SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT SPÉCIAL

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DES APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES AU LESOTHO

21 juin 2001

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Principales conclusions de la mission

  • Pour 2000/01, la récolte de céréales est estimée à 80 000 tonnes, soit environ 55 pour cent de moins que l'année dernière et 60 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années, ce qui est dû principalement à une période sèche accompagnée d'une vague de chaleur en milieu de saison, à une forte gelée hors saison et à quelques orages de grêle.
  • Les besoins d'importation de céréales pour 2001/02 (avril/mars) sont estimés à 329 000 tonnes et devraient être presque entièrement couverts par des importations à des conditions commerciales.
  • Les ménages ruraux pauvres qui ont perdu leurs récoltes auront besoin d'une aide sous forme de produits alimentaires et de semences en 2001/02. La mission recommande qu'on fasse une enquête rapide dans les quatre districts les plus touchés (Mokhotlong, Thaba-Tseka, Mohale's Hoek et Quthing) afin de recenser les ménages les plus vulnérables pour mieux cibler cette aide. L'enquête devrait être faite conjointement par le gouvernement du Lesotho, le PAM et le Service des opérations spéciales de secours de la FAO (TCOR).

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1. APERÇU GÉNÉRAL

Au début de janvier 2001, une vague de froid a traversé le Lesotho, causant des gelées qui ont beaucoup abîmé les récoltes à un moment critique de leur développement. Elle a été suivie immédiatement par une longue période sèche, une vague de chaleur et des orages de grêle qui ont aggravé les dommages aux cultures. Face à ces événements, le gouvernement a demandé à la FAO et au PAM une aide pour évaluer la situation alimentaire du pays et les perspectives de la campagne de commercialisation 2001/02. En conséquence, une mission FAO/PAM d'évaluation des cultures et de l'approvisionnement alimentaire s'est rendue dans le pays du 5 au 16 mai 2001 afin d'examiner les perspectives de la récolte 2000/01 et la situation générale des approvisionnements alimentaires et d'estimer les besoins d'importations de céréales, y compris sous forme d'aide alimentaire, pour la campagne de commercialisation 2001/02. Cette mission a reçu toute l'aide nécessaire du Ministère de l'agriculture, des coopératives et de la remise en état des terres, de l'Unité nationale d'alerte rapide et du Ministère de l'industrie, du commerce et de la commercialisation. Elle a eu des entretiens avec des représentants des organismes compétents des Nations Unies, des donateurs, des ONG et des importateurs de céréales. Elle s'est subdivisée en trois groupes de façon à pouvoir bien étudier les zones clés et s'est rendue dans dix districts du pays. Les membres de la mission ont eu des entretiens avec des agriculteurs, des vulgarisateurs, des minotiers et des négociants.

Selon les prévisions de la mission, la production de céréales 2000/01 devrait atteindre 80 000 tonnes, soit quelque 55 pour cent de moins que l'année dernière et 60 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La récolte de maïs est estimée à 58 000 tonnes, la récolte de blé à 11 000 tonnes (5 000 tonnes de blé d'été et 6 000 tonnes de blé d'hiver) et la récolte de sorgho à 11 000 tonnes. Les membres de la mission ont constaté que la plupart des agriculteurs cultivent aussi des plantes telles que haricots et pois, ce qui permet d'enrichir l'alimentation de leur famille et d'obtenir un revenu monétaire si la quantité cultivée est suffisante.

Selon la mission, la superficie mise en culture est la même que les années normales. Les principales causes du mauvais rendement sont le gel, la sécheresse et la grêle. Les effets du gel ont été aggravés par une période de forte chaleur qui a accéléré l'évapotranspiration. Les dégâts dus au gel ont été particulièrement prononcés dans les zones de montagne où de nombreuses familles ont perdu toutes leurs cultures. Des invasions de vers, de termites et de foreurs des tiges ont endommagé une partie des plantes survivantes, ce qui a encore réduit les rendements.

Pour la campagne de commercialisation 2001/02 (avril-mars), l'offre nationale de céréales, estimée à 112 000 tonnes, est nettement inférieure à la consommation du pays. La population étant estimée à 2,192 millions d'habitants en milieu de campagne, les besoins d'importation de céréales sont estimés à 329 000 tonnes et devraient être presque entièrement couverts par des importations à des conditions commerciales. Même en temps normal, la production céréalière du Lesotho ne représente qu'environ 50 pour cent de sa consommation. En raison de la convertibilité de la monnaie nationale par rapport au rand sud-africain, la disponibilité de devises n'est pas un obstacle majeur à l'importation commerciale de produits provenant d'Afrique du Sud.

La mission estime que le Lesotho n'a pas besoin d'une aide alimentaire à grande échelle. La plupart des ménages auront un déficit alimentaire plus important que d'habitude durant la campagne de commercialisation 2001/02 (presque tous les ménages ruraux du Lesotho achètent de la nourriture entre les récoltes), mais ils ont les moyens de survivre jusqu'à la prochaine récolte à condition que le prix des vivres reste stable. Ces moyens sont notamment la vente de bétail (plus de 80 pour cent des ménages ruraux possèdent des bovins, des chèvres et des moutons), les envois de fonds des membres de la famille qui travaillent en Afrique du Sud ou dans les villes du Lesotho, ainsi que le travail salarié local et des activités rémunératrices informelles. Toutefois, une proportion relativement faible des ménages ruraux (probablement 10 à 15 pour cent) dans les districts les plus touchés (Mokhotlong, Thaba-Tseka, Mohale's Hoek and Quthing), qui ont perdu leurs cultures, n'ont ni bétail ni revenus non agricoles qui leur permettraient d'acheter des aliments. Ces ménages constituent le groupe le plus exposé. En outre, ils n'auront pas de semences pour la prochaine campagne qui commence en septembre 2001.

La mission recommande de faire une enquête rapide dans ces quatre districts pour recenser et mieux cibler les ménages qui ont besoin d'une aide alimentaire et de semences. Elle recommande que cette enquête soit faite conjointement par le gouvernement du Lesotho, le PAM, et le Service des opérations spéciales de secours de la FAO.

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2. ÉCONOMIE ET AGRICULTURE1

Entre la fin des années 80 et le milieu des années 90, le pays a connu une période de forte croissance due principalement à deux facteurs: la construction des ouvrages hydrauliques des hautes terres et l'expansion du secteur manufacturier. Entre 1988 et 1997, la croissance annuelle du PIB a atteint 6,3 pour cent. Toutefois, la situation s'est détériorée en 1998 et le PIB a chuté de 5,4 pour cent. La croissance a repris en 1999 et 2000, mais à un rythme plus lent (2,8 pour cent en 1999 et 2,5 pour cent en 2000), insuffisant pour compenser l'expansion démographique. La récession économique avait été causée essentiellement par les troubles civils de 1998, qui se sont traduits par des actes de pillage, des arrêts de travail et une perte de confiance des investisseurs.

Ces dernières années, la situation budgétaire s'est nettement détériorée. Le déficit budgétaire était passé de 1,4 pour cent du PIB en 1998 à 14,4 pour cent en 1999, puis il est retombé à 3,5 pour cent en 2000. Le FMI a jugé globalement satisfaisants les récents progrès macroéconomiques et a approuvé en mars 2001 un crédit de 32 millions de dollars E.-U. pour un programme appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance. La pression sur les finances publiques a été due au déclin des recettes douanières, à la mauvaise administration de l'impôt et, plus récemment, aux pertes associées à la liquidation de deux banques d'État. Les perspectives budgétaires à moyen terme continueront d'être influencées par la transformation structurelle de l'environnement extérieur. En vertu du Protocole de libre-échange de la SADC signé en 1996, le Lesotho est tenu d'éliminer ses restrictions à l'importation et ses droits de douane dans un délai de huit ans. La mise en _uvre intégrale du Protocole devrait entraîner une perte de recettes douanières estimée à 17 pour cent. Le récent accord de libre-échange UE/Afrique du Sud, en vertu duquel le Bostswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland devraient perdre leur part des recettes de l'Union douanière d'Afrique australe, pourrait creuser encore le déficit budgétaire. Le gouvernement doit trouver de nouvelles sources de recettes fiscales et autres.

Le Lesotho a un déficit commercial structurel très important. Les exportations couvrent en général moins de 25 pour cent des importations, même si ce pourcentage a eu tendance à augmenter depuis 1995 (passant de 16 pour cent en 1995 à 23 pour cent en 1999) grâce à la création d'industries manufacturières à vocation exportatrice. Traditionnellement, ce déficit commercial était largement compensé par les envois de fonds des mineurs émigrés en Afrique du Sud et par l'excédent du compte de capital. Toutefois, en raison de la réduction des effectifs des mines de Basotho (125 000 ouvriers migrants en 1989 contre 69 000 en 2000), du déclin des recettes douanières et de l'aide publique au développement (APD), la balance des paiements est sous pression depuis quelques années et est déficitaire depuis 1999. Néanmoins, en mars 2001 les réserves officielles dépassaient largement le minimum fixé par la Banque centrale et couvraient l'équivalent de sept mois d'importation.

La monnaie du Lesotho (le maloti) se traite à parité avec le rand sud-africain, ce qui correspondait à quelque 7,6 maloti pour 1 dollar E.-U. au moment de la mission. Sur l'année 2000, le rand et le maloti ont perdu 19 pour cent de leur valeur par rapport au dollar E.-U. et 7 pour cent par rapport à l'euro. Les prix n'ont monté en moyenne que de 6,2 pour cent, en dépit de la pression exercée par la hausse du prix du pétrole et la détérioration du maloti par rapport aux principales devises. D'après la Banque centrale, les prix devraient continuer de décliner à moyen terme. Le taux de base des crédits bancaires est d'environ 17 pour cent. On estimait qu'à la fin de 2000 la dette extérieure représentait 70 pour cent du PIB et que 82 pour cent de cette dette étaient assortis de conditions de faveur. D'après la Banque centrale, le ratio service de la dette/exportations de biens et de services est tombé de 9,4 pour cent en 1999 à 9 pour cent en 2000.

En 2000, l'agriculture représentait quelque 17 pour cent du PIB, contre 27 pour cent en 1981. Malgré son importance, le sous-secteur des cultures est en déclin depuis les années 70. La croissance de l'agriculture est limitée par de mauvaises conditions météorologiques et par la dégradation des terres due au surpâturage. En revanche, l'élevage est en expansion depuis 1997, avec un taux de croissance de 22 pour cent en 1998 et de 16 pour cent en 1999.

Le Lesotho se classe parmi les pays les plus pauvres du monde. D'après la Banque mondiale (1999), il fait partie des 50 pays les plus pauvres. Toutefois, d'après l'indice du développement humain du PNUD, il se classe au 127e rang sur 174 pays.

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3. PRODUCTION ALIMENTAIRE EN 2000/01

Conditions agrométéorologiques

Les pluies d'octobre ont été assez abondantes et bien réparties, de même qu'en novembre et durant les 20 premiers jours de décembre. Toutefois, à partir de la mi-décembre le Lesotho n'a plus reçu que quelques averses éparses, ce qui a considérablement réduit les réserves d'humidité du sol. Le 1er janvier 2001, une vague de froid a traversé le pays et causé d'importantes gelées qui ont gravement endommagé les cultures. Par la suite, les districts du sud du pays ont subi des averses éparses accompagnées de grêle. Durant la deuxième semaine, il a fait très sec et les chaleurs ont duré jusqu'à la troisième semaine de janvier.

La plupart des stations ont signalé une pluviosité très inférieure à la normale durant les deux premières semaines de janvier (voir figure 1), sauf quelques-unes qui ont signalé une pluviosité normale ou supérieure à la normale (Mohale's Hoek, Mokhotlong et Thaba-Tseka). Dans l'ensemble, les températures moyennes paraissent normales, mais il y a eu des journées de chaleur extrême qui ont accéléré l'évaporation.

En termes de pluviométrie cumulative, la campagne 2000/01 semble normale, mais les sécheresses et la vague de chaleur de janvier ont beaucoup endommagé les cultures et, par la suite, les orages de grêle et les gelées localisées dans certaines zones montagneuses ont aggravé les effets négatifs de la sécheresse.

Figure 1. Pluviosité mensuelle effective et normale, septembre 2000-mars 2001

Approvisionnement en intrants agricoles

Entre 1996/97 et 2000/01, la quantité d'engrais employés pour les cultures a varié entre 5 835 et 9 460 tonnes. Cela correspond à une moyenne nationale d'environ 43 kg d'engrais à l'hectare, ce qui est peu comparé aux autres pays de la région. Pourtant, les agriculteurs du Lesotho peuvent acheter des engrais à des prix très subventionnés depuis les années 80. Depuis 1994/95, la subvention représente entre 5 et 30 pour cent du prix. Les autorités sont en train de libéraliser la vente d'engrais. Actuellement, le secteur privé et les coopératives vendent des engrais importés d'Afrique du Sud. Les semences sont subventionnées dans les mêmes proportions que les engrais. Toutefois, la plupart des variétés de maïs employées sont des variétés locales ou des semences hybrides recyclées et seules 21 pour cent des semences de blé sont améliorées. En ce qui concerne le sorgho, les agriculteurs n'emploient qu'une quantité négligeable de semences améliorées. Les semences améliorées sont distribuées par les mêmes circuits que les engrais.

Superficies cultivées

L'estimation des superficies cultivées pour la campagne 2000/01 faite par la mission est fondée sur des données communiquées par le Département des cultures du Ministère de l'agriculture, des coopératives et de la remise en état des terres. Ces estimations ont été obtenues à partir de grands échantillons, stratifiés par district et par zone de culture, et étaient les plus fiables disponibles au moment de la mission. Le tableau 1 indique la superficie consacrée aux principales cultures d'été dans chaque district. On a estimé que la superficie totale mise en culture était la même que lors de la campagne précédente. Le total des superficies cultivées en maïs est estimé à 138 300 ha, celui des superficies consacrées au sorgho à 220 000 ha et celui des superficies consacrées au blé à 12 000 ha. Certains agriculteurs disent ne pouvoir cultiver que des petits lopins parce qu'ils sont malades ou n'ont pas d'animaux de trait ou de tracteurs.

Rendement des cultures

Les estimations du rendement des cultures pour la campagne 2000/01 faites par la mission se fondent sur des données communiquées par le Département des cultures et ajustées par des évaluations sur le terrain. Les chiffres ajustés sont récapitulés au tableau 1. Les rendements à l'hectare sont très variables selon les districts. Selon les agriculteurs, le Ministère de l'agriculture, les responsables de la lutte contre les catastrophes et les négociants, la grêle, le gel et la sécheresse étaient les principales causes du mauvais rendement des cultures. La sécheresse a été aggravée par une vague de chaleur qui a accéléré l'évapotranspiration. Des vers, des termites et des foreurs des tiges ont aussi endommagé les cultures dans certains districts. Les intrants subventionnés auraient été distribués en quantités insuffisantes et trop tard. Il y a des négociants privés qui vendent certains intrants, mais ceux-ci sont trop chers pour les agriculteurs qui n'ont pas accès au crédit. En conséquence, la plupart des agriculteurs plantent des semences à bas rendement et n'apportent pas assez de nutriments, si bien que le système radiculaire des plantes est mal développé et qu'elles sont très vulnérables en cas de sécheresse. Les membres de la mission ont constaté que le maïs a plus souffert de la sécheresse que le sorgho. Le rendement moyen estimé à l'échelle nationale est nettement plus élevé pour le sorgho que pour le maïs (tableau 1), alors que normalement c'est le contraire, car le sorgho est plus résistant à la sécheresse. Le maïs tardif a été touché par le gel au stade du remplissage des grains alors que celui qui avait été planté plus tôt s'est trouvé au stade critique de la floraison ou du remplissage du grain lorsque le temps est sec. La sécheresse a été la principale cause de réduction des rendements de céréales dans les zones de basse altitude tandis que le gel a durement touché les hautes terres, en particulier à Mokhotlong, Thaba-Tseka et dans le haut Maseru. Des orages de grêle localisés auraient aussi causé d'importants dégâts dans certains districts.

Tableau 1. Superficies et production des cultures d'été en 2000/01, par district

 
DISTRICT
 
Blé 
Maïs
Sorgho
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
Superficie
Rendement
Production
(milliers
d'ha)
(Kg/ha)
(milliers de
tonnes)
(milliers
d'ha)
(Kg/ha)
(milliers de
tonnes)
(milliers
d'ha)
(Kg/ha)
(milliers de
tonnes)
Butha-Buthe
0,3
440
0,1
6,7
400
2,7
1,3
400
0,5
Leribe
1,2
440
0,5
28,8
600
17,3
3,7
500
1,9
Berea
0,0
0
0,0
24,3
400
9,7
4,3
500
2,2
Maseru
1,9
320
0,6
24,6
500
12,3
4,2
440
1,8
Mafeteng
0,2
550
0,1
15,5
350
5,4
4,5
550
2,5
Mohale's Hoek
0,1
400
0,0
11,2
300
3,4
0,5
550
0,3
Quthing
1,9
660
1,3
8,5
350
3,0
1,9
700
1,3
Qacha's Nek
0,8
350
0,3
4,4
300
1,3
0,4
400
0,2
Mokhotlong
2,8
500
1,4
3,7
200
0,7
0,2
200
0,0
Thaba-Tseka
2,7
320
0,9
10,6
200
2,1
1,0
300
0,3
LESOTHO
11,9
438
5,2
138,3
419
57,9
22,0
495
10,9

Tableau 2. Production totale de céréales en 2000/01 comparée à 1995/96-1999/2000

 
1995/96
1996/97
1997/98
1998/99
1999/2000
Moyenne
sur 5 ans
2000-01
Pourcen-
tage de la
moyenne
Butha-Buthe
10,3
9,5
11,4
8,3
12,5
10,4
3,3
31,7
Leribe
41,3
27,4
26,5
36,5
36,6
33,7
19,7
58,5
Berea
31,3
25,2
24,8
19,9
38,0
27,8
11,9
42,8
Maseru
46,0
40,0
27,9
38,9
29,6
36,7
14,8
40,3
Mafeteng
39,2
19,8
9,3
8,9
15,9
18,6
8,0
43,0
Mohale's Hoek
24,6
27,2
27,1
17,8
8,9
21,1
3,7
17,5
Quthing
10,9
12,5
10,3
11,0
12,7
11,5
5,6
48,7
Qacha's Nek
4,4
5,2
2,3
1,6
4,0
3,5
1,8
51,4
Mokhotlong
17,6
14,0
19,6
9,0
6,0
13,3
2,2
16,5
Thaba-Tseka
28,5
22,8
31,8
20,9
14,3
23,7
3,3
13,9
LESOTHO
254,1
203,6
191,0
172,8
178,5
200,3
80,3*
40,1
Source: BoS; estimations du Département des cultures et de la mission pour 2000/01.
* Ce chiffre comprend le blé d'hiver, dont la récolte est estimée à 6 000 tonnes pour 2000/01.

La moyenne nationale des rendements est estimée à 419 kg/ha pour le maïs et à 495 kg/ha pour le sorgho. Le rendement du blé d'été est estimé à quelque 438 kg/ha.

Blé d'hiver

Au moment de la visite, une partie des agriculteurs étaient en train de semer le blé d'hiver qui sera récolté en décembre/janvier 2001/2002. Normalement, on commence à semer le blé d'hiver en avril pour profiter de l'humidité résiduelle et des pluies occasionnelles. En conséquence, les importantes pluies tardives d'avril et de mai sont de bon augure. La production varie beaucoup selon les années, de 300 tonnes en 1990/91 à 9 000 tonnes en 1982/83. La mission prévoit que la récolte de blé d'hiver de 2001/02 atteindra 6 000 tonnes.

Estimation de la production céréalière 2000/01

On prévoit que la récolte de maïs atteindra 58 000 tonnes, la récolte de sorgho 11 000 tonnes et la récolte de blé d'été 5 000 tonnes. Si l'on tient compte de la production de blé d'hiver, estimée à 6 000 tonnes, la production céréalière estimative totale de 2000/01 est de 80 000 tonnes, soit 55 pour cent de moins que l'année dernière et 60 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La figure 2 ci-dessous montre que la production céréalière du Lesotho est en déclin depuis plusieurs années.

Autres cultures

Les agriculteurs du Lesotho produisent aussi beaucoup de haricots et de pois, destinés principalement à l'autoconsommation, mais aussi à la vente lorsque la quantité est suffisante. La plupart des ménages cultivent des haricots durant l'été, en rotation avec les céréales, et des pois durant l'hiver, profitant de l'humidité résiduelle et des pluies hors saison. On a aussi constaté que les paysans cultivaient des pommes de terre, des citrouilles, du tournesol, des arbres fruitiers, des légumes et de la luzerne destinés aux vaches laitières.

Situation de l'élevage

La majorité des ménages ruraux (peut-être plus de 80 pour cent) possèdent des animaux d'élevage, essentiellement bovins, ovins et caprins. Beaucoup ont aussi un cheval, deux ou trois ânes et des poulets. Le haut Maseru est probablement le district où il y a le plus d'animaux d'élevage. On y a observé d'importants troupeaux de bovins, d'ovins et de caprins.

Il y a de nombreux vols d'animaux d'élevage, ce qui se répercute sur la sécurité alimentaire des ménages et les superficies cultivées.

Tableau 3. Cheptel et distribution par zones agro-écologiques, 1999/2000

Animal
Population
Basses terres
Piémont
Montagnes
Bovins
580 000
191 400
139 200
249 400
Ovins
1 132 000
203 760
135 840
792 400
Caprins
749 000
172 270
149 800
426 930
Chevaux
98 000
17 640
19 600
60 760
Anes
153 000
58 140
33 660
61 200
Volailles
1 412 762
1 289 175
109 802
13 785
Source: Ministère de l'agriculture, des coopératives et de la remise en état des terres.

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4. ÉTAT DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE

Accès aux produits alimentaires et prix

Le Lesotho est importateur net de maïs, de blé, de légumineuses, de produits laitiers et d'autres produits alimentaires. En moyenne, la moitié environ de la nourriture consommée est importée. Dans le cas du maïs, qui est le principal aliment de base, les importations représentent 60 à 65 pour cent de la consommation nationale. Hormis le maïs, presque tous les produits sont importés d'Afrique du Sud. Conformément à l'Accord de l'Union douanière d'Afrique australe, le Lesotho ne perçoit pas de droits de douane sur les produits agricoles importés d'Afrique du Sud. En conséquence, les prix qui y sont pratiqués sont très proches de ceux qu'on observe sur le marché d'Afrique du Sud. Des tentatives d'administration des prix ont encouragé la contrebande, si bien que les prix pratiqués sur le marché noir ont eu tendance à se rapprocher de ceux pratiqués en Afrique du Sud.

Il existe deux grandes minoteries, qui transforment toutes deux le blé et le maïs. Elles transforment et conditionnent de la semoule de maïs et des sous-produits du maïs (aliments pour animaux). L'essentiel du maïs transformé est importé à des conditions commerciales. Moins de 5 pour cent proviennent de la production locale.

Les agriculteurs, une fois qu'ils ont consommé tout leur maïs, doivent acheter de la semoule de maïs aux minoteries industrielles. Ils n'ont pas la possibilité d'acheter du maïs en grains importé et de le faire transformer à bon compte par les moulins à marteaux locaux. Le grain entier d'origine nationale se vend à un prix proche du prix sortie minoterie durant la récolte, mais son prix a tendance à augmenter à mesure que la saison avance et que le maïs se raréfie ou que l'on anticipe sa raréfaction. Cela pourrait se produire de façon particulièrement prononcée cette année.

On estime qu'il y a plus de 300 petits moulins à marteaux dans le pays. Ceux-ci n'achètent pas de maïs et se contentent de le transformer pour le compte des consommateurs. Les années de mauvaise récolte, les cultivateurs du Lesotho ne vendent pour ainsi dire pas de maïs aux grandes minoteries. Ils conservent l'essentiel de leur production ou la vendent sur le marché local, et elle est transformée en semoule par les moulins à marteaux.

L'État libre d'Orange, en Afrique du Sud, a une frontière commune avec le Lesotho et est le principal fournisseur de maïs. Il produit plus de maïs que toute autre province d'Afrique du Sud et a d'importants excédents et les plaines et les piémonts relativement peuplés du Lesotho sont donc un débouché naturel pour ses agriculteurs. Comme il y a une Union douanière, les acheteurs du Lesotho peuvent se procurer du maïs auprès de ses coopératives et cultivateurs à des prix plus intéressants que dans la plupart des autres provinces d'Afrique du Sud2.

Durant la période 1997/98 à 2000/01, le prix moyen payé par les minotiers du Lesotho sur le marché intérieur pour le maïs blanc a fluctué entre 725 maloti la tonne (1997/98) et 620 maloti la tonne (2000/01).

Bilan céréalier 2001/02

Les prévisions relatives à l'offre et à la demande pour la campagne de commercialisation 2001/02 (avril/mars), résumées dans le tableau 4 ci-dessous, se fondent sur les hypothèses ci-après et les observations de la mission :

Tableau 4. Lesotho: Bilan céréalier 2001/02 (milliers de tonnes)

 
BLÉ
MAÏS
SORGHO
TOTAL DES
CÉRÉALES 1/
DISPONIBILITÉ INTÉRIEURE
38
63
11
112
Stocks d'ouverture
27
5
0
32
Production
11
58
11
80
UTILISATION TOTALE
131
287
23
441
Alimentation humaine
110
274
22
406
Alimentation des animaux, semences et pertes
1
3
1
5
Stocks de clôture (31/03/02)
20
10
0
30
BESOINS D'IMPORTATION
93
224
12
329
Importations commerciales
93
2312/
0
324
Aide alimentaire3/
 
5
 
5
1/ A l'exclusion d'une petite quantité d'orge et de riz importés.
2/ Dont 12 000 tonnes pour couvrir le déficit de sorgho.
3/ Y compris les livraisons prévues d'aide alimentaire du programme de pays du PAM.

Selon la mission, les besoins d'importation de céréales pour 2001/02 devraient atteindre 329 000 tonnes et être couverts essentiellement par des importations à des conditions commerciales.

Du point de vue macroéconomique, comme le maloti est convertible en rand, la disponibilité de devises ne limite pas les importations à des conditions commerciales. Par le passé, ces importations ont réagi rapidement aux fortes fluctuations de la production nationale (voir figure 3).

La plupart des ménages devraient être capables d'acheter les céréales qui leur manquent, principalement en vendant des animaux, en recourant à des activités rémunératrices non agricoles ou en employant les fonds envoyés par des proches qui travaillent en Afrique du Sud. En outre, de nombreux ménages n'ont pas cultivé que des céréales. Néanmoins, un certain nombre d'entre eux qui ont perdu leurs récoltes et n'ont ni animaux d'élevage ni ressources non agricoles auront besoin d'une aide alimentaire jusqu'à la prochaine récolte. Ils auront aussi besoin de semences pour la prochaine campagne. Ce scénario est réaliste à condition que le prix du maïs en Afrique du Sud n'augmente pas trop du fait de la diminution de la production et de la hausse de la demande régionale. Dans le cas contraire, le nombre de ménages vulnérables augmentera.

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5. ÉVALUATION DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DE LA VULNÉRABILITÉ

5.1 Contexte

La plupart des familles doivent faire face à une mauvaise récolte cette année; dans quelques cas, la réduction est minime, mais d'autres ont tout perdu. Il est donc encourageant que la plupart des ménages estiment pouvoir surmonter la période difficile sans aide extérieure. Dans l'ensemble, les animaux d'élevage semblent être en bon état.

5.2 Mécanismes de survie

Les ménages des districts de Mokhotlong, Thaba-Tseka, Qacha's Nek, Mohale's Hoek et Quthing sont les plus durement touchés par les effets de la sécheresse, qui se reproduit en moyenne tous les trois ans, ainsi que par les dégâts dus à l'érosion des sols et à des pratiques agricoles inadaptées. La culture de produits alimentaires, l'emploi non agricole et les envois de fonds des travailleurs émigrés, ainsi que l'élevage, sont les éléments les plus importants de leurs stratégies de survie.

Dans ces zones montagneuses peu fertiles, de nombreux ménages comptent sur le programme de repas scolaires appuyé par le PAM pour couvrir une partie des besoins alimentaires. Le gouvernement et le PAM sont en train de mettre la dernière main à la programmation d'autres ressources sous forme d'aide alimentaire au développement, notamment les initiatives d'appui à la préparation aux catastrophes et à la lutte contre les catastrophes dans les districts montagneux où règne l'insécurité alimentaire, initiatives qui devraient bénéficier à certains des groupes touchés par la crise actuelle. Cette activité a déjà été approuvée dans le cadre du programme de pays du PAM.

Bien que le nombre de mineurs du Lesotho qui travaillent en Afrique du Sud ait diminué (il atteignait 125 000 en 1989), on a constaté que les envois de fonds de ces travailleurs restaient la principale ressource mentionnée par les personnes interrogées sur le terrain. Un grand nombre des ménages interrogés par l'équipe ont dit que ces envois de fonds étaient leur principal revenu monétaire, et aucun d'entre eux n'était gravement menacé par l'échec de la récolte. Deux facteurs expliquent pourquoi cette source de revenu conserve son importance. D'après la Banque centrale du Lesotho, le nombre de personnes qui ont un emploi à l'étranger en dehors de l'industrie minière continue d'augmenter, si bien qu'alors que le nombre de mineurs travaillant en Afrique du Sud a chuté, cela a été compensé par une augmentation du nombre d'autres travailleurs émigrés. Deuxièmement, les revenus moyens des mineurs du Basotho augmentent régulièrement en termes réels depuis 1989. Ces constatations sont très similaires à celles de l'enquête sur les ménages faite en 1999 par le consultant Sechaba, qui a montré que 56 159 ménages recevaient des revenus provenant du travail des mines et 27 188 ménages recevaient des revenus provenant d'autres formes de travail en Afrique du Sud. Au total, on estime que 25 pour cent des ménages du Lesotho reçoivent un revenu d'Afrique du Sud.

La deuxième source de revenus fréquemment mentionnée est la vente d'animaux et d'autres produits agricoles, qui est le principal mécanisme de survie en cas de mauvaise récolte pour plus de 20 pour cent des ménages. En outre, 20 pour cent des agriculteurs ou des membres de leurs familles ont un emploi à plein temps au Lesotho, généralement sous la forme d'une petite entreprise apportant un revenu monétaire, et près de 20 pour cent ont une source de revenu monétaire satisfaisante, quoique moins fiable, sous forme d'emplois occasionnels ou à temps partiel.

Grâce à ces quatre catégories de sources de revenus, au moins 85 pour cent des ménages pensaient avoir les moyens d'acheter la nourriture nécessaire. Même les bonnes années, presque toutes les familles rurales achètent une quantité importante de produits alimentaires. Cette année, la plupart devront en acheter plus mais, à condition que les prix n'augmentent pas trop, ils parviendront à s'en sortir.

5.3 Les plus démunis

Environ 15 pour cent des ménages ont entièrement perdu leurs récoltes et n'ont ni animaux ni revenus non agricoles leur permettant d'acheter de la nourriture. Certains d'entre eux viennent de créer une petite entreprise et ne savent pas si celle-ci prospérera, d'autres ont un enfant adulte qui est parti chercher du travail dans les villes du Lesotho ou en Afrique du Sud, et d'autres encore ont des enfants mariés qui ont un emploi mais ne sont pas sûrs que ceux-ci pourront les aider. Certains se lancent dans des activités du secteur informel, telles que la production de bière ou le petit commerce. Il sera indispensable de sélectionner les plus nécessiteux parmi cette population potentiellement vulnérable. Plusieurs agriculteurs disent qu'ils ne peuvent cultiver qu'un petit lopin parce qu'ils sont malades, et comme ces petits lopins n'ont produit qu'une maigre récolte, leurs problèmes se sont aggravés. On n'a pas constaté d'éléments tendant à donner que ces maladies sont liées au VIH, mais comme la prévalence de la contamination par le VIH au Lesotho est élevée (24 pour cent parmi les personnes âgées de 15 à 49 ans), il y a lieu de penser que cette réduction des superficies cultivées due à la maladie ne pourra que s'aggraver. Dans l'attente des résultats de l'enquête sur les besoins alimentaires qu'il a été recommandé de faire, on estime provisoirement le nombre de ménages en situation critique à 5 000.

5.4 Leçons tirées de l'expérience et sélection des ménages nécessiteux

Sélectionner un nombre réduit de ménages vraiment nécessiteux. Au début des années 90, on a lancé plusieurs grandes opérations de secours consécutives à des sécheresses au Lesotho. En 1995/96, plus de 600 000 personnes ont reçu des secours et quelque 250 000 personnes ont eu des repas gratuits ou bénéficié du programme nourriture contre travail. Cela signifie que le tiers de la population a reçu une aide et, si l'on tient compte des autres projets d'aide alimentaire il se pourrait que près de la moitié de la population ait reçu une aide alimentaire sous une forme ou une autre. L'évaluation de ces opérations montre que l'aide alimentaire a beaucoup contribué à améliorer la sécurité alimentaire de nombreux ménages, mais qu'il y a aussi beaucoup de familles qui n'avaient pas vraiment besoin d'une aide alimentaire et en ont reçu. C'est pourquoi il convient cette année de limiter considérablement la taille de l'opération et de redoubler d'efforts pour mieux cibler les bénéficiaires.

Faire mieux comprendre à qui l'aide doit être distribuée. Les précédents programmes de secours en cas de sécheresse ont été critiqués au motif qu'ils n'étaient pas assez transparents, si bien qu'ils étaient mal compris dans de nombreux villages. Vu l'ampleur de ces opérations, dans de nombreux villages presque toute la population recevait une aide. On peut comprendre que ceux qui n'en recevaient pas aient été mécontents s'ils avaient aussi subi des pertes. Cette fois-ci, il semble y avoir consensus sur le fait que seul un nombre limité de ménages ont besoin d'une aide. Il faut mieux informer les communautés sur les activités d'aide éventuelles (par exemple en utilisant la radio), de façon que chacun comprenne que l'aide ne doit parvenir qu'aux ménages les plus démunis qui ont perdu leurs récoltes.

Par le passé, le nombre de bénéficiaires de l'aide était tel qu'il était impossible de faire une sélection détaillée des plus nécessiteux. Cela aurait demandé trop de temps. Il devrait être possible, en collaborant avec les comités de développement villageois, les ONG locales et les organisations communautaires, ainsi que les services gouvernementaux compétents, de recenser la petite minorité de ménages particulièrement vulnérables. On pourra ensuite faire une sélection au moyen d'une version modifiée du questionnaire de 1995 employé pour l'enregistrement des ménages vulnérables (il faudra tenir compte de l'inflation). On pourra ainsi éliminer ceux qui ne sont pas vraiment démunis et analyser plus en détail la situation des autres, au moyen de critères convenus.

La situation des enfants

De façon générale, les enfants observés étaient en bonne santé et bien nourris. Cela s'explique en partie par les programmes de repas scolaires, qui distribuent des repas gratuitement dans les écoles des districts de montagne. Comme nous l'avons déjà indiqué, les districts de montagne de Mokhotlong et Thaba-Tseka sont ceux où les récoltes ont été les plus mauvaises, si bien que les repas scolaires y seront particulièrement importants. Il convient de tout faire pour assurer l'efficacité du programme de repas scolaires. Bien entendu, ces repas n'aident pas directement les enfants de moins de cinq ans et ne sont pas toujours distribués aux enfants les plus pauvres et les plus démunis. Mais aujourd'hui que les deux premières années de l'école primaire sont gratuites, la plupart des enfants d'âge scolaire devraient en bénéficier. De plus, la troisième année sera gratuite à partir de janvier 2002, ce qui permettra à davantage d'enfants d'en bénéficier. Comme les écoles sont fermées du 1er juin au 18 juillet, les enfants ne reçoivent pas de repas scolaires durant cette période, mais le programme apporte néanmoins un complément utile à l'alimentation globale de nombreuses familles des montagnes.
Les membres de la mission ont signalé que les enfants semblaient généralement être en bonne santé, mais cela se fonde sur une observation superficielle et non sur des données scientifiques. Comme les enfants de moins de cinq ans sont souvent exposés à des carences alimentaires, il faut surveiller soigneusement leur situation. De concert avec le Ministère de la santé, l'UNICEF prévoit de surveiller l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans au moyen de 30 postes d'observation répartis dans tout le pays. Cette initiative devrait considérablement aider à améliorer la situation.

La mission recommande qu'on fasse une enquête rapide dans les quatre districts les plus affectés (Mokhotlong, Thaba-Tseka, Mohale's Hoek et Quthing) pour recenser, quantifier et cibler les ménages les plus vulnérables qui ont besoin d'une aide alimentaire et d'une distribution de semences. Il est recommandé que cette enquête soit faite conjointement par le gouvernement, le PAM et le Service des opérations spéciales de secours de la FAO.

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6. STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DURABLE

Le déclin des rendements des céréales au Lesotho est dû à la conjugaison des intempéries et de pratiques culturales inadaptées. Dans l'immédiat, il faut prendre des mesures d'urgence, essentiellement distribution de semences et d'engrais aux agriculteurs qui ont perdu leurs récoltes cette année.

De façon générale, les rendements sont très faibles car la fertilité et la capacité de rétention de l'humidité des sols cultivés sont mauvaises. Le déclin de la fertilité des sols a entraîné une baisse des rendements. Au milieu des années 70, le rendement moyen des cultures de maïs et de sorgho était d'environ 1 400 kg/ha. Aujourd'hui, il est tombé à 600/700 kg/ha. La production végétale est très menacée et pourrait même cesser totalement si l'on ne prend pas de mesures pour remédier au déclin de la fertilité du sol. Il est recommandé dans le document sur l'initiative concernant la fertilité du sol, établi pour le Lesotho par la FAO en 1999, d'adopter une approche globale et participative tirant parti de la synergie des pratiques sur le terrain et offrant des avantages en matière de production, d'économie et de conservation. Cette approche consisterait essentiellement à reconstituer la matière organique du sol par une utilisation appropriée d'engrais inorganiques, d'engrais organiques et de soude, associés à une culture alternée de céréales et de légumineuses améliorées, à des techniques conservatoires et à des pratiques agroforestières. Cette stratégie devrait apporter différents avantages : amélioration de la structure et de la fertilité du sol, sécurité alimentaire, revenus monétaires, diversification de l'alimentation et protection de l'environnement. L'amélioration de la structure et de la fertilité du sol devrait accroître l'efficacité de l'absorption des nutriments, ce qui devrait accroître la rentabilité des productions végétales et permettre aux plantes de mieux résister à la sécheresse.

Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser aux soussignés pour un complément d'informations le cas échéant.
Abdur Rashid
Chef, SMIAR, FAO, Rome
Télécopie: 0039-06-5705-4495
M. Aranda da Silva
Directeur régional, OSA, PAM, Rome
Télécopie: 0039-06-6513-2839
Les alertes spéciales et les rapports spéciaux peuvent aussi être reçus automatiquement par courrier électronique dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un courrier électronique à la liste électronique de la FAO à l'adresse suivante: [email protected] sans remplir la rubrique sujet, avec le message ci-après:

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1 Les rapports annuels et trimestriels de la Banque centrale et le rapport de l'EIU sur le Lesotho (avril 2001) sont les principales sources employées pour la présente section.

2 FAO (TCP/LES/4554, Market Liberalisation in Lesotho - The External Marketing Environment, mai 1996).