FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.4 septembre 2000 - P. 11

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Viande et produits carnés

Bien que les cours mondiaux de la viande soient en hausse depuis le début de 1999, sous l'effet d'un resserrement de l'offre, ce renchérissement a toutefois quelque peu ralenti en 2000. La tendance à la hausse de l'indice FAO des prix de la viande s'est maintenue en raison principalement de la progression des prix de la viande de porc, car dans la CE comme aux États-Unis les producteurs avaient déjà réduit leurs stocks en raison de leur relativement faible rentabilité économique en 1999. En revanche, le prix du b_uf sur le marché international a chuté par suite d'un accroissement de la production dû à la fois aux abattages et à une augmentation pondérale. La faiblesse des prix des aliments pour animaux a également fait grimper les disponibilités de viande de volaille.

Actuellement on prévoit une croissance de 2 pour cent de la production mondiale de viande en 2000, pour atteindre 231,4 millions de tonnes et concernant principalement les pays en développement, un fléchissement étant en revanche prévu dans la plupart des pays développés. L'avancée la plus marquée est attendue en Amérique du Sud. Sous l'effet de cette nouvelle tendance, la consommation par habitant devrait augmenter de 1,5 pour cent dans les régions en développement, passant à 27 kg, tandis qu'elle devrait fléchir de 1 pour cent dans les régions développées, pour tomber ainsi à 79 kg.

Il est peu probable que l'on observe à nouveau en 2000 le bond en avant de 8 pour cent des échanges mondiaux de viande enregistré en 1999 sous la poussée d'une forte reprise économique en Asie, de programmes d'exportation, comme les expéditions de viande en Fédération de Russie effectuées au titre de l'aide alimentaire, et du niveau élevé des subventions à l'exportation de la CE. Le commerce mondial de viande est donc actuellement estimé à 16,5 millions de tonnes, avec une croissance de 1 pour cent seulement, imputable principalement à la viande de volaille. Les problèmes liés aux maladies animales et à la salubrité des aliments ont eu un impact minime au cours du premier semestre 2000, à la seule exception d'épidémies de fièvre aphteuse au Japon et en République de Corée, qui dans ce dernier pays devraient faire fléchir les exportations de viande porcine. Toutefois, les épidémies de fièvre aphteuse signalées en août en Argentine et celles de peste porcine observées ce mois-là au Royaume-Uni contribuent largement à l'incertitude des perspectives concernant le marché en 2000. Dans l'ensemble cependant, c'est dans les pays en développement que l'on prévoit encore d'enregistrer la totalité de la croissance des exportations de viande en 2000, considérant l'affaiblissement de la production dans la plupart des pays développés.

Production mondiale de viande

   
1998
1999
2000 estim.
( . . . millions de tonnes . . . )
TOTAL MONDIAL
223,1
227,7
231,4
Viande de volaille
61,5
63,7
65,4
Viande porcine
88,0
89,2
90,3
Viande bovine
58,3
59,3
60,1
Viande ovine
     
et caprine
11,3
11,4
11,6
Autres viandes
4,0
4,0
4,0
PAYS EN DÉVELOPPEMENT
119,6
122,2
126,1
Viande de volaille
30,9
32,1
33,3
Viande porcine
50,4
50,9
52,6
Viande bovine
27,9
28,8
29,6
Viande ovine
     
et caprine
8,0
8,1
8,2
Autres viandes
2,4
2,4
2,4
PAYS DÉVELOPPÉS
103,5
105,4
105,3
Viande de volaille
30,5
31,6
32,1
Viande porcine
37,6
38,3
37,6
Viande bovine
30,4
30,6
30,5
Viande ovine
     
et caprine
3,3
3,3
3,3
Autres viandes
1,7
1,6
1,6

Exportations mondiales de viande 1/

 
1998
1999
2000 estim.
 
( . . . milliers de tonnes . . . )
MONDE
15 108
16 338
16 498
Viande de volaille
6 161
6 707
6 795
Viande porcine
2 885
3 242
3 210
Viande bovine
5 136
5 447
5 512
Viande ovine
     
et caprine
676
689
715
Autres viandes
251
252
266

La stabilisation des aides à l'exportation de l'OMC dès juillet 2000 et la suppression de la disposition de roulement appliquée aux exportations de la CE dans les années passées, ont été les principaux changements de politique notables cette année. L'application dans la CE de l'option "double zéro", qui devrait élargir l'accès au marché et mettre fin aux aides à l'exportation entre la CE et une bonne partie des pays candidats d'Europe orientale et centrale, fera sentir ses effets en 2001 plutôt qu'en 2000.

Légère progression de la production de viande bovine, mais fléchissement des échanges internationaux

La production mondiale de viande bovine ne devrait progresser que de 1 pour cent en 2000, grâce à une croissance de près de 3 pour cent de la production dans les pays en développement, notamment en Chine et au Brésil, tandis qu'une légère contraction est attendue dans les régions développées. En Chine, les prix de la viande se sont redressés par rapport aux faibles niveaux atteints l'an dernier, faisant progresser sensiblement la production bovine. Au Brésil, la reprise économique et une forte demande d'exportation pour un produit au prix compétitif se traduisent par une augmentation des abattages et un accroissement de la production. En revanche, la production bovine est en recul dans certains pays du Proche-Orient, par exemple en République islamique d'Iran et en Iraq, après deux années consécutives de sécheresse assorties d'épidémies de fièvre aphteuse. Le Kenya et l'Éthiopie connaissent également l'une des plus graves sécheresses jamais observées, avec des pertes de bétail dramatiques dans certaines régions. La production de viande bovine des pays développés devrait reculer marginalement cette année. En Europe, la diminution des stocks et de la production bovine devrait se poursuivre en 2000, avec un léger fléchissement de la production de la CE malgré la suppression progressive de la plupart des mesures d'abattages imposées par l'ESB. Une faible productivité animale dans les pays d'Europe de l'Est et en Fédération de Russie, à laquelle s'ajoute la hausse des prix des aliments pour animaux, contribue à cet affaiblissement des stocks et de la production animale qui perdure depuis une décennie. Cette année, la diminution des abattages freine la production en Australie, malgré des poids en carcasse relativement élevés, tandis qu'il devrait y voir une légère progression en Nouvelle-Zélande, grâce notamment à un accroissement des abattages de bouvillons du fait de l'augmentation des troupeaux laitiers. Une modeste progression est également prévue aux États-Unis en raison du niveau imprévu des placements de bovins dans les parcs d'engraissement et d'un faible taux de rétention des génisses pour la reproduction, qui contrecarrent les prévisions d'une reconstitution importante des troupeaux.

Les échanges internationaux de viande bovine devraient augmenter de 1 pour cent cette année, soit une progression bien inférieure aux 6 pour cent enregistrés en 1999, lorsque la circulation des produits était favorisée par des programmes de crédit à l'exportation et d'aide alimentaire en faveur de la Fédération de Russie. En 2000, le principal facteur de soutien du marché est la forte demande des pays asiatiques. L'affaiblissement de la production en République de Corée, partiellement imputable à l'épidémie de fièvre aphteuse qui a frappé les bovins et les porcins en milieu d'année, est en particulier responsable d'une poussée des importations. Au Japon, l'abaissement des tarifs douaniers a également favorisé les importations. Les États-Unis, le principal importateur de viande bovine, devraient renforcer progressivement leurs achats de b_uf de transformation en raison du prix relativement élevé des bovins sur le marché intérieur. La reprise économique favorise également la croissance des importations au Mexique. Les expéditions de b_uf dans la CE devraient augmenter sous l'effet d'une diminution des droits d'entrée et d'une hausse des prix intérieurs. En revanche, les importations de la Fédération de Russie pourraient reculer sensiblement, à la suite de la suppression des programmes d'exportation de la CE et des États-Unis. En Afrique également, la montée des cours internationaux du b_uf devrait mettre un frein cette année aux importations de viande bovine.

La croissance des importations mondiales en 2000 devrait être couverte principalement par des fournisseurs d'Amérique du Sud, malgré les inquiétudes relatives à la récente épidémie de fièvre aphteuse en Argentine. L'accroissement de la production au Brésil et en Uruguay, la modification du statut de pays exempts de maladie de l'Argentine et du Brésil, et la faiblesse persistante de la monnaie brésilienne, devraient se traduire par une augmentation des exportations de cette région. En même temps, dans la CE, la hausse des prix intérieurs, l'épuisement des stocks d'intervention et un recul de 25 pour cent des restitutions à l'exportation depuis le début de l'année, laissent présager un fléchissement des expéditions au niveau de 1998. L'existence de disponibilités records aux États-Unis soutiendra les recettes d'exportation, tandis qu'en Nouvelle-Zélande la dépréciation de la monnaie favorise la croissance des expéditions.

Contraction des disponibilités de viande porcine dans les régions développés, mais le niveau élevé des prix limite les perspectives commerciales

Au vu des résultats médiocres obtenus en 1999, dans les pays développés exportateurs les producteurs de porc ont réduit leur cheptel et la production de viande porcine. De ce fait, la croissance de 1 pour cent de la production mondiale de viande porcine attendue en 2000 concernera probablement les pays en développement, en Asie et en Amérique du Sud. Des marges de profit plus intéressantes en Chine continentale, après le redressement des prix du porc et une forte diminution des coûts relatifs aux aliments pour animaux, contribuent actuellement à une avancée de 3 pour cent de la production. De la même façon, dans la province chinoise de Taiwan, des prix élevés et des profits intéressants en 1999 ont incité les producteurs à augmenter leur cheptel, donnant ainsi lieu à une croissance de la production cette année. Une croissance soutenue est prévue aux Philippines et au Brésil, grâce aux bons résultats obtenus et à des investissements importants dans l'industrie dans ces deux pays.

Aux États-Unis et dans la CE, les producteurs ont réagi aux mauvais résultats de l'année passée par une réduction de leurs stocks, ce qui devrait produire un fléchissement ,de 1 et 2 pour cent respectivement, de leur production en 2000. Pendant la même période, dans les pays d'Europe de l'Est, la sécheresse a causé une forte hausse du coût des aliments pour animaux, qui limitera probablement la croissance de la production. En Pologne, le principal producteur de la région, la production de porc qui avait atteint l'an dernier son niveau le plus haut depuis 1992, devrait fléchir en 2000 en dépit des achats d'intervention effectués par le gouvernement, face à une faible demande d'exportation et à une forte chute des prix.

En 2000, les échanges internationaux de viande porcine devraient ralentir pour la première fois depuis le début des années 90, la hausse des prix faisant tomber la demande d'importation à 3,2 millions de tonnes. L'Asie demeure un marché en expansion, sous la poussée de la Chine, de Hongkong et du Japon. Toutefois, la forte croissance de la production dans la province chinoise de Taiwan devrait avoir un effet dissuasif sur les importations après l'accroissement l'an dernier des possibilités d'accès au marché. En République de Corée, en raison de l'interdiction d'exporter déclarée à la suite de l'épidémie de fièvre aphteuse de cette année, la production jusque là destinée au Japon, est aujourd'hui détournée vers les marchés intérieurs, affaiblissant ainsi la demande d'importation. En Fédération de Russie, le principal marché de viande porcine en 1997, les importations devraient chuter d'un tiers par rapport au niveau de 1999, sous l'effet d'une diminution des expéditions d'aide alimentaire en provenance de la CE et des États-Unis, de la suppression en juillet des restitutions à l'exportation de la CE pour le porc en morceaux et de la hausse des cours internationaux.

Le fléchissement des disponibilités aux États-Unis et dans la CE qui, avec le Canada, assurent près des trois quarts des exportations mondiales de viande porcine, devrait faire chuter les expéditions en 2000. On prévoit en particulier un recul de 10 pour cent des exportations de la CE par rapport au volume record de 1,3 million de tonnes enregistré en 1999, à la suite notamment de la suppression par la Communauté de toutes les restitutions concernant la viande porcine en application du plafond de 443 500 tonnes fixé par l'OMC pour les aides à l'exportation. La CE est également convenue, avec 7 des 9 pays d'Europe de l'Est candidats, de supprimer toutes les aides à l'exportation et d'élargir l'accès au marché. Toutefois, en raison des retards dans la mise en application de ces accords, il n'y aura probablement en 2000 aucune variation notable du flux accru de produits entre les régions. En revanche, les exportations du Canada devraient progresser grâce à un essor de la production et à une capacité de transformation accrue.

Production et échanges internationaux de viande ovine et caprine en progression

La production mondiale de viande ovine devrait progresser de 2 pour cent en 2000 pour passer à 11,6 millions de tonnes, grâce à une avancée en Chine et en Océanie compensant largement le fléchissement enregistré en Amérique du Nord, en Europe et en Fédération de Russie. On prévoit une croissance des excédents exportables en Nouvelle-Zélande, où les taux de natalité de l'agneau et le nombre des abattages ont augmenté en 2000 sous l'effet conjugué de conditions météorologiques favorables et de prix avantageux pour l'agneau, conjointement avec des pratiques de gestion améliorées. En Australie, la production record d'agneau fait avancer la production ovine de 2 pour cent. Cette tendance contraste avec un léger fléchissement saisonnier des stocks de viande ovine de la CE et une contraction persistante des troupeaux et de la production aux États-Unis. En Asie, région qui assure plus de la moitié de la production mondiale, la production devrait progresser de plus de 2 pour cent, grâce à une croissance soutenue en Chine, au Pakistan et en Inde. En revanche, en Mongolie, la production fléchira cette année sous l'effet des pertes d'animaux considérables enregistrées pendant l'hiver le plus défavorable des trente dernières années. Une seconde année de sécheresse en République islamique d'Iran et en Iraq, caractérisée par une épidémie de fièvre aphteuse, devrait également faire baisser la production dans ces pays.

Les échanges mondiaux de viande ovine devraient progresser de 4 pour cent en 2000 sous l'effet conjugué d'une augmentation des excédents exportables en Océanie sous la poussée de l'offre, et d'une forte demande de mouton et d'agneau de la part des États-Unis et de la CE. Le volume global des livraisons à la CE, notamment d'agneau frais/réfrigéré en morceaux, pourrait augmenter légèrement, la Nouvelle-Zélande s'apprêtant à remplir son quota CE de 283 000 tonnes. On prévoit également un renforcement des importations des États-Unis atteignant 52 000 tonnes en 2000, soit 6 pour cent de plus qu'en 1999, malgré l'imposition depuis juillet 1999 d'un contingent tarifaire pour l'agneau, prévoyant l'application d'un taux de 9 pour cent aux importations intra-contingent, et de 40 pour cent aux achats hors quota. Le fléchissement de la production, parallèlement à l'introduction de ce contingent tarifaire restrictif, a fait grimper de 7 pour cent depuis le mois de mai de l'an dernier les prix de l'agneau à l'importation aux États-Unis. D'abondantes disponibilités de viande ovine, d'agneau principalement, en Australie et en Nouvelle-Zélande, devraient assurer une relative stabilité des prix-carcasse de l'agneau à court terme. Il est cependant probable que la valeur globale des expéditions augmentera, ces deux pays tendant à inclure des morceaux et des produits réfrigérés plutôt que des carcasses en 2000. Ainsi, les produits réfrigérés devraient représenter cette année plus de 10 pour cent du total des expéditions de la Nouvelle-Zélande, avec une avancée considérable par rapport aux 2 pour cent qu'ils constituaient à la fin des années 80, une tendance qui a fait augmenter la valeur unitaire à l'exportation de la viande ovine de Nouvelle-Zélande de plus de 50 pour cent pendant cette période.

La forte croissance de la viande de volaille se poursuit et les perspectives concernant les échanges sont favorables

Demeurant le secteur en plus forte croissance, la production mondiale de viande de volaille devrait atteindre 65,4 millions de tonnes en 2000, avec une progression légèrement inférieure aux 4 pour cent enregistrés en 1999. Les pays en développement devraient contribuer pour près de 70 pour cent à l'accroissement attendu, la contribution la plus importante devant venir des pays d'Asie et d'Amérique du Sud. Selon les estimations, la production de la Chine et de la Thaïlande progresserait de 3 et 2 pour cent respectivement, tandis qu'en République de Corée la reprise économique favorise une forte expansion de la production après la contraction de plus de 20 pour cent de 1999. Une avancée de la production est également attendue en Indonésie, au Viet Nam et en Inde. Au Brésil, l'augmentation soudaine des placements de poussins de ponte pour couvoir de poulets à griller, à la fin de 1999, a ouvert la voie à un accroissement de près de 4 pour cent de la production, tandis que dans les pays voisins de la région, au Chili et au Pérou par exemple, la production connaît une forte expansion grâce à la reprise économique. En Europe, ce secteur connaît un ralentissement sans précédent, avec un effort de redressement après l'effondrement des prix en 1999. Dans les pays d'Europe de l'Est, on prévoit un raffermissement de 2 pour cent de la production, malgré la hausse du coût des aliments pour animaux du fait de la sécheresse, ce qui représente un ralentissement par rapport à la croissance moyenne de 5 pour cent enregistrée depuis le milieu des années 90. On s'attend également à ce que la hausse du coût des intrants pour les producteurs russes limite l'avancée de la production, malgré des investissements étrangers considérables dans ce secteur. En revanche, aux États-Unis et au Canada, le faible coût des aliments pour animaux contribue à préserver les marges des producteurs et à renforcer la production de 3 et de 4 pour cent respectivement.

Cours internationaux de la viande

   
Indices FAO des
cours internationaux de la viande
Cours internationaux moyens de la viande
Poulet 1/
Porc 2/
Boeuf 3/
Agneau 4/
 
(. . 1990-92=100 . .)
(. . . . . . . . . . . . dollars E.-U./tonne . . . . . . . . . . . .)
1994
103
921
2 659
2 384
2 975
1995
90
922
2 470
1 947
2 621
1996
88
978
2 733
1 741
3 296
1997
88
843
2 724
1 880
3 393
1998
79
760
2 121
1 754
2 750
1999
85
602
2 073
1 894
2 610
2000
89 5/
569 5/
2 037 5/
1 983 6/
2 649 7/

L'existence de disponibilités abondantes en 2000 et le recul des prix internationaux devraient favoriser une avancée de 2 pour cent des échanges mondiaux de viande de volaille. On prévoit une demande soutenue dans certains pays d'Asie, région qui concentre plus de 55 pour cent des importations mondiales. Les importations de la Fédération de Russie pourraient augmenter légèrement en 2000, grâce à une diminution des droits d'importation pour la viande de volaille et à un abaissement à 10 pour cent à partir de juillet de la taxe sur la valeur ajoutée. Au nombre des principaux pays exportateurs de volaille, à savoir les États-Unis, le Brésil, la CE et la Thaïlande, seule la CE devrait réduire ses exportations en 2000. Les expéditions de la CE demeurent en effet freinées par les plafonds appliqués par l'OMC aux exportations subventionnées et par la concurrence des autres fournisseurs. Aux États-Unis, la forte croissance de la production observée en 2000 conduit à un renforcement de 3 pour cent des expéditions, après deux années de déclin. De même, les exportations du Brésil devraient enregistrer un nouveau bon en avant, à la suite de la dévaluation du réal en janvier 1999. Les expéditions de la Thaïlande, qui sont en concurrence avec les produits brésiliens sur le marché de la CE et du Japon, devraient augmenter.

Perspectives mitigées concernant les prix de la viande dans les 12 prochains mois

Les indications d'une reconstitution intensive des troupeaux dans les principales régions exportatrices de viande bovine en 2001 laissent présager un renforcement des prix du b_uf sur le marché international. Toutefois, comme aux États-Unis le taux apparent de rétention des génisses pour la reproduction a été faible, les taux d'abattage devraient demeurer élevés au début de l'année prochaine, freinant ainsi les perspectives d'une hausse des prix. Parallèlement, les prévisions indiquant des prix faibles tout au long de l'année à venir pour les aliments destinés aux animaux, il pourrait y avoir une expansion du secteur porcin dans la CE et en Amérique du Nord, ce qui mettrait un frein à la hausse des prix des produits porcins en 2001.

Sur le marché de la viande ovine, l'augmentation de la demande d'agneau importé et le fléchissement possible des disponibilités en provenance de la Nouvelle-Zélande, pourraient être les principaux facteurs d'une montée des prix dans les 12 prochains mois. Les prix du mouton devraient rester élevés sous la pression d'une demande soutenue, au niveau du commerce des animaux sur pied comme sur le marché de la viande. Malgré la hausse des prix de la viande rouge en 2000, les prix de la viande de volaille, tels qu'indiqués par la valeur unitaire à l'exportation de poulet en morceaux aux États-Unis, sont restés relativement stationnaires en 2000. L'existence d'importantes disponibilités dans les pays importateurs et la dévaluation de la monnaie au Brésil, le deuxième exportateur de viande de volaille, ont empêché la hausse des prix, une tendance qui devrait se maintenir en 2001.


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