FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.1 - Février 1999 p. 4

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COMMERCE 1/


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1/ Le commerce international du blé et des céréales secondaires est calculé sur la base des importations estimatives livrées au 30 juin de la campagne commerciale juillet-juin. Certains achats effectués en fin de campagne peuvent être comptabilisés avec la campagne suivante si la livraison se fait après le 30 juin. En général, les exportations et les importations sont calculées sur la base des expéditions et des livraisons estimatives effectuées au cours de la campagne commerciale juillet-juin, et peuvent donc ne pas s'équilibrer exactement pour une année donnée en raison des délais entre expéditions et livraisons.

Pour ce qui est du commerce international des céréales en 1998/99, les prévisions de la FAO s'établissent maintenant à 204 millions de tonnes, soit 2,7 millions de tonnes de plus que dans le dernier rapport datant de novembre (tableau A.2), l'essentiel de la révision portant sur le blé. Toutefois, à ce niveau, le volume des importations mondiales de céréales serait encore inférieur de 7 millions de tonnes, soit 3 pour cent, à celui de l'an dernier. La réduction des achats commerciaux de blé et de riz devrait largement compenser l'accroissement prévu des importations mondiales de céréales secondaires.

Il est prévu qu'en 1998/99 (juillet-juin), les échanges de blé et de farine de blé (en équivalent blé) atteindront 93,3 millions de tonnes, niveau inférieur de 2 millions de tonnes au volume déjà réduit de 1997/98 mais supérieur de 1,8 million de tonnes au chiffre de novembre. La majeure partie de l'accroissement enregistré dans la prévision de ce mois-ci est due à la révision à la hausse des estimations des importations de la CEI et de quelques pays d'Asie. Les importations totales de blé effectuées par les pays en développement en 1998/99 se montent à 73 millions de tonnes, c'est-à-dire quelque 4 millions de tonnes (5 pour cent) de moins que l'an dernier et volume le plus faible depuis 1994/95. En revanche, selon les prévisions, les importations totales effectuées par les pays développés progresseraient légèrement par rapport à l'année dernière et approcheraient les 20 millions de tonnes, en raison surtout de l'intensification des livraisons d'aide alimentaire à la Fédération de Russie.

Il est prévu que les importations totales de blé de l'Afrique atteignent près de 22 millions de tonnes, soit 1,6 million de tonnes de moins qu'au cours de la campagne précédente. Ce recul s'expliquerait principalement par la réduction des importations de plusieurs pays d'Afrique du Nord dont la production intérieure a augmenté, en particulier Algérie, Maroc et Tunisie. Cependant, les importations de l'Egypte,
induites par une demande soutenue, devraient atteindre un volume aussi élevé que l'an dernier (environ 7,2 millions de tonnes). A ce niveau, l'Egypte serait de nouveau le plus gros importateur mondial de blé de cette campagne. Selon les indications actuelles, les importations de l'Afrique subsaharienne marqueraient un léger recul, d'environ 500 000 tonnes, imputable à la réduction des importations du Kenya et à l'absence probable d'importations de la part de l'Ethiopie, qui a engrangé une récolte exceptionnelle. Alors que ces dernières années, les importations de blé de l'Ethiopie étaient surtout destinées à l'aide alimentaire, cette année, l'aide destinée aux groupes vulnérables devrait être achetée sur place.

Selon les prévisions actuelles, les importations totales de l'Asie en 1998/99 seraient de 43 millions de tonnes, soit 3 millions de tonnes de moins que l'an dernier mais 1 million de tonnes de plus que le chiffre prévu en novembre. Les estimations des importations de plusieurs pays asiatiques ont été révisées ce mois-ci. Pour le Bangladesh, les prévisions concernant les importations de blé ont été portées à 2,4 millions de tonnes, soit 600 000 tonnes de plus qu'en novembre et 1,6 million de tonnes de plus que l'année précédente, pour compenser les pertes importantes dues aux inondations. Au Pakistan, les importations de cette année, établies actuellement à 2,2 millions de tonnes, risquent de tomber nettement au-dessous du volume de l'an dernier en raison de la progression de la production; elles dépasseraient toutefois de 400 000 tonnes les prévisions du dernier rapport, ce qui s'explique essentiellement par l'accélération des achats ces derniers mois. Les prévisions concernant les importations de blé de la République islamique d'Iran et de la Malaisie ont été elles aussi légèrement revues à la hausse. A l'inverse, pour ce qui est des importations de blé de l'Inde, les prévisions ont été minorées de 300 000 tonnes pour s'établir à 900 000 tonnes, soit environ 1,4 million de tonnes de moins que l'an dernier, à cause des stocks importants et des perspectives de récoltes de blé exceptionnelles en 1999. Les importations de blé de l'Indonésie sont actuellement chiffrées à 2,8 millions de tonnes, soit 400 000 tonnes de moins qu'en novembre et 1,2 million de tonnes de moins que l'an dernier. Cette réduction serait imputable aux importants stocks de farine de blé que détient la société céréalière para-étatique BULOG, qui n'a plus le monopole des importations. Jusqu'ici, les prix intérieurs se sont maintenus très au-dessus des prix internationaux, mais ils pourraient chuter sous la pression des stocks de la BULOG, ce qui rendrait les ventes privées de farine importée difficiles et moins rentables.

VUE D'ENSEMBLE DES IMPORTATIONS MONDIALES DE CÉRÉALES - PRÉVISIONS POUR 1998/99

  Blé   Céréales secondaires Riz (usiné)   Total
  1997/98 1998/99 1997/98 1998/99 1998 1999 1997/98 1998/99
  (. . . . . . . . millions de tonnes . . . . . . . .)
Asie 46,0 43,1 54,1 53,1 16,9 11,6 117,0 107,8
Afrique 23,5 21,9 10,5 11,3 3,9 4,2 37,9 37,4
Amérique centrale 5,2 5,5 9,8 10,5 1,3 1,5 16,3 17,5
Amérique du Sud 10,0 11,1 5,8 6,6 2,0 1,4 17,7 19,1
Amérique du Nord 2,6 2,5 4,0 3,2 0,6 0,6 7,2 6,3
Europe 5,3 4,6 4,1 3,9 1,0 1,1 10,4 9,6
CEI 2,7 4,2 0,3 0,7 0,5 0,5 3,5 5,4
Océanie 0,4 0,4 0,1 0,1 0,3 0,3 0,9 0,8
TOTAL MONDIAL 95,7 93,3 88,6 89,5 26,6 21,1 210,9 204,0
Pays en développement 77,2 73,5 57,4 58,5 23,3 17,6 157,9 149,6
Pays développés 18,5 19,8 31,2 31,1 3,3 3,5 53,0 54,3

SOURCE: FAO

Les importations de blé de l'Europe devraient atteindre 4,6 millions de tonnes, c'est-à-dire un peu plus que le chiffre communiqué en novembre, à cause de la révision à la hausse des importations de blé dur de la CE. Cependant, malgré les majorations de ce mois-ci, les importations totales de l'Europe resteraient inférieures d'environ 700 000 tonnes à celles de l'an dernier. L'essentiel de ce recul serait imputable à la réduction des achats de la CE, qui a engrangé une récolte exceptionnelle, les importations de la plupart des autres pays restant probablement proches des niveaux de l'an dernier.

A l'inverse, selon les prévisions actuelles, compte tenu des récoltes médiocres engrangées pendant cette campagne dans les pays de la CEI, leurs importations totales de blé en 1998/99 atteindraient 4,2 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que dans le dernier rapport, par suite des révisions à la hausse concernant plusieurs pays, et 1,5 million de tonnes de plus que l'an dernier. A ce niveau, les importations totales de blé de la CEI seraient supérieures de près de 1 million de tonnes aux chiffres de novembre. L'essentiel de l'augmentation par rapport à l'an dernier devrait correspondre à la Fédération de Russie, où les seules livraisons d'aide alimentaire pourraient dépasser 2 millions de tonnes. Ailleurs, les prévisions concernant les importations de l'Amérique latine et des Caraïbes ont été revues à la baisse ce mois-ci, de 500 000 tonnes environ, pour s'établir à 16,6 millions de tonnes. A ce niveau, les importations totales resteraient supérieures de 1,4 million de tonnes à celles de 1997/98. La majeure partie de cet accroissement par rapport à l'an dernier serait dû à des achats plus importants du Brésil; toutefois, les prévisions concernant ce pays ont été revues à la baisse ce mois-ci d'environ 400 000 tonnes pour s'établir à 5,8 millions de tonnes, pour tenir compte de la dévaluation récente du real qui rendra les importations plus coûteuses.

Pour ce qui est des exportations (tableau A.3), d'après les dernières perspectives pour la campagne 1998/99 (juillet-juin), les livraisons totales venant des cinq grands exportateurs marqueraient un net recul. Parmi eux, seuls la CE et les Etats-Unis pourraient augmenter leurs exportations de blé au cours de cette campagne, à cause surtout de l'augmentation de leur aide alimentaire. Pour d'autres grands pays exportateurs, les perspectives d'exportation cette année sont moins favorables qu'au cours de la campagne précédente, vu l'affaiblissement de la demande internationale et l'offre supérieure à la moyenne dans plusieurs petits pays exportateurs. Des récoltes exceptionnelles et une campagne de commercialisation dynamique devraient aider la Turquie à porter ses exportations à 2,5 millions de tonnes au moins, soit 1 million de tonnes de plus que le niveau déjà élevé de l'an dernier. Selon des rapports non confirmés, les exportations de la Fédération de Russie et de l'Ukraine seraient importantes. Bien qu'il soit prévu que la Fédération de Russie reçoive de grandes quantités d'aide alimentaire, il semble qu'elle ait poursuivi ses exportations de blé, d'un volume non négligeable, vers d'autres pays appartenant ou non à la CEI, en raison de prix intérieurs relativement faibles après la forte dévaluation de la monnaie l'an dernier et de la nécessité de se procurer des devises.

Selon les prévisions actuelles, le commerce mondial de céréales secondaires en 1998/99 (juillet-juin) s'établirait à 89,5 millions de tonnes, soit un peu plus que dans le dernier rapport et environ 1 million de tonnes de plus que le volume réduit de l'an dernier. Les importations des pays en développement augmenteraient un peu, tandis que celles des pays développés resteraient probablement inchangées par rapport à l'année précédente. Parmi les diverses céréales secondaires, les importations d'orge et de seigle représenteraient l'essentiel de l'accroissement prévu. Les échanges d'orge pourraient atteindre 15 millions de tonnes, soit presque 1,5 million de tonnes de plus que l'année dernière, surtout parce que des achats plus importants ont été effectués par plusieurs pays d'Asie. Les importations de seigle pourraient doubler au cours de cette campagne et approcher 1,8 million de tonnes, surtout à cause de l'aide alimentaire importante accordée par la CE à la Fédération de Russie. Le commerce des principales autres céréales secondaires restera sans doute inchangé ou reculera légèrement: on prévoit que les importations de maïs, principale céréale secondaire faisant l'objet d'échanges commerciaux, seront équivalentes au volume réduit de l'an dernier (environ 63 millions de tonnes).

Les importations totales de céréales secondaires de l'Afrique en 1998/99 sont évaluées à 11,3 millions de tonnes, soit 800 000 tonnes de plus que les estimations de 1997/98. Cet accroissement est presque entièrement dû à la progression de la demande de plusieurs pays d'Afrique australe, en particulier la Zambie et le Zimbabwe, où la production de maïs a marqué un net recul en 1997/98 à cause des intempéries liées à El Niño. En Asie, selon les prévisions actuelles, les importations atteindraient environ 53 millions de tonnes; tout en restant inférieur de 1 million de tonnes au volume réduit de l'an dernier, ce chiffre dépasse de 300 000 tonnes celui du dernier rapport, après les révisions à la hausse de ce mois-ci concernant les importations d'orge et de maïs pour la Chine et la République islamique d'Iran. Les importations de céréales secondaires de l'Asie vont sans doute régresser au cours de cette campagne, surtout à cause de l'accroissement de la production intérieure et de la baisse de la demande du secteur des produits d'alimentation animale, en particulier dans les pays touchés par la crise financière. Le tassement le plus important (900 000 tonnes) est prévu en Indonésie, du fait de la progression de la production intérieure; la faiblesse persistante de la demande devrait aussi entraîner une baisse d'environ 800 000 tonnes des achats de la République de Corée. Il est cependant probable que quelques pays d'Asie achèteront davantage de céréales secondaires au cours de cette campagne, en particulier la Chine et l'Arabie saoudite qui devraient augmenter leurs achats d'orge.

En Europe, les importations totales atteindraient près de 4 millions de tonnes, chiffre légèrement inférieur à celui de l'an dernier, en raison du recul probable des importations de maïs et de seigle de la Pologne, recul qui compenserait largement l'augmentation possible des achats d'orge et de maïs de la République tchèque. Les prévisions concernant les importations de la CEI ont été portées à 700 000 tonnes, soit 500 000 tonnes de plus qu'en novembre, après l'accord conclu récemment avec la CE, qui livrera à la Fédération de Russie 500 000 tonnes de seigle sous forme d'aide alimentaire. Les importations de l'Amérique latine et des Caraïbes sont établies à près de 17 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de moins que dans le rapport précédent, mais 1 million de tonnes de plus que l'an dernier. L'essentiel de cette progression par rapport à l'an dernier serait due aux achats plus importants de maïs et d'orge du Mexique et aux besoins accrus de maïs de plusieurs pays victimes du cyclone « Mitch ». Par ailleurs, il est prévu qu'en raison du fléchissement de sa production, le Brésil importera 400 000 tonnes de maïs de plus que l'an dernier. Cependant, ses importations de céréales secondaires seraient inférieures de 600 000 tonnes au chiffre mentionné dans le rapport précédent, compte tenu des récentes difficultés monétaires du pays auxquelles s'ajoute le ralentissement de l'utilisation intérieure des céréales comme produits d'alimentation animale.

Pour ce qui est des exportations de céréales secondaires, comme l'expansion des échanges sera limitée cette année, seuls quelques pays exportateurs pourront en profiter. Parmi les principaux facteurs contribuant à la progression des exportations de certains pays, l'élargissement des facilités de crédit et l'intensification de l'aide alimentaire sont les plus importants. S'agissant de la campagne de commercialisation juillet-juin, la progression de la demande d'importation d'orge, à laquelle s'ajoute une importante aide alimentaire constituée de seigle, devrait relancer les livraisons en provenance de la CE, tandis que l'accroissement des exportations de maïs de l'Australie, du Canada et des Etats-Unis compenserait en partie le recul des ventes de maïs de l'Argentine, de la Chine et de l'Afrique du Sud. Il est également probable que les livraisons de maïs de la Hongrie et de la Roumanie régresseront, tandis que la Turquie augmentera ses ventes d'orge pour la deuxième année consécutive.

L'estimation de la FAO relative au commerce mondial de riz en 1998 a été revue à la hausse de 1,5 million de tonnes depuis le dernier rapport pour atteindre un nouveau pic de 26,6 millions de tonnes, chiffre supérieur de 7,6 millions de tonnes à l'estimation de 1997 et d'environ 5,6 millions de tonnes au précédent record de 1995. A l'origine de cette révision à la hausse, de nouvelles informations indiquant une augmentation des importations par rapport aux prévisions précédentes pour plusieurs grands pays importateurs, dont la production a beaucoup baissé à cause du mauvais temps. Par ailleurs, les récoltes records engrangées dans certains grands pays exportateurs ont permis d'accroître les livraisons pour satisfaire une demande exceptionnellement forte sur le marché international.

L'estimation des importations de riz de l'Indonésie pendant l'année civile 1998 a été relevée de 300 000 tonnes pour atteindre le record de 5,8 millions de tonnes. Il faut cependant noter que certaines importations du pays ont été effectuées à des conditions particulières, notamment par le Gouvernement japonais, sous forme de prêts de riz qui seront remboursés à une date ultérieure, en nature ou en espèces. Au cours de l'année, le Japon a également apporté à l'Indonésie une aide financière qui lui a permis d'acheter du riz supplémentaire sur le marché international. L'estimation des importations du Bangladesh en 1998 a été revue en hausse de 800 000 tonnes depuis le rapport précédent, pour s'établir à 2,4 millions de tonnes, à cause des inondations dévastatrices qui ont frappé la majeure partie du pays, les dégâts subis par les cultures de riz étant plus graves que les premières estimations. Une part des besoins d'importation a été couverte par l'aide alimentaire. Parallèlement, les importations du Brésil ont été majorées de 200 000 tonnes par rapport aux prévisions précédentes, pour s'établir à 1,4 million de tonnes. Les importations de riz de la Fédération de Russie ont été également revues à la hausse de 120 000 tonnes, passant à 320 000 tonnes, sur la base de rapports indiquant une baisse de la production. La majeure partie des importations ont été fournies par différents pays donateurs sous forme d'aide alimentaire. L'estimation des importations de riz de plusieurs autres pays, dont le Koweït et le Ghana, ont été relevées de 140 000 tonnes au total. En revanche, les importations de riz des Etats-Unis et de la Colombie ont été réduites au total d'environ 150 000 tonnes pour s'établir respectivement à 300 000 tonnes et à 225 000 tonnes, d'après les chiffres officiels. On estime que les pays africains ont en général importé moins de riz en 1998 à cause de la production exceptionnelle enregistrée par le continent en 1997.

Pour ce qui est des exportations, celles de la Thaïlande, premier exportateur de riz du monde, s'établissent selon les estimations officielles à 6,4 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que dans le précédent rapport. Les exportations de l'Inde ont été relevées de 500 000 tonnes pour atteindre 4 millions de tonnes, sur la base d'informations faisant état de livraisons plus importantes au Bangladesh et à certains pays africains vers la fin de l'année. Sur la base de données officielles, l'estimation des livraisons de riz de la Chine (continentale) en 1998 a été majorée de 800 000 tonnes par rapport aux prévisions précédentes pour s'établir à 3,3 millions de tonnes. Les livraisons du Japon ont été également revues à la hausse de 100 000 tonnes pour atteindre 800 000 tonnes, en raison des livraisons supplémentaires d'aide alimentaire à l'Indonésie. Les exportations des Etats-Unis ont été relevées de 100 000 tonnes pour s'établir à 3,1 millions de tonnes, sur la base des données officielles. L'estimation des livraisons de riz du Viet Nam pour 1998 est restée inchangée à un niveau record de 3,8 millions de tonnes. Le gouvernement du Viet Nam a surveillé le volume des exportations de riz au cours de l'année et gelé temporairement les livraisons de riz à plusieurs reprises, dans le but de garantir des approvisionnements alimentaires intérieurs suffisants. En revanche, les livraisons de riz du Pakistan prévues en 1998 ont été réduites de 200 000 tonnes pour passer à 1,9 million de tonnes, compte tenu du ralentissement du rythme des expéditions en fin d'année.

En 1999, selon des prévisions provisoires, le commerce mondial de riz diminuerait de plus de 5 millions de tonnes par rapport au niveau record de 1998, pour s'établir à environ 21 millions de tonnes. On prévoit en effet une accélération de la production dans nombre de grands pays importateurs ayant engrangé une récolte réduite en 1997 du fait du mauvais temps imputable à El Niño. La progression de la production, et donc le recul des importations, pourraient se confirmer notamment en Indonésie, aux Philippines, au Bangladesh et au Brésil, principaux importateurs en 1998.


 

STOCKS DE REPORT


Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la fin des campagnes s'achevant en 1999 ont été portées à 328 millions de tonnes, soit 4,5 millions de tonnes de plus que dans le précédent rapport. S'il est vrai qu'à ce niveau, les stocks céréaliers de report mondiaux resteraient inférieurs d'environ 3 millions de tonnes à leur volume de début de campagne, la baisse serait beaucoup plus limitée que prévu, en raison des stocks plus importants des Etats-Unis. Parmi les diverses céréales, le recul le plus marqué devrait concerner les stocks de riz, et dans une moindre mesure les stocks de blé. Ces contractions devraient être en partie compensées par des accroissements des stocks de céréales secondaires. Dans l'ensemble, à 17,2 pour cent, le ratio entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation tendancielle de la campagne 1999/2000 serait compris dans la fourchette des 17-18 pour cent que le Secrétariat de la FAO juge nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire mondiale. Le relèvement de l'estimation du ratio mondial stocks/utilisation correspond à la progression de la production céréalière et à la croissance plus lente de l'utilisation, due au ralentissement économique enregistré dans plusieurs régions.

On prévoit que les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles prenant fin en 1999 atteindront 136 millions de tonnes, soit quelque 5 millions de tonnes de plus que le chiffre indiqué en novembre et seulement 1,4 million de tonnes de moins que les niveaux relativement élevés d'ouverture. Selon les prévisions, les stocks totaux de blé détenus chez les principaux exportateurs devraient augmenter pour la troisième année consécutive et atteindre presque 52 millions de tonnes, soit 11 millions de tonnes ou 27 pour cent de plus que l'année précédente, grâce aux récoltes exceptionnelles engrangées dans la CE et aux Etats-Unis. Les révisions à la hausse de ce mois-ci concernent surtout la CE, les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Dans la CE, les prévisions relatives aux stocks de fin de campagne ont été relevées de 1 million de tonnes, sous l'effet des révisions à la baisse des estimations de la consommation de blé. Aux Etats-Unis, après une légère réduction des estimations de ce mois-ci concernant l'utilisation intérieure et une révision à la baisse des exportations, les prévisions concernant les stocks de report ont été majorées de 2,6 millions de tonnes. Dans la Fédération de Russie, les stocks de fin de campagne devraient s'accroître sous l'effet de la révision à la hausse de la production.

STOCKS CÉRÉALIERS DE REPORT MONDIAUX

  Campagnes agricoles se terminant en:
1997 1998 estim. 1999 prévis.
(. . millions de tonnes . .)
Blé 114,8 137,3 135,9
Céréales secondaires 131,1 138,8 142,3
Riz (usiné) 56,4 54,9 49,6
TOTAL 302,3 331,1 327,7
dont:      
Principaux pays exportateurs 101,2 127,2 148,5
Autres pays 201,0 203,9 179,2

SOURCE: FAO

Le niveau des stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles prenant fin en 1999 s'établit actuellement à 142 millions de tonnes, volume supérieur de 3 millions de tonnes, soit 2,5 pour cent, à celui de l'an dernier et presque inchangé par rapport aux prévisions précédentes. Sur la base des derniers chiffres officiels, les prévisions concernant les stocks de céréales secondaires des Etats-Unis ont été portées à 51 millions de tonnes, dont presque 46 millions de tonnes de maïs. A ce niveau, l'accroissement des stocks serait de 13 millions de tonnes, soit 34 pour cent, par rapport à l'année dernière et de près de 4 millions de tonnes par rapport aux prévisions de novembre, à cause surtout du ralentissement de la croissance enregistré jusqu'ici pour l'utilisation intérieure de produits d'alimentation animale et pour les exportations de maïs au cours de la campagne de commercialisation 1998/99. A l'inverse, les prévisions de ce mois-ci concernant les stocks totaux de céréales secondaires dans la CE ont été revues à la baisse de 2 millions de tonnes pour passer à 22,5 millions de tonnes. A ce niveau, les stocks totaux de céréales secondaires de la Communauté seraient inférieurs de 1 million de tonnes à leur plus haut niveau d'ouverture depuis 7 ans, en raison du recul de la production et de la nette progression des exportations d'orge et de seigle. Par ailleurs, l'estimation des stocks de fin de campagne de la Roumanie a aussi été revue à la baisse de près de 2 millions de tonnes, après la chute de 35 pour cent de la production due surtout à la baisse des rendements du maïs.

Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de riz à la fin des campagnes de commercialisation de 1999 sont pratiquement inchangées depuis le rapport précédent, à environ 50 millions de tonnes, chiffre inférieur de 9 pour cent à leur niveau d'ouverture révisé. Il est prévu que l'essentiel de cette contraction concerne les pays dont la production a été sérieusement réduite à cause des intempéries, en particulier la Chine (continentale), le Bangladesh et l'Indonésie.


PRIX À L'EXPORTATION


Les cours du blé sont restés plutôt bas ces deux derniers mois. Pendant la première moitié de l'exercice commercial 1998/99 (juillet à décembre), les prix du blé à l'exportation étaient en moyenne de 122 dollars E.-U. la tonne, soit quelque 27 dollars E.-U. la tonne, ou 18 pour cent, de moins que l'an dernier à la même période. Sous l'effet d'une brève relance des échanges, les prix se sont quelque peu redressés en septembre et octobre, mais le retour à un rythme des exportations plus lent, malgré le renforcement des crédits et de l'aide alimentaire, a mis un terme à la reprise. Fin janvier, le blé N° 2 des Etats-Unis (HRW, f.o.b.) s'échangeait à 125 dollars E.-U. la tonne, soit 8 dollars E.-U. la tonne de moins qu'en octobre 1998 et 20 dollars E.-U. la tonne, soit 14 pour cent, de moins qu'en janvier 1998. En Argentine, malgré la production réduite de cette année, les cours de la nouvelle récolte ont aussi baissé régulièrement ces dernières semaines, dans le contexte d'une demande internationale faible, d'une concurrence plus vive entre les principaux exportateurs et de l'absence prolongée de certains acheteurs habituels de blé argentin, tels que la République islamique d'Iran. En conséquence, les facteurs économiques de base du marché à terme sont caractérisés par une demande atone, par d'importants stocks de blé dans les principaux pays exportateurs et par la récente dépréciation inattendue du real brésilien. Fin janvier, le blé panifiable argentin s'échangeait à 105 dollars E.-U. la tonne (f.o.b.), soit 26 dollars E.-U. la tonne de moins qu'en octobre et 20 pour cent de moins que l'an dernier à la même période. De même, à la Bourse de Chicago (CBOT), les contrats de blé à échéance proche (mars) se négociaient à 100 dollars E.-U. la tonne, ce qui correspond à un recul d'environ 14 dollars E.-U. la tonne depuis octobre et de 25 dollars E.-U. la tonne par rapport à l'an dernier à la même période.

PRIX À L'EXPORTATION LES PLUS RÉCENTES *

  1999 1998
  janvier octobre janvier
  (. . dollars E.-U./tonne . .)
Etats-Unis      
Blé 1/ 125 133 145
Maïs 97 98 116
Sorgho 96 95 117
Argentine 2/      
Blé 105 131 131
Maïs 93 110 107
Thaïlande 2/      
Riz, blanc 3/ 296 300 310
Riz, brisures 4/ 223 258 182

SOURCE: FAO, voir tableau A.9 en annexe.
* Prix en vigueur la 4e semaine du mois.
1/ No. 2 Hard Winter (teneur protéique normale).
2/ Prix commerciaux indicatifs.
3/ 100 pour cent deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
4/ A1 super, f.o.b. Bangkok.

Cependant, à plus long terme, la possibilité d'un redressement limité des cours du blé vers la fin de la campagne actuelle n'est pas à exclure. Le net recul de la production de blé en Argentine, la réduction des semis de blé d'hiver aux Etats-Unis et dans la CE, ainsi que le fléchissement probable de la production de blé de printemps au Canada, pourraient se traduire au cours de la prochaine campagne par une offre plus tendue. Cela se répercutera sur les prix, mais la situation est également fonction, dans une large mesure, du volume final des récoltes de blé de 1999/2000 dans les grands pays importateurs, qui constituent la principale force déterminant la demande mondiale d'importation.

Pour presque tous les types de céréales secondaires, les prix à l'exportation sont restés soumis ces derniers mois à une pression à la baisse malgré l'intensification des ventes, en particulier vers les principales destinations d'Asie. Fin janvier, le prix à l'exportation du maïs des Etats-Unis était de 97 dollars E.-U. la tonne, soit légèrement moins qu'en octobre 1998 et 19 dollars E.-U. de moins qu'il y a un an. La lente reprise de la demande d'importation de l'Asie et l'abondance de l'offre, en particulier aux Etats-Unis, sont les deux principaux facteurs exerçant une pression à la baisse sur les prix moyens pendant cette campagne. Dans l'ensemble, pendant la première moitié de la campagne de commercialisation 1998/99, les prix à l'exportation du maïs des Etats-Unis étaient en moyenne de 94 dollars E.-U. la tonne, soit 19 dollars E.-U. de moins qu'à la même période de la campagne précédente.

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Les perspectives actuelles de l'offre et de la demande sur le marché mondial du maïs ne laissent guère prévoir d'allégement de la pression baissière sur les prix pour les semaines à venir. Selon des rapports récents des Etats-Unis, l'utilisation intérieure de produits d'alimentation animale diminue, et les stocks de fin de campagne seraient donc plus importants. Dans ces conditions, fin janvier, les contrats de maïs à échéance proche (mars) cotés au CBOT se négociaient à 85 dollars E.-U. la tonne, soit une baisse de quelque 4 dollars E.-U. la tonne depuis octobre et de 24 dollars E.-U. la tonne, ou 22 pour cent, par rapport à l'an dernier à la même période. A moyen terme, les prix du maïs pourraient cependant se renforcer en raison du net fléchissement de la production argentine prévu en 1999, par suite de la réduction des semis et des conditions météorologiques peu favorables, aux-quelles s'ajoute le recul probable des semis dans d'autres grands pays exportateurs, provoqué par la stagnation des cours.

Les prix internationaux du riz ont subi les effets de la contraction de la demande d'importation vers la fin de 1998 et l'indice FAO des prix du riz à l'exportation (1982-84=100), qui avait atteint son niveau annuel le plus élevé (132 points) au cours de la période allant de juillet à septembre, est tombé à 124 points en décembre. En janvier, toutefois, l'indice a progressé d'un point (125), essentiellement en raison du relèvement des cotations en Thaïlande, premier exportateur mondial de riz, où les prix poursuivent leur tendance à la hausse depuis la mi-décembre. Cette évolution s'explique dans une large mesure par l'accélération des exportations de riz thaï au cours des dernières semaines de décembre et de la majeure partie de janvier, par l'inquiétude que suscite l'éventualité d'une nette réduction de la récolte de la deuxième campagne à cause de la sécheresse, et par le renforcement du baht thaïlandais au cours de cette période.

Les prix de janvier pour le riz thaï 100% B ont atteint en moyenne 307 dollars E.-U. la tonne, chiffre supérieur au prix moyen de décembre (284 dollars E.-U. la tonne), mais inférieur à la moyenne de 1998 (315 dollars E.-U. la tonne). Aux Etats-Unis, le marché a souffert du manque d'activité et les prix du riz N° 2 des Etats-Unis, 4 pour cent de brisures, ont atteint en moyenne 395 dollars E.-U. la tonne en janvier, chiffre inférieur aux 403 dollars E.-U. la tonne de décembre et à la moyenne de 1998, qui était de 413 dollars E.-U. la tonne. Les prix à l'exportation pour les autres provenances ont suivi la tendance générale à la baisse amorcée au cours des derniers mois de 1998, essentiellement sous l'effet de la contraction de la demande.

Au cours des prochaines semaines, les prix à l'exportation du riz continueront sans doute à dépendre des informations sur l'état des cultures irriguées thaïlandaises de la deuxième campagne qui pourraient souffrir des pénuries d'eau et sur le développement des cultures de riz des pays de l'hémisphère Sud où la récolte commence habituellement fin février/début mars.


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