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LA FORESTERIE URBAINE ET PÉRIURBAINE EN AMÉRIQUE LATINE (continuer)

UNE ÉTUDE DE CAS SUR LA RÉGION MÉTROPOLITAINE DE RIO DE JANEIRO

par

Marília Pastuk

RÉSUMÉ

Environ 9,6 millions de personnes, soit près de 75 pour cent de la population du Brésil, vivent dans la région métropolitaine de Rio de Janeiro, occupant moins de 15 pour cent de la superficie totale du pays. Cette région s'est accure rapidement et de manière désordonnée, et les favelas (agglomérations de squatters et bidonvilles) ont proliféré lorsque des groupes d'immigrants pauvres se sont installés sur des pentes raides et d'autres zones estimées inadaptées à la construction. Aujourd'hui, du fait de la dégradation des forêts, environ 20 pour cent seulement de l'Etat de Rio de Janeiro sont encore sous couvert ligneux. Cette situation, jointe à une absence quasi totale d'infrastructures de base, a créé un état de vulnérabilité de l'environnement. Les cinq expériences présentées ici ont pour objectif de proposer des solutions aux situations d'urgence qui se déterminent à la suite des graves inondations dans les basses terres de la ville et des coulées de boue le long des flancs de montagne.

La favela de São Operário a été choisie par le gouvernement municipal en 1986 comme site pilote du projet de reboisement communautaire. Ce projet visait à restaurer le couvert forestier des pentes dégradées situées au-dessus des favelas, grâce à des techniques à faible coût et avec la participation active de la communauté. La Fondation des parcs et des jardins du Secrétariat municipal pour le développement social est intervenue activement dans la recherche de solutions aptes à satisfaire les besoins de reboisement des zones urbaines et périurbaines de la région métropolitaine de Rio. Le Programme de reconstruction de Rio vise à accroître la capacité de la ville à faire face aux catastrophes naturelles par la promotion de stratégies de développement multisectorielles à long terme. L'accent est mis en particulier sur le rapport existant entre le développement urbain incontrôlé et la vulnérabilité et, partant, sur l'importance de modifier les approches traditionnelles en intégrant des politiques environnementales dans les activités de planification normales des institutions publiques. Pedra Branca a été déboisée au profit de plantations extensives de bananes et de la promotion immobilière. L'introduction de systèmes agroforestiers par le projet de Pedra Branca avait pour objectif de réduire les pressions exercées sur les massifs forestiers résiduels grâce à des solutions autres que la culture des bananes.

Le Projet de reboisement communautaire et l'expérience de São José Operário ont créé des occasions d'emploi et d'activités rémunératrices en faveur des communautés concernées. Ils ont contribué à une forte réduction de l'érosion du sol, à l'établissement de ceintures vertes pour limiter l'expansion des communautés et à la régénération des sources d'eau de la zone. Le projet peut donc servir de modèle pour de futurs projets de reboisement des pentes occupées par les favelas. Une analyse coûts-avantages, effectuée à posteriori, a évalué les avantages découlant, d'une part de coûts environnementaux évités, en tenant compte des pertes matérielles, et d'autre part, de la pérennisation des sources et de la réévaluation des propriétés immobilières. L'étude présente le point de vue de la communauté qui estime que le projet aurait eu davantage de succès s'il ne s'était pas limité à la plantation d'arbres, mais avait aussi inclus parmi ses objectifs le pavage des rues et l'amélioration du réseau d'égouts et des systèmes de voirie. Le Projet forestier de Pedra Branca a permis de créer de nouvelles sources de revenu pour les petits exploitants en établissant des systèmes agroforestiers dans les zones urbaines. L'intervention de la Fondation des parcs et des jardins dans le projet forestier est un bon exemple de gestion participative et montre comment il est possible d'accroître l'utilisation et la gestion durables de ces ressources par les populations àvoisinantes.

Parmi les recommandations visant à améliorer ces essais de boisement figurent la préparation du plancadre de reboisement, l'incitation à la participation des différents acteurs sociaux aux projets de reboisement, la réduction des coûts et la multiplication des mécanismes et des sources de financement.

INTRODUCTION

La municipalité de Rio de Janeiro et les 12 municipalités qui l'entourent forment la région métropolitaine de Rio de Janeiro qui couvre une superficie totale de 646 000 ha, soit 14,6 pour cent de la surface du Brésil. La ville, à elle seule, a environ 6 millions d'habitants, et la région métropolitaine près de 9,6 millions. Le développement urbain s'est caractérisé par une croissance rapide et désordonnée. La topographie particulière de la ville a poussé la population à urbaniser des zones écologiquement vulnérables et cette expansion s'est traduite par une prolifération d'installations de squatters et de bidonvilles connues sous le nom de favelas. Pour contrebalancer le processus de déboisement et de dégradation de la forêt, des initiatives de reboisement ont été entreprises dans l'Etat de Rio de Janeiro par des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Certaines de ces initiatives de foresterie urbaine et périurbaine sont décrites ci-dessous, et des recommandations sont formulées pour la mise en oeuvre future de programmes de foresterie urbaine et périurbaine.

LE DÉVELOPPEMENT URBAIN DE RIO DE JANEIRO

La ville de Rio de Janeiro

Rio de Janeiro, la capitale de l'Etat homonyme, est la deuxième ville la plus importante du Brésil après São Paulo. Jusqu'à 1960, Rio de Janeiro était la capitale nationale. Lorsque Brasilia devint la nouvelle capitale du pays, la municipalité de Rio de Janeiro fut transformée pour devenir l'Etat de Guanabara. En 1975, cette unité s'est jointe à l'Etat voisin pour former l'Etat actuel de Rio de Janeiro, qui a une superficie totale de 4 500 000 ha. La ville, à elle seule, a environ 6 millions d'habitants, soit plus de 45 pour cent de la population totale de l'Etat. Pendant le processus d'urbanisation, Rio de Janeiro a attiré des milliers d'émigrés provenant des campagnes.

La ville peut être subdivisée en trois sous-régions en fonction de ses aspects physiques et climatiques: les montagnes côtières (maciços litorâneos), les basses terres (baixadas) et la chaîne de montagnes intérieure (Serra do Mar). Avec ses 9,6 millions d'habitants environ, la région métropolitaine de Rio contient plus de 75 pour cent de la population totale de l'Etat et possède près de 80 pour cent de sa capacité industrielle.

Située sur une bande de terre qui s'étend entre la côte Atlantique et la chaîne de montagnes, Rio est célèbre pour sa beauté et ses ressources naturelles. La ville doit son image de carte postale aux 78 km de plages encerclées de collines à pente raide et de trois chaînes de montagne (Tijuca, Gericinó et Pedra Branca).

Rio de Janeiro a un climat généralement chaud et humide, bien que la proximité des montagnes favorise les variations climatiques. La température moyenne et de 23,1 °C et la moyenne des précipitations atteint 1 273 mm. D'après la Prefeitura municipal (1994), “les interactions des processus géomorphologiques, du climat et des caractéristiques pédologiques […] permettent le développement d'une gamme variée d'écosystèmes et d'habitats qui renferment une flore et une faune extrêmement diverse dont un grand nombre d'espèces sont endémiques”.

Le processus d'urbanisation

Le développement urbain de la municipalité n'a pas eu lieu de façon structurelle et s'est fondé sur l'utilisation irrationnelle des ressources naturelles, ce qui a causé de graves problèmes sociaux et environnementaux. La prolifération des favelas et l'occupation clandestine de terres inadaptées à la construction, ainsi que l'intensité du déboisement, sont des exemples de la dimension de ces problèmes. Suivant Braille et al. (1993), pendant la période allant de 1950 et 1990, la population résidant dans les favelas s'est accrue considérablement. Alors que le reste de la population est passé de 2 à 8,5 millions, celle des favelas s'est accrue allant de 0,2 à 2,5 millions. Dans les 30 ans qui se sont écoulés entre 1950 et 1980, le nombre de favelas a augmenté d'environ 433 pour cent et, en 1993, près de 1,1 million de personnes y vivaient (IPLAN - Rio, 1994).

Rio de Janeiro a donc fait l'objet d'un accroissement accéléré sans une politique de logement qui pouvait assurer les stratégies, ressources et investissements en infrastructures nécessaires pour maîtriser une croissance aussi rapide. Le modèle urbain d'occupation des terres reflétait les niveaux de revenu des différents segments de la population. La stratification sociale était exaspérée par la ségrégation géographique. Des groupes de gens appauvris ne pouvaient occuper que les terres situées sur les pentes raides des montagnes et les autres zones considérées comme inadaptées à la construction. Ce type d'occupation, jointe à l'absence quasi totale d'infrastructures de base, a été à l'origine d'une grande vulnérabilité environnementale qui a mis en danger les habitants de ces zones.

D'après Kreimer et al., les facteurs qui ont contribué à la dégradation de l'environnement urbain dans la région métropolitaine comprennent les suivants:

LA SITUATION DES FORÊTS DANS L'ÉTAT DE RIO DE JANEIRO

Le processus de déboisement

A l'époque de la découverte du Brésil par les portugais au début du 16e siècle, la forêt atlantique couvrait 97 pour cent du territoire de ce qui est maintenant l'Etat de Rio de Janeiro, alors que les terres restantes étaient occupées par d'autres écosystèmes (brejos, mangroves, dunes côtières, terrains marécageux et pâturages d'altitude). Aujourd'hui, 20 pour cent seulement environ de l'Etat de Rio de Janeiro sont encore sous couvert forestier. C'est là le résultat d'un processus systématique de dégradation qui a commencé avec l'arrivée des premiers colons et qui s'est rapidement intensifié après la moitié du 18e siècle en raison de l'intense exploitation des essences feuillues (comme le pau-brasil, ou Caesalpinia echinata dont le pays tire son nom) et la coupe de bois pour la production de charbon de bois. De ce fait, les terres boisées ont été défrichées au profit de cultures agricoles comme la canne à sucre et le café. Parmi les causes plus récentes de déboisement figurent l'exploitation minière, les activités annuelles de production agricole, l'élevage, la culture de la banane et, notamment dans les zones urbaines, l'expansion des favelas. Le processus de déboisement dans l'Etat de Rio de Janeiro est présenté au tableau 1.

Tableau 1: Déboisement dans l'Etat de Rio de Janeiro: 1500–1990

AnnéeSuperficie
(km2)
Forêt naturelle (%)
150042 94097,00
191235 85781,00
196011 06725,00
1978  9 73922,00
1985  9 37121,17
1990  8 96220,24

Source: SOS Mata Atlantic/INPE (1991).

Les activités de reboisement

Les vestiges les plus imposants de la forêt atlantique de l'Etat se situent sur la chaîne de montagnes côtière de Serra do Mar, protégée par des pentes raides qui rendent très difficile les établissements humains. Des formations résiduelles plus limitées sont disséminées dans tout le territoire de l'Etat. Certains zones, comme le segment nord-ouest, contiennent moins de 1 pour cent des forêts primitives. Le déboisement et la dégradation forestière ont contribué à accroître l'érosion, provoquant la sédimentation progressive des cours d'eau et des canaux de drainage dans les bas-fonds, et résultant en un accroissement des inondations qui sont fréquentes dans les basses terres de la ville de Rio de Janeiro et des municipalités adjacentes.

Afin de contrecarrer cette tendance destructive, plusieurs initiatives de reboisement ont été mises en oeuvre dans l'Etat de Rio de Janeiro par différents organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. Le projet pionnier de reboisement de la foret de Tijuca, qui démarré en 1861, a utilisé un mélange d'espèces atlantiques indigènes et d'essences exotiques (Eucalyptus provenant de l'Indonésie et de la Hollande, par exemple) pour reboiser une surface de 1 600 ha. Aujourd'hui, cette forêt est parmi les principales aires de conservation situées en zone urbaine.

Ce projet a été suivi d'autres activités forestières. Le service du reboisement des pentes de l'Institut géotechnique de l'Etat, créé après les pluies catastrophiques de 1966 et 1967 à Rio, a promu la lutte contre l'érosion par la plantation d'arbres. Grâce à son projet d'écodéveloppement, lancé en 1979, la Fondation publique d'interventions techniques en faveur de l'environnement (Fundação Estadual de Engenharia do Meio Ambiente - FEEMA) a cherché à améliorer par un certain nombre de mesures, y compris le reboisement, l'infrastructure résidentielle des communautés qui vivent sur les flancs de montagne dénudés. En 1986, le conseil municipal de la ville de Rio a préparé un projet technique pour la mise en oeuvre d'un programme de reboisement qui a été réalisé l'année suivante. La Fondation des parcs et des jardins (Fundação de Parques e Jardins) du Secrétariat municipal pour le développement social, qui à l'époque était responsable du Projet novateur de reboisement communautaire, Projeto Mutirão/Reflorestamento, était l'organisation la plus active dans la mise en oeuvre de l'effort de reboisement. A partir de 1990, l'Institut forestier de l'Etat de Rio de Janeiro (Instituto Estadual de Florestas - IEF-RJ) a aussi participé à cet effort conjoint.

Sélection des espèces

Bien que les premiers projets de reboisement aient visé la plantation d'essences ligneuses indigènes adaptées aux conditions locales, un grand nombre de plantes exotiques ont été rapidement introduites dans les jardins, les parcs et les forêts urbaines. Dans la ville de Rio de Janeiro, par exemple, les plantations d'Eucalyptus et de Pinus ont été entreprises sur les flancs de colline et les aires de conservation. Cependant, au début des années 80, les projets se sont de nouveau tournés vers les essences atlantiques indigènes. Depuis lors, des progrès importants ont été accomplis dans les techniques de production de plantules et la culture et la gestion de ces espèces. De ce fait, il y a eu un fort accroissement du nombre des essences indigènes utilisées, accompagné d'une baisse notable d'utilisation des essences exotiques.

Les initiatives susmentionnées tendaient en général à répondre à des situations d'urgence mais il n'y avait aucun plan de développement urbain cohérent fondé sur l'utilisation et la gestion rationnelles des ressources naturelles disponibles.

PROGRAMMES DE FORESTERIE URBAINE ET PÉRIURBAINE DANS LA RÉGION MÉTROPOLITAINE DE RIO DE JANEIRO

Les principaux objectifs des activités forestières de Rio de Janeiro sont la conservation du sol et l'amélioration de l'hydrologie des bassins versants. Le rétablissement du couvert forestier sur les pentes raides permet de freiner le ruissellement superficiel rapide, d'améliorer la capacité de rétention d'eau du sol et de stabiliser les pentes. La fourniture de produits forestiers comme les fruits, les noix et le bois de feu à usage local a aussi acquis une importance croissante et satisfait les besoins communautaires, objectif fondamental pour la réussite du projet.

Les principaux acteurs concernés par le développement de la foresterie urbaine et périurbaine dans la région métropolitaine de Rio de Janeiro sont les suivants:

Les paragraphes qui suivent présentent cinq initiatives réalisées par ces organismes.

Projet de reboisement communautaire (Projeto Mutirão/Reflorestamento)

Objectifs et méthodologie

Le Projet de reboisement communautaire, lancé en 1986, visait à restaurer le couvert végétal des flancs de colline dégradés situés au-dessus des favelas grâce à des techniques à faible coût et une participation communautaire active. Les objectifs du projet étaient les suivants:

Dès le début, le Projet de reboisement communautaire s'est proposé d'utiliser la main-d'oeuvre salariée locale non seulement pour réduire les coûts du projet mais aussi pour stimuler la participation des membres des communautés cibles au processus de reboisement et, notamment, à la protection et à la gestion des arbres, que l'on estimait être la phase la plus critique. A cette fin, parallèlement aux activités de reboisement et en vue de les compléter, des projets d'éducation environnementale ont été envisagés à l'intention de la population locale.

Choix des domaines d'intervention prioritaires

Les domaines à inclure dans le Projet de reboisement communautaire ont été choisis en fonction des caractéristiques suivants:

Préparation des plans d'exécution, organisation communautaire et recrutement de la main-d'oeuvre

Les activités de projet se sont aussi étendues aux communautés des favelas qui ont adressé une demande officielle d'assistance au gouvernement municipal. Le niveau d'organisation communautaire et d'intérêt pour le reboisement manifesté par les communautés a également été évalué au moment de décider s'il était opportun de les inclure dans le projet. Plus la communauté était organisée et compacte, plus grandes étaient les probabilités de réussite.

Les zones étaient choisies sur la base de cartes à l'échelle de 1/2 000 ou 1/10 000 sur lesquelles les zones du projet étaient délimitées dans leur microbassin hydrographique respectif. A la suite de cette opération, des visites de terrain ont été organisées pour analyser les caractéristiques sociales et environnementales des communautés concernées, en accordant une attention spéciale au type de sol en jeu, à l'utilisation et à l'occupation des terres, au couvert végétal, aux formations rocheuses et à d'autres aspects. Dans tous les cas, les activités de reboisement concernaient les parties supérieures du bassin versant qui étaient normalement inhabitées.

Parallèlement à la préparation de plans d'exécution, des contacts ont été établis avec les représentants des associations de résidents, qui agissaient en qualité de points focaux pendant la réalisation du projet. Le personnel du projet a organisé une assemblée au siège de chaque association pour présenter les plans techniques et décrire les avantages attendus, et pour élire un membre de la communauté responsable de la surveillance des travaux de reboisement locaux. En même temps, 10 autres assistants ont été recrutés pour former une équipe de travail.

Ces travailleurs n'étaient pas officiellement recrutés par le conseil municipal mais étaient payés moyennant les fonds du projet en tant que fournisseurs de services autonomes pour la durée des activités (stades de la plantation et de l'entretien). Outre la rémunération, le conseil municipal fournissait aussi les outils, le matériel et l'assistance technique nécessaires aux travailleurs sous-traités.

Choix des espèces

La sélection des espèces et les types de plantation se fondaient sur les techniques de la succession secondaire afin de simuler les processus de régénération de la forêt naturelle (Kageyama, 1992). Sur la base de recherches effectuées dans les années 60, quatre types d'espèces adaptées au reboisement (pionnières, secondaire primaire, secondaire tardif et climacique) ont été identifiées et, en fonction des essais de terrain menés par le projet, l'équipe technique du Projet de reboisement communautaire a groupé les espèces à planter en cinq groupes (encadré 1).

Encadré 1: Classification des espèces à planter
Projeto Mutirão/Reforestação, Rio de Janeiro
Groupe 1: Légumineuses à croissance rapide correspondant à 30 pour cent de l'ensemble du matériel planté, y compris Acacia mangium, A. auriculiformis, A. angustissima, Mimosa caesalpiniaefolia, Albizia saman et Clitoria fairchildiana.
Groupe 2: Espèces pionnières et envahissantes correspondant à 20 pour cent du l'ensemble du matériel planté. Les principales espèces sont: Mimosa bimucronata, Tibouchina sp., Trema micrantha, Embauba Cecropia sp. et Schinus therebinthifolius.
Groupe 3: Espèces secondaires primaires correspondant à 20 pour cent de l'ensemble du matériel planté. Elles comprennent notamment Piptadenia sp., Schizolobium parahyba, Senna multijuga, S. macranthera, Guarea sp., Inga sp., Peltophorum dubium, Sparattosperma leucanthum, Cibystax sp., Luehea sp., Bauhinia forficata et Enterolobium contortisiliquum.
Groupe 4: Espèces secondaires tardives et climaciques correspondant à 15 pour cent de l'ensemble du matériel planté et comprenant Chorisia speciosa, Tabebuia sp., Hymenaea courbaril, Cariniana legalis, C. estrellensis, Cedrela fissilis, Ocotea sp. et Euterpe edulis.
Groupe 5: Espèces complémentaires (arbres fruitiers, arbres ornementaux, haies vives et autres) correspondant aux 15 pour cent restants du matériel planté. Parmi ces espèces figurent Psidium guajava, Mangifera indica, Spondias sp., Persea americana, Artocarpus integrifolia, Anacardium occidentale, Syzygium jambolana, Eriobotrya japonica, Eugenia uniflora, Tamarindus indica, Delonix regia et Melia azedarach.

Production de plantules

Les plantules utilisées par le Projet de reboisement communautaire ont été produites dans la pépinière de la ferme modèle située près de Rio de Janeiro, et la main-d'oeuvre a consisté en personnes mentalement et physiquement handicapées, en sans-abri et en chômeurs. La pépinière possède une chambre de traitement, un laboratoire et une chambre froide affectée à l'emmagasinage des semences. Elle a une capacité maximale de production de 90 000 plantules par mois. Elle produit 150 différentes espèces, y compris des espèces pionnières, secondaires et climaciques. Les lits de semences sont dotées d'un système d'arrosage par aspersion activé électroniquement. Les plantules destinées aux zones d'accès difficile sont semées dans des sachets pour en faciliter le transport.

Préparation des sites et plantation

Le Projet de reboisement communautaire a oeuvré dans chaque zone participante pendant quatre ans en moyenne. La première année a été consacrée à la plantation et les trois autres à l'entretien des arbres. D'après Santos et al. (1992), les opérations à entreprendre pendant la première année sont les suivantes:

Entretien des plantations

Les activités d'entretien ont été entreprises pendant une période de trois ans et ont fait appel à la participation communautaire. Les travaux comprenaient le nettoyage des canaux et fossés de drainage, la replantation, la fertilisation, le désherbage, l'émondage et la coupe, ainsi que la lutte contre les ravageurs et les maladies. Après cette période de trois ans, il était estimé que la forêt aurait été suffisamment bien établie pour devenir autosuffisante.

«L'expérience pilote de São José Operário’ du Projet de reboisement communautaire

La favela appelée São José Operário a été choisie par le gouvernement municipal de Rio de Janeiro en 1986 comme site pilote pour le Projet de reboisement communautaire car elle présentait une situation critique qui appelait une attention immédiate. Le site était dégradé et déboisé, et se caractérisait par des affleurements rocheux instables et des pentes raides (avec une inclinaison de 46 pour cent). Cette favela occupait aussi l'emplacement d'une ancienne carrière de granit clandestine. Des routes d'accès avaient été tracées pour la carrière et les sols étaient perturbés par la taille, le dynamitage et le transport des pierres qui avaient causé une érosion et une sédimentation en aval.

Le flanc de la colline où les activités de reboisement ont été réalisées est situé au-dessus de cette favela sur la pente nord du mont Tijuca, dans un microbassin versant de 32 ha qui se déverse dans la baie de Guanabara. La colline a une forte inclinaison qui varie entre 40 et 50 pour cent et des affleurements rocheux. L'altitude moyenne est de 200 m et varie entre 100 et 300 m. Avant la mise en oeuvre du Projet de reboisement communautaire, sur ce flanc de colline prédominaient l'herbe à éléphant (Panicum maximum) et d'autres espèces herbacées et ligneuses. L'éclatement fréquent d'incendies, notamment pendant la saison sèche, interdisait aux espèces pionnières de se régénérer.

En 1944, la partie basse de ce flanc de colline était densément occupée par un groupe de maisons de qualité inférieure, habitées par près de 12 000 personnes. La stratification sociale de la favela de São José Operário est mise en évidence par la présence de huttes le long de la colline. Les huttes situées près du sommet sont les moins coûteuses en raison de leur difficulté d'accès et du manque d'infrastructures fondamentales. Les revenus des résidents (environ 110 $EU par mois par ménage) suffisent à peine à acheter les aliments de base consistant en premier lieu en riz, fèves et farine de manioc. Les chefs de famille sont employés dans des travaux de construction publique ou ont des occupations occasionnelles, alors que les femmes trouvent habituellement du travail comme domestiques souvent loin de la communauté. Il y a une école primaire sur ce flanc de colline mais les résidents doivent descendre jusqu'à la communauté voisine pour les soins de santé.

Activités de projet et résultats obtenus

Les actions entreprises par le Projet de reboisement communautaire dans cette zone visaient à stabiliser les pentes, à diminuer le risque d'accidents et à réduire l'érosion et la sédimentation qui causent des accumulations de boue dans les rues des quartiers résidentiels situés plus bas. Un objectif accessoire était de limiter l'expansion de la communauté vers des zones dangereuses grâce à la création d'enceintes boisées. Le projet a démarré en février 1987 et a contribué à la plantation de 11 ha d'espèces indigènes et exotiques à croissance rapide, soit 30 pour cent environ de la superficie totale de la zone, et à l'installation d'infrastructures de drainage fondamentales. Le coût de ces opérations s'est élevé à 6 900 $EU par ha.

Les espèces choisies pour le projet avaient les caractéristiques suivantes:

Au cours de la mise en oeuvre, les espèces ont été groupées en quatre catégories: 1) légumineuses à croissance rapide et taux élevé de survie plantées extensivement pour amender le sol; 2) essences indigènes de la forêt atlantique poussant spontanément dans la zone et considérées comme importantes pour la restauration du couvert végétal; 3) essences exotiques capables de s'adapter aux conditions climatiques régnantes et aux pentes raides; 4) arbres fruitiers.

En 1991, quatre ans après le démarrage des travaux de reboisement à São José Operário, on a pu observer la supériorité des légumineuses à croissance rapide par rapport aux autres essences, bien que les essences indigènes pionnières et les essences primaires secondaires aient aussi fait preuve d'un bon développement. En outre, la réduction significative de l'érosion du sol montrait que le projet avait réalisé son principal objectif. Enfin on est parvenu à établir des ceintures vertes pour contenir l'expansion de la communauté et régénérer les sources de la zone.

Evaluation économique écologique

May et al. (1994) ont choisi le projet de reboisement de São José Operário pour une étude de cas sur l'économie écologique. Une analyse coût-avantages a été réalisée en incorporant les bénéfices résultant des coûts environnementaux évités et calculés à posteriori.

Les avantages quantifiés comprenaient: a) l'élimination des grissements de terrain; b) la réduction des pertes matérielles en aval due à la diminution des inondations; c) la réduction des coûts de l'élimination des sédiments, qui se seraient normalement accumulés dans les canaux de drainage des eaux d'orage et les routes, et la pérennisation des sources; d) la réévaluation de la propriété immobilière.

Ces avantages ont été évalués sur une période de 20 ans en utilisant un taux d'actualisation de 12 pour cent. Selon les estimations, la valeur nette actuelle des avantages découlant de l'investissement dans la remise en état de l'environnement serait 200 fois supérieure aux coûts escomptés. Le taux de rendement interne de l'investissement était proche de 24 pour cent, et de ce fait considérablement plus élevé que le seuil de rentabilité utilisé par les institutions financières internationales. A cette analyse économique a été jointe une autre de nature plus qualitative dont l'objectif était d'identifier les perceptions des résidents relativement au projet, et de connaître leur évaluation des résultats obtenus.

Il a été constaté que le projet a fourni des avantages à court terme aux membres de la communauté, grâce à la rétribution des travaux réalisés au titre du projet, et des avantages à long terme sous forme de réduction de l'érosion du sol, de la sédimentation et de l'obstruction des canaux, et d'accroissement des disponibilités en eau grâce à la génération de sources dans la zone reboisée. Cependant, du point de vue de la communauté, le projet aurait eu davantage de succès s'il ne s'était pas limité à la plantation d'arbres mais avait aussi inclus parmi ses objectifs le pavage des rues et des mesures visant à améliorer le réseau d'égouts et les services de voirie.

En réalité, les avantages envisagés n'étaient que partiellement réalisés. Il est vrai qu'aucune nouvelle perte de maisons ou d'ouvrage d'amélioration n'a été enregistrée après les travaux de drainage, et un grand nombre de sources ont commencé à couler régulièrement favorisant les résidents vivant près de la zone reboisée. Cependant, la valeur des habitations n'a pas augmenté à cause du manque de services d'assainissement de base, et il fallait encore grimper comme avant pour atteindre les habitations. Il y a eu par contre une augmentation de valeur des huttes situées plus bas sur la colline. En ce qui concerne les maisons construites au pied de la colline, elles ne souffraient plus des pertes graves dues au dépôt de sédiments causés par les inondations, mais les habitants continuaient à être importunés, encore que moins intensément, par les déchets solides qui s'accumulaient le long de la colline et qui obstruaient les canaux de drainage des eaux d'orage.

La Fondation des parcs et des jardins

Les travaux de reboisement réalisés par la Fondation des parcs et des jardins ont démarré en 1987 lorsque la fondation faisait partie du Secrétariat des travaux et services publics de la municipalité de Rio de Janeiro. Ses objectifs étaient semblable à ceux du projet de reboisement communautaire et visaient à contenir les glissements de terrain sur les pentes raides, à remettre en état les forêts dégradées, à régulariser les débits des cours d'eau et à lutter contre l'érosion et la déposition de sédiments responsables de l'obstruction des réseaux de drainage.

Le projet se proposait en outre de: a) accélérer la remise en état des forêts transitoires situées à plus de 100 m d'altitude entre les zones urbanisées et les sites protégés officiellement; appuyer les activités de conservation des organisations publiques relevant de la municipalité; et c) utiliser les forêts et les autres types de végétation en fonction des besoins de logement, d'emploi, de génération de revenu et d'amélioration de la qualité de la vie des résidents des favelas.

Une enquête préliminaire a identifié 248 zones nécessitant des plantations ou des travaux de protection. Quelques zones prioritaires ont été désignées suivant des critères qui identifiaient les terres exposées aux inondations et aux accidents, l'existence de communautés pauvres qui bénéficieraient du projet, et les zones nécessitant une protection écologique.

Le projet avait pour objectif la plantation de 3 millions d'arbres en une période de trois ans sur une superficie totale de 750 ha dans les bassins versants des fleuves Comprido, Trapicheiros, Maracanã et Joana, ainsi que dans la zone de protection municipale de Sacopé.

La méthodologie du projet variait suivant les endroits et en fonction des caractéristiques locales comme la pente, le type de sol, la disponibilité en eau, le microclimat et l'utilisation communautaire des terres. Le choix des arbres à planter se faisait en fonction des objectifs suivants:

Production de plantules

La production de plantules a été centralisée dans une seule pépinière afin d'assurer un meilleur contrôle de la qualité. Des études ont été entreprises sur la germination, la croissance, la survie, les traitements sylvicoles et l'identification des espèces indigènes. Les plantules produites dans ce système ont été groupées en essences indigènes, exotiques ou fruitières (tableaux 2, 3 et 4).

Une enquête a été entreprise sur le terrain pour observer les aspects suivants: intérêt de la communauté; délimitation du site; caractéristiques physiques; nécessité de réaliser des travaux de génie civil (bandes protectrices, clôtures et hangars d'entreposage); présence de troupeaux d'animaux domestique's, pistes, routes d'accès et sentiers, et sources. A cette occasion, on a également identifié les essences indigènes pouvant servir de source de semences.

Tableau 2: Classification des espèces indigènes

Nom localNom scientifique
AngicoPiptadenia spp.
AroeiraAstronium urundeuva
BacopanReedia cayptrata
CássiaCassia excelsa
CássiaCassia grandis
FedegosoCassia macranthera
Ipê amareloTabebuia vellesoi
Ipê rosaTabebuia impetiginosa
Ipê roxoTabebuia heptaphylla
LeucenaLeucaena glauca
MirindibaLafoensia glyptocarpa
MungubaPachira aquatica
Pau-ferroCaesalpinia ferrea
SabiáMimosa caesalpiniaefolia
SaboneteiraSapindus saponaria
UrucumBixa orellana

Tableau 3: Classification des espèces exotiques

Nom localNom scientifique
LeucenaLeucaena leucocephala
Acácia mangiumAcacia mangium
Acácia auriculiformeAcacia auriculiformis
Cássia coraçao de negroAlbizia lebbek
CalaburaCaolabura multijuga
Cássia siameaCassia siamae

Tableau 4: Classification des espèces fruitières

Nom localNom scientifique
AraçáTocoynema bullata
AbióLucuma caimito
BiribáAnnona cherimola
Cajá mangeAnacardium giganteum
GraviolaAnnona muricata
JacaArtocarpus integrifolia
PitangaEugenia uniflora
MangaMangifera indica
NésperaEriobotrya japonica
GoiabaPsidium guajava
JamboEugenia melaccensis
JambolãoSyzygium bambalana
AbacateLaurus persea
TamarindoTamarindus indica

La production de plantules dans la pépinière a été entreprise sur des couches de germination ou directement dans des sachets en plastique. Les plantules sont restées dans la pépinière centrale où elles ont atteint la taille de 30 cm (50 cm pour les arbres); ensuite elles ont été transférées sur le terrain et mises dans de petites pépinières locales à des fins d'acclimatation et de fertilisation avant la plantation. Certaines plantules ont aussi été produites dans ces pépinières locales, qui avaient l'avantage de permettre le recrutement d'ouvriers locaux mais le désavantage de rendre difficile le contrôle de la qualité de la plante. De petits arbres fruitiers ont aussi été achetés sur le marché régional. La plantation a été réalisée pendant tous les mois de l'année sauf durant la saison sèche (mai, juin et juillet).

Etablissement des plantules

Les plantules ont été établies avec des espacements de 1,5 × 1,5 m pour obtenir une densité élevée servant à créer un couvert végétal épais. Toutes les lignes de plantation avaient le même espacement et formaient un quinconce. Ce schéma d'espacement pouvait être modifié en fonction de l'inclinaison afin de minimiser l'érosion superficielle. Pour les arbres fruitiers, on a adopté un espacement minimal de 5 m × 5 m, vu leurs besoins majeurs en nutriments et en espace. Dans certaines zones, on a tenté le semis direct des espèces à croissance rapide entre les lignes de plantation pour assurer une plus ample couverture du sol et des aliments pour la population et pour les animaux domestiques et la faune sauvage.

Entretien des plantations

Après la plantation, les travaux d'entretien ont commencé immédiatement. Ils comprenaient le drainage, la protection du sol, la lutte contre la graminée colonião grâce à sa coupe périodique, la prévention des feux, la lutte contre les fourmis à l'aide de granulés insecticides et le remplacement des plantules mortes pendant la première phase de la plantation.

Après la transformation du Département des parcs et des jardins en une fondation, le secteur de la gestion du reboisement est devenu plus autonome et a commencé à sous-traiter la fourniture de services pendant six mois ou un an afin d'accomplir certaines tâches.

Répondre aux besoins de reboisement

La Fondation réalise des initiatives de reboisement sur une superficie totale de 214,8 ha à l'aide d'espèces choisies en fonction des mêmes principes de succession écologique adoptés par le programme de reboisement communautaire.

Parmi les activités appuyées par la Fondation des parcs et des jardins figure le reboisement des flancs de colline à Leme, Urubu et Babilônia. Cette activité a été sollicitée par l'association locale des résidents, l'Association pour l'environnement de Leme (Asociação para o Meio Ambiente de Leme) (AMALEME). Pour répondre à leur demande, la Fondation des parcs et des jardins a lancé un projet de reboisement au niveau local qui comportait l'élimination de la graminée colonião (qui avait rapidement envahi la zone) et la plantation et l'entretien de plantules.

En 1995, la plantation sur les monts Leme avait consisté dans l'établissement de 4 700 plants d'espèces fruitières indigènes à croissance rapide, ce qui a permis de remettre en état 4 ha de terres dégradées qui unissent maintenant 12 ha d'îlots de végétation indigène résiduelle. Sur le flanc du mont Urub et dans une partie de Babilônia, 12 500 plantules ont été plantées en une seule année.

AMALEME a collaboré intensément avec la Fondation des parcs et des jardins et a mobilisé aussi l'assistance d'autres institutions, comme l'armée, pour fournir un soutien logistique et, au besoin, contribuer au transport des plantules. Elle a aussi obtenu d'aide du Groupe d'action écologique (Grupo de Acção Ecológica - GAE) pour les travaux de creusement de la paroi rocheuse. AMALEME a en outre mené des études sur les biotes locaux avec l'aide de la FEEMA et du Club d'observation des oiseaux (Clube de Observação das Aves - COA).

Le Programme de reconstruction de Rio

En mars 1988, après qu'une forte inondation avait frappé la région métropolitaine de Rio de Janeiro et causé un grand nombre de pertes de vie et des dommages extensifs aux infrastructures de la région, le gouvernement du Brésil, aidé par la Banque mondiale, a créé un Groupe exécutif pour la reconstruction et les travaux d'urgence (Grupo Executivo de Recuperação e Obras de Emergência -GEROE) «afin de surveiller les catastrophes à court terme et de coordonner les activités de reconstruction et de prévention à moyen et long terme» (Munasinghe, 1990). Cette initiative a donné lieu à l'élaboration d'un programme spécial de reconstruction et de prévention connu sous le nom de Programme de reconstruction de Rio (Programa RECONSTRUÇÃO RIO - Rio).

Objectifs

D'après Preece (1992), les objectifs du programme étaient «d'accroître la résistance de la ville face aux catastrophes naturelles en promouvant des stratégies multisectorielles de développement à long terme. L'accent portait sur les liens entre les pratiques irrationnelles de développement urbain et la vulnérabilité et, par là, sur la nécessité de modifier les approches traditionnelles en intégrant des politiques environnementales dans les activités normales de planification des institutions publiques».

Reboisement des pentes et prévention des inondations dans les zones urbaines

La composante A-5 de ce programme est mise en oeuvre par la Fondation de l'Institut forestier de l'Etat qui a été créée en 1988 et a commencé ses opérations en 1990. La fondation est chargée de:

Parmi les composantes susmentionnées du programme de reconstruction de Rio, la région métropolitaine est responsable de l'exécution d'un projet de reboisement des pentes déboisées dans les zones urbaines de l'Etat de Rio de Janeiro, qui ont été désignées pour leur niveau élevé d'instabilité. Cependant, elle a dû affronter deux problèmes, d'une part la faiblesse institutionnelle exaspérée par les complexités d'une situation d'urgence exigeant des solutions multisectorielles et interinstitutions et, d'autre part, la rivalité politique entre l'Etat et la municipalité.

Il a été proposé initialement, par l'entremise de la région métropolitaine de Rio de Janeiro, de reboiser quelque 1 200 ha, y compris 800 ha situés dans la municipalité de Rio et 400 ha dans celle de Petrópolis. Cependant, immédiatement après, à la suite de révisions du projet initial, il a été décidé de reboiser 503 ha situés à Rio et Nova Iguaçu et 375 ha à Petrópolis.

Les résultats obtenus - contraintes et limitations

Suivant l'évaluation faite par la Fédération brésilienne pour la conservation de la nature (FBCN) (Federação Brasileira para a Conservação da Naturaliza), jusqu'à la fin de 1991, 25 pour cent seulement de la zone envisagée avaient été reboisés. En outre, les techniciens de la fondation estimaient, à la suite de visites de terrain, que dans de nombreuses zones reboisées on se heurtait déjà à des problèmes. Sur les collines de Juramento et Dendê, par exemple, où 120 et 33 ha, respectivement, avaient été reboisés, ils avaient noté: a) la fréquence accrue des feux due à la graminée colonião; b) la présence généralisée de chèvres; et c) l'exploitation minière extensive sur les pentes, ce qui provoquait une érosion prononcée dans les zones voisines de celles reboisées. La fondation a aussi observé des échecs dans la plantation elle-même. Certaines des plantules, par exemple, n'avaient même pas été retirées de leur sachet en plastique. Dans le cas de la colline Salgueiro, qui occupe une superficie de 43 ha, d'après la Fédération (FBCN, 1991): «un reboisement hétérogène a été réalisé en utilisant des espèces brésiliennes et exotiques sans discernement, une procédure qui n'est pas recommandable. La plantation a été faite sans irrigation mais en fertilisant et en désherbant le pourtour des trous de plantation. Dans certains endroits il a été nécessaire de replanter».

En 1994, la plantation était finalement achevée sur environ 450 ha situés dans les municipalités de Rio de Janeiro et Nova Iguaçu. Néanmoins, d'après la société sous-traitée pour entreprendre les travaux, les deux facteurs qui pouvaient potentiellement causer de fortes pertes dans les zones reboisées étaient le feu et la présence de bétail. Pour éviter ce problème et assurer la réussite du reboisement, une série d'initiatives éducatives ont été lancées à l'intention de la population vivant dans ces zones. Elles comprenaient des causeries sur le reboisement, la présentation de vidéos, des promenades dans les zones de plantation pour mettre en évidence l'importance de l'effort de reboisement, des visites aux pépinières forestières, la distribution et la plantation de jeunes arbres dans les écoles proches des communautés participant au reboisement, et la distribution de dépliants d'information. Même si ces efforts étaient bien intentionnés et utiles, ils étaient isolés et n'ont pas suffi à assurer le succès du projet. Les activités visaient à expliquer aux gens ce que l'on faisait et pourquoi plutôt que de les faire participer, dès le début, à la planification et à la mise en oeuvre. Le projet se heurtait également aux problèmes suivants: a) manque de phases expérimentales pour tester l'adaptabilité des espèces aux conditions locales; b) insuffisance des critères adoptés pour la sélection des zones d'action; c) faiblesses institutionnelles exacerbées par la complexité d'une situation d'urgence exigeant des solutions multisectorielles et interinstitutions; et d) manque de coordination entre les multiples organismes responsables de l'exécution des différentes parties du projet.

Participation communautaire et résultats attendus

Cependant, les efforts faits pour inciter les communautés locales à participer dès le démarrage des activités a représenté un aspect positif de ces projets. La région métropolitaine de Rio de Janeiro a pris l'initiative de former un groupe de participation communautaire dont l'objectif était d'entreprendre une enquête socioenvironnementale des communautés afin d'identifier les principaux problèmes que devaient affronter les résidents; de surveiller les contacts établis entre l'entreprise et les représentants de ces communautés, et de former les participants à la préservation et à la protection des zones reboisées.

Dan le cas des activités de reboisement prévues pour la municipalité de Petrópolis, on a contacté la population locale au moment de la sélection des zones à reboiser, et on s'est efforcé de comprendre leurs besoins et intérêts dans le cadre du projet. Bien que ce processus ait été extrêmement utile pour la préparation des activités dans chaque zone, il a créé des attentes parmi les membres de la communauté. En effet, malgré le grand nombre de techniciens qui expliquaient que le projet se limitait au reboisement, les membres de la communauté insistaient pour que, en plus de cette activité, d'autres soient entreprises, comme l'amélioration des voies d'accès et des conditions sanitaire locales. Malheureusement, le reboisement lui-même n'a pas encore commencé bien que plus de deux ans aient passé depuis les contacts initiaux. Ce retard a naturellement créé du scepticisme chez les gens quant à l'efficacité de tels projets mis en oeuvre par des institutions publiques.

Le projet forestier de Pedra Branca

La chaîne de montagnes de Pedra Branca (qui couvre une superficie de 17 400 ha) s'étend sur 80 km environ le long des côtes rocheuses de Prainha, Grumari et Barra de Guaratiba à plus de 1 000 m d'altitude. Couverte à l'origine par une dense forêt ombrophile tropicale, la végétation de la zone a été profondément altérée par l'influence de l'homme. Le couvert forestier s'est réduit passant des 16 000 ha originels à environ 4 500 ha.

Au cours des décennies passées, le déboisement de Pedra Branca a été causé par des plantations extensives de bananes (Musa sapientum) et par la promotion immobilière. Même le parc public de Pedra Branca a été affecté. Ce parc a été créé en 1974 pour occuper environ 12 400 ha de zones montagneuses, bien que son régime foncier n'ait pas encore été régularisé (40 pour cent seulement de la superficie totale font partie du domaine de l'Etat).

A l'heure actuelle, le principale source de revenu pour les petits exploitants locaux est la culture de la banane qui occupe une bande de terre d'une altitude de 20 m et 600 m dans le parc. Cette culture a connu une forte baisse de productivité, forçant les producteurs à établir de nouvelles plantations pour garantir un revenu fixe ou, comme dans de nombreux cas, à vendre leurs terres aux spéculateurs immobiliers. Ces facteurs ont accru le taux de dégradation de la forêt.

Objectifs

Pour renverser cette tendance, en 1990 le gouvernement de l'Etat a élaboré le projet forestier de Pedra Branca qui visait à reboiser 500 ha moyennant:

Promotion d'espèces agroforestières indigènes à usages multiples

Ce projet agroforestier comportait l'association de cultures traditionnelles avec des espèces forestières à usage multiples pour la fourniture directe et indirecte de biens et services, et pour la protection des ressources naturelles de base. Deux modèles, applicables respectivement aux basses terres côtières et aux flancs de montagne, ont été conçus et ont concerné diverses zones et espèces forestières, avec l'objectif de créer des revenus (encadré 2).

Encadré 2: Modèle agroforestier pour les basses terres et les flancs de montagne
Projet forestier de Pedra Branca
Le modèle agroforestier pour les basses terres comprenait des espèces forestières indigènes comme Psidium sp., Schinus terebinthifolius, Plinea edulis, Anacardium occidentale, Eugenia brasiliensis, Piptadenia gonoacantha, Pseudobombax grandiflorum, Eugenia uniflora, Eugenia nitens, et Erythroxylum ovalifolium; et des cultures traditionnelles annuelles comme Phaseolus vulgaris (haricots), Zea mays (maïs), Manihot sp. (manioc), et Cocos nucifera (noix de coco).
Le modèle agroforestier pour les flancs de montagne comprenait des espèces indigènes telles qu'Anadenanthera colubrina, Schizolobium parahyba, Tabebuia heptaphylla, et Euterpe edulis; et des cultures annuelles traditionnelles telles que Diospyrus discolor (kaki), Phaseolus vulgaris (haricots), Zea mays (maïs), et Musa sapientum (banane).

Production de plantules

La production de plantules a été organisée dans une pépinière forestière du gouvernement située auprès de la colonie Juliano Moreira de Rio de Janeiro à laquelle participaient des membres de la colonie en cours de réintégration dans la société. Le projet prévoyait l'instauration de partenariats avec différentes instituions, y compris la Fondation de l'Institut forestier de l'Etat, le Secrétariat d'Etat de la santé, la Fondation des parcs et des jardins, l'Université fédérale rurale de Rio de Janeiro et l'Université d'Etat de Rio de Janeiro.

A ce jour, deux modules pour le boisement des basses terres ont été établis avec beaucoup de succès et un module pour les flancs des montagne vient d'être mis en oeuvre. Le manioc, dont le taux de perte pour les espèces indigènes s'élevait à 14 pour cent, a représenté la première récolte.

Résultats obtenus et perspectives

La commercialisation des produits a commencé sans la participation d'intermédiaires, et s'est faite directement du producteur au consommateur. Des efforts ont été accomplis pour éviter le déboisement progressif, les intrusions constantes, la chasse et les feux de forêts provoqués. L'Etat a acheté du matériel pour émissions radiophoniques ainsi que des véhicules, et a institué un partenariat avec le Régiment de police à cheval pour renforcer les capacités de contrôle de l'Institut forestier de l'Etat. Dans l'ensemble, le projet s'est soldé par quelques succès et, partant, pourra servir de modèle pour d'autres activités semblables à Rio de Janeiro.

CONTRAINTES DES PROGRAMMES DE REBOISEMENT

Facteurs politiques et juridiques

Contraintes politiques

En raison de leur forte composante sociale et de la complexité des problèmes auxquels ils se heurtent, les projets de reboisement sont profondément influencés par des facteurs politiques. La mutation rapide de l'environnement politique est particulièrement nocive pour les projets à long terme car leurs priorités doivent être constamment modifiées et ce, au détriment de leur continuité. Les équipes techniques elles-mêmes, souvent remplacées à cause des fréquents changements intervenant dans le gouvernement, perdent leur efficacité.

Il semble que l'importance de ces projets est plus largement reconnue parmi la population qu'au niveau du gouvernement. Malgré la difficulté de sensibiliser d'autres secteurs publics à la valeur de ces initiatives, et en vue d'obtenir tout de même leur appui, les fonctionnaires responsables ont commencé à promouvoir activement les projets de reboisement en soulignant leur effet favorable sur les populations, ainsi que leur visibilité. En effet, grâce à leur position sur le flancs des collines, les plantations sont visibles de loin et servent «d'affiches» publicitaires de l'action du gouvernement.

La coopération parmi les institutions publiques oeuvrant dans le reboisement est encore faible, et les agences mènent souvent leurs activités isolément, dans un cadre caractérisé par l'inefficacité de l'administration, le manque de ressources et une bureaucratie obstructive.

Utilisation des terres

Comme on l'a vu, l'agropastoralisme est pratiqué communément sur les flancs de colline dénudés (dans la chaîne de montagnes de Pedra Branca, par exemple). Cependant, le pâturage, notamment des bovins et des caprins, et les cultures agricoles contrarient souvent les efforts de reboisement. Mais, les activités d'agropastoralisme ont traditionnellement représenté une importante source de revenu local, ce qui explique l'hostilité manifestée par la population locale à l'égard de la conversion des pâturages et des terres arables en forêts.

L'exploitation minière a aggravé les tensions relatives à l'utilisation des sols. L'exploitation du granit a créé de nombreuses zones dangereuses et a dégradé le sol et les systèmes de drainage naturels, rendant encore plus ardue la tâche de remise en état. Bien que les entreprises minières soient obligées par la loi de réparer les dommages causés par leurs activités, ces réparations ont rarement lieu.

Régime foncier

Les activités de reboisement se heurtent souvent à des problèmes comme la propriété privée ou le statut incertain de tenure des terres. Bien que la législation existante impose aux propriétaires fonciers de remettre en état leurs terres dégradées, ils n'ont pas toujours les moyens de le faire ou manquent de l'intérêt nécessaire. En raison de l'incertitude et de la lenteur des procédures judiciaires, il est très difficile de forcer les propriétaires à s'acquitter de leurs obligations. C'est pourquoi l'Etat assume souvent cette responsabilité, au nom de l'intérêt public, par un accord officiel avec les propriétaires en cause. En vertu de cet accord, ce dernier s'engage à protéger les zones en cours de reboisement en interdisant toute activité qui pourrait compromettre l'investissement du gouvernement. En pratique, ces accords se soldent le plus souvent par un échec à cause des conflits qui éclatent entre les propriétaires et les populations des favelas, de leur manque de volonté d'agir et d'autres difficultés.

Questions sociales et culturelles

Les techniciens de projets établissent normalement des contacts étroits avec les populations des zones où se déroulent les projets. Ils deviennent de ce fait la cible d'exigences qu'ils ne peuvent satisfaire, déterminant souvent un climat de frustration chez les communautés concernées. Dans la majorité de ces communautés les services publics font défaut. En outre, les projets étant le seul signe de la présence gouvernementale au niveau local, les communautés espèrent en obtenir des emplois et d'autres avantages qui transcendent bien entendu les objectifs et les possibilités du projet.

De plus, le reboisement est souvent considéré comme un remède universel, comme par exemple, pour lutter contre l'instabilité des pentes dûe à des activités d'exploitation forestières et de construction qui sont conduites sans tenir compte de la durabilité de l'environnement. Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas que quoique le reboisement sur les pentes fortes soit un moyen préventif voir même correctif, celui-ci doit fréquemment être accompagné d'actions indispensables, notamment les travaux de drainage et les travaux d'ingénierie de rétention des pentes.

Problèmes techniques

Sélection des essences les plus appropriées

Les critères de sélection des essences les plus appropriées destinées à la foresterie urbaine et périurbaine à Rio de Janeiro ont évolué en fonction des résultats des essais. Initialement, les projets ont mis l'accent sur l'utilisation d'espèces exotiques plus facilement disponibles. Par la suite, on a mélangé les espèces exotiques et les espèces indigènes. Actuellement, l'accent porte sur l'utilisation des espèces indigènes sur la base du critère de la succession végétale.

Transport des plantules aux lieux de plantation

Le transport des plantules est l'un des principaux problèmes que doivent affronter les responsables du reboisement à Rio de Janeiro. La raideur des pentes et le manque de routes interdit le transport par voiture dans de nombreux endroits. Pour les distances relativement brèves, les techniciens ont eu recours aux animaux de trait ou au transport manuel. Il est aussi courant d'utiliser, pour le stockage temporaire des plantules, des pépinières intermédiaires à partir desquelles elles seront transférées plus tard aux lieux de plantation définitive.

Les pépinières intermédiaires sont situées dans des zones facilement accessibles aux engins mécanisés comme les camions. Les conditions de ces pépinières (ensoleillement et humidité) sont semblables à celles des lieux de plantation. Cela donne aux plantules la possibilité de s'adapter graduellement aux conditions locales et d'augmenter, par là, leurs chances de survie.

Entretien des plantations

Les principales opérations d'entretien comprennent la lutte contre la graminée colonião et l'attaque des fourmis, le défrichement de bandes servant de pare-feu et la replantation pour remplacer les plantules qui n'ont pas survécu. Notamment, on peut éliminer la graminée colonião en plantant des espèces herbacées basses qui tapissent le sol et empêchent la croissance des mauvaises herbes, ou par l'application de paillis autour des arbres pour supprimer les adventices et améliorer la fertilité du sol. L'absence ou l'inefficacité de ces activités est l'une des principales raisons de l'échec de nombreux plans de reboisement.

Incendies

Enfin, les feux de forêt représentent un grave danger. Outre les zones de reboisement, de vastes superficies forestières ont été perdues à cause des feux. Ils peuvent être causés par le brûlage des ordures, le «nettoyage» des terrains vagues ou des arrière-cours et la préparation des terres pour la production agricole ou animale. Bien qu'il soit défendu, le lancement de ballons d'hydrogène pendant les festivités reste populaire et déclenche des incendies qui ont provoqué de graves pertes.

CONCLUSIONS AND RECOMMANDATIONS

Malgré les problèmes auxquels font face les programmes de foresterie urbaine et périurbaine à Rio de Janeiro, certaines activités ont donné des résultats assez satisfaisants.

Le projet de reboisement communautaire, fondé sur l'utilisation de main-d'oeuvre salariée locale et la plantation d'arbres fruitiers et de haricots guandú, a créé des occasions d'emploi et d'activités rémunératrices au bénéfice des collectivités concernées, et peut dès lors servir de modèle pour de futurs projets de reboisement sur des pentes occupées par les favelas.

Des leçons peuvent être tirées du projet de reboisement de Pedra Branca qui a réalisé l'objectif de créer des sources de revenu de rechange pour les petits exploitants grâce à l'établissement de systèmes agroforestiers dans les zones urbaines. En outre, l'intervention de la Fondation des parcs et des jardins dans le projet forestier de Pedra Branca est un bon exemple de gestion participative et un moyen de renforcer l'utilisation et la gestion durables de ces ressources par les populations avoisinantes.

Pour améliorer les essais de reboisement mentionnés plus haut, il faudrait entreprendre les initiatives suivantes.

a) Etablir un plan-cadre pour le reboisement de la région métropolitaine de Rio de Janeiro

Il faudrait préparer un plan-cadre de reboisement pour la région métropolitaine de Rio de Janeiro. Le plan-cadre devrait non seulement définir les responsabilités mais aussi établir les zones de reboisement prioritaires, promouvoir la collaboration interinstitutionnelle et intersectorielle, enregistrer les expériences positives et négatives faites dans le passé, et emmagasiner dans une base de données les solutions techniques de rechange. En outre, le plan devrait formuler des stratégies plus efficaces de participation communautaire, à savoir:

b) Encourager la participation de tous les acteurs concernés

La participation des différents acteurs sociaux dans les projets de reboisement devrait être encouragée. A l'heure actuelle, les efforts de reboisement sont entrepris par le gouvernement. Il est donc nécessaire de stimuler les organisations non-gouvernementales, ainsi que les autres groupes citadins intéressés, à jouer un rôle plus actif dans la foresterie urbaine et périurbaine. En outre, la participation des universités et des centres de recherche au suivi, à l'évaluation et à l'enregistrement des résultats des projets de reboisement devrait être renforcée.

c) Réduire les coûts des projets

Les coûts des projets devraient être réduits. Cela peut s'obtenir en mettant au point de nouvelles techniques et méthodes. Les initiatives de reboisement fondées sur des techniques artificielles pourraient, par exemple, être remplacées par la régénération naturelle secondaire des forêts, qui tire parti de la capacité de régénération naturelle des écosystèmes. Ces méthodes doivent, toutefois, prévoir la protection des aires de régénération contre les incendies forestiers et la concurrence de la graminée colonião.

d) Multiplier les mécanismes et sources de financement

Les mécanismes et sources de financement devront être multipliées. La demande de reboisement urbain à Rio de Janeiro est si grande qu'il est devenu nécessaire de chercher des financements permanents pour ces activités. Le système présent se fonde sur des ressources budgétaires gouvernementales et/ou une source de financement obtenue par des emprunts extérieurs. Leur administration est difficile en raison de la complexité et de l'inefficacité des procédures bureaucratiques connexes.

Les autres agences de financement à Rio de Janeiro comprennent le Fonds public pour le contrôle de l'environnement (FECAM), administré par le Secrétariat d'Etat de l'environnement (Secretaría Estadual para o Meio Ambiente - SEMAM) et le Fonds de conservation de l'environnement (Fondo para a Conservação do Ambiente - FCA) du Secrétariat municipal de l'environnement de Rio de Janeiro (Secretaria Municipal de Meio Ambiente do Rio de Janeiro - SMAC). Les crédits proviennent des redevances d'exploitation du pétrole, d'amendes environnementales, de donations et de sources budgétaires. Le Fonds national pour l'environnement (Fondo Nacional para o Meio Ambiente -FNMA), rattaché au Ministère de l'environnement, de l'Amazonie légale et des ressources hydriques, contribue aussi aux efforts de reboisement. En outre, le Programme national pour l'environnement (Programa Nacional para o Meio Ambiente - PNMA) alloue des ressources obtenues de la Banque mondiale et a créé récemment un programme d'exécution décentralisé dans le but d'appuyer les activités de reboisement.

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REMERCIEMENTS

L'auteur tient à remercier pour leur collaboration à cette étude Axel Schmidt Grael, Celso Ferreira Junius, Peter Herman May et Sônia Lima.


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