SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT SPÉCIAL : MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES DANS LA PROVINCE DU KOSOVO (RÉPUBLIQUE FÉDÉRATIVE DE YOUGOSLAVIE)

30 août 1999

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Faits saillants

    • La population rurale a perdu une proportion variable de la production agricole de cette année en raison des déplacements massifs de population.

    • La mission prévoit que la production de blé de 1999 sera d'environ 113 000 tonnes, soit un fléchissement de 65 pour cent par rapport à la récolte de 1997 (qui a été une année relativement normale). Cette quantité ne permettra de couvrir que 30 pour cent environ des besoins intérieurs.

    • Les besoins d'importation de blé pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (juillet - juin) sont estimés à 228 000 tonnes, dont 143 000 tonnes pour les livraisons d'aide alimentaire d'urgence effectuées ou annoncées jusqu'à la fin de l'année 1999, ce qui laisse un déficit d'importation d'environ 85 000 tonnes.

    • La récolte de maïs de 1999 est fortement réduite. La production de légumes de printemps et d'été a été presque nulle en raison de l'interruption de la campagne des semis.

    • Le bétail a fréquemment été pillé ou abattu. Le cheptel a diminué à peu près de moitié par rapport à l'année 1997. En ce qui concerne les effectifs du petit bétail et des poulets, le niveau actuel atteint à peu près le quart de celui de 1997

 

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1. VUE D'ENSEMBLE

En mars 1999, la recrudescence dans la province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) d'une violence qui avait déjà éclaté dans de nombreux endroits depuis mars 1998, s'est traduite par un exode massif de réfugiés vers les pays voisins et par le déplacement à l'intérieur du pays de la plus grande partie de la population restante. Au début du mois de juin 1999, 750 000 réfugiés avaient fui la province pour trouver refuge dans des pays limitrophes, 150 000 personnes étaient déplacées vers d'autres parties de la Serbie ou au Monténégro, et 600 000 autres, ayant dû quitter leur foyer, vivaient embusquées à l'intérieur de la province.

Le cours des événements a rapidement évolué après le 10 juin. En effet, l'OTAN et le gouvernement de la République fédérative de Yougoslavie sont parvenus à un accord autorisant le déploiement des forces de maintien de la paix de la KFOR; peu après, le personnel humanitaire de l'ONU et les convois de secours entraient au Kosovo. Dès le 14 juin, de nombreux réfugiés sont rentrés chez eux de leur propre initiative. Pendant les deux premières semaines de ce retour spontané, plus de 415 000 réfugiés du Kosovo ont rejoint leur foyer par leurs propres moyens ou en organisant un retour en car depuis leur camp. À la fin du mois de juillet, 700 000 réfugiés au total avaient pu regagner le Kosovo.

La Résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 10 juin autorisait la mise en place immédiate au Kosovo d'une présence civile internationale, la mission des Nations Unies au Kosovo. Chargée de l'administration intérimaire de la province, cette mission chapeaute aujourd'hui la participation de nombreux organismes des Nations Unies, travaillant chacun dans son domaine de compétence.

La FAO et le PAM ont fourni une aide d'urgence, conformément à leur mandat respectif. Afin de permettre la planification des opérations de secours, ils ont également procédé systématiquement à des évaluations de la situation des récoltes et des disponibilités alimentaires au Kosovo . Une mission FAO/PAM a donc été envoyée au Kosovo du 2 au 8 août pour assurer le suivi d'une précédente évaluation des récoltes effectuées fin juin par la FAO, ainsi que d'une rapide estimation de la sécurité alimentaire réalisée par les deux organisations à la même date.

La mission a fondé ses conclusions sur les entretiens qu'elle a eus avec des organes des Nations Unies, des organismes bilatéraux et des ONG, ainsi qu'avec le personnel administratif de huit nouvelles municipalités, des chefs de ménages, des commerçants, des minotiers et des exploitants agricoles, et a effectué également des déplacements sur le terrain dans 19 des 28 municipalités (voir appendices I et II) incluant les grandes zones de production agricole.

La mission a constaté que l'économie rurale de la province, déjà fortement affaiblie par dix ans d'une politique d'austérité, avait profondément souffert de l'insécurité qui régnait en 1998 et des violents conflits qui avaient éclaté en 1999.

La population rurale a perdu une proportion variable de la production agricole de cette année. Selon les estimations de la mission, la production de blé de 1999 devrait atteindre environ 113 000 tonnes. Inférieure de 65 pour cent à la récolte de 1997, qui a été une année relativement normale, cette quantité ne permettra de couvrir que 30 pour cent environ des besoins intérieurs. La production de maïs, la céréale la plus importante après le blé, destinée presque exclusivement à l'alimentation animale, devrait atteindre un niveau de 57 000 tonnes, soit 20 pour cent seulement de la moyenne de ces dernières années. La mission a également constaté que la production de légumes de printemps et d'été était presque nulle en raison de l'interruption de la campagne des semis en 1999.

De plus, le bétail a systématiquement été livré au pillage ou abattu. Le gros bétail a à peu près diminué de moitié par rapport à l'année 1997. En ce qui concerne le petit bétail et les poulets, leurs effectifs n'atteignent que le quart environ de ceux de 1997.

Ces pertes se feront sentir l'an prochain sur les plans économique et alimentaire, car pendant les années normales, les productions agricole et animale du pays, outre leur importance sur le plan nutritionnel, contribuent largement aux recettes du secteur agricole, notamment par la vente des produits excédentaires. Les premières données recueillies sur le terrain indiquent que 60 pour cent environ des recettes nettes de ce secteur provenaient de la vente des récoltes, du bétail et des produits de l'élevage réalisée en 1997, le reste provenant en grande partie des envois de fonds en provenance de l'étranger. Les recettes dégagées par l'élevage et les récoltes vont fortement diminuer l'année prochaine et la population rurale sera fortement tributaire des envois de fonds. Cette baisse des revenus survient à un moment où la nécessité d'investir, notamment dans la reconstruction, n'a sans doute jamais été aussi pressante.

En ce qui concerne le blé, principale denrée alimentaire de base du Kosovo, la mission estime qu'il faudra en importer 228 000 tonnes pour la campagne commerciale 1999/2000 (juillet/juin). Comme il est prévu que 143 000 tonnes seront importées d'ici à la fin 1999 au titre de l'aide alimentaire, il reste un déficit non couvert d'environ 85 000 tonnes.

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2. CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE

2.1 L'économie

. Pour comprendre la situation socio-économique du Kosovo, il faut faire un retour en arrière jusqu'en 1989, date où il perd son statut de région autonome et se trouve placé sous la responsabilité de Belgrade. Depuis cette époque, le Kosovo a subi toute une série de mesures répressives. C'est ainsi, par exemple, que la plupart des kosovars d'origine albanaise ont été chassés du poste qu'ils occupaient dans les entreprises publiques et dans l'administration civile

Cette situation a eu de graves répercussions sur tous les secteurs de l'économie du pays, notamment dans les zones rurales, où de nombreuses familles avaient au moins un membre travaillant dans le secteur formel. Ces effets ont été particulièrement ressentis dans les centres urbains fortement industrialisés de Pristina et de Mitrovica, dans la moitié est de la province. Dans l'ouest, les villes de Pec, de Djakovica et Prizren ont été moins affectées, car elles pouvaient compter sur un commerce privé et sur un petit artisanat local implantés depuis assez longtemps. Ce chômage massif a déclenché une vague d'émigration. Ainsi, 400 000 kosovars d'origine albanaise (soit 20 pour cent environ de la population) auraient quitté le pays depuis 1990. Nombre d'entre eux se sont rendus en Allemagne et en Suisse, où ils effectuent en général des travaux occasionnels mal rémunérés. Pour l'ensemble de la population du Kosovo, les envois de fonds des membres de leur famille travaillant à l'étranger constituent une importante source de revenus. Dans les zones rurales, environ une famille sur deux a au moins un membre de sa famille qui travaille à l'étranger; dans les villes, la proportion de familles bénéficiant de ces envois de fonds est encore plus forte. Les sommes moyennes envoyées chaque mois vont de 200 à 300 DM (100 - 150 dollars).

L'expulsion massive des kosovars d'origine albanaise des secteurs formels de l'emploi a eu pour effet de transformer radicalement l'économie urbaine du pays et de la rendre fortement tributaire des activités commerciales et du secteur des services, alimentés par des fonds provenant de l'étranger. De son côté, l'économie rurale a commencé à dépendre de plus en plus fortement des ressources alimentaires ou des revenus en espèces provenant des récoltes et de l'élevage locaux, complétés également par l'envoi de fonds. C'est ainsi qu'au début des années 1990, le secteur privé de l'économie (formelle et informelle), animé par l'esprit d'entreprise du peuple kosovar et par la nécessité de subvenir aux besoins fondamentaux de la population, a fait un véritable bond en avant, malgré les difficultés rencontrées (les pots de vin venant s'ajouter à la fiscalité officielle, par exemple). Les exploitants agricoles, en particulier, devaient pouvoir compter sur des prestations minimales dans certains domaines essentiels, comme l'approvisionnement en intrants et les services d'entretien, devenus presque inaccessibles par les voies officielles.

2.2 Le secteur agricole

Depuis 1989, le secteur agricole du Kosovo est à la fois entravé et livré à l'abandon. Les entreprises d'État ont périclité et les coopératives ont été dissoutes. Les systèmes d'irrigation qui fonctionnaient dans les années 1980 sont devenues inutilisables faute d'entretien, et les autres infrastructures ont disparu.

D'une manière générale, les zones agricoles attribuées à des organismes étatiques ou para-étatiques n'ont pas été exploitées. De ce fait, la production agricole du Kosovo provient désormais essentiellement de petites exploitations agricoles produisant des denrées alimentaires de base et des cultures fourragères. La superficie des cultures de plein champ autres que les céréales, comme la betterave sucrière, le tabac et les oléagineux, a considérablement diminué en raison de la chute des prix et de la fermeture des usines. On ne compte que peu d'exceptions, parmi lesquelles les entreprises maraîchères et oléagineuses de Djakovica et les vignobles de Glogovac et de Prizren. Le sous-secteur étatique de la production animale, qui comptait auparavant d'importants troupeaux de vaches laitières et élevages de volaille, a périclité à la même période.

Presque entièrement entourées de chaînes montagneuses, d'une altitude allant de 900 mètres au sud-est, le long de la frontière avec L'ex-République yougoslave de Macédoine, à 2 424 mètres, au nord-ouest, à la frontière avec le Monténégro, les principales zones agricoles du Kosovo se trouvent dans une plaine située au centre du pays, ainsi que dans deux grandes vallées qui se pénètrent, au nord et à l'est, jusque dans les montagnes de Serbie. La plaine est coupée en deux par une chaîne montagneuse discontinue culminant à 1212 mètres.

Les systèmes de production agricole dépendent donc étroitement de la topographie et du régime de précipitations correspondant. On trouve aujourd'hui des cultures intensives dans la plaine, des céréales et des vignes dans les zones semi-montagneuses du centre et du pourtour, et des forêts et des pâturages dans les montagnes.

La moyenne des précipitations dans la province sur 15 ans est de 780 millimètres, avec une progression quantitative d'est en ouest (de 500 à plus de 1 000 millimètres). La pluie arrive normalement en septembre/octobre, continue à tomber pendant l'hiver (se transformant en neige selon l'altitude) jusqu'au mois de mai et, à partir de cette période jusqu'en septembre, ne se manifeste plus que lors d'orages épisodiques. Les précipitations favorisent la croissance du blé, et de petites cultures d'orge et d'avoine semés en automne, jusqu'à la récolte qui a lieu en mai/juin, ainsi que du maïs, des tournesols et des légumes de printemps, qui sont récoltés en été. La figure 1 présente le calendrier des récoltes.

Undisplayed Graphic

Grâce aux infrastructures d'irrigation mises en place dans les années 70, afin d'utiliser l'eau des nombreuses rivières et ruisseaux, il avait été possible d'optimiser l'approvisionnement en eau pendant l'été et d'améliorer la production des cultures de printemps. La ruine de ces installations a fortement réduit le potentiel de production dans les zones fertiles.

Avant 1989, les systèmes de production des céréales et des cultures industrielles se caractérisaient par un usage intensif d'intrants, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. À partir de 1990/91, le manque de crédits a réduit cette consommation d'intrants, mais les petits exploitants ont continué d'acheter des engrais de fond et de surface pour le blé, le maïs, les pommes de terre et les légumes.

Malgré la petite taille des exploitations (de 1 à 5 hectares), l'agriculture a été presque entièrement mécanisée dans les années 90. Un parc de tracteurs, incluant aussi bien des machines à deux roues motrices (tracteur à essieu unique, ou tracteur plus une remorque), que de gros tracteurs à quatre roues motrices, fournissait le type de mécanisation approprié à la taille de toutes les exploitations. Les plus courants sont des tracteurs légers de fabrication yougoslave, à quatre roues motrices, polyvalents, utilisés dans toutes les régions agricoles pour les cultures, le transport et le remorquage. La mission n'a relevé que quelques cas d'utilisation de la traction animale (charrettes tirées par des chevaux dans des bourgades de campagne, à l'occasion du désherbage des champs de maïs).

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3. PRODUCTION VIVRIÈRE EN 1999

Si les sources fiables d'information n'ont pas manqué, il convient de noter que la quantification des résultats obtenus par la mission s'est heurtée à trois obstacles: i) la débâcle du Ministère de l'Agriculture, accompagnée du retrait de tous les administrateurs et spécialistes serbes; ii) l'effondrement des administrations locales; iii) la perte, la destruction ou le déplacement des archives du gouvernement ou des administrations parallèles.

Dès lors, la mission a dû recourir largement aux données concernant la gestion des zones agricoles pendant les années 80 et 90 qui lui ont été fournies par l'Université de Pristina et la Chambre économique. La société de la Mère Teresa et d'autres ONG, qui sont sur place pour évaluer les dégâts provoqués par la guerre, ont pu fournir des données plus récentes. Depuis 1990/91, date où les Kosovars d'origine albanaise ont été chassés des postes ministériels, des statistiques parallèles ont été établies par du personnel travaillant ex officio en collaboration avec les communautés locales. La mission a pu consulter ces statistiques dans trois des municipalités qu'elle a visitées.

S'ajoutant aux résultats obtenus lors d'une brève estimation des récoltes effectuée récemment par la FAO, ces données ont permis la présente évaluation de la production de 1999. On notera, toutefois, que, compte tenu des difficultés signalées plus haut, il convient de considérer les données sur les récoltes émanant des municipalités avec une certaine réserve. Ces données devront être mises à jour régulièrement à mesure que des informations supplémentaires seront disponibles.

La mission estime que les séquelles du conflit de 1999 et les troubles intérieurs qui ont secoué le pays pendant plusieurs mois en 1998 ont incontestablement été les facteurs les plus préjudiciables à la production agricole de cette année.

3.1 Production céréalière

Les tableaux 1 et 2 indiquent respectivement les estimations de la mission concernant les superficies moissonnées et la production de blé et de maïs. La mission n'a pas pu établir de série chronologique concernant ces deux éléments, en raison de la perte ou de la destruction des archives administratives. Elle a, toutefois, fait figurer dans ce tableau des données antérieures sur les superficies et les rendements, à des fins de comparaison.

La mission prévoit une production totale de blé d'hiver d'environ 113 000 tonnes, pour une superficie moissonnée d'à peu près 50 000 hectares, résultat inférieur de 65 pour cent à celui de 1997. La production de maïs devrait atteindre quelque 57 000 tonnes, soit 20 pour cent seulement de la moyenne de ces dernières années.

Tableau 1: Province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) - Blé d'hiver - Superficie (en hectares), rendements (en tonnes/ha) et production (en tonnes)

Municipalité
 
Rép. fédérative
de Yougoslavie
Université de
Pristina
FAO juin
1998
Mission
Moyenne des superfi-
cies récoltés avant 1990
Superficies récoltées en 1997
Superficies ense-mencées en 1998/99
Superficies ensemencées en 1998/99
Rendement en 1998/99
Production en 1998/99
Decani
936
360
na
50
2.5
125
Gora
325
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
Urosevac
7 985
5 200
4 160
4 000
2.5
10 000
Fushe Kosovo
(inclus dans Pristina)
2 210
1 994
(........inclus dans Pristina..................)
Djakovica
4 047
3 500
1 050
680
2.2
1 496
Gnjilane
5 722
7 200
6 480
5 400
3.0
16 200
Glogovac
4 562
3 700
296
300
2.0
600
Istok
2 834
1 250
1 000
918
1.3
1 193
Kacanik
1 340
1 100
880
600
2.4
1 440
Kamenica
5 936
4 000
3 600
2 880
3.0
8 640
Klina
4 055
2 850
855
2 200
2.1
4 620
Lipjan
7 205
6 900
5 865
5 800
2.5
14 540
Leposavic
1 129
800
640
240
1.8
432
Malishevo1/
4 398
4 000
1 200
-
-
-
Mitrovica
2 571
1 200
360
300
2.0
600
Novo Berde
(inclus dans Gnjilane)
800
640
600
1.4
840
Obilic
(inclus dans Pristina)
1 100
550
(.............inclus dans Pristina...............)
Pec
2 208
1 250
875
1 250
1.4
1 700
Podujevo
7 184
7 400
5 180
4 000
2.6
10 360
Pristina
9 873
3 000
2 700
6 000
2.0
12 000
Prizren
4 423
6 800
4 760
3 900
1.5
5 850
Orahovac
2 689
2 300
575
770
2.5
1 925
Strpce
(inclus dans Urosevac)
100
80
100
2.0
200
Stimlje
(inclus dans Urosevac)
1 200
600
600
2.1
1 250
Sbrica
6 380
5 400
540
540
2.0
1 080
Suva Reka
4 495
4 000
1 200
1 200
1.8
2 160
Vitina
4 598
4 000
3 600
3 600
2.5
9 000
Vucitrn
5 764
6 100
3 050
3 050
1.7
5 330
Zubin Potok
n.d.
500
450
400
1.8
720
Zvecan
n.d.
350
280
175
2.0
350
TOTAL
100 659
88 570
53 460
49 553
2.3
112 651

Source: Diverses. Voir les titres des rubriques.
1/ Les données concernant l'ancienne municipalité de Malishevo ont été incluses dans les estimations relatives aux municipalités de Klina, Glogovac, Orahovac et Suva Reka qui l'ont absorbée.

Tableau 2: Province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) - Maïs -Superficie (en hectares), rendements (en tonnes/ha) et production (en tonnes)

Municipalité
 
Rép. fédérative
de Yougoslavie
Université de Pristina
Mission
Sperficies moyennes récoltées avant 1990
Superficies moyennes récoltées
Rendement moyen après 1990
Production moyenne
Superficies ensemencées en 1999
Rendement en 1999
Production en 1999
Decani
7 235
2 400
3.0
7 200
360
3.0
1 080
Gora
115
100
2.0
200
n.d.
n.d.
n.d.
Urosevac
7 732
6 500
3.2
20 800
1 500
2.5
3 750
Fushe Kosovo
(inclus dans Pristina)
2 500
2.5
6 250
(............inclus dans Pristina............)
Djakovica
8 361
4 800
3.5
16 800
700
2.0
1 400
Gnjilane
7 490
7 000
3.0
21 000
1 200
3.5
4 200
Glogovac
7 278
3 800
2.5
9 500
500
2.0
1 000
Istok
6 186
4 350
3.5
15 225
150
3.0
450
Kacanik
40
1 600
2.5
4 000
n.d.
n.d.
n.d.
Kamenica
7 050
6 800
2.5
17 000
400
3.5
1 400
Klina
8 919
7 800
3.2
24 960
2 000
3.0
6 000
Lipjan
4 074
5 800
3.0
17 400
2 000
3.0
6 000
Leposavic
1 057
1 000
2.0
2 000
n.d.
n.d.
n.d.
Malishevo1/
4 992
1 500
2.0
3 000
-
-
-
Mitrovica
3 615
2 200
2.5
5 500
200
3.0
600
Novo Berde
(inclus dans Gnjilane)
1 000
2.0
2 000
n.d.
n.d.
n.d.
Obilic
(inclus dans Pristina)
2 000
2.8
5 600
(............inclus dans Pristina............)
Pec
13 423
4 200
3.5
14 700
800
3.0
2 400
Podujevo
5 336
5 400
3.2
17 280
2 500
3.0
7 500
Pristina
7 632
4 000
2.5
10 000
2 000
3.0
6 000
Prizren
11 692
4 500
2.9
13 050
1 500
1.9
2 850
Orahovac
6 417
3 000
3.5
10 500
600
3.0
1 800
Strpce
(inclus dans Urosevac)
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
Stimlje
(inclus dans Urosevac)
700
3.0
2 100
n.d.
n.d.
n.d.
Sbrica
6 174
4 700
2.0
9 400
400
3.0
1 200
Suva Reka
6 616
4 500
2.7
12 150
1 500
2.5
3 750
Vitina
6 681
5 000
3.5
17 500
500
2.5
1 250
Vucitrn
8 510
4 800
3.7
17 760
2 000
2.3
4 600
Zubin Potok
n.d.
1 000
2.0
2 000
n.d.
n.d.
n.d.
Zvecan
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
n.d.
TOTAL
146 625
102 950
3.0
304 875
20 810
2.8
57 230

Source:
Diverses. Voir les titres des rubriques.
1/ Les données concernant l'ancienne municipalité de Malishevo ont été incluses dans les estimations relatives aux municipalités de Klina, Glogovac, Orahovac et Suva Reka qui l'ont absorbée.

Facteurs affectant les emblavures

Dans les principales zones de culture du blé, les pluies ont démarré normalement, en septembre/octobre. La mission a noté que dans toutes les municipalités, les premières pluies ont été bien réparties et sont tombées en quantités optimales. Dans l'ensemble, les précipitations, sous forme de neige ou de pluie, se sont poursuivies jusqu'en mai, sans effets adverses ou inhabituels notables.

Les exploitants qui avaient suffisamment de liquidités ont pu se procurer des semences de blé, soit en les achetant aux négociants de la région, soit en faisant appel aux coopératives qui fonctionnaient encore tant bien que mal. Depuis 1990/91, il n'existe plus de système de crédit officiel au Kosovo. Les agriculteurs qui ne pouvaient ni payer comptant, ni vendre leurs biens, ont utilisé les semences des précédentes récoltes de 1997/98. On a noté que cette pratique avait tendance à se généraliser; ainsi, dans les villages de Gnjilane et de Djakovica, 60 pour cent des ménages auraient utilisé leurs propres semences.

De même, il était possible d'utiliser des tracteurs, à condition d'avoir les moyens de payer le carburant (en vente sur le marché noir) ou une location. De ce fait, les emblavures de blé d'automne auraient dû être comparables à celles de ces dernières années.

Toutefois, dans toute la province, quoiqu'à des degrés divers, les zones ensemencées ont diminué, tombant parfois à 60 pour cent de la moyenne de ces dix dernières années, en raison des menaces et des violences subies par la population, allant jusqu'à des coups de feu tirés sur les agriculteurs travaillant dans leur champ.

Dans les municipalités du sud-est, dont on estime qu'elles ont moins souffert des hostilités de l'automne dernier, les superficies ensemencées sont inférieures de 10 à 20 pour cent à la moyenne. Dans les municipalités du nord-ouest, où les hostilités ont éclaté dès mars 1998, les bouleversements ont entraîné une forte réduction des activités agricoles cet automne, au point que les emblavures de blé ont diminué de 75 à 85 pour cent.

L'escalade de la violence en mars 1999 a provoqué des déplacements massifs de population qui ont entraîné l'arrêt complet des activités agricoles de la majorité des Kosovars d'origine albanaise. Ce n'est qu'à la fin juin, après l'entrée des forces de maintien de la paix de la KFOR, qu'ont pris fin l'exode de réfugiés vers les pays avoisinants et le déplacement à l'intérieur du pays du reste de la population.

Dans l'intervalle, les mines placées dans les champs, surtout dans les municipalités proches des frontières du sud et de l'ouest, la présence d'obus n'ayant pas explosé et les dégâts infligés aux champs de blé par le bétail abandonné ont eu pour effet de réduire encore les superficies de blé à moissonner qui sont tombées à 57 pour cent du niveau enregistré en 1997 et à 49 pour cent de celui signalé avant 1990.

Lorsque la mission était au Kosovo, la récolte était déjà terminée dans certains endroits et en cours dans d'autres, mais la proportion de terres non moissonnées restait élevée. Les exploitants et les conducteurs de moissonneuses-batteuses ont confirmé que la récolte se faisait à un rythme plus lent que d'habitude, principalement en raison du manque de moissonneuses-batteuses en état de marche, nombre d'entre elles ayant été gravement endommagées pendant le conflit. La KFOR a certes assuré un approvisionnement en carburant et en huile, et les municipalités ont l'habitude de se prêter les machines agricoles; malgré cela, plus les récoltes restent longtemps dans les champs, plus la qualité des céréales s'appauvrit et les récoltes qui ne sont pas rentrées avant l'arrivée des précipitations hivernales ont toutes les chances d'être entièrement perdues. Compte tenu du nombre insuffisant de moissonneuses-batteuses, il faut compter entre 130 et 150 DM (une hausse de 20 pour cent par rapport au prix de l'année dernière) pour moissonner un hectare.

Le maïs est la principale culture céréalière de printemps. Comme indiqué plus haut, les événements du printemps 1999 ont empêché la majorité des Kosovars d'origine albanaise d'effectuer les semis de maïs dans la plupart des municipalités, à l'exception de certaines parties des municipalités de Pristina, Lipjan et Gnjilane. Selon les estimations de la mission, la superficie réduite ensemencée en maïs, généralement par des agriculteurs serbes, ne représente que 20 pour cent environ de celle de ces dernières années et 14 pour cent de celle d'avant les années 1990.

Facteurs préjudiciables aux rendements

Au cours des dix dernières années, l'usage des engrais a été moins important et les activités visant à améliorer la qualité des semences n'ont pas progressé. De ce fait, les rendements de céréales sont restés au même niveau que celui du milieu des années 80. Avec 3 tonnes par hectare, ce niveau est bien inférieur aux rendements enregistrés partout ailleurs en Europe. Lorsque l'on sait que les précipitations, depuis octobre 1998, ont été extrêmement favorables, il faut en conclure que cette baisse des rendements est imputable avant tout à la guerre et à ses effets.

D'une part, dans les régions où les hostilités ont éclaté sérieusement avant septembre 1998, les façons culturales étaient insuffisantes, et les champs de blé étaient donc mal préparés. D'autre part, le prix élevé (200 DM) nécessaire pour labourer un hectare et passer une herse n'a guère encouragé les exploitants à effectuer des labours de bonne qualité.

Ensuite, les pratiques culturales de printemps destinées aux cultures de blé ont pratiquement été abandonnées sur la plupart des exploitations. Même si les terres ont en général été fumées en profondeur au moment des semis, quoiqu'à un niveau inférieur à la normale, l'épandage en surface des engrais azotés (urée et nitrate de potassium et d'ammonium) n'a pas pu avoir lieu au printemps en raison des événements de cette période. De même, les agriculteurs n'ont pas pu lutter contre les invasions de plantes adventices, d'insectes ou de champignons. Par chance, aucune infestation de ravageurs ou épidémie grave n'a été signalée. S'il est vrai que de nombreuses pratiques culturales ont été progressivement abandonnées au cours des dix dernières années, en raison de la pénurie de crédits et des mauvais rendements, la lutte contre les plantes adventices restait une pratique courante, dont l'abandon cette année, conjugué à une réduction des cultures et à une récolte tardive, a causé une prolifération de mauvaises herbes, malgré un taux d'ensemencement élevé (300 kg par hectare). Il en est résulté une baisse importante des rendements et de la qualité des céréales qui ont été contaminées. Qui plus est, un microclimat très humide suscité par les mauvaises herbes de haute taille dans les basses terres, comme la plaine de Prizren, a favorisé une germination des céréales sur l'épi dans les récoltes encore sur pied.

Ailleurs, les échantillons de blé provenant de la moissonneuse-batteuse examinés par la mission se sont révélés le plus souvent de qualité médiocre, avec un grain de petite taille, décoloré et présentant des signes d'infestation fongique. Le blé, avant d'être réensemencé, devra d'abord être nettoyé, séché et traité dans les prochaines semaines, les semis devant débuter fin septembre/début octobre.

Au vu de ce qui précède, la mission prévoit pour 1999 des rendements de blé plus faibles qu'à l'accoutumée: 2,3 tonnes par hectare en moyenne, contre 2,7 tonnes en 1997 et 2,8 en 1986.

Les rendements du maïs n'ont pu être évalués que par une observation de l'état des cultures, jugé bon dans 90 pour cent des cas pour les cultures au stade de la floraison. Les champs étaient bien entretenus et désherbés et l'utilisation des engrais était attestée par une croissance très régulière de la végétation. Le prix du maïs, ces dernières années, a été supérieur à celui du blé, ce qui a encouragé les investissements dans cette culture, comme la mission a pu le constater sur place.

Toutefois, on ne sait pas encore comment la récolte de maïs va se dérouler. Du fait de la persistance des troubles intérieurs et du récent exode d'une grande partie de la population rurale serbe, il est fort vraisemblable que de nombreuses cultures ont été laissées à l'abandon. Le reste de la population serbe vivant dans une sécurité précaire, la récolte de maïs prévue dans quelques semaines ne devrait pas être une tâche aisée. En effet, il s'agit d'une récolte pour laquelle il a toujours été nécessaire d'embaucher de la main-d'_uvre, ce qui soulève le problème de la disponibilité de celle-ci.

La mission est restée prudente dans ses estimations, prévoyant un rendement moyen de 2,8 tonnes de maïs par hectare, contre une moyenne de 3 tonnes par hectare au cours des dix dernières années, et de 3,6 tonnes par hectare avant 1990, pour une superficie alors 5 fois plus importante.

3.2 Production de fruits et légumes

Si l'on excepte la grande exploitation commerciale de Djakovica et quelques serres dans la plaine de Prizren et dans des périmètres maraîchers périurbains, ce sont en général les ménages qui assurent la production maraîchère d'été.

La mission ne prévoit pas une importante production maraîchère en 1999. Le secteur commercial est inexistant et la grande exploitation de Djakovica a été abandonnée. Ailleurs, les serres sont vides et la mission n'a constaté l'existence que d'un seul périmètre maraîcher, récemment ensemencé, vers Pristina. Les cultivateurs de pommes de terre des municipalités du nord et de l'ouest n'ont rien cultivé non plus cette année. S'il est vrai que certaines personnes, de retour au pays ou qui étaient restées sur place, ont pu effectuer quelques semis limités de cultures maraîchères d'été après la fin du conflit, dans 80 pour cent au moins des exploitations agricoles, il n'y a pas eu de production maraîchère familiale.

Dès leur retour, la plupart des agriculteurs se sont employés presque exclusivement à rebâtir leur maison (ou, lorsque cela était au-dessus de leurs moyens, à trouver un refuge pour leur famille) et à récolter le blé. La production maraîchère n'a donc pas été prioritaire. Pour l'heure, les marchés sont bien approvisionnés, les légumes en provenance de L'ex-République yougoslave de Macédoine et d'ailleurs sont de grande qualité et les prix signalés sont d'une manière générale comparables à ceux de 1998.

Le sous-secteur des fruits est celui qui a le moins souffert, à l'exception du raisin, dont la production sera nulle cette année. Les vastes vignobles de Glogovac et Prizren - 3 000 hectares appartenant au gouvernement - ont été complètement négligés. Sans élagage, ni désherbage, ni application ou vaporisation d'engrais, la production sera trop infime pour valoir la peine d'être vendangée.

Les vergers et vignobles familiaux ont également souffert, bien que la main-d'_uvre familiale permette de ramasser tous les fruits qui peuvent l'être. Malgré cela, pas un seul agriculteur n'a été observé en train de travailler dans les vignes pendant les quatre jours de visite effectués dans 19 municipalités. La crainte des mines et des obus non explosés, ainsi que les importants dégâts subis par le principal établissement vinicole situé à proximité d'un des principaux vignobles ont encore aggravé la situation.

Les autres cultures fruitières n'ayant pas de caractère commercial, le fait qu'elles aient été négligées ces derniers mois ne devrait pas avoir d'incidence notable sur la production. La mission a constaté que les prunes, les pommes et les poires seraient mûres pour la récolte dans les prochaines semaines. La crainte des mines et des obus non explosés pourrait empêcher la cueillette des fruits dans les municipalités frontalières du sud-ouest.

La production de fruits de 1989 était estimée à 46 000 tonnes. La mission n'a pas pu obtenir d'estimations plus récentes.

3.3 Production animale

Avant 1990/91, le secteur de l'élevage du Kosovo était nettement divisé en deux sous-secteurs: celui de l'État, assurant une production commerciale comparable à celle du reste de l'Europe, et celui des petits exploitants élevant de petits troupeaux pour la consommation privée et la vente des produits excédentaires. On a assisté ces dix dernières années au déclin et à la disparition des industries laitières et avicoles gérées par l'État et à l'apparition d'entreprises commerciales privées de taille plus réduite.

Les installations d'élevage modernes semblent avoir été des cibles privilégiées pour le pillage et la destruction. Celles qui n'ont pas été détruites par les forces serbes, semblent avoir gravement souffert des bombardements de l'OTAN, soit parce que les forces serbes les utilisaient comme refuge, soit parce que leur taille, leur disposition régulière et leur isolement, en particulier en ce qui concerne les élevages de volaille, pouvaient les faire passer pour des installations militaires.

Le tableau 3 présente un résumé de l'évolution du nombre des animaux reproducteurs et du nombre total de volailles, au cours des vingt dernières années, dans le secteur d'État et dans le secteur privé.

Tableau 3: Province du Kosovo
(République fédérative de Yougoslavie).
Statistiques concernant l'élevage (en milliers de têtes)

   
Vaches
Brebis
Truies
Volailles
privé
État
privé
État
privé
État
privé
État
1980
194
1
242
3
12
2
2 139
245
1985
213
2
282
4
9
2
2 009
325
1990
222
3
278
5
7
2
5 586
347
1995
244
1
281
3
16
3
2 526
238
1999
122
0
70
0
8
0
631
0

Source: 1980-1995: statistiques de la République fédérative de Yougoslavie, 1999 estimations de la mission.

Outre les chiffres qui rendent compte de l'évolution, la mission a pu obtenir des estimations provisoires concernant les effectifs actuels du cheptel dans les deux secteurs. Le secteur gouvernemental n'existe plus, l'ensemble de son cheptel ayant été pillé, consommé ou abattu.

Dans le secteur privé, la réduction du nombre d'animaux a de multiples causes: les troupeaux ont été pillés par des voisins Kosovars non albanais, consommés par les personnes déplacées réfugiées dans les montagnes ou abattus ou consommés par les forces serbes. D'autres bêtes sont mortes abandonnées, d'autre encore ont été vendues juste avant les bouleversements.

La société de la Mère Teresa effectue actuellement une enquête dans tout le pays pour déterminer avec plus d'exactitude l'ampleur des pertes de bétail.

Les informations fournies à la mission lors de ses déplacements sur le terrain corroborent les estimations nationales qui figurent dans le tableau 4.

Tableau 4: Province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) - Effectifs du cheptel (en milliers de têtes)

Municipalité
ou village
Bovins Ovins Caprins Poules pondeuses
1998 1999 1998 1999 1998 1999 1998 1999
Braslce (village) 300 95 200 0 50 6 1 500 600
Gnjilane 10 000 1 000 2 500 0 - - - -
Prizren 14 150 5 660 24 800 7 440 4 651 1 396 - -
Djakovica 23 350 7 005 16 190 3 238 700 150 180 000 13 000
Klina (70 pour cent auraient été perdus)
Pec 35 000 7 000 55 000 21 000 - 1 000 16 000* 0

* Secteur gouvernemental uniquement.

Déjà fortement lésés par les pertes subies par leur cheptel, les petits exploitants vivant dans les régions de piémont ou les montagnes et dont le bétail joue un rôle important dans l'économie alimentaire du ménage, vont encore souffrir de la modification du cycle de reproduction des animaux qui leur restent. L'accouplement des bovins n'ayant pas pu être organisé, le rythme du vêlage va s'allonger, ce qui entraînera des pertes de production en l'an 2000. La situation est sans doute identique en ce qui concerne les ovins, dont l'accouplement, qui s'effectue normalement en juin ou juillet, n'a pas pu être préparé comme prévu.

Des maladies courantes comme la mastite n'auront pas pu être soignées, ce qui risque d'avoir des conséquences à long terme sur les capacités reproductrices du bétail laitier, notamment les vaches, les brebis et les chèvres. En ce qui concerne les ovins, élevés pour la plupart dans les régions de piémont, ce ne sont pas seulement les mères, mais aussi deux générations de femelles qui ont été perdues, et avec elles cette aptitude à tirer le meilleur parti des pâturages de montagne avec un minimum de gardiennage. Il faudra des générations de bovins pour remédier à une telle perte.

Le remplacement des poules pondeuses sera différé, à moins que des poulets ne soient achetés, ce qui coûtera beaucoup plus cher et présentera beaucoup plus de désavantages que de se procurer des poussins d'un jour.

La mission ayant constaté que les pâturages les plus fertiles consistaient en légumineuses pérennes, l'alfalfa (Medicago sativa) ou trèfle des prés (Trifolium pratense), la production d'un foin de bonne qualité ne devrait pas avoir été affectée. Dans toutes les régions, on pouvait trouver de bons pâturages prêts à être utilisés.

De plus, on a constaté que dans toute la province, des agriculteurs coupaient les foins, les rentraient ou les brûlaient, afin de pouvoir reconstituer des zones de pâturages.

Étant donnée l'ampleur des pertes de cheptel, il ne devrait pas y avoir de pénurie de fourrages d'hiver pendant la campagne d'hiver 1999/2000. De même, compte tenu du déclin de l'élevage des porcs et des volailles, on estime que les besoins en aliments concentrés seront de l'ordre de 70 000 tonnes, dont 40 000 tonnes pour les bovins, 4 000 tonnes pour les ovins, 21 000 tonnes pour les volailles et 5 000 tonnes pour les porcins. La récolte de maïs devrait s'établir à 57 000 tonnes, ce qui, même si l'on soustrait 2 000 tonnes pour les semences de maïs et 6 000 tonnes pour les pertes enregistrées après les récoltes, permettra de couvrir les besoins actuels des porcins, de la volaille et des brebis laitières. Le reste du maïs pourrait être utilisé pour compléter la ration alimentaire des vaches laitières, composée essentiellement de son de blé.

L'analyse qui précède ne tient pas compte d'une éventuelle reconstitution du cheptel, qui reste improbable, tant que les programmes de soutien n'auront pas été réorganisés. Il faudra réfléchir soigneusement avant d'établir des programmes de reconstitution du cheptel, étant donné que les systèmes actuels d'élevage de ruminants reposent sur l'utilisation continue des pâturages de mars à octobre.

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4. SITUATION DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES

Le Kosovo a toujours accusé un déficit structurel de la production de plusieurs denrées agricoles de base, dont le blé, le sucre, les oléagineux et la viande (à l'exception de la viande de mouton). Depuis 1989, comme indiqué précédemment, les effets conjugués de dix ans de négligence et d'une politique agricole défavorable à la productivité, ont réduit la production du Kosovo et accru sa dépendance à l'égard des produits alimentaires d'importation. Une politique commerciale contraignante exercée par un pouvoir centralisé veillait à ce que l'essentiel des besoins du pays soit couvert par des "importations" en provenance des autres régions de la République fédérale de Yougoslavie. Mais, pendant les années 90, en raison des difficultés de plus en plus grandes auxquelles se heurtait le commerce officiel, on a assisté à la naissance et à l'épanouissement d'un circuit commercial parallèle, souvent informel, qui a permis de satisfaire une partie des besoins alimentaires du Kosovo.

Lors du conflit du premier semestre de 1999, les flux normaux de denrées alimentaires vers le Kosovo ont été presque entièrement suspendus et les Kosovars d'origine albanaise restés dans la province pendant le conflit ont survécu en grande partie grâce aux stocks qui avaient été constitués avant la crise.

S'il est vrai qu'en juin 1999 la situation des approvisionnements alimentaires était critique pour la population du Kosovo, les livraisons d'aide alimentaire dans la province ont pu débuter dès la fin du conflit, le 10 juin, grâce à l'intervention rapide de la communauté internationale. Les graves pénuries qui menaçaient une partie de la population restée sur place ont pu ainsi être évitées. De plus, la distribution sans délai d'une aide alimentaire a enrayé le risque de crise alimentaire qui se profilait, en raison du nombre important de réfugiés pratiquement sans ressources qui regagnaient leur pays.

4.1 Bilan de l'offre et la demande de blé en 1999/2000

Le pain étant l'aliment de base de la population kosovare, toute évaluation globale de la situation alimentaire doit tenir compte du bilan de l'offre et de la demande de blé et de farine de blé. Les résultats de ce bilan pour le Kosovo en 1999/2000 figurent dans le tableau 5.

Tableau 5:Province du Kosovo
(République fédérative de Yougoslavie)
Bilan de l'offre et de la demande de blé pour 1999/2000

Disponibilités intérieures
138 651
Stocks d'ouverture
26 000
Production
112 651
Utilisation totale
367 000
Consommation alimentaire
306 000
Alimentation animale
-
Semences
30 000
Pertes
6 000
Stocks de clôture
25 000
Besoins d'importation
228 349
Livraisons, annonces de contribution d'aide alimentaire*
143 000
Déficit non couvert
85 349

* Ce chiffre a été converti en équivalent céréales en utilisant un ratio de 0,75 tonne de farine pour une tonne de blé.

Selon les estimations de la mission, l'ensemble des stocks de blé ou de farine de blé en équivalent blé atteignait environ 26 000 tonnes au début de la campagne commerciale 1999/2000 (juillet/juin). Sur ce total, 10 000 tonnes environ correspondaient aux stocks d'aide alimentaire acheminés au Kosovo par le PAM et d'autres donateurs à la fin du mois de juin et attendant d'être distribués aux bénéficiaires. Enfin, 4 000 tonnes de blé avaient été distribuées au titre de ration mensuelle, à quelque 250 000 rapatriés dès leur arrivée dans la province. La mission a estimé qu'au début du mois de juillet, le secteur privé ne détenait pratiquement aucun stock de blé.

Bien que la mission n'ait pas pu obtenir de données officielles sur le niveau des stocks détenus par l'État, les informations réunies lors de ses déplacements sur le terrain, à l'occasion notamment d'entretiens menés avec les employés de minoteries gérées par l'État, ont permis de conclure qu'il était de l'ordre de 8 000 tonnes. La mission a également constaté que dans la municipalité de Klina, une usine de semences gérée par l'État détenait quelques 4 000 tonnes de semences de blé. Les experts de la région ont signalé que sur cette quantité totale, 3 000 tonnes avaient été traitées chimiquement et pourraient être utilisées pour les semis d'automne et que les 1 000 tonnes restantes, n'ayant pas été traitées, seraient de bien médiocre qualité pour des semailles.

La production de blé de 1999 est estimée par la mission à environ 113 000 tonnes et le montant total des disponibilités intérieures pour la campagne commerciale de 1999/2000 (juillet/juin) à 139 000 tonnes.

En ce qui concerne l'utilisation du blé, les statistiques de la Chambre de l'Économie sur la consommation ont permis d'établir que la consommation moyenne de blé ces dernières années a été de l'ordre de 180 kg par an et par habitant, chiffre très proche du niveau de consommation enregistré dans l'ensemble de la région des Balkans. En partant de cette donnée et d'une population estimée pour le milieu de l'année en cours à 1,7[1] million, la consommation totale de blé est estimée à 306 000 tonnes. Selon les estimations de la mission, le blé sera également utilisé pour les semences à raison de 30 000 tonnes et les stocks d'exploitation s'élèveraient à 25 000 tonnes à la fin de l'année, soit l'équivalent d'un mois environ de consommation de blé. Les pertes enregistrées après les récoltes sont de l'ordre de 6 000 tonnes, soit 5 pour cent de la production prévue. Ces pertes sont un peu plus élevées qu'à l'accoutumée, en raison du mauvais état des cultures et des difficultés rencontrées pendant la récolte.

L'utilisation totale étant évaluée à 367 000 tonnes et les disponibilités intérieures à 139 000 tonnes seulement, les besoins d'importation pour la campagne commerciale 1999/2000 s'élèveront à quelque 228 000 tonnes. Les livraisons d'aide alimentaire et les contributions annoncées à ce jour représentent quelque 143 000 tonnes de blé pour les six premiers mois de la campagne, soit de juillet à décembre 1999. Il reste donc un déficit de 85 000 tonnes, qui devra être couvert par des importations commerciales et/ou par d'autres distributions d'aide alimentaire entre janvier et juin 2000.

Comme indiqué plus haut, le secteur commercial privé a largement contribué à couvrir l'ensemble des besoins alimentaires de la province, notamment en ce qui concerne le blé, même s'il est difficile de déterminer des quantités absolues. Lorsque la mission était dans le pays, le commerce des denrées alimentaires avait repris avec une étonnante rapidité dans toute la province. Aujourd'hui, ces denrées proviennent de, ou transitent par, L'ex-République yougoslave de Macédoine, le Monténégro ou l'Albanie, plutôt que d'autres régions de la République fédérative de Yougoslavie. Grâce à la récente récolte de blé (nettement inférieure à la normale) et aux importantes quantités de farine de blé qui arrivent dans la province au titre de l'aide alimentaire, il est presque certain que le secteur privé n'importera pas de blé pendant cette période initiale. Étant donné, toutefois, le rythme des activités commerciales pour les autres produits, on peut penser que le secteur privé répondra rapidement à un accroissement de la demande de blé, afin de couvrir tout ou partie du déficit restant pour 1999/2000.

4.2 Besoins d'aide alimentaire d'urgence

Les besoins d'aide alimentaire du Kosovo dépendront de la cadence à laquelle s'effectuera la reprise économique, après les destructions massives causées par le récent conflit et les nombreuses années de stagnation qui l'ont précédé. Dans les villes les plus épargnées par le conflit, comme Pristina et Prizren, on note déjà certains signes d'un redressement rapide dans le secteur commercial et celui des services. Pour autant, ceci ne devrait pas éclipser les difficultés plus fondamentales qui handicapent l'économie rurale, à savoir la perte d'une grande partie de la production agricole de cette année, ainsi que des bénéfices correspondants et la destruction massive des biens et des actifs productifs de revenu, comme le bétail. Il faudra au moins un an avant que l'on puisse constater ne serait-ce qu'un début de reprise dans le secteur agricole.

La reprise des autres secteurs de l'économie dépendra essentiellement de l'ampleur et du déroulement des projets de remise en état qui vont créer des emplois et imprimer un élan aux économies rurales et urbaines et de l'investissement privé que les Kosovars d'origine albanaise résidant dans le pays ou à l'étranger injecteront dans les activités économiques. Les besoins d'aide alimentaire devraient notamment diminuer, car la mission de l'ONU va progressivement mettre en place des mesures de soutien au secteur public, qui créeront de nouveaux emplois pour les employés du secteur tertiaire.

On ne peut pas encore savoir à quel rythme s'effectuera la reprise des secteurs autres que celui de l'agriculture, mais il est raisonnable d'affirmer que l'aide alimentaire sera encore bien nécessaire pour subvenir aux besoins de la population kosovare au cours des six prochains mois, et probablement au-delà. Le PAM est parti de cette hypothèse pour établir le calendrier d'une opération d'urgence prévue actuellement pour une durée de six mois.

Outre la majorité de Kosovars d'origine albanaise, il se peut que d'autres groupes minoritaires (essentiellement des Serbes et des Tziganes, mais aussi quelques Albanais catholiques et quelques Slaves musulmans) aient également besoin d'une aide alimentaire, car, pour des raisons de sécurité, ils ne peuvent pas s'approvisionner sur les marchés.

4.3 Le rôle de l'aide alimentaire

L'avenir du développement économique étant encore incertain, le PAM a mis au point un programme d'assistance pour une durée de six mois, qui se fonde sur les hypothèses les plus pessimistes (à savoir par exemple, que les envois de fonds et l'emploi ne vont pas sensiblement augmenter par rapport à 1997).

L'octroi d'une aide alimentaire permettra:

Si, comme nous l'avons vu, la distribution d'aide alimentaire peut permettre une épargne qui sera investie dans d'autres denrées, la valeur des rations alimentaires prévues par le PAM ne contribuera guère à faciliter la reconstruction des maisons, étant donné son coût très élevé. Ces coûts devront être couverts par des fonds internationaux, par les économies des familles ou par une augmentation sensible des transferts de fonds.

L'aide alimentaire peut également jouer un rôle dans la stabilisation de la situation générale au Kosovo. Sans approvisionnements alimentaires suffisants, on peut craindre en effet une détérioration des conditions de vie à long terme de certains ménages, qui se verraient alors contraints d'emprunter de l'argent à des taux d'intérêt très élevés ou de recourir à diverses pratiques criminelles.

4.4 Les bénéficiaires

L'appel commun interinstitutions des Nations Unies a été révisé fin juillet pour prendre en compte les incidences du conflit sur la population. Le volet concernant l'aide alimentaire a été établi sur la base des évaluations effectuées dans le pays au début du mois de juillet, lors du retour des réfugiés kosovars.

Ce volet sera mis en _uvre en deux étapes: d'abord une distribution générale, suivie à partir de septembre d'une distribution ciblée.

Juillet - août

Une distribution générale est prévue pour juillet et août, afin de faire face aux besoins immédiats de la population et de permettre à ceux disposant d'un pouvoir d'achat suffisant d'attendre que les marchés alimentaires fonctionnent à nouveau normalement. Si l'objectif visé est de venir en aide à l'ensemble de la population (estimée pour 1999 à 1,7 million de résidents), on prévoit cependant que l'aide alimentaire ne touchera, pendant cette période, que 80 pour cent de la population (soit 1,36 million de personnes), en raison des problèmes de logistique et de distribution rencontrés au début des opérations.

Septembre - décembre

C'est la phase de poursuite de l'opération, pendant laquelle l'aide alimentaire sera distribuée à 900 000 bénéficiaires sélectionnés (soit un peu plus de la moitié de la population).

Le PAM coordonnera l'ensemble des opérations d'aide alimentaire au Kosovo. Le tableau 6 indique les chiffres détaillés concernant les bénéficiaires.

L'aide sera fournie aux personnes des villes et des campagnes résidant dans leur foyer, ainsi qu'à celles qui, ayant perdu leur foyer, ont dû quitter les régions rurales pour gagner les villes.

Tableau 6:Kosovo - Bénéficiaires de l'aide alimentaire selon l'appel commun interinstitutions des Nations Unies 1999 révisé

   
Bénéficiaires de l'aide du PAM
 
Bénéficiaires de l'aide d'autres donateurs
 
TOTAL
des bénéficiaires de l'aide coordonnée par le PAM
Nombre
% de la population Kosovare *
Juillet-août
900 000
460 000
1 360 000
80%
Septembre-décembre
600 000
300 000
900 000
53%

* Evaluée en 1999 à 1,7 million.

Le prochain appel sera préparé vers la fin 1999 à partir d'une évaluation révisée des besoins, qui sera fondée sur les observations en cours et sur des données quantitatives et qualitatives. Le PAM s'est doté d'une unité chargée d'évaluer et de cartographier la vulnérabilité et d'une capacité d'analyse de l'économie alimentaire des ménages, deux instruments qui permettront d'atteindre l'objectif souhaité.

4.5 Ciblage de l'aide alimentaire

La sélection des bénéficiaires de l'aide alimentaire sera organisée en fonction de critères à la fois géographiques et sociaux. Dans le premier cas, il sera tenu compte de l'ampleur des destructions matérielles, des pertes de récoltes et de production animale et des déplacements de population à l'intérieur de la province (les personnes ayant dû quitter un village détruit pour se réfugier dans les villes).

Dans le second cas, la sélection sera effectuée par des organisations locales, notamment la société de la Mère Teresa, la Croix Rouge yougoslave et serbe ainsi que diverses organisations religieuses. Le PAM collabore avec les ONG internationales et avec ces organisations locales pour déterminer les critères de ce deuxième type de sélection. Principal interlocuteur _uvrant dans les régions peuplées d'Albanais du Kosovo, la société de la Mère Teresa, sur place depuis 1990, compte des membres bénévoles dans presque tous les villages ainsi que dans les zones urbaines. Cette organisation a déjà fait la preuve de son efficacité pour cibler l'aide en fonction de critères socio-économiques bien précis. La réussite de cette sélection devrait être également facilitée par la pression qu'exerce la communauté sur les familles et sur les individus pour qu'ils ne fassent appel à la société de la Mère Teresa qu'en cas d'extrême nécessité.

4.6 Assortiment alimentaire

Début juin 1999, le PAM et le HCR ont organisé une mission d'évaluation dans la région des Balkans. Compte tenu de l'hiver rigoureux qui sévit habituellement dans cette région, la mission a recommandé une ration quotidienne de 2 250 calories par habitant, dont 2 100 calories provenant de denrées alimentaires de base. Une ration supplémentaire de 200 calories sera fournie pendant les mois les plus froids de l'hiver, en novembre et décembre. Ces quantités constituent le point de départ de l'opération d'urgence du PAM, dont la ration alimentaire de base comprend, par mois et par habitant:

Jusqu'à la mi-octobre, le PAM va utiliser une partie de la farine de blé pour produire et distribuer du pain avec les moyens locaux, car certains bénéficiaires ont besoin d'une denrée alimentaire de base consommable sans cuisson préalable.

Les quantités de céréales et de légumineuses dont le financement est déjà trouvé pour le restant de l'année 1999 sont indiquées dans le tableau 7.

Tableau 7: Kosovo - Céréales et légumineuses financées grâce à l'appel commun interinstitutions des Nations Unies révisé, juillet-décembre 1999 (en tonnes)

 
Distribués par
le PAM
Distribués par
d'autres donateurs
Total
Farine de blé
75 641
31 900
107 541
Riz
8 400
1 500
9 900
Haricots
14 308
2 850
17 158
Total
98 349
36 250
134 599

 

4.7 Contrôle des opérations

La cartographie de la vulnérabilité ainsi que l'analyse de l'économie alimentaire vont permettre de suivre l'évolution de la situation alimentaire. Il s'agira en dernier ressort de cerner les problèmes qui appellent des mesures correctives et de mettre à jour l'évaluation des besoins en vue du prochain appel.

Les ONG internationales, en collaboration avec les organisations locales, sont chargées de contrôler la distribution et l'utilisation finale de l'aide alimentaire, en surveillant notamment les déplacements de vivres et le nombre de bénéficiaires. Les membres du PAM travaillant sur le terrain assurent un suivi à la fois quantitatif et qualitatif, comprenant notamment la vérification des données, grâce à des contrôles ponctuels. Ce suivi tient compte du pourcentage de familles bénéficiaires dirigées par des femmes et du contrôle exercé par celles-ci sur l'aide alimentaire à laquelle a droit la famille.

4.8 Logistique de l'aide alimentaire

La plus grande partie de l'aide alimentaire arrive par le port de Thessalonique, en Grèce, et, plus récemment par celui de Bar, au Monténégro. Le reste provient de la région et est acheminé par voie terrestre. Le PAM n'utilise pas d'entrepôt dans le port de Thessalonique et les denrées alimentaires sont transportées directement au Kosovo, via L'ex-République yougoslave de Macédoine. Le port de Bar, utilisé également pour l'aide alimentaire destinée au Monténégro, à la Serbie centrale et à Vojvodina, possède des entrepôts et des installations appropriés. Les accès routiers y sont peu coûteux.

Depuis les ports, le transport est assuré par des transitaires commerciaux. Le PAM utilise depuis quelque temps les transports ferroviaires entre Thessalonique et le Kosovo, espérant qu'ils pourront permettre d'éviter l'important trafic routier entre la L'ex-République yougoslave de Macédoine et le Kosovo pendant la période de reconstruction de l'hiver prochain.

Pour des raisons opérationnelles, le PAM et le HCR ont divisé le Kosovo en sept zones de responsabilité (Djakovica, Gnjilane, Mitrovica, Pec, Pristina, Prizren, Urosevac). Une ONG internationale, présente dans chacune de ces zones, participe au déroulement des opérations avec la collaboration d'organisations locales qui aident à distribuer les vivres.

ANNEXE I

Province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) - Municipalités

Carte des municipalités de la proviince du Kosovo

No.
Noms serbes
Noms albanais
No.
Noms serbes
Noms albanais
1
Decani
Decan
16
Orahovac
Rahovec
2
Djakovica
Gjakovë
17
Pec
Pejë
3
Glogovac
Gllogovc
18
Podujevo
Podujevë
4
Gnjilane
Gjilan
19
Pristina
Prishtinë
5
Gora
Dragash
20
Prizren
Prizren
6
Istok
Istog
21
Srbica
Skenderaj
7
Kacanik
Kaçanik
22
Stimlje
Shtime
8
Klina
Klinë
23
Strpce
Shterpcë
9
Kosovo Polje
Fushe Kosovë
24
Suva Reka
Suharekë
10
Kosovska Kamenica
Kamenicë
25
Urosevac
Ferizaj
11
Kosovska Mitrovica
Mitrovicë
26
Vitina
Viti
12
Leposavic
Liposaviq
27
Vucitrn
Vushtrri
13
Lipljan
Lipjan
28
Zubin Potok
Zubin Potok
14
Novo Brdo
Novobërdë
29
Zvecan
Zvecan

ANNEXE II

Province du Kosovo (République fédérative de Yougoslavie) - Itinéraire de la mission

Itinéraire de la mission


Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'information le cas échéant.

Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Courrier électronique: [email protected]

Mme J. Cheng-Hopkins
Directeur régional, OAC, PAM
Télécopie: 0039-06-6513-2863
Courrier électronique: [email protected]

Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:

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Pour être rayé de la liste, envoyer le message:

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1 Ce chiffre repose sur les résultats d'un recensement datant d'avant la guerre, ajustés pour tenir compte de l'accroissement naturel de l'émigration, du nombre de réfugiés kosovars d'origine albanaise qui ne devraient pas rentrer pendant l'année en cours, du progrmme d'évacuation humanitaire et de l'exode récent des Serbes de la province.