GLOBAL INFORMATION AND EARLY WARNING SYSTEM ON FOOD AND AGRICULTURE 
WORLD FOOD PROGRAMME 

RAPPORT SPÉCIAL

MISSION FAO/PAM D’ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES EN ETHIOPIE

21 décembre 1998



Faits saillants de la mission

  • La production de céréales et de légumineuses de la campagne meher devrait être de 11,69 millions de tonnes, en progression de 36 pour cent par rapport à l’an dernier mais légèrement moins que le résultat record de 1996.

  • En 1999, la disponibilité de céréales sera nettement meilleure, le niveau des prix sera probablement faible et la consommation de céréales augmentera.

  • L’Ethiopie aura besoin d’importations minimales en 1999 et pourra reconstituer ses stocks céréaliers à tous les niveaux.

  • Les possibilités d’exportation vers les pays voisins seront limitées en raison de la faible demande d’importations, des bas prix des produits concurrents et de la fermeture des frontières avec l’Erythrée.

  • En dépit de l’excellente récolte, quelque 2 millions de personnes auront besoin de 180 000 tonnes d’aide alimentaire, sans compter les habitants des zones pastorales et les personnes du nord déplacées à l’intérieur du pays.

  • Les donateurs devraient, dans la mesure du possible, acheter l’aide alimentaire nécessaire sur place afin de revitaliser le marché.


 

1. VUE D’ENSEMBLE


La mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires de cette année a été divisée en deux parties. La première (une équipe mixte du PAM et de la Commission de prévention et de planification des interventions en cas de catastrophe (DPPC)) a estimé les besoins alimentaires durant une période d’un mois prenant fin mi-novembre 1998. Elle avait pour but d’évaluer les besoins d’aide alimentaire pour 1999, sur la base d’inspections approfondies sur le terrain au niveau des worredas (districts). La deuxième partie de la mission, conduite par une équipe FAO, avec l’aide de conseillers nationaux et d’agents du Ministère de l’agriculture, avait pour tâche d’estimer la production de céréales et de légumineuses de la récolte meher de 1998. Ces estimations ont été confrontées à l’évaluation des besoins d’aide alimentaire dans le but de recenser les zones déficitaires et excédentaires, et de fournir des informations sur la possibilité d’effectuer des achats locaux de vivres. Les informations ont été recueillies du 14 novembre au 5 décembre 1998.

L’équipe d’estimation des besoins d’aide alimentaire s’est rendue dans 100 worredas, après avoir défini 12 groupes suivant des itinéraires distincts. Le personnel du PAM, de la DPPC et du Ministère de l’agriculture, de même que les représentants de plusieurs donateurs et ONG, ont effectué les enquêtes sur le terrain. Le PAM (Addis-Abeba) a recoupé les informations obtenues avec la DPPC avant d’établir les estimations finales de la mission.

L’équipe d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires, composée d’agents internationaux et locaux de la FAO et d’agronomes du ministère, a visité 40 zones et toutes les principales régions productrices pendant deux semaines, divisées en quatre groupes. Ils se sont entretenus avec les bureaux

régionaux et les bureaux de zone du ministère afin d’obtenir des informations sur les superficies ensemencées en 1998 et les prévisions de production, ainsi que des données sur le résultat final de la récolte meher de 1997. Ils ont procédé à des inspections des cultures céréalières et ont eu des entretiens avec les agriculteurs, les négociants et le personnel du Ministère de l’agriculture, et ont préparé leurs propres prévisions de rendement des cultures, par zone et par céréale. Sur la base des dernières estimations des superficies ensemencées au niveau des zones, la mission a calculé les prévisions de production par céréale. Elle a ainsi rassemblé une série de données morcelées sur la production de 1997 et préparé ses propres prévisions pour 1998. La mission de l’an dernier a recueilli des données historiques sur 1996, de sorte qu’on dispose désormais d’une série de données cohérentes sur trois ans.

L’Office central de statistiques a également effectué des prévisions préliminaires pour la récolte meher de 1998, qui ont été par la suite révisées à la hausse après consultation avec le ministère. Ces estimations révisées n’ont pas été publiées, mais la mission a été assurée, lors de son rapport final, que les prévisions de production totale étaient similaires aux siennes.

La mission établit la récolte meher de 1998 à 11,69 millions de tonnes de céréales et de légumineuses, soit quelque 36 pour cent de plus que la campagne décevante de l’année dernière, comme le soulignent les estimations finales après récolte du ministère. Dans l’ensemble, on prévoit une récolte céréalière excellente, mais légèrement inférieure au résultat record de 1996, de 11,79 millions de tonnes.

Par rapport à l’année précédente, l’accroissement de la production de 36 pour cent s’explique par l’amélioration des rendements due aux précipitations favorables, l’utilisation accrue d’engrais et de semences améliorées, et la présence minime de maladies et d’ennemis des cultures. L'année 1998 a été marquée par plusieurs circonstances négatives: des pluies insuffisantes en avril et en mai qui ont limité les semis du sorgho à cycle long, et des précipitations excessives en juillet et août qui ont causé l’engorgement des sols, des infestations de plantes adventices supérieures à la normale et des dommages directs aux cultures d’orge et de légumineuses, en particulier sur les terres d’altitude et les terres à coton, sans lesquelles 1998 aurait été une année record.

Les rendements de blé et de maïs sont beaucoup plus élevés que ceux de l’an dernier, et le teff a également bénéficié des fortes précipitations. Les rendements des légumineuses ne sont que légèrement supérieurs. La production de maïs est supérieure de 42 pour cent à celle de l’an passé et représente 28 pour cent de la production céréalière totale en 1998. Sur le plan géographique, Oromia est de loin la plus grande région productrice (avec 47 pour cent de la production), suivie de Amhara (32 pour cent) et du Sud (12 pour cent). Le Tigré enregistre une des meilleures récoltes de son histoire, avec un résultat qui devrait être supérieur de 32 pour cent à l’an dernier, même en tenant compte des effets de l’insécurité frontalière.

Les prix de la plupart des céréales sont déjà en baisse, en prévision d’une bonne récolte. Les prix du teff ont chuté de 40 pour cent au cours des trois derniers mois, s’établissant aux alentours de 200 dollars E.-U. la tonne, soit quelque 30 pour cent de moins que la même période de 1997. Les prix du blé ont diminué d’environ 20 pour cent et restent nettement inférieurs à ceux d’il y a un an. Les prix actuels du maïs et du sorgho s'établiraient aux alentours de 120 dollars E.-U. la tonne et devraient continuer à baisser à mesure que la nouvelle récolte est rentrée.

Avec de faibles perspectives d’exportations en 1999 et des approvisionnements importants, les prix devraient continuer à diminuer. Le Gouvernement n’a pas l’intention d’intervenir sur le marché en fixant des prix planchers.

Sur la base des estimations ci-dessus pour la récolte meher et de prévisions d’environ 0,40 million de tonnes pour la récolte belg de 1999, les besoins d’importations seront négligeables en 1999, sauf pour le riz. Même avec la perspective d’importations quasiment nulles et d’une reprise de la consommation intérieure, le pays devrait pouvoir constituer des stocks importants à tous les échelons.

Les besoins de secours alimentaires, estimés à 180 000 tonnes, sont destinés à environ 2 millions de personnes vivant dans les zones frappées par la sécheresse et autres phénomènes naturels. En outre, des secours d’urgence seront nécessaires pour les personnes déplacées provenant des zones de frontière avec l’Erythrée, où l'on signale actuellement des tensions, et pour les zones pastorales nécessiteuses. La mission recommande d’utiliser les céréales achetées sur place pour l’aide alimentaire, ce qui raffermira quelque peu le marché en perte de vitesse.


2. CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE



2.1 Situation macro-économique

En dépit de nombreux facteurs géographiques favorables, l’Ethiopie est l'un des pays les moins avancés du monde, avec un PIB par habitant estimé à quelque 100 dollars E.-U. et environ 57 pour cent de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le taux d’alphabétisation des adultes est de 35 pour cent et l’espérance de vie de 48 ans. Durant la période 1981-91, le PIB a progressé d'environ 1,6 pour cent par an, tandis que la croissance démographique annuelle était légèrement supérieure à 3 pour cent. Ces résultats médiocres s’expliquent par de nombreux facteurs, mais un des principaux a été la lente croissance annuelle du secteur agricole (seulement 3 pour cent). Depuis 1991, la croissance du PIB s’est améliorée, avec un taux annuel moyen de 7 pour cent entre 1992/93 et 1996/97, là encore partiellement en fonction des meilleurs résultats de l’agriculture. L’agriculture assure environ 55 pour cent du PIB, approximativement 95 pour cent de toutes les exportations et 85 pour cent des emplois, de façon directe ou indirecte. L’industrie représente moins de 12 pour cent du PIB, dont 7,5 pour cent du total pour les produits manufacturés, concentrés à Addis-Abeba et Dire Dawa. Les services représentent environ un tiers du PIB.

Il y a eu des réformes économiques depuis 1992, mais une économie est en proie à de graves problèmes structurels et liés aux politiques, notamment à l'insécurité alimentaire persistante. Le Programme d’ajustement structurel adopté en 1992 visait à instaurer une économie de marché, avec une participation du secteur privé libéral. Le Gouvernement, poursuivant une nouvelle stratégie de développement, se retire des activités commerciales où le secteur privé pourrait jouer un rôle important. Dans le secteur agricole, la part des dépenses publiques par habitant est passée de 26 pour cent en 1990/91 à 9,2 pour cent en 1995/96, à cause de la diminution des investissements dans les exploitations agricoles d’Etat, qui sont tombés au point zéro en 1995/96.

Il faut entreprendre des programmes d’ajustement pour les produits d'exportation à des fins de diversification, les exportations étant principalement limitées au café, à certains cuirs et peaux et aux oléagineux. En 1995/96, sur des exportations totales d’environ 470 millions de dollars E.-U., la part du café était estimée à 280 millions de dollars E.-U., soit 60 pour cent du total. Cependant, les cours mondiaux du café et le marché international étant très instables, le pays a besoin de diversifier ses exportations.

On a assisté à une nette amélioration des résultats des exportations depuis les réformes, les exportations totales ayant augmenté de 28 pour cent au cours de la période 1992/93-1995/96, même si le déficit commercial global n’est toujours pas résorbé.

Les dépenses publiques, principalement destinées à la santé et à l’éducation, ont augmenté à un rythme annuel de 5 pour cent au cours des quatre années se terminant en 1997/98. Cependant, malgré l’amélioration de la perception des recettes publiques, le Gouvernement a encore un déficit qui était de 3,5 millions de birr en 1996/97. L’inflation demeure relativement faible, sans subir le contrecoup des diverses dévaluations et mesures de libéralisation de ces dernières années. Pour les cinq années prenant fin en 1996/97, le taux moyen annuel de hausse des prix à la consommation n’a été que de 4,5 pour cent, en comptant une baisse des prix durant une grande partie de 1996 et de 1997. La production agricole a une forte incidence sur les revenus et les prix. Les hausses des prix à la consommation ont été contenues au cours des dernières années, principalement grâce aux deux bonnes campagnes agricoles de 1994/95 et de 1996/97.

L’Ethiopie est devenue un pays fortement endetté. D’après les chiffres de la Banque mondiale, la dette extérieure totale était de 10 milliards de dollars en 1996 (170 pour cent du PIB), mais les différentes mesures d’échelonnement de la dette ont limité les coûts courants du service de la dette.

2.2 Population

En juin 1998, l’Office central de statistiques du Bureau de la Commission de recensement de la population et du logement a publié son rapport sur la population de 1994. Les données et caractéristiques démographiques ont été rassemblées à la date de référence du 11 octobre 1994, sauf dans les régions Somali et Afar, où le recensement a été répété respectivement en septembre 1997 et en juillet 1998. D’après le rapport, la population était de 53,48 millions d’habitants, dont 46,16 millions (86 pour cent) de ruraux et 7,32 millions (14 pour cent) de citadins. Le taux de croissance démographique est estimé à environ 3,1 pour cent par an. En extrapolant les données de 1994, la population en juillet 1999, le mois central de la campagne de commercialisation du pays, serait de 61,67 millions d’habitants –chiffre utilisé par la mission pour l’estimation des besoins de consommation alimentaire en 1999.

2.3 Résultats récents du secteur agricole

Au cours des dernières années, la production agricole a progressé généralement plus vite que la croissance démographique. Etant, toutefois, tributaire des précipitations irrégulières, elle est très variable. Les fortes fluctuations de la production bouleversent le bilan de l’offre et de la demande de nourriture et ont un effet négatif sur les cours du marché et l’économie en général. Diverses mesures ont été lancées pour accroître et stabiliser le taux de croissance de la production agricole: meilleurs services de vulgarisation, variétés de semences améliorées, usage plus répandu des engrais et lutte plus acharnée contre les ravageurs, les maladies et les plantes adventices. L’adoption de ces intrants techniques s’est particulièrement accélérée au cours des trois dernières années, même si la part de production agricole concernée est encore faible et les rendements moyens encore inférieurs à 1 tonne à l’hectare.

Le secteur agricole a enregistré un taux de croissance sensiblement plus élevé, de plus de 5 pour cent au cours de la période 1992/93 -1996/97, en dépit des effets de la sécheresse de 1993/94 qui ont fait reculer la production agricole de 3,6 pour cent. En 1994/95 et 1995/96, la production agricole aurait respectivement augmenté de 3,3 et 14,6 pour cent. Elle a atteint un niveau record en 1996/97 lorsque les précipitations et les conditions météorologiques ont été très favorables, et la production de céréales s’est élevée à 10,9 millions de tonnes. Les pluies insuffisantes tombées durant 1997/98 se sont traduites par une forte baisse de la production de céréales et de légumineuses (respectivement de 28 et 19 pour cent).Toutefois, compte tenu de précipitations et de conditions météorologiques généralement favorables en 1998, la production globale de céréales et de légumineuses devrait être sensiblement meilleure que le niveau médiocre de 1997/98.

2.4 Sécurité alimentaire et nutrition

La Commission de prévention et de planification des interventions en cas de catastrophe (DPPC) est l’organe du gouvernement chargé de coordonner les initiatives de sécurité alimentaire, y compris l’alerte rapide en cas de famine, le maintien de réserves alimentaires d’urgence et la distribution de l’aide alimentaire.

Les disponibilités vivrières en Ethiopie ont été constamment inférieures aux besoins durant les vingt dernières années, avec des disponibilités céréalières par habitant avoisinant les 135 kg par an, et une consommation journalière d’environ 1 750 kcalories, soit à peu près les trois quarts des besoins nutritionnels totaux. L’insécurité alimentaire est restée chronique dans plusieurs parties du pays à cause des faibles disponibilités et de l’accès limité à la nourriture. Dans les zones à déficit vivrier, les revenus sont extrêmement bas et environ la moitié de la population de l’ensemble du pays vit en deçà du seuil de pauvreté. Selon les informations dont on dispose, durant les années 80, le nombre de personnes victimes de la sécheresse chaque année oscillait entre 2,5 millions en 1987 et 7 millions en 1985. Les zones sujettes à la sécheresse (Tigré, Wollo et Hararghe) sont les plus gravement touchées par l’insécurité alimentaire, mais certaines des régions à fortes précipitations telles que Illubabor et Wellega, souffrent d’insécurité alimentaire provisoire due à des facteurs météorologiques. Les précipitations irrégulières sont la principale cause de variation des approvisionnements alimentaires.

Avec une consommation quotidienne moyenne de 1 750 Kcalories par habitant, la malnutrition risque d’être répandue. D’après une enquête conduite par les Services de secours catholique (CRS) dans les régions du Tigré, Amhara, SEPAR, Somali, Harar, Dire Dawa et Addis-Abeba, plus de 60 pour cent de tous les enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique et 45 pour cent présentent une insuffisance pondérale. La prévalence des retards de croissance est supérieure à 80 pour cent dans le sud du Gondar (région Amhara), et s’élève à 43 pour cent dans le Harar et à 39 pour cent dans le Dire Dawa.




3. PRODUCTION VIVRIÈRE EN 1998



3.1 Superficies ensemencées

Compte tenu de la mauvaise récolte meher de 1997, les prix de toutes les céréales ont été très élevés durant la période précédant les semis de 1998, aussi bien pour les cultures à cycle long que pour celles à cycle court, ce qui a constitué une forte mesure d’encouragement pour les agriculteurs. Ainsi, les superficies ensemencées n’ont été inférieures que de 1,5 pour cent aux superficies record de l’an passé. Le principal facteur limitant a été le manque de pluies en mars/avril dans le nord et l’est du pays, où les cultures à cycle long (notamment le sorgho) sont normalement semées à la fin de la campagne belg. Dans de nombreuses zones, les cultures à cycle long ont été remplacées par des cultures à cycle court qui ont été semées lors des pluies meher en juin. Le sorgho à cycle long a été remplacé par des variétés à cycle court qui ont un rendement potentiel moins élevé. Au total, les superficies ensemencées en sorgho sont inférieures à celles de l’an dernier.

Grâce aux pluies meher qui, dès qu’elles ont démarré, ont été relativement régulières, et aux faibles infestations de chenilles processionnaires, la plupart des cultures de la campagne principale de 1998 n’ont été semées qu’une fois. Les disponibilités de semences ont été généralement suffisantes, en dépit de la mauvaise récolte de 1997.

Le manque de traction animale a été un facteur limitant dans certaines zones, comme le Wag Hamra, où la disponibilité de bœufs a été réduite à cause des conditions médiocres des pâturages l’année précédente. Toutefois, dans la majeure partie du pays, la traction animale semble avoir été suffisante car les niveaux d’ensemencement ont été élevés, en dépit de la "fenêtre climatique" relativement courte réservée aux cultures avant les fortes pluies démarrant dans la seconde moitié de juin.

Dans le Tigré (en particulier occidental), les superficies ensemencées ont été réduites à cause de la perte des terres occupées (dans le worreda Tahetay Adiyaho) et de l’insécurité le long de la frontière avec l'Erythrée qui a provoqué des déplacements massifs de familles rurales. Cependant, les vastes superficies commerciales et mécanisées cultivées en sorgho à Humera semblent avoir été totalement ensemencées.

Le tableau 1 indique une superficie totale nationale ensemencée en céréales et en légumineuses de 10,7 millions d’hectares, dont 25 pour cent de teff, suivi du maïs (16 pour cent), tous deux avec des résultats supérieurs (3 pour cent) en 1997. Les superficies de légumineuses sont inférieures de 8 pour cent à l’an dernier, compte tenu des précipitations excessives dans les zones de moyenne ou haute altitude où elles sont couramment cultivées.

3.2 Précipitations et état des cultures

L’Ethiopie a deux campagnes de végétation, toutes deux définies par le régime des pluies, bi-modal dans 21 des 70 zones du pays. La campagne principale est la campagne meher, et la campagne secondaire est la belg. Les cultures meher représentent normalement 90-95 pour cent de la production annuelle nationale de céréales et de légumineuses. La récolte belg n’assure que 5-10 pour cent de la production céréalière nationale, mais représente, dans certaines zones, plus de 50 pour cent des approvisionnements alimentaires. Les pluies meher démarrent généralement fin mai /juin et se prolongent jusqu’en septembre/octobre, atteignant leur intensité maximale en juin/juillet, tandis que la campagne belg commence normalement en janvier/février et se termine en avril. Les pluies belg sont importantes non seulement pour les cultures semées durant la campagne belg mais aussi pour le maïs et le sorgho à cycle long qui sont semés à la fin des pluies belg et récoltées après la campagne meher.

Les pluies belg de 1998 ont démarré en temps voulu dans la plupart des zones de production belg, mais leurs résultats ont été très médiocres. Les précipitations ont été irrégulières et insuffisantes et dominées par des périodes de sécheresse durant la deuxième moitié de mars et la première quinzaine d’avril. Ceci s’est traduit par des récoltes décevantes et le retard des semis des cultures à cycle long (maïs et sorgho). Les pluies meher de la campagne agricole 1998/99 ont démarré avec un retard de deux à trois semaines dans la plupart des zones du pays. Elles ont été suffisantes et bien réparties de juin à septembre dans les trois grandes régions productrices (Oromia, SEPAR et Amhara), qui représentent plus de 90 pour cent de la production de céréales et de légumineuses. Les disponibilités d’eau pour les cultures ont été satisfaisantes pendant la majeure partie de la période de végétation, y compris aux stades critiques de la floraison et du remplissage du grain. L’indice de satisfaction des besoins en eau pour le maïs était compris entre 85 pour cent et 100 pour cent dans la plupart des worredas et on s’attend, par conséquent, à de bons rendements.

Au nord et dans une bonne partie de la région d’Amhara, l’échec des pluies belg en mars/avril a fait du tort aux semis de maïs et de sorgho qui ont été retardés jusqu’en juin. Par ailleurs, toujours dans ces régions, de fortes précipitations tombées en juillet/août ont compromis le sarclage, endommagé l’orge et les légumineuses et causé l’engorgement des sols en de nombreux points, en particulier sur les hauts plateaux et sur les terres à coton. Néanmoins, les prévisions de production dans l’Amhara et le Tigré sont nettement meilleures que l’an dernier.

A l’est, dans les régions Hararghe oriental et Somali, les pluies meher ont été tardives et insuffisantes. Dans la région Somali, l’échec des pluies en septembre/octobre a créé des conditions de sécheresse nuisant gravement aux cultures et aux pâturages.

En juillet, des pluies abondantes sont tombées dans l’ouest, sur les hauts plateaux de la région d’Oromia, et dans celle de Gambella, causant des inondations sur les terres ensemencées le long des cours d’eau, et des pertes de cultures qui ont obligé les agriculteurs à refaire les semis.

Compte tenu du temps favorable dans la plupart des zones du pays, l'état des cultures est généralement bon et la production devrait atteindre un très bon niveau.

3.3 Facteurs de production

Un facteur contribuant aux rendements élevés durant cette campagne est le programme de vulgarisation. Dans la plupart des zones du pays, le nombre d’agriculteurs inscrits au programme est en constante augmentation chaque année, et actuellement, dans de nombreuses zones, environ 30 pour cent de tous les agriculteurs y participent. Ceci s’est traduit par l’utilisation de variétés de semences améliorées et d’engrais, et dans certains cas, de pesticides. En conséquence, la consommation d’engrais a augmenté de 27 pour cent par rapport à l’an dernier.

De nombreux agriculteurs utilisent des semences améliorées, principalement pour le maïs et le sorgho. Le blé et le teff améliorés sont également plus répandus dans les principales zones productrices. Aucune pénurie de semences n’a été signalée dans les zones visitées.

Parmi les autres facteurs ayant influé sensiblement sur les rendements durant cette campagne, on peut citer la disponibilité de bœufs, la main-d'œuvre, les outils agricoles et le crédit. Le nombre de têtes de bétail semble relativement élevé et la plupart des agriculteurs ont eu un accès suffisant aux bêtes de trait. Des pénuries localisées de bœufs ont eu lieu à Wag Hamra et Awie mais, dans l’ensemble, la traction animale a été adéquate.

Le crédit n’est utilisé que par les agriculteurs qui participent au programme de vulgarisation, pour l’achat de semences, d’engrais et de pesticides.

3.4 Ravageurs et maladies

On n’a signalé aucun ravageur migrateur important et le pays ne compte actuellement ni criquets pèlerins ni chenilles processionnaires. Une attaque de criquets pèlerins au mois de mars dans l’est du pays a été maîtrisée par de vastes pulvérisations aériennes et terrestres. Un petit foyer de chenilles processionnaires a été signalé à la mission dans le Shewa occidental mais a été enrayé par les fortes pluies tombées en juillet. Une infestation de quéléas à Konso et Derashe (SEPAR) a été maîtrisée à temps.

Dans le Wellega occidental, la mission a observé une violente attaque de termites qui a détruit les cultures. Plus de 40 000 hectares auraient été perdus dans cette zone. D’autres ennemis des cultures sont le ver africain du maïs dans le Hararghe oriental et occidental (région Oromia), qui s’attaque au maïs et au sorgho. On a signalé également la présence répandue du térébrant des tiges dans les zones centrales d’Oromia. Des altises ont été signalées dans certaines parties du Shewa Nord et de la zone d’Oromia dans la région Amhara, menaçant le maïs, le sorgho et les légumineuses.

En ce qui concerne les maladies, la mission a signalé et observé la brûlure et les taches des feuilles, cette dernière mettant en péril l’éleusine cultivée et le maïs dans six worredas méridionaux du Wellega Est (région Oromia).

3.5 Rendements

En 1998, le rendement moyen global des céréales devrait augmenter de 38 pour cent par rapport au niveau relativement faible de l’an dernier, et passer de 0,83 tonne/hectare à 1,15 tonne/ha.

Pratiquement toutes les cultures céréalières observées par la mission durant cette campagne meher obtiendront des rendements beaucoup plus élevés que l’an dernier. Les rendements nationaux des céréales de cette campagne sont même légèrement supérieurs à la récolte record de 1996/97.

Plusieurs facteurs contribuent aux excellents rendements cette année. En premier lieu, les précipitations favorables, qui, bien qu’elles aient démarré tardivement, ont été suffisantes et bien réparties durant toute la campagne dans les trois principales régions agricoles du pays, à savoir Oromia, SEPAR et Amhara. De fortes pluies tombées en juillet/août ont nui aux rendements dans ces trois régions, mais principalement à Amhara. En général, les conditions de croissance ont été excellentes.

Deuxièmement, l’augmentation du nombre d’agriculteurs participant au Programme national de vulgarisation a permis de renforcer l’utilisation d’engrais et de semences améliorées, ce qui s’est traduit par une considérable amélioration des rendements.

Troisièmement, il faut citer la quasi-absence de ravageurs migrateurs. De petits foyers localisés de chenilles processionnaires, de criquets pèlerins et de quéléas ont été enrayés à temps. Par ailleurs, des attaques localisées de térébrants et de vers africains du maïs n’ont pas eu d’incidence majeure sur les rendements au niveau national.

En ce qui concerne les maladies, les céréales et les légumineuses n’ont guère été touchées, et seulement deux maladies localisées (brûlures et taches des feuilles) ont fait souffrir l’éleusine cultivée et le maïs.

Dans de nombreuses zones où les précipitations ont été très abondantes, les infestations de plantes adventices ont été supérieures à la normale et les opérations de sarclage ont été interrompues, avec un effet négatif sur les rendements.

Au niveau national, les rendements des céréales et des légumineuses sont beaucoup plus élevés que l’an dernier, mais ce tableau général a tendance à masquer les zones où les pluies ont été insuffisantes ou excessives, ou encore où les cultures ont été victimes de ravageurs et de maladies.


3.6 Prévisions de production de céréales et de légumineuses

Même si la récolte est légèrement en retard dans la plupart des régions, elle est en bonne voie grâce au temps sec qui a régné. Les négociants sont optimistes sur la qualité et le volume de la production céréalière cette année, et la situation du marché céréalier confirme une très bonne récolte.

En faisant la somme des prévisions de production des céréales au niveau des zones, la mission prévoit une récolte totale meher de 11,69 millions de tonnes de céréales et de légumineuses de toutes les zones agricoles. Plus de 98 pour cent de cette production sera due aux petites exploitations privées, mais 96 000 tonnes de sorgho devraient provenir des grandes unités commerciales d’Humera, Metema et Abdarafi, outre 94 000 tonnes de céréales des fermes d’Etat. Sur la production agricole d’Etat, on compte 52 000 tonnes de blé d’Arsi et de Bale, plus 42 000 tonnes de maïs de Gojam Ouest et de Sidama.

La production totale sera supérieure de 36 pour cent au résultat médiocre de l’an dernier, sur une superficie inférieure de 1,5 pour cent. La production de 1998/99 ne sera inférieure que de 1 pour cent au record de 1996/97. Le maïs et le sorgho assurent 40 pour cent de toute la production et les régions Oromia et Amhara représentent ensemble 80 pour cent des céréales totales.

Tableau 1 - Ethiopie : Superficie (milliers d’hectares) et production (milliers de tonnes) de céréales et légumineuses durant la campagne meher 1998/99

CULTURE
RÉGION
  TEFF ORGE BLÉ ELEUSINE CULTIVÉE AVOINE SEIGLE RIZ MAÏS SORGHO TOTAL CÉRÉALES LÉGUMI-
NEUSES
CÉRÉALES & LÉGUMIN.
Tigré Superficie 205 140.9 107.6 118.0 . . . 90.6 206.8 868.8 46.3 915.1

Production 136.3 117.8 103.1 86.2 . . . 82.7 167.0 693.2 22.5 715.7
Afar Superficie 5.2





9.5 5.1 19.8 .9 20.7

Production 3.2 . . . . . . 2.1 2.7 7.9 .1 8.0
Amhara Superficie 1 164.4 527.2 512.6 237.7 27.9 9.3 1.9 322.6 553.1 3 356.7 606.4 3 963.1

Production 936.5 468.1 580.1 249.0 20.3 6.6 5.5 561.7 640.3 3 468.2 367.2 3 835.4
Oromia Superficie 1 054.9 582.2 777.0 71.5 33.6 1.9 . 934.3 615.5 4 070.9 481.3 4 552.2

Production 831.7 748.0 1 209.9 59.1 14.5 1.2 . 1 701.0 650.0 5 215.5 332.9 5 548.4
Somali Superficie . 9.0 5.5 . . . . 29.5 37.8 81.8 1.9 83.7

Production . 1.7 0.9 . . . . 3.0 3.8 9.4 .1 9.5
Benshangul-Gumuz Superficie 14.9 1.4 2.7 18.1 . . 1.1 40.0 51.7 129.9 7.1 137.0

Production 8.8 1.2 2.5 12.7 . . 1.3 44.0 46.0 116.5 5.3 121.8
SEPAR Superficie 204.4 123.2 148.3 3.7 0.1 . . 308.2 72.2 860.0 156.6 1 016.6

Production 151.7 150.4 264.0 3.7 . . . 646.9 92.5 1 309.2 107.9 1 417.1
Gambella Superficie . . . 0.3 . . . 9.1 2.4 11.8 . 11.8

Production . . . 0.2 . . . 7.6 1.3 9.2 . 9.2
Harar Superficie . . 0.4 . . . . 1.6 6.7 8.8 . 8.8

Production . . 0.3 . . . . 1.8 5.4 7.5 . 7.5
Addis-Abeba Superficie 4.2 0.6 2.9 0.0 . . . . . 7.6 1.8 9.4

Production 4.2 0.5 3.5 0.0 . . . . . 8.1 1.1 9.2
Dire Dawa Superficie . . . . . . . .5 9.0 9.5 . 9.5

Production . . . . . . . .5 8.1 8.6 . 8.6
Total Superficie 2 653.0 1 384.4 1 556.9 449.3 61.5 11.2 3.0 1 746.0 1 560.3 9 425.7 1 302.3 10 728.0

Production 2 072.3 1 487.8 2 164.4 410.9 34.8 7.8 6.8 3 051.3 1 617.2 10 853.3 837.1 11 690.4

 

A l’exception des céréales mineures (seigle et avoine), la production de toutes les céréales traditionnelles sera en progression: le teff de 47 pour cent, le maïs de 42 pour cent, le sorgho de 37 pour cent et le blé de 35 pour cent. Même pour l’orge et les légumineuses, qui ont souffert des pluies excessives en altitude, la production augmentera respectivement de 32 pour cent et 16 pour cent. Ces améliorations sont dues à l’accroissement des rendements dû aux précipitations favorables, à l’utilisation accrue d’intrants modernes et à l’absence de ravageurs et de maladies sérieuses. Toutefois, il convient de noter que le rendement moyen pour toutes les cultures n’est que de 1,09 tonne l’hectare. Si les pluies avaient été plus abondantes en mars/avril pour les cultures à cycle long et moins abondantes en juillet/août sur les hauts plateaux, la récolte nationale atteindrait un niveau record. Telle qu’elle se présente, elle devrait être bonne et être rentrée dans des conditions météorologiques idéales; cependant, il ne faut pas oublier le bas niveau des stocks et l’accroissement démographique qui requiert 250 000 tonnes supplémentaires chaque année, ne fût-ce que pour maintenir les faibles niveaux nutritionnels existants.

Le tableau 1 présente les prévisions par céréale/légumineuse pour chacune des 11 régions. Une comparaison avec les deux années précédentes, sur la même base, figure au tableau 2 pour l’ensemble des céréales et légumineuses. Elle montre de fortes augmentations de production dans toutes les régions, à l’exception des régions Somali, Gambella et Harar, qui pourraient être victimes de graves pénuries dues à la sécheresse. Dans les grandes régions, et en particulier dans les zones excédentaires, l’accroissement de la production est considérable, même si SEPAR est la seule région qui a un résultat meilleur qu’en 1996.

Pour la plupart des régions, les superficies ensemencées sont remarquablement similaires sur les trois années, ce qui tend à indiquer que l’Ethiopie pourrait avoir atteint sa limite en termes d’accroissement des terres cultivées.

Tableau 2 : Ethiopie- Production de céréales et de légumineuses: comparaison des campagnes meher de 1996/97 à 1998/99

REGION ANNEE
Céréales Légumineuses Céréales et légumineuses
Superficie Production Superficie Production Superficie Production
( milliers d'ha) (milliers de
tonnes)
( milliers
d'ha)
(milliers de tonnes) ( milliers
d'ha)
(milliers de tonnes)
Tigré 1996/97 807.4 615.7 70.2 36.3 877.6 652.0

1997/98 922.3 525.5 56.0 17.7 978.3 543.2

1998/99 868.8 693.2 46.3 22.5 915.1 715.7
Afar 1996/97 NA NA NA NA NA NA

1997/98 3.4 3.1 0.0 0.0 3.4 3.1

1998/99 19.8 7.9 0.9 0.1 20.7 8.0
Amhara 1996/97 3 192.4 3 412.8 645.2 430.6 3 837.6 3 843.4

1997/98 3 245.6 2 804.8 702.0 370.7 3 947.6 3 175.5

1998/99 3 356.7 3 468.2 606.4 367.2 3 963.1 3 835.4
Oromia 1996/97 4 064.2 5 364.4 553.0 387.1 4 617.2 5 751.5

1997/98 4 086.3 3 407.1 466.8 203.9 4 553.1 3 611.0

1998/99 4 070.9 5 215.5 481.3 332.9 4 552.2 5 548.4
Somali 1996/97 85.3 27.3 0.0 0.0 85.3 27.3

1997/98 80.6 9.0 1.8 0.2 82.4 9.2

1998/99 81.8 9.4 2.0 0.1 83.8 9.4
Benshangul-Gumuz 1996/97 97.2 87.6 7.9 4.1 105.1 91.7

1997/98 124.5 110.4 6.8 3.6 131.3 114.0

1998/99 129.9 116.5 7.1 5.3 137.0 121.8
SEPAR 1996/97 1 130.0 1 243.0 194.6 134.9 1 324.6 1 377.9

1997/98 968.0 986.6 178.2 122.1 1 146.2 1 108.7

1998/99 860.0 1 309.2 156.6 108.0 1 016.7 1 417.2
Gambella 1996/97 8.7 10.8 0.2 0.2 8.9 11.1

1997/98 13.1 10.0 0.0 0.0 13.1 10.0

1998/99 11.8 9.2 0.0 0.0 11.8 9.2
Harrari 1996/97 10.3 16.3 0.3 0.3 10.6 16.6

1997/98 11.9 9.6 0.3 0.3 12.2 9.9

1998/99 8.8 7.5 0.0 0.0 8.8 7.5
Addis-Abeba 1996/97 8.8 10.9 2.1 1.6 10.9 12.6

1997/98 7.9 8.0 2.4 1.4 10.3 9.5

1998/99 7.6 8.1 1.8 1.1 9.4 9.2
Dire Dawa 1996/97 11.2 11.1 0.0 0.0 11.2 11.1

1997/98 9.5 1.9 0.0 0.0 9.5 1.9

1998/99 9.5 8.6 0.0 0.0 9.5 8.6
Total 1996/97 9 415.5 10 800.0 1 473.4 995.1 10 888.9 11 795.1

1997/98 9 473.1 7 876.1 1 414.4 720.0 10 887.5 8 596.1

1998/99 9 425.7 10 853.3 1 302.3 837.1 10 728.0 11 690.4

3.7 Autres cultures

Il y a trois types d’autres cultures importantes pour les agriculteurs éthiopiens: les oléagineux comme les graines de lin, le nuq et le sésame; les racines et tubercules telles que la banane Ensete, le taro, les pommes de terre et les patates douces; et les plantes vivaces comme le café et le khat.

Les oléagineux sont cultivés dans la plupart des zones et des régions, et selon les informations disponibles, les oléagineux ne seraient pas cultivés dans seulement 19 zones sur 70, regroupées dans quatre régions, essentiellement de l’est. Au niveau des exploitations, l’oléagineux le plus courant est le nuq. Les rendements de toutes les cultures oléagineuses devraient être bons en raison des précipitations favorables et de la faible incidence des ravageurs et des maladies.

La banane Ensete et le taro sont particulièrement importants pour leur contribution à l’apport calorique dans la plupart des zones de la région SEPAR et dans le sud d’Oromia. Grâce aux bonnes conditions météorologiques, la production des deux cultures a été bonne en 1998 et on n’a signalé aucune attaque de ravageurs ou de maladies. Les rendements de la banane Ensete sont estimés à 5 kg de kocho humide par plant, ce qui représente environ 10 à 15 tonnes à l’hectare.

Dans la catégorie des plantes vivaces, le café et le khat représentent une source primordiale de recettes pour les agriculteurs. Ils sont cultivés essentiellement dans les régions SEPAR et Oromia et la "Coffee and Tea Development Authority" prévoit une récolte exceptionnelle de café.

3.8 Elevage

L’élevage fait partie intégrante des systèmes d’agriculture mixte dans les régions d’altitude, et sert à fournir traction animale, viande, lait et cuirs et peaux et à assurer une marge de sécurité en cas d'échec des récoltes. Toutefois, l’élevage est le seul gagne-pain des zones pastorales du sud et de l’est du pays, caractérisées par des conditions sèches. Le cheptel éthiopien est le plus grand d’Afrique (29,8 millions de bovins, 11,5 millions d’ovins, 9,6 millions de caprins, 3,9 millions d’équins, 0,25 million de chameaux et 25,8 millions de volailles), mais le secteur demeure sous-développé avec une faible productivité.

Le bétail a beaucoup souffert du temps sec de 1997 et de la mauvaise campagne belg de cette année: le fourrage venant à manquer, les animaux se sont affaiblis. Les prix ont subi une forte chute, exacerbée par la fermeture du marché d’Arabie saoudite pour les animaux de boucherie. Cependant, avec les précipitations et les conditions des cultures plus favorables dans la plupart des régions durant la campagne meher, l’état du bétail serait en amélioration grâce à une disponibilité adéquate de fourrage et d’aliments pour animaux, sauf dans certaines zones victimes d’une insuffisance de pluies et dans des vallées d’altitude dont les sols engorgés interdisaient le pâturage. Dans la zone de Jigjiga (région Somali), le bétail est tributaire des pacages, et en raison du manque de précipitations dans la région, les conditions de pâturage seraient précaires. En outre, les prix du bétail seraient bas à cause de ventes en catastrophe, en l’absence de fourrage et de pâturages. Dans l’Afar, autre zone pastorale importante vivant du bétail, une dermatose nodulaire aurait touché les animaux des zones 1 et 4 de la région.




4. SITUATION MEHER PAR RÉGION


Cette section du rapport n’est disponible que sur le Web, dans sa version anglaise.




5.RÉCOLTES BELG 1998 ET 1999


Conformément au régime des pluies, la campagne belg démarre normalement en janvier/février dans les zones de production belg du pays, et les cultures récoltées avant le mois d’août sont considérées des cultures belg. En 1998, la campagne belg a démarré à temps, mais en mars et en avril, les pluies ont été irrégulières et insuffisantes dans les régions Tigré, Amhara et Oromia. Dans le SEPAR, les précipitations de la campagne ont été généralement bonnes pour la production agricole. Compte tenu des faibles précipitations, les rendements des trois régions touchées ont été faibles et la récolte totale de la région pour la campagne belg est inférieure à la moyenne. Dans la région SEPAR, la production belg (70 pour cent de la production nationale) est estimée proche de la moyenne de 1996/97. Pour l’ensemble du pays, la production totale belg en 1998 est provisoirement estimée à 350 000 tonnes, chiffre qui pourrait être révisé par la suite, une fois que l'Office central de statistiques aura publié son rapport final.

Les préparatifs des terres pour la campagne belg de 1999 sont en cours dans certains worredas du SEPAR et dans certaines parties du Wollo nord et sud et du nord Shewa.






6. BILAN DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE ALIMENTAIRES EN 1999



6.1 Situation du marché

En raison de la récolte médiocre de 1997, les prix des céréales sont demeurés soutenus l’année dernière, supérieurs de 15 à 50 pour cent à ceux de 1996/97, selon les céréales et les marchés. Les prix ont subi une forte hausse entre mai et septembre à la suite de la mauvaise récolte belg et de l’épuisement des stocks.

Depuis septembre, toutefois, les prix ont baissé considérablement. D’après les données commerciales recueillies par la mission sur le terrain, il est clair que tous les prix des céréales ont chuté (jusqu’à 40 pour cent) en octobre et en novembre, et poursuivent leur repli. Les prix tendent toujours à diminuer immédiatement après la récolte, mais il semble que cette année, cette baisse ait été précoce et plus importante que d’habitude. La plupart des agriculteurs et tous les négociants s’attendent à une bonne récolte dans les principales zones productrices. La récolte a deux semaines de retard dans la plupart des zones (en raison de semis tardifs), et 70 pour cent environ de la récolte devait encore être rentrée fin décembre. Les conditions météorologiques sont idéales. Les prix devraient donc continuer à diminuer et atteindre leur niveau le plus bas en janvier - à savoir 60 pour cent des prix de janvier dernier.

Même s’il subsiste quelques stocks de report de 1997, ceux-ci devraient être vendus pour faire place aux quantités beaucoup plus importantes, provenant des nouvelles céréales. Certains observateurs ont signalé que, fin novembre, les négociants n’avaient pas pu acheter de grosses quantités de céréales nouvelles, d’une part parce qu’ils se sont concentrés sur la vente des vieux stocks et, d’autre part, parce que la récolte est plutôt tardive. En outre, la mission a noté que les agriculteurs tendaient à adopter une attitude plus commerciale vis-à-vis de la vente du grain, en n’entrant pas sur le marché durant la période de récolte. Naturellement, à la fin, les excédents seront vendus au niveau de l’exploitation lorsque le besoin d’espèces se fera sentir pour rembourser les emprunts et financer la récolte suivante. Les approvisionnements pourraient être peu abondants au cours des deux prochains mois; quant aux prix, ils pourraient baisser l’année prochaine du fait des disponibilités plus importantes que la normale et des possibilités d’exportation limitées.

6.2 Bilan alimentaire national

Le tableau 3 présente le bilan de l’offre et de la demande de 1998 estimé par la mission, sur la base des dernières informations disponibles sur les échanges, les stocks avant récolte, et les estimations finales de la production à partir de la récolte meher de 1997. La situation précaire des approvisionnements a contraint à puiser 230 000 tonnes dans les stocks, même si les exportations ont été négligeables à cause de la fermeture de la frontière avec l’Erythrée pendant la majeure partie de 1998.

Tableau 3 : Ethiopie - Bilan céréalier total, janvier-décembre 1998 et 1999
(en milliers de tonnes)


1998 1999
Disponibilités intérieures 9 546 12 459
Stocks d’ouverture 600 369
Production 8 946 12 090
- Meher 8 596 11 690
- Belg 350 400
Utilisations totales 9 904 12 479
Consommation alimentaire 8 073 9 251
Alimentation animale 100 200
Autres utilisations 1 342 2 055
Exportations 20 150
Stocks de clôture 369 823
dont: aide alimentaire 50 50
stocks commerciaux 319 773
Besoins d’importations 358 20
Commerciales 98 20
Aide alimentaire 260 -

 

Le tableau 3 présente également les prévisions de la mission pour 1999. Du côté de l’offre, les stocks d’ouverture sont à peu près aussi faibles qu’il y a trois ans à la suite des deux récoltes relativement médiocres de 1993/94 et 1994/95. Les stocks de décembre 1998 comprennent respectivement 9 300 tonnes et 40 400 tonnes d’aide alimentaire d’urgence et de programme. Par ailleurs, des stocks céréaliers limités sont détenus par les sociétés semi-publiques et les gros négociants commerciaux (estimés à 100 000 tonnes), par les négociants secondaires (30 000 tonnes), par les petites exploitations commerciales (ex. Humera) et par de nombreuses fermes familiales individuelles ayant de petits excédents (estimés à 189 000 tonnes). Ces stocks ne comprennent pas la Réserve de sécurité alimentaire d’urgence qui s’établit actuellement à 280 000 tonnes.

Il convient de noter également qu’en pratique, les niveaux des stocks à la ferme au 31 décembre sont beaucoup plus élevés qu’il n’est indiqué, car la récolte est généralement achevée par moitié à cette date, mais il n'est pas tenu compte de la nouvelle récolte dans les chiffres sur les stocks de clôture. En réalité, les stocks à la ferme s’appliquent à la période précédant immédiatement le début de la récolte, c’est-à-dire bien avant le 31 décembre.

Les estimations de la production céréalière comprennent les prévisions de la récolte meher de 1998 (11,69 millions de tonnes), plus une estimation préliminaire de 400 000 tonnes pour la campagne belg de l’année prochaine (proche de la moyenne à moyen terme).

Du côté de la demande, l’utilisation principale est la consommation alimentaire. Les prévisions généralement admises de l'Office central des statistiques (fondées sur le recensement de 1994) concernant la population à la mi-1999 sont de 61,672 millions d’habitants. La consommation apparente de céréales et de légumineuses par habitant a été de 135 kg par an au cours des dernières années, mais la mission considère que le chiffre de 150 kg (+ 11 pour cent) devrait être utilisé pour 1999. Etant donné l’abondance des approvisionnements céréaliers et les bas niveaux de prix (peut-être inférieurs de 40 pour cent à l’an dernier), la consommation augmentera sans conteste. Dans le secteur commercial, la baisse des prix encouragera l’accroissement de la consommation et du côté de la subsistance, une meilleure disponibilité se traduira par une consommation alimentaire plus importante. En outre, les revenus agricoles devraient être plus élevés, et d’habitude, la demande de céréales a une forte élasticité-revenus. A 150 kg par habitant, 75 pour cent des besoins énergétiques seraient satisfaits par les céréales, et le reste par la banane Ensete, les racines, les oléagineux et les produits de l’élevage. La consommation de ces produits fluctue fortement d’un site à l’autre et la mission s’est efforcée d’estimer la consommation céréalière par habitant par zone, et d'établir, sur cette base, les bilans alimentaires, qui sont présentés à la section suivante.

L’utilisation de céréales pour l’alimentation animale augmentera également, compte tenu de la baisse des prix. La mission a pris pour hypothèse le chiffre de 200 000 tonnes - proche du niveau enregistré en 1996.

Les autres utilisations et pertes sont estimées à 17 pour cent, contre les 15 pour cent de l’an dernier. On présume qu’une partie de ce grain additionnel sera moins bien stocké, ou stocké dans des magasins de fortune et avec moins de soin, étant donné que les céréales seront relativement bon marché. Les pertes après récolte sont estimées à 11 pour cent (d’après l’étude NRI de 1998, Rapport n°2377) et l’utilisation en semences s’établirait aux alentours de 6 pour cent. Les céréales utilisées pour le brassage de la bière sont considérées comme faisant partie de la chaîne alimentaire.

Cette année, l’Ethiopie dégagera certainement un excédent exportable, qui pourra difficilement être écoulé sur les marchés étrangers à cause de la faible demande d’importations, des bas prix ou des frontières fermées. Si la frontière érythréenne reste fermée, ce débouché traditionnel pour les excédents céréaliers éthiopiens fera défaut. La mission confirme que quasiment aucun échange n’a eu lieu avec l’Erythrée. Le Soudan, à l’ouest, a bénéficié d’une récolte record, associée à des stocks de report élevés de sorgho. Les prix sont très bas et l’interdiction d’exporter a été récemment levée au Soudan. Il est peu probable que le pays importe, sauf de faibles quantités de haricots et de pois. Le Kenya a également enregistré une récolte favorable mais aura encore besoin de quelques importations, quoique bien inférieures au niveau de 1996/97 lorsqu’il avait acheté de grosses quantités à l’Ethiopie. A l’est, la Somalie a un déficit estimé à 125 000 tonnes cette année et recourra vraisemblablement aux exportations transfrontières.

En outre, environ 20 000 tonnes de légumineuses seront exportées, et il existe une légère probabilité que des céréales soient exportées pour l’alimentation animale en Arabie saoudite, si les prix intérieurs du maïs et du sorgho reculent suffisamment (en dessous de 60 birr le quintal à Djibouti). Enfin, les donateurs pourraient prendre des arrangements triangulaires d’aide alimentaire, par lesquels des céréales (blé) seraient achetées en Ethiopie pour acheminer l’aide alimentaire ailleurs (par ex. en Somalie). Le problème, dans ce cas, serait les faibles cours mondiaux, face auxquels le grain éthiopien pourrait s’avérer cher.

Compte tenu de toutes ces possibilités, la mission a estimé provisoirement les exportations de céréales à 150 000 tonnes, soit nettement moins que les niveaux de 1995/96 et de 1996/97.

Comme le montre le tableau 3, les besoins d’importations céréalières seront nuls, car les stocks et la production suffiront à satisfaire les besoins intérieurs. Toutefois, le pays importera probablement de petites quantités de riz.

En ce qui concerne les besoins d’aide alimentaire de l’Ethiopie pour 1999, la mission recommande vivement l’achat local des céréales. Des approvisionnements adéquats seront disponibles (en particulier à partir de janvier 1999), les prix devraient être compétitifs, et les achats locaux pourraient redonner de la vigueur à un marché qui s’annonce en perte de vitesse en 1999.

6.3 Bilans alimentaires régionaux

Le tableau 4 tente d’identifier les zones excédentaires et déficitaires au niveau zonal et régional. Les besoins de consommation sont constitués à partir des estimations de population par zone de l'Office central de statistiques et des taux de consommation par habitant calculés par la mission. Ils varient de 116 kg par habitant dans les zones pastorales à 164 kg dans les hauts plateaux du nord, avec une moyenne nationale de 150 kg, qui correspond à l’hypothèse du tableau 3. Les zones ont été classées selon l’importance des céréales dans le régime alimentaire (banane Ensete, racines et produits de l’élevage). Certaines zones ont été divisées en plusieurs catégories avec des proportions différentes. Les chiffres de consommation de céréales et de légumineuses par habitant ont été calculés pour chaque type de régime alimentaire en consultation avec le nutritionniste de la mission, et ajustés pour obtenir une moyenne pondérée de 150 kg.

Tableau 4 : Estimation des excédents/déficits céréaliers par zone en 1999

REGION ZONE POPULATION
(milliers)
BESOINS DE CONSOMMATION
(milliers de tonnes)
PRODUCTION NETTE
milliers de tonnes)
EXCÉDENT (+)
DÉFICIT (-)
(milliers de tonnes)
Tigré Ouest 841 138 207 69

Central 1 081 177 153 -24

Est 670 110 59 -51

Sud 1 001 164 163 -1

Tigré Total 3 593 589 582 -7
Afar Zone 3 161 19 6 -12

Zone 5 305 35 0 -35

Zone 1 2 4 723 84 0 -84

Afar Total 1 188 138 7 -131
Amhara N.Gondar 2 393 392 490 97

S.Gondar 2 026 332 400 68

N.Wollo 1 444 237 135 -101

S.Wollo 2 433 399 275 -124

N.Shoa 1 788 293 441 148

E.Gojam 1 948 319 479 160

O.Gojam+Bah.D 2 149 352 572 220

Wag Hamra 316 52 35 -17

Awie 822 135 256 121

Oromia 530 62 58 -3

Amhara Total 15 850 2 574 3 142 568
Oromia O.Wellega 1 792 294 368 74

E.Wellega 1 452 238 353 115

Illubabor 981 143 202 59

Jimma 2 271 332 395 63

O. Shewa 2 698 442 907 464

N.O. Shewa 1 341 220 304 84

E. Shewa 1 932 311 718 407

Arsi 2 568 421 810 389

O. Hararghe 1 473 227 86 -141

E. Hararghe 2 120 337 255 -82

Bale 1 410 185 132 -53

Borena 1 656 258 39 -219

Oromia Total 21 694 3 408 4 569 1 161
Somali Shinile 375 44 0 -44

Jijiga 849 99 8 -91

Autres zones 2 377 276 0 -276

Somali Total 3 602 418 8 -410
BenShangul Metekel 229 38 49 12

Assosa 236 39 49 11

Kemashi 58 7 0 -7

BenShangul Total 523 83 99 16
SEPAR Gurage 1 820 229 293 64

Hadiya 1 228 155 299 145

K.A.T. 850 107 171 63

Sidama 2 391 301 196 -105

Gedeo 659 83 9 -74

N.Omo 3 046 384 160 -224

S.Omo 383 47 22 -24

Kaffa Shaka 848 107 135 28

Bench-Maji 381 47 29 -17

Yem 76 10 9 -1

Amaro 115 14 5 -9

Burgi 45 5 4 -2

Konso 184 30 8 -22

Derasha 105 17 19 2

SEPAR Total 12 132 1 536 1 360 -177
Gambella Tous 206 32 7 -24
Harar Tous 154 25 7 -18
Addis-Abeba Tous 2 424 398 8 -390
Dire Dawa Tous 306 50 7 -43
Ethiopie Total
61 672 9 251 9 795 543

 

Les besoins de consommation totaux pour chaque zone sont établis sur la base des prévisions nettes de production, déduction faite des semences, des déchets et de l’alimentation animale. Les excédents et déficits qui en résultent figurent dans la dernière colonne du tableau 4. Le tableau sert à identifier les zones excédentaires pour d’éventuels achats locaux d’aide alimentaire. Il convient de noter que, contrairement au bilan alimentaire national, on n’a tenu aucun compte de l’évolution des stocks ou des échanges d’une zone à l’autre. Les chiffres se limitent à confronter les besoins et la production nette.

Ainsi, le tableau 4 indique que les plus gros excédents seront dans le Shewa Est, Shewa Ouest, Arsi et Godjam Ouest. Les zones où les déficits par personne sont les plus importants sont les régions Somali et Afar et le Hararghe occidental, Borena, Konso et Gedeo.

Compte tenu de ce qui précède, l’excédent de l’ensemble du pays s’établit à 540 000 tonnes, soit 9 kg par habitant. Au niveau national, il servira aux exportations ou à la constitution de stocks.

6.4 Besoins d’aide alimentaire

6.4.1 Bilan des distributions de secours alimentaires en 1998

Les besoins de secours alimentaires et les distributions effectives en Ethiopie ont été extrêmement variables au cours des dernières années. Les besoins de secours alimentaires ont été estimés à 427 000 tonnes pour 1995, dont 347 379 tonnes (81 pour cent) distribuées, 291 000 tonnes pour 1996, dont 219 000 tonnes (75 pour cent) distribuées et 186 000 tonnes pour 1997, avec 306 000 tonnes (165 pour cent) distribuées. Le niveau élevé de distribution par rapport aux premières estimations de besoins de secours pour 1997 - année de production céréalière excédentaire - s’explique par plusieurs événements qui ont influé négativement sur la sécurité alimentaire durant l’année: sécheresse dans les zones pastorales ainsi que dégâts aux cultures causés par les ravageurs, pluies excessives et démarrage tardif de la saison des petites pluies, autant de facteurs qui ont contraint la DPPC à réviser les besoins de secours alimentaires (329 450 tonnes).

En décembre 1997, la mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires a estimé que l’Ethiopie aurait besoin de 420 000 tonnes de secours alimentaires pour 1998, afin de couvrir les besoins de 5,3 millions de personnes. Les bénéficiaires pouvant prétendre aux secours et identifiés par la mission étaient principalement des agriculteurs dont la production avait souffert des faibles pluies belg, suivies de précipitations insuffisantes, tardives et irrégulières durant la campagne meher, en particulier dans les plaines, situation qui a été aggravée par des pluies anormalement abondantes lors de la récolte. La mission a estimé que la durée moyenne de l’assistance en 1998 serait de cinq mois.

La Commission nationale de prévention et de planification des interventions en cas de catastrophe (DPPC) a lancé un appel pour une aide alimentaire d’urgence en décembre 1997, estimant les besoins de secours alimentaires à 572 835 tonnes pour 5,8 millions de personnes victimes de pertes de cultures. L’écart entre les estimations des besoins de la mission conjointe FAO/PAM et la DPPC était supérieur à 150 000 tonnes. Ceci s’explique essentiellement par le fait que la Commission a estimé que les bénéficiaires auraient besoin d’une assistance pour une période plus longue que celle jugée nécessaire par la mission FAO/PAM.

En décembre 1998, les promesses de contributions des donateurs s’élevaient à 331 286 tonnes contre des besoins estimés par la mission de 1997 à 420 000 tonnes. Un volume de 285 588 tonnes a déjà été livré, comprenant des emprunts à la Réserve de sécurité alimentaire d’urgence, au titre d'engagements non livrés mais confirmés. Comme les années précédentes, on a remédié à la lenteur des livraisons d’aide alimentaire à l'Ethiopie en prélevant sur la Réserve d’urgence. Les secours et promesses de contributions reportés de 1997 à 1998 sont estimés à 69 883 tonnes. En plus des livraisons de secours alimentaires, l’Ethiopie a reçu en 1998 quelque 69 736 tonnes au titre des programmes ordinaires d’aide alimentaire (essentiellement des projets de développement vivres-contre-travail).

Selon les estimations de la mission, les distributions totales de secours alimentaires par la DPPC et les ONG en Ethiopie s’élèvent, en 1998, à quelque 294 932 tonnes, soit 70 pour cent des besoins de secours totaux pour l’année (d’après l’évaluation de la mission en décembre 1997); les stocks de report et les annonces de contributions reportés sur 1999 seraient donc de 60 539 tonnes. La distribution relativement lente s’explique notamment par l’arrivée tardive des livraisons dans le pays et l’insuffisance des stocks de la Réserve d’urgence dans lesquels puisent les organismes d’assistance.

Tableau 5: Bilan des secours alimentaires de 1998 (en tonnes)

1. Disponibilités totales de secours alimentaires en 1998 355 471
Stocks de report et contributions annoncées en 1997 69 883
Secours livrés en 1998 285 588
2. Distributions estimées en 1998 294 932
3. Stocks annoncés et annonces de contributions reportés sur 1999 60 539

 

A l’exception du Hararghe oriental et du Sud Wollo, la situation nutritionnelle dans la majeure partie du pays est demeurée stable en 1998. Dans le Hararghe oriental, des pluies insuffisantes et tardives se sont traduites par de fortes baisses de rendements. Durant la deuxième moitié de 1998, les worredas les plus touchés ont connu une migration due en grande partie à la précarité de la situation vivrière. Dans le Sud Wollo, compte tenu d’une mauvaise campagne agricole en 1997, d’une récolte belg réduite en 1998 et d’une poussée de malaria, les agriculteurs ont épuisé leurs stratégies habituelles d’adaptation et se sont tournés vers la consommation de plantes sauvages et la vente à crédit de leur prochaine récolte meher. Aussi bien dans le Hararghe oriental que dans le Sud Wollo, les distributions de secours alimentaires n’auraient guère suffi à satisfaire les besoins.

6.4.2 Méthodologie d’estimation des besoins de secours alimentaires pour 1999

En juin 1998, un atelier mixte DPPC-PAM a été tenu à Addis-Abeba sur l’estimation des besoins de secours alimentaires en Ethiopie, avec la participation de donateurs et d’ONG. L’atelier avait pour but de clarifier les méthodologies d’estimation des besoins utilisées par la DPPC et le PAM, afin d’affiner la précision des estimations, et resserrer la collaboration entre la Commission et le PAM dans ce domaine. A la suite de quoi, les deux organismes sont convenus d’une méthodologie commune ainsi que de la collecte et de l’analyse conjointes des données pour l’évaluation des besoins de secours alimentaires de 1999. Cette collaboration a évité le chevauchement des travaux de terrain et a garanti la concordance des estimations des besoins pour 1999 entre la mission FAO/PAM et la DPPC.

La méthodologie d’estimation des besoins de secours alimentaires utilisée par la mission cette année est en grande partie qualitative, compte tenu du fait qu’au niveau national, les données quantitatives sur la sécurité alimentaire des ménages éthiopiens sont limitées, souvent incomparables d’une zone à l’autre, et trop peu dignes de foi pour établir des prévisions exactes sur les déficits vivriers des worredas et des zones et sur les stratégies d’adaptation des populations.

En estimant les besoins de secours alimentaires pour 1999, la mission s’est efforcée de collecter les informations suivantes pour chaque zone:

    1. Phénomènes exceptionnels qui ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire des ménages;
    2. Nombre de personnes touchées par ces phénomènes;
    3. Pourcentage de la population incapable d'y faire face, faute de revenus, de biens, de réseaux de soutien, de possibilités de travail et d'autres stratégies d’adaptation;
    4. Durée des secours alimentaires nécessaires pour les personnes incapables de faire face à la situation.

Il est difficile de distinguer les besoins d’aide alimentaire d’urgence de l’insécurité alimentaire chronique en Ethiopie. Même lors de bonnes récoltes, on estime que plus de 40 pour cent des ménages ruraux souffrent d’insécurité alimentaire, c’est-à-dire qu’ils ne produisent pas assez de nourriture et de revenus pour satisfaire leurs besoins nutritionnels de base. Néanmoins, la mission s’est efforcée d’identifier les phénomènes exceptionnels qui ont gravement entamé la sécurité alimentaire des ménages, en particulier durant la principale campagne de croissance des céréales entre juin et novembre 1998. Ces événements ont été principalement liés à la production agricole. Les worredas et les populations concernés sont qualifiés dans ce rapport de "touchés". Les besoins d’aide alimentaire imputables à la "pauvreté" et jugés par les équipes d’évaluation sans lien avec des phénomènes clairement identifiables compromettant gravement la sécurité alimentaire n’ont pas été pris en ligne de compte dans l’évaluation des besoins de secours alimentaires pour 1999.

Les données servant à estimer le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire et la quantité de secours nécessaires en 1999 ont été collectées par 12 équipes conjointes DPPC-PAM en octobre/novembre 1998. Des représentants de donateurs et d’ONG faisaient également partie des équipes. Les équipes ont utilisé des listes de contrôle et des formulaires uniformisés pour recueillir les informations sur certaines variables de sécurité alimentaire. Un atelier de formation d’une journée a été organisé à Addis-Abeba pour tous les membres des équipes avant leur départ sur le terrain. Les équipes se sont rendues dans 36 zones au total et quatre worredas spéciaux (qui rendent compte directement à la région) et ont examiné des informations relatives à environ 450 worredas producteurs de céréales.

Afin d’établir le nombre de personnes nécessitant des secours alimentaires et la durée de l’assistance, les équipes d’évaluation ont analysé principalement les résultats de la campagne meher, l’état du bétail, les autres sources de revenus, les ressources des ménages, les conditions du marché et les stratégies d’adaptation des ménages. Un facteur supplémentaire servant à établir la durée de l’assistance a été les variations saisonnières des campagnes meher et belg. Les équipes ont rendu visite à un échantillon d’associations d’agriculteurs touchés, dans le but d’effectuer des observations directes sur le terrain pour vérifier les événements qui auraient nui à la sécurité alimentaire des ménages. Au cours des visites de terrain, les équipes ont tenu des entretiens avec les responsables des zones et des worredas, le personnel des ONG et les agriculteurs.

Les données recueillies par les 12 équipes ont été examinées conjointement par la DPPC et le PAM à Addis-Abeba. Un système de classification de chaque worreda au sein d’une zone a été conçu en fonction de l’ampleur des phénomènes qui l’ont frappé. Le système prend appui sur l'ampleur et la gravité de l’épisode à l’origine de l’insécurité alimentaire accrue, le nombre de personnes touchées, et leur capacité de faire face à ses conséquences. Les résultats de cette classification ont été ensuite comparés au classement des worredas uniquement sur la base des besoins d’aide alimentaire en tonnes estimés par les équipes. Tout écart important entre les deux classements a fait l’objet d’analyses plus approfondies par l’équipe d’évaluation correspondante.

Selon l’Office central de statistiques [ Revenus des ménages 1995/1996, enquête sur la consommation et les dépenses, Bulletin statistique n°. 170, 1997] , 78 pour cent en moyenne des calories consommées par la population rurale d’Ethiopie sont tirées des céréales, des produits céréaliers et des légumineuses. Le Gouvernement éthiopien a fixé la moyenne pondérée des besoins alimentaires minimums acceptables par personne à 2 100 kcal par jour. En appliquant l’estimation de l'Office central ci-dessus, ces produits alimentaires (céréales, produits céréaliers et légumineuses) constituent 1 638 kcal de l’apport journalier moyen par habitant. La mission a pris 15 kg de céréales, fournissant 1 650 kcal par personne et par jour, comme ligne d’orientation générale pour estimer les besoins d’aide alimentaire mensuels d’une personne touchée. C’est aussi la ration de secours standard utilisée par le Gouvernement à l’échelle nationale. Pour arriver aux besoins totaux annuels de secours par personne pour 1999, on a multiplié 15 kg par le nombre de mois jugés nécessaires pour l’assistance. Les besoins totaux d’aide alimentaire pour 1999 ont été alors calculés en additionnant les déficits vivriers estimés des populations touchées, d’abord par worreda, et ensuite par zone.

6.4.3 Besoins de secours alimentaires en 1999

Selon les estimations de la mission, les besoins de secours alimentaires pour l’Ethiopie en 1999 s’élèvent à 181 871 tonnes pour près de 1,9 millions de personnes touchées et une durée approximative de six mois. Cette estimation ne représente que 43 pour cent des besoins de 1998 mais reste proche de l’estimation effectuée en 1997, année de bonne récolte. La mission conjointe FAO/PAM d’évaluation a ensuite estimé que 186 000 tonnes de secours alimentaires étaient nécessaires pour 1,9 million de personnes, même si la DPPC a par la suite révisé ce chiffre à la hausse (329 450 tonnes) après plusieurs événements négatifs qui ont pesé sur la sécurité alimentaire. Sur le total des besoins de secours alimentaires pour 1999, 35 pour cent servent à la région Amhara, 33 pour cent à la région Oromia et 20 pour cent au Tigré. Le reste est destiné aux worredas ruraux de Jijiga et Harar et aux personnes déplacées d’Addis-Abeba, avec une provision pour imprévus de 5 pour cent qui pourra être utilisée selon les besoins, dans les zones pastorales ou autres régions.

Les estimations de secours alimentaires de 181 871 tonnes pour 1999 ne comprennent pas les besoins de secours des éthiopiens déplacés par le conflit frontalier entre l’Ethiopie et l’Erythrée, ni ceux des zones pastorales. Le Gouvernement éthiopien estime que 67 652 tonnes de secours alimentaires sont nécessaires pour près de 400 000 personnes déplacées et pour les Ethiopiens chassés d’Erythrée. En raison des circonstances particulières des personnes déplacées à l’intérieur du pays et des éleveurs nomades, l’évaluation de leurs besoins sort du cadre de cette mission. Des évaluations distinctes des secours nécessaires à ces catégories devraient par conséquent être effectuées dans les plus brefs délais.

Etant donné que les annonces de contributions et les stocks de secours alimentaires reportés de 1998 à 1999 s’élèvent à quelque 60 539 tonnes, les besoins nets de secours pour 1999 sont estimés à 121 332 tonnes. Comme les années précédentes, cette estimation part du principe que la récolte belg et les préparatifs de la prochaine culture seront normaux en 1999. Des événements inattendus sont, bien entendu, toujours possibles, auquel cas les besoins de secours alimentaires devront être ajustés.

Tableau 6 : Besoins de secours alimentaires et bénéficiaires en Ethiopie en 1999 (à l’exception des zones pastorales et des personnes déplacées par le conflit frontalier Ethiopie/Erythrée)

Zone/Région Nombre de bénéficiaires Bénéficiaires en % de la population rurale Durée moyenne de l’assistance (en mois) Besoins de secours alimentaires (tonnes)
Tigré 373 030 12 7 36 932
Tigré Ouest 22 010 3 7 2 186
Tigré Central 122 210 13 7 11 992
Tigré Est 157 530 28 7 15 593
Tigré Sud 71 280 10 7 7 161
Amhara 750 230 5 6 63 354
Gondar Nord 76 340 4 3 3 658
Gondar Sud 59 430 3 5 4 690
Wollo Nord 146 170 11 7 14 891
Wollo Sud 224 600 10 6 20 214
Shewa Nord 111 200 7 6 9 973
Wag Hemra 66 980 23 5 5 149
Oromia 65 510 14 5 4 779
Oromia 583 950 3 7 59 560
Wellega Ouest 10 430 1 6 938
Wellega Est 860 0.1 6 78
Shewa Nord 2 770 0.2 4 153
Shewa Est 16 340 1 8 1 923
Arsi 23 880 1 7 2 644
Hararghe Ouest 97 450 7 5 6 961
Hararghe Est 432 220 22 7 46 863
Jijiga 154 630 22 5 11 057
Harar 13 300 20 4 798
Sous-total 1 875 140

171 701
5% provisions pour imprévus


8 585
Addis-Abeba (pers. dépl.) 17 615
6 1 585
Total général 1 892 755 4 6 181 871
Stocks de report et annonces de contributions de 1998


60 539
Besoins nets


121 332


Note: Les besoins de secours alimentaires ont été compilés à partir de données calculées au niveau des
worredas (zones d’altitude), tandis que la durée de l’assistance est fondée sur des moyennes zonales.

6.4.4 Phénomènes ayant un impact sur la sécurité alimentaire en 1999

Les besoins de secours alimentaires relativement faibles pour 1999 s’expliquent par l’excellente récolte meher dans la plupart des régions céréalières d’Ethiopie. Toutefois, une série de phénomènes, météorologiques et anthropiques, ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire des populations rurales les plus vulnérables. Les phénomènes naturels, sous la forme de précipitations excessives, se sont produits dans certaines parties du Tigré et d’Amhara, essentiellement dans les hauts plateaux du nord-est, tandis que le Hararghe Est et Ouest et la zone de Jijiga ont souffert de pluies insuffisantes et irrégulières. Les événements causés par l’homme qui ont réduit la sécurité alimentaire comprennent la perte des occasions d’échanges et de main-d'œuvre due à la fermeture des frontières et aux embargos commerciaux. Dans le Tigré oriental, où un pourcentage important de la main-d'œuvre migre normalement vers l’Erythrée pour gagner un salaire, les travailleurs migrants et leurs familles ont subi le contrecoup de la fermeture de la frontière. Des chocs économiques similaires concernant le commerce ont également eu lieu dans l’est du pays. Par exemple, dans la zone de Jijiga (région Somali), les biens et les revenus liés à l’élevage ont gravement souffert de l’embargo sur le bétail déclaré par certains pays du Golfe. L’aggravation des termes de l’échange de l'élevage dans le Tigré Est et Ouest est due au conflit en cours avec l’Erythrée et à la fermeture des frontières.

Parmi les phénomènes plus localisés ayant influé sur la sécurité alimentaire en 1998, figurent les attaques de ravageurs et les maladies, les tempêtes de grêle, la saturation en eau des sols, les inondations et les glissements de terrain. Ces événements ont été généralisés dans de nombreuses régions du pays, même s'ils ne portaient que sur une zone géographique limitée ou n'affectaient qu'une population réduite. Les poussées de malaria ont compromis la capacité des habitants de travailler dans nombre de zones à fortes précipitations d’Amhara, du Tigré et de l’Oromia Ouest.

La mission s’inquiète de l’aggravation de la sécurité alimentaire dans le Hararghe oriental et le Wollo Sud. Les distributions d’aide alimentaire dans les deux zones en 1998 auraient été insuffisantes et mal échelonnées. Les distributions de secours alimentaires étaient encore en cours dans le Hararghe oriental lors du passage de la mission, tandis que dans le Wollo Sud, on prévoit une récolte relativement bonne qui permettra d’améliorer la situation à court terme. Les deux zones auront besoin de quantités importantes de secours alimentaires en 1999.

Le Hararghe oriental est peut-être la zone la plus touchée, avec tous ses worredas nécessitant une assistance pour une durée variant de trois à neuf mois. Les worredas de Fedis, Babile, Gursum, Girawa et Gola Oda sont parmi les plus gravement touchés de la zone. Les zones de plaine à l’intérieur de ces worredas sont généralement celles qui souffrent le plus, à cause de très faibles rendements des cultures dus aux précipitations faibles et insuffisantes tombées de mi-août à début septembre. La zone de Jijiga dans la région Somali, jouxtant le Hararghe oriental à l’est, a également reçu des précipitations médiocres. En revanche, de nombreuses zones du nord-est du pays ont souffert de précipitations excessives qui ont endommagé les cultures, causé l’engorgement des sols et des glissements de terrain. Le Tigré oriental, normalement une zone à déficit pluvial, en est un exemple.

Le nombre relativement faible de personnes qui, selon les estimations, auraient besoin des secours alimentaires en Ethiopie en 1999 occulte le nombre nettement supérieur d’Ethiopiens souffrant d’insécurité alimentaire chronique. Si cette mission estime que seulement 4 pour cent de la population rurale aura besoin de secours alimentaires en 1999, le nombre de personnes incapables de répondre à leurs besoins nutritionnels de base, même les années de bonne récolte, est estimé à plus de 40 pour cent de la population, soit quelque 26 millions d’éthiopiens. Il s’agit de ménages souffrant d’un déficit vivrier structurel, dont les caractéristiques peuvent être résumées comme suit: petites exploitations, faible productivité des terres, maigres biens et accès limité aux intrants et à la technologie. Leur précarité nutritionnelle et alimentaire chronique réduit leur capacité de faire face aux effets des phénomènes climatiques et anthropiques décrits ci-dessus. En conséquence, nombre d’entre eux ont besoin pour survivre de secours alimentaires, même lorsque les approvisionnements alimentaires sont satisfaisants au niveau national.

6.4.5 Alerte rapide et évaluation de la vulnérabilité

En Ethiopie, plusieurs organisations s’occupent d’alerte rapide et d’évaluation de la vulnérabilité: le Département d’alerte rapide de la DPPC, le système USAID/UE d’alerte rapide en cas de famine, le Service d’évaluation et de cartographie de la vulnérabilité du PAM, SCF (Grande-Bretagne) et CARE. La mission félicite le Gouvernement éthiopien, les ONG, le PAM et les donateurs pour les efforts déployés, au cours des dernières années, afin de coordonner les activités d’évaluation de la vulnérabilité par le biais du Comité directeur d’alerte rapide, et la mise au point de méthodologies et de systèmes communs de collecte et d’analyse des données. Bien que les opérations de terrain de cette évaluation aient été effectuées dans un laps de temps relativement court (3 semaines), le service VAM du PAM, en étroite collaboration avec le Comité directeur d’alerte rapide, a recueilli et analysé sans cesse des informations provenant de diverses sources sur toute une série d’indicateurs de sécurité alimentaire, qui ont servi à évaluer les besoins de secours alimentaires dans l’ensemble du pays. En conséquence, en dépit de la durée limitée de l’évaluation conjointe DPPC-PAM sur le terrain, les équipes ont eu accès à des quantités importantes d’informations utiles à l’estimation des besoins de secours alimentaires.

 

 

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant.
Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télex 610181 FAO 1
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Courrier électronique: [email protected]
Mohamed Zejjari
Directeur régional, OAP, PAM
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