SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT SPÉCIAL: MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES DANS LE ROYAUME DE JORDANIE

26 MAI 1999

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FAITS SAILLANTS

    • La pire sécheresse enregistrée depuis des décennies décime les récoltes et réduit considérablement la production horticole.

    • De nombreux éleveurs de moutons sont au bord de la ruine financière du fait de la flambée des coûts et de la baisse de la qualité et de la quantité de la production.

    • Les perspectives de sécurité alimentaire vont probablement empirer dans la mesure où la production chute, les problèmes économiques s'intensifient et le chômage atteint des niveaux sans précédent.

    • Les besoins d'importations de céréales pour la campagne 1999/2000 (juillet/juin), estimés à 1,94 million de tonnes, seront couverts avant tout par des importations commerciales.

    • Quelque 387 000 tonnes, dont 100 000 ont déjà été promises, sont nécessaires pour l'aide d'urgence et les programmes alimentaires.

    • Particulièrement préoccupante est la situation de quelque 180 000 personnes touchées par la sécheresse - petits exploitants qui n'ont pas seulement perdu leur récolte mais aussi leurs intrants, petits éleveurs et ménages ruraux sans terre - qui auront besoin de quelque 14 400 tonnes de blé et de 1 300 tonnes de légumes secs d'aide alimentaire d'urgence au cours des huit prochains mois.

    • Le secteur agricole aura besoin d'une aide d'urgence pour redresser les capacités de production de l'année prochaine.

 

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1. VUE D'ENSEMBLE

A la suite de la déclaration par le gouvernement jordanien d'un état d'urgence national pour cause de sécheresse, une mission PAM/FAO d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue dans le Royaume du 28 avril au 15 mai 1999 pour évaluer l'effet de la sécheresse sur la production alimentaire, l'élevage et les ressources agricoles, estimer les besoins d'importation de céréales, y compris les besoins possibles d'aide alimentaire, et identifier l'aide d'urgence et les mesures correctives pour le secteur agricole.
La mission, travaillant en étroite collaboration avec le Ministère de l'agriculture, a examiné les dernières publications et les derniers rapports de divers départements gouvernementaux, organismes des Nations Unies et organismes bilatéraux, analystes internationaux et ONG travaillant dans le Royaume. Elle a eu des entretiens avec des représentants clés de tous les Ministères intéressés, dont le Ministère du Plan, le Ministère de l'eau et de l'irrigation et le Ministère de l'industrie et du commerce. Les activités de la mission ont été suivies de près par les donateurs les plus importants. L'USAID a fourni les services d'un observateur international qui a accompagné la mission lors de quelques déplacements sur le terrain.

Cette sécheresse sans précédent ne pouvait pas arriver à un pire moment. Officieusement, on estime le taux de chômage à 25 pour cent. L'embargo commercial imposé par l'ONU contre l'Iraq et la perte des importants marchés de biens et de services avec l'Arabie saoudite et les pays du Golfe à la suite de la guerre du Golfe ont réduit les exportations et fait fléchir les investissements dans les secteurs de production. La chute des recettes en devises et un remboursement de la dette se chiffrant à 850 millions de dollars par an limitent considérablement la capacité du pays d'accroître ses importations.

Dans ce contexte défavorable, la mission prévoit la plus faible récolte de céréales jamais enregistrée, de 13 000 tonnes. Elle couvrira 0,6 pour cent des besoins intérieurs, au lieu des quelque 10 pour cent habituels.

La production fruitière pluviale est considérablement réduite et la production horticole pluviale est pratiquement nulle cette année. Le secteur irrigué accuse un recul sensible par rapport à la croissance des six dernières années. La production totale de légumes de ce secteur est de 23 pour cent inférieure à celle de l'an dernier.

Le secteur de l'élevage est touché de la même manière. La production domestique de viande rouge et de lait est de quelque 40 pour cent inférieure aux niveaux habituels. Les éleveurs de moutons et de chèvres enregistrent des pertes et vont devoir dépendre presque entièrement des importations d'orge et de paille pour l'année qui vient. Une flambée de fièvre aphteuse a exacerbé les pertes de production causées par la sécheresse et d'autres foyers de maladies sont attendus.

Les besoins d'importation de céréales pour la compagne de commercialisation 1999/2000 (juillet/juin) sont estimés à 1,936 million de tonnes, dont 742 000 tonnes de blé, 725 000 tonnes d'orge, 370 000 tonnes de maïs et 99 000 tonnes de riz. Vu les difficultés économiques du pays, on prévoit que 80 pour cent seulement des besoins seront couverts par des importations commerciales, ce qui laisse un déficit de 387 000 tonnes qui devra être couvert par l'aide d'urgence et des programmes d'aide alimentaire, dont 100 000 tonnes ont déjà été promises. La mission estime que quelque 180 000 personnes touchées par la sécheresse - petits exploitants, petits éleveurs et ménages ruraux sans terre - devront recevoir 15 700 tonnes d'aide alimentaire d'urgence (14 400 tonnes de blé et 1 300 tonnes de légumineuses) pendant les huit mois allant de septembre 1999 à avril 2000.

Pour rétablir la capacité de production de l'année prochaine, l'aide d'urgence au secteur agricole devra comprendre la constitution et la distribution d'un stock approprié de semences pour la production céréalière de l'an prochain; la fourniture de semences, de produits phyto-sanitaires, d'engrais et d'ensembles d'intrants pour le relèvement de la production de légumes et de fruits; la fourniture d'orge pour répondre aux besoins annuels supplémentaires en aliments du bétail et de blocs de vitamines-minéraux pour équilibrer les rations alimentaires du bétail; la fourniture de vaccins pour lutter contre les apparitions possibles de maladies induites par le stress, et des trousses de formation pour les vaccinateurs; et enfin la fourniture de crédit pour permettre aux exploitants d'accéder aux intrants et aux services de soutien.

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2. LE CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE ET LE SECTEUR AGRICOLE 1/

1/ Les renseignements utilisés dans cette section viennent de diverses sources, dont des rapports du Ministère jordanien de l'agriculture, du Département des statistiques, de la Banque centrale de Jordanie, de la Banque mondiale et de l'Unité de renseignements économiques.

La population de la Jordanie est officiellement estimée à 4,75 millions d'habitants. Des zones désertiques ou semi-désertiques peu peuplées couvrent près de 75 pour cent du pays. La Jordanie a peu de ressources naturelles, peu d'eau et moins de 10 pour cent de terres agricoles. Alors qu'elle compte déjà parmi les pays les plus arides du monde, elle continue de voir la qualité et la quantité de ses ressources hydriques se dégrader.

L'économie jordanienne a fait des progrès remarquables au cours de la période 1972-1982, du fait de sa stabilité économique et politique, et des fonds venus de l'étranger sous forme de prêts et de dons ainsi que des envois de fonds toujours plus importants de ses ressortissants travaillant à l'étranger. Au cours de cette période, le PIB réel a connu un taux de croissance annuelle impressionnant, de plus de 8 pour cent. Néanmoins, après 1983, la récession économique découlant du fléchissement de l'activité économique causé par la chute des recettes pétrolières a eu de graves répercussions dans divers secteurs. La demande de main-d'_uvre jordanienne dans le Golfe a chuté, réduisant les envois de fonds des Jordaniens travaillant à l'étranger et créant du chômage. Les exportations de produits manufacturés et agricoles ont aussi baissé. Pendant la seconde moitié des années 80, la croissance du PIB réel s'est brutalement contractée. Pendant cette période, le chômage est passé de moins de 5 pour cent à 19 pour cent alors que l'inflation augmentait de trois à 25 pour cent par an. La dette extérieure est passée de 2 à plus de 9 milliards de dollars. Des rapports récents indiquent maintenant un taux de chômage de près de 25 pour cent. Une étude de 1994 de la Banque mondiale sur la pauvreté en Jordanie montre que le pourcentage des ménages vivant dans la pauvreté absolue est passé de 3 à 15 pour cent entre 1987 et 1992.

En 1989, le Gouvernement a lancé un ambitieux programme de réformes destinées à stabiliser l'économie, améliorer l'efficacité et accroître le rôle du secteur privé. Mais la guerre du Golfe, puis l'imposition d'un embargo commercial contre l'Iraq par les Nations Unies, ont amené une dégradation de la conjoncture économique et une réduction des exportations de plus de 40 pour cent entre 1990 et 1991. A partir de 1992, le pays a connu un boom économique alimenté en partie par les rapatriements des économies considérables des Jordaniens de retour du Golfe, quelque 300 000 travailleurs, et l'augmentation de l'activité du secteur privé. Au cours de la période 1992-1996, le taux de croissance du PIB réel a été en moyenne de 9 pour cent l'an, alors que le taux d'inflation restait faible, en moyenne de quelque 4 pour cent.

Cependant, depuis 1996, la croissance économique a pratiquement cessé. Parmi les principaux problèmes, on peut citer la lenteur de la reprise des marchés traditionnels d'exportation de la Jordanie après la guerre du Golfe, en grande partie du fait de la chute des prix pétroliers qui a freiné la reprise des marchés du Golfe. Les réserves en devises sont tombées d'un pic de 1,7 milliard de dollars à la fin de 1997, soit assez pour couvrir 5,4 mois d'importations, à 1,4 milliard de dollars en février 1999. L'encours de la dette extérieure a également augmenté, passant de 6,4 milliards de dollars en 1997 à un montant estimé à 7,14 milliards de dollars en 1998. Bien que la Jordanie ait réussi à ramener sa dette extérieure de 190 pour cent du PIB en 1990 à 92,5 pour cent du PIB en 1997, on prévoit que ses remboursements vont passer de quelque 500 millions de dollars l'an en 1997 et 1998 à 850 millions de dollars l'an en 1999 et 2000, soit près de 27 pour cent du budget annuel de la Jordanie.

Vu sont marasme économique, la Jordanie aura besoin d'une aide financière extérieure accrue. Le FMI a récemment approuvé des crédits de quelque 220 millions de dollars pour appuyer le programme d'ajustement économique et de réformes structurelles du pays pendant la période 1999-2001 et pour aider à atténuer l'impact de la baisse des exportations de biens et de services.

Pendant la campagne agricole 1998/99, à partir d'octobre 1998, un des hivers les plus secs que le pays ait jamais connus a brutalement fait baisser le niveau d'eau des barrages, causant une chute importante de la production agricole et exacerbant les problèmes économiques auxquels le pays se heurtait déjà. Le Gouvernement a officiellement déclaré l'état d'urgence pour cause de sécheresse en janvier 1999 et introduit toute une gamme de mesures destinées à épargner l'eau et à aider la population agricole en détresse.

Le territoire de la Jordanie se divise en cinq zones (semi-désertique, aride, semi-aride, zone semi-humide et vallée du Jourdain) dont le potentiel agricole est très différent. Les terres arables, représentant 410 000 ha, sont situées avant tout dans les régions du nord, de l'ouest et du centre qui reçoivent plus de 200 mm de précipitations. Cinquante six mille trois cents hectares de ces terres se trouvent dans la vallée du Jourdain et les hautes terres sont irriguées. Dans la vallée du Jourdain, l'eau de la Yarmuk, de la Zarqa et des petits oueds est distribuée aux réservoirs des fermes. Après avoir été utilisée pour l'irrigation, l'eau est déchargée dans le Jourdain. Dans les hautes terres, on utilise l'eau des puits et des sources pour l'irrigation. Ces sources d'eau, utilisées pour l'irrigation à plein temps ou l'irrigation complémentaire des légumes et des arbres fruitiers, représentent 60 pour cent de la production nationale.

Le secteur agricole couvre les sous-secteurs de la production céréalière, des légumes et des fruits et de l'élevage. Les céréales sont cultivées en sec pendant l'hiver (octobre-avril). La production des principales cultures céréalières, le blé et l'orge, varie considérablement d'une année à l'autre en fonction des chutes de pluie et de leur distribution. Même pendant les meilleures années, la production nationale de céréales ne couvre que quelque 10 pour cent des besoins intérieurs. Les importations de céréales destinées à l'alimentation des personnes et des animaux, normalement couvertes par les réseaux commerciaux, représentent en moyenne entre 1,2 et 1,4 million de tonnes par an.

La Jordanie est autosuffisante dans le domaine des légumes et des fruits, et elle produit même des excédents pour l'exportation, avant tout vers les Etats du Golfe. L'horticulture intensive est pratiquée dans les zones irriguées et l'irrigation complémentaire joue un rôle important pour les olives, les raisins et les fruits à noyau: elle commence en général en mai/juin avec de l'eau achetée auprès des propriétaires de puits ou des municipalités. L'irrigation complémentaire moins régulière provenant des sources profite à la production d'hiver de légumes et de fruits.

Les systèmes d'élevage incluent une aviculture intensive, fondée sur le maïs importé; la production intensive de produits laitiers, fondée sur le fourrage irrigué et des aliments importés, concentrés ou non; et un système unique d'élevage des ovins et des caprins intégrant l'utilisation de l'orge, dont 10 pour cent d'origine locale, des sous-produits céréaliers locaux et importés, et des parcours et pâturages. La production intérieure satisfait les besoins de consommation d'_ufs et de volaille et environ 30 pour cent des besoins en produits laitiers d'origine bovine.

Les systèmes d'élevage des ovins et des caprins, qui représentent quelque 20 pour cent de la production nationale de lait et 24 pour cent de la production de viande rouge, sont plus vulnérables à la sécheresse étant donné l'importance des céréales produites localement, des sous-produits céréaliers et des pâturages naturels dans l'alimentation des animaux. Les déplacements traditionnels des troupeaux, dans les limites des frontières nationales, se font en fonction des disponibilités saisonnières. En dépit des apports en fourrage, les troupeaux sont nourris à l'orge et au son de blé en moyenne pendant huit à neuf mois par an.

Les statistiques de l'élevage sont relativement stables; on compte 1,6 million de brebis, 526 000 chèvres et 38 000 bovins reproducteurs, 1 807 exploitations produisant des poulets de chair et 187 unités de production d'_ufs. La majorité des producteurs sont des professionnels et si l'on trouve des exemples d'achats et de ventes opportunistes d'ovins et de caprins, on note que quelque 70 pour cent des propriétaires de moutons et de chèvres doivent être considérés comme des éleveurs spécialisés, avec un nombre stable d'animaux reproducteurs et des marchés bien identifiés. Ils pratiquent un élevage de rapport plutôt que de subsistance. Les 30 pour cent restants comprennent ceux qui font de l'élevage pour couvrir la consommation de viande et de lait de leur ménage et les producteurs/négociants qui s'adonnent occasionnellement à l'élevage en fonction de sa rentabilité.

La production agricole dans les régions de culture en sec du pays est très risquée du fait de l'irrégularité des pluies, des dangers de gel et des pénuries d'intrants.

Le tableau 1 montre la production domestique des principales cultures au cours des six dernières années. Il montre à l'évidence le caractère variable de la production céréalière en sec, le faible apport de l'horticulture en sec, la nature cyclique de la production d'olives et la montée régulière de la production des autres cultures fruitières.

Tableau 1: Production céréalière (tonnes) 1993-1998

 
1993
1994
1995
1996
1997
1998
Blé
67 800
57 400
83 200
51 400
56 700
59 739
Orge
44 300
34 200
57 700
45 000
42 800
44 480
Légumes 1/
           
- irrigués
1 324 800
1 100 400
1 304 400
1 326 900
1 365 100
1 232 000
- en sec
38 420
18 790
45 500
29 040
22 890
29 700
Olives
49 300
96 500
64 900
128 900
82 000
177 000
Raisin
54 800
53 800
56 600
84 300
61 000
59 900
Autres fruits
271 000
306 000
322 900
325 700
332 200
378 800

1/ Y compris les pastèques.
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3. LA PRODUCTION VIVRIÈRE DE LA CAMPAGNE 1998/1999

En janvier 1999, le Gouvernement a officiellement déclaré l'état d'urgence pour cause de sécheresse. Après un des hivers les plus secs que le pays ait jamais connus, l'eau des réservoirs est tombée à son niveau le plus bas, l'accès aux sources régionales d'irrigation de surface a été interrompu et partout dans le Royaume, le retard de croissance de la végétation atteint des proportions exceptionnelles. Les données de télédétection confirment que les zones les plus touchées sont situées dans les régions les plus productives, à savoir les hautes terres et la vallée du Jourdain.

En conséquence, les cultures de plein champ en sec ont été considérablement réduites et dans tous les Gouvernorats on voit de larges parcelles de terres cultivables mais non productives. La production fruitière en sec accuse également une baisse marquée, la production de légumes a pratiquement été éliminée et la production de fruits et de légumes irrigués - à l'exception de celle des systèmes utilisant des puits profonds - a considérablement baissé, alors qu'elle avait augmenté au cours des six dernières années. En même temps, la production d'ovins et de caprins a chuté et les coûts de production ont tellement augmenté que la majorité des propriétaires de troupeaux enregistrent des pertes.

La conséquence de tout cela est que l'agriculture jordanienne est gravement menacée. Cette menace ne va pas se manifester par des pénuries alimentaires du fait de la dépendance déjà relativement forte du pays vis-à-vis des importations. Il n'en reste pas moins que près d'un quart de la population va se trouver affecté à divers degrés, pouvant aller jusqu'à la perte complète de revenus, l'endettement et, au pire, la misère, les petits exploitants se trouvant dans l'obligation de vendre leurs avoirs pour payer leurs dettes et les ouvriers agricoles sans terre se trouvant sans emploi et sans autres possibilités de trouver des emplois de remplacement.

Pour améliorer cet état de choses, le gouvernement a ramené le prix de l'orge de quelque 95 DJ à 75 DJ la tonne et celui du son de blé de 85 DJ à 65 DJ la tonne. Le Gouvernement fournit aussi un approvisionnement gratuit en eau aux troupeaux et offre un rééchelonnement des prêts accordés par la Coopérative de crédit agricole. Pensant à l'avenir, il a également demandé aux exploitants de la vallée du Jourdain d'utiliser l'eau du fleuve pour irriguer les cultures permanentes plutôt que les légumes d'été. Aussi valides et utiles que soient ces mesures, elles ne vont pas assez loin pour résoudre les difficultés actuelles. Pour relancer la production de céréales, de fruits et de bétail l'année prochaine, d'autres mesures d'aide d'urgence doivent être prises mais elles sont hors de portée des capacités financières actuelles du Gouvernement.

3.1 Les conditions météorologiques de la campagne agricole 1998/1999

La cause fondamentale des problèmes de l'agriculture est la sécheresse désastreuse de l'hiver dernier. Cette année, les précipitations ont commencé partout avec deux mois de retard, elles ont été mal distribuées et elles se sont terminées tôt, comme le montre le graphique 1.

Graphique 1: Jordanie - Facteurs météorologiques
d'octobre 1998 à avril 1999, comparés à la moyenne

Précipitations mensuelles (Stations sélectionnées) en mm

Undisplayed Graphic

Températures minimales (Stations sélectionnées) en degrés C

Undisplayed Graphic

La figure 1 compare les données de la campagne 1998/99 aux moyennes à long terme dans deux stations représentatives situées l'une dans l'Ouest (hautes terres à fortes précipitations), l'autre dans la vallée du Jourdain. Les caractéristiques sont semblables et confirment que la campagne est décevante.

Dans la plupart des régions, les précipitations ont baissé par rapport au niveau normal, parfois jusqu'à 70 pour cent. Cette baisse des précipitations s'est accompagnée d'une hausse des températures minimales, qui a accru l'évapotranspiration et exacerbé les problèmes causés par les ravageurs dans les zones irriguées-humides.

3.2 La production céréalière

Chaque année, quelque 130 000 ha sont ensemencés en blé et en orge, en fonction des précipitations. En outre, une moyenne de quelque 3 000 ha supplémentaires de céréales irriguées sont cultivés par des ménages de la vallée du Jourdain, des Bédouins réinstallés dans des colonies des Gouvernorats du Centre et de l'Est, et dans des projets agro-industriels du plateau du Sud-Est.

L'arrivée tardive des pluies a retardé ou empêché quelque 30 pour cent des semis dans les Gouvernorats du Nord/Ouest/Centre et empêché la germination dans les autres régions ensemencées en sec.
Là où la germination a eu lieu, la croissance s'est arrêtée avant l'épiaison ou bien celle-ci s'est faite prématurément, de sorte que la formation et le remplissage des épis ont été médiocres. Ce n'est qu'à Ajloun et dans certaines régions isolées d'Irbid, Zerqa, Amman et Kerak que l'on pourra faire la récolte de certaines cultures en sec.

Du fait des semis tardifs, les cultures qui ont survécu se trouvent soumises à un stress accru car leur stade de croissance (stade laiteux) coïncide maintenant avec le "Kharmaseen" (période de 50 jours de vent chaud et sec soufflant des déserts de l'Iraq et de l'Arabie saoudite). En temps normal, elles auraient dépassé le stade de croissance avant que le vent ne commence à souffler. Par conséquent, les céréales produites en sec seront de mauvaise qualité, probablement invendables même si elles sont propres à la consommation des ménages, et inutilisables pour les semis d'octobre prochain.

Compte tenu de la gravité de la sécheresse dans tous les Gouvernorats (voir tableau 4) les autres facteurs affectant les superficies mises en culture et les rendements ne sont guère importants. Néanmoins, il faut noter qu'il n'y avait pas d'obstacles à la culture: les tracteurs de location et le carburant étaient disponibles. Les approvisionnements en semences appropriées étaient abondants et accessibles par le biais du mouvement coopératif, des propres stocks de report des exploitants et des compagnies privées. Comme on pouvait le prévoir, les dégâts causés par les herbes adventices, les ravageurs et les maladies ont été insignifiants cette année et on note que les cultures céréalières en sec n'ont reçu ni herbicides, ni insecticides, ni fongicides. A l'inverse, on a utilisé des quantités normales de produits agrochimiques dans le secteur céréalier irrigué, notamment en conjonction avec les semences hybrides utilisées dans les projets agro-industriels.

Le tableau 2 montre la production attendue de blé et d'orge, par Gouvernorat. Vu les superficies ensemencées, on peut penser que les exploitants sont passés du blé à l'orge pour essayer de s'adapter aux circonstances. Les superficies en orge ont aussi augmenté du fait des semis précoces en sec par de grands exploitants qui ont essayé de profiter de l'amélioration des débouchés découlant de la libéralisation de la commercialisation des céréales fourragères en 1997/98.

Pratiquement tous les fermiers cultivant des céréales en sec ont complètement perdu leur investissement de 30-40 DJ à l'hectare (culture et semis), exception faite de ceux qui ont pu vendre leurs mauvaises récoltes comme fourrages à des éleveurs, à des prix allant de 10 à 30 DJ à l'hectare.

La production du tableau 2 vient de quelque 1 000 ha d'exploitations agro-industrielles irriguées de Mafraq et Aqaba, des projets irrigués de réinstallation des Bédouins de Ma'an, et des petites parcelles des ménages de la vallée du Jourdain (cultures irriguées), d'Amman et de Kerak.

Les cultures secondaires de plein champ - lentilles et pois chiche - qui en année normale produisent quelque 4 000-5 000 tonnes, ont pratiquement été détruites. Les grains récoltés, en quantités minimes, sont consommés verts et ne seront donc pas disponibles pendant la campagne de commercialisation 1999/2000.
Par conséquent, on estime que les 39 860 ha de blé et les 71 000 ha d'orge produiront 7 550 tonnes et 5 300 tonnes de grains respectivement; cette production représente 12 pour cent de la récolte de l'an dernier, et couvre moins de 1 pour cent des besoins intérieurs en céréales. C'est la plus mauvaise récolte depuis plus de 40 ans.

Tableau 2: Jordanie - Superficies, rendements et production de céréales et autres grains par Gouvernorat en 1998 et 1999
(les superficies sont d
onnées en hectares, les rendements en tonnes à l'hectare et la production en tonnes)

Gouvernorat
Blé
Orge
1998
1999
1998
1999
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Amman
9 230
0.96
8 870
5 990
0.03
180
11 710
0.48
5 670
26 580
0.050
1 330
Madaba
2 150
0.94
2 030
2 200
0.05
100
1 250
1.42
1 780
2 600
0.027
70
Zarqa*
2 750
0.634
1 743
1 900
0.31
580
8 300
0.54
4 520
5 460
0.24
1 300
Irbid
9 984
1.607
16 044
3 390
0.150
510
4 360
1.615
7 040
2 470
0.150
370
Jerash
261
0.766
200
260
0.04
10
410
1
410
220
0.05
10
Ajloun*
850
1.106
940
520
0.58
300
160
1.06
170
90
0.56
50
Mafraq*
5 640
0.791
4 460
5 640
0.128
720
10 050
0.896
9 000
12 140
0.035
420
Balqa
2 580
1.000
2 580
1 170
0.085
100
900
0.800
720
530
0.075
40
Kerak
7 300
0.763
5 570
4 590
0.105
480
6 330
0.510
3 230
9 270
0.050
460
Tafila
1 250
0.600
750
2 030
0.005
10
1 300
0.600
780
2 670
0.004
10
Ma'an*
7 080
0.814
5 760
10 880
0.048
520
6 900
1.284
8 860
8 560
0.095
810
Aqaba**
600
6.500
3 900
500
6.500
3 250
100
8.500
850
0
0
0
V. Jourdain*
2 550
2.703
6 892
790
1.000
790
970
1.907
1 850
430
1.000
430
Total
52 225
1.14
59 739
39 860
0.19
7 550
52 740
0.85
44 880
71 020
0.07
5 300

 

Gouvernorat
Lentilles
  Pois chiches
1998
1999
1998
1999
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Amman
844
0.65
550
340
0.08
27
506
0.7
370
650
0.11
70
Madaba
250
0.68
170
40
0.00
0
210
1
210
30
0.00
0
Zarqa
30
1.00
30
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Irbid
1 430
0.769
1 100
290
0.100
29
910
0.824
750
170
0.118
20
Jerash
80
0.50
40
40
0.00
0
40
0.50
20
10
0.00
0
Ajloun
90
0.44
40
40
0.25
10
180
0.44
80
75
0.27
20
Mafraq
50
0.600
30
0
0
0
30
0.667
20
0
0
0
Balqa
240
0.292
70
0
0
0
120
0.583
70
0
0
0
Kerak
439
0.713
313
320
0.047
15
87
0.805
70
70
0.143
10
Tafila
120
0.167
20
90
0.000
0
160
0.125
20
30
0.000
0
Ma'an
380
0.368
140
400
0.000
0
440
0.341
150
290
0
0
Aqaba
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
V. Jourdain
0
0.000
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Total
3 953
0.63
2 503
1 560
0.05
81
2 683
0.66
1 760
1 325
0.09
120
*: cultures irriguées et en sec.
**: cultures irriguées.
Source: Les derniers chiffres concernant les superficies en culture et la production de 1998 ont été fournis par les bureaux du Ministère de l'agriculture de Jerash et Madala

Le graphique 2 montre la tendance de la production céréalière de 1990 à 1999.

Undisplayed Graphic

3.3 La production horticole

Les principales cultures maraîchères - tomates, pommes de terre, aubergines, concombres, courges, choux-fleurs - sont cultivées en deux campagnes. La campagne d'hiver (octobre-janvier) est entièrement irriguée, exception faite des oignons cultivés en sec dans les hautes terres. La campagne d'été (de février à juin) inclut quelque 8-10 pour cent de production en sec dans les hautes terres du Nord-Ouest. Quelque 3 pour cent des récoltes sont cultivées sous plastique en Amman, Zerqa, Bleqa et dans la vallée du Jourdain.

Les disponibilités en eau - irrigation ou précipitations - déterminent les zones cultivées. Les rendements varient en fonction de l'utilisation des engrais, des attaques des ravageurs et des maladies, et des pratiques culturales qui sont toutes intensives.

L'insuffisance des précipitations dans tout le pays a empêché les semis de légumes en sec de la campagne d'été, ce qui a amené une perte de 4 000 ha par rapport à la campagne 1997/98. De ce fait, la récolte totale de légumes d'Irbid, Gouvernorat qui produit avant tout des légumes d'été, sera réduite de 84 pour cent; les Gouvernorats d'Amman et de Madaba sont aussi sévèrement touchés. On a noté des cultures d'oignons dans divers Gouvernorats des hautes terres mais les oignons étaient de taille inférieure à la normale et leurs rendements, de 12 tonnes à l'hectare, ne représentaient que 60 pour cent des rendements attendus. Du fait de la faiblesse des semis, l'utilisation des engrais est minime cette année et les attaques de ravageurs et les maladies sont négligeables.

La partie nord de la vallée du Jourdain (du nord de Shouna au sud de Shouna) est irriguée par les eaux de la rivière Yarmuk et du barrage du Roi Talal, amenées respectivement par le canal du Roi Abdallah et un réseau de canalisations sous pression. Dans cette région, le Ministère de l'eau et de l'irrigation impose des restrictions à l'irrigation depuis la fin de février (et elles resteront probablement en vigueur jusqu'à la fin d'octobre). En moyenne, le réseau ne reçoit que 70 pour cent du débit normal d'eau. On va donc sans doute voir une baisse de 30 pour cent de la superficie irriguée de légumes d'été dans cette partie de la vallée et une baisse des rendements des cultures d'hiver qui n'avaient pas été récoltées au moment où les restrictions ont été imposées.

Les régimes d'irrigation n'ont pas changé dans la région de Safi Ghor (partie sud de la vallée) où le système est alimenté par des sources qui n'ont pas été affectées par la sécheresse. Dans les hautes terres, les zones de cultures irriguées d'été et d'hiver les plus touchées par la sécheresse sont celles alimentées par des sources qui se sont taries ou dont le débit s'est affaibli. Les Gouvernorats de Madaba, Jerash, Ajloun, Balqa, Kerak et Tafila sont les plus touchés du fait qu'ils utilisent beaucoup les sources pour l'irrigation. Les zones des hautes terres irriguées par des puits artésiens ne sont pas affectées par la sécheresse: il s'ensuit que les zones irriguées ne changeront probablement pas pendant cette campagne. On estime que les zones en production de Mafraq (deuxième zone productrice de légumes après la vallée du Jourdain), de Ma'an et d'Aqaba seront semblables à celles de 1998. Certains rapports indiquent que Zarqa a augmenté ses superficies mises en culture pendant cette campagne de production: on pense que la disponibilité d'eau d'irrigation et le comportement axé sur le marché des exploitants sont les raisons de cette tendance unique dans le pays.

Toutes les directions du Ministère de l'agriculture ont noté une incidence accrue des insectes dans le secteur irrigué du fait des températures plus élevées. Lors de ses visites sur le terrain, la mission a pu observer les dégâts causés à la végétation. Les infestations de mouche blanche étaient particulièrement sévères sur les tomates et les autres cultures maraîchères irriguées d'été. Cet insecte affecte les rendements des tomates en leur transmettant le virus de la nécrose des feuilles. Les populations de mineuses des feuilles, de pucerons, de thrips, de teignes et d'araignées ont toutes augmenté pendant cette campagne. Bien qu'aucune augmentation des maladies fongiques n'ait été observée par les antennes locales du Ministère de l'agriculture, la mission a observé des attaques de mildiou blanc, de flétrissement (fusarioses, verticilloses et rhizoctones) et de maladies d'origine pédologique (anthracnose précoce et tardive) dans la vallée du Jourdain.

Le maraîchage dans la vallée du Jourdain est technologiquement avancé et la mission a partout noté l'excellence des pratiques culturales. Tous les intrants, tels que semences et jeunes plants, engrais, pesticides, herbicides et sources d'énergie, généralement fournis par le secteur privé, sont disponibles. Cependant, les petits exploitants endettés risquent d'avoir des difficultés à obtenir plus de pesticides que d'habitude.

Les principales cultures pérennes de la Jordanie sont les olives (69 pour cent de la superficie en arboriculture fruitière), les raisins (11 pour cent) et divers autres fruits (20 pour cent). Les agrumes représentent quelque 24 pour cent des superficies en autres fruits (93 pour cent dans la vallée du Jourdain), les bananes 10 pour cent, le reste étant constitué avant tout par les pommes, les pêches, les prunes, les figues, les abricots, les poires et les amandes. On pense que les superficies en culture et en production resteront les mêmes qu'en 1997/98. Les nouvelles plantations de la campagne ont été interrompues par la sécheresse. Là où il n'y a pas de système d'irrigation, les taux de survie des plantations de cette année et de l'année dernière risquent d'être faibles. La mission a observé que de nombreux jeunes plants se desséchaient dans les plantations en sec ou dans celles où l'irrigation complémentaire n'était pas suffisante.

Les rendements des oliviers varient d'une année à l'autre en fonction surtout des caractéristiques physiologiques d'alternance de la plupart des variétés cultivées, y compris de la variété jordanienne Nabali Beladi. Statistiquement parlant, on doit considérer la campagne en cours comme une campagne non productive qui, en année normale, devrait donner environ 50 pour cent de la production d'une année productive. Cette situation se reflétait dans une grande mesure dans le niveau de floraison des plantations.

Etant donné que les oliveraies irriguées ne représentent que 26 pour cent de la superficie totale des cultures d'olives, la production va être sensiblement affectée par la sécheresse. Le Gouvernorat d'Amman comprend 43 pour cent d'oliveraies irriguées: la production y sera donc moins affectée. Partout ailleurs, dans les Gouvernorats où l'on pratique la culture en sec des olives (Irbid, Madala) ou dans ceux où l'irrigation complémentaire est faible (Zarqa, Jerash, Balqa), les rendements seront médiocres. Dans ces régions, la sécheresse de la campagne 1998/99 risque d'avoir des répercussions sur les rendements des années suivantes. La dessiccation des feuilles vertes et des branches primaires va exiger un élagage important qui va considérablement réduire le cadre productif des oliviers.

A des fins d'estimation des rendements, il est tenu compte des caractéristiques des précipitations de chaque Gouvernorat (par exemple, Ajloun, zones élevées avec une pluviométrie acceptable) ainsi que d'autres éléments climatologiques des superficies en culture (les températures hivernales sont plus élevées à Ma'an). L'utilisation des intrants (engrais, pesticides, tracteurs) est en général faible dans les régions de culture en sec mais les techniques culturales sont bonnes tant dans les zones irriguées que dans celles de culture en sec. La sécheresse a eu des effets indirects sur l'augmentation des infestations d'insectes dans les oliveraies: la mission a noté des attaques nombreuses de Psylla oleae.

Le raisin est surtout cultivé en sec: 22 pour cent seulement de la récolte vient des régions de culture irriguée. Vu la bonne résistance naturelle de cette espèce à la sécheresse, les rendements ne seront guère affectés. Au moment de la floraison, on a noté que les plants avaient des fleurs moins nombreuses mais en bonne santé (Irbid, Balqa, Jerash). La mission a noté que les zones de vignobles irrigués étaient moyennes uniquement lorsque la source d'irrigation était faible (Kerak). Les techniques culturales sont bonnes partout. L'utilisation des intrants est faible dans les zones de culture en sec et importante dans les zones de culture irriguée. La mission n'a remarqué aucune attaque majeure d'insectes ou de maladies.

Pour ce qui est des autres cultures pérennes, les rendements des agrumes et des bananiers de la vallée du Jourdain ont baissé du fait des restrictions imposées par le Ministère de l'eau et de l'irrigation. Dans les hautes terres, on a noté des signes de faible floraison et formation des fruits dans les zones de culture en sec et dans celles insuffisamment irriguées (surtout Irbid, Jerash, Tafilah, Kerak). En décembre, janvier, et février, on a enregistré des températures supérieures à la normale qui ont probablement réduit la floraison des pommiers.

Des infestations d'insectes ont été signalées par les exploitants et les responsables du Ministère de l'agriculture; la mission a pu en observer de nombreux foyers lors de ses visites sur le terrain. Des attaques généralisées de Capnodis tenebrionis, directement liées à la sécheresse, ont été observées sur les abricotiers et les pêchers de tous les Gouvernorats. Des infestations de pucerons, d'acariens et de mouches des fruits vont probablement se produire pendant les mois d'été, affectant les rendements. Les techniques culturales sont en général bonnes et sont excellentes dans les grandes exploitations modernes de Ma'an. L'utilisation des intrants est moyenne dans les zones de culture en sec et importante dans les régions de cultures irriguées. Les intrants sont largement disponibles.

3.3.1 Perspectives de production

Comme le montre le tableau 3, la production totale de légumes pour la campagne 1998/99, couvrant la production d'été et d'hiver, est estimée à quelque 972 000 tonnes, c'est-à-dire qu'elle est de 23 pour cent inférieure à celle de la campagne 1997/98. La production en sec d'été est considérée comme pratiquement nulle. C'est dans les zones irriguées à plein temps des terres hautes qu'elle a le moins baissé (de 5 à 10 pour cent à Ma'an, Aqaba, Mafraq) ou qu'elle est même excédentaire (Zarqa). Les régions de cultures maraîchères en sec ou irriguées par l'eau des sources ont le plus souffert, la chute de production pouvant atteindre 80 pour cent ou plus (Madaba, Irbid, Ajloun et Tafilah). Dans les autres Gouvernorats, la baisse de production se situe dans une fourchette de 30 à 65 pour cent.

La production d'olives a été affectée plus que par l'alternance physiologique normale et on prévoit une réduction de 73 pour cent par rapport à la campagne 1997/98. On estime que le Gouvernorat d'Irbid, qui assure normalement 28 pour cent de la récolte nationale d'olives, ne va produire que 20 pour cent de son potentiel. On s'attend à une production réduite de 60 à 75 pour cent dans les Gouvernorats de Balqa, Jerash, Madaba et Zarqa.

On estime que la production totale de raisins sera de 39 600 tonnes, c'est à dire 34 pour cent de moins qu'en 1997/98. Les Gouvernorats les plus touchés sont ceux de Madala, Tafilah et Jerash.

On estime la production des autres cultures fruitières à 263 500 tonnes, soit une baisse de 30 pour cent par rapport à celle de la campagne 1997/98. Les Gouvernorats les plus touchés sont ceux de Jerash, Irbid et Madala.

Tableau 3: Jordanie - Superficie et production de l'horticulture et des cultures fruitières par Gouvernorat en 1998 et 1999 (les superficies sont données en hectares, la production en tonnes)

 
Légumes 1/
     
Gouvernorats
1998
1999
1998
1999
1998
1999
1998
1999
 
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Superf.
Production
Amman
3 370
88 600
2 370
63 300
15 140
56 120
15 140
25 270
1 560
9 760
1 560
7 490
3 300
28 800
3 300
12 950
Madaba
820
7 220
90
1 340
1 320
810
1 320
240
620
2 420
620
1 200
230
1 330
230
400
Zarqa
1 390
39 010
1 590
45 120
8 890
14 140
8 890
5 500
680
2 050
680
1 760
880
1 790
880
1 790
Irbid
2 900
30 030
230
6 500
24 270
42 570
24 270
8 500
1 140
4 020
1 140
2 200
1 730
8 360
1 730
2 600
Jerash
270
3 930
100
1 350
7 430
19 750
7 430
5 900
1 500
7 530
1 500
3 600
1 300
6 160
1 300
2 200
Ajloun
360
3 410
110
720
5 290
13 970
5 290
7 940
3 840
18 790
3 840
11 440
1 350
6 050
1 350
5 450
Mafraq
9 210
265 300
9 210
242 700
4 730
7 110
4 730
3 270
480
1 830
480
1 400
2 100
20 400
2 100
13 300
Balqa
1 060
25 660
530
13 000
14 230
11 700
14 230
2 950
2 040
1 090
2 040
1 090
1 680
11 630
1 680
5 000
Kerak
1 230
29 100
700
12 100
1 870
3 100
1 870
1 640
1 350
4 660
1 350
3 000
460
1 730
460
720
Tafila
310
5 470
100
1 000
2 880
5 700
2 880
2 800
240
1 180
240
590
420
1 720
420
600
Ma'an
3 690
85 580
3 690
81 270
1 070
560
1 070
110
460
1 060
460
1 060
2 760
63 650
2 760
47 510
Aqaba
1 300
40 150
1 300
38 150
140
60
140
60
150
1 950
150
1 950
500
2 720
500
2 720
V. Jourdain
19 070
638 510
15 950
465 350
390
1 370
390
1 030
290
3 530
290
2 800
8 890
224 460
8 890
168 340
Total
44 980
1 261 970
35 970
971 900
87 650
176 960
87 650
65 210
14 350
59 870
14 350
39 580
25 600
378 800
25 600
263 580
Diff. 99/98:
     
77%
     
37%
     
66%
     
70%

1/ Y compris les pastèques.
Notes:
Seules les superficies d'arbres producteurs ont été prises en considération.
Répartition des arbres fruitiers dans la vallée du Jourdain: 65 pour cent d'agrumes, 35 pour cent autres.

3.4 Production animale

Le sous-secteur de l'élevage comprend les systèmes d'élevage de la volaille, des vaches laitières, des ovins et des caprins. Dans le cadre des conditions d'élevage actuelles, les deux premiers systèmes n'ont pas été affectés par la sécheresse. Les importations de maïs - 370 000 tonnes en moyenne par an - servent à l'alimentation des poulets de chair et des poules pondeuses. De même, les importations d'aliments simples et concentrés servent à nourrir les troupeaux de vaches laitières Holstein-Frisonnes, en complément des fourrages produits en culture irriguée (puits profonds ou eaux usées) en Jordanie ou en Arabie saoudite.
Si l'élevage des ovins et des caprins est tributaire de l'orge importée, du son provenant de blé importé et de la paille importée, dont les quantités sont passées de 2 100 à 23 100 tonnes au cours des sept dernières années, il intègre l'utilisation des sous-produits agricoles locaux et des parcours à divers moments critiques de l'année. Cette année, les parcours du désert et la plupart des pâturages de montagne n'ayant pu produire de fourrage pendant le printemps, les éleveurs ont dû avoir davantage recours aux céréales, ce qui a eu des répercussions négatives sur leurs marges brutes et leurs revenus. Les exploitants qui n'ont pu obtenir des crédits pour acheter plus d'aliments pour animaux ont subi des pertes parce que leurs niveaux de production ont été plus faibles, qu'ils ont dû vendre leur bétail prêt à abattre à un poids et à un prix inférieurs à la norme et que les prix au kilo ont baissé, les ventes intervenant plus tôt que d'habitude.
L'intervention de l'Etat qui a réintroduit des subventions pour ramener le prix des céréales fourragères à 75 DJ la tonne pour l'orge et à 65 DJ la tonne pour le son de blé au cours des trois derniers mois a été utile, mais il existe des pénuries de céréales dans certains Gouvernorats. Les contingents reçus par certains exploitants ne correspondent pas aux besoins, les stocks commerciaux disponibles sur le marché coûtent plus cher et sont de moins en moins intéressants dans la mesure où les termes de l'échange, notamment pour les animaux de boucherie, continuent à se dégrader. On prévoit que le prix de l'agneau va augmenter plus tard dans l'année mais à ce moment là, seuls les grands exploitants, qui ont l'habitude de nourrir leurs animaux pendant 12 mois de l'année, et les spéculateurs de l'élevage auront des animaux à vendre.
Les prix du lait ont augmenté de 20-30 pour cent par rapport à l'année dernière, mais la baisse de la production a été plus importante, de sorte que la rentabilité brute de la production et de la transformation du lait a baissé.
La sécheresse de cette année a commencé en octobre/novembre avec le début tardif de la campagne. Bien que la majorité des exploitants utilisent déjà des céréales fourragères à ce moment, les pâturages viennent compléter les besoins accrus des brebis et des chèvres pendant la gestation. Comme l'accouplement se fait surtout en août-septembre, les mises bas atteignent un maximum en décembre-janvier, avec des pics de lactation en février-mars.
Les deux-trois mois suivant ce pic, après le sevrage, la production de lait se poursuit, et c'est la période de production laitière vendable. Les pratiques actuelles d'alimentation réduisent les apports en céréales fourragères après la mise-bas, les brebis et les chèvres complétant leur alimentation dans les pâturages. Le mouton Awasi peut supporter d'importantes pertes de poids mais son lait se tarit s'il n'a pas suffisamment à manger. La baisse des disponibilités de fourrage cette année a eu pour conséquences:

Pour compenser les effets de la baisse de la production et de la hausse du coût du fourrage, les éleveurs d'ovins et de caprins vendent les agneaux mâles "finis" et réforment les brebis plus tôt, déprimant ainsi les prix du marché qui n'en restent pas moins supérieurs à ceux de la viande de mouton importée. Les différences de prix sur les marchés de la viande d'ovins et de caprins reflètent la préférence pour les carcasses produites localement.
La mission a estimé que la production de lait de brebis et de chèvre avait baissé de quelque 30-40 pour cent, et la production de viande de bonne qualité de 45 pour cent: Celle-ci pourrait cependant remonter en partie du fait de la réforme accrue des brebis.
Outre la production traditionnelle de bétail, on note que quelque 1 100 ménages ruraux dont les revenus dépendent en partie de l'apiculture vont être gravement affectés par la réduction de la floraison des arbres fruitiers dans les régions de culture en sec et d'irrigation complémentaire.

3.5 Mesures d'aide d'urgence pour le secteur agricole

La situation décrite ci-dessus indique que les mesures suivantes méritent d'être étudiées de très près:

Des informations plus détaillées sur les besoins d'intrants, les coûts y afférents et les autres mesures seront publiées bientôt dans un rapport spécial du Bureau des opérations spéciales de secours de la FAO.

-------

4. SITUATION DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES

Même dans les meilleures années, la production intérieure de céréales ne couvre que 10 pour cent des besoins de consommation et le solde doit être importé, le plus souvent à des conditions commerciales. L'importation des produits agricoles est réglementée par le Ministère de l'industrie et du commerce après approbation du Ministère de l'agriculture. Dans le passé, le Ministère de l'approvisionnement (maintenant Ministère de l'industrie et du commerce) était responsable de la réglementation des marchés des produits alimentaires et de l'importation des principaux produits de base, tels que le blé, le riz, l'orge et le sucre. Des contrôles à l'importation existaient sur les cultures excédentaires ou celles encouragées par les pouvoirs publics (pommes de terre, oignons, ail et pommes). Du fait des récentes réformes, dont la libéralisation du commerce, le gouvernement ne contrôle plus que l'importation du blé; le commerce de l'orge, du riz et du sucre a été privatisé.
Le Gouvernement contrôle les prix soit par édit, soit directement en contrôlant les quantités disponibles sur le marché. Les prix du blé, de l'orge et du son de blé sont fixés alors que ceux des autres produits alimentaires de base peuvent fluctuer dans une marge de 25 pour cent avant que le Gouvernement n'intervienne. Avant la sécheresse, le marché du principal élément de l'alimentation des animaux, l'orge, avait été libéralisé. Mais, depuis le 1er janvier 1999, le Gouvernement, en baissant le prix de l'orge, a repris le contrôle de ce marché.

4.1 Bilan de l'offre et de la demande de céréales pour la campagne 1999/2000

Le bilan de l'offre et de la demande de céréales donné au tableau 4 se fonde sur les hypothèses suivantes:
Une population en milieu de campagne de commercialisation (1999/2000) estimée à 4,93 millions d'habitants.
Une consommation par habitant de 150 kg de blé et de 20 kg de riz.
Une utilisation stable des aliments pour animaux dans le secteur de la volaille, de 370 000 tonnes de maïs, et une augmentation de 30 pour cent de la demande d'orge par les éleveurs d'ovins et de caprins destinée à compenser les pertes de fourrage et de sous produits des céréales.

Tableau 4: Jordanie - Bilan de l'offre et de la demande de céréales en 1999/2000 (en milliers de tonnes)

 
Blé
Riz
Maïs
Orge
Total
Disponibilités intérieures
158
12
40
95
305
Stocks d'ouverture
150
12
40
90
292
Production 98/99
8
0
0
5
13
Utilisation
900
111
410
820
2 241
Consommation humaine
740
99
-
-
839
Aliments pour animaux
-
-
370
720
1 090
Semences
10
-
-
10
20
Pertes
-
-
-
-
-
Stocks de clôture
150
12
40
90
292
Besoins d'importations
742
99
370
725
1 936
Importations commerciales anticipées
540
99
370
540
1 549
Aide alimentaire annoncée
100
-
-
-
100
Déficit non couvert
102
-
-
185
287

 

Le bilan de l'offre et de la demande de céréales fait apparaître la nécessité d'importer 1 936 000 tonnes de céréales pour couvrir la consommation humaine et animale et les besoins de semences pour la campagne de commercialisation 1999/2000. On prévoit que les importations commerciales se monteront à 1,55 million de tonnes, laissant un déficit de 387 000 tonnes qui sera couvert par l'aide d'urgence et les programmes d'aide alimentaire; 100 000 tonnes ont déjà été promises à ce titre.

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5. BESOINS D'AIDE ALIMENTAIRE

Bien que l'on ne connaisse pas précisément le nombre des ménages ruraux en état d'insécurité alimentaire, on peut obtenir certaines indications à partir des données sur l'incidence de la pauvreté dans le pays. Les ménages qui tirent leurs revenus de l'agriculture sont représentés de façon disproportionnée dans le décile inférieur des revenus (Enquête sur les conditions de vie en Jordanie, Fafo Institute for applied social science). Cette même enquête révèle les rapports complexes qui existent entre propriété foncière et pauvreté en Jordanie et rappelle que si l'absence de propriété foncière, urbaine ou rurale, n'est pas nécessairement un indicateur de la pauvreté, il n'en reste pas moins qu'elle est plus fréquente dans les couches de revenu les plus basses.
En dépit de la complexité des rapports entre les facteurs pertinents, il est clair qu'un fort pourcentage des ménages souffrant d'insécurité alimentaire vit en milieu rural. La sécheresse actuelle aura un impact maximal sur les petits fermiers pratiquant l'agriculture de subsistance et sur les ruraux sans terre qui n'ont pas de source de revenu non agricole. Ceux qui sont déjà dans une situation précaire vont probablement se trouver dépourvus de moyens afin de faire face au manque de produits alimentaires causé par la perte de la récolte ou des revenus agricoles cette année

5.1 Ciblage de l'aide alimentaire

La sécheresse a affecté la production agricole de presque toutes les régions de la Jordanie. Les catégories de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence sont les suivantes:

Le calcul du nombre des ménages ruraux sans terre qui auront besoin d'une aide d'urgence se fonde sur une estimation du pourcentage des ménages ayant d'autres sources de revenu. Le ciblage de l'aide devra se fonder sur une étude plus approfondie de la répartition de ces ménages.
Compte tenu de tous ces facteurs, la mission estime qu'au total 8 000 ménages ruraux sans terre auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence

5.2 Catégories ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence

Le tableau 5 récapitule le nombre total des personnes qui devraient avoir besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Bien qu'il ne soit pas possible d'arriver à un chiffre exact, chaque catégorie inclut des ménages particulièrement vulnérables, ceux par exemple qui ont à leur tête des femmes, des personnes handicapées ou des vieillards. Lors de la formulation des critères de ciblage de toute aide qui sera distribuée, ces ménages devront avoir la plus haute priorité. Il faudra également envisager des mécanismes permettant de les identifier, étant donné que ces ménages sont le plus souvent isolés et sans accès à l'information.

Tableau 5: Nombre de personnes ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence en 1999/2000

Ménages d'éleveurs
10 000
Petits propriétaires
12 000
Ménages sans terre
8 000
Nombre total de ménages
30 000
Nombre total de personnes
180 000

 

5.3 Volume estimatif de l'aide alimentaire requise

Dans la conjoncture actuelle, l'aide alimentaire ne devra pas être considérée comme devant satisfaire tous les besoins nutritionnels des ménages ciblés mais comme un complément destiné à combler le fossé alimentaire causé par la perte de la production de l'année. Les raisons de cette approche sont les suivantes:

Excepté cette incidence légèrement plus élevée de la malnutrition dans le Sud, les différences entre régions ne sont pas importantes et le lieu de résidence (ville ou campagne) reste le meilleur indice de prédiction de la malnutrition des enfants de moins de 5 ans. Sans aucun doute, la majorité des enfants mal nourris viennent des familles rurales les plus marginales et les plus durement touchées par la sécheresse. Il est donc clair que l'aide doit cibler ces ménages pour éviter que l'état nutritionnel de leurs membres - et notamment des enfants - ne se dégrade. En général, on peut dire que la sécheresse menace les progrès récemment accomplis - et à quel coût pour le Gouvernement - dans l'état nutritionnel de la population jordanienne.

La mission, en consultation avec les nutritionnistes du PAM, a déterminé les quantités de produits de base nécessaires pour satisfaire les besoins d'alimentation supplémentaire des populations touchées. Partant des hypothèses que la prochaine récolte céréalière sera normale, qu'il y aura une petite récolte de cultures d'hiver à la fin de 1999, et que les ménages n'ont pas encore complètement épuisé leurs stocks alimentaires, elle estime que l'aide alimentaire sera nécessaire pendant huit mois, de septembre 1999 à fin avril 2000. Comme on l'a dit plus haut, le nombre des ménages ruraux ayant besoin de cette aide est estimé à 30 000. Sur la base d'une moyenne de 6 personnes par ménage, on évalue donc à 14 400 tonnes de blé et 1 300 tonnes de légumineuses la quantité d'aide alimentaire d'urgence nécessaire.


5.4 Modalités de distribution de l'aide alimentaire d'urgence


Comme on l'a dit plus haut, une aide alimentaire d'urgence de courte durée est nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux des ménages ruraux les plus durement touchés qui n'ont pas d'autres ressources suffisantes pour survivre à la sécheresse actuelle. Pour être efficace, cette aide doit être bien ciblée et distribuée rapidement. Lors d'entretiens avec le Ministère du développement social, la mission lui a demandé de l'aider à cibler cette aide d'urgence. Le Ministère a un réseau très important de plus de 40 bureaux et antennes couvrant tous les Gouvernorats: il pourrait donc jouer un rôle crucial dans l'identification des ménages cibles. Le Ministère travaille également avec un large éventail d'ONG, dont beaucoup _uvrent dans des zones rurales très isolées et qui pourront fournir des renseignements permettant de garantir la plus grande couverture possible des familles les plus nécessiteuses de tous les Gouvernorats.
Ce mécanisme d'aide garantira que la nourriture sera distribuée rapidement à ceux qui en ont besoin d'urgence. Dans certains cas, il pourra aussi être possible de distribuer cette aide alimentaire sous forme d'aide "productive" en collaboration avec des ONG. Plusieurs d'entre elles, qui ont déjà lancé des opérations à petite échelle de rétention de l'eau ou de récolte, ont fait savoir qu'elles pourraient utiliser la nourriture pour mobiliser les collectivités pauvres touchées par la sécheresse dans de tels travaux tout en satisfaisant leurs besoins d'aide alimentaire d'urgence. Tout programme de ce genre devra être limité à des travaux simples, vraiment nécessaires, ne demandant qu'un minimum d'intrants matériels et techniques et susceptibles d'être menés à bien par l'ONG intéressée.

5.5 Logistique de l'aide alimentaire

Aqaba est un port moderne d'une capacité de manutention maximale de 30 millions de tonnes par an. Il compte 22 postes à quai répartis dans trois sites: le port principal, le port de conteneurs et le port industriel. Au port principal, il est possible de décharger les marchandises en vrac au rythme de 5 000-6 000 tonnes par jour. Etant donné que le port travaille à l'heure actuelle à moins de la moitié de sa capacité, les importations supplémentaires de produits alimentaires pour l'aide d'urgence ne surchargeront pas ses capacités.

Le Ministère de l'agriculture dispose d'un nombre d'entrepôts centraux et de district qui desservent les projets de développement du PAM dans presque tous les Gouvernorats. Leur capacité totale de stockage est de quelque 13 000 tonnes. Les capacités de stockage supplémentaire qui pourraient s'avérer nécessaires pour cette opération d'urgence pourraient être fournies par le Ministère de l'approvisionnement et du commerce qui dispose d'installations d'une capacité totale de quelque 550 000 tonnes, dont des silos à Aqaba et Irbid, réparties dans toute la Jordanie.

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6. MESURES CORRECTIVES À MOYEN ET LONG TERMES POUR LE SECTEUR DE L'AGRICULTURE

Compte tenu de cette expérience qui a clairement révélé la vulnérabilité de certains sous-secteurs de l'agriculture du Royaume, la mission est d'avis qu'il importe de lancer une étude complète du secteur. Plus précisément, elle pense qu'il faudrait envisager:



Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant.

Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Courrier électronique:[email protected]

Khaled Adly
Directeur régional, OMN/PAM, Le Caire, Egypte
Télécopie: 0020-2-3500716
Courrier électronique: [email protected]

Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:

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