FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.1 - Février 2000 - P. 7

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Stocks de report

Des stocks céréaliers en baisse par rapport à l'année dernière alors que l'utilisation est supérieure à la production pour la première fois en quatre ans

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Les prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales au moment de la clôture des campagnes finissant en l'an 2000 ont légèrement été revues à la hausse ce mois-ci, à 334 millions de tonnes, soit une augmentation de 2 millions de tonnes par rapport aux indications précédentes. Néanmoins, selon ces prévisions, les stocks céréaliers de report mondiaux seraient de 8 millions de tonnes, ou 2 pour cent, en dessous de leurs niveaux d'ouverture, l'utilisation étant susceptible d'être supérieure à la production pour la première fois en quatre ans. Un déclin des réserves de blé et de céréales secondaires détenues par certains des principaux pays exportateurs rendrait compte de la plus grande partie de la réduction des stocks céréaliers mondiaux, tandis que les stocks de report de riz augmenteront probablement pour la deuxième année consécutive. Bien que le coefficient stocks/utilisation ((Le "coefficient stocks/utilisation" renvoie au ratio des stocks céréaliers mondiaux au moment de la clôture des campagnes en cours en regard de l'utilisation prévue pendant la prochaine campagne.) devrait tomber à 17,4 pour cent, il reste encore dans la fourchette des 17-18 pour cent que la FAO considère comme le minimum nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire mondiale. En outre, la part en pourcentage des stocks céréaliers mondiaux détenus par les principaux exportateurs, autre indicateur de la sécurité alimentaire mondiale, devrait rester stable et se maintenir à environ 45 pour cent, ce qui correspond au chiffre de l'année dernière.

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On prévoit que les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles s'achevant en 2000 atteindront 134 millions de tonnes, soit 4 millions de tonnes de plus que ne l'indiquaient les prévisions précédentes, mais encore 5 millions de tonnes, ou 4 pour cent, de moins qu'à leurs niveaux élevés d'ouverture. Le relèvement des prévisions de ce mois découle, pour la plus grande partie, des révisions à la hausse des stocks de clôture dans les pays où les estimations concernant la production pour 1999 ont également été relevées, à savoir, la Chine, le Kazakhstan, l'Inde et l'Ukraine. Dans le cas de la Chine, bien que les prévisions concernant les stocks de clôture de la campagne en cours aient été relevées de 1 million de tonnes, les stocks de clôture de l'année en cours pourraient être inférieurs à sa production record de blé et au volume des importations permanentes de blé par le secteur meunier; les prévisions concernant les stocks de clôture de la campagne en cours ont été relevées de 1 million de tonnes pour s'établir à 28 millions de tonnes (stocks privés compris), soit une hausse de 6 millions de tonnes par rapport à l'année précédente.

Graphique

Compte tenu des prévisions actuelles, les stocks totaux de blé détenus par les cinq principaux exportateurs de blé s'établissent à 50 millions de tonnes, soit un volume pratiquement stable par rapport aux prévisions précédentes mais légèrement en baisse par rapport à il y a un an. Aux États-Unis, malgré une chute de quelque 7 millions de tonnes de la production de blé en 1999, une réduction attendue de l'utilisation intérieure et des perspectives d'exportation pratiquement identiques pourraient conduire à des stocks de report de quelque 26,5 millions de tonnes. Cela serait 1 million de tonnes de plus que l'année précédente et correspondrait au volume le plus important depuis le milieu des années 1980. En revanche, dans la CE, une chute de la production de 5 millions de tonnes, conjuguée à la probable utilisation fourragère intérieure record et au léger accroissement des exportations, pourrait entraîner une réduction des stocks d'au moins 2 millions de tonnes, lesquels s'établiraient à 14 millions de tonnes. Néanmoins, le volume des stocks d'intervention de la CE qui, au début de la campagne, se situaient à plus de 6 millions de tonnes, ne changera probablement guère, à moins que les ventes d'exportation n'augmentent au-delà des attentes actuelles.

Stocks céréaliers de report mondiaux

      Campagnes agricoles se terminant en:
1998 1999 estim. 2000 prévis.
(. . . millions de tonnes . . .)
Blé 135,2 139,2 134,2
Céréales      
secondaires 140,4 146,5 141,6
Riz (usiné) 54,7 55,9 57,7
TOTAL 330,3 341,6 333,6
dont:      
Principaux pays      
exportateurs 126,2 154,9 149,6
Autres pays 204,1 186,7 184,0

Les stocks totaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles s'achevant en l'an 2000, s'établissent, selon les prévisions actuelles, à pratiquement 142 millions de tonnes, soit 5 millions de tonnes, ou 3 pour cent, de moins que l'année précédente et quelque 3 millions de tonnes de moins que ne l'indiquait le rapport de novembre. Les estimations concernant les stocks totaux de céréales secondaires détenus par les cinq principaux pays exportateurs ont été abaissées de quelque 4 millions de tonnes ce mois-ci, à environ 80 millions de tonnes. Bien que cela corresponde à une baisse de 5 millions de tonnes par rapport à leurs niveaux élevés d'ouverture, il s'agirait toujours du troisième volume le plus élevé en 10 ans. L'ajustement à la baisse de ce mois-ci a, pour la plus grande partie, porté sur les estimations des stocks détenus aux États-Unis, essentiellement par suite du relèvement des prévisions concernant l'utilisation intérieure et les exportations. Les stocks totaux de céréales secondaires aux États-Unis s'établissent à 53 millions de tonnes, soit 4 millions de tonnes de moins que dans le rapport précédent, mais 2 millions de tonnes de plus qu'aux niveaux élevés d'ouverture. (Cette évaluation de la FAO des stocks américains de céréales secondaires est supérieure aux dernières prévisions de l'USDA (12 janvier), qui les situent à environ 49 millions de tonnes. Cela s'explique principalement par la différence entre les prévisions concernant le volume éventuel du commerce mondial en 1999/2000 et les exportations probables des États-Unis.)

Les prévisions de ce mois-ci concernant les stocks totaux de céréales secondaires dans la CE ont légèrement été revues à la baisse, d'environ 500 000 tonnes, à 20,7 millions de tonnes. Cette révision fait essentiellement suite à l'accroissement des exportations d'orge et à une petite augmentation probable de l'utilisation fourragère générale au sein de la Communauté. Compte tenu de ces prévisions, les stocks totaux de céréales secondaires dans la CE seraient pratiquement de 5 millions de tonnes en dessous de leur volume record atteint l'année précédente, du fait principale-ment d'une chute de quelque 3 millions de tonnes de la production d'orge. Les stocks de clôture de l'orge pour l'année en cours s'établissent à 11 millions de tonnes et continuent d'occuper la deuxième place au rang des stocks les plus importants depuis 1993. Malgré une réduction de la production de seigle d'environ 600 000 tonnes et une hausse probable de son utilisation intérieure aux fins de l'alimentation animale, les stocks de seigle dans la CE augmenteront probablement de 400 000 tonnes pendant la campagne en cours pour atteindre 4,6 millions de tonnes, la plus grande partie de ces stocks pouvant se présenter sous la forme de stocks d'intervention comme cela a été le cas l'année précédente. Parmi les autres régions, la révision la plus importante de ce mois-ci concerne la Chine où, par suite de la communication des derniers chiffres officiels indiquant une nette augmentation de la production de maïs en 1998 mais une diminution de la production en 1999, les estimations concernant les stocks de clôture de l'année dernière ont été relevées de près de 2 millions de tonnes, sauf pour l'année en cours pour laquelle elles ont été abaissées de 3 millions de tonnes.

Les stocks mondiaux de riz à la fin des campagnes commerciales se terminant en l'an 2000 devraient enregistrer une reprise par rapport aux volumes réduits observés ces dernières années, pour s'établir à 58 millions de tonnes, soit le volume le plus élevé depuis 1994 et près de 2 millions de tonnes de plus qu'à leurs niveaux d'ouverture. L'augmentation résulte essentiellement de l'expansion escomptée de la production mondiale qui serait supérieure à l'augmentation de la consommation. Les stocks s'accumuleront principalement dans les principaux pays exportateurs, en particulier en Thaïlande, au Viet Nam, aux États-Unis et en Inde. Les pays importateurs pourraient également tirer profit de la faiblesse générale des cours du riz pour reconstituer leurs stocks à des volumes plus confortables et on prévoit une reprise au Bangladesh, aux Philippines et au Brésil.


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