Perspectives de l'Alimentation No. 4, Septembre 1998 (FAO/SMIAR

PRIX À L’EXPORTATION

Sous l’effet combiné des perspectives de récolte favorables et de la stagnation de la demande d’importation, les prix du blé et des céréales secondaires ont continué à baisser au cours des derniers mois. Les cours internationaux du blé ont chuté de près de 30 pour cent en un an pour tomber à leurs plus bas niveaux depuis le début des années 90. Fin août, le prix du blé Hard Winter N^o 2 des Etats-Unis (fob) était de 110 dollars E.-U. la tonne, soit une baisse de 17 dollars E.-U. la tonne depuis mai et de 44 dollars E.-U. la tonne depuis l’an dernier à la même période. De même, le prix à l’exportation du Trigo Pan argentin est tombé à 112 dollars E.-U. la tonne, soit environ 11 dollars E.-U. la tonne de moins qu’en mai et 43 dollars E.-U. la tonne de moins que l’an dernier à la même période. Sur le marché à terme, les perspectives favorables de l’offre dans les principaux pays exportateurs, ainsi que dans plusieurs pays importateurs, notamment en Afrique du Nord et en Asie, ont continué à peser sur les contrats à terme concernant le blé farineux rouge d’hiver, à la bourse de Chicago. La pression baissière sur les marchés à terme du blé a été accentuée par les crises financières, notamment en Asie et tout récemment dans la Fédération de Russie. Depuis la fin juillet, les contrats arrivant à échéance en septembre sont tombés à leur plus bas niveau en sept ans et, fin août, les contrats arrivant à terme en décembre étaient cotés 96 dollars E.-U. la tonne, soit 47 dollars E.-U., ou 33 pour cent de moins qu’en 1997 à la même période.

PRIX À L'EXPORTATION LES PLUS RÉCENTS *

SOURCE: FAO, voir tableau A.9 en annexe.
* Prix en vigueur la 4e semaine du mois.
1/ No. 2 Hard Winter (teneur protéique normale).
2/ Prix commerciaux indicatifs.
3/ 100 pour cent deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
4/ A1 super, f.o.b. Bangkok.

Les prix à l’exportation de la quasi-totalité des principales céréales secondaires ont aussi considérablement fléchi ces dernières semaines. Fin août, le prix à l’exportation du maïs des Etats-Unis est tombé à son plus bas niveau en dix ans (environ 84 dollars E.-U. la tonne). Cela représente une baisse de 19 dollars E.-U. la tonne par rapport à mai et de 31 dollars E.-U. la tonne, ou 27 pour cent, par rapport à août 1997. De même, les prix à l’exportation de l’orge et du sorgho ont sensiblement fléchi par rapport à l’an dernier. Le dérapage continu des prix des céréales secondaires s’explique par plusieurs facteurs: l’abondance relative des stocks de maïs et d’orge reportés de la campagne précédente, en particulier dans la CE et aux Etats-Unis; les conditions météorologiques favorables qui ont permis de rentrer des récoltes exceptionnelles, en particulier dans les principaux pays exportateurs; les disponibilités abondantes de blé de qualité inférieure utilisable pour l’alimentation animale, dont les prix sont plus compétitifs; et la faible demande d’importation, en partie imputable à la persistance des difficultés financières dans plusieurs pays d’Asie. En conséquence, sur les marchés à terme de la bourse de Chicago, les prix du maïs ont continué à fléchir. En août, les contrats à échéance proche (septembre) sont tombés à leurs plus bas niveaux en 10 ans, et ceux arrivant à terme en décembre ont aussi continué à déraper; fin août, ils étaient cotés 81 dollars E.-U. la tonne, soit quelque 26 dollars E.-U. la tonne de moins que la cotation en août 1997 des contrats arrivant à terme en décembre 1997.

En revanche, les cours internationaux du riz de la plupart des provenances sont restés fermes en juillet et en août. De ce fait, l’Indice FAO des prix à l’exportation du riz (1982-84 = 100), en hausse depuis novembre dernier, où il était tombé à 119 points, était en moyenne de 131 points en août et en juillet, contre 130 points en juin. La hausse des prix est due aux préoccupations concernant les disponibilités exportables, compte tenu en particulier des achats abondants de plusieurs pays, dont l’Indonésie, les Philippines et le Brésil. De même, le raffermissement relatif du baht thaïlandais par rapport au dollar des Etats-Unis, ainsi que les inondations dans plusieurs pays d’Asie contribuent à la hausse des prix exprimés en dollars des Etats-Unis.

En Thaïlande, les prix du riz de qualité supérieure ont atteint en juillet leurs plus hauts niveaux depuis la dévaluation du baht en juillet 1997. Le riz thai 100 B valait en moyenne 340 dollars E.-U. la tonne en juillet, soit 3 dollars de plus qu’en juin et également 3 dollars E.-U. de plus qu’en juillet 1997. En août, le prix du thai B a cependant un peu fléchi car la demande s’est déplacée sur les brisures de riz de qualité inférieure. Les prix du riz 100 pour cent brisures (thai A1 Super) ont augmenté de 14 dollars E.-U. la tonne par rapport à la moyenne de juillet pour atteindre en août 230 dollars E.-U. la tonne, niveau le plus élevé en 18 mois. Aux Etats-Unis, la plupart des prix ont monté en juin, mais sont retombés en juillet-août, principalement parce que, durant ces mois, la demande a été plus faible que prévu, en particulier dans les pays importateurs traditionnels d’Amérique latine. Le riz des Etats-Unis N^o 2, 4 pour cent brisures, s’échangeait en moyenne à 392 dollars E.-U. la tonne en août, prix en baisse par rapport aux 410 dollars E.-U. la tonne de juillet, aux 428 dollars E.-U. la tonne de juin et aux 447 dollars E.-U. la tonne de juillet 1997. Les prix à l’exportation du riz en provenance de l’Inde et du Pakistan sont restés fermes en raison de l’accroissement de la demande et des disponibilités exportables limitées dans ces pays. En Inde et au Pakistan, les nouvelles récoltes arrivent normalement sur le marché vers octobre-novembre. Au Viet Nam, les approvisionnements restent précaires et les pourparlers sur une éventuelle transaction avec l’Indonésie ont soutenu les prix. Au cours des prochaines semaines, les prix à l’exportation du riz devraient être influencés par les inondations survenues en Asie, lorsque l’on connaîtra avec précision l’étendue des dommages subis par les cultures de riz dans les pays touchés.