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UNITÉ 4: Alimentation, nutrition, population et santé


Orientation

L’unité 4 porte sur les causes complexes des problèmes de nutrition. Son contenu se limite aux causes et aux facteurs qui sont utiles à l’agent de terrain pour qu’il organise son travail quotidien avec les communautés.

Cette unité n’a pas pour but d’offrir une vision stricte sur les interactions entre ces facteurs. Au contraire, on attend des participants qu’ils expriment leurs propres points de vue sur ces interactions. Cela permettra de mettre en évidence la variété des interactions que les participants et les membres des communautés perçoivent.

On y insiste fortement sur le rôle que jouent les femmes dans le travail communautaire. On souhaite que les participants réalisent l’importance de ce facteur dans le travail de développement, car cette prise de conscience devrait améliorer l’efficacité d’un grand nombre d’activités sur le terrain.

La question démographique est traitée à part de façon à démontrer aux participants qu’ils peuvent contribuer de façon significative aux changements dans la communauté. Cette partie se limite aux actions spécifiques et appropriées pouvant être entreprises par l’agent de terrain.

L’instructeur pourra écourter cette partie du cours de manière à pouvoir privilégier les discussions sur la résolution des problèmes de sécurité alimentaire des ménages. Les parties sur lesquelles on peut faire l’impasse sont indiquées dans le texte. Une autre possibilité est de distribuer les supports de cours correspondants comme devoir de lecture pour le jour suivant et d’en discuter ensuite brièvement.

OBJECTIFS

A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:

OUTILS NÉCESSAIRES

Supports de cours 4.1 à 4.16.

Temps suggéré pour le cours: 6 heures divisées en segments de 2 à 3 heures interrompus par une pause de 30 minutes.

Principaux points

1. De nombreux facteurs influencent la sécurité alimentaire et par conséquent l’état nutritionnel des membres d’une communauté.

2. Des groupes au sein de la communauté peuvent être vulnérables face à des problèmes de santé parce qu’ils ont des besoins particuliers ou parce que la structure de la société est telle qu’elle les empêche d’avoir accès à ce dont ils ont besoin.

3. Le rôle des femmes dans la production et la distribution des aliments est vital, mais, comme on considère souvent cela comme étant normal, leur rôle n’est pas pris en compte lors de la planification des programmes. Les activités de développement communautaire peuvent améliorer la sécurité alimentaire mais aussi d’autres aspects des conditions de vie des habitants.

4. Une augmentation anarchique de la population est une menace qui peut annuler les avancées et les progrès obtenus par les communautés à la fois aux niveaux des familles et de la nation.

1. Causes de la malnutrition

Distribuer le support de cours 4.1 «Causes de maladies liées à la nutrition». Introduire les causes de la malnutrition, en insistant sur le fait qu’elles sont nombreuses et qu’elles peuvent être classées de différentes façons.

Une analyse causale des problèmes les plus importants peut être utile. Elle peut vous aider à comprendre les rapports qui existent entre les différents facteurs qui affectent la nutrition et les causes responsables des problèmes de santé liés à la nutrition.

A l’aide du support, mettre en évidence le fait que les activités de terrain peuvent être centrées sur une série de causes qui, à différents niveaux, peuvent aboutir à la malnutrition et au décès. L’agent de terrain devra donner son interprétation sur les causes qui lui semblent pertinentes dans la communauté. Insister sur le fait que la communauté peut avoir des priorités pour agir sur l’une ou l’autre de ces causes, sans avoir à tenir compte des explications de l’agent de terrain.

Distribuer le support de cours 4.2 «Facteurs responsables d’un état nutritionnel inadéquat». Demander aux participants d’exprimer leur point de vue sur ces facteurs d’après leur expérience.

En gardant à l’esprit les différences entre les niveaux de causes, pouvez-vous citer des exemples de causes ou de facteurs qui affectent l’état nutritionnel?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément. Décider avec eux dans quelle colonne du schéma du feuillet 4.2 il faudrait mettre les différents facteurs suggérés par les participants

Dessiner en haut du tableau le schéma ci-dessous et noter dans la colonne correspondante leurs différentes suggestions. Montrer celles qui s’opposent en leur demandant de préciser leur pensée et les relations entre les facteurs.

Haut du tableau

Facteurs de production alimentaire


Facteurs sanitaires


Facteurs sociaux


Facteurs économiques

Écrire les différents facteurs suggérés par les participants dans les colonnes correspondantes.

En bas du tableau, écrire:

ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT

Continuer la discussion jusqu’à ce que tous les principaux facteurs aient été vus et notés.

Rappeler aux participants que la compréhension des facteurs causaux ne peut se faire que si la communauté a défini à la fois les facteurs et leur rapport entre eux.

Comment s’assurer que nous enregistrons bien le point de vue de la communauté sur les causes de la malnutrition?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

· Demander aux membres de la communauté de citer des causes.

· Utiliser le même procédé que précédemment pour définir leur relation.

· Vérifier si les facteurs mentionnés sont définis comme prioritaires par un grand nombre de personnes dans la communauté.

· Vérifier si les facteurs prioritaires mentionnés par la communauté peuvent être utilisés pour formuler une question à soumettre à la communauté.

La compréhension des causes permet à la communauté et à l’agent de terrain de s’accorder sur les objectifs pour les prochains programmes.

Il y a de nombreuses étapes dans le développement des maladies de carence chez les individus. Les étapes sont décrites ci-après. L’instructeur doit voir avec les participants chaque étape de façon à faciliter la compréhension des causes de la malnutrition et de décès.

Les sources d’information nécessaires à l’évaluation de l’état nutritionnel sont les suivantes:

Les conséquences de la malnutrition sont nombreuses et variées: risques de décès, de maladies et d’invalidité plus ou moins importante, diminution de la capacité de travail, altération de la capacité à apprendre, et manque de soins ayant des conséquences sur la famille et le développement de l’enfant.

DONNéES RELATIVES à L’ALIMENTATION

DONNéES RELATIVES à LA SANTé

Niveau national

Niveau individuel

Niveau national

Niveau individuel

Bilans alimentaires

Études alimentaires

Statistiques sur la vie et la santé

Anthropométriques, biochimiques et cliniques

Disponibilités approximatives par habitant

Apports nutritionnels estimés des individus et comparaison avec les besoins nutritionnels

Données sur la morbidité et la mortalité en rapport avec la nutrition, maladies liées à la nutrition et degré de risque pour la communauté

Effets de la nutrition sur le développement physique, les fonctions biochimiques et les signes et symptômes cliniques

2. Groupes vulnérables

Montrer que les besoins nutritionnels physiologiques varient selon les groupes de personnes dans la communauté. Ceux dont la santé est le plus affectée par des changements soudains dans la quantité et la qualité des apports nutritifs sont considérés comme appartenant à un groupe vulnérable. Distribuer le support de cours 4.3 «Facteurs affectant les besoins en nutriments».

Quels sont les groupes dans la communauté les plus exposés à des problèmes de santé si la nourriture est hors de prix ou qu’elle n’est pas disponible?

Laisser les participants réagir spontanément dans un premier temps, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

· Les jeunes enfants, y compris les nourrissons: ils dépendent des autres pour s’alimenter et leurs besoins sont importants du fait de la croissance.

· Les enfants d’âge scolaire et les adolescents: ils sont en pleine croissance et dans une période de transformation.

· Les enfants malades: leurs besoins sont accrus mais ils ne réclament pas à manger.

· Les femmes enceintes et les femmes allaitantes: les femmes enceintes doivent manger suffisamment pour répondre aux besoins du fœtus. Les femmes allaitantes doivent manger plus que d’habitude pour produire le lait qui servira à nourrir leur enfant. Ces femmes des deux groupes ont moins de temps qu’avant pour préparer elles-mêmes les repas alors qu’elles doivent manger davantage.

· Les personnes âgées: elles choisissent de moins en moins elles-mêmes leur nourriture, alors qu’elles doivent faire attention à varier les aliments qu’elles consomment.

· Les infirmes et les marginaux (ceux qui sont sans terre et les pauvres): ils ont difficilement accès à la nourriture ou n’ont pas les moyens de s’en procurer.

Utiliser le feuillet 4.3 et étudier avec les participants les facteurs affectant les besoins alimentaires de façon à ce qu’ils connaissent les besoins particuliers de chacun des groupes vulnérables.

Expliquer que les causes vues précédemment affectent certains groupes différemment de la majorité. Ces personnes peuvent aussi être vulnérables soit parce qu’elles n’ont pas accès – ou bien ont un accès limité – aux sources alimentaires de la communauté. La structure de la société peut parfois les empêcher d’obtenir ce dont elles ont besoin. Les problèmes de la communauté peuvent affecter la santé de certains beaucoup plus que d’autres.

Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables face à la malnutrition. Un nombre de facteurs ont été reconnus comme agissant sur le bien-être des enfants et des femmes.

En tenant compte des facteurs de malnutrition, expliquer quels sont les facteurs sociaux qui rendent certains groupes plus vulnérables que la majorité face aux problèmes de santé?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

· Ils n’ont pas assez d’argent pour subvenir à leurs besoins.

· Traditionnellement, les hommes, en tant que chefs de famille, ont souvent la priorité en ce qui concerne la nourriture.

· Les femmes ont une lourde charge de travail et n’ont pas toujours le temps de préparer plus d’un repas par jour pour la famille en particulier pour les jeunes enfants.

· Les enfants ont des estomacs plus petits et ont donc besoin de repas plus fréquents et nutritionnellement plus denses.

· Les personnes âgées ne sont pas toujours capables de se préparer à manger. Si elles n’ont pas les moyens de s’acheter à manger et qu’elles se retrouvent seules, elles peuvent développer une forme de malnutrition.

· Dans de nombreux pays, les infirmes sont méprisés. Les femmes, hommes et enfants ayant des infirmités font face à d’énormes problèmes du fait de ce comportement social.

· Des tabous alimentaires limitent la consommation de certains aliments tels que les œufs ou le poisson pour les femmes enceintes ou les jeunes enfants.

· Des services de santé inadéquats.

· Des maladies, comme la diarrhée par exemple.

· Un environnement sanitaire déplorable.

Le meilleur moyen de contrôler les problèmes nutritionnels dépendra du ou des facteurs les plus importants que l’on aura identifié(s). Ce ou ces facteurs diffèrent d’une situation à une autre. Quelle que soit la solution envisagée pour les résoudre, il est important que l’agent de terrain soit conscient des différentes possibilités.

La communauté indiquera les facteurs jugés comme étant les plus importants. L’agent de terrain peut apporter son aide en montrant les connections entre les facteurs et les raisons de l’orientation des programmes. Il peut être utile d’avoir différentes approches pour cerner un problème. Certaines mettront l’accent sur la modification des comportements, alors que d’autres conduiront à des interventions plus radicales.

Introduire le support de cours 4.4 «Activités pour l’amélioration du bien-être des femmes». Sur ce feuillet, on trouvera plusieurs activités qui peuvent être entreprises pour améliorer le bien-être des femmes et des enfants.

3. Rôle des femmes

Démontrer que les femmes jouent un rôle majeur dans la production alimentaire. En même temps, par rapport aux autres groupes de la communauté, elles sont désavantagées, d’un point de vue social et sur le plan physiologique, durant les périodes de grossesse et de lactation.

Dans votre communauté, qui est chargé de produire la nourriture et de nourrir la famille?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

Signaler aux participants que la contribution importante des femmes n’apparaît souvent pas dans les premières réponses données. Il arrive souvent qu’on ne mentionne pas les différentes tâches qui incombent aux femmes. Insister sur le fait que cette contribution est oubliée dans de nombreux cas parce que le travail agricole fait par les femmes est généralement considéré comme faisant partie du travail domestique. Bien que l’agriculture soit également un domaine masculin, la contribution importante des femmes et des enfants durant certaines périodes est souvent négligée.

Quelles sont les activités agricoles auxquelles participent les femmes?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

· Les femmes font l’essentiel (presque les trois quarts) du travail agricole en rapport avec la production alimentaire alors que les hommes sont plus impliqués dans les productions de cultures de rente en particulier les vergers.

· Elles sont responsables du sarclage et de la récolte dans les champs.

· Elles sont responsables de la mise en place et de l’entretien des jardins potagers.

· Elles doivent aussi s’occuper de la transformation des aliments, comme broyer le maïs.

· Elles s’occupent également du petit élevage: moutons, chèvres et lapins.

· Elles doivent transporter leur production au marché pour la vente.

· Elles sont chargées de stocker les semences nécessaires aux plantations de la saison suivante.

· Elles doivent également collecter l’eau et ramasser le bois de chauffage, faire cuire la nourriture et nourrir leur famille.

· Enfin, elles doivent s’occuper de leurs enfants et de leur mari.

En tant qu’agent de terrain, vous devrez vérifier ce que font les hommes et les femmes dans votre région pour la production agricole, et le temps qu’ils passent à ces activités. L’agent de terrain a une position privilégiée pour faire comprendre à la communauté la contribution importante qu’apporte chacun de ces groupes. L’objectif final est de s’assurer que les hommes et les femmes travaillent ensemble, en partenariat, dans les diverses activités de productions agricoles, chacun ayant son propre rôle, qui vient compléter celui de l’autre.

Quel est le temps moyen journalier passé par les femmes pour ces activités, comparé à celui des hommes?

Comparer les différences de temps. Faire un résumé des points de vue exprimés en essayant d’imaginer la journée type d’un homme et celle d’une femme dans la communauté.

Introduire l’idée que la communauté peut faire face à de graves problèmes si elle ne reconnaît pas les différentes contributions des femmes.

Que peut-il se passer dans une communauté quand on ne reconnaît pas la participation des femmes?

Laisser d’abord les participants réagir puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

· Les femmes agricultrices, qui ne sont pas conseillées par les services de vulgarisation, peuvent se retrouver avec des récoltes plus faibles que la normale. Elles auront alors encore moins les moyens de nourrir leurs enfants.

· Le degré de malnutrition chez leurs enfants, comme pour elles-mêmes, peut augmenter.

· Les services de vulgarisation agricole se tournent plus naturellement vers les fermiers mâles, davantage intéressés par les cultures de rente que par les cultures destinées à la consommation domestique (cultures vivrières).

Le travail des femmes est souvent reconnu au niveau local, parce que les familles et les communautés savent que, sans elles, il n’y aurait pas à manger. Toutefois, les hommes contribuent également à la sécurité nutritionnelle et alimentaire des ménages à ce niveau, et ce rôle doit être reconnu.

Cependant, le travail des femmes dans le domaine de l’agriculture n’est pas souvent reconnu par les gouvernements, les décideurs et les services de vulgarisation. A cause de cette attitude, le gouvernement continue à offrir les ressources, la technologie et les conseils en matière de vulgarisation agricole essentiellement aux hommes. Il faut revoir cette attitude de manière à ce que le rôle des femmes dans le système d’approvisionnement alimentaire soit reconnu et soutenu également à travers des politiques appropriées.

Introduire l’idée que le travail de tous ceux qui contribuent à la production alimentaire doit être reconnu. Les agents de terrain peuvent entreprendre des actions spécifiques dans le but d’aboutir à cette reconnaissance.

Que faire pour corriger ce manque de reconnaissance?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Ils doivent notamment répondre:

· Les décideurs au sein du gouvernement doivent admettre, intégrer et mettre en avant le rôle que jouent les femmes pour nourrir leur famille.

· Au niveau local, plus de femmes agricultrices devraient recevoir une aide et une formation de la part des fonctionnaires des services de développement agricole de façon à ce qu’elles améliorent leurs compétences dans ce domaine.

· Au niveau local, les femmes devraient aussi recevoir une formation dans les domaines de l’agriculture, de la nutrition et de la santé pour faciliter la mise en œuvre des programmes communautaires intégrés.

· Au niveau local, les femmes agricultrices devraient avoir accès à des moyens technologiques simples, au crédit et à des parcelles de terre sur lesquelles cultiver.

· Au niveau local, les programmes de formation devraient augmenter le nombre de places accordées aux femmes de façon à renforcer la sécurité alimentaire dans les communautés.

· Au niveau local, les hommes et les femmes devraient discuter ensemble des problèmes d’alimentation, de nutrition et de santé, ainsi que du développement communautaire. Ces rencontres permettraient d’intégrer les capacités de tous et de créer des conditions pour que chacun participe aux solutions des problèmes en matière de nutrition qu’ils peuvent rencontrer en tant que communauté.

· Au niveau local, il devrait y avoir une campagne intensifiée pour faire prendre conscience, en particulier aux hommes, du rôle significatif des femmes dans le domaine de la sécurité alimentaire et en tant que pourvoyeuses de soins pour la famille et les enfants. L’attitude des hommes à l’égard des femmes vis-à-vis des activités de production serait différente.

ÉTUDE DE CAS

ÉGAUX MAIS DIFFÉRENTS: UNE PERSPECTIVE DES FEMMES AGRICULTRICES DE L’ASSOCIATION DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE D’AMALIMA (ACDA).

Distribuer une copie du support de cours 4.5 «Egaux mais différents»[4].


Cette étude de cas décrit:


1. Comment les traditions culturelles ont été utilisées pour apporter les valeurs familiales et communautaires de respect mutuel et de coopération.


2. La valeur de la contribution des femmes dans la famille et la communauté.

3. Comment les activités centrées sur la sécurité alimentaire contribuent à déclencher des actions pour améliorer d’autres aspects de la vie de la communauté.


Accorder du temps aux participants pour qu’ils lisent ce document.

Objectif

Les participants découvrent la façon dont une association de développement communautaire répond aux problèmes de nutrition et de sécurité alimentaire en ayant recours aux valeurs culturelles.

Description de la situation

Une organisation de développement local travaille avec un demi-million de ruraux, des fermiers, dans 800 endroits, pour promouvoir la sécurité alimentaire dans les familles et les communautés.

Les hommes et les femmes sont des fermiers communaux (c’est-à-dire travaillant sur des terres appartenant à la communauté). La plupart de ces terres ne sont pas très fertiles et sont souvent affectées par la sécheresse.

La plupart des femmes sont des agricultrices qui produisent de la nourriture pour leur famille et la communauté.

Les hommes sont souvent en ville à la recherche d’un emploi rémunéré pour soutenir leur famille restée à la campagne.

Les membres de cette association axent non seulement leurs activités sur la production agricole mais travaillent également sur l’amélioration de la santé, de l’éducation et des autres services disponibles dans leur région.

Selon leur culture et leurs traditions, les femmes et les hommes accomplissent des tâches bien spécifiques mais aucun des deux groupes ne peut survivre sans l’autre.

Dans leur communauté, le respect mutuel et la coopération sont les principes conducteurs menant à des unités familiales travaillant main dans la main.

Les femmes sont considérées comme un pivot majeur dans le développement communautaire à cause de leur rôle central dans la famille en tant que pourvoyeuses et productrices de nourriture.

Certaines fonctions «traditionnelles» des femmes demeurent: porter et élever des enfants, préparer et servir les repas.

Préparer les repas et gérer le foyer sont perçus comme un signe de puissance des femmes et comme le rôle central dans la famille. Sans femmes dans les environs, personne ne mangerait.

Dans leur culture, les femmes sont mises en valeur, et la communauté apprécie les femmes qui sont fortes, à la fois sur le plan physique et mental.

Les membres de cette association se basent sur la culture traditionnelle pour guider leur action. Ils pensent que le colonialisme a importé l’individualisme comme valeur, ce qui a un effet négatif sur le modèle traditionnel, en détruisant l’intégrité de la famille et en entraînant la déconsidération du rôle des femmes en tant qu’agricultrices et pourvoyeuses de nourriture.

À côté de leur travail agricole, ces femmes ont développé d’autres programmes, par exemple, des petites entreprises telles que l’élevage de poulets ou la confection de pain pour la communauté.

Elles vont également s’aider les unes les autres à labourer, cultiver, sarcler et récolter les cultures vivrières.

De plus, elles envoient les membres de leur organisation suivre des formations sur la santé, l’agriculture et la gestion préscolaire.

Les «groupes familiaux» qui s’autosuffisent s’associent pour former des «groupes villageois» et construisent ensemble des digues, creusent des puits, mettent en place des moulins et tiennent les commerces de détail.

Mme Nkomo, un membre actif de l’association raconte:

Elle et d’autres membres de son groupe avaient du mal à produire suffisamment de nourriture sur leur petite parcelle de terre pour nourrir leur famille. Elles étaient trop occupées à tenter de survivre suite aux problèmes liés à la vague de sécheresse qui s’était abattue sur leurs villages et la région. Elles n’étaient pas organisées et chacune se préoccupait de sa propre famille au lieu de s’entraider selon les valeurs traditionnelles de respect mutuel et de coopération.

En 1989, plusieurs agents de développement communautaire qui travaillaient dans un autre village, non loin du leur, leur rendirent visite. Ils voulaient savoir comment ces villageois se débrouillaient pour faire face à la sécheresse. Mme Nkomo et deux de ses amies, Mme Owusu et Mme Olowolafe, assistèrent à la réunion. Lors de cette réunion, des stratégies pour venir à bout des épreuves familiales furent proposées telles que l’association, l’entraide et le respect mutuel. A la suite de cette réunion, Mme Nkomo et ses amies décidèrent de tenir leurs propres réunions de façon à obtenir l’adhésion des autres membres aux idées suggérées par les visiteurs lors de leur passage.

Elles ressentirent le besoin de créer un groupe local dont le but serait de résoudre les problèmes de la communauté.

«Après avoir formé notre groupe constitué de cinq familles, nous avons pu commencer à nous entraider, mais il nous manquait de l’argent. Les réunions avaient lieu deux fois par semaine pour trouver un moyen de gagner de l’argent. Nous décidâmes que chaque membre paierait 50 cents après chaque réunion. Une fois la somme de 110 dollars atteinte, nous avons pu commencer un jardin.

Nous faisons pousser du chou, des haricots, des oignons, des tomates, du maïs et d’autres légumes. Notre idée était de cultiver des légumes traditionnels que nous pourrions vendre localement sans problème. Le groupe est maintenant constitué de cinq membres, quatre femmes et un homme, et quand nous devons prendre une décision, nous le faisons tous ensemble.

En tant que femmes, nous voyons que nous sommes fortes. Nous sommes puissantes. Nous nous en sortons bien, nous sommes déterminées, grâce à la vision que nous avons de la vie. Nous voyons loin, même dans les périodes de sécheresse, grâce à notre force et notre confiance.»

Une fois que les participants ont lu cette étude de cas, introduire les idées essentielles, nécessaires pour entreprendre toute action, et que tous doivent partager si l’on veut réussir à changer la sécurité alimentaire des habitants.

Quels sont les principes les plus importants appliqués par les membres de ACDA pour promouvoir la sécurité alimentaire?

Laisser d’abord les agents de terrain réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous devons avoir:

· Respect des aspects positifs de la culture traditionnelle, à savoir le respect mutuel et la coopération entre les habitants.

· Respect et admiration envers les femmes ainsi que pour leur rôle dans l’agriculture.

· Regroupement des familles pour résoudre les problèmes locaux.

· Production agricole et sécurité alimentaire sont des enjeux qui s’adressent à la communauté entière et non pas seulement à un petit nombre de personnes.

· Respect mutuel entre hommes et femmes pour leur rôle respectif dans la communauté.

· Sécurité alimentaire pour les familles signifie qu’il faut au préalable que chaque famille soit autosuffisante pour alors envisager la vente des excédents alimentaires.

· Importance de la sécurité alimentaire comme point de départ à d’autres améliorations dans la communauté.

Introduire l’idée que les principes de base montrés dans cette étude de cas s’appliquent aussi aux autres communautés, y compris celles où les participants travaillent.

Comment l’approche de l’ACDA sur les problèmes de sécurité alimentaire est-elle comparable à celle de votre communauté?

EXERCICE

Étapes

1. Séparer les participants en petits groupes et les laisser débattre cette question durant 30 minutes.

2. Faire en sorte que les participants de la même région se mettent ensemble de façon à ce que les différents groupes puissent comparer leurs notes.

3. Chaque groupe nommera un président et un secrétaire.

4. Le président devra mener le débat pendant que le secrétaire notera seulement les points importants pour les rapporter ensuite devant toute la classe.

5. Encourager les participants à discuter également de l’histoire de Mme Nkomo.

6. Chaque groupe présente ensuite les points importants relevés lors de leur discussion.

7. Accorder plus de temps à cette séquence, si cela est nécessaire, car les participants sauront mieux adapter cette étude de cas à leur propre situation une fois de retour chez eux s’ils l’ont bien assimilée.

Introduire l’idée que les principes de base présentés dans cette étude de cas peuvent être résumés d’une façon simple de manière à ce qu’il soit facile de les expliquer aux autres, à un supérieur ou à des collègues issus d’autres secteurs.

Quelles leçons pouvons-nous tirer de l’histoire de Mme Nkomo?

Laisser d’abord les participants réagir spontanément, puis intervenir:

Parmi les réponses, nous pouvons avoir:

Rappeler aux participants que ces réponses résument l’expérience décrite dans l’étude de cas. Les déclarations sont donc particulièrement utiles quand elles expliquent les aspects importants du rôle des femmes, le développement communautaire et l’amélioration nutritionnelle à des supérieurs et à des collègues.

Les participants doivent garder à l’esprit ces points, qui amélioreront la qualité de leur travail.

4. Population et nutrition

L’une des raisons qui explique pourquoi tant de personnes, en particulier des jeunes enfants, souffrent de malnutrition dans certains pays est le nombre élevé d’enfants à charge par famille. Nombreuses sont les familles qui n’ont pas suffisamment de terre ou d’argent pour pouvoir nourrir correctement chaque membre du groupe.

Plus les familles sont nombreuses, plus la population augmente rapidement et plus le pourcentage d’enfants est élevé. Dans de nombreux pays, la population augmente plus vite que la production alimentaire. Elle augmente si vite que le gouvernement n’arrive pas à créer des emplois, des écoles, des services de santé et un approvisionnement en eau adéquat.

La pression démographique sur les terres a des conséquences sur l’environnement et provoque des flux migratoires, principalement des zones rurales vers les zones urbaines. Du fait de cette migration, les opportunités d’emploi diminuent dans de nombreuses villes, ainsi que celles de logement et de toutes les autres facilités. L’accroissement de la population s’explique également par le fait que les services de santé, plus performants et plus nombreux, ont considérablement fait diminuer le taux de mortalité des enfants.

Dans cette partie du cours, nous traiterons de la relation entre la population, les approvision-nements alimentaires et les autres ressources aux niveaux de la famille et de la communauté, et des problèmes qui en découlent quand le rapport n’est pas équilibré. Nous examinerons les problèmes de nutrition liés à l’espacement des naissances et aux grossesses précoces des adolescentes. Nous expliquerons comment les populations augmentent et les conséquences d’une croissance démographique rapide. Nous examinerons plus précisément les moyens que peuvent utiliser les agents de terrain pour faire prendre conscience aux populations rurales de ces conséquences et comment ils peuvent les aider à prendre les bonnes décisions pour qu’il y ait adéquation entre la taille de la famille et les ressources familiales et celles de la communauté. C’est ce qu’on appelle l’éducation en matière de population.

L’instructeur devra écrire au tableau la phrase suivante: «L’éducation en matière de population permet d’apporter aux gens les connaissances, la compréhension et les compétences qui les inciteront et leur permettront de planifier leur famille en fonction des ressources dont ils disposent, aux niveaux de la famille, de la communauté et de la nation.» Expliquer que l’éducation en matière de population peut être intégrée dans le travail de tous les agents de terrain qu’ils soient du secteur de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, des collectivités ou du développement rural. La relation étroite de ces agents avec les communautés leur permet de travailler avec les populations d’une manière pratique et amicale.

Avant d’aller plus loin, insister sur le fait qu’un échange doit avoir lieu entre l’instructeur et les participants. Cette unité est présentée sous la forme d’une étude de cas de manière à favoriser cet échange et que chacun prenne plaisir à apprendre sur la nutrition et la population.

ÉTUDE DE CAS – PARTIE 1: NUTRITION, TAILLE DE LA FAMILLE ET ESPACEMENT DES NAISSANCES

Monsieur Mondo est un agent de terrain agricole en poste au village de Baganda. Avant de commencer à travailler avec les fermiers de la région, il souhaite s’informer sur la communauté, savoir s’il existe des problèmes particuliers ou non et si les habitants sont prêts à travailler avec lui. Ainsi, après s’être présenté aux habitants lors d’une réunion publique, il rencontre les familles.

Voici l’une des visites à domicile entreprise par M. Mondo.

Distribuer le support de cours 4.6 «La famille Juma».

Nous pouvons voir sur ce document:

Que voyez-vous sur cette image?

Les participants doivent notamment répondre:

D’après vous, pourquoi les enfants souffrent-ils de malnutrition?

Les participants doivent notamment répondre:

M. Mondo discute avec M. et Mme Juma. Il leur raconte que sa femme a donné naissance à une adorable petite fille, il y a deux jours. M. Juma le félicite et souhaite qu’elle devienne une belle jeune femme. Alors qu’ils discutent, M. Mondo découvre que Mme Juma a à peine 30 ans et qu’elle a eu douze enfants. Deux de ses enfants sont morts très jeunes. M. Mondo leur apprend alors que sa femme a à peu près le même âge que Mme Juma mais qu’ils n’ont seulement que trois enfants avec un intervalle de deux et trois ans entre chaque enfant. Il explique également que, à cause de leurs faibles ressources, ils n’ont pas l’intention d’avoir d’autres enfants et qu’ils utilisent les méthodes contraceptives de la planification familiale pour éviter une autre grossesse. Tous ses enfants sont en bonne santé et grandissent normalement. Ils n’ont perdu aucun enfant.

En quoi les grossesses fréquentes affectent-elles la santé et l’état nutritionnel d’une femme?

Les participants doivent notamment répondre:

Connaissez-vous des familles dans cette situation?

Laisser les participants qui en connaissent intervenir.

Une des raisons qui explique la malnutrition des enfants Juma est que leurs parents n’ont pas assez de nourriture pour nourrir autant d’enfants. En d’autres termes, il y a trop d’enfants par rapport aux ressources familiales.

Lancer une discussion sur les raisons qui font que certaines familles ont tant d’enfants.

Distribuer le support de cours 4.7 «Facteurs influençant la taille de la famille».

Faire l’exercice 1

1. Séparer les participants en petits groupes. Chaque groupe lira le feuillet 4.7 et en discutera durant 5 à 10 minutes. Demander ensuite à chaque groupe de:

2. Organiser une discussion avec toute la classe sur les points qui ont été cochés et étoilés.

M. Mondo est désolé pour la famille Juma. Il promet de revenir bientôt et d’essayer de les aider.

ÉTUDE DE CAS – PARTIE 2: NUTRITION ET GROSSESSE PRÉCOCE*

* On peut sauter cette partie 2 de l’étude de cas si on ne dispose pas de suffisamment de temps.

M. Mondo rencontre d’autres familles. Certaines ont des problèmes similaires à ceux de la famille Juma, certaines en ont d’autres: c’est le cas de M. et Mme Akosa et de leur fille, Tito, qu’il a rencontrés.

Distribuer le support de cours 4.8 «La famille Akosa».

Nous pouvons voir sur ce document:

Que voit M. Mondo durant sa visite à la famille Akosa?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Pourquoi, selon vous, M. et Mme Akosa sont-ils tristes et préoccupés?

Les participants peuvent notamment répondre:

Quelles peuvent être les conséquences nutritionnelles pour une mère trop jeune et son bébé?

Les participants doivent notamment répondre:

Connaissez-vous d’autres jeunes filles comme Tito? Ont-elles d’autres problèmes?

Parmi les réponses, nous pouvons avoir:

Dans quelle mesure M. Mondo et les autres agents de terrain peuvent-ils aider la famille Akosa?

Parmi les réponses, nous pouvons avoir:

ÉTUDE DE CAS – PARTIE 3: LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES COMMUNAUTÉS

M. Mondo continue à rencontrer des familles, à jouer avec les enfants et à s’informer sur sa nouvelle communauté. Sa femme et lui reçoivent beaucoup de conseils utiles sur la façon de s’occuper de leur plus jeune fille. Rapidement, M. et Mme Mondo sentent qu’ils sont bien acceptés par les habitants du village de Baganda. M. Mondo veut les aider, en particulier les familles ayant des enfants souffrant de malnutrition.

M. Mondo voit ses collègues, M. Ndiaye, l’éducateur familial et Mme Odaro, l’agent de nutrition, pour discuter ensemble des problèmes.

Ils lui disent tous les deux que la cause principale de malnutrition à Baganda vient du fait que les familles ont beaucoup d’enfants mais qu’elles n’ont pas assez de terre et d’argent pour subvenir aux besoins alimentaires de chacun.

L’instructeur devra dessiner au tableau une balance et écrire la phrase suivante: «La malnutrition est souvent la conséquence d’un déséquilibre entre, d’un côté, la terre et l’argent (les ressources) dont dispose une famille et, de l’autre, le nombre de personnes dépendant de ces ressources».

M. Ndiaye informe M. Mondo qu’il y a beaucoup de familles nombreuses à Baganda. Cela signifie que le nombre d’habitants dans la communauté ne cesse d’augmenter. Il explique comment une communauté s’agrandit.

Distribuer le support de cours 4.9 «Mécanismes de croissance démographique d’une communauté sur un mois» et l’expliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre ce qui se passe au niveau démographique, dans une communauté distincte sur une période d’un mois. Au début du mois, (le 1er janvier par exemple) il y a 1 000 personnes dans la communauté. Chaque mois, cinq bébés naissent et deux personnes meurent. Il y a donc trois personnes de plus à la fin de chaque mois. Ce qui fait que, au 31 janvier, nous sommes passés à 1 003 personnes dans la communauté.» S’assurer que tous les participants ont bien compris ce document.

Distribuer le support de cours 4.10 «Mécanismes de croissance démographique d’une communauté sur une année» et l’expliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre ce qui se passe au niveau démographique dans cette même communauté sur une période d’un an. Au début de l’année (le 1er janvier par exemple) il y a 1 000 personnes.»

Si cinq bébés naissent par mois, combien cela fait-il de naissances par an?

Réponse: soixante

S’il y a deux décès par mois, combien cela fait-il de décès par an?

Réponse: vingt-quatre

Combien cela fait-il de personnes en plus à la fin de l’année dans la communauté?

Réponse: trente-six.

Par conséquent, au bout d’un an (à la fin du mois de décembre par exemple) il y a 1 036 personnes dans la communauté.

Nous disons que le taux de croissance démographique dans le cas de cette communauté est de 36 pour 1 000 personnes ou 3,6 pour 100 personnes. On peut également dire que le taux annuel de croissance démographique est de 3,6 pour cent.

M. Ndiaye annonce à M. Mondo le taux de croissance démographique annuel du pays.

Il compare ce taux à celui des autres régions du monde.

Distribuer le support de cours 4.11 «La croissance démographique mondiale par région» et l’expliquer (ou demander à un participant de le faire). «Ce document montre que la région la plus peuplée est l’Asie mais celle qui a la croissance démographique la plus rapide et le taux de croissance annuel le plus élevé est l’Afrique. On estime que la population africaine passera de 600 millions d’habitants dénombrés en 1987 à environ 800 millions en l’an 2000 et à environ 1 540 millions en 2025». Expliquer également que le niveau de production alimentaire augmente de un pour cent ce qui signifie que nous devrions avoir une pénurie alimentaire chronique durant une longue période.



Distribuer le support de cours 4.12 «Glossaire des termes utilisés pour l’éducation en matière de population». On peut faire l’impasse sur ce document si le temps vient à manquer. Sinon, demander aux participants de le lire. Expliquer les termes si cela est nécessaire. Expliquer pourquoi le taux de croissance démographique en Afrique est plus élevé qu’auparavant:


· Le taux de natalité a augmenté parce que l’espacement entre les naissances est plus faible et parce que les femmes commencent à enfanter plus jeunes.


· Le taux de mortalité infantile a diminué grâce aux soins de santé plus importants et à de meilleures conditions de vie.

ÉTUDE DE CAS – PARTIE 4: CONSÉQUENCES DE LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE

M. Mondo invite M. Ndiaye et Mme Odaro à venir prendre le thé et à poursuivre leur discussion. Il voudrait en savoir plus sur les conséquences d’une augmentation accélérée de la population. M. Ndiaye explique que cela pose un problème seulement dans le cas où les ressources familiales, communautaires ou nationales n’augmentent pas en suivant le même rythme.

Conséquences au sein de la famille

Mme Odaro cite le cas de la famille Juma qui est l’exemple type d’une famille avec trop peu de ressources par rapport à sa taille. Ils n’ont pas assez de terre et d’argent pour avoir à charge autant d’enfants. Ils n’ont pas assez de temps et d’énergie pour s’occuper d’autant d’enfants. Par conséquent, les enfants ont faim et sont sous-alimentés.

M. Ndiaye compare les familles Juma et Olaolu. Elles possèdent toutes les deux à peu près la même superficie de terrain avec des cultures plus ou moins identiques. Mais la famille Olaolu n’a que trois enfants alors que la famille Juma en a dix.

Distribuer le support de cours 4.13 «Taille de la famille/charge de la famille».

Mis à part les nourrir, quels sont les autres devoirs des parents vis-à- vis de leurs enfants?

Les participants doivent notamment répondre:

Mme Juma souhaite bien sûr que tous ses enfants grandissent normalement et qu’ils puissent s’occuper d’elle et de leur père quand ils seront âgés. Mais vu les conditions dans lesquelles elle vit et les ressources dont dispose la famille, il n’est pas certain que cela se passe ainsi. Il est probable que la situation de ses enfants une fois adultes sera pire que la sienne et qu’ils ne puissent lui apporter la sécurité à laquelle elle aspire.

Rapport de dépendance et densité démographique

M. Ndiaye explique ensuite que dans les communautés où les familles sont nombreuses le nombre d’enfants est proportionnellement plus grand que le nombre d’adultes. C’est un fardeau important pour les adultes qui doivent subvenir aux besoins vitaux de chacun. Il y a un nombre plus important de personnes qui vivent sur le même espace de terre.

Distribuer le support de cours 4.14 «Le rapport de dépendance». Expliquer que «ce rapport exprime la proportion de personnes dépendantes par rapport au nombre de personnes actives dans une communauté ou dans un pays. Dans la plupart des communautés, il y a bien sûr des enfants ayant moins de 15 ans et des personnes de plus de 65 ans qui travaillent et qui sont productifs, tout comme il y a des adultes qui ne travaillent pas parce qu’ils sont malades ou au chômage».

Conséquences au sein de la communauté

Quelles sont les conséquences d’une augmentation démographique rapide dans la communauté (ou dans un pays)?

Les participants doivent notamment répondre:

Conséquences sur les terres

La terre est l’une des ressources qui peut finir par manquer si la population augmente trop vite.

Pourquoi la terre est-elle nécessaire?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

La surface de terres cultivées a augmenté à un rythme plus lent que celui de la population totale. Les nouvelles terres cultivées demande une gestion rigoureuse de façon à protéger les sols et à prévenir l’érosion. A cause de la pression démographique, les petits fermiers se retrouvent forcés à cultiver des terres marginales; l’érosion des sols est un problème majeur car les niveaux de production agricole sont plus faibles et sont donc insuffisants pour répondre convenablement aux besoins des familles de ces fermiers.

Distribuer le support de cours 4.15 «Plus d’enfants – moins de terre». Demander à un participant de l’expliquer.

Ce document illustre les conséquences du partage d’une terre appartenant à une famille. Il montre que plus la famille est grande, plus petite sera la parcelle de terre une fois qu’on l’aura divisée par le nombre d’enfants (si chaque enfant doit avoir sa part). De la même façon, des problèmes naissent quand la terre appartient à une communauté ou à des autorités culturelles ou politiques. Dans ce genre de situation, les autorités ont de moins en moins de possibilités d’allouer des terres à des hommes qui s’installent sans aucune aide.

Que peut-il se passer dans les régions rurales où la densité démographique augmente?

Les participants doivent notamment répondre:

Selon M. Mondo, l’élevage intensif, la déforestation, l’utilisation des versants abrupts et l’agriculture intensive ont entraîné une érosion importante des sols dans certains endroits. La destruction des forêts a fait diminuer la pluviométrie. C’est peut-être l’une des conséquences les plus sérieuses que provoque un taux de croissance démographique élevé.

La demande pour le bois en tant que combustible est directement liée à l’augmentation de la population. C’est en effet le moyen le moins cher dont disposent les ménages africains pour se chauffer et faire la cuisine. Bien que ce soit une ressource renouvelable, une récolte excessive de bois aboutit à la déforestation.

Pourquoi le problème du bois est-il encore plus grave, en Afrique, dans la région du Sahel?

Les participants doivent notamment répondre:

Le point fondamental est que la croissance démographique entraîne directement une hausse des besoins de consommation, ce qui a pour conséquence d’augmenter les pressions sur les ressources. L’agent de terrain peut aider la communauté à trouver une solution appropriée pour remédier à la dégradation des ressources en utilisant les ressources naturelles qui leur sont disponibles. Il peut par exemple leur suggérer de pratiquer la polyculture, de planter des arbres pour en faire du combustible, de faire des plantations en terrasses et l’agriculture de proximité.

Les conséquences sur l’emploi

Une autre conséquence, dans la communauté, d’une croissance rapide de la population est l’augmentation du taux de chômage.

Pourquoi y a-t-il tant de personnes sans emploi ou employées partiellement dans les pays en développement?

Les participants doivent notamment répondre:

Les conséquences sur la migration

Selon M. Ndiaye, la pénurie de terres et de main-d’œuvre dans certaines régions provoque la migration des habitants vers des terres marginales, ou vers les villes pour trouver du travail. Le taux de croissance démographique est plus élevé dans les villes que dans les zones rurales.

Quelles sont les conséquences de la migration des jeunes vers les villes?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Après avoir pris leur thé, MM. Mondo et Ndiaye et Mme Odaro décident qu’ils doivent rencontrer les leaders de la communauté pour discuter ensemble de ce qu’ils peuvent faire pour résoudre une partie des problèmes.

ÉTUDE DE CAS – PARTIE 5: RÉSOUDRE LES PROBLÈMES NUTRITIONNELS ET DÉMOGRAPHIQUES

MM. Mondo, Ndiaye et Mme Odaro rencontrent les leaders de la communauté. Ils décident que le premier problème sur lequel ils doivent travailler ensemble est la réduction des cas de malnutrition chez les jeunes enfants.

Ils sont d’accord sur le fait que la malnutrition et certains autres problèmes sont le résultat d’un nombre trop élevé d’enfants à charge par rapport aux ressources des parents.

Ils décident d’aider les gens à comprendre en quoi la taille de la famille affecte leur vie et le développement de la communauté. Ils acceptent d’encourager les parents à planifier leur famille en fonction de leurs ressources.

Comment réduire la mortalité infantile?

Mme Odaro explique que la crainte de perdre un ou plusieurs enfants incite les familles à avoir beaucoup d’enfants. «La première chose à faire est de leur ôter cette crainte en leur montrant comment maintenir les enfants en bonne santé», dit-elle.

Distribuer le support de cours 4.16 «La famille Okyere» et l’expliquer.

Ce document nous raconte l’histoire de M. et Mme Okyere et de leurs filles Grace, âgée de 3 mois et Amah, âgée de 3 ans. M. et Mme Okyere sont soucieux parce que Grace est malade et qu’ils craignent pour sa vie. Ils l’ont emmenée dans un centre de soins. Ils ont attendu longtemps avant de voir l’infirmière. L’infirmière examine Grace et lui prescrit des médicaments. Elle donne des conseils à M. et Mme Okyere sur ce qu’ils doivent donner à manger à Grace et à sa sœur et sur les soins qu’ils doivent leur procurer pour éviter qu’elles tombent malades ou qu’elles souffrent de malnutrition.

Faire l’exercice 2

1. Demander aux participants de dresser une liste de ce que l’infirmière a pu conseiller aux parents de Grace pour éviter qu’elle ne retombe malade.

Les participants doivent notamment répondre:

· Allaiter Grace jusqu’à ses deux ans au moins: l’allaitement doit être exclusif durant les six premiers mois de vie.

· Commencer vers six mois à lui donner des aliments de complément, de consistance molle et sains; la nourrir plusieurs fois par jour au fur et à mesure qu’elle grandit.

· Inclure dans ses repas des aliments énergétiques tels que l’huile ou la crème d’arachide, des fruits et des légumes.

· Eviter les risques d’infection:

2. Au bout de 10 à 15 minutes, discuter des réponses avec toute la classe.

Comment M. Mondo et ses collègues peuvent-ils également encourager les personnes à planifier leur famille en fonction de leurs ressources?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Discuter de ces réponses avec la classe.

Comment aider les personnes à prendre les bonnes décisions au sujet de la taille de leur famille?

Les agents de terrain peuvent les aider à ce sujet et les conseiller sur le rythme des naissances:

Comment encourager les personnes à s’instruire?

Quand les personnes sont suffisamment instruites, il est plus facile pour elles de s’informer sur la façon d’élever une famille et d’avoir une vie confortable. Il est plus facile pour elles de savoir combien d’enfants à charge leurs ressources leur permettent d’avoir. Il leur est également plus facile de comprendre que les besoins de la communauté doivent s’équilibrer entre le nombre d’adultes actifs et le nombre d’enfants et de personnes âgées.

Dans de nombreux endroits, les filles sont moins instruites que les garçons. Cela est dommage car ce sont surtout les femmes qui s’occupent et nourrissent la famille. Les femmes instruites préfèrent souvent avoir moins d’enfants, en bonne santé et bien éduqués, plutôt qu’une grande famille. Quand elles sont très jeunes, elles préfèrent travailler un moment avant de fonder une famille.

Que peuvent faire les agents de terrain pour inciter les personnes à s’instruire?

Les participants doivent notamment répondre:

Comment inciter les personnes à parler de sujets concernant la famille?

Quand ils sont plus instruits, les époux, hommes et femmes, parlent plus facilement de leurs souhaits concernant leur vie et celle de leurs enfants. Ils parlent plus facilement ensemble du nombre d’enfants qu’ils souhaitent et quand ils désirent les avoir.

Que peuvent faire les agents de terrain pour inciter les époux à discuter ensemble de sujets concernant la famille?

Les réponses des participants varieront selon les endroits. Discuter des propositions qu’ils font et décider de celles qui sont faisables. Par exemple:

Une fois que MM. Mondo, Ndiaye et Mme Odaro ont vu ces aspects avec les leaders de la communauté, M. Mondo a le sentiment qu’il est utile aux familles avec lesquelles il travaille. Le jour suivant, il retourne voir la famille Juma.

De quelle manière M. Mondo peut-il aider la famille Juma?

Parmi les réponses, nous pouvons avoir:

Voir avec les participants les propositions qui sont les plus adaptées à la région.

CAUSES DE MALADIES LIÉES à LA NUTRITION

FACTEURS RESPONSABLES D’UN ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT

Facteurs de production alimentaire


Facteurs sanitaires


Facteurs sociaux


Facteurs économiques


ÉTAT NUTRITIONNEL INADÉQUAT

FACTEURS AFFECTANT LES BESOINS EN NUTRIMENTS

Un régime alimentaire nutritionnellement adéquat est celui dans lequel tous les nutriments sont présents en quantités suffisantes pour satisfaire les besoins de l’organisme. Les informations sur les besoins alimentaires nous permettent d’identifier les personnes vulnérables à l’intérieur de la famille et qui peuvent avoir besoin d’une attention particulière.

Les facteurs qui influencent les besoins alimentaires sont donnés ci-dessous.

Rythme de croissance

Le rythme de croissance est plus rapide durant les cinq premières années de vie avec des besoins en nutriments élevés. Un bébé, par exemple, double son poids de naissance durant les six premières semaines. La malnutrition durant cette période peut avoir des conséquences à long terme sur le développement physique et même mental. C’est durant cette période de la vie que les besoins nutritionnels sont, par rapport à la taille, les plus élevés. Les enfants, en particulier jusqu’à cinq ans, ont donc des besoins nutritionnels plus importants que ceux des adultes, par rapport à leur corpulence.

Grossesse

Durant la grossesse, les besoins alimentaires de la future mère augmentent d’environ 15 pour cent. Si la mère se nourrit mal avant et durant la grossesse, elle a de fortes chances de mettre au monde un enfant avec un petit poids de naissance qui risque de mourir jeune. Si son alimentation est mauvaise seulement durant la grossesse, son bébé aura peut-être un poids de naissance satisfaisant mais elle-même risque de souffrir de troubles nutritionnels. Cela peut augmenter les risques durant l’accouchement et avoir des conséquences sur la réussite de l’allaitement.

Lactation

Pour produire suffisamment de lait sans avoir à puiser dans ses propres réserves, une mère doit augmenter sa ration alimentaire d’environ 25 pour cent. Boire davantage est également important pour réussir l’allaitement.

Activité physique

Plus une personne est active, plus elle a besoin d’énergie. Dans une communauté rurale, les différences en dépenses énergétiques peuvent varier de façon significative selon les périodes de l’année. Quand il faut défricher et labourer la terre, les dépenses énergétiques sont élevées. Cette période correspond souvent à la période où la disponibilité alimentaire est la plus faible – la saison de soudure –, ce qui fait que les personnes ayant une activité physique intense peuvent perdre du poids car leur organisme puise dans les réserves en graisse.

Maladie et convalescence

L’infection accroît les besoins en nutriments mais on a pourtant peu d’appétit durant la maladie. Si le régime alimentaire était déjà pauvre, il peut en résulter une malnutrition sévère. La rougeole, par exemple, ou des épisodes répétés de diarrhée chez un enfant souffrant déjà de malnutrition, peuvent aboutir à une malnutrition protéino-énergétique. Une diarrhée entraîne également une perte d’eau de l’organisme. Les enfants se déshydratent facilement, ce qui peut provoquer leur décès s’ils ne sont pas rapidement et correctement soignés. Durant la convalescence, il faut davantage de nutriments pour retrouver du poids et compenser les pertes.

ACTIVITÉS POUR L’AMÉLIORATION DU BIEN-ÊTRE DES FEMMES

2 RVO: Réhydratation par voie orale

ÉGAUX MAIS DIFFÉRENTS: UNE VISION DES FEMMES AGRICULTRICES DE L’ASSOCIATION DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTÉ D’AMALIMA (ACDA)

Description de la situation

Une organisation de développement local (ODL) travaille avec un demi-million de ruraux, des fermiers, dans 800 endroits, pour promouvoir la sécurité alimentaire dans les familles et les communautés.

Les hommes et les femmes sont des fermiers communaux (c’est-à-dire travaillant sur des terres appartenant à la communauté). La plupart de ces terres ne sont pas très fertiles et sont souvent affectées par la sécheresse.

La plupart des femmes sont des agricultrices qui produisent de la nourriture pour leur famille et la communauté. Les hommes sont souvent en ville à la recherche d’un emploi rémunéré pour soutenir leur famille restée à la campagne.

Les membres d’ODL axent leurs activités non seulement sur la production agricole mais travaillent également sur l’amélioration de la santé, de l’éducation et des autres services disponibles dans leur région.

Selon leur culture et leurs traditions, les femmes et les hommes accomplissent des tâches bien spécifiques mais aucun des deux groupes ne peut survivre sans l’autre.

Dans leur communauté, le respect mutuel et la coopération sont les principes conducteurs menant à des unités familiales travaillant main dans la main.

Les femmes sont considérées comme un pivot majeur dans le développement communautaire à cause de leur rôle central dans la famille en tant que pourvoyeuses et productrices de nourriture.

Certaines fonctions «traditionnelles» des femmes demeurent: porter et élever des enfants, préparer et servir les repas.

Préparer les repas et gérer le foyer est perçu comme un signe de puissance des femmes et comme le rôle central dans la famille. Sans femmes dans les environs, personne ne mangerait.

Dans leur culture, les femmes sont mises en valeur et la communauté apprécie les femmes qui sont fortes, à la fois sur le plan physique et mental.

Les membres d’ODL se basent sur les valeurs traditionnelles pour se guider. Ils pensent que le colonialisme a importé l’individualisme comme valeur, ce qui a un effet négatif sur le modèle traditionnel en détruisant l’intégrité de la famille et en entraînant la déconsidération du rôle des femmes en tant qu’agricultrices et pourvoyeuses de nourriture.

A côté de leur travail agricole, ces femmes ont développé d’autres programmes, par exemple des petites entreprises telles que l’élevage de poulets ou la confection de pain pour la communauté.

Elles vont également s’aider les unes les autres à labourer, cultiver, sarcler et récolter les cultures vivrières.

De plus, elles envoient les membres de leur organisation en stage de formation dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de la gestion préscolaire.

Les «groupes familiaux» qui s’autosuffisent s’associent pour former des «groupes villageois» et construisent ensemble des digues, creusent des puits, mettent en place des moulins et tiennent les commerces de détail.

Mme Nkomo, un membre actif de l’Organisation de développement local (ODL) raconte:

Elle et d’autres membres de son groupe avaient du mal à produire suffisamment de nourriture sur leurs petites parcelles de terre pour nourrir leur famille. Elles étaient trop occupées à tenter de survivre suite aux problèmes liés à la vague de sécheresse qui s’était abattue sur leurs villages et la région. Elles n’étaient pas organisées et chacune se préoccupait de sa propre famille au lieu de s’entraider selon les valeurs traditionnelles de respect mutuel et de coopération.

En 1989, plusieurs agents de développement communautaire qui travaillaient dans un autre village, non loin du leur, leur rendirent visite. Ils voulaient savoir comment ces villageois se débrouillaient pour faire face à la sécheresse. Mme Nkomo et deux de ses amies, Mme Owusu et Mme Olowolafe, assistèrent à la réunion. Lors de cette réunion, des stratégies pour venir à bout des épreuves familiales furent proposées telles que l’association, l’entraide et le respect mutuel. A la suite de cette réunion, Mme Nkomo et ses amies décidèrent de tenir leurs propres réunions de façon à obtenir l’adhésion des autres membres aux idées suggérées par les visiteurs lors de leur passage.

Elles ressentaient le besoin de créer un groupe local dont le but serait de résoudre ensemble les problèmes de la communauté.

«Après avoir formé notre groupe constitué de cinq familles, nous avons pu commencer à nous entraider, mais il nous manquait de l’argent. Les réunions avaient lieu deux fois par semaine pour trouver un moyen de gagner de l’argent. Nous décidâmes que chaque membre paierait 50 cents après chaque réunion. Une fois la somme de 110 dollars atteinte, nous pûmes commencer un jardin.

«Nous faisons pousser des choux, des haricots, des oignons, des tomates, du maïs et d’autres légumes. Notre idée était de cultiver des légumes traditionnels que nous pourrions vendre localement sans problème. Le groupe est maintenant constitué de cinq membres, quatre femmes et un homme, et quand nous devons prendre une décision, nous le faisons tous ensemble.

«En tant que femmes, nous voyons que nous sommes fortes. Nous sommes puissantes. Nous nous en sortons bien, nous sommes déterminées, grâce à la vision que nous avons de la vie. Nous voyons loin, même dans les périodes de sécheresse, parce que nous avons la force et que nous avons confiance.»

LA FAMILLE JUMA

FACTEURS INFLUENÇANT LA TAILLE DE LA FAMILLE

Facteurs sociaux

1. Les enfants s’occupent de leurs parents quand ils sont âgés.

2. Les enfants apportent beaucoup de bonheur à leurs parents surtout quand ils sont jeunes.

3. Les parents souhaitent au moins un garçon pour qu’il puisse hériter de la terre, ou de l’affaire familiale, ou du nom.

4. Les époux, maris et femmes, ne décident pas ensemble du nombre d’enfants qu’ils désirent.

5. Les femmes n’ont pas leur mot à dire en ce qui concerne la taille de la famille.

6. Une grande famille consolide les liens du mariage pour l’épouse.

7. Les hommes considèrent qu’une grande famille est un signe de virilité.

8. Les gens ont tendance à penser que plus ils ont d’enfants, plus ils s’élèvent dans la hiérarchie sociale.

Facteurs économiques

9. Les enfants peuvent les aider à la ferme, dans l’affaire familiale, ou à la maison.

10. Les enfants peuvent gagner de l’argent pour compléter les revenus de la famille.

L’éducation

11. Les gens ne sont pas conscients des inconvénients liés au fait d’être nombreux.

12. Ils ne réalisent pas qu’ils doivent économiser pour l’avenir de leur famille.

13. Ils ne sont pas toujours au courant des méthodes contraceptives.

14. Ils ne savent pas toujours où s’informer pour planifier leur famille.

Facteurs démographiques

15. Dans les endroits où la mortalité infantile est élevée, les gens veulent avoir beaucoup d’enfants pour assurer une descendance.

16. Les jeunes filles ayant des enfants très tôt, la durée durant laquelle elles sont fécondes est plus grande.

Exercice

LA FAMILLE AKOSA

MÉCANISMES DE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE D’UNE COMMUNAUTÉ SUR UN MOIS

1 000 habitants dans la communauté

Chaque mois, il y a:

5 naissances

2 décès

Il y a donc, à la fin du mois, 3 personnes de plus dans la communauté

MÉCANISMES DE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE D’UNE COMMUNAUTÉ SUR UNE ANNÉE

1 000 habitants dans la communauté

Chaque année, il y a:

60 naissances

24 décès

Il y a donc, à la fin de l’année, 36 personnes de plus dans la communauté

CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE MONDIALE PAR RÉGION

Taux annuel de croissance de la population en pourcentage

GLOSSAIRE DES TERMES UTILISÉS POUR L’ÉDUCATION EN MATIÈRE DE POPULATION

1. Population Le nombre de personnes vivant à un certain endroit, à un moment donné. Par exemple, au Zimbabwe en 1988.

2. Densité de population Le nombre moyen d’habitants par unité de terre. Par exemple, le nombre moyen d’habitants au kilomètre carré.

3. Migration Déplacement de populations qui quittent un lieu spécifiquement délimité pour s’établir, temporairement ou de façon permanente, dans un autre.

4. Rapport de dépendance La proportion de personnes économiquement dépendantes par rapport à celle de la population active. On l’exprime généralement ainsi: «nombre d’enfants de la naissance à 14 ans plus le nombre de personnes âgées de 65 ans et au-delà pour 100 adultes âgés de 15 à 64 ans».

5. Taux brut de natalité Le nombre de bébés nés vivants par an par rapport à la population totale. On l’appelle «brut» parce qu’on l’associe à la population totale et non à un groupe spécifique, comme celui des femmes en âge de procréer.

On l’exprime généralement ainsi: nombre de naissances pour 1 000 habitants.

6. Taux de fertilité Le nombre moyen d’enfants nés vivants d’une femme durant ses années de reproduction si les conditions définissant la fertilité sont maintenues.

7. Taux brut de mortalité Le nombre de décès par an par rapport à la population totale.

On l’exprime généralement ainsi: nombre de décès pour 1000 habitants.

8. Taux de mortalité infantile Le nombre d’enfants de moins d’un an décédés par an par rapport au nombre de naissances.

9. Taux de mortalité maternelle Le nombre de femmes qui meurent suite à un accouchement ou une grossesse par an pour 100 000 naissances durant la même année.

10. Age moyen à la première grossesse L’âge moyen des femmes donnant naissance à leur premier enfant.

11. Taux de la croissance démographique Le taux selon lequel une population augmente ou diminue par an. Donnée généralement exprimée en pourcentage de la population au début de l’année.

TAILLE DE LA FAMILLE/CHARGE DE LA FAMILLE

Plus d’enfants signifie plus de charge

LE RAPPORT DE DÉPENDANCE

Le rapport de dépendance est le nombre d’enfants (de la naissance à 14 ans) plus le nombre de personnes âgées (de 65 ans et plus) pour 100 adultes (âgés de 15 à 64 ans).

Les 100 personnes en bas de l’image représentent le groupe de la population active; les 120 personnes en haut de l’image dépendent du groupe du bas pour vivre.

Dans cet exemple, le rapport de dépendance est de 120.

PLUS D’ENFANTS – MOINS DE TERRE

Une terre appartenant à une famille doit être partagée par le nombre d’enfants.

Le père et la mère

S’ils ont 2 enfants

S’ils ont 3 enfants

S’ils ont 5 enfants

La situation se complique au fur et à mesure des générations à venir

LA FAMILLE OKYERE

Figure 1

Figure 2

Figure 3

Figure 4


[4] L’étude de cas a été adaptée pour ce cours à partir d’un document écrit: The hand that feeds the world: women’s role in global food security. 1993. World Food Day Association of Canada, Ottawa.

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