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2ième PARTIE : LES PLANTATIONS FORESTIERES DU RWANDA

1.1. Historique

Les premiers boisements ont été créés entre 1920 et 1948 dans un double but :

d’une part pour protéger les sommets des hautes montagnes contre l’érosion, et d’autre part, pour acquérir du bois de chauffe, l’objectif étant 1ha pour 100 personnes. (F.Ruzigandekwe et S.J. Nsengimana, juillet 1997.)

Jusqu’en 1967, environ 20.000 ha de boisements avaient été créés. Ces derniers appartiennent aux Communes et ils forment le gros de vieux boisements dégradés qui nécessitent une reconstitution.

L’année 1967 a marqué le début d’une foresterie qu’on dirait » scientifique » avec le lancement du Projet Pilote Forestier de Kibuye. Entre 1967 et 1975, 5.500 Ha de boisements ont été créés. L’année 1975 a constitué un véritable tournant dans la pratique forestière au Rwanda. En effet, cette année a marqué le début d’une campagne de reboisement à grande échelle avec le lancement progressif de gigantesques projets de développement intégrés dont chacun disposait d’une grande composante forestière et agroforestière. Ces projets étaient techniquement et financièrement appuyés par plusieurs coopérations tant bilatérales que multilatérales comme la Coopération Suisse, la Banque Mondiale, le FIDA et l’Union Européenne.

L’<<Umuganda >> comme travaux communautaires institués en 1975 de même que la «journée Nationale de l’Arbre instituée en 1976 et célébrée le dernier samedi du mois d’octobre de chacun année, ont permis de faire la mobilisation générale de la population rwandaise à la mesure des moyens engagés.

En effet le résultat de cette mobilisation a été de faire passer par exemple la superficie totale des boisements de 25.500ha en 1975 à 247.500ha en 1989 soit une augmentation de 871% dans l’espace de 14 ans. Le tableau suivant donne pour l’année 1989 la répartition des superficies des boisements suivant la propriété et les espèces.

Tableau n°10 : Répartition des superficies des boisements par propriété et par essence en 1989

ESSENCES

PROPRIETE

 

Etat

Communes et institutions

Privés

Total

 

%

Ha

%

Ha

%

Ha

%

Ha

Eucalyptus

50

30.600

70

69.370

70

61040

65

161.010

Pins

30

18.360

10

9.910

5

4360

13

32630

Cyprès

8

4.900

8

7.930

10

8720

9

21550

Acacias

7

4.280

7

6.940

-

-

5

11220

Callitris

3

1.830

3

2.970

-

-

2

4800

Grevillea

-

1.230

2

1980

5

4360

2

4360

Casuarina

2

     

-

-

1

3210

Autres

   

 

-

 

8720

3

8720

Total

100

61200

100

99100

100

87200

100

247500

Source : Exposé sur la gestion des boisements au Rwanda, politiques et stratégies (Taddée Habiyambere, 1997)

1.2. Classification des plantations forestières.

Les plantations forestières au niveau national se classent en deux grandes catégories qui se réfèrent beaucoup plus à la propriété plutôt qu’à d’autres critères de gestion sylvicole.

A- Les plantations forestières publiques*

b- Les plantations forestières privées

Cependant, la loi forestière nationale N°47/du 5 décembre 1988 consacre trois catégories de domaine forestier à savoir :

Le domaine forestier de l’Etat (domanial)

Les domaines forestiers communaux

Le domaine forestier privé.

* Les plantations forestières publiques renferment les plantations du domaine communal et étatique.

1.2.1. Les plantations forestières domaniales

En se basant sur les objectifs de création de ces plantations, de leur mode de gestion, de leur vocation et de leur productivité  ; on peut établir 3 sous catégories :

- les plantations forestières de la crête Congo -Nil (Zaire -Nil)

- les plantations forestières installées sur les chaînes de montagnes à travers tout le pays

- les plantations forestières de l’époque coloniales et autres.

 

Les plantations forestières de la Crête-Congo-Nil sont localisées à l’Ouest du pays dans les Préfectures de Kibuye,Gikongoro, Cyangugu et Gisenyi autour des forêts naturelles de Nyungwe , Mukura et Gishwati.

Ces plantations ont dans le temps bénéficié des attentions particulières du service forestier national à cause de leur productivité escomptée. Elles ont été créées pour fournir essentiellement du bois d'œuvre. Les objectifs de leurs créations étaient nombreux, mais la rentabilité financière était leur vocation principale. Jusqu'en 1992, ces plantations ont été créées et gérées à travers les unités de gestion, soit 7 UGZ  au total.

D’après le rapport d’évaluation du plan d’action pour la conservation et l’aménagement des forêts naturelles de la Crête-Congo-Nil, à la fin de 1992.

ha des plantations forestières venaient d’être créées autour des forêts naturelles de la région avec les essences exotiques et autochtones avec une nette dominance du pinus qui occupe 62% de toutes les plantations (tableau n°11).

Tableau n°11 :Essences utilisées et superficies occupées/UGZ (fin 1992)

Essences utilisées

UGZ1

UGZ2

UGZ3

UGZ4

MDW*

UGZ5

UGZ6

TOTAL

Pinus sp

2.293

2.610

829

451

167

485

2.238

9.073

Acacia melanoxylon

160

662

670

174

122

18

883

2.689

Eucalyptus sp

-

35

96

-

51

-

86

268

Cupressus lusitanica

353

584

5

12

11

53

117

1135

Autres exotiques

370

-

144

176

-

89

18

797

Essences locales

540

5

169

9

-

-

7

730

TOTAL

3716

3896

1913

822

358

645

3.342

14692

* Mudasomwa

Source : Evaluation du Plan d’Action pour la Conservation et l’Aménagement des Forêts Naturelles de la Crête-Zaïre-Nil, p.44 (décembre, 1992)

Parmi les essences exotiques secondaires on peut citer entre autres :

- Callitris robusta

- Grévilléas robusta

- Alnus acuminata

- Cedrela serrata

- Maesopsis aeminii

- Acacia mearnsii

Les principales essences locales utilisées sont :

- Entandrophragma excelsum

- Podocarpus usambarensis

- Symphonia globulifera et Polyscias fulva

Productivité et volume sur pied

3 essences ont retenu l’attention du sylviculteur à cause de leur représentativité en superficies dans ces plantations :

- On estime que dans les conditions de la Crête-Zaïre-Nil, la production moyenne de Pinus patula se situe entre 10 et 20 m3/ha/an à 30ans, alors que la production la plus élevée sur site plus fertile peut atteindre 30 m3/ha/an.

- La production de l’Acacias melanoxylon serait de 10 m3 /ha/an

- L’Eucalyptus affiche les accroissements variant entre 15 et 40 m3/ha/an suivant les espèces et la fertilité du sol.

- L’Eucalyptus globulus spp maideni peut produire 40 m3/ha/an à des altitudes variant entre 2000 et 2500 m

- Les Eucalyptus grandis et saligna ont des accroissements annuels variant entre 15 et 35 m3/ha/an

Claude Barbier dans «Evaluation du plan d’action pour la conservation et l’aménagement des forêts naturelles de la Crête-Zaire-Nil », à la fin de 1992 a fait des propositions de modèle de production pour 3 principales essences utilisées en reboisement  qui occupent une superficie de 12030 ha, soit 82% de toutes les plantations de la Crête-Zaïre-Nil.

 

Tableau n°12 : Modèle de sylviculture pour le Pinus patula

Age d’intervention

production (m3 )

5 ans

1ère éclaircie

8 ans

2ème éclaircie

12 ans

3ème éclaircie

25 ans

coupe finale

Production totale

50

110

188

397

Eclaircie

50%

40%

24%

 

Volume extrait

dont : BO

BE

25

-

25 (100%)

34

4 (11%)

30 (89%)

31

8 (25%)

23 (75%)

307

180 (60%)

127 (40%)

Sciages

-

2

4

90

Charbon

1

1,2

0,9

5

 

Modèle de production pour l’Acacia melanoxylon

Son accroissement annuel moyen a été estimé à 10 m3/ha/an à 40 ans. La coupe définitive concerne 200 tiges/ha. Le tableau suivant résume les principales caractéristiques du modèle. Elles ne doivent être bien sûres être considérés que comme indicatives (quoique réaliste) vue le faible niveau de connaissances détenu sur cette espèce. (la densité de son bois a été estimée à 0,6 pour un rendement à la carbonisation de 10%).

Tableau n°13 : Modèle de production pour l’Acacia melonoxylon.

Age d’intervention

Production(m3)

4 ans

1ère éclaircie

7 ans

2ème éclaircie

12 ans

3ème éclaircie

20 ans

4ème éclaircie

40 ans

coupe définitive

Volume extrait dont :

BO

BE

5

-

5

10

-

10

20

-

20

115

40

75

250

170

80

Sciage

     

20

85

Charbon

 

0,6

1,2

4,5

4,8

Modèle de production pour l’Eucalyptus (sans précision d’espèce)

Pour une productivité moyenne estimée à 30 m3/an /ha à 20 ans, le modèle suivant qui repose sur un traitement de taillis sous futaie maintenant 100 pieds/ha à 20ans se présente comme suit :

Tableau n°14 : Modèle de production pour l’Eucalyptus (sans précision d’espèce)

Age d’intervention

Production (m3)

5 ans

1ère coupe

10 ans

2ème coupe

15 ans

3ème coupe

20 ans

coupe définitive

25 ans

1ère coupe

Volume extrait

dont : BO

BE

55

-

55

168

-

168

175

54

121

232

157

75

55

-

55

Sciage

-

-

27

78

-

Charbon

3,3

10

7,2

4,5

 

La densité du bois a été estimée à 0,6, le rendement à la carbonisation (10%) et au sciage (50%) sont identique à ceux utilisés pour les pins et les acacias.

En partant de ces bases, les productions attendues pour les trois massifs (Nyungwe, Gishwati, et Mukura ) sont fournies pour une superficie de 12030 Ha à partir de 1993 jusqu’en 2017.

Tableau n°15 : Productions totales escomptées pour l’ensemble des massifs traités selon le modèle d’aménagement proposé

Années

Sciage en m3

 

Charbons en tonne

 
 

Nyungwe

Mukura

Gishwati

Total

Nyungwe

Mukura

Gishwati

Total

1993

2000

   

2000

2351

129

729

3209

94

2000

   

2000

1230

129

729

2088

95

2000

570

 

2570

939

247

 

1186

96

2000

380

 

2380

1276

121

 

1397

97

2875

380

1430

4685

1635

121

1144

2900

98

10725

190

 

10915

2400

61

 

2461

99

13020

   

13020

2349

125

472

2946

2000

11790

   

11790

2082

125

 

2207

1

12630

   

12630

2362

   

2362

2

17550

   

17550

2087

   

2087

3

17280

 

7722

25002

3677

 

614

4291

4

13015

 

8151

21166

3027

380

2073

5480

5

13665

2318

8151

24134

2851

562

643

4056

6

10805

2470

8723

21998

2422

193

686

3301

7

11795

2546

9295

23636

2670

201

729

3600

8

16015

2546

9295

27856

2455

201

729

3385

9

15035

3648

13442

32125

2234

482

2258

4974

10

14925

3648

9867

28440

2168

482

1258

3908

11

20365

2774

10439

33578

3393

345

1301

5039

12

21150

2774

10725

34649

3450

345

1330

5125

13

21150

   

23705

2261

125

472

2858

14

23705

2964

11154

37338

2074

296

2545

4915

15

23220

2964

 

26514

2107

296

1901

4304

16

23550

   

23550

2107

505

1901

4513

17

24210

   

24210

2157

505

1901

4563

L’étude sur la valorisation des bois de la Crête-Congo-Nil réalisée par Tecsult Foresterie, en 1997 a estimé les volumes sur pied des plantations de Pinus patula et d’Acacia melanoxylon en se basant sur les modèles de productions plus simplifiés.

Les tableaux suivants montrent ces modèles et donnent des prévisions des volumes sciables et pour d’autres utilisations d’abord sur une période de 30 ans(avec replantation) et sur une période de 12 ans dans le cas où l’on récolterait le volume actuellement sur pied.

Tableau n°16 : Modèle simplifié de retenu pour l’estimation des rendements de Pinus patula

Intervention

Age

DHP (cm)

H (m)

Bois d’œuvre (m3/ha

Autres bois m3/ha

Total

m3/ha

Eclaircie 1 (450 tiges)

6

16

7

0%

0

100%

17

17

Eclaircie 2 (200 tiges)

10

20

13

20%

6

80%

24

30

Eclaircie 3 (100 tiges)

14

26

16

50%

16

50%

16

32

Coupe finale

30

36

22

80%

179

20%

45

224

Total

 

     

201

 

102

303

 

Tableau n°17 : Modèle simplifié de production pour l’Acacia melanoxylon.

Intervention

Age

Bois d’œuvre

(m3/ha)

Autres bois

(m3/ha)

Total

(m3/ha)

Eclaircie 1

4

0%

0

100%

5

5

Eclaircie 2

7

0%

0

100%

10

10

Eclaircie 3

12

0%

0

100%

25

25

Eclaircie 4

20

20%

28

80%

112

140

Coupe finale 200 tiges

40

30%

90

65%

210

300

Total

   

118

 

362

480

Le modèle simplifié de production de Pinus patula appliquée au pineraie de la Crête Zaïre-nil les volumes de bois prévus sur une période de 30 ans avec la replantation des superficies exploitées.

Tableau n°18 : Prévision des volumes de Pinus patula à prévoir pour les pineraies de la Crête Congo-Nil/massif forestier

Année

Bois d'œuvre

(1.000m3)

Autres utilisations

(1000 m3)

Total

 

Nyungwe

Mukura

Gishwati

S/total

Nyungwe

Mukura

Gishwati

S/total

 

1998

17.7

 

7.0

24.7

14.8

 

7.0

21.8

46.5

1999

14.7

 

7.0

21.7

24.5

 

7.0

31.5

53.2

2000

6.6

 

7.0

13.6

15.3

 

7.0

22.3

35.9

2001

13.9

   

13.9

11.9

 

7.0

11.9

25.8

2002

13.9

   

13.9

17.2

   

17.2

31.1

2003

8.9

   

8.9

7.9

   

7.9

16.8

2004

20.3

   

20.3

11.3

0.2

1.0

12.5

32.8

2005

19.6

   

19.6

5.0

0.2

1.0

6.2

25.8

2006

26.9

4.3

16.3

47.5

8.9

1.3

5.1

15.3

62.8

2007

38.8

21.6

16.3

76.7

17.9

5.6

5.1

28.6

105.3

2008

44.1

17.7

16.7

78.5

15.8

4.9

6.6

27.3

105.8

2009

35.5

14.9

21.4

71.8

11.9

4.2

7.8

23.9

95.7

2010

35.5

9.4

21.4

66.3

11.9

2.8

7.8

22.5

88.8

2011

41.1

0.1

22.4

62.6

17.2

0.5

7.8

25.5

88.1

2012

41.1

0.3

27.1

63.8

17.2

0.7

8.8

26.7

90.5

2013

41.1

0.3

27.1

68.5

17.2

0.7

10.0

27.9

96.4

2014

41.1

0.3

27.1

68.5

17.2

0.7

10.0

27.9

102.0

2015

43.9

0.3

27.1

71.3

20.0

0.7

10.0

30.7

113.6

2016

53.2

0.3

27.1

80.6

22.3

0.7

10.0

33.0

56.6

1017

33.3

0.3

1.4

35.0

17.4

0.7

3.5

21.6

72.1

2018

45.7

0.3

1.4

47.4

20.5

0.7

3.5

24.7

60.6

2019

36.5

0.3

1.4

38.2

18.2

0.7

3.5

22.4

60.6

2020

36.5

0.3

1.4

38.2

18.2

0.7

3.5

22.4

67.0

2021

41.7

0.3

1.4

43.4

19.4

0.7

3.5

23.6

67.0

2022

41.7

0.3

1.4

43.4

19.4

0.7

3.5

23.6

89.3

2023

59.5

0.3

1.4

61.2

23.9

0.7

3.5

28.1

75.0

2024

48.1

0.3

1.4

49.8

21.0

0.7

3.5

25.2

66.9

2025

41.6

0.3

1.4

43.3

19.4

0.7

3.5

23.6

66.9

2026

41.6

0.3

1.4

43.3

19.4

0.7

3.5

23.6

51.8

2027

29.5

0.3

1.4

31.2

16.4

0.7

3.5

20.6

75.8

2028

35.4

2.6

12.2

50.2

17.9

1.3

6.2

25.4

75.6

Total

1.049,0

75,4

292,9

1.417,3

516,5

32,2

156,7

7054,4

2.122,7

 

Source : Etude sur la valorisation des bois de la Crête-Congo-Nil, p .38 (Sept.1997)

 

Tableau n°19 : Prévision des volumes d’Acacia melanoxylon à prévoir pour les plantations de la Crête-Congo-Nil/massif forestier


Année

Bois d'œuvre (1.000m3)

Autres utilisations (1000 m3)

Total

 

Nyungwe

Gishwati

S/total

Nyungwe

Gishwati

S/total

 

1998

0.6

 

0.6

7.5

 

7.5

8.1

1999

1.2

 

1.2

9.7

1.1

10.8

12.0

2001

1.7

 

1.7

10.0

1.8

11.8

13.5

2002

1.0

 

1.0

5.2

2.3

7.5

8.5

2003

3.2

 

3.2

13.3

2.3

15.6

18.8

2004

3.2

 

3.2

17.7

2.3

20.0

23.2

2005

2.7

 

2.7

13.3

1.8

15.1

17.8

2006

2.1

1.2

2.1

12.2

1.8

14.0

16.1

2007

2.6

2.0

3.8

14.2

6.6

20.8

24.6

2008

2.2

2.6

4.2

11.0

8.2

19.2

23.4

2009

2.3

2.6

4.9

9.7

10.5

20.2

25.1

2010

2.8

2.6

5.4

11.3

10.5

21.8

27.2

2011

3.2

1.9

5.8

10.1

10.5

20.6

26.4

2012

4.3

1.9

6.2

10.7

7.6

18.3

24.5

2013

10.7

1.9

12.6

36.2

8.0

44.2

56.8

2014

6.0

 

7.9

20.2

8.0

28.2

36.1

2015

9.2

 

9.2

29.8

0.6

30.4

39.6

2016

9.2

 

9.2

29.8

0.6

30.4

39.6

2017

7.1

 

7.1

20.0

0.6

20.6

27.7

2018

5.2

 

5.2

13.7

0.6

14.3

19.5

2019

5.2

 

5.2

13.7

0.6

14.3

19.5

2020

3.4

0.4

3.4

9.5

0.6

10.1

13.5

2021

4.5

0.4

4.9

14.0

2.3

16.3

21.2

2022

4.5

0.4

4.9

14.0

2.3

16.3

21.2

2022

5.3

0.4

5.7

15.8

2.3

181.1

23.8

2023

.5.3

4.3

5.7

15.8

2.3

18.1

23.8

2024

4.7

6.8

9.0

14.5

11.4

25.9

34.9

2025

4.7

8.7

11.5

14.5

17.3

31.8

43.3

2026

4.8

8.7

13.5

14.7

21.6

36.3

49.8

2027

4.8

8.7

13.5

14.7

21.6

36.3

49.8

2028

5.6

6.4

14.3

16.5

21.6

38.1

52.4

2029

5.6

6.4

12.0

16.5

16.2

32.7

44.7

2030

5.0

6.4

11.4

15.2

16.2

31.4

42.8

2031

2.7

6.4

9.1

9.8

16.2

26.0

35.1

2032

9.8

0.4

10.2

26.4

2.3

28.7

38.9

2033

9.8

0.4

10.2

26.4

2.3

28.7

38.9

2034

9.8

0.4

10.2

26.4

2.3

28.7

38.9

2035

7.6

0.4

8.0

21.2

2.3

23.5

31.5

2036

7.6

0.4

8.0

21.2

2.3

23.5

31.5

2037

7.6

0.4

8.0

21.2

2.3

23.5

31.5

2038

7.6

0.4

8.0

21.2

2.3

23.5

315.

2039

6.1

0.4

6.5

17.8

2.3

20.1

26.5

2040

4.7

1.8

6.5

14.5

5.5

20.0

26.5

Total

217.2

79.7

296.9

701.1

262.1

963.2

1.260.1

 

Source : Etude sur la valorisation des bois de la Crête-Congo-Nil, p. 39 (Sept.1997).

Tableau n°20 : Volume (m3) sur pied du Pinus patula et Acacias melanoxylon et prélèvement annuel selon les propositions de Tecsult Foresterie (Sept., 1997)

Années

Bois d’œuvre

Bois Energie

TOTAL

1998

24700

29300

54000

1999

21700

42300

64000

2000

13600

34100

47700

2001

13900

19400

33300

2002

13900

32800

46800

2003

8900

27900

47900

2004

20300

27600

36800

2005

19600

20200

39800

2006

47500

36100

83600

2007

76700

47500

124200

2008

78500

47500

125900

2009

71800

45700

117500

Source : Etude sur la valorisation des bois de la Crête-Congo-Nil, p.106 (Sept.1997).

N.B. : On ne peut pas terminer le chapitre sur les plantations forestières sans parler des plantations de Cyprès qui occupaient le 3ème rang en superficie (1.135 ha) de toutes les plantations de la crête Congo-Nil. Les premières attaques du puceron Cinera cupressi sur les Cyprès ont commencé en 1988. Cet insecte a presque décimé toutes les plantations de Cyprès sur la Crête-Congo-Nil et même à travers tout le pays. Actuellement on rencontre quelques pieds de Cyprès qui semblent résister, il serait trop tôt d’affirmer que le puceron a complètement disparu.

Ces plantations ont été créées sur des massifs montagneux sur des altitudes variant entre 1200 et 3000 m à travers tout le pays. Les plantations forestières créées par le projet GBK sur financement de la Banque Mondial sont les plus remarquables avec 8.429 ha. Elles sont caractérisées par leur étendu  ; la plupart des plantations prise individuellement présente des superficies qui varient entre d’entre des centaines voire des milliers d’ha.

Ces boisements ont été créés sur des sols marginaux  ; impropres à l’agriculture, menacés par l’érosion à cause de leurs fortes déclivités. Ces sols autrefois couverts par l’éragrostis uniquement, offrent un faible potentiel de production.

En 1992, le Projet GBK venait d’installer 8.249 ha dans 4 préfectures totalisant 21 Communes

Tableau n°21 : Répartition des superficies des boisements GBK par Préfecture et par Commune

Préfectures

Communes

Superficie en Ha

KIGALI

Shyorongi

62 ,44

 

Rutongo

231,0459

 

Mbogo

164,7205

 

Mugambazi

112,5587

 

Gikoro

584,6372

 

Gikomero

457,4192

 

Rubungo

92,6496

 

Bicumbi

204,2878

 

Butamwa

95,8312

 

Musasa

178,6212

 

Rushashi

242,7220

S/total

 

2426,9333

GITARAMA

 

437,964

S/total

 

437,964

BUTARE

Runyinya

1320,2331

 

Gishamvu

414,1035

 

Maraba

631,2620

 

Nyakizu

346,1044

S/total

 

2711,703

BYUMBA

Murambi

1306,41

 

Muhura

328,7094

 

Gituza

713,2748

 

Rutare

324,7255

S/total

 

2673,1197

TOTAL

 

8249,7209

 

Source : Rapport annuel du projet PASP II, p.10 (juin 1993).

N.B. : L’extrême précision en ce qui concerne les superficies rapportées dans ce tableau est due au fait qu’avant toute plantation, il était d’usage dans ce projet d’établir au préalable un plan topographique du périmètre à boiser.

Toutes ces plantations ont été réalisées avec l’Eucalyptus spécialement avec les Eucalyptus saligna et grandis considérées comme les espèces les plus productives.

Productivité et volume sur pieds

Compte tenu de la faible rentabilité financière escomptée de ces boisements, peu d’étude ont porté sur la gestion de ces plantations. En effet ces plantations ont été créées avec des objectifs différents de ceux de la Crête-Congo-Nil.

Les objectifs étaient d’ordre social et écologique toutes proportions gardées par ailleurs, ces plantations peuvent jouer un rôle économique par la fourniture du bois énergie. Aucun modèle de production n’a donc été élaboré pour ces plantations.

Pour estimer le volume sur pied, l’on ne peut se baser que sur l’accroissement annuel de

9 m3/ha/an mentionné dans le Plan Forestier National,1987-1997

D’autres plantations ont été mises en place sur des terres marginales impropres à l’agriculture par d’autres grands projets comme :

Projet de Développement Global de Butare, DGB

Projet de Développement Agricole de Gikongoro, PIA-PDAG

Projet de Développement Rural de Byumba, DRB

Projet PSTP/HIMO

Projet Pilote Forestier, PPF

Projet Kigal-Nord

Ces projets ont installés des plantations forestières dans 6 préfectures sur une superficie de 8.679 ha. Les principales essences utilisées par ordre d’importance sont l’Eucalyptus, le Pinus, le Cyprès et l’Acacias melanoxylon.

Le tableau suivant récapitule les réalisations des grands projets forestiers sur la période de 1967-1992.

Tableau n°22 : Récapitulatif des réalisations des grands projets forestiers (1967-1992)

Dénomination du Projet

Localisation des grandes plantations/ préfecture

Espèces forestières plantées/préfecture

Superficie/essence/ préfecture (ha)

Projet Agro-Sylvo- Pastoral Gishwati-Butare

et Kigali, GBK

 

KIGALI

BYUMBA

GITARAMA

BUTARE

GISENYI

Eucalyptus

Eucalyptus

Eucalyptus

Eucalyptus

Pinus-Cyprès

2250

2630

430

2770

3300

Projet NYUNGWE-UGZ2

GIKONGORO

 

 

Pinus-Cyprès

Acacia melanoxylon

Eucalyptus

Autres essences exotiques

Essences autochtones

830

670

100

140

170

Projet CZN-UGZ2

GIKONGORO

Pinus

Cyprès

Eucalyptus

Acacia melanoxylon

2610

580

50

670

Projet de Développement Global de Butare, DGB

BUTARE

Pinus -Cyprès

Eucalyptus

100

200

Projet de Développement Agricole de Gikongoro, PIA - PDAG

 

GIKONGORO

Pinus

Cyprès

Eucalyptus

Acacia melanoxylon

Grévilléa

880

1250

3600

60

60

Dénomination du Projet

Localisation des grandes plantations /préfecture

Espèces forestières plantées/préfecture

Superficie/essence/ préfecture (ha)

Projet de Développement Rural de Byumba

BYUMBA

Eucalyptus

Cyprès

3600

40

Projet Pilote Forestier (PPF) et Projet Nyungwe UGZ1

KIBUYE

CYANGUGU

Pinus

Cyprès

Acacia melanoxylon

Autres essences exotiques

Essences locales

2300

350

160

370

540

Projet PSTP/HIMO

GITARAMA

Pinus-Cyprès

Eucalyptus

1100

100

Projet de Reboisement Mudasomwa

GIKONGORO

Pinus-Cyprès

Acacia melanoxylon

Eucalyptus

180

120

50

Projet Kigali- Nord

Kigali ru ral

Eucalyptus

400

Projet Nyungwe- UGZ4

CYANGUGU

Pinus-Cyprès

Acacia melanoxylon

Autres essences exotiques

460

180

180

TOTAL

   

33.620

Cette sous catégorie renferme des plantations vieilles plantations d’eucalyptus créées avant et peu après l’indépendance du pays en 1962 et d’autres boisements créés après l’indépendance dans le cadre des travaux communautaires (Umuganda). Elles se distinguent des autres plantations domaniales par leur morcellement, leur superficie réduite pour chaque plantation prise individuellement et enfin leur caractère dispersé à travers tout le pays. Elles sont composées en grande partie de l’Eucalyptus même si on peut rencontre quelques plantations de Résineux (Pinus).

Productions et productivités

En se basant sur le rapport de la commission nationale de l’agriculture de 1991, qui estimait que la superficie des plantations domaniales était de 61.200 ha, on peut en déduire que la superficie des plantations forestières de l’époque coloniale et autres est de 27.580 ha.

Par expérience, l’on peut affirmer que la productivité pour ces plantations est l’une des plus faibles, d’une part à cause de la surexploitation à travers les âges et leur sénescence pour les anciennes plantations d’Eucalyptus, à cause de l’exploitation anarchique et du non-entretien d’autre part.

A l’absence de tout inventaire national des ressources ligneuses ou d’une enquête, qui donnerait des critères d’évaluation de la ressource ; on se contentera de l’AAM de 9 m3/an /ha, couramment appliqué à toutes les plantations domaniales pour estimer leurs productions.

1.2.2. Le Domaine Forestier Communal.

La structure des plantations forestières communales est aussi variée. Celles-ci sont constituées par les vieilles plantations d’Eucalyptus datant de l’époque coloniale âgées de plus de 40 ans et d’autres plus jeunes créées dans le cadre des travaux communautaires ou par des ONGs.

Dans les statistiques officielles, les plantations forestières communales ont toujours été traitées ensemble avec les avec les plantations forestières des institutions (Confessions religieuses ; Ecoles ; Camps militaires,...).

Selon le rapport de la Commission National de l’Agriculture 1991, la superficie des plantations forestières communales et institutionnelles était de 99.100 ha. Selon le même rapport, la productivité desdites plantations était de 9 m3/ha/an.

1.2.3. Les Plantations Forestières Privées

Cette catégorie est constituée par des plantations appartenant aux paysans. Les statistiques nationales ont toujours traité les plantations forestières privées et l’arborisation.

Par arborisation, il faut comprendre toutes les essences agroforestières (Grévilléas, Cedrela, Markhamia,...) et autres essences disséminées dans les champs et pâturages, exprimée en surface équivalent, (1.100 pieds/ha).

Une des caractéristiques de ces boisements est leur haute productivité. En effet, ces plantations sont installées sur des terres agricoles plus fertiles et sont mieux entretenues.

La commission Nationale de l’Agriculture estimait à 87.200 ha de superficie occupée par cette catégorie en 1991. Ce même rapport a estimé leur productivité à 20 m3/an/ha.

 

1.3. Répartition des plantations forestières sur le territoire national

De l’Ouest à l’Est du pays, on remarque une distribution inégale et même absence des plantations forestières dans les zones nouvellement habitées. L’ouest du pays est considéré comme une région forestière ; le climat étant favorable, la région est la plus arrosée du pays. C’est dans cette région qu’on rencontre de grands massifs de plantations forestières domaniales que l’on peut qualifier à juste titre de plantations forestières industrielles qui présentent un réel intérêt à la fois écologique et économique.

Le centre du pays est caractérisé par des précipitations moyennes ; on y rencontre une mosaïque de petites plantations forestières tant privées que publiques. Dans cette région, les grands massifs forestiers domaniaux sont souvent localisés sur les grands massifs montagneux, leur vocation principale est plutôt d’ordre écologique qu’économique. Ces plantations privées jouent un rôle de premier plan dans l’approvisionnement de la population en produits forestiers.

La région orientale est défavorisée par le climat, les précipitations sont généralement faibles. Les plantations sont très réduites dans cette région. Dans plusieurs communes de la nouvelle Préfecture d’Umutara, on ne rencontre aucune plantation forestière. Si rien n’est fait dans l’immédiat, la population nouvellement installée sera confrontée à un problème cuisant d’approvisionnement en bois, après l’épuisement des faibles ressources forestières naturelles de la région.

 

 

1.4. Evolution des superficies des plantations forestières, 1991-1999

 

En 1991, la Commission Nationale de l’Agriculture mentionnait dans son rapport que les plantations forestières nationales atteignaient une superficie de 247.500ha répartie comme suivant selon les types de propriété :

- plantations forestières domaniales : 62.100 ha ;

- plantations communales et institutionnelles : 99.100 ha ;

- plantations forestières privées et arborisation : 87.200 ha.

Selon le rapport annuel du MINAGRI 1997, les superficies étaient estimées à 256.300 ha, soit une augmentation de 8.800 ha sur une période de 6 ans.

Tableau n°23 : Evolution comparée des superficies des plantations forestières

Type des plantations

Superficies (ha)

1991

Superficie (ha)

1997

Observations

Plantations domaniales

62.100

70.000

+8.800

Plantations communales et institutionnelles

99.100

99.100

0

Plantations privées et arborisations

87.200

87.200

0

Total

247.500*

256.300

8.800

 

* Depuis 1989, ce chiffre figure dans les statistiques forestières (voir historique).

Commentaires

-Sur la période 1989-1999, Il y a eu deux mouvements opposés dans l’évolution des superficies des plantations forestières qu’il est difficile de traduire par les chiffres à l’absence de tout inventaire ou enquête récente. Il y a eu une augmentation des superficies dans la première période et une diminution dans la seconde. D’estimations en estimations sur une longue période on en arrive à des contradictions. Nous allons cependant donner des éléments susceptibles de permettre à un observateur avisé de se faire une idée de la situation.

-De 1989-1993 : Certains grands projets interviennent encore dans la création des plantations forestières publiques et privées en distribuants les plants forestiers de pépinières.

Il y a eu donc sur cette période une augmentation des superficies tant au niveau des plantations publiques que privées.

-De 1993-1995 : Arrêt de toute activité forestière et destruction complète de certaines plantations forestières par les déplacées de guerre.

-De 1995-1999 : Reprise timide de l’activité forestière, avec quelques actions de reboisement, de productions de plants forestiers par des ONGs ou par quelques projets. Sur la même période on observe une destruction irréversible des boisements pour l’implantation de l’habitat en village (imidugudu). Les plants des pépinières sont aussi distribués aux paysans, il y a donc une augmentation des superficies des plantations forestières privées. Dans le domaine public, quelques boisements domaniaux détruits sont reconstitués.

Compte tenu de tout cela, l’on peut affirmer qu’il y a eu des augmentations de superficies dans toutes les plantations et surtout chez les privés. Ce ne sont donc pas les seules plantations domaniales qui ont augmenté de superficie.

La réduction des superficies boisées est aussi une réalité pour des raisons cités plus haut. Thaddée HABIYAMBERE, (1998) signale que de pures estimations chiffrent à 15.000 ha de boisements détruits sur la période d’avril 1990 à juillet 1997.

Si l’on tient pour fiable le chiffre de 247.500 ha ; nous pouvons estimer pour notre part que la superficie actuelle des plantations forestières est de 265.000 ha.

1.5. Volume sur et possibilités annuelles des plantations forestières

La connaissance des volumes de bois sur pied et de l’accroissement des arbres et des peuplements forestiers constituent les donnés de bases, souvent incontournables, de la foresterie classique. Ces données, leurs modes de collecte et de traitement font l’objet de la dendrométrie. H. Forester et Q.Ducenne mai, 1999.

Les AAM par type de plantations forestières dont on sert proviennent de l’enquête du MINAGRI 1981-1982, mais les résultats sont loin de faire l’unanimité.

Le rapport de la Commission Nationale de l’Agriculture 1991 a estimé la possibilité annuelle des plantations forestières à 3.186.700 m3 et le volume sur pied à 64.073.000 m3 répartis comme suit dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°24 : Estimation de la production potentielle des plantations forestières (Minagri, 1991)

Types de plantations

AAM

m3/ha/an

Superficie

(ha)

Matériel à l’ha (m3)

Volume total sur pied (m3)

Possibilité annuelle (m3)

Domaniales

9

61200

260

15.912.000

550.800

Communales et institutions

9

99100

310

30.721.000

891.900

Privés et arborisations

20

87200

200

17.440.000

1.744.000

Total

 

247.500

 

64.073.000

3.186.700

 

HALL (1999) fait une autre proposition de possibilité annuelle en supposant qu’un ha produit 20 m3 de bois par an en faisant des réarrangements des superficies selon les types de propriété. Dans ce scénario, une hypothèse optimiste considère une possibilité annuelle de 5.118.312 m3 alors que l’hypothèse modeste pose une possibilité de 3.564.186 m3.

 

Tableau n°25 : Production et productivité des boisements selon le type de propriété

Type de propriété

Superficie (ha)

Production en m3

Productivité

en m3/ha/an

Privé (particulier)

170.441

4.383.447

2.829.321*

31

20*

Communal

30745

276.705

9

Domanial

55200

458.160

10

Total

256.386

5.118.312

3.564.186*

20

14*

* Hypothèse modérée

Source : Appui à la Planification Forestière Communale, Déc. 1998, Rapport de mission.

 

 

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