernier; la réduction de la production d’orge devrait être compensée par des récoltes de maïs et d’avoine plus abondantes.

Aux Etats-Unis, où la récolte du riz de 1998 est en cours, les prévisions concernant la production ont été revues à la baisse d’environ 300.000 tonnes depuis le rapport précédent, pour revenir à 8,1 millions de tonnes, chiffre analogue à celui de l’an dernier. L’expansion de 5 pour cent de la superficie ensemencée en riz a été contrebalancée par une baisse des rendements, due à des retards dans les semis en Californie et à une vague de chaleur dans de nombreux Etats producteurs du Sud.


EUROPE

Dans la CE, selon les dernières indications, la récolte céréalière de 1998 serait de nouveau supérieure à la moyenne. La FAO prévoit maintenant dans la Communauté une production céréalière totale de 213 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur aux prévisions précédentes et dépassant d'un pour cent la récolte de 1997. Du fait des conditions météorologiques favorables, les résultats sont particulièrement satisfaisants pour le blé, et des récoltes supérieures à la moyenne ou même exceptionnelles sont attendues dans la plupart des pays. Selon les prévisions actuelles, la production totale de blé atteindrait 102 millions de tonnes, soit 7 pour cent de plus qu’en 1997. S’agissant des céréales secondaires, la production d’orge et de seigle devrait également augmenter par rapport à l’année dernière, tandis que celle d’avoine sera réduite. En revanche, on prévoit que la récolte de maïs d’été marquera un net recul par rapport au niveau record de l’année dernière. Les semis ont été réduits en France, en Italie et en Espagne, les plus gros producteurs, et les conditions météorologiques de la campagne n’ont pas été idéales pour cette culture. Néanmoins, selon les prévisions, la production de maïs de la Communauté, établie à près de 36 millions de tonnes, resterait supérieure à la moyenne des cinq dernières années.

En Bulgarie, les conditions météorologiques du mois dernier ont été généralement favorables. On prévoit que la production de blé s’établira en 1998 à quelque 3,3 millions de tonnes, chiffre inférieur d’environ 5 pour cent à celui de l’an dernier mais proche de la moyenne des cinq dernières années. La production de céréales secondaires serait de 2,3 millions de tonnes, quelque peu inférieure, elle aussi, à celle de l’an dernier, mais voisine de la moyenne. En République tchèque, la production céréalière totale devrait rester proche du niveau de 1997 (entre 6,5 et 7 millions de tonnes), malgré des emblavures très légèrement inférieures. Cependant, dans l’est du pays, des terres agricoles ont été frappées fin juillet par des inondations, dont l’éventuel effet sur la production céréalière de cette année n’est pas encore connu. En Hongrie, on prévoit en 1998 une autre récolte céréalière supérieure à la moyenne, quoique inférieure à la récolte exceptionnelle de l’an dernier. La production de blé est estimée à 5 millions de tonnes, tandis que, selon les premières estimations, celle de maïs serait d’environ 6 millions de tonnes. En Pologne, on prévoit maintenant une production de blé de 9,3 millions de tonnes, chiffre dépassant de plus d'un million de tonnes celui de l’an dernier et largement supérieur à la moyenne des cinq dernières années. Cependant, la production d’orge risque encore de chuter légèrement, à environ 3,6 millions de tonnes. En Roumanie, la vague de chaleur qui sévit depuis la mi-juillet a sérieusement compromis les récoltes de maïs et de tournesol du pays, mais ne devrait pas avoir d’effet négatif sur le blé, dont la moisson a déjà commencé. Néanmoins, il est prévu que la production de blé chute nettement en 1998, à 5 millions de tonnes, c’est-à-dire bien au-dessous de la moyenne des cinq dernières années, en raison essentiellement de la réduction des emblavures et du mauvais temps de l’automne dernier. En République slovaque, selon les derniers rapports officiels, la production céréalière augmenterait légèrement en 1998, grâce essentiellement à des semis plus importants et à des rendements plus élevés.

En Bosnie-Herzégovine, une production céréalière d’environ 1 million de tonnes, comparable à celle de l’an dernier, est prévue en 1998. En Croatie, la production céréalière progresserait encore par rapport à celle de l’an dernier, déjà supérieure à la moyenne. On estime que la production de blé en particulier a augmenté d’environ 30 pour cent pour atteindre plus d’un million de tonnes, du fait de l’accroissement des emblavures et des rendements. En République fédérative de Yougoslavie, selon les derniers rapports officiels, la récolte de blé de 1998 s’établirait à quelque 3,2 millions de tonnes, soit environ 10 pour cent de plus que l’an dernier. Cependant, il est probable que le maïs ait souffert du temps chaud de cet été et que la production soit réduite. On prévoit en 1998 une production céréalière totale légèrement inférieure à 10 millions de tonnes, proche de celle de 1997.

On signale que, dans la CE, la campagne de 1998 se déroule de manière satisfaisante pour le paddy, les conditions de végétation étant favorables. Il est prévu que la superficie récoltée et la production soient comparables à celles de l’an dernier (environ 420 000 hectares et 2,7 millions de tonnes respectivement).


COMMUNAUTÉ DES ÉTATS INDÉPENDANTS 1/

Dans la CEI les perspectives concernant les récoltes céréalières de 1998 se sont nettement détériorées au cours des deux derniers mois, en raison essentiellement de la persistance de la chaleur intense et de la sécheresse dans plusieurs grandes zones de production. Une récolte peu abondante était déjà attendue en 1998 du fait de la réduction des superficies ensemencées en céréales d’hiver et des pertes plus importantes dues au gel dans quelques régions, mais, à cause des conditions défavorables qui ont régné pendant le printemps et l’été, des cultures ont été anéanties dans certaines zones et les perspectives de rendement pour les céréales de printemps et d’été ont été sérieusement compromises. La FAO prévoit maintenant pour 1998 une récolte de céréales et de légumineuses de 126 millions de tonnes (contre 153 millions de tonnes en 1997), dont 67 millions de tonnes de blé (contre 81 millions de tonnes en 1997) et 53 millions de tonnes de céréales secondaires (contre 71 millions de tonnes en 1997). Un recul des récoltes de riz et de légumineuses est également prévu.

Dans la Fédération de Russie, selon les prévisions actuelles, la récolte de blé et de légumineuses s’établira en 1998 à environ 67 millions de tonnes, soit 25 pour cent de moins que l’an dernier, en raison de la réduction des semis d’hiver et de printemps et du mauvais temps qui a marqué cette campagne. On signale que sur les 89 régions du pays, 39 ont souffert de températures exceptionnellement élevées et de la sécheresse, tandis que certaines régions du Sud ont été frappées par des inondations. En Ukraine, l’arrivée de précipitations et d’un temps plus frais début août ont apporté un répit aux cultures d’été après le temps chaud qui a persisté pendant plusieurs semaines, mais il était trop tard pour les céréales de printemps pratiquement arrivées à maturité. Selon les prévisions actuelles, la production totale de céréales et de légumineuses du pays s’établirait à 32 millions de tonnes, soit 6 millions de tonnes de moins qu’en 1997. Au Kazakhstan également, une récolte céréalière très réduite est attendue, en raison de la diminution des emblavures et du temps exceptionnellement chaud de cette campagne. Les prévisions font état d’une production de quelque 8,5 millions de tonnes, chiffre inférieur d’environ 30 pour cent à celui de 1997. Au Bélarus, les averses modérées de fin juillet et début août ont été bénéfiques aux cultures d’été mais ont ralenti la moisson des céréales d’hiver. Selon les prévisions, en 1998, la production de céréales serait légèrement inférieure à 6 millions de tonnes, chiffre proche de celui de 1997. Ailleurs, les récoltes de céréales devraient atteindre des niveaux comparables à ceux de l’année dernière.

1/ La Communauté des Etats indépendants (CEI) comprend 12 Etats membres (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Kazakhstan, République kirghize, Moldova, Fédération de Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Ukraine et Ouzbékistan).


OCÉANIE

En Australie, les perspectives de récolte pour le blé et les céréales secondaires d’hiver de 1998 se sont nettement améliorées au cours des deux derniers mois, le taux d’humidité des sols ayant été idéal dans la plupart des grandes régions productrices. Même si, fin juillet, de graves inondations localisées en Nouvelle-Galles du Sud ont endommagé des cultures céréalières d’hiver, les effets sur la production totale du pays seront limités. Compte tenu de l’état des cultures au début du mois d’août, la FAO prévoit pour 1998 une récolte de blé de 21 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de plus que les prévisions précédentes et environ 14 pour cent de plus que la récolte de l’année dernière. Pour ce qui est des céréales secondaires, la production tomberait en 1998 à quelque 8,4 millions de tonnes, contre 9,2 millions l’an dernier. Malgré des conditions de végétation généralement favorables, on prévoit un fléchissement des récoltes d’orge et d’avoine d’hiver en raison de la réduction des emblavures; par ailleurs, le volume de la petite récolte de céréales secondaires d’été (principalement du sorgho) qui a déjà été engrangée cette année était inférieur de quelque 10 pour cent à celui de l’année précédente. La récolte du riz est achevée et la production est estimée à environ 1,3 million de tonnes, soit 100 000 tonnes de plus que les prévisions initiales, les conditions de végétation favorables ayant permis une légère progression des rendements. Cependant, la production de riz a fléchi de 7 pour cent par rapport à l’année précédente, car la superficie ensemencée a diminué de 16 pour cent.


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