SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT SPÉCIAL

FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES EN RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

24 juillet 2000

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1. VUE D'ENSEMBLE

Bien que certaines indications encourageantes permettent de penser que l'assouplissement des sanctions commerciales et économiques imposées à la République populaire démocratique de Corée et les perspectives d'une interaction économique plus étroite avec les autres pays de la région auront indubitablement un impact positif sur la sécurité alimentaire à plus long terme dans le pays, la situation actuelle des disponibilités alimentaires reste précaire, particulièrement parmi les groupes vulnérables. Par conséquent, au seuil de sa sixième année de pénuries vivrières, le pays a encore besoin d'une aide alimentaire à grande échelle pour garantir une nutrition adéquate pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. La période comprise entre mai/juin et octobre revêt une importance capitale pour les perspectives des disponibilités alimentaires dans la mesure où elle correspond au début de la période de soudure pendant laquelle les stocks de produits alimentaires sont traditionnellement au plus bas, ainsi qu'au début de la campagne principale dont dépend directement la production vivrière du pays. De mauvaises récoltes, comme celles qui ont été enregistrées en 1995-1997 par suite de catastrophes naturelles, peuvent par conséquent avoir un effet dévastateur sur la disponibilité d'aliments. Étant donné l'importance de cette période, une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue en République populaire démocratique de Corée du 20 juin au 1er juillet pour passer en revue la situation à court terme et la disponibilité des approvisionnements alimentaires, la situation nutritionnelle de la population et les premières prévisions concernant la production en l'an 2000. La mission a également eu l'occasion de revoir les conclusions d'une première mission d'évaluation qui s'était rendue dans le pays en octobre 1999 lors de la récolte principale, et qui avait à cette occasion établi une projection des disponibilités alimentaires pendant la campagne de commercialisation 1999/2000 (novembre/octobre). Les conclusions de la mission sont fondées sur les discussions qu'elle a eues avec les ministères et services compétents du gouvernement et les organismes des Nations Unies et institutions bilatérales et ONG qui opèrent dans le pays ainsi que sur des constatations effectuées lors de ses déplacements dans des régions sélectionnées. Pendant son séjour, la mission s'est rendue dans les principales régions de production du sud-ouest, qui est le "grenier à grains" du pays, ainsi que dans le nord-est du pays, à Pyongyang, Hwanghae sud et nord, à Hamyong sud et à Kangwon. La mission a non seulement évalué l'état des récoltes vivrières mais a visité nombre d'institutions comme des centres du Système public de distribution, des hôpitaux et des jardins et garderies d'enfants, sur lesquels est particulièrement ciblée l'aide alimentaire. Elle a également rendu visite à un certain nombre de ménages choisis au hasard pour évaluer les habitudes de consommation et les mécanismes d'adaptation.

Comme dans le reste de la région et dans d'autres pays du sud-est de l'Asie, y compris en Chine, les précipitations pendant la période qui a précédé la principale campagne de l'an 2000 ont été erratiques et nettement inférieures à la moyenne en République populaire démocratique de Corée. La sécheresse des sols a réduit les rendements des doubles récoltes d'orge et de blé. En outre, les faibles précipitations de l'an 2000, faisant suite à des précipitations également inférieures à la normale en 1999, spécialement pendant la principale saison des pluies, qui va de juin à août, ont également affecté la reconstitution des réservoirs d'irrigation, essentiels aux récoltes, particulièrement au début de la période végétative, avant le commencement de la principale saison des pluies. Cette année, les réserves d'eau d'irrigation ont été affectées aussi par un sérieux manque d'électricité et de longues pannes du matériel qui ont empêché de pomper dans les réservoirs l'eau prélevée dans les cours d'eau pérennes. Le niveau de l'eau était très bas dans tous les réservoirs visités par la mission et certains d'entre eux étaient tout à fait à sec. Lors du séjour de la mission, qui s'est achevée le 1er juillet, et malgré les quelques pluies tombées fin juin, la situation des ressources en eau en général ne pouvait donc être considérée que comme extrêmement précaire.

Par ailleurs, la mission a constaté que, du fait de l'insuffisance des pluies et du manque d'eau d'irrigation, nombre de rizières étaient à sec et que le maïs, spécialement sur les collines, était flétri et avait dû être replanté dans certains secteurs. Dans toutes les régions où s'est rendue la mission, le repiquage du riz, qui doit normalement être achevé à la mi-juin, était très en retard. Les agriculteurs attendaient les pluies pour commencer les semis mais la productivité sera certainement moindre étant donné que les jeunes plants seront repiqués beaucoup trop tard. La réduction de la période végétative affectera également les rendements. Dans les régions où la pénurie d'eau était particulièrement sévère, les exploitations coopératives ont remplacé le riz par du maïs, du sorgho, du millet et des légumes. La mission a néanmoins constaté que, d'une manière générale, la situation des cultures dans ces secteurs était généralement mauvaise, ce qu'ont confirmé les photographies prises par satellite, dont il ressort que l'étendue relative du couvert végétal dans les principales régions agricoles était nettement moindre en mai et juin de cette année qu'en 1999.

En outre, il ressort des températures enregistrées depuis la fin de la campagne de 1999, en novembre dernier, que l'hiver a été beaucoup plus froid qu'à l'accoutumée, les températures entre novembre et mars étant tombées à des niveaux nettement inférieurs à la normale. Les températures en avril et en mai sont revenues à des niveaux plus usuels mais nombre d'agriculteurs ont signalé que le printemps est généralement arrivé tard cette année, spécialement dans le nord et le nord-est du pays, ce qui a retardé le développement et le mûrissement des doubles cultures et le semis ou le repiquage des cultures principales. Selon les dernières prévisions, par conséquent, les perspectives de la production céréalière cette année sont médiocres et toute amélioration à cet égard dépendra directement des précipitations en juillet et en août. Selon les dernières informations en provenance du pays, cependant, les précipitations ne s'étaient guère améliorées à la mi-juillet et il continuait de faire plus chaud que la normale.

Les superficies semées pour la double récolte de blé et d'orge étaient de 89 000 hectares, soit nettement moins (28 pour cent environ) que l'objectif total de 123 000 hectares prévu pour cette année. En outre, l'arrivée tardive du printemps et l'insuffisance des précipitations, entre autres, ont réduit la productivité, estimée à 1,7 tonne par hectare. En revanche, la superficie des cultures de pommes de terre a atteint 187 000 hectares, dont 98 000 hectares environ en cultures associées. Sur la base des estimations de la production de riz et de maïs établies par la dernière mission FAO/PAM qui s'est rendue dans le pays en octobre 1999, et compte tenu de la production d'orge, de blé et de pomme de terre1 provenant des doubles récoltes de cette année, la disponibilité de céréales pour la période 1999/2000 a été révisée à la baisse et est désormais estimée à 3 420 000 tonnes, soit quelque 52 000 tonnes ou 1,5 pour cent de moins que les estimations faites par la mission l'an dernier. En revanche, les besoins - alimentation humaine et animale et autres utilisations, semences et pertes - sont évalués à 4 751 000 tonnes, ce qui signifie que, pendant la campagne de commercialisation 1999/2000, les importations devront atteindre 1,33 million de tonnes. Sur ce chiffre, l'on estime que les importations commerciales pendant cette période seront de l'ordre de 210 000 tonnes, tandis que l'aide alimentaire, déjà fournie ou dans la filière, représentera 586 000 tonnes de plus2. Sur la base de ces chiffres révisés, par conséquent, le déficit d'importations pour la campagne de commercialisation 1999/2000, jusqu'à fin octobre 2000, est estimé à 535 000 tonnes.

En dépit de pénuries vivrières persistantes, la mission a constaté que, dans l'ensemble, la situation de l'alimentation dans le pays est moins précaire, particulièrement par rapport à ce qu'elle était en 1996 et 1997, pendant lesquelles, par suite de la baisse marquée de la production, les pénuries alimentaires ont sans doute été les plus graves. La stabilité et l'amélioration de la sécurité alimentaire en général sont imputables dans une très large mesure à l'intervention massive et bien exécutée qui a été organisée pour fournir une aide alimentaire aux groupes sociaux les plus vulnérables, particulièrement aux enfants et aux personnes âgées. Un ciblage géographique et social judicieux a également contribué à atténuer les différences de niveaux de consommation. C'est ainsi, en particulier, que les rations ont été accrues dans les provinces du nord-est (à Hamyong nord et sud), où l'agriculture est moins importante et où la population non agricole est relativement plus nombreuse.

Les avantages d'une aide alimentaire ciblée à des institutions comme écoles et garderies d'enfants sont incontestables. Dans l'immédiat, en attendant la reprise de l'activité économique et de l'agriculture, une intervention humanitaire demeurera nécessaire pour accroître les disponibilités et maintenir la sécurité alimentaire. À plus longue échéance, plusieurs événements récents pourraient améliorer les perspectives de l'économie du pays, don't notamment:

Ces tentatives d'amélioration des relations avec l'étranger s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le pays pour revivifier son économie et améliorer ainsi la sécurité alimentaire. Le programme humanitaire ne peut prétendre qu'à assurer un filet de sécurité pour les groupes les plus vulnérables, grâce à la fourniture d'une aide alimentaire et d'intrants agricoles et à des programmes de renforcement des capacités dans les secteurs de la santé, de l'eau et de l'assainissement. Les activités de développement à moyen terme réalisées par les organismes des Nations Unies et les ONG sont articulées autour du Programme de relèvement de l'agriculture et de protection de l'environnement élaboré par le gouvernement pour accroître la production vivrière. La deuxième Table ronde thématique, organisée conjointement par le gouvernement et le PNUD, a eu lieu à Genève les 20 et 21 juin 2000 avec pour principal thème le relèvement de l'agriculture. D'une façon générale, toutefois, la réaction des donateurs n'est guère encourageante jusqu'à présent.

Le Système public de distribution (SPD) perd progressivement de son importance pour l'économie alimentaire des ménages bénéficiaires. À l'heure actuelle, l'on estime que le SPD couvre environ un tiers des besoins en céréales, le reste provenant d'autres sources, notamment les transferts directs de province à province, et les arrangements entre exploitations coopératives, industries et marchés locaux. En 1999/2000, l'acheminement de céréales par le SPD a également été meilleur que les années précédentes, les approvisionnements se sont poursuivis jusqu'en mai/juin alors qu'ils avaient cessé en avril en 1998/99. Le total des rations distribuées par le SPD entre octobre 1999 et juin de cette année a représenté environ 65 kg par bénéficiaire.

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2. PERSPECTIVES DES RÉCOLTES DE L'AN 2000

L'agriculture en République populaire démocratique de Corée est naturellement limitée par la superficie de terres arables (environ 20 pour cent) et par le climat, qui limite les cultures à une principale campagne agricole par an. Au cours des dix dernières années, la production a été limitée en outre par les pénuries chroniques d'engrais et d'énergie, tandis que les catastrophes naturelles qui se sont produites entre 1995 et 1997 ont encore aggravé ces problèmes sous-jacents. Normalement, la campagne agricole s'étend sur à peu près 150 à 180 jours sans gel de mai à octobre, pendant laquelle se produisent la plupart des précipitations au cours des trois mois allant de juin à août. La pluviométrie pendant les mois en question revêt une importance capitale non seulement en raison de son impact direct sur les récoltes mais aussi parce qu'elle assure la reconstitution des principaux réservoirs d'irrigation, dont provient l'eau indispensable pour la préparation des semis et de la terre au début de la campagne agricole suivante. Les catastrophes naturelles (inondations et sécheresses) qui se sont produites entre 1995 et 1997 sont également intervenues pendant les mois en question. Comme l'on ne peut pas compter sur des précipitations et comme celles-ci sont inégalement réparties, une irrigation est indispensable, encore que, pendant la période qui a précédé la campagne de l'an 2000, comme ces dernières années, de sérieuses pénuries d'énergie ont également limité la possibilité d'utiliser les nombreux systèmes d'irrigation à pompes électriques.

Comme le secteur est dominé depuis longtemps par la monoculture, les sols se sont généralement appauvris en nutriments, de sorte que des quantités croissantes d'engrais sont nécessaires pour maintenir une productivité adéquate. Bien que l'emploi d'engrais organiques ait eu certains effets bénéfiques à long terme, leur impact en général a été limité étant donné la pauvreté actuelle des sols et les besoins des plantes. Le risque d'érosion sur les coteaux et les problèmes qu'elle entraîne risquent d'être aggravés par la poursuite des cultures (par suite d'un besoin désespéré d'accroître la production vivrière) et du pacage de troupeaux de plus en plus nombreux de chèvres, dont l'élevage a été encouragé comme une importante source de protéines pour remplacer les ruminants qui se nourrissent de céréales.

L'on trouvera au tableau 1 ci-dessous un résumé des conditions climatiques moyennes et des principales saisons de culture.

Dans l'ensemble, par conséquent, la mission a observé un certain nombre de facteurs aussi bien positifs que négatifs qui affecteront les perspectives de la production en l'an 2000. Du côté positif, la disponibilité accrue d'engrais, de carburants et de tracteurs aura incontestablement un effet bénéfique, mais, d'un autre côté, la production sera affectée par l'insuffisance de précipitations et le manque d'eau d'irrigation joints à des températures plus élevées que la normale et à une augmentation des pertes dues aux ravageurs.

2.1 Précipitations, disponibilité d'eau et température

Comme les phénomènes El Niño et La Niña, qui ont également causé de sérieuses sécheresses dans plusieurs autres pays, notamment en Chine, continuent de produire leurs effets dans la région, les précipitations pendant les mois qui ont précédé la principale campagne de l'an 2000 ont été erratiques et inférieures à la normale en République populaire démocratique de Corée. Bien qu'elles aient été plus fortes en janvier, elles ont été nettement inférieures à la moyenne au cours des mois suivants, ce qui a réduit l'eau nécessaire aux doubles récoltes d'orge et de blé et les rendements. En outre, les faibles précipitations de l'an 2000, faisant suite à des précipitations également inférieures à la normale en 1999, spécialement pendant la principale saison des pluies, qui va de juin à août, ont également affecté la reconstitution des réservoirs d'irrigation, essentiels aux récoltes, particulièrement aux premières étapes de la période végétative, avant le début de la principale saison des pluies (voir les figures 1 à 3).

Tableau 1: Calendrier des cultures et conditions agroclimatiques1

 
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Précipitations (mm)
14,1 12,5 28,3 53,2 62,5 90,9 281,7 247,9 109,1 42,2 36,7 21,3
Température moyenne (° C)
-4,2° -3,0° +2,4° +9,3° +14,7° +19,4 +23,2° +23,4° +19,2° +12,8° +5,4° -2,0°
Riz
      S T T       R    
Maïs
      S T       R      
Blé d'hiver2
          R R   S      
Orge d'hiver2
          R R   S      
Blé de printemps
  S     R            
Orge de printemps
 
S     R            
Pommes de terre
      S S S / R   R R      
Légumes
    S S S R S R R S R R R    

1 Moyennes à long terme de la base de données recueillies dans la province d'Onchon, Pyongan sud (la répartition moyenne des précipitations a été calculée sur la base de données nationales recueillies lors de précédentes évaluations de la FAO et du PAM)
2. Période de dormance pendant l'hiver. Les semis d'orge et de blé d'hiver sont réalisés en septembre/octobre, après quoi les récoltes restent dormantes jusqu'au printemps suivant pour être récoltées en juin/juillet.
S = Semis; T = Transplantation/repiquage ; R = Récolte.

En outre, le niveau de l'eau dans les réservoirs d'irrigation a été affecté cette année par de sérieuses pénuries d'électricité et par des pannes fréquentes du matériel, de sorte qu'il n'a pas été possible, comme cela est normalement le cas, de prélever de l'eau dans les cours d'eau pérennes pour remplir les réservoirs. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont fait savoir qu'en dépit d'un hiver généralement froid, la fonte des neiges a été inférieure à la normale en 1999/2000, ce qui a affecté le débit des cours d'eau. La mission a constaté que le niveau de l'eau dans tous les réservoirs qu'elle a visités était très bas et que certains d'entre eux étaient presque entièrement à sec. Comme l'eau disponible sert à la fois à l'irrigation et à la consommation humaine, les réserves disponibles ont été mises de côté pour les usages domestiques. Pendant le séjour de la mission, qui s'est achevé le 1er juillet, et en dépit de quelques pluies à la fin du mois de juin, l'eau demeurait très rare, ce qui avait eu les incidences ci-après sur l'agriculture:

En outre, les températures enregistrées depuis la fin de la campagne de 1999, en novembre dernier, ont été plus basses et l'hiver a été beaucoup plus froid qu'à l'accoutumée, les températures entre novembre et mars étant tombées à des niveaux nettement inférieurs à la normale (voir la figure 4). Les températures en avril et en mai sont revenues à des niveaux plus usuels mais nombre d'agriculteurs ont signalé que le printemps est généralement arrivé tard cette année, spécialement dans le nord et le nord-est du pays, ce qui a retardé le développement et le mûrissement des doubles cultures et le semis ou le repiquage des cultures principales. En outre, un hiver si froid aurait dû se traduire par une moindre incidence de ravageurs cette année en tuant nombre des insectes qui vivent dans la terre, mais les insectes ont, dans l'ensemble, fait plus de ravages qu'à l'accoutumée, principalement dans les provinces de l'est du pays. Les conditions climatiques ont été plus favorables aux attaques de la chenille du maïs (Leucania Separata) et du foreur de tige (Ostrinia Furnacalis) qu'au cours des quelques dernières années. L'on estime que, dans certaines régions, les insectes pourraient réduire les rendements potentiels du maïs de quelque 20 pour cent. Pour faire face à cette situation, la FAO, avec une assistance des donateurs, fournira quelque 30 000 litres de pesticides (Deltaméthrine EC 25) en juillet pour traiter 90 000 hectares une fois ou 45 000 hectares deux fois. Il en faudra davantage, cependant, car de nouvelles infestations sont probables.

2.2 Engrais

Le manque de terres arables en République populaire démocratique de Corée, joint à des conditions climatiques qui limitent le nombre de récoltes qui peuvent être plantées chaque année, a exigé une forme d'agriculture intensive tributaire de la mécanisation, de l'irrigation et d'une utilisation considérable d'intrants. D'une manière générale, l'appauvrissement des sols, qui perdent plus de nutriments du fait des récoltes successives qu'il n'en est remplacé par l'apport d'engrais organiques et chimiques, est sérieux, ce qui affecte la productivité. Le problème dû à l'épuisement des sols et à leur faible teneur en nutriments a été aggravé par une rotation insuffisante des récoltes, notamment de légumineuses, qui enrichissent la terre, ou l'absence de jachères qui restaurent la fertilité des terres. Bien que des engrais organiques soient utilisés, ils seraient plus efficaces s'ils l'étaient en combinaison avec des engrais chimiques et s'ils s'accompagnaient d'une rotation des récoltes dans le cadre de systèmes intégrés d'enrichissement végétal. L'application de tels systèmes doit par conséquent être envisagée dans une perspective à moyen et à long terme et ils devront être développés en fonction de la base des ressources et des besoins spécifiques du pays. Entre-temps, la production vivrière demeure lourdement tributaire de l'épandage d'engrais chimiques, en particulier d'azote, principalement utilisé sous forme d'urée, ainsi que de potassium. Les quantités de phosphate nécessaires sont généralement moins critiques, les carences du sol étant en l'occurrence moins prononcées.

La fabrication et l'importation d'engrais chimiques et par conséquent la disponibilité d'engrais ont beaucoup diminué au cours des dix dernières années, représentant en moyenne 170 000 tonnes de nutriments (N, P et K) pendant la période 1995-1999. De plus, outre que les quantités d'engrais actuellement utilisées sont moindres, l'efficacité globale des engrais a également diminué du fait que les nutriments ne sont pas appliqués de manière équilibrée comme cela pourrait être recommandé à la suite d'analyse des sols, de sorte que la productivité a baissé aussi. Pour accroître la production vivrière, l'on a eu recours de plus en plus au système des doubles récoltes de blé et d'orge. Toutefois, bien que ces récoltes supplémentaires constituent une source précieuse de céréales pendant la saison de soudure, leur culture sollicite encore plus les nutriments contenus dans le sol. De ce fait, les quantités d'engrais qui doivent être utilisées pour les cultures ultérieures de maïs et de riz sont plus fortes, ce qui accroît encore la nécessité de quantités accrues d'engrais.

Le Ministère de l'agriculture a estimé que, si l'on veut maintenir une productivité adéquate, les terres ont besoin chaque année de quelque 700 000 tonnes de nutriments (azote, phosphate et potassium - NPK). Étant donné l'appauvrissement des sols et la consommation accrue de nutriments due au système des doubles récoltes, toutefois, ces besoins ont probablement augmenté ces dernières années. Pour la campagne de l'an 2000, les disponibilités d'engrais, en équivalent nutriments, sont estimées à 210 000 tonnes, dont 28 300 tonnes de fabrication nationale et 181 700 tonnes d'engrais importés sur une base commerciale ou dans le cadre des programmes bilatéraux et internationaux d'assistance. Les quantités totales de nutriments disponibles se répartissaient comme suit: 88 pour cent d'azote, 7 pour cent de phosphate et 5 pour cent de potassium.

La situation des engrais s'est légèrement améliorée par rapport à 1999, les quantités disponibles de nutriments ayant augmenté de 5 pour cent (voir la figure 5). Malgré cette amélioration, cependant, les disponibilités globales demeurent nettement inférieures aux besoins eu égard à la teneur en nutriments des sols et à la nécessité d'accroître la productivité.

2.3 Objectifs de cultures visés en l'an 2000

Selon les pouvoirs publics, la superficie des plantations de riz pour l'an 2000 a été ramenée à quelque 568 000 hectares, contre 580 000 hectares l'an dernier par suite, en partie, du remplacement des rizières par d'autres cultures. Les superficies semées de maïs seront de 496 000 hectares, soit nettement moins que les superficies normalement plantées jusqu'à il y a deux ans. Les principales raisons avancées pour expliquer cette diminution est que le maïs a été remplacé par la pomme de terre dans les régions où le rendement des cultures de maïs était médiocre, les superficies plantées de pommes de terre étant ainsi passées de quelque 40 000 hectares en moyenne par le passé à 187 000 hectares cette année. La mission n'a pas pu obtenir d'informations détaillées sur la superficie des cultures sur les coteaux des collines.

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3. PROGRAMME DE DOUBLES RÉCOLTES EN L'AN 2000 ET CULTURE DE POMMES DE TERRE

Étant donné les contraintes qui entravent la production céréalière en République populaire démocratique de Corée, différents organismes des Nations Unies et le gouvernement ont entrepris en 1996, pour accroître la production nationale, un programme conjoint tendant à développer les doubles récoltes de blé d'hiver et d'orge de printemps. Ce programme a pour but de tirer le plus grand parti possible de la période comprise entre début mars, quand commence le dégel, et mai/juin, date à laquelle les semis de paddy d'été et de maïs doivent être achevés. Dans un premier temps, le programme ne portait que sur la production d'orge de printemps, mais il a été élargi en 1998 de manière à englober la culture de blé et d'orge d'automne/hiver. Les résultats donnés par les programmes réalisés en 1997, 1998 et 1999 ont été généralement positifs de sorte qu'il doit être planté en l'an 2000 une superficie de 123 000 hectares, contre quelque 116 000 hectares l'année précédente. Cette année, cependant, la superficie effectivement utilisée pour les doubles récoltes de blé et d'orge n'a pas dépassé 89 000 hectares environ, soit nettement moins (28 pour cent) que l'objectif visé. Sur ce chiffre, environ 55 300 hectares ont été emblavés et les 33 700 hectares restants ont été plantés d'orge de printemps. Les rendements des doubles cultures de blé et d'orge seront sans doute inférieurs aussi à 2 tonnes par hectare par suite des retards intervenus dans le mûrissement et le manque de précipitations et d'eau, et ils seront sans doute en moyenne de l'ordre de 1,7 tonne par hectare.

Afin de remédier aux pénuries vivrières, le gouvernement a entrepris en 1999, avec un appui de la communauté internationale, un programme tendant à accroître la production de pommes de terre dans le cadre de systèmes de mono et de double cultures. Il a ainsi été planté quelque 170 000 hectares de pommes de terre, contre environ 40 000 hectares en moyenne au cours des années précédentes. L'objectif de production de pommes de terre dans le cadre des systèmes de mono et de double culture a été porté à 187 000 hectares et atteint. Les rendements moyens sont estimés à environ 10,5 tonnes par hectare.

L'on trouvera au tableau 2 une comparaison des superficies plantées de blé d'hiver, d'orge et de pommes de terres et des objectifs fixés, par province.

Tableau 2: Objectifs et superficies effectivement plantées de blé, d'orge et de pommes de terre (en hectares)

Province
Blé d'hiver et orge Pommes de terre
Objectif Superficies plantées Objectif Superficies plantées
Pyonyang
6 000 5 737 2 000 2 000
Pyongan sud
12 000 11 715 22 000 22 000
Pyongyan nord
7 000 7 081 22 000 22 000
Chagang
5 000 2 103 4 000 4 000
Hawngae sud
26 000 26 067 37 000 37 000
Hwangae nord
14 000 13 887 19 000 19 000
Kangwon
6 000 6 390 12 000 12 000
Hamgyong sud
15 000 7 446 28 000 28 000
Hamgyong nord
4 000 929 14 000 14 000
Ryanggang
20 000 0 22 000 22 000
Kaesong
4 000 4 121 1 000 1 000
Nampo
4 000 3 518 4 000 4 000
Total
123 000 88 994 187 000 187 000

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4. GESTION DES DISPONIBILITÉS ALIMENTAIRES

En octobre dernier, la mission FAO/PAM a estimé la production céréalière de 1999/2000 à 3,47 millions de tonnes, soit quelque 241 000 tonnes provenant des doubles récoltes de blé d'hiver et d'orge de 1999/2000, 453 000 tonnes d'équivalent céréales provenant de la récolte de pommes de terre de cette année et 20 000 tonnes d'autres céréales, dont sorgho et millet. Étant donné la contraction des superficies plantées de doubles récoltes et la réduction des rendements, la production globale imputable aux récoltes de cette année est maintenant estimée à 152 000 tonnes et celle de pommes de terre à 490 000 tonnes d'équivalent céréales. Les estimations de la production céréalière globale de 1999/00, y compris le riz et le maïs récoltés en 1999, ont par conséquent été révisées à la baisse et ramenée à 3,42 millions de tonnes (voir le tableau 3).

Tableau 3: République populaire démocratique de Corée: Superficies plantées et production céréalière, 1999/2000

Culture
Superficie
(en milliers d'ha)
Rendement (t/ha) Production (en milliers de tonnes)
Riz paddy
580 4.04 2 343
Maïs
496 2.49 1 235
Pommes de terre (2000)
187 10.50 1 963
Doubles cultures de blé et d'orge 99-00
89 1.7 152
Autres céréales
20 1.0 20
Riz paddy en équivalent riz usiné /
    1 523
Pommes de terre en équivalent céréales2/
    490
Production totale (en équivalent céréales)
    3 420

1/
Taux de conversion de paddy en riz usiné de 65 pour cent.
2/ Taux de conversion de pommes de terre en équivalent céréales de 25 pour cent (4:1).

L'on ne dispose pas d'informations détaillées sur les importations de céréales, et les données concernant les importations en provenance de Chine, pays qui est la principale source d'importations, ne reflètent pas intégralement les échanges transfrontières, qui sont importants. Le Ministère des achats et de l'administration des produits alimentaires a estimé qu'il a été importé jusqu'à présent quelque 70 000 tonnes de céréales. Bien que, selon le Ministère, il n'y ait plus d'autres importations de céréales dans la filière, la mission suppose que, sous l'effet de la demande, il en sera importé au moins 140 000 tonnes de plus de différentes sources pendant l'année de commercialisation en cours, principalement dans le cadre du commerce frontalier avec la Chine.

Les livraisons effectuées au titre de l'aide alimentaire du 1er novembre 1999 à la fin mai 2000 se sont montées à 429 933 tonnes de céréales, y compris l'équivalent céréales de la farine de blé3. Les céréales devant être livrées au titre de l'aide alimentaire - c'est-à-dire les quantités dans la filière - du 1er juin au 31 octobre 2000 devraient représenter 155 513 tonnes de plus, soit au total 585 446 tonnes de céréales pour la campagne de commercialisation 1999/2000. La décomposition des livraisons d'aide alimentaire sous forme de céréales et des contributions annoncées est indiquée à la figure 6.

Source: Bureau du PAM à Pyongyang:
Les quantités de blé comprennent l'équivalent céréales de la farine de blé.

Le Système public de distribution (SPD) perd progressivement de son importance pour l'économie alimentaire des ménages bénéficiaires. À l'heure actuelle, l'on estime que le SPD couvre environ un tiers des besoins en céréales, le reste provenant d'autres sources, notamment les transferts directs de province à province, et les arrangements entre exploitations coopératives, industries, les transferts entre familles en milieux rural et urbain et marchés locaux. En 1999/2000, l'acheminement de céréales par le SPD a également été meilleur que les années précédentes, les approvisionnements se poursuivent jusqu'en mai/juin alors qu'ils avaient cessé en avril en 1998/99. Pendant la campagne 1999/2000, les distributions de rations ont été relativement uniformes dans l'ensemble du pays, la ration moyenne journalière par habitant étant de 320 g en octobre, de 300 g de novembre à janvier, de 250 g en février, de 200 g en mars et avril et de 150 g de mai au 23 juin. Entre octobre et juin, il a été distribué au total 65 kg de rations par personne. En tout, le SPD a distribué 890 000 tonnes de rations.

4.1 Dernier bilan offre/demande de céréales, 1999/2000

Sur la base des informations actuellement disponibles et des paramètres suivants, le bilan offre/demande de céréales pour 1999/2000 a été révisé comme suit:

Le bilan révisé offre/demande de céréales pour 1999/2000 figure au tableau 4.

Tableau 4: République populaire démocratique de Corée - Bilan céréalier pour la période allant de novembre 1999 à octobre 2000 (en milliers de tonnes)

DISPONIBILITÉ TOTALE
3 420
Production céréalière
2 930
Production de pommes de terre (en équivalent céréales)
490
Prélèvement sur les stocks
0
UTILISATION TOTALE
4 751
Utilisation pour l'alimentation humaine
3 814
Utilisation pour l'alimentation animale
300
Autres utilisations, semences et pertes après récolte
637
BESOINS D'IMPORTATION
1 331
Capacité d'importations commerciales
210
Aide alimentaire d'urgence (livrée et dans la filière)
586
Déficit restant à couvrir
535

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5. VULNÉRABILITÉ, MÉCANISMES D'ADAPTATION ET ACCÈS DES MÉNAGES À L'ALIMENTATION

5.1 Rôle et justification de l'aide alimentaire


À l'avenir, l'aide alimentaire devra tendre non plus tant à couvrir des déficits chroniques mais à satisfaire les besoins de groupes vulnérables et de régions spécifiques ainsi qu'à remédier à des poches localisées de faim causées par différents facteurs dus à la nature ou à l'homme.

Grâce à la stabilité relative des deux campagnes agricoles de 1998 et de 1999, la sécurité alimentaire dans le pays s'est améliorée, en tout cas par rapport aux années catastrophiques 1995, 1996 et 1997. Toutefois, une aide alimentaire devra continuer d'être fournie dans un avenir prévisible, surtout si l'on considère que les premières prévisions de la production vivrière nationale en l'an 2000 sont médiocres. Une telle assistance est justifiée pour différentes raisons:

5.2 Vulnérabilité

Indépendamment du fait que la production céréalière a été relativement stable ces dernières années, l'aide alimentaire internationale ciblée qui a été fournie en 1999-2000 a constitué, comme les années précédentes, un filet de sécurité précieux pour les groupes vulnérables. Bien que les initiatives qui ont été prises récemment pour relancer l'économie et améliorer les perspectives économiques soient extrêmement encourageantes du point de vue de la sécurité alimentaire à long terme, le filet de sécurité alimentaire mis en place par les organismes humanitaires doit être maintenu pour garantir une nutrition de base, particulièrement pour les enfants et les personnes âgées. De plus, la vulnérabilité des populations varie beaucoup par suite des différences régionales et localisées de disponibilités alimentaires, encore que, d'une manière générale, la situation se soit améliorée parmi différents groupes comme les familles d'agriculteurs, particulièrement dans les provinces du sud-ouest, relativement plus aisées. Les familles d'ouvriers de l'industrie et les familles non agricoles de l'est (Hamgyong nord et sud et Kangwon) et particulièrement du nord-est (Hamgyong nord et sud) demeurent les plus vulnérables. D'une manière générale, les facteurs qui aggravent les problèmes de disponibilités alimentaires sont notamment de fortes densités de population; le manque de bonnes terres agricoles; un climat plus froid et des saisons végétatives plus courtes dans les régions montagneuses de l'est et du nord du pays; des concentrations de travailleurs des mines et de l'industrie et d'employés de bureau; et l'éloignement de la mer, des forêts ou d'autres sources d'aliments sauvages.

Le filet de sécurité assuré par les organismes internationaux d'aide alimentaire a couvert les groupes vulnérables de manière assez uniforme. L'an dernier, le PAM, avec l'appui des pouvoirs publics, s'est employé à atténuer les différences de vulnérabilité dues à des facteurs régionaux et autres en assurant une couverture plus large de son assistance et en distribuant des rations plus importantes dans les provinces considérées comme plus exposées aux pénuries vivrières.

5.3 Distribution de l'aide alimentaire et agro-industries locales

Le PAM a entrepris un programme tendant à remettre en état les industries alimentaires locales avec pour objectif de produire une quantité suffisante d'aliments enrichis en micronutriments à l'intention des groupes vulnérables ainsi que des aliments appropriés pour les groupes cibles et de relancer les industries sur le déclin qui utilisent des intrants locaux (gestion, main-d'_uvre et énergie). D'ici la fin de l'an 2000, il aura été remis en état 16 usines ayant une capacité annuelle de 75 000 tonnes. Les aliments produits seront notamment du mélange maïs-soja pour les garderies d'enfants, des biscuits pour les élèves des écoles primaires et des nouilles pour les femmes enceintes et les mères allaitantes. Tous les produits alimentaires sont pleinement enrichis au moyen de suppléments de vitamines et de minéraux fournis par l'UNICEF.

La première usine de fabrication de mélange maïs-soja a commencé ses opérations en avril 1999 et, en juillet 2000, avait fabriqué plus de 5 000 tonnes de ce produit. Deux autres usines de fabrication de MMS sont en construction. La production de biscuits a commencé à la mi-1999 et cinq usines sont actuellement opérationnelles; fin juillet, leur production aura représenté quelque 5 500 tonnes. Cinq fabriques de nouilles sont actuellement en cours de modernisation. Les effectifs actuels totaux des bénéficiaires de l'aide du PAM sont indiqués au tableau 5.

Tableau 5: Effectif des bénéficiaires de l'aide du PAM au 1er juillet 2000

Bénéficiaires
Nombre
Enfants des garderies
1 470 000
Jardins d'enfants
665 000
Élèves des écoles primaires
1 362 000
Élèves des écoles secondaires
1 947 000
Enfants des orphelinats
10 000
Hôpitaux pédiatriques
24 000
Personnes âgées
500,000
Femmes enceintes et mères allaitantes
320 000
Travailleurs participant aux activités VCT et personnes à leur charge
1 650 000
Total
7 948 000

5.4 Mécanismes d'adaptation, accès des ménages à l'alimentation et disponibilités alimentaires

La mission relève que si la situation de l'alimentation en général en République populaire démocratique de Corée a fait apparaître des signes d'amélioration ces deux dernières années au niveau macro, la production ayant été relativement stable, il subsiste des différences considérables de consommation au niveau micro. Depuis les catastrophes naturelles qui sont survenues entre 1995 et 1997, plusieurs mécanismes d'adaptation aux pénuries vivrières sont apparus. Il convient notamment de citer:

Les pénuries vivrières généralisées se sont également traduites par une modification sensible de la consommation alimentaire, les disponibilités de viande (spécialement de b_uf et de porc, qui faisaient précédemment l'objet d'un élevage intensif à base de céréales) et d'autres aliments protéiques ayant diminué. Les missions antérieures ont pris pour hypothèse que les céréales représentaient 75 pour cent de la ration calorique minimum de 2 130 Kcal par personne et par jour, mais ce pourcentage (y compris les pommes de terre en équivalent céréales) est probablement plus élevé aujourd'hui. Faute d'enquêtes sur les ménages, le profil de la consommation familiale est difficile à définir, mais la mission relève que le gouvernement prépare actuellement une enquête sur la nutrition qui permettra peut-être de rassembler des informations utiles sur la base desquelles les activités pourront être modifiées comme il convient à l'avenir.

À l'heure actuelle, l'accès des ménages à l'alimentation et les disponibilités alimentaires en République populaire démocratique de Corée sont caractérisés par les éléments suivants:

Pendant ses visites, la mission n'a pas constaté de malnutrition évidente. Cela est imputable à de bonnes récoltes ces deux dernières années et, dans une large mesure aussi, aux programmes d'alimentation que les organismes internationaux d'assistance ont judicieusement ciblé sur les garderies et jardins d'enfants et les écoles primaires.

5.5 Suivi et accès

L'aide alimentaire n'est distribuée que dans les districts accessibles. Le suivi de l'assistance est un moyen précieux de mieux cibler l'aide alimentaire future, compte tenu en particulier des différences qui caractérisent les disponibilités alimentaires dans le pays. D'une manière générale, la qualité de l'accès s'est améliorée, avec une plus grande souplesse au niveau des arrangements de mission et du nombre de visites autorisées auprès des bénéficiaires ruraux. À l'heure actuelle, le PAM a accès à 163 districts sur 211 au total, où vit quelque 84 pour cent de la population.

Le PAM a ouvert cinq bureaux auxiliaires qui sont chargés du suivi, à Sinuiju, Wonsan, Hamhung, Chongjin et Hyesan. Il y aujourd'hui 46 fonctionnaires internationaux et 60 agents nationaux chargés des opérations et du suivi, qui ont été agréés par le gouvernement. Le personnel de suivi se rend régulièrement auprès des bénéficiaires et des institutions bénéficiaires dans les districts accessibles afin de s'assurer que les denrées alimentaires arrivent bien à destination, d'évaluer l'impact de l'aide alimentaire sur les besoins d'assistance ultérieure et de fournir aide ou conseils sur l'exécution des projets.

Ces dernières années, le nombre de femmes chargées du suivi a notablement augmenté; celles-ci représentent maintenant 50 pour cent du personnel de suivi. Cette présence féminine sur le terrain permet au PAM d'obtenir les informations de meilleure qualité sur la situation des femmes en Corée et sur les difficultés qu'elles rencontrent, compte tenu notamment du fait qu'elles représentent plus de 53 pour cent des bénéficiaires.

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour tout complément d'information, à:
M. Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO
Télécopie: 0039-06-5705-4495
Mél:[email protected]
Mme J. Cheng-Hopkins
Directeur régional, OAC, PAM
Télécopie: 0039-06-6513-2863
Mél: [email protected]
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1 Production de pommes de terre en équivalent céréales (énergie).

2 En équivalent blé en grains, la farine de blé étant convertie en blé en grains sur la base d'un facteur de conversion de 1,33.

3 80 450 tonnes de blé à 1,33 = 107 000 tonnes.

4 Population estimée à 22 554 000 habitants à la fin août 1999, selon les estimations du gouvernement, et un taux d'accroissement démographique de 1,5 pour cent par an. Bien que les effectifs de la population soient moindres que ceux estimés précédemment par la FAO et le PAM, il a été décidé d'utiliser des chiffres officiels, qui tiennent compte de la mortalité estimée et sont fondés sur un taux de fécondité moins élevé qui correspond à la situation actuelle des disponibilités alimentaires et de la santé de la population.

5 L'on a supposé que la superficie des doubles récoltes de blé et d'orge pendant la campagne 2001 serait semblable aux superficies effectivement plantées cette année.

6 Chiffres arrondis.