FAO/SMIAR - Rapport sur l' Afrique No.2, Août 2000 - page 3

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FAITS SAILLANTS


La situation alimentaire s'est détériorée dans plusieurs zones de l'Afrique de l'Est, et la population ayant un besoin urgent d'assistance a augmenté de plus de 3 millions de personnes pour atteindre au cours des trois derniers mois 20 millions. Au Kenya, la sécheresse qui a régné durant la saison des "grandes pluies" en cours a aggravé la pénurie d'eau et de pâturages déjà critique, entraînant de lourdes pertes de bétail. On signale des morts pour cause de famine, en particulier parmi les enfants. Près de 3,3 millions de personnes devraient désormais avoir un besoin urgent d'aide alimentaire. En Érythrée, l'intensification du conflit frontalier avec l'Éthiopie en mai/juin et les déplacements massifs de population qui s'en sont suivis ont aggravé une situation alimentaire déjà précaire à cause de la sécheresse et de la guerre. Plus de 1,5 million de personnes, environ la moitié de la population totale, auraient été déplacées, et un grand nombre de réfugiés auraient passé la frontière du Soudan. Près de 300 000 personnes ont également été gravement touchées par l'échec des deux saisons des pluies successives dans les régions côtières. En Éthiopie, avec l'échec de la récolte de la campagne secondaire "belg", le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance est passé à environ 10,2 millions. En Somalie, où 750 000 personnes devraient avoir besoin d'une aide, on signale des taux de plus en plus graves de malnutrition, compte tenu des moyens d'existence réduits par les sécheresses successives, les effets à long terme d'années d'insécurité et l'absence d'investissements dans l'économie. Au Soudan, en Tanzanie, en Ouganda et à Djibouti, en dépit d'une situation des disponibilités alimentaires généralement stable, quelque 3,7 millions de personnes dépendent de l'aide alimentaire à cause des pertes de récolte dues à la sécheresse et/ou des troubles intérieurs.

De graves difficultés d'approvisionnements alimentaires persistent dans la région des Grands Lacs. En République démocratique du Congo, la situation militaire serait "de plus en plus tendue" compte tenu de la vaste intervention des pays voisins dans le conflit. Avec l'intensification du conflit civil, la situation des disponibilités alimentaires déjà critique continue à se détériorer dans les zones orientales du pays où de récents rapports indiquent une hausse inquiétante des taux de mortalité. Au Burundi, une récente mission FAO/PAM (juin-juillet) a constaté que les pluies insuffisantes et mal réparties durant la campagne 2000 B ont fait reculer les rendements des céréales et des légumineuses. La situation alimentaire de quelque 700 000 personnes encore regroupées dans des camps, dont la majorité n'a rien pu cultiver durant la campagne 2000 B, continue d'être un vif sujet de préoccupation. Dans le Rwanda voisin, les pluies intermittentes et insuffisantes tombées dans plusieurs zones du pays ont nui aux récoltes de la campagne 2000 B récemment rentrées. La situation alimentaire est également difficile pour d'importants groupes de populations vulnérables, en particulier dans la province de Ruhengeri au nord-ouest, où règnent des taux élevés de malnutrition.

En Afrique australe, la récolte céréalière de 2000 devrait être normale, malgré les dégâts causés par endroits par les inondations et les cyclones. La récolte des céréales de la campagne principale touche à sa fin dans la plupart des pays de la région, mais a été retardée dans certaines zones par les pluies exceptionnelles pour la saison tombées en juin. Le temps sec, suivi de précipitations excessives, de cyclones et d'inondations, s'est traduit par une forte baisse de la production dans certains pays mais, dans l'ensemble, la production céréalière de la sous-région (essentiellement de maïs) devrait être supérieure à la normale. La situation des approvisionnements alimentaires est par conséquent satisfaisante, même si une aide alimentaire continue est nécessaire dans les zones frappées par les récentes inondations et cyclones, principalement au Mozambique et à Madagascar. Toutefois, en Angola, la situation alimentaire des personnes déplacées à l'intérieur du pays, estimées à près de 2,6 millions, est précaire. Le taux global de malnutrition aiguë dans les camps de personnes déplacées demeure au niveau élevé de 8,9 pour cent. Les besoins d'aide alimentaire pour la campagne de commercialisation 2000/01 (avril/mars) sont estimés à 330 000 tonnes de céréales.

La situation des disponibilités alimentaires est généralement stable en Afrique de l'Ouest, compte tenu de récoltes supérieures à la moyenne ou record engrangées durant la dernière campagne dans la plupart des pays, à l'exception de la Guinée-Bissau, victime de troubles intérieurs. Les stocks nationaux de sécurité alimentaire ont été reconstitués et les marchés sont bien approvisionnés. Les prix des céréales sont stables dans l'ensemble et souvent nettement inférieurs à ceux des années précédentes. Les conditions de croissance durant le début de la campagne en cours sont également favorables. Cependant, les activités agricoles en Sierra Leone ont été interrompues par la recrudescence de troubles intérieurs à partir de début mai, coïncidant avec la période critique des semis, ce qui laisse supposer une récolte de riz réduite cette année. La Sierra Leone et le Libéria demeurent fortement tributaires de l'aide alimentaire internationale.

Les besoins d'importations céréalières de l'Afrique subsaharienne en 2000 devraient augmenter de quelque 4 pour cent par rapport au niveau élevé de l'an dernier, principalement à cause des récoltes réduites en Afrique de l'Est. Étant donné les difficultés continues de balance des paiements dans plusieurs pays d'Afrique, une part importante de ces importations devra être couverte par l'aide alimentaire. Bien que d'autres régions du monde victimes d'intempéries et/ou de conflits aient également besoin d'une aide alimentaire, il faut des annonces supplémentaires d'aide pour conjurer la crise. Les besoins de soutien logistique sont également importants pour assurer une bonne distribution.


FAO/SMIAR - Août 2000

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