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UNITÉ 1: PLANIFIER LES PROGRAMMES DE TERRAIN


Orientation

L’unité 1 est l’une des deux unités qui contient des informations de base que les participants doivent avoir assimilées avant de pouvoir passer aux autres unités du cours.

L’unité 1 montre comment planifier les étapes dans les programmes communautaires selon une structure logique. Elle sert de cadre aux autres unités du cours.

OBJECTIFS

A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:

OUTILS NÉCESSAIRES

Supports de cours 1.1, 1.2 et 1.3.

Temps suggéré pour le cours: 1 heure 40 minutes.

Principaux points

1. Un programme de terrain bien géré exige une coopération étroite entre la communauté locale et les responsables du programme.

2. Le processus de conduite des programmes de terrain comprend les huit étapes suivantes:

DÉBUT DE LA PREMIÈRE SESSION

L’instructeur devra expliquer l’objectif global du cours et de cette unité en particulier. Il devra insister sur le fait que connaître les notions de base en gestion des programmes de terrain peut améliorer le travail des agents de terrain. Les agents de terrain ont généralement une bonne connaissance technique: ils savent, par exemple, vacciner un enfant, donner des conseils aux agriculteurs sur la quantité des engrais à utiliser et le moment adéquat pour ce faire, ou la façon de préparer un bon aliment de sevrage. Il leur manque cependant souvent les compétences de base pour gérer les programmes de terrain. Cela rend leurs efforts techniques moins efficaces et durables. Ce cours leur permettra ainsi d’améliorer leur action auprès des communautés.

Suite à cette petite introduction, l’instructeur devra commencer à parler des principaux points.

1. Coopération locale

En tant qu’agent de terrain, vous représentez l’agence ou le département qui apporte le service à la communauté locale. L’efficacité de votre service dépend de la communication entre la communauté et l’agence ou le département. Toutes les personnes impliquées dans le service, donneurs et receveurs, doivent comprendre la même chose quand elles parlent des problèmes et des solutions.

Introduire l’idée que pour obtenir une bonne communication, il est essentiel de fonder un système basé sur la coopération.

Quel est l’intérêt d’une bonne communication?

Laisser les participants réagir spontanément dans un premier temps. Procéder ensuite aux explications des réponses que l’on attend.

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Une bonne communication entre les membres de la communauté et les agents de terrain est un avantage pour tout le monde car elle aide à mieux comprendre les problèmes auxquels ils font face et l’importance qu’ils donnent à ces problèmes. En échange, cette communication permet une meilleure compréhension de la façon dont les personnes et les actions peuvent contribuer à minimiser les problèmes.

Il est essentiel de baser les projets et les activités du programme sur le point de vue des personnes qui souhaitent l’action. Une bonne communication évitera de présumer des besoins particuliers d’actions et d’amener les habitants à accepter des décisions auxquelles ils n’ont pas participé. Il vaut mieux orienter votre communication en considérant les informations que vous avez et qui peuvent être utilisées par les personnes concernées pour qu’elles trouvent elles-mêmes des solutions à leurs problèmes. Prise de cette manière, la communication offre deux orientations et donne des résultats satisfaisants à la fois pour la communauté et pour l’agent de terrain.

Ce cours vous expliquera comment utiliser les informations d’organisation dans votre travail, ce qui donnera de meilleures chances de réussite à vos programmes. Par conséquent, la situation des personnes pour lesquelles vous travaillez s’améliorera. En tant qu’agent de terrain, vous saurez de façon plus directe et plus précise ce qui se passe et il sera plus facile d’anticiper les problèmes. Appliquer les compétences apprises dans ce cours améliorera la qualité de l’action.

2. Étapes de l’organisation

Distribuer et expliquer les étapes de l’organisation énumérées dans le support de cours 1.1. Utiliser un tableau pour écrire les commentaires supplémentaires tirés du texte suivant.

Pour qu’un programme soit susceptible de réussir, vous devez suivre une série de huit étapes:

1. Vous devez d’abord connaître l’état nutritionnel et la santé des personnes dans la communauté, les situations locales qui affectent les productions agricoles, l’approvisionnement et la disponibilité alimentaires dans la région. Cette connaissance approfondie devra se faire en étroite collaboration avec la communauté et être discutée. La première étape est d’estimer la situation nutritionnelle et alimentaire actuelle.

2. La deuxième étape est de décrire comment les décisions concernant les aliments, la nutrition et la santé sont prises dans la communauté. Par exemple, décrire qui décide de la disponibilité des crédits ou du matériel agricole dans la communauté et de leur attribution. Décrire qui est affecté par ces décisions: les jeunes ou les vieux, les hommes ou les femmes. Décrire si les habitants du village communiquent directement avec les décideurs pour améliorer la sécurité alimentaire dans les ménages et comment ils en discutent. D’où la deuxième étape qui consiste à faire une analyse sociale de la communauté qui décrit les relations de pouvoir au sein de la communauté et les effets qu’elles ont sur les divers groupes, en particulier ceux qui sont les plus vulnérables à la malnutrition.

3. La troisième étape pour vous, en tant qu’agent de terrain, et la communauté consiste à dresser ensemble les objectifs pour répondre à un problème que vous avez identifié. Vous devez discuter des problèmes nutritionnels de la communauté et de leurs causes apparentes et décider ensemble des problèmes qui doivent être résolus grâce à un programme local. Les objectifs sont une description des résultats souhaités par le programme qui définiront les effets sur une période fixée dans le temps.

4. La série d’activités de la quatrième étape implique l’organisation d’un programme que la communauté et l’agent de terrain acceptent de mettre en place. L’agent de terrain a besoin d’établir un projet de programme – la communauté désignant les ressources dont elle a besoin telles que le personnel, les volontaires, les fournitures, l’équipement et le transport. Chacune des activités répertoriées dans le projet contribuera à la réussite d’un ou plusieurs objectifs et l’agent de terrain doit spécifier lesquels pour chaque activité programmée.

5. Le cinquième domaine dans l’organisation concerne les décisions prises par la communauté avec l’agent de terrain pour mettre en place le programme. Mettre en place un programme signifie entreprendre le travail et être certain que les personnes compétentes participent aux activités du programme. Il faut également s’assurer que le matériel et les fonds sont bien disponibles au bon endroit et au bon moment. La communauté participera aux décisions concernant l’usage de toutes les ressources, et pas seulement les contributions volontaires ou bienveillantes des locaux. Tous les groupes dans la communauté, y compris les plus vulnérables, ont leur mot à dire dans la prise de décisions.

6. La communauté assurera la surveillance du programme durant sa mise en place de façon à pouvoir observer les changements qui se font. L’agent de terrain peut y participer. Les changements non prévus au programme exigeront que de nouvelles décisions sur les activités du programme et sur l’utilisation des ressources soient prises.

7. Enfin, la communauté devra évaluer la réussite du programme, ce qui signifie vérifier si les activités planifiées ont été accomplies de manière efficace, si les objectifs ont été atteints, et si le programme en valait la peine. Là encore, l’aide de l’agent de terrain pourra être utile.

8. Il peut arriver que la mise en place d’un programme nécessite l’apport de fonds du gouvernement ou de donateurs pour une période donnée. Comme ces fonds ne seront pas toujours disponibles, il est impératif que la communauté soit capable de générer ses propres ressources pour poursuivre le programme. La communauté devra ainsi introduire les mécanismes de durabilité du programme. En concertation avec la communauté, l’agent de terrain peut élaborer de telles mesures.

Ces huit étapes constituent la base d’une bonne gestion et ce cours vous enseignera la façon de travailler avec les gens et d’accomplir correctement ces huit étapes critiques. Certaines de ces étapes constitueront à elles seules une unité de ce cours, d’autres seront vues ensemble dans une unité.

Des unités supplémentaires sont également vues dans ce cours qui traitent des compétences nécessaires pour savoir travailler avec les autres et savoir communiquer les informations. Deux unités présentent les connaissances de base importantes en matière de nutrition et d’alimentation et leur relation avec la santé.

Montrer le support de cours 1.2. Démontrer pourquoi il est nécessaire de savoir planifier. Montrer, en utilisant l’exemple donné dans le support de cours 1.2, ce qui peut arriver quand un agent de terrain ne connaît pas les étapes ou ne sait pas gérer un programme correctement.

D’après vous, quelles sont les erreurs commises par M. Mwale et Mme Kofi?

Laisser les participants réagir spontanément.

Parmi les réponses, nous devons avoir:

En conclusion, les intentions et motivations de M. Mwale et de Mme Kofi, aussi bonnes fussent-elles, n’ont pas apporté les résultats escomptés. Par leur manque de compétence dans la gestion du programme sur le terrain, ils ont perdu leur temps, leur énergie et ceux des habitants du village. Le fait de ne pas prendre en considération l’expérience et le savoir des villageois, ni de les avoir concertés, a pu également les choquer.

Se référer au support de cours 1.1. Mettre l’accent sur la nécessité d’apprendre à planifier en discutant avec le groupe de ce qui aurait dû arriver dans le travail de M. Mwale et de Mme Kofi. Introduire le concept de continuité dans les étapes de planification et faire référence au cercle dans le cycle de la planification.

Qu’auriez-vous fait à la place de M. Mwale et de Mme Kofi?

Laisser les agents de terrain réagir spontanément.

Parmi les réponses, nous devons avoir:

· Identifier les problèmes locaux grâce aux discussions menées avec la communauté locale de manière à aboutir à une évaluation de la situation présente.

· Demander aux personnes leur avis sur ce qu’ils pourraient potentiellement réaliser avec eux pour améliorer leur situation. Leurs réponses permettraient de faire une analyse sociale de la communauté et d’identifier les points forts et les points faibles, les contraintes et les opportunités.

· Ainsi, la communauté et l’agent de terrain pourraient définir ensemble les objectifs.

· Organiser leur programme de telle manière que toutes les activités à accomplir soient clairement décrites et que les ressources nécessaires à ces activités soient clairement répertoriées et incluses dans le budget.

· Suivre la communauté dans la mise en place du projet, plutôt que d’accomplir eux-mêmes les activités. Aider les gens avec des ajustements mineurs en restant en contact permanent avec eux.

· Durant sa mise en place, la communauté et l’agent de terrain devraient surveiller le projet de façon à noter les changements.

· Aider la communauté à évaluer la réussite du programme, grâce aux notes et aux visites de contrôle qui seraient effectuées. La communauté pourrait avoir utilisé les résultats comme point de départ pour planifier d’autres programmes.

· Avoir recours aux expériences sur les moyens de générer des revenus, ce qui permettrait à la communauté de savoir comment mobiliser des ressources internes pour que le programme soit durable.

Distribuer et discuter le support de cours 1.3. Mettre l’accent sur le fait que les agents de terrain ne travaillent pas seuls, mais en collaboration avec d’autres partenaires concernés par l’agriculture, l’éducation, le développement et l’action communautaire. D’autres agents de terrain peuvent travailler avec d’autres ministères ou départements, mais tous doivent apporter leur contribution à la communauté dans la planification et la conduite de programmes.

Il faut insister sur le fait que les bons agents de terrain ne travaillent pas seuls. Ils sont fortement impliqués dans la communauté et la communauté doit être impliquée dans leur travail. De bons agents de terrain doivent également encourager les communautés à utiliser les ressources locales pour affronter et résoudre les problèmes propres à leur région, avec un minimum d’intervention extérieure. Plus la communauté s’implique, plus les chances de réussite sont grandes.

Se référer au support de cours 1.1. Demander aux participants de réfléchir à la définition suivante sur le travail de terrain.

Définition: la conduite de travail sur le terrain est un processus comportant une série d’étapes qui rendent le travail de terrain plus efficace et finalement plus rentable.

Si les participants suivent ces étapes dans leur travail, leurs programmes auront plus de chance de réussir.

ÉTAPES DE L’ORGANISATION

LES ERREURS COMMISES PAR M. MWALE ET MME KOFI

M. Mwale et Mme Kofi sont de nouveaux agents itinérants. Ils décident d’introduire la culture du soja pour améliorer l’alimentation locale. Ils rencontrent des fermiers pour les persuader de le cultiver.

M. Mwale organise la distribution des semences et montre aux fermiers intéressés comment le faire pousser.

à cause de son emploi du temps chargé, M. Mwale ne rencontre que la moitié des fermiers et ne se rappelle plus des fermiers qu’il a rencontrés.

Mme Kofi parle aux mères lors des réunions de femmes pour voir si certaines utilisent le soja. Certaines l’ont goûté et ne l’ont pas aimé. De plus, elles ne voyaient pas pourquoi elles devaient continuer à l’utiliser.

UN TRAVAIL DE TERRAIN EFFICACE REPOSE SUR l’IMPLICATION DE LA COMMUNAUTÉ


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