SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

 

RAPPORT SPÉCIAL

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES AU MOZAMBIQUE

31 mai 2000

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FAITS SAILLANTS

  • En février et mars, des pluies torrentielles et les inondations les plus graves depuis 40 ans ont dévasté les superficies cultivées et causé des pertes de rendement considérables dans trois provinces du sud. Deux provinces du centre ont également été touchées.

  • Les cultures de la campagne secondaire dont les semis sont en cours dans ces mêmes provinces seront déterminantes pour le redressement partiel de la production vivrière. Le résultat dépendra de la célérité avec laquelle les programmes de secours d'urgence fourniront les semences et de l'utilisation judicieuse de ces dernières.

  • Ailleurs, dans les régions septentrionales et centrales, après un mauvais démarrage dû à l'arrivée tardive et à l'irrégularité des pluies, ainsi qu'à des périodes de sécheresse prolongées en décembre, la campagne principale a été sauvée par de fortes précipitations en février et mars.

  • Dans l'ensemble, on prévoit une baisse de la production des céréales et des haricots par rapport à la bonne récolte de l'an dernier, mais des excédents de maïs devraient encore être disponibles. La vente des stocks de report et l'arrivée de la nouvelle production ont fait baisser les prix du maïs dans les provinces du Nord et du Centre.

  • Les coûts élevés du transport et un système de commercialisation inadéquat entravent l'acheminement interne des céréales du nord vers le sud à des prix compétitifs. Les prix pratiqués dans les provinces méridionales ont atteint des niveaux élevés et continuent de grimper, reflétant une forte baisse des disponibilités céréalières.

  • Une aide alimentaire d'urgence de 60 000 tonnes sera nécessaire pour porter secours aux 650 000 personnes victimes des inondations ou touchées par le déficit alimentaire.

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1. VUE D'ENSEMBLE

À la suite des inondations, les plus graves depuis 40 ans, qui ont considérablement endommagé les habitations, les infrastructures et l'agriculture dans les zones méridionales, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue au Mozambique, dans toutes les zones de production du pays du 17 au 29 avril 2000, à la décrue. La mission a évalué les dégâts infligés à l'agriculture et à l'élevage, estimé la production vivrière pour la campagne principale de 1999/2000 et établi une première prévision de production de la campagne secondaire. Sur la base de ces estimations, la mission a pu évaluer la situation céréalière de 2000/2001, y compris le potentiel d'exportation et les besoins en importations et en aide alimentaire.

Des observateurs de la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) et de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) se sont joints à la mission. Des fonctionnaires du Ministère de l'agriculture et des pêches, du Ministère de l'industrie et du commerce ainsi que de l'Institut national pour la gestion des calamités (INGC) ont assisté la mission durant les visites sur le terrain.

Des données avant-récolte sur les superficies et les rendements de toutes les cultures vivrières ont été fournies à la mission par le Système national d'alerte rapide du Ministère de l'agriculture et par les fonctionnaires des provinces et des districts. Ces données ont été analysées par la mission et confrontées aux informations fournies par les ONG, les agriculteurs, les négociants et les agences internationales travaillant dans le secteur agricole. Les informations concernant les conditions de végétation, les ravageurs et les maladies, la pluviosité, les prix et les disponibilités d'intrants obtenues durant les visites sur le terrain ont été vérifiées par recoupement avec les données télédétectées et les données contrôlées sur le terrain par les bureaux de la FAO et du PAM dans le pays.

Pour effectuer son travail sur le terrain, la mission s'est scindée en trois équipes et deux sous-équipes, a visité 47 districts, dans les dix provinces que compte le pays et a mené des enquêtes sur le terrain et procédé aux vérifications nécessaires pour s'assurer de la fiabilité des données.

La superficie perdue à cause des graves inondations de cette année est estimée à 167 000 hectares, soit 6 pour cent de la superficie totale ensemencée en cultures vivrières de la campagne principale. Toutefois, dans les provinces de Maputo et de Gaza, les plus durement touchées par les inondations, ce pourcentage atteint respectivement 41 pour cent et 25 pour cent. Par ailleurs, 43 000 hectares ont été affectés par la sécheresse dans les zones septentrionales, portant le pourcentage des semis détruits pendant la première campagne à 7 pour cent. Compte tenu des prévisions concernant la production de maïs et de haricots de la courte campagne secondaire, la mission estime les superficies totales de céréales, de manioc et d'autres cultures vivrières à récolter en 1999/2000 à 2,9 millions d'hectares, soit un net fléchissement de 15 pour cent par rapport aux superficies moissonnées l'an dernier. La mission estime, toutefois, que ce fléchissement est attribuable, pour une large part, à des changements, introduits dans la base de données. Cela étant, les semis effectifs seraient légèrement inférieurs à ceux de l'année précédente.1

Dans les provinces méridionales et celles du centre-sud, des périodes de précipitations incessantes à partir de la mi-novembre et des inondations sans précédent en février et mars ont succédé à une vague de sécheresse en début de saison, ce qui a causé des pertes partielles ou totales des récoltes de maïs et de haricots dans l'ensemble de ces régions. La seconde campagne de céréales et de légumineuses, tirant parti de l'humidité résiduelle, devrait permettre un redressement partiel dans les provinces méridionales et du centre-sud. Si, au niveau national, cette campagne ne représente que quelque 10 pour cent de la production annuelle de céréales et de haricots dans la province de Gaza, ce pourcentage atteint 50 pour cent, et entre 10 et 15 pour cent dans les provinces de Inhambane et de Maputo. Les résultats de cette année dépendront de la distribution des semences en temps opportun aux familles touchées. Des semences ont été distribuées à l'époque de la mission dans le cadre de programmes de secours d'urgence subventionnés par des ONG, des agences donatrices, ainsi que par la FAO. En dehors des zones inondées, les agriculteurs dont les récoltes ont été totalement ou partiellement anéanties, ont également besoin de semences.

Dans les principales zones de culture du centre et du nord, la production de céréales et de manioc a bénéficié de précipitations abondantes de janvier à avril. Les rendements dans ces zones devraient être équivalents à ceux de l'an dernier, étant donné l'absence de ravageurs et de maladies.

En incluant les céréales et les haricots de la campagne secondaire dont la récolte devrait avoir lieu mi-juin, la mission estime le total de la production céréalière de 1999/2000 à 1,43 million de tonnes, dont 994 000 tonnes, soit 70 pour cent, de maïs. La production de haricots est estimée à 134 000 tonnes, celle de manioc à 4,64 millions de tonnes. Comme indiqué précédemment, les modifications apportées à la base de données interdisent toute comparaison rigoureuse avec les estimations de la production pour1998/99. Toutefois, tenant compte de façon sommaire de ces modifications, la mission estime que la production céréalière est d'environ 6 à 10 pour cent inférieure à la bonne récolte de l'année précédente, baisse due essentiellement aux pertes causées par les inondations et par la sécheresse, ainsi qu'à la nette diminution des rendements dans les provinces méridionales.

Malgré la baisse de la production dans les provinces septentrionales et centrales, les approvisionnements alimentaires se sont maintenus grâce aux stocks constitués par les agriculteurs au fil de plusieurs bonnes récoltes successives et aux possibilités de commercialisation limitées. Dans le sud du pays, traditionnellement déficitaire sur le plan vivrier, même avec une bonne récolte secondaire, d'importants groupes de population seront confrontés à des pénuries alimentaires. Leurs moyens de survie sont limités, faute d'emplois en dehors de l'agriculture et du fait que les grandes fermes des basses terres ont été endommagées par les inondations.

Du fait de la distribution hétérogène de la production céréalière entre les trois régions, les prix au détail du maïs sont très bas et continuent de baisser sur les marchés des régions septentrionales et centrales, alors que dans le sud, les stocks des ménages sont inexistants, les disponibilités sur les marchés sont extrêmement faibles, sinon nulles, et les prix sont 2,5 fois supérieurs pour un maïs de qualité égale. La commercialisation et le transport représenteront un enjeu décisif pour la campagne commerciale de 2000/2001.

Dans l'ensemble, et en tenant compte du fait que des quantités limitées de maïs continueront à être exportées de façon informelle au sud du Malawi, déficitaire, on prévoit un excédent exportable d'environ 39 000 tonnes de maïs . Toutefois, des déficits de 170 000 tonnes de blé et de 140 000 tonnes de riz sont également envisagés. Ils devraient être couverts en grande partie par des importations du secteur privé.

La mission estime que 650 000 personnes auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence, s'élevant à 60 000 tonnes. Cette aide est nécessaire aussi bien aux agriculteurs victimes des inondations qu'à ceux qui ont été épargnés par les inondations mais dont les récoltes ont été mauvaises. L'accent doit être mis sur l'achat local des excédents du nord, afin de répondre aux besoins d'aide alimentaire du sud, car si le maïs est excédentaire dans les régions du nord, les coûts élevés du transport ne permettent pas qu'il soit vendu à des prix compétitifs. Le PAM subventionne les achats sur place et a récemment acheté du maïs dans les provinces centrales dans le cadre d'une opération d'urgence consécutive aux inondations, actuellement en cours.

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2. ÉCONOMIE ET AGRICULTURE 2

Le Mozambique s'étend sur une superficie de 789 800 km2. Alors que 45 pour cent des terres du pays sont considérées comme se prêtant à l'agriculture, 4 pour cent seulement de la superficie totale sont actuellement cultivés. Le reste est constitué de prairies et de pâturages, de forêts et de terrains boisés. Les résultats du recensement démographique national d'août 1997 indiquent une population de 16,1 millions d'habitants, soit environ 2,4 millions de moins que les projections initiales. Avec un taux d'accroissement d'environ 2,3 pour cent par an, la population devrait compter 17,2 millions de personnes au milieu de l'an 2000.

Quelque 81 pour cent de la force de travail est employée dans l'agriculture, ce qui dénote des possibilités limitées d'emploi dans les secteurs non-agricoles, malgré l'accroissement du secteur manufacturier durant la dernière décennie. L'agriculture a assuré 27,6 pour cent du PIB en 1998, tandis que la part du commerce et des services, le secteur le plus vaste, atteignait 39,1 pour cent. Paradoxalement, 63 pour cent des recettes totales d'exportation de 1998 provenaient du secteur agricole. Après les crevettes, assurant 29 pour cent des recettes d'exportation, deux produits agricoles, la noix de cajou et le coton, rapportent eux, respectivement, 16 pour cent et 9 pour cent du total des recettes. Le potentiel agricole est considérable, malgré les sécheresses ou les inondations fréquentes. Les ressources en eau sont relativement importantes et le pays est traversé par un certain nombre de rivières pérennes. Historiquement, le Mozambique a toujours été un grand producteur de cultures commerciales, notamment de sucre, de coprah, coton, noix de cajou, thé et tabac. Ces activités ont décliné pendant la guerre civile qui a duré plus de quinze ans, après l'accession du pays à l'indépendance en 1975, et qui a dévasté l'économie du pays. L'agriculture a commencé à se redresser, mais son expansion est freinée par le niveau très bas des techniques agricoles, le régime foncier en vigueur et la médiocrité des liaisons routières nord-sud qui isole les régions excédentaires du nord, empêchant l'émergence d'un marché national intégré.

L'accord de paix signé en octobre 1992 par les groupes opposés et les premières élections multipartites de 1994, ont mis fin à la guerre civile et conduit à la période actuelle de stabilité politique et de redressement économique. Dans le cadre d'accords conclus avec le FMI et la Banque mondiale, des politiques économiques fondées sur le marché et des réformes structurelles de grande portée sont mises en _uvre depuis 1994. Par ailleurs, le pays a bénéficié de l'essor des investissements étrangers. Les résultats sont un succès remarquable sur le plan des indicateurs macro-économiques. Le taux d'inflation, qui était de 50 pour cent entre 1991 et 1995, est tombé à environ 4 pour cent en 1999. Les recettes d'exportation ont pratiquement doublé entre 1995 et 1999, atteignant un niveau de 300 millions de dollars E.-U. Le taux de change s'est stabilisé durant la même période. Le taux de croissance du PIB a été impressionnant, avec une moyenne annuelle de 9,5 pour cent entre 1996 et 1999. La production industrielle qui se substitue en grande partie aux importations, est le secteur qui connaît la croissance la plus rapide Le développement de l'agriculture a été soutenu, grâce à l'amélioration de l'environnement économique, aux conditions météorologiques favorables et au retour des réfugiés. Le Mozambique est devenu autosuffisant en maïs, principale denrée de base et le déficit vivrier a été de ce fait considérablement réduit. Bien que le pays demeure très endetté, avec un ratio dette extérieure totale/PIB de 233 pour cent, le coefficient du service de la dette (en pourcentage des recettes d'exportation de biens et services) est tombé à 18,6 pour cent en 1999, alors qu'il était de 34,5 pour cent en 1995.

Néanmoins, malgré tous ces progrès, le pays demeure parmi les pauvres du monde, avec un PIB par habitant de 256 dollars E.-U. en 1999. Comparé à d'autres pays de la sous-région, ce niveau ne dépasse que celui du Malawi (177 dollars E.-U.), est équivalent à celui de la Tanzanie et reste plus de dix fois inférieur à celui de l'Afrique du Sud. Après des années d'efforts soutenus pour stabiliser l'économie, le gouvernement centre ses efforts sur la lutte contre la pauvreté. Un nouveau plan d'action de lutte contre la pauvreté a été lancé en juin 1999, comportant l'augmentation régulière des fonds alloués à la santé et à l'éducation, l'amélioration de l'accès à l'eau et le développement de l'infrastructure routière en milieu rural.

Les inondations de février et mars, qui ont causé la mort de 699 personnes et le déplacement de 500 000 autres, ont également provoqué de graves dégâts aux habitations, à l'infrastructure agricole, aux bâtiments publics, aux écoles, aux hôpitaux, aux systèmes d'approvisionnement électrique et hydrique, à l'infrastructure routière et ferroviaire et aux télécommunications. Selon une estimation de la Banque mondiale, les coûts directs des dommages infligés aux secteurs public et privé s'élèvent à environ 275 millions de dollars E.-U. alors que les coûts indirects atteignent environ 215 dollars E.-U. Ces énormes pertes marquent un recul de l'économie nationale, qui n'avait cessé de se développer, avec des taux de croissance qu'elle avait réussi à maintenir toujours très élevés. Le coût total des dégâts, soit 490 millions de dollars E.-U., dépasse les recettes d'exportation du pays de 1999, qui ont atteint 300 millions de dollars E.-U.. On estime qu'à cause des dégâts infligés par les inondations, la croissance économique en 2000 sera de 2 à 3 pour cent inférieure aux 8 à 10 pour cent initialement prévus. Le gouvernement du Mozambique a lancé un programme de reconstruction de 428 millions de dollars E.-U. et a fait appel à l'assistance internationale pour sa mise en _uvre. Le processus de redressement et de reconstruction ne devrait pas porter préjudice, sur le plan financier, aux activités de développement en cours.

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3. PRODUCTION VIVRIÈRE EN 1999/2000

3.1 Facteurs ayant une incidence sur les emblavures et les rendements

La production agricole repose sur une campagne principale pluviale, de septembre à avril, qui assure 90 pour cent des céréales et une campagne secondaire mineure qui profite de l'humidité résiduelle allant de mars à juillet. Les principales cultures vivrières sont le manioc, le maïs, le sorgho, le mil, le riz, les haricots et les arachides. Les cultures mineures sont constituées par la patate douce, la canne à sucre et le tournesol. Dans certaines zones, la campagne principale permet deux cycles de production et certaines années, les précipitations prolongées ou les pluies inattendues de mai et juin permettent une augmentation de la production de la campagne secondaire, qui se pratique surtout dans les provinces méridionales.

Quatre-vingt seize pour cent de la production céréalière proviennent de terres d'exploitations familiales, allant de un à trois hectares, cultivées à la main et les autres 4 pour cent proviennent du secteur entrepreneurial où les fermes, plus grandes, permettent la mécanisation. Les emblavures sont donc tributaires de la répartition et de la quantité des précipitations, de la disponibilité de la main-d'_uvre, des outils et de l'accès aux semences.

Précipitations

Cette année, la pluviosité a été très irrégulière et les précipitations ont été excessives ou alors insuffisantes entre les provinces et à l'intérieur de celles-ci. De manière générale, les pluies ont été caractérisées par un démarrage tardif en novembre, suivies de périodes de sécheresse en décembre, de pluies intenses en janvier et excessives en février et mars. Voir tableau 1.

De ce fait, les semis ont été retardés et il a fallu réensemencer de nombreuses zones suite à une mauvaise germination ou à cause de la dessiccation des jeunes plants, affectant par conséquent les surfaces cultivées en maïs et en haricots.

Les événements météorologiques extrêmes qui ont sévi dans les trois provinces méridionales de Maputo, Gaza et Inhambane et en partie dans certaines zones méridionales de la région centrale ainsi que de fortes pluies ailleurs dans la Région, ont provoqué trois vagues d'inondations qui ont à la fois entravé les possibilités de semis en arrière-saison pendant la campagne principale et lessivé les cultures existantes, réduisant les superficies ensemencées en cultures vivrières de la première saison de 167 000 hectares, soit 6 pour cent de la surface totale ensemencée. Dans les provinces les plus touchées, celles de Maputo et de Gaza, toutefois, les pertes ont atteint, respectivement 41 pour cent et 25 pour cent. De plus, 43 000 hectares ont été perdus à cause de la sécheresse principalement dans la province septentrionale de Cabo Delgado.

Un régime de pluviosité irrégulier, des périodes de sécheresse, de très fortes pluies en période de floraison et des engorgements intermittents ont gravement compromis les rendements de maïs dans l'ensemble des provinces méridionales et celles du centre-sud, à telle enseigne que l'on a enregistré 50 à 100 pour cent de mauvaises récoltes sur l'ensemble des provinces de Gaza, Maputo et dans certaines localités de Inhambane. De même, à Buzi (Sofala) et à Machaze (Manica), les récoltes ont été entièrement détruites. Les récoltes de maïs ont également été particulièrement mauvaises a Chibabava (Sofala), Sussudenga, Mossurize, Macossa et Tambara (Manica). Il en a été de même en ce qui concerne les récoltes des haricots dans ces mêmes provinces.

Ailleurs, on prévoit des rendements moyens céréaliers équivalents à ceux de l'an dernier dans les régions du nord mais ceux de la région centrale devraient être quelque peu inférieurs. Les rendements de haricots sont considérablement inférieurs dans la plupart des provinces. Dans les zones centrale et septentrionale, les rendements du manioc ont bénéficié de fortes précipitations alors que dans les zones les plus affectées du sud, ils ont subi les effets négatifs de nombreuses semaines d'inondations. Les rendements des arachides ont été variables en fonction des zones; cependant, dans l'ensemble, le rendement moyen est estimé inférieur à celui de l'an dernier.

Intrants

Une main-d'_uvre de type familial travaille 96 pour cent des terres à la main à l'aide de houes africaines au manche long ou court, ce qui réduit considérablement le potentiel des superficies agricoles. Dans la plupart des districts, la situation est aggravée par le manque d'outils. Tous les outils, au Mozambique sont importés et les réseaux commerciaux sont loin d'être parfaits dans les zones rurales. Le manque de houes et leur prix élevé limitent considérablement les emblavures à Zambezia, Sofala et à Tete. A Maputo, Gaza et Inhambane, la situation est plus grave à cause des pertes du matériel causées par les inondations. Des programmes appropriés ont été rapidement lancés par le gouvernement et les ONG pour faire face à la crise dans les zones affectées par les inondations.

Indéniablement, la stabilité qui règne dans le pays depuis la fin de la guerre civile continue d'encourager le retour des rapatriés venant du Malawi et du Zimbabwe. Malheureusement, ces effets ne ressortent pas dans les données historiques à cause des modifications, cette année, des données de base utilisées pour l'estimation des emblavures étant donné, entre autres, que la taille moyenne des exploitations qui avait servi de base pour ces estimations avait été réduite de 15 pour cent.

Les emblavures de céréales et de haricots pendant la saison secondaire sont habituellement estimées être équivalentes à 10 pour cent de celle de la campagne principale. Les zones fluviales et les basses terres permettent une seconde saison de récoltes dans l'ensemble du pays, mais la production qui en découle est plus importante dans le sud. Cette année, alors que certaines zones demeurent inondées, des niveaux très élevés d'humidité des sols du fait des inondations et des grosses pluies prolongées ont permis de développer les cultures d'une seconde campagne secondaire. Le gouvernement et les ONG ont fourni des semences et des outils aux familles affectées par les inondations. De tels efforts fournissent l'opportunité d'un redressement partiel et devraient augmenter les emblavures de 62 000 hectares. L'on prévoit que 45 000 hectares supplémentaires pourraient être semés en vue d'une campagne secondaire dans les provinces où les agriculteurs pourraient se prévaloir des opportunités offertes par l'augmentation de l'humidité résiduelle dans les basses terres des zones fluviales.

Le système actuel de culture céréalière repose sur des semences locales, qu'elles soient retenues sur les récoltes de l'année précédente ou achetées auprès des voisins au moment des semis. Les agriculteurs ne disposent pas de crédits, et aucun engrais ni produit chimique à usage agricole n'est employé dans le sous-secteur des cultures vivrières, exception faite de quelques projets pilotes à échelle réduite destinés au secteur entrepreneurial qui bénéficie de schémas de crédit à paiement différé. Ces projets suivent les schémas directeurs établis par le gouvernement et sont parrainés par la FAO en ce qui concerne la production de maïs et de riz dans certaines provinces sélectionnées. Les résultats obtenus à Zambezia l'an dernier semblent indiquer que les prix bas du maïs n'encouragent pas suffisamment l'essor de ces schémas. De plus, dans les zones où la culture du maïs est importante, où les plantations sont effectuées sur billons et où l'on utilise l'engrais vert en retournant les terres en jachère tous les ans, les surplus de rendement peuvent ne pas être assez importants pour couvrir les dépenses supplémentaires encourues.

Les semences pour la campagne secondaire, y compris celles du maïs Matuba, des haricots ainsi que les semences végétales sont en général achetées. Cette année, les agences fournissent 1 240 tonnes de semences de ce type dans les zones affectées par les inondations, même si leur accès est rendu difficile du fait de la destruction des ponts et des routes.

Le tableau 1 ci-dessous, qui compare les superficies des cultures vivrières récoltées pendant les campagnes de 1998/99 et 1999/2000 ferait apparaître un fléchissement de 15 pour cent. Toutefois, la mission considère qu'en grande partie, ce fléchissement pourrait être attribué aux modifications des données de base. On devrait tenir compte du fait que, dans ces modifications, les estimations des semis réels ont été légèrement inférieures à celles de l'an dernier. Les superficies perdues à cause des intempéries ont plus que contrebalancé l'augmentation des semis originellement prévus en raison de l'accroissement de la population et du retour des réfugiés venant des pays voisins.

Tableau 1 : Superficies récoltées et production par culture en 1998/99 et 1999/2000 (campagnes principale et secondaire)

   
1999 2000 Modifications 2000/1999
milliers d'ha milliers de tonnes milliers d'ha milliers de tonnes % ha % Production
Maïs
1 152 1 246 1 006* 994* -13 -20
Sorgho
461 326 388 261 -16 -20
Mil
96 61 74 37 -23 -39
Riz
170 186 136 140 -20 -25
Total céréales
1 879 1 819 1 604* 1 432* -15 -21
Haricots
370 189 327* 134* -12 -29
Arachides
257 147 208 113 -19 -23
Manioc
958 5 553 800 4 643 -17 -16

* incluant la campagne secondaire.

Ravageurs et maladies

On ne signale aucune épidémie ni infestation grave de ravageurs, si ce n'est la présence des ravageurs non- migrateurs communs qui, comme tous les ans, détruisent une partie des cultures. A cet égard, les ravageurs les plus nuisibles s'avèrent être les rats qui attaquent les denrées entreposées ainsi que les graines semées de toutes les cultures, les foreurs de tiges dans les céréales à tige; les sauteriaux dans les zones septentrionales et centrales, ainsi que les omniprésentes cochenilles du manioc. Les singes, les phacochères et les éléphants se sont avérés considérablement nuisibles à Niassa et Tete.

Les maladies relevées par les équipes de la mission comprenaient le virus striuré du maïs, le virus mosaïque du manioc, le virus mosaïque des pois chiches et la décomposition non spécifiée des tubercules de manioc. Aucune campagne de lutte contre les ravageurs et les maladies n'a été lancée cette année. On s'inquiète, néanmoins, des risques que peuvent encourir les cultures de légumineuses pendant la campagne secondaire du fait des conditions d'humidité plus élevées et des semences en provenance de sources diverses, distribuées sans aucun contrôle phytosanitaire préalable.

Dans l'ensemble, la baisse des rendements de céréales et de haricots est attribuable aux précipitations, particulièrement dans le sud et dans les provinces méridionales de la région centrale.

3.2 Production vivrière

Les prévisions de la production vivrière de la saison principale sont présentées dans le tableau 2, rapportant pour chaque province, la zone, la production et les rendements escomptés.

La production de maïs de la première campagne est estimée à 888 000 tonnes. Les autres productions céréalières comprenant le sorgho, le mil et le riz sont estimées à 438 000 tonnes dont 60 pour cent de sorgho. La production de haricots est estimée à 117 000 tonnes. La production de manioc indique que 4,64 millions de tonnes du produit frais seront disponibles pour la consommation directe.

Ces chiffres, cumulés aux estimations des cultures céréalières et de haricots de la seconde saison, ont été inclus dans le tableau 1 afin de comparer les données de production de 1999 et de 2000. Ces chiffres dénotent une forte réduction de la production au niveau national, même si une grande partie de la réduction des superficies, telle que montrée dans le tableau 1 provient du fait de la modification des données de base. Il n'y a pas de raison, par exemple, de supposer que la superficie de culture du manioc a été réduite; en fait c'est peut-être exactement le cas contraire. De même, rien ne doit laisser supposer que les superficies de culture du maïs, du sorgho ou du mil, dans les principales zones de cultures céréalières, ont baissé au niveau indiqué. Dans l'ensemble, tenant compte des modifications dans le processus de traitement des données, la mission estime que la production totale des céréales et de haricots est d'environ 8 pour cent inférieure au bon niveau atteint l'an dernier. Ceci est dû aux pertes de superficies cultivées à cause des mauvaises conditions météorologiques et aux rendements moyens inférieurs, surtout du fait de mauvaises récoltes totales ou partielles dans les provinces méridionales. La production de manioc est estimée seulement légèrement inférieure à celle de 1998/99.

Tableau 2 : Superficies récoltées et production des cultures vivrières par province - Campagne principale 1999/2000

Province/ Région    
Maïs Sorgho Mil Riz
Superficie récoltée Rendement Production Superficie récoltée Rendement Production Superficie récoltée Rendement Production Superficie récoltée Rendement Production
(ha) (tonnes/ha) (tonnes) (ha) (tonnes/ha) (tonnes) (ha) (tonnes/ha) (tonnes) (ha) (tonnes/ha) (tonnes)
Cabo Delgado
61 114 0.82 50 114 48 150 0.68 32 742 3 236 0.50 1 618 10 425 1.19 12 452
Niassa
90 464 1.23 111 671 25 223 0.70 17 656 1 196 0.58 694 2 862 1.01 2 882
Nampula
103 170 1.03 105 807 109 066 0.70 76 346 5 990 0.64 3 834 31 697 0.76 24 098
NORD
254 748 1.05 267 591 182 439 0.69 126 744 10 422 0.59 6 146 44 984 0.88 39 431
Zambezia
165 942 0.96 158 883 54 273 0.75 40 705 11 165 0.50 5 582 62 628 1.19 74 777
Tete
127 307 1.04 132 993 44 837 0.68 30 489 21 829 0.50 10 914 243 0.59 143
Manica
129 983 1.42 184 597 30 697 0.71 21 795 10 162 0.52 5 284 487 0.81 395
Sofala
59 896 1.34 79 987 36 561 0.75 27 421 6 994 0.58 4 057 19 591 1.12 21 922
CENTRE
483 128 1.15 556 460 166 368 0.69 120 410 50 150 0.52 25 838 82 949 1.17 97 237
Inhambane
89 632 0.50 44 816 19 420 0.50 9 710 8 594 0.49 4 211 2 701 1.20 3 242
Gaza
47 162 0.24 11 319 19 237 0.20 3 847 4 883 0.26 1 269 2 806 0.00 0
Maputo
24 770 0.30 7 431 652 0.30 196 0 0.00 0 2 222 0.00 0
SUD
161 564 0.39 63 566 39 309 0.35 13 753 13 476 0.41 5 480 7 729 0.42 3 242
TOTAL
899 440 0.99 887 616 388 116   260 907 74 049 0.51 37 464 135 662 1.03 139 910

 

Province/ Région    
Haricots Arachides Manioc
Superficie récoltée Rendement Production Superficie récoltée Rendement Production Superficie récoltée Rendement Production
(ha) (tonnes/ha) (tonnes) (ha) (tonnes/ha) (tonnes) (ha) (tonnes/ha) (tonnes)
Cabo Delgado
39 841 0.40 15 937 31 060 0.45 13 977 118 522 5.90 699 282
Niassa
40 685 0.43 17 495 2 595 0.43 1 117 16 505 5.90 97 381
Nampula
63 732 0.43 27 405 55 031 0.58 31 924 384 872 5.90 2 270 747
NORD
144 259 0.42 60 836 88 686 0.53 47 018 519 900 5.90 3 067 410
Zambezia
40 954 0.56 22 849 25 509 0.54 13 794 209 709 5.90 1 237 284
Tete
34 712 0.38 13 191 12 696 0.44 5 548 1 089 4.50 4 901
Manica
2 902 0.46 1 335 3 236 0.58 1 873 877 5.50 4 825
Sofala
11 226 0.51 5 699 7 818 0.58 4 535 7 396 5.50 40 678
CENTRE
89 794 0.48 43 073 49 260 0.52 25 750 219 071 5.88 1 287 688
Inhambane
43 866 0.20 8 772 61 364 0.60 36 819 53 424 4.70 251 107
Gaza
16 715 0.20 3 384 4 677 0.45 2 105 5 167 4.38 22 633
Maputo
3 952 0.30 1 192 3 817 0.45 1 718 2 488 5.83 14 509
SUD
64 534 0.21 13 348 69 858 0.58 40 641 61 079 4.72 288 250
TOTAL
298 587 0.39 117 257 207 804 0.55 113 408 800 051 5.80 4 643 348

 

Le tableau 3 indique l'évolution de la production céréalière par région et fait ressortir l'effet dramatique des inondations et des tempêtes dans le sud du pays.

Tableau 3 : Superficie récoltée par région et Production par culture (en milliers de tonnes)

      Nord Centre Sud
1999 2000 1999 2000 1999 2000
ha tonnes ha tonnes ha tonnes ha tonnes ha tonnes ha tonnes
Maïs 302 331 255 268 612 736 511 600 237 180 240 127
Sorgho 214 147 182 127 214 156 166 120 33 24 39 14
Mil 12 7 10 6 66 36 50 26 16 10 13 5
Riz 50 40 45 39 108 121 83 97 12 24 8 3
Total céréales 588 525 492 440 1 000 1 049 810 843 298 238 300 149
Haricots 172 81 144 61 112 63 90 43 87 42 79 21
Arachides 104 58 89 47 57 44 49 26 94 45 70 41
Manioc 609 3 596 519 3 067 261 1 535 219 1 288 85 421 61 288

 

3.3 Autres cultures

Mis à part les cultures vivrières ci-dessus citées, la production de cultures de rapport dans l'ensemble des zones côtières du pays est significative. Le coprah et les noix de cajou sont exportés et constituent une solide base de revenus pour les ménages agricoles. Dans ces zones, le manioc et les arachides contribuent largement aux besoins de l'alimentation. Les cyclones du mois de mars dernier, survenus au moment crucial de la floraison et de la mise à fruit, ont eu pour effet de diminuer d'environ 50 pour cent la production de noix de cajou à Maganje da Costa (Zambezia) et dans la province de Maputo. Ailleurs, les conséquences, bien que moins dramatiques, entraîneront tout de même une baisse des rendements. Il semble toutefois que la production de coprah se soit maintenue. Environ 42 000 tonnes de canne à sucre ont été perdues dans la province de Maputo et des unités de transformation industrielle de la canne à sucre ont également été détruites.

Les grandes quantités de semences distribuées en vue de la saison secondaire, la possibilité d'ensemencer de plus grandes superficies grâce à l'humidité résiduelle qui s'est formée après les inondations et les fortes pluies, font espérer à partir du mois d'avril, une bonne production de légumineuses. La superficie dédiée à la patate douce - dont la culture a été encouragée par les ONG - devrait également augmenter, profitant de ces bonnes conditions.

Cette année, la production du coton, au niveau national risque une forte baisse du fait que les sociétés commerciales, moins nombreuses, aient réduit les semis. La chute des prix sur les marchés internationaux a aggravé les problèmes existants de l'approvisionnement d'intrants et celui des besoins d'irrigations supplémentaires pour parer à l'irrégularité des pluies.

3.4 Élevage

Le nombre des troupeaux au Mozambique a été fortement réduit pendant la guerre civile et ne s'est toujours pas reconstitué. Par conséquent, le fourrage est abondant dans la plupart des districts des provinces du nord et du centre sauf à Tete où les équipes de la mission ont relevé un appauvrissement du pâturage.

Les rapports initiaux effectués pendant les inondations indiquent que quelque 165 000 bovins et 300 000 ovins, 30 000 porcs et 600 000 volailles se trouvaient sur les zones affectées. Les évaluations rapides successives font état de la perte d'environ 20 000 bovins. D'autres données sur la perte du bétail doivent encore être vérifiées mais il est estimé que les pertes d'ovins, partout dans les districts affectés dans les provinces méridionales de Maputo, Gaza et Inhambane, sont considérablement élevées, ce qui réduit les possibilités de revenus qu'offre normalement l'élevage. De plus, on signale que le reste du cheptel, en particulier les caprins et les bovins, a souffert de la perte de pacage dans les zones fluviales. L'excès d'eau et d'humidité a augmenté les problèmes des parasites et des pododermatites interdigitées. Ces facteurs débilitants auront eu pour conséquence de faire baisser la production et d'augmenter les besoins en produits et services vétérinaires. Pendant le séjour de la mission, les grandes superficies de pacage à Gaza et Maputo étaient toujours inondées et le bétail déplacé vers les pâturages des plateaux. Aucune maladie épizootique des animaux de grande taille n'a été signalée cette année. L'état du bétail dans les régions septentrionales et centrales semblait être satisfaisant, coïncidant avec la fin de la saison des pluies.

Au-delà des pertes du sous-secteur de la volaille dans le sud, l'état des maladies menaçant le secteur traditionnel de la volaille est inquiétant. Aucun programme suivi de vaccinations contre la maladie de Newcastle n'existe pour enrayer le phénomène répétitif et cyclique qui décime les animaux de basse-cour. Aucun programme vétérinaire suivi, sous la forme de campagnes de vaccinations régulières n'existe pour aider le sous-secteur. Les vaccins sont inexistants sur le marché local. Les oiseaux qui ont péri à cause des inondations font que les prix du poulet soient entre 40 000 et 50 000 meticais dans la région méridionale, alors qu'ils se situent entre 15 000 et 25 000 meticais dans les régions centrales et septentrionales.

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4. SITUATION PAR PROVINCE

4.1 Région du Nord (Niassa, Cabo Delgado et Nampula)

Province de Niassa

La province de Niassa, située à l'extrémité nord-est du Mozambique, présente un long littoral sur le lac Malawi à l'ouest de la province, une frontière terrestre avec la Tanzanie au nord, et se rattache aux provinces de Cabo Delgado et Nampula, à l'est et au sud respectivement.

La production agricole y est limitée par l'indigence de l'infrastructure, qui gêne l'acheminement de denrées vers l'extérieur de la province, ou leur entrée de quelque direction que ce soit. En outre, l'absence d'agglomérations importantes et la faible densité de la population rurale limitent la capacité d'absorption par le marché intérieur des excédents de production des exploitations familiales.

Les principales cultures sont le maïs, le sorgho et le manioc, auxquelles s'ajoutent des cultures d'importance secondaire de haricots, d'arachides et de mil. En règle générale, la production reste limitée à une campagne principale, qui s'étend d'octobre à mai; cependant, le manioc, qui pousse toute l'année, peut être récolté en fonction des besoins.

Cette année, les pluies ont démarré tardivement, durant la troisième décade de novembre; elles ont été très irrégulières et la province a connu des périodes sèches en décembre. De janvier jusqu'à la troisième décade d'avril, les précipitations ont été suffisantes. Des pluies violentes conjuguées à de la grêle, tombées sur le district de Majune au mois de mars, ont provoqué des dégâts locaux aux cultures.

Les semis ont commencé au mois d'octobre et se sont terminés en décembre, avec possibilité de réensemencement en cas de besoin. Étant donné que la majeure partie des semences utilisées sont d'origine locale, les cultivateurs ont pu se procurer les quantités nécessaires de semences en les prélevant sur les variétés cultivées ou en les achetant auprès d'exploitants voisins.

En revanche, les outils agricoles manquent le plus souvent, et leur coût est élevé. Le sous-secteur de la production vivrière n'utilise pas d'engrais ni d'intrants chimiques. Les intrants sont toutefois utilisés dans le sous-secteur des cultures commerciales, qui produit du coton et du tabac. Cette année, les emblavures de coton ont chuté de façon spectaculaire en raison des faibles cours et des mauvais rendements.

Cette année, les cultures ont été relativement épargnées par les ravageurs, à l'exception de certaines récoltes détruites et dévorées par les singes, les éléphants et les cochons sauvages.

La production des cultures vivrières est estimée à 112 000 tonnes de maïs, 18 000 tonnes de sorgho, 3 000 tonnes de riz, 17 000 tonnes de haricots et 97 000 tonnes de manioc. Les conditions d'entreposage sont mauvaises, ce qui entraîne un taux élevé de pertes de récoltes emmagasinées. Quant aux ventes, elles sont limitées par le faible nombre des négociants, la sous-capitalisation du commerce et les mauvaises communications.

Cabo Delgado

La province de Cabo Delgado est située entre celle de Niassa et l'océan Indien; elle est séparée de la Tanzanie, au nord, par le fleuve Rovuma. Les principales régions agricoles sont formées par un réseau de fonds de vallées fertiles créées par les affluents du fleuve Messaio: Lugenda et Rovuma , ainsi que par la présence d'une plaine côtière fertile. Les principales cultures sont les céréales, le manioc et le coton.

Cette année, les pluies ont commencé de façon ponctuelle durant la première décade de septembre, mais leur régime a ensuite été irrégulier jusqu'au mois de février, ce qui a nui à l'établissement des cultures et a nécessité plusieurs réensemencements. On signale la perte d'environ 10 pour cent des emblavures par suite de la sécheresse.

Les pluies extrêmement abondantes tombées durant la première décade de mars ont provoqué la crue des fleuves Messaio, Montepuez, Naga et Quilite, avec comme conséquence la perte de 6 000 ha par inondation et une production de maïs inférieure aux prévisions. En revanche, la production de manioc est bonne, ce qui atténue les problèmes d'insécurité alimentaire au niveau local.

S'agissant des intrants agricoles, si l'on excepte les haricots distribués par le MADR, les semences et le matériel d'ensemencement sont obtenus localement, et il n'y a pas de tradition d'emploi d'engrais pour les cultures vivrières. Du fait de la pénurie d'outils agricoles, les ménages agricoles consultés ont déclaré que leur obtention constitue une priorité.

Les ravageurs les plus nuisibles aux cultures ont été, cette année, les rats, les singes et les éléphants; ces derniers ont détruit des cultures dans les districts d'Ancuahe et de Mecufi. On signale par ailleurs que les sauteriaux ont menacé les cultures de riz, et l'on a également observé des cas de mosaïque virale du manioc et du pois cajan ainsi que de mycose du maïs et du sorgho.

Compte tenu des effets négatifs des précipitations, on prévoit une production céréalière inférieure à celle de l'an dernier, s'établissant à 50 000 tonnes de maïs, 33 000 tonnes de sorgho, 2 000 tonnes de mil et 12 000 tonnes de riz. L'on devrait pouvoir compter, pour la consommation, sur quelque 700 000 tonnes de manioc frais.

Il existe un commerce informel dynamique entre l'intérieur de la province et le littoral, ce qui permet à de petits négociants de stocker les excédents des ménages agricoles. Hormis ces échanges locaux, il n'existe pas de voie d'acheminement établie permettant d'acheminer les excédents commercialisés vers les autres régions.

Nampula

La province de Nampula, située au sud de Capo Delgado et qui borde la province de Niassa à l'ouest et celle de Zambezia au sud, possède une longue bande côtière sur l'océan Indien, dont l'important port et centre commercial de Nacala. Les principales cultures vivrières sont le manioc, suivi du maïs, le sorgho, le haricot et l'arachide, et la principale culture commerciale, le coton.

Cette année, les pluies ont démarré de façon ponctuelle fin novembre et ont arrosé de façon régulière la plupart des districts jusqu'au mois d'avril; on n'enregistre donc pas de difficultés d'ordre général à l'échelle provinciale. Si ces pluies se poursuivent, on peut prévoir de bons résultats tant pour les cultures ensemencées tardivement que pour les céréales plantées en début de campagne. Le district de Nacanoa est le seul dans lequel ont ait enregistré des pluies irrégulières.

L'utilisation des engrais est limitée à des interventions pilotes sur petite échelle par le MADR, et on n'emploie pas de produits agrochimiques pour les cultures vivrières.

Les principaux ravageurs de la province de Nampula ont été, cette année, les rats et les singes, qui ont détruit des cultures au niveau local, notamment dans les districts de Nacarna et Mussoril. On a également signalé des phytopathologies, dont la présence généralisée de mosaïque virale du pois cajan et du manioc. Par ailleurs, on a observé dans le village de Madibane le pourrissement des tubercules de manioc.

Grâce à la bonne récolte de l'an dernier, la province dispose de stocks détenus par les commerçants et par les ménages, mais il est difficile de les quantifier. Contrairement aux autres provinces côtières, l'on n'a pas enregistré de réduction des emblavures dans le sous-secteur vivrier. Pour des raisons d'ordre économique, la surface ensemencée en coton a été considérablement réduite dans les districts de Mecanta et de Monapo.

Les prévisions donnent une production céréalière provinciale de 106 000 tonnes de maïs, 76 000 tonnes de sorgho, 3 000 tonnes de mil et 24 000 tonnes de riz. En outre, on prévoit que 2,3 millions de tonnes de manioc frais seront offertes à la consommation cette année.

4.2 Région centrale (Zambezia, Sofala, Manica et Tete)

Zambezia

La province de Zambezia est située au nord du fleuve Zambèze qui sépare la province du reste de la région centrale. Elle borde le Malawi à l'ouest et Niassa et Nampula au nord. La province est caractérisée par une population nombreuse, un mauvais réseau routier et un petit port de pêche et de commerce situé dans la capitale, Quelimane.

Les principales cultures sont le manioc et le maïs, le haricot et l'arachide, et, pour les cultures commerciales, le coprah, la noix de cajou et le thé, avec quelques cultures complémentaires de tabac. La production commerciale de riz et de coton a subi un déclin marqué au cours des seize dernières années, avec l'effondrement des grandes exploitations irriguées. On s'emploie actuellement à remettre sur pied les grandes plantations de thé.

Cette année, les pluies ont démarré tardivement, au cours de la deuxième et de la troisième décades de novembre. Mal distribuées et comportant des intervalles de sécheresse au mois de décembre, elles ont rendu nécessaire la reprise des semis sur grande échelle. Le régime pluvial de janvier et février, plus favorable, a été suivi de précipitations violentes au mois de mars, qui se sont poursuivies de façon intermittente jusqu'à la mi-avril. En conséquence, le volume des précipitations a été inférieur à la normale et peu propice à un volume élevé de production céréalière dans l'arrière-pays. En outre, les tempêtes qui ont frappé les régions côtières au mois de mars ont lourdement pesé sur les rendements des cultures de noix de cajou dans quelque 300 exploitations encadrées par ADRA/USAID ont signalé des phytopathologies, dont la présence généralisée de mosaïque virale du pois cajan et du manioc. Par ailleurs, selon les estimations des autorités provinciales, environ 26 000 ha des districts de Pebane et Maganja da Costa ont été affectés par les inondations et par les cyclones.

On a pu observer que, dans l'ensemble de la province, la principale culture, le manioc, en était à des stades très divers de croissance. Ainsi, sur la même exploitation, des parcelles occupées exclusivement par des pousses de manioc en place depuis au moins 18 mois voisinaient avec des parcelles fraîchement plantées. Une telle combinaison témoigne de l'existence d'un système de cultures bien équilibré dans la plupart des régions, les récoltes étant prélevées en fonction des besoins de consommation des familles agricoles.

S'agissant des cultures céréalières, la récolte de maïs avait déjà commencé, alors que celle du sorgho et du riz étaient encore éloignées de plusieurs semaines, la campagne ayant été repoussée par suite des pluies tardives. La grande majorité des exploitations de la province utilisent des semences prélevées sur la récolte précédente ou, en fonction des besoins, des semences achetées localement. Les densités de semis du maïs sont élevées, soit 25 à 30 kg par hectare, et les espacements utilisés laissent prévoir une densité de végétation de 30 000 à 40 000 plants par hectare, même dans les cas de culture mixte avec du haricot.

On a également observé des variétés locales de sorgho à tige haute et à épis dispersés cultivées en blocs, qui présentent une forte densité de l'ordre de 80 000 à 90 000 plants par hectare. Ces cultures étaient en bon état, notamment dans le district de Gurue.

Étant donné les conditions actuelles, à savoir l'absence de crédit, d'engrais et d'adjuvants agrochimiques, la production est étroitement tributaire d'une bonne culture manuelle. La pratique de la jachère associée à la préparation de billons bien creusés avec enfouissement des herbes de jachère au début de la campagne, contribue à préserver la fertilité des sols, notamment dans l'ouest de la province. Les cultures vivrières sont désherbées au moins deux fois en cours de campagne. Toutefois, on a signalé que, du fait de la pénurie d'outils manuels qui limite la capacité de culture des petits agriculteurs, ces derniers auraient brûlé les herbes de jachère, recourant ainsi à une pratique qu'il y a lieu de décourager.

Aucun ravageur migrateur n'a été signalé cette année, et les attaques de térébrants des tiges ont été bénignes; il faut y ajouter une légère infestation des cultures de riz par des sauteriaux dans le district de Namacurra. La présence de cochenilles et de mosaïque virale dans les cultures de manioc a été jugée conforme au niveau escompté.

À l'échelon provincial, quelque 6 000 tonnes de stock de maïs sont conservés par l'ICM. Les familles disposent de leurs propres réserves, mais celles-ci sont difficiles à quantifier. En raison de la longue période d'entreposage liée à la production élevée de l'an dernier, on s'attend à ce que les pertes en silos traditionnels soient de l'ordre de 40 à 50 pour cent; rappelons que, l'an dernier, les rendements des échantillonnages prélevés dans six districts par World Vision donnaient une moyenne de 1,6 tonne à l'hectare et atteignaient même 2,5 tonnes dans le district de Gurue.

Au cours de sa visite, la mission a pu observer des échanges commerciaux informels, avec des prix à la ferme atteignant de façon usuelle 640 meticais/kg (40 dollars E.-U./tonne), ce qui témoigne du manque de concurrence entre négociants et du faible niveau de capitalisation du commerce.

Une deuxième campagne, d'un volume de près de 10 pour cent de celui de la campagne principale, se compose de maïs, de haricots, de patates douces et de légumes. Les semis ont commencé le long des rives des fleuves, et dans les régions d'humidité résiduelle élevée. Selon les indications reçues, les semences de maïs et de légumes de Matuba seraient rares et leur coût élevé.

Selon les estimations de la mission, la production céréalière sera d'environ 159 000 tonnes de maïs, 41 000 tonnes de sorgho, 6 000 tonnes de mil et 75 000 tonnes de riz. Quant à la production de haricots, elle est estimée à 23 000 tonnes. On prévoit en outre la disponibilité de 1,24 million de tonnes de manioc frais pour couvrir les besoins en consommation.

L'intégration des surfaces arables et des terres forestières dans l'ensemble de la province offre d'amples perspectives pour de nouvelles activités génératrices de revenu. La production de charbon de bois représente une activité importante pour les ménages, qui produisent entre 12 et 30 sacs par mois. Cependant, la commercialisation est difficile. On observe également une production de bois d'_uvre lourd et de poutres de construction; d'après les informateurs locaux, cette activité serait liée à l'existence des « voies de commerce informelles vers le Malawi ».

Sofala

Située dans le secteur est de la région centrale, la province de Sofala se compose de 12 zones agroécologiques donnant une configuration diversifiée en matière de production agricole, avec une production rizicole importante à Beira et Nhamatande, des combinaisons de noix de cajou et de manioc, ainsi qu'une production de maïs sur billons et sillons souvent associée au haricot et au pois cajan au sein de cultures mixtes. On trouve également de l'arachide et de la patate douce, soit en culture unique soit en culture mixte avec du maïs et du manioc jeune.

La campagne principale commence généralement au mois d'octobre et se termine en avril, ce qui permet plus d'une récolte lorsque les précipitations sont favorables. La deuxième campagne, qui exploite l'humidité résiduelle dans les zones riveraines et dans les basses terres peut permettre la mise en culture d'environ 20 000 hectares supplémentaires; elle se conclut généralement pour le mois de juillet.

Cette année, les précipitations ont été mauvaises, tant du point de vue de la répartition que du volume. Leur arrivée a été tardive, avec un démarrage se situant généralement à la mi-novembre. En outre, des périodes de sécheresse au mois de décembre ont rendu nécessaire un réensemencement au mois de janvier. Les bonnes pluies de janvier et de février se sont transformées en précipitations abondantes voire violentes en mars, entraînant des pertes d'emblavures de maïs à Machanga, Chibabava et Buzi, soit environ 4 000, 1 000 et 7 000 hectares respectivement. Les surfaces ensemencées en sorgho et en riz ont également été perdues. Lorsque les inondations ont pris la forme d'une série de phénomènes de courte durée séparées par un intervalle, le riz et le sorgho en ont bénéficié dans certains cas, contrairement aux haricots et aux arachides, qui en ont pâti.

Les précipitations, dont on a décrit les configurations diverses, couvraient donc un large éventail, allant de nettement supérieures à la moyenne à inférieures à la moyenne. Les possibilités offertes par la deuxième campagne dans les zones inondées compenseront en partie les pertes subies au cours des prochains mois. On observe déjà une intense activité de semis de maïs, de haricots et de légumes, avec l'appui des ONG.

Si l'on exclut l'introduction d'intrants agricoles sur petite échelle par le biais de programmes pilotes intéressant environ 120 familles, les cultivateurs utilisent leurs propres semences et ne sont guère habitués à l'emploi d'engrais ou de produits agrochimiques pour les cultures vivrières. On a observé des taux d'ensemencement d'environ 20 à 30 kg/ha pour le maïs et une densité de végétation de 40 000 plants/ha à Nhamatende et Gorogonza. La culture est manuelle, et comprend la préparation de billons en début de campagne et au moins deux campagnes de désherbage durant les phases de végétation.

S'agissant des ravageurs et des maladies, bien que l'on ait observé la présence de rats, d'oiseaux, de sauteriaux et de cochenilles, les agriculteurs, les administrateurs et les agronomes s'accordent pour dire que, cette année, les infestations ont été jusqu'ici modérées. Cependant, les villageois de Gondo et Chibabava, ont signalé que les niveaux élevés d'humidité avaient encouragé la prolifération de trois types de chenilles, qui risquent, selon eux, de mettre en danger leurs semis de deuxième campagne pour le maïs, les haricots et les légumes.

À l'exception des villages inondés de Buzi, Chibabava et Machanga, les stocks de maïs de la bonne récolte de 1998/99 sont actuellement vendus à des négociants du secteur informel, le long des routes principales, par lots de 18 kg (20 litres). Les prix observés dans toutes les régions, à l'exception de Buzi, étaient relativement uniformes, soit 1 110 meticais/kg (69 dollars E.-U./tonne) et en déclin à mesure de la mise en marché de nouvelles quantités de maïs. À Buzi, sous l'effet conjugué de la perte de la récolte de maïs et de l'isolement, le maïs se vendait à 2 500 meticais/kg (175 dollars E.-U./tonne), alors que le cours était de 1 700 meticais/kg (106 dollars E.-U./tonne) avant les inondations.

Dans les districts proches de Beira, on estime que 20 pour cent des agriculteurs utilisent des produits agrochimiques de traitement post-récolte pour réduire les pertes de maïs. Sans de tels produits chimiques, il est à craindre que les pertes soient trop élevées pour justifier un entreposage à long terme.

Compte tenu de ce qui précède, la production céréalière de Sofala est estimée à 80 000 tonnes de maïs, 27 000 tonnes de sorgho, 4 000 tonnes de mil et 22 000 tonnes de riz. La production de haricots est estimée à 6 000 tonnes, et l'on prévoit qu'environ 41 000 tonnes de manioc frais seront disponibles pour la consommation, en fonction des besoins.

Dans la province, les activités génératrices de revenu sont étroitement liées aux forêts. La production de charbon de bois est une composante importante des revenus ruraux. Un réseau de collecte établi le long des principales routes conduisant à Beira s'est développé et contribue à la commercialisation des produits. Les informateurs de référence interrogés à Nghamantande/Chibabara ont déclaré traiter régulièrement 30 sacs par mois pendant trois mois après clôture de la principale campagne agricole. La concurrence a incité les vendeurs a augmenter la taille du «sac de charbon» d'environ 15 pour cent, grâce à des systèmes d'allongement par fibre herbeuse.

Manica

La province de Manica borde le Zimbabwe à l'ouest, Tete au nord, Sofala à l'est et Inhambane et Gaza au sud. L'agriculture y est influencée par trois caractéristiques topographiques principales, à savoir la chaîne montagneuse de l'ouest, un plateau central et trois vallées fluviales en succession, celles du Pungwe, du Save et du Zambèze ainsi que leurs affluents. Le tabac et le coton sont des cultures commerciales importantes dans la province, notamment avec l'adjonction, pour le tabac, de petites plantations satellites qui augmentent la production des grandes exploitations privées. Le sous-secteur de la culture vivrière repose sur des petites exploitations où l'on pratique la culture manuelle du maïs, du sorgho et du mil durant une campagne principale qui va d'octobre à avril. On observe également une petite campagne secondaire, qui représente environ 6 pour cent de la récolte provinciale.

Cette année, les précipitations ont commencé tardivement, à savoir durant la deuxième et la troisième décades de novembre, et elles ne se sont guère établies avant janvier. Elles ont été suivies par des pluies torrentielles au mois de février, prenant des formes extrêmes en mars. Les pluies tombées au Zimbabwe ont provoqué, pour les trois fleuves, des crues atteignant un niveau jamais enregistré au cours des dernières années. Dans les districts riverains du sud, trois crues distinctes se sont produites, la première en raison des pluies très abondantes tombées au Zimbabwe, la seconde par suite de pluies locales et la troisième causée par le déversement des eaux de crue provenant du Zimbabwe. Les districts les plus durement touchés ont été Machaze, Mossurize et Sussundenza, où l'on a enregistré la perte de 3 200 hectares, 1 000 hectares et 1 000 hectares de maïs respectivement, auxquels il faut ajouter 4 000 hectares de sorgho et 1 900 hectares de mil également inondés. Cependant, on observe qu'une zone beaucoup plus importante, dont la surface est estimée à 15 000 hectares, a été affectée par les périodes de sécheresse intermittente qui ont sévi précédemment, entraînant une réduction concomitante des rendements.

La totalité de la production de sorgho et de mil se fait au moyen de semences locales, prélevées sur les récoltes précédentes ou provenant d'achats locaux auprès d'agriculteurs du voisinage. La production de maïs incorpore l'utilisation de variétés achetées, notamment la variété «Matuba»; toutefois, elle reste basée de façon prédominante sur l'utilisation par les agriculteurs de leurs propres semences. Le secteur de l'agriculture vivrière n'a pas recours au crédit, non plus qu'aux engrais ni aux produits agrochimiques; toutefois, ces deux derniers intrants sont utilisés pour la culture du tabac et du coton par un nombre limité de grandes exploitations mécanisées situées dans la province.

Fort heureusement, on ne signale cette année aucune infestation de ravageurs ni de maladies de grande ampleur.

Les observateurs signalent l'existence de stocks au niveau des ménages, en particulier pour le mil. Pour les autres cultures céréalières, les pertes d'après-récolte auraient atteint jusqu'à 40 pour cent, et les cours du maïs étaient de 1 278 meticais/kg (80 dollars E.-U. /tonne).

Cette année, la production céréalière est estimée à 214 000 tonnes, pour des emblavures de 171 000 hectares. On prévoit en outre, comme à l'accoutumée, une médiocre récolte de haricots et d'arachides, soit environ 1 000 tonnes. La production de manioc ne devrait pas dépasser 5 000 tonnes de produits frais, comme pour les années précédentes.

Les autres activités génératrices de revenu de la province comprennent la chasse et la production animale . Dans le secteur de Machaze, la chasse a été perturbée par les crues et, dans d'autres secteurs, les superficies dédiées au pâturage ont été réduites et le resteront au moins jusqu'à ce que l'assèchement des terres permette une repousse. Les prix du bétail sont stables et les bêtes sont en bonne santé.

Tete

La province de Tete est située à l'extrémité nord-ouest de la région centrale en bordure du Malawi, du Zimbabwe et de la Zambie à l'ouest, au nord et à l'est et de la province de Manica au sud. Les districts septentrionaux de Tsangano et Angonia sont généralement d'importantes zones de production céréalière, où l'on signale que certains agriculteurs utilisent la traction animale. La production animale y était importante avant la guerre civile; toutefois, les pertes de bétail ont été extrêmement lourdes et les troupeaux ne se sont pas encore reconstitués.

Cette année, du fait du démarrage tardif et sporadique de la campagne, il a fallu réensemencer au moins une fois dans la plupart des régions, et jusqu'à trois fois dans certains villages. Dans les districts de Mugoe, Cahora Bassa et Changara, les précipitations sont restées décevantes; toutefois, dans les principales zones céréalières, on a observé une amélioration du régime des pluies tant en quantité qu'en répartition, et l'humidité a été suffisante pour maintenir les rendements à un niveau acceptable.

Les intrants agricoles manquent généralement dans la région et les outils manuels sont également recherchés; toutefois, les négociants ne sont pas disposés à entreprendre d'approvisionner cette province, trop éloignée et dépourvue de réseaux routiers. Le matériel d'ensemencement est essentiellement composé de semences prélevées sur les récoltes locales, et seul le sous-secteur des cultures commerciales utilise les engrais ou les produits agrochimiques.

Du fait des mauvaises conditions d'entreposage, les stocks sont vendus au plus tôt, ce qui provoque des pénuries de céréales - à l'exception du mil - à mesure que progresse la saison. Durant le voyage de la mission, les prix du maïs à la ferme, pour des lots de 18 kg, étaient d'environ 1 278 meticais/kg (80 dollars E.-U./tonne), soit un niveau analogue à celui de l'an dernier.

Cette année, la production céréalière est estimée à 133 000 tonnes de maïs, 30 000 tonnes de sorgho et 11 000 tonnes de mil. La production de manioc destiné à la consommation ne devrait pas dépasser 5 000 tonnes. Quant à la récolte de haricots et d'arachides, elle est estimée à 13 000 tonnes et 6 000 tonnes respectivement.

Selon les districts, on observe d'autres activités génératrices de revenus telles que la pêche, le commerce informel avec les pays voisins, la production de charbon et de bois de feu et la fourniture de main-d'_uvre pour les plantations de tabac et de coton.

4.3 Région sud (Inhambane, Gaza, Maputo)

Inhambane

La province d'Inhambane est située au sud-est du pays et borde la province de Gaza à l'ouest, les provinces de Sofala et Manica au nord, et l'océan Indien à l'est. Les précipitations diminuent à mesure qu'on se déplace de l'est vers l'ouest et les exploitations agricoles occupent essentiellement une bande large de 80 km à partir de la côte; on y cultive principalement l'ensemble noix de cajou/noix de coco/manioc, avec des récoltes annuelles d'arachides et de maïs. La dimension moyenne d'une exploitation est d'environ 2,5 hectares.

La campagne principale de la province va du mois d'octobre au mois d'avril, avec, dans l'est surtout, une petite campagne secondaire alimentée par un taux d'humidité élevé et des averses légères, se déroulant d'avril à août.

Cette année, les pluies ont démarré de façon ponctuelle dans les districts de l'est comme dans les districts de l'ouest. Les précipitations se sont poursuivies de façon irrégulière en décembre; nécessitant au moins une reprise des semis et perturbant la phase de végétation, avec comme conséquence une réduction des rendements céréaliers. Les pluies se sont stabilisées en janvier et en février, pour devenir excessives en mars. En conséquence, malgré la période sèche, les précipitations ont été supérieures à la moyenne dans l'ensemble de la province. La floraison du maïs en a été affectée, avec une réduction supplémentaire des rendements pour les cultures ensemencées tardivement. Les pluies se sont poursuivies jusqu'à la fin du mois d'avril, offrant la possibilité de semis de deuxième campagne dans la zone côtière et le long des rivières. Toutefois, étant venues grossir les crues provenant des provinces voisines, elles ont entraîné la perte d'environ 4 500 hectares de maïs, 2 000 hectares de haricots et affecté une surface équivalente de sorgho et de mil, auxquels s'ajoutent environ 110 hectares de riz.

Bien que l'on utilise généralement une vaste gamme de semences pour la deuxième campagne, la production céréalière de campagne principale est tributaire des semences prélevées sur la récolte précédente. Il n'y a pas d'offre de crédit, le sous-secteur de l'agriculture vivrière n'utilise pas d'engrais ni de produits agrochimiques, et la culture se fait à la main au moyen de houes africaines.

Au cours de la première campagne, les infestations de ravageurs et les maladies sont restées bénignes, et bien que l'on ait signalé la présence de térébrants et de sauteriaux dans les cultures destinées à l'ensilage, ces infestations n'ont pas suscité d'inquiétude.

La récolte de 1998/99 n'a pas donné lieu à constitution de stocks céréaliers au niveau des ménages ni dans le secteur commercial, et les cours actuels sont de 2 500 meticais/kg (156 dollars E.-U./tonne) à la ferme, soit un niveau plus élevé qu'il y a trois mois ou à la même époque l'an dernier, où ils évoluaient autour de 1 667 meticais/kg (104 dollars E.-U./tonne).

S'agissant des autres cultures, on prévoit une augmentation de la production d'arachides dans l'ensemble de la province, et des rendements analogues à ceux de l'an dernier pour le coprah. Du fait du mauvais temps qui a sévi au moment de la floraison, les rendements risquent d'être inférieurs pour la noix de cajou. Les exploitations familiales opérant dans le secteur agroforestier disposent d'un éventail d'options et, dans l'ensemble, leurs cultures résistent bien aux changements de répartition des pluies.

Le cheptel est plus nombreux dans la province d'Inhambane que dans la région centrale et la région du nord. Par comparaison avec les autres provinces de la région du sud, elle n'a perdu que quelques animaux durant les crues, grâce au fait que les troupeaux paissaient alors à des altitudes plus élevées. Les cours du bétail sont fermes ou en augmentation, ce qui traduit peut-être la meilleure qualité des pâturages des zones plus élevées ainsi que le potentiel de pâturages offerts par les zones basses à mesure que reculent les eaux de crue.

Dans ces conditions, la production céréalière pour la campagne principale est estimée à 62 000 tonnes, pour une surface cultivée de 121 000 hectares. La récolte d'arachides est estimée à 37 000 tonnes, alors que les haricots ont donné de mauvais résultats pour la première campagne, avec une production d'environ 9 000 tonnes. La deuxième campagne devrait donner un complément de 10 000 tonnes de maïs et une quantité supplémentaire de haricots. On prévoit que 251 000 tonnes de manioc frais seront disponibles pour la consommation.

Gaza

La province de Gaza s'étend de la ligne côtière du sud-est jusqu'à la frontière nord-ouest et ouest avec le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. En temps normal, l'intérieur de la province est sec, la production agricole restant confinée dans les vallées des fleuves Limpopo, Changane et Elephant, ainsi que dans une étroite bande côtière au nord et à l'est de Xai-Xai. La production de riz s'effectue dans le périmètre irrigué de Chokwe, à l'ouest de Xai-Xai, tandis que le complexe manioc, noix de cajou et noix de coco est cultivé dans la zone côtière qui s'étend au nord et à l'est de Xai-Xai jusqu'au Chibuto et à la frontière avec Inhambane. La deuxième campagne, qui profite de l'humidité résiduelle des vallées de cours d'eau et des zones de basse altitude, ainsi que de l'humidité élevée et des averses de la zone côtière, est généralement aussi importante que la campagne principale pour ce qui est de la production annuelle.

Cette année, les premières pluies ont été tardives et irrégulières, nécessitant le réensemencement. Elles ont été suivies par des pluies ininterrompues pendant deux à trois mois, lesquelles, conjuguées aux eaux de crue des régions voisines, ont entraîné des inondations continues et sur grande échelle qui ont causé la perte d'environ 31 000 hectares de maïs et de haricots, 3 000 hectares de riz et affecté environ 19 000 hectares de sorgho, de mil et d'arachide.

Les régions riveraines restent inondées, et des portions importantes des districts de Xai-Xai, Chokwe, Bilene, Ginja et Chibuto restent isolées, ce qui perturbe les flux de denrées et entraîne une augmentation des prix, ainsi qu'une réduction des perspectives de création de revenu.

Compte tenu de ces facteurs, la première campagne a été complètement bouleversée, et la production des cultures annuelles gravement réduite. Les autres facteurs négatifs, tels que le non-recours aux intrants et quelques attaques de ravageurs jugées bénignes, n'ont qu'une incidence négligeable en comparaison des dégâts causés par les inondations et les pluies violentes.

Les perspectives restent toutefois bonnes pour la deuxième campagne. Le gouvernement et les ONG ont approvisionné en semences les régions affectées par les inondations. Toutefois, on a observé que les agriculteurs situés à l'extérieur de la bande éprouvée par les dégâts d'infrastructure doivent être approvisionnés en semences afin de pouvoir tirer parti d'un taux d'humidité résiduel supérieur à la normale.

Les cours du maïs sont élevés dans la province; ainsi, ils atteignent 4 167 meticais/kg (260 dollars E.-U./tonne) dans les secteurs isolés de Bilene et Chokwe, soit plusieurs fois les prix de l'an dernier. Ce phénomène reflète non seulement les pertes de cultures, mais aussi les pertes, voire la destruction totale, infligées aux réserves des exploitations. S'agissant des autres cultures, la récolte de noix de cajou devrait être inférieure à la moyenne, en raison des tempêtes survenues au moment de la floraison.

On s'attend, cette année, à une production céréalière réduite pour la campagne principale, soit 16 000 tonnes sur 73 000 hectares. La deuxième campagne pourrait donner un complément de 50 000 tonnes de maïs, si les conditions sont favorables et si les programmes de distribution d'outils et de semences sont menés à bien. Environ 22 000 tonnes de manioc frais sont disponibles pour la consommation.

Le secteur du bétail a été gravement affecté par les inondations et par les pluies violentes. Les entreprises d'élevage comme les exploitations familiales ont subi d'importantes pertes de bétail, estimées à 12 pour cent des troupeaux. Les pertes concernant les chèvres, bien que non quantifiées, seraient d'un niveau comparable. De plus, les animaux ont souffert d'une intensification des infestations parasitaires et de piétin. En conséquence, la production liée aux animaux survivants sera inférieure à la normale. Actuellement, les prix du bétail sont stables.

Maputo

La province de Maputo, située à l'extrême sud du pays, est celle des dix provinces dont la superficie arable est la plus réduite. La production céréalière est généralement conséquente dans les districts de Maputo ville/Matola, Magunde, Boane et Moamba; en outre, la production de manioc est élevée à Namoacha.

La production de noix de cajou est une source importante de revenu; on estime à 500 000 le nombre des plants de la zone côtière faisant partie du complexe de production conjuguée de noix de cajou, noix de coco et manioc.

Cette année, après un début tardif, les pluies ont été très abondantes, entraînant des inondations sur grande échelle et la perte d'environ 26 000 hectares de maïs, 5 000 hectares de haricots et 2 400 hectares de riz. Le cyclone a également nui à la production de noix de cajou, dont il aurait réduit le rendement d'environ 50 pour cent.

Les autres facteurs qui ont nui au déroulement de la campagne principale semblent bien anodins lorsqu'on les compare aux conséquences des pluies torrentielles et des inondations. On ne signale par de problèmes liés aux ravageurs ou aux maladies, et, compte tenu des conditions actuelles, la non utilisation d'intrants agricoles pour le sous-secteur de l'agriculture vivrière est sans conséquence. De plus, les stocks dont disposaient les agriculteurs avant l'inondation ont été soit emportés par cette dernière, soit gravement entamés par des infestations de bactéries ou de champignons qui ont proliféré grâce à l'humidité élevée. Cette situation se traduit par des prix élevés sur les marchés locaux et la carence de produits sur ces derniers.

La deuxième campagne donne généralement un volume représentant près de 15 pour cent de celui de la campagne principale. Les semis peuvent être effectués au fur et à mesure de la décrue, et les agences et organismes fournissent aux agriculteurs des assortiments de semences comprenant du maïs, des haricots et des légumes, ainsi que des trousses d'outils contenant des houes, des faucilles et des machettes.

Les autres activités génératrices de revenu, telles que la production animale et l'emploi de main-d'oeuvre ont également été affectées. Les pertes de bétail et de petits ruminants sont élevées dans la province, et les maladies débilitantes telles que le piétin et les infestations internes ou externes de parasites sont en augmentation, si bien que les services vétérinaires, très limités, sont mis à forte contribution.

Les perspectives d'emploi de la main-d'oeuvre agricole se sont trouvées réduites par le fait que les exploitations agricoles commerciales, qui recrutent généralement des journaliers pour la récolte des cultures irriguées et de saison principale, ont également été touchées.

Cette année, la production céréalière de la campagne principale devrait être très faible, soit environ 7 000 tonnes provenant de 32 000 hectares, avec un complément de 8 000 tonnes de maïs pour la deuxième campagne, à condition que les semences et les outils soient distribués en temps utile et que les agriculteurs entreprennent de semer. On estime que 15 000 tonnes de manioc frais sont disponibles pour la consommation.

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5. LA SITUATION DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES

5.1 Les prix des produits alimentaires

En raison de la répartition irrégulière de la production céréalière, on observe d'importantes variations du prix du maïs entre les régions. Ces disparités sont illustrées dans la figure 2 ci-dessous, qui donne les prix de détail du kilo de maïs, publiés par le Ministère du commerce, dans les trois marchés régionaux informels les plus importants. Le prix de détail du maïs dans les régions excédentaires du nord (marché de Nampula) s'établissaient, fin avril, à 1 280 meticais/kg3, soit moins de la moitié des prix observés - 3 175 meticais/kg - dans la région déficitaire du sud (marché de Maputo). Malgré ces différences marquées, il est plus compétitif, du fait des tarifs élevés du transport intérieur, d'importer des céréales d'Afrique du Sud que d'entreprendre d'acheminer le maïs du nord vers le sud du pays. Une étude récente Ministère de l'industrie et du commerce/FAO/CE a comparé les prix c.a.f. Maputo pratiqués par les négociants du secteur formel4 des régions septentrionales du Mozambique, avec ceux de l'Afrique du Sud: une différence pouvant atteindre 68 dollars E.-U./tonne a été observée.

Comme l'indique le graphique, les prix réels du maïs des régions du centre et du nord se sont établis à de bas niveaux, pour rester relativement stables pendant la majeure partie de la campagne de commercialisation 1999/2000. Cette situation traduit l'abondance des approvisionnements liée à la bonne production de l'an dernier, associée aux difficultés de commercialisation de la récolte dans les pays voisins. La récolte exceptionnelle rentrée au Malawi en 1999 a donné des excédents exportables, lesquels ont réduit les importations traditionnelles de maïs du secteur informel en provenance du nord du Mozambique. En outre, le retrait du Mozambique, en novembre 1996, du Marché commun pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe (COMESA), entité sous-régionale qui regroupe 21 pays dont le Malawi, le Zimbabwe, la Zambie et la Tanzanie, pays voisins du Mozambique, a réduit les débouchés pour le maïs produit par ce dernier. Dans l'ensemble, on estime que 45 000 tonnes seulement, sur un total d'excédents exportables de 160 000 tonnes de maïs produit l'an dernier, ont atteint les pays voisins, principalement le sud du Malawi, région déficitaire où les prix étaient plus élevés. Autre conséquence, l'augmentation notable des stocks de maïs d'anciennes récoltes.

Dans les régions du nord et du centre, les prix ont baissé à partir de mars/avril, du fait de l'arrivée imminente d'une autre bonne récolte sur les marchés. Bien qu'on ne puisse les comparer de façon stricte avec les prix de détail présentés dans les graphiques, les prix à la ferme communiqués à la mission par les petits commerçants fin avril confirment la tendance au déclin des prix dans ces régions. Les cours du maïs relevés par la mission partaient de niveaux aussi bas que 550 meticais/kg à Mocuba, province du Zambezia, pour atteindre 1 100 meticais/kg dans la plus grande partie de la province de Sofala, pour la même qualité de maïs.

Dans le sud, en revanche, la perte des stocks des ménages par suite des inondations, ainsi que l'isolement et les difficultés d'accès présentées par plusieurs régions, a entraîné une augmentation brutale des prix du maïs en février et au début du mois de mars. Avec la réouverture progressive des routes et l'amélioration de l'accès aux régions affectées, les prix du maïs ont baissé; toutefois, fin avril, ils augmentaient de nouveau pour atteindre un niveau nettement supérieur à celui d'il y a un an. Cette tendance traduit la perte quasi totale de la récolte dans les provinces de Gaza et Maputo, et les fortes réductions enregistrées dans les autres secteurs de la région sud. Les prix indiqués dans les graphiques du marché de Maputo, mieux approvisionné, ne reflètent que partiellement l'évolution observée par la mission dans d'autres districts et provinces de la région sud. Maputo dispose de canaux d'approvisionnement réguliers depuis l'Afrique du Sud; en outre, les routes reliant Maputo à ce pays n'ont été que brièvement interrompues. Au moment du passage de la mission, on ne disposait pas de séries de prix pour les autres localités du sud. La mission n'a pas trouvé de maïs local dans les marchés de district des provinces de Maputo et de Gaza. Lorsque du maïs provenant d'autres régions était proposé , les prix étaient comparables à ceux pratiqués sur le marché de la ville de Maputo, soit 3 175 meticais/kg, avec une augmentation des cours pour les régions restant d'accès difficile.

Figure 2 : Prix de détail du maïs (meticais/kg)

Prix nominaux
(Septembre 1999/janvier 2000)

Prix réels 1/
(Avril 1999/avril 2000)

 

Nord

Centre

Sud

Source : Projet Ministère de l'industrie et du commerce/ DNCI/FAO/CE.
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1/ Avec application du facteur de déflation de l'indice des prix à la consommation.

Les excédents de maïs des régions du nord ne sont pas concurrentiels, en raison du prix élevé des transports; toutefois, il faudrait s'efforcer d'acheter ces excédents pour répondre aux besoins des régions touchées par les inondations et pour combler le déficit vivrier des provinces du sud. Le PAM appuie la politique d'achats locaux, et il a récemment acheté du maïs dans les provinces centrales afin d'alimenter l'opération de secours se déroulant dans le sud. La mission est d'avis qu'il convient de toujours se réserver la possibilité d'acheter sur place; ce faisant, il convient néanmoins de peser soigneusement les facteurs tels que le prix et le transport des ressources disponibles, afin de garantir la durabilité et la compétitivité des marchés.

Les cours du riz d'importation sont demeurés stables et inférieurs, en termes réels, au niveau des années précédentes. Les prix des haricots, des arachides et du manioc reflètent les mêmes différences que pour le maïs entre le nord et le sud.

5.2 Approvisionnements alimentaires et accès à la nourriture - Situation générale

Dans l'ensemble, la situation des approvisionnements alimentaires à l'échelle nationale pour 2000/2001 devrait demeurer satisfaisante. Dans les régions du sud, la production céréalière a été dévastée par les inondations et par les pluies excessives; toutefois, ces destructions n'atteignent que 13 pour cent de la production totale. Dans les principales régions de culture du nord et du centre, la récolte a été bonne, malgré la baisse des rendements dans certains secteurs. La mission, qui a apporté les corrections rendues nécessaires par le changement de la base de données utilisée pour évaluer la production, estime que la production céréalière a décliné d'environ 8 pour cent par rapport au bon niveau enregistré l'an dernier. Par ailleurs, la production de manioc, l'une des principales denrées de base dans le nord, a pratiquement atteint le niveau de l'année précédente, et les importants stocks de report de maïs ont également contribué à renforcer les approvisionnements alimentaires à l'échelle nationale en 2000/2001.

Il faut dire toutefois que la situation générale des approvisionnements alimentaires masque de graves différences entre les régions; ainsi, dans le nord et le centre, où l'on trouve d'importants stocks de maïs, les cours des denrées alimentaires sont en déclin et la production de manioc a été satisfaisante. Dans le sud, en revanche, même si la récolte de deuxième campagne a été bonne, la production alimentaire globale sera nettement inférieure à celle de l'an dernier et les prix sont en augmentation. En dehors des régions directement touchées par les inondations, on prévoit qu'une proportion importante de la population de cette région aura des difficultés d'approvisionnements alimentaires, dues à la perte partielle ou totale de la récolte de campagne principale. Dans la province d'Inhambane, il est probable que l'exploitation des vergers, la collecte de produits forestiers bruts, la pêche et le bétail aideront les populations affectées à trouver des solutions pour subsister. Cependant, dans un certain nombre de districts des provinces les plus touchées, à savoir Maputo et Gaza, les sources alternatives de revenu sont limitées. En effet, alors même que les sources d'emploi sont rares en dehors du secteur agricole, les débouchés offerts par ce dernier à la main-d'oeuvre ont été réduits par le fait que les exploitations commerciales situées dans les zones irriguées ont été gravement affectées cette année par les inondations.

5.3 Bilan offre/demande pour 2000/2001

Le bilan offre-demande de produits alimentaires se base sur une projection de la population, pour 2000/2001, de 17 236 millions d'habitants - sur la base des dernières estimations, récemment diffusées, du recensement démographique de 1997. Étant donné que ce chiffre est inférieur de 2 431 000 habitants aux projections antérieures, il convient de corriger les chiffres concernant la consommation. Les hypothèses qui sous-tendent l'élaboration du bilan 2000/2001 sont les suivantes :

Stocks d'ouverture : fin mars 2000, les stocks de report de maïs sont estimés à 85 000 tonnes, dont 30 000 tonnes conservées par quelques gros négociants (selon les estimations du Ministère de l'industrie et du commerce), le reste se trouvant entre les mains des agriculteurs des régions du centre et du nord. Par suite des pertes de stock, conjuguées à l'isolement de plusieurs localités durant les inondations, on considère qu'il n'y a pas de stock de report dans la région sud.

D'après les estimations, les stocks de sorgho et de mil seraient négligeables. En revanche, les stocks de blé et de riz importés détenus par les négociants seraient d'un niveau relativement élevé, soit 46 000 tonnes et 33 000 tonnes respectivement.

Utilisation alimentaire : on présume que l'entière production de sorgho/mil et de manioc du Mozambique est consacrée à l'autoconsommation agricole ou vendue dans les environs immédiats. On ne prévoit donc pas de mouvements d'importation ou d'exportation pour ces récoltes. Les estimations concernant la consommation de sorgho/mil, qui ont été révisées à la hausse, atteignent 14,6 kg/habitant/an, après ajustement dû à la réduction de la population découlant du recensement de 1997. La consommation de blé et de riz a également été ajustée, à 10 kg/habitant/an et à 13,4 kg/habitant/an respectivement. La consommation de maïs enregistrée précédemment a été maintenue, soit 50 kg/habitant/an. En données agrégées, la consommation céréalière par habitant a été augmentée, passant de 80 à 90 kg/habitant/an, la consommation de haricots est estimée à 9,3 kg/habitant/an, et celle de manioc à 188,5 kg/habitant/an.

Autres utilisations : les marges visant à tenir compte des prélèvements de semences et des pertes ont été augmentées afin de tenir compte des niveaux plus élevés de pertes suggérés par les récentes études et par les inspections effectuées par la mission. Dans les régions du centre et du nord, le maïs est entreposé en épis dans des greniers élevés, construits en bois et revêtus de chaume. Bien que l'utilisation de produits chimiques pour la protection des récoltes soit bien connue, rares sont les agriculteurs qui peuvent se le permettre et il n'est pas possible d'obtenir ces produits à crédit. Par conséquent, les agriculteurs doivent soit vendre au plus tôt les grains vulnérables, soit appliquer les méthodes traditionnelles de préservation. Il s'ensuit que, selon les estimations, les pertes après-récolte sont élevées, même au cours des années normales. Le pourcentage alloué pour les autres utilisations/pertes de maïs a été élevé de 12 pour cent de la production à 20 pour cent, et à 15 pour cent pour le sorgho/mil. Ce même pourcentage a été porté de 8 à 11 pour cent pour le riz, alors que pour le blé, il reste à 5 pour cent. S'agissant enfin du haricot, on estime à 15 pour cent de la production la part des semences et des pertes.

Exportations: on estime qu'il existe un excédent exportable de 45 000 tonnes de maïs, volume analogue aux exportations de l'an dernier. Les exportations de cette année seront en grande partie tributaires de l'évolution des cours du maïs dans les régions voisines. Ainsi, le Malawi, marché d'exportation traditionnel pour le Mozambique et qui absorbe au moins 60 000 tonnes par an, devrait bénéficier d'une bonne récolte pour la deuxième année consécutive. Cependant, l'an dernier, le Mozambique a exporté environ 40 000 tonnes vers le sud du Malawi, grâce à ses prix compétitifs. Au moment du passage de la mission, on observait une convergence des prix entre le sud du Malawi et les provinces avoisinantes du Mozambique; ce phénomène peut être en partie attribué à l'intensification des échanges commerciaux transfrontaliers. On estime que des quantités limitées de denrées font l'objet d'un commerce informel en direction du Zimbabwe, déficitaire, et depuis la province de Tete vers la Zambie.

Stocks de clôture : étant donné que les stocks d'ouverture du blé et du riz se situent à un niveau élevé, on estime que les prélèvements resteront minimes. S'agissant du maïs, le niveau final des stocks pourrait varier en fonction des quantités qui seront réellement exportées.

Le tableau 4 ci-dessous donne le bilan offre/demande pour 2000/2001.

Tableau 4 : Mozambique - Bilan offre/demande céréalière 2000/2001 (milliers de tonnes)

 
Mais Riz Blé Sorgho/mil Total céréales Légumi-neuses Manioc
Disponibilités intérieures
1 079 126 46 311 1 562 139 4 643
Stocks d'ouverture
85 33 46 13 177 5 -
Production
994 93 - 298 1 315 134 4 643
Utilisation
1 182 266 216 311 1 975 177 4 643
Utilisation alimentaire
869 231 172 253 1 525 160 3 250
Autres utilisations/pertes
200 15 8 45 268 17 1 393
Stocks de clôture
68 20 36 13 137 0 -
Exportations
45 - - - 45 - -
Besoins d'importation Importations commerciales
Aide alimentaire
103 60 43 140 170 - 413 38 -

Ce bilan montre qu'il existe un déficit pour le blé (170 000 tonnes) et pour le riz (140 000 tonnes), ces déficits devant être en grande partie couverts par des importations commerciales. En outre, le pays importe généralement d'Afrique du Sud et du Zwaziland environ 60 000 tonnes de maïs, sous forme de grains ou de farine, principalement pour la consommation urbaine dans les régions du sud déficitaires en maïs. Ce niveau d'importation devrait être maintenu en 2000/2001. D'après les estimations, l'aide alimentaire devrait porter sur 43 000 tonnes de maïs. Le PAM a acheté environ 6 000 tonnes de maïs dans les régions du nord et du centre en vue de les distribuer dans les régions centrales; cependant, compte tenu des difficultés de commercialisation mentionnées plus haut, il est probable que la majeure partie des besoins restants devront être satisfaits par le biais d'importations. Il faudra peut-être compter sur l'aide de donateurs pour mobiliser les excédents du nord au profit du sud, ce qui permettrait de réduire les importations d'aide alimentaire.

5.4 Besoins en aide alimentaire

Le contexte

Trois facteurs expliquent les modalités d'approvisionnement alimentaire qui caractérisent les provinces du sud et du centre-sud pendant la période allant d'avril 2000 à mars 2001.

En premier lieu, les pertes de production causées par le démarrage tardif des pluies, suivi de précipitations excessives et d'inondations sur vaste échelle en février et début mars 2000. Ces facteurs ont perturbé le déroulement normal des approvisionnements alimentaires dans les régions touchées par les inondations et celles moins directement affectées.

En second lieu, les inondations ont également endommagé les produits entreposés par les ménages ainsi que les stocks conservés par les agriculteurs afin de contribuer à l'approvisionnement alimentaire des ménages durant la campagne. Une bonne partie des stocks emmagasinés dans les fermes ont été perdus du fait des inondations, notamment dans les bassins fluviaux de Incomati, Umbeluzi, Limpopo, Buzi, Save et Govuro.

En troisième lieu, les dommages causés aux infrastructures par les inondations ont suscité des problèmes liés à l'isolement ainsi que des difficultés d'accès aux marchés dans les régions se trouvant à l'intérieur ou à la périphérie des secteurs touchés par les inondations. Dans les provinces et les districts touchés par les inondations, de nombreux ménages restent tout simplement privés d'accès aux marchés et ne peuvent donc participer à leurs activités. La remise en état des ponts et des routes primaires et secondaires dans les province de Maputo, Gaza, Inhambane, Sofala et Manica risque d'être longue, voire de durer jusqu'à la fin de l'année. De ce fait, il est peu probable que les marchés reprendront un fonctionnement normal.

Compte tenu de ces conditions, la mission a relevé quatre niveaux de problèmes d'approvisionnement alimentaire. Le premier concerne l'aide alimentaire d'urgence destinée à la population vivant à l'intérieur ou à la périphérie des bassins fluviaux inondés, des zones humides, des mangroves et des marais. Même si l'on a assisté à un recul des eaux, de nombreuses régions sont encore saturées par les eaux stagnantes, qui gêneront tant l'agriculture de décrue que les cultures de deuxième campagne. Les régions touchées par les inondations ont perdu la quasi-totalité de leur production ainsi que les stocks accumulés dans les fermes, sans compter la destruction de l'infrastructure de base. À l'extérieur des zones touchées par les inondations, de nombreux fermiers ont perdu la récolte de première campagne. On estime à 650 000 le nombre des personnes qui ont reçu une aide alimentaire d'urgence entre février et avril. Entre mai et septembre 2000, le nombre des bénéficiaires tombera à 475 000. Un total de 52 850 tonnes d'aide alimentaire a été promis pour ces populations. Ce volume comprend 43 800 tonnes de maïs, 4 400 tonnes de légumineuses, 1 600 tonnes d'huile, 2 000 tonnes de sucre, 500 tonnes de sel et 600 tonnes de CSB. Cependant, la mission pense que l'aide alimentaire d'urgence pourrait être interrompue plus tôt que prévu, au moins celle destinée à certaines parties de la population, du fait que ces dernières pourront bénéficier d'approvisionnements alimentaires suffisants et de meilleures conditions d'accès, soit grâce à la récolte de deuxième campagne, soit par la restauration d'autres moyens de subsistance dans la plupart des régions. On a recommandé que soit prolongée de six mois l'aide alimentaire d'urgence destinée à 150 000 personnes, afin d'assurer la soudure jusqu'à la solution des problèmes d'approvisionnements alimentaires et d'accès. Ce prolongement recommandé de l'aide alimentaire nécessitera un complément de 13 500 tonnes d'aide alimentaire pour les populations visées. En deuxième lieu, de nombreux secteurs situés dans les bassins fluviaux inondés sont isolés des marchés qui les relient aux régions et aux districts disposant d'excédents de production. De ce fait, de nombreux ménages résidant dans les secteurs isolés devront affronter au cours des prochains mois, outre les problèmes connexes d'insécurité alimentaire chronique, de graves difficultés d'accès à la nourriture. Il faut s'attendre à ce que l'isolement des marchés dû à la destruction de routes primaires et secondaires, de ponts et de voies ferrées par les inondations, ainsi que l'insécurité alimentaire chronique imposée aux régions isolées, n'aggravent les difficultés d'accès à la nourriture. Il faudra donc que les programmes d'assistance alimentaire mis sur pied à l'intention de ces régions soient pris en charge par le mécanisme de financement alimentaire.

En troisième lieu, il faut noter des pénuries plus générales et plus chroniques en matière d'approvisionnement, ainsi que la fourniture inadéquate de denrées alimentaires dans les régions du centre et du sud. A moins que l'on ne prenne des mesures pour y remédier, ce facteur risque fort de nuire à la disponibilité de nourriture et au bien-être nutritionnel des populations urbaines et rurales. Comme par le passé, il conviendra de venir en aide, par le biais du mécanisme de financement alimentaire, aux populations résidant dans les zones à risque élevé des régions du centre et du sud, qui souffrent d'insécurité alimentaire chronique. Il est recommandé que le groupe d'Analyse de la vulnérabilité (AV) entreprenne des mises à jour détaillées de l'insécurité alimentaire saisonnière afin d'identifier les régions concernées ainsi que les groupes de population qu'il convient de cibler.

En quatrième lieu, l'insécurité alimentaire que connaissent les districts déficitaires et affectés par les inondations demeurera critique tant que l'on n'aura pas rétabli, en tout ou en partie, la production normale ainsi que les modes alternatifs habituels de subsistance des ménages.

Cibler l'aide alimentaire

Les districts qui ont subi des pertes importantes de production sont généralement situés le long des bassins fluviaux, des terres humides, des mangroves et des marais du sud et du centre du Mozambique.

L'aide alimentaire du PAM sera principalement dirigée vers les populations les plus vulnérables vivant à l'intérieur des régions affectées par les inondations et isolées des marchés par les destructions qu'elles ont entraînées. Le ciblage de l'aide alimentaire vers ces secteurs se fera au moyen de deux importants instruments :

Les stratégies et les programmes d'aide alimentaire

Une opération d'urgence du PAM (EMOP) est en cours, en collaboration avec des ministères gouvernementaux compétents et les ONG. Les activités d'identification et d'enregistrement des bénéficiaires, ainsi que les dispositions logistiques correspondantes, sont bien organisées et les mesures nécessaires sont actuellement mises en place. Il faudra, durant la phase de réalisation, procéder à une analyse détaillée des besoins et à identifier les bénéficiaires. Les opérations d'urgence destinées aux régions touchées par les inondations seront mises en _uvre grâce au programme normal du Fonds d'alimentation*, qui sera renforcé à cette occasion. La fourniture d'aide d'urgence par le PAM entre dans les grandes catégories suivantes :

- Aide alimentaire d'urgence

Une aide alimentaire d'urgence continuera d'être fournie aux populations touchées par les inondations; pour ce faire, on donnera la priorité aux ménages qui ont perdu leurs revenus et leurs propriétés agricoles, aux femmes enceintes, aux enfants et aux groupes économiquement faibles. L'aide alimentaire du PAM est fournie par le biais de centres de distribution, en collaboration avec les institutions gouvernementales, les ONG et les autorités locales. Les conditions nutritionnelles des populations affectées seront contrôlées de façon régulière, afin de mesurer l'incidence de l'aide d'urgence.

À partir du mois de mai, un supplément de rations sera distribué, en fonction des besoins, dans les zones à risque des régions inondées. L'objectif stratégique de ce programme est d'éviter la malnutrition des enfants de moins de cinq ans, des enfants en cours d'allaitement et des mères enceintes.

- L'expansion du programme du mécanisme de financement alimentaire dans les zones affectées

Le PAM fournit une aide de secours et une assistance au développement dans les régions situées à l'intérieur et à la périphérie des zones touchées par les inondations ainsi que dans les districts isolés des marchés et souffrant d'une insécurité alimentaire chronique. En s'appuyant efficacement sur les partenariats existants, les activités en cours du mécanisme de financement alimentaire seront étendues, afin de répondre aux besoins de la population dans le cadre du programme existant, y compris les initiatives de travail-contre-nourriture. Stratégiquement parlant, ce programme cherche à cibler les districts à haut risque, où les difficultés liées à l'infrastructure économique et sociale contribuent à l'insécurité alimentaire et font obstacle aux solutions de subsistance. Le programme nourriture-contre-travail a été mis en _uvre dans un certain nombre de districts sélectionnés des provinces de Maputo, Gaza, Inhanbane, Sofala et Tete, parallèlement à un programme limité de distribution par voie institutionnelle de rations aux populations à risque des zones urbaines et périurbaines visées par les activités de renforcement des capacités.

La logistique de l'aide alimentaire

Le PAM a d'ores et déjà mis en _uvre une opération logistique spéciale afin de sauver des populations encerclées par les eaux de crue, ou encore de transporter de l'aide alimentaire et de fournir des services concourant à l'opération d'urgence en cours. Cette opération spéciale est en phase de clôture graduelle, à mesure que l'on peut davantage s'appuyer sur le transport terrestre. Le PAM continuera d'assumer la responsabilité de l'achat de l'aide alimentaire de secours aux ports d'entrée et de la couverture des frais d'acheminement, y compris le transport terrestre à destination des entrepôts primaires et tertiaires. Le responsable régional du PAM pour la logistique basé à Maputo fait à présent partie intégrante de l'équipe logistique du bureau de pays, et il continuera à fournir la direction technique et opérationnelle nécessaire au bureau de pays et à mettre au point des dispositions détaillées en matière de transport et à définir des itinéraires d'un bon rapport coût-efficacité.

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'informations le cas échéant.
Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO, Rome
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Courrier électronique: [email protected]
Mohamed Zejjari
Directeur régional, OAP, PAM, Rome
Télécopie: 0039-06-6513-2839
Courrier électronique: [email protected]
Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:

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1 Le système de collecte des données statistiques agricoles ayant été détruit durant les vingt années de guerre civile, le Système national d'alerte rapide du Ministère de l'agriculture élabore des statistiques sur la production vivrière à partir des données de recensements démographiques effectués au niveau des districts ainsi que de données sur la population employée dans l'agriculture, la taille des ménages, la dimension moyenne des exploitations agricoles et les indices de semis, ajustées en fonction de l'accroissement de la population, de la situation pluviométrique et des superficies probables des récoltes. La publication récente des chiffres définitifs du recensement démographique effectué en 1997 a entraîné la modification de ces paramètres cette année, empêchant toute comparaison valable avec les données des années précédentes.

2 Cette section repose sur diverses sources, notamment Country Profile 2000- Mozambique and Country Report- Mozambique, 1st Quarter 2000 (The Economist Intelligence Unit); Annual Report 1998 Banco de Mozambique; Post Emergency Reconstruction Programme May 2000, Government of Mozambique in collaboration with the United Nations.

3 1 dollar E.-U. = 16 000 meticais

4 Les cours du maïs pratiqués par les négociants du secteur formel sont sensiblement plus élevés que les prix de détail sur les marchés informels, car ils incorporent le coût de l'achat de grosses quantités, la sélection, le nettoyage, le traitement chimique, l'entreposage et le conditionnement des céréales. Fin avril, le cours du maïs pratiqué par des négociants du secteur formel à partir de Nampula étaient de 138 dollars E.-U./tonne.