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CHAPITRE 4: ASSISTANCE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT POUR L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

1. L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a été créée en 1945 avec pour mandat d'élever les niveaux de nutrition et de vie, d’augmenter la productivité agricole et d'améliorer la condition des populations rurales. Aujourd'hui, la FAO est la plus grande agence spécialisée du système des Nations Unies et la principale agence en matière d'agriculture, de foresterie, de pêche et de développement rural. En tant qu'organisation intergouvernementale, la FAO compte 180 pays membres ainsi qu'une organisation membre, la Communauté européenne.

Depuis sa création, la FAO a œuvré à la réduction de la pauvreté et de la faim en favorisant le développement agricole, une meilleure nutrition et la recherche de la sécurité alimentaire - définie comme l'accès pour tous à tout moment à la nourriture nécessaire pour une vie active et saine.

Une priorité spécifique de l'Organisation est d'encourager une agriculture et un développement rural durables, une stratégie à long terme pour accroître la production et la sécurité alimentaire tout en préservant et en gérant les ressources naturelles. Le but est de satisfaire les besoins à la fois des générations présentes et futures en favorisant un développement qui ne dégrade pas l'environnement et qui est techniquement adapté, économiquement viable et socialement acceptable.

Le travail de la FAO en matière d’agriculture biologique

En 1999, la FAO a commencé à développer un programme transversal sur l’agriculture biologique avec plusieurs fonctions distinctes, visant toutes à permettre aux pays membres de faire des choix éclairés en matière de gestion biologique. Le programme agricole biologique collabore et établit des partenariats avec les institutions intéressées, y compris les programmes ou les associations biologiques nationaux, les ONG, et les centres de recherches nationaux et internationaux.

Information et services

Un site Internet a été lancé en juillet 2000 pour fournir un accès interactif dans cinq langues à l'information sur l'agriculture biologique mondiale. Le site Internet facilite la recherche de documents de la FAO et de documentation mondiale et fournit des statistiques et des informations sur les pays, les projets, les forums de discussion, les réunions et les liens relatifs à tous les aspects de l'agriculture biologique - (http://www.fao.org/organicag).

Statistiques

A la demande de la FAO, la Classification Industrielle Standard Internationale a mis en place un sous-groupe technique pour introduire des statistiques sur l'agriculture biologique dans les systèmes statistiques globaux. Le contrôle sera soumis à la considération de la Commission Statistique des Nations Unies lors de la réunion de 2002.

Assistance au renforcement des capacités

La FAO se propose de fournir aux pays une assistance spécifique pour le développement d'une législation nationale adaptée, des moyens de certification, des installations de recherche et de vulgarisation, ainsi que pour promouvoir l'échange d'expériences entre pays.

Normes et certification

Les pays cherchent une assistance pour déchiffrer la multitude de règles auxquelles les divers opérateurs de marché exigent que leurs fournisseurs se conforment. La croissance du commerce international des produits biologiques a placé la FAO au premier rang des efforts pour atteindre une meilleure harmonie des normes biologiques. La Commission du Codex Alimentarius a entériné les Directives sur la Production, la Transformation, la Commercialisation et l’Étiquetage des Aliments Produits de Manière Biologique pour les cultures et le bétail.

Mise à disposition d'informations techniques et économiques

La FAO se propose d'aider les pays en développement à accéder aux marchés internationaux en leur fournissant des informations techniques sur les exigences de production et des informations commerciales sur les opportunités de marché. Cela est fait entre autres par le biais d'études. Plusieurs études ont été effectuées, à savoir:

Les études et directives en cours d'élaboration comprennent:

Organisation de conférences et de séminaires pour diffuser l'information

La FAO a organisé plusieurs réunions sur les questions de commerce et commercialisation de produits biologiques. La FAO a tenu une conférence sur «Le soutien à la diversification des exportations dans la région Amérique latine/Caraïbes par le biais du développement de l'horticulture biologique» (Trinité et Tobago, 8-10 octobre 2001). Le Groupe Intergouvernemental sur la Banane et les Fruits Tropicaux a discuté du marché des bananes biologiques et du commerce équitable en mai 1999 et analysera les derniers développements en décembre 2001. La FAO participe activement aux conférences de la Fédération Internationale des Mouvements d'Agriculture Biologique.

Pour plus d'information contacter:

Secrétaire, Groupe de Travail Interdépartemental sur l'Agriculture Biologique
FAO
Via delle Terme di Caracalla
00100 Rome, Italie
Email: [email protected]
Tel. (39-06) 570 56729
2. LE CENTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL CNUCED/OMC (CCI)

Le Centre du Commerce International CNUCED/OMC (CCI) est le point focal du système des Nations Unies pour la coopération technique avec les pays en développement et les économies en transition en matière de promotion du commerce et développement des exportations. Le CCI a été créé par l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce (GATT) en 1964, et est géré depuis 1968 sous l'égide conjointe du GATT/OMC et des Nations Unies, ces dernières agissant par le biais de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Le CCI travaille avec ces pays pour mettre en place des programmes efficaces de promotion du commerce national afin de développer leurs exportations et améliorer leurs opérations d'importation. Le CCI a quatre divisions: une Division Administrative et une Division Exécutive qui comprend trois services techniques autonomes, à savoir le Service de Développement des Services d'Appui au Commerce, le Service de Développement des Produits et des Marchés, et le Service de Coordination de la Coopération Technique.

En 1999, le CCI a publié une étude de marché intitulée Aliments et boissons biologiques: offre mondiale et principaux marchés européens, financée par le Gouvernement du Danemark. L'étude couvre en détail sept marchés européens et donne une vue d'ensemble sur le commerce mondial, y compris l'offre mondiale, par pays et par groupe de produit. Elle identifie les opportunités commerciales pour les pays en développement et les économies en transition. Elle consacre également un chapitre à la certification, expliquant en quoi elle consiste, pourquoi elle est nécessaire, quelles sont les réglementations sur les principaux marchés, et quelles sont les options à la disposition des producteurs et des exportateurs dans les pays en développement. Enfin, elle donne des informations pratiques, y compris les noms et adresses, les normes et les réglementations.

Depuis 1999, le CCI a entrepris une série de séminaires sur le développement des exportations de produits biologiques dans 16 pays en développement d’Afrique et d’Asie, y compris 14 Pays les Moins Avancés. Les séminaires, qui ont été également financés par le gouvernement danois, ont été organisés en coopération avec des associations locales de commerce et d'agriculture biologiques, lorsque cela était possible, afin de faciliter le renforcement des capacités. Au cours des séminaires, les principaux résultats et recommandations de l'étude du CCI ont été débattus. L'accent a été spécialement mis sur les problèmes posés à la filière biologique dans chacun des pays participants, et sur les moyens de profiter de la croissance de la demande mondiale en produits biologiques. Pour assurer le suivi des séminaires, diverses activités de coopération technique devraient avoir lieu dans plusieurs des pays concernés.

En 1999, le CCI a effectué une étude (financée par le gouvernement suisse) sur la création éventuelle d'un organisme national de certification des produits biologiques en Éthiopie - en particulier pour le café qui représente plus de 50 pour cent des gains d'exportation du pays. La seconde phase de ce projet vient juste de commencer.

Un Guide du Cacao Biologique est en cours de préparation comme supplément en coopération avec le Programme de Promotion des Importations Suisses (SIPPO) et l'Institut de Recherche en Agriculture Biologique (FiBL). Ce supplément (40-50 pages) devrait être imprimé vers la fin 2001.

Le CCI entreprend actuellement une étude sur le Marché Nord-Américain des Aliments et Boissons Biologiques, qui devrait être publiée à la fin 2001. Le cadre de cette étude va au-delà des fruits et légumes, pour couvrir l'ensemble des aliments biologiques. Elle couvrira aussi les États-Unis et le Canada et fournira des informations sur l'offre et la demande, les exigences du marché, les réseaux de distribution, l'accès au marché, etc. et identifiera les opportunités commerciales pour les produits biologiques qui offrent un potentiel de marché pour la production commerciale dans les pays en développement.

Le CCI entreprend, en coopération avec le Conseil des Épices d'Inde, un projet triennal sur «l'Habilitation des Communautés Rurales à Exporter des Épices Biologiques d'Inde», financé par la Banque Mondiale. Alors que le but ultime est d'améliorer le niveau de revenus des petits producteurs d'épices indiens, l'objectif du projet est de les mettre en relation avec les marchés d'exportation à forte valeur d'épices biologiques. Cela se fera par le biais de partenariats avec des institutions locales et des ONG. Le projet va permettre d’améliorer les compétences en matière d’organisation et de création d’entreprises afin d’exploiter les opportunités commerciales. Les résultats attendus sont: la capacité technique de produire des épices biologiques pouvant obtenir la certification; des services d'appui relatifs à l'exportation pour les micro- producteurs en matière de techniques de production biologique et de commercialisation; des informations appropriées sur les marchés ciblés; et des relations commerciales bien établies.

Un nouveau projet intitulé «Développement des exportations de produits biologiques en provenance des Pays les Moins Avancés et d'autres pays en développement à bas revenus» devrait commencer en 2001. Le principal objet de ce projet est d'assister ces pays dans leurs efforts de production et d'exportation de produits certifiés biologiques. Le projet aidera les pays en développement à renforcer leurs capacités pour satisfaire les exigences de certification des marchés ciblés, de créer une capacité solide de commercialisation à l'exportation dans les pays participants, et d'accroître la coopération régionale entre pays intéressés, et entre les producteurs, les exportateurs, les associations et les ONG biologiques, dans des domaines comme la certification, la collecte d’information sur le marché, la commercialisation à l'exportation, le commerce électronique et la participation conjointe à des foires commerciales.

Dans la mesure où les fonds sont disponibles, le CCI prévoit d'effectuer un certain nombre d'activités similaires de développement du marché à l'exportation, à la fois sur une base nationale et sur une base régionale et inter-régionale. En accomplissant ce travail, le CCI devra vraisemblablement travailler en étroite coopération avec un certain nombre d'autres organismes (nationaux, internationaux, régionaux, ONG, associations, organismes de certification, etc.), y compris la FAO, la CNUCED, le CTA et l'IFOAM, ainsi que la communauté des bailleurs de fonds.

Pour plus d'information contacter:

CENTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL CNUCED/OMC
Palais des Nations
1211 Genève 10
Suisse
Tel. (41-22) 7300111
Fax (41-22) 7334439
Email: [email protected]
www.intracen.org/mas

3. LE CENTRE TECHNIQUE POUR LA COOPÉRATION AGRICOLE ET RURALE (ACP-UE)

Mandat et programmes

Le Centre Technique pour la Coopération Agricole et Rurale (CTA) a été créé en 1983 dans le cadre de la Convention de Lomé entre les États ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et les états membres de l'Union européenne. Depuis 2000, il fonctionne dans le cadre de l'Accord ACP-UE de Cotonou, signé pour une durée de 20 ans.

Les fonctions du CTA sont de développer et fournir des services qui améliorent l'accès à l'information pour le développement agricole et rural, et de renforcer la capacité des pays ACP à produire, acquérir, échanger et utiliser des informations dans ce domaine. Les programmes du CTA sont organisés autour de quatre thèmes principaux:

Les thèmes de priorité pour le CTA sont l'intensification et l'optimisation de la production agricole, la protection de l'environnement et de la gestion des ressources naturelles, ainsi que la promotion et l'accès des produits agricoles ACP aux marchés locaux, régionaux et internationaux.

Appui à l'agriculture biologique

La thématique de l'agriculture biologique touche à tous les thèmes de priorité susmentionnés, en particulier en relation avec la sécurité alimentaire, aux alternatives de diversification de production agricole, à la génération de revenus pour les petits et moyens agriculteurs et à l'accès amélioré aux marchés régionaux et internationaux, principalement par le biais d'exportations en provenance des pays ACP. L'agriculture biologique peut aussi jouer un rôle dans la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et de développement durable.

Jusqu'à présent, le CTA a soutenu sept publications en français et en anglais sur divers aspects de la production biologique - les pratiques d'éco-exploitation, la production alimentaire sans pesticides, la réglementation de la CE sur l'agriculture biologique, etc. - y compris des articles de sensibilisation dans le Bulletin Spore. De plus, le CTA a co-organisé et co-financé un atelier sur la «Banane biologique: vers une initiative de banane biologique dans les Caraïbes», a Saint-Domingue, en République dominicaine en 1999 et a apporté son soutien à la publication des principaux résultats, ainsi qu'un atelier sur «Les méthodes de participation des agriculteurs dans la gestion écologique des cultures» à Trinité et Tobago, en 2000.

Avec son Programme d'Appui aux Séminaires, le CTA fournit un soutien financier aux citoyens des pays ACP dans le domaine du développement agricole et rural pour assister aux conférences régionales et internationales sur les sujets d'importance pour leurs champs d'activité. Alors que les sujets de nombreuses réunions recevant un appui se rapportent à l'agriculture biologique (comme la fixation d’azote biologique, la gestion équilibrée des substances nutritives et la gestion intégrée des ravageurs), le CTA a également apporté son soutien à cinq participants au 13ème congrès scientifique international de l’IFOAM à Bâle, en Suisse, en 2000.

Suite à sa participation à la présente étude par le biais du financement de 5 études de cas en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique, le CTA a co-organisé une conférence pour les pays des Caraïbes et d'Amérique latine sur «L'appui à la diversification des exportations par le biais du développement de l’horticulture biologique» en octobre 2001 à Trinité et Tobago.

L'agriculture biologique peut paraître une bonne opportunité pour certains pays ACP de développer de nouvelles méthodes de production et d'accéder à de nouveaux marchés; cependant, il existe un manque d'information sur les contraintes et les potentiels que l'agriculture biologique comporte vraiment pour les agriculteurs ACP qui souhaitent s'orienter sur cette voie. Le CTA et ses partenaires doivent apporter un soutien supplémentaire à la dissémination des normes et réglementations phytosanitaires nécessaires pour accéder aux principaux marchés du Nord, en appuyant la mise en place des programmes locaux et régionaux de certification, en lançant des programmes nouveaux ou en soutenant des programmes existants de renforcement des capacités ainsi qu'en favorisant l'échange d'informations par le biais d'ateliers et de séminaires.

Ces vides informatifs doivent être abordés par le biais d'ateliers et de visites d'étude, de publications et de brochures d'information, de programmes de formation, de soutien institutionnel local et d'un réseau de politiques favorables aux niveaux national, régional et international. La nécessité de développer ou de renforcer les capacités techniques et d'information des organismes locaux, par exemple pour la certification, aux niveaux national et régional est une question importante qui requiert également une attention urgente. Pour mettre en œuvre tous ces programmes, le CTA développe des programmes de partenariat et de travail en réseau avec une série d'acteurs avec pour but d'augmenter l'impact du soutien apporté.

Pour plus d'information contacter:

CTA
Postbus 380
6700 AJ Wageningen
Pays-Bas
Tel. (31-317) 467100
Fax (31-317) 460067
Email: [email protected]
www.agricta.org


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