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VI. DESCRIPTION DES PRINCIPALES ALTERNATIVES


Les matériels et les méthodes d’alternatives présentés sont seulement une référence pour les vulgarisateurs travaillant sur la suppression de l’usage du MeBr.

Toute nouvelle alternative peut exiger une conception et une adaptation supplémentaires pour devenir un outil efficace de contrôle d’organismes nuisibles. Certains problèmes de contrôle de ravageurs peuvent se manifester une fois seulement que l’alternative est localement testée, et ils devraient être identifiés et corrigés pour l’amélioration future de l’alternative.

Le tableau 1 donne la liste des plus communes technologies d’alternatives pour l’utilisation du bromure de méthyle comme fumigant du sol.

1. Alternatives non chimiques

1.1 Pratiques culturales

Rotation culturale

Dans l’esprit de contrôler les organismes nuisibles du sol, la rotation des cultures consiste à planter des cultures qui ne sont pas des hôtes ou sont des hôtes moins convenables l’une après l’autre ou des cultures pièges pour les sols infestés d’organismes nuisibles. Plusieurs rotations y compris la jachère qui consiste à garder le terrain temporairement sans culture afin de réduire le pathogène du sol et autre population d’organismes nuisibles par l’absence des hôtes ou substrats pour leur développement en les exposant aux conditions environnementales défavorables. La rotation des cultures a été pratiquée depuis les temps anciens et elle est encore utilisée comme partie d’un système agricole durable pour le contrôle de plusieurs organismes nuisibles du sol ayant des effets néfastes sur les cultures dans le monde. L’absence d’un hôte convenable conduit à la réduction du nombre d’organismes nuisibles et réduit l’inoculum du pathogène. Mais, cette pratique élimine rarement les organismes nuisibles ou les problèmes de maladies.

Amendements du sol

L’apport de matériaux aux sols réduit ou supprime quelques pathogènes des sols infestés par une stimulation de l’antagonisme des micro-organismes, la résistance accrue des plantes hôtes; ils fournissent des éléments nutritifs supplémentaires altèrent le PH ou par différents autres effets environnementaux.

Des amendements organiques et inorganiques tels que le composte de différents types (sous-produits agricoles, de la foresterie et des industries etc...), le fumier, les amendements inorganiques et les résidus de récoltes peuvent tous avoir d’effets de contrôle sur des pathogènes portés par le sol dans les cultures et peuvent être facilement appliqués dans les secteurs horticole et ornemental.

Tableau 1. Principales alternatives au bromure de méthyle comme fumigant du sol disponibles à l’emploi

1. ALTERNATIVES NON-CHIMIQUES

1.1 Pratiques Culturales

Rotation des cultures
Amendements du sol et biofumigation
Travail minimum du sol
Variétés résistances
Greffege

1.2 Contrôle physique

Solarisation du sol
Vapeur
Eau chaude
Inondation

2. ALTERNATIVES CHIMIQUES

Isothiocyanate de Méthyl (ITCM)
Générateurs de ITCM
1-3 dichloropropane
Chloropicrine

Des résultats antérieurs de recherche ont montré une grande efficacité de l’échauffement solaire (solarisation) combiné avec quelques amendements efficaces tels que les résidus biodégradables, le fumier, etc. Lorsqu’ils sont ajoutés au sol, ces amendements sont exposés à une dégradation microbienne résultant de la production de composés bio toxiques volatiles et des alcools, des aldéhydes et autres composés volatiles qui peuvent stimuler la germination de mycéliums des champignons et accroître l’activité antagoniste microbienne dans le sol. L’activité microbienne contre les pathogènes dans le sol peut affaiblir les myceliums durant la solarisation ou supprimer leur réinstallation dans le sol après le traitement. Ceci s’est avéré efficace pour plusieurs sols infestés de champignons (Verticillium spp., Rhizoctonia solani, Pythium spp. Etc.), nématodes et beaucoup de mauvaises herbes. Le contrôle de Pythium ultimum et Sclerotium rolfsii dans le sol exposé à la vapeur a été aussi démontré avec succès en Italie.

Biofumigation

La biofumigation est définie comme l’action des substances volatiles produites par la biodégration de la matière organique pour le contrôle des sols infestés d’organismes nuisibles. Cette technique accroît son efficacité dans le temps quand elle fait partie d’un système de gestion intégrée de cultures. Il a été trouvé que, généralement, presque n’importe quelle matière organique pourrait agir comme bio fumigant, et leur efficacité dans le temps quand elle fait partie d’un système de gestion intégré de cultures. Il a été trouvé que, généralement, presque n’importe qu’elle matière organique pourrait agir comme bio fumigant, et son efficacité dépend principalement de la dose et de la méthode d’application.

Afin d’obtenir la fermentation de la matière organique au-dessous de la surface du sol, ce dernier est irrigué à la capacité au champ et couvert des bâches en plastique. Cette fermentation génère des composés volatiles qui sont létals pour beaucoup de micro-organismes y compris plusieurs némathodes, mauvaises herbes et champignons. La technique peut entraîner la sélection d’une microflore spécifique utile. L’activité de suppression dépende de l’inactivation thermale qui libère des composés biotoxiques volatiles tels que l’ammoniaque, l’isothiocyanate de méthyle et autres composés sulfureux aussi bien que des composés qui stimulent les antagonistes saprophytiques du sol (aldéhyds, alcools, etc...) ou des toxines allélopathiques.

Variétés résistantes

Ce sont des variétés qui sont résistantes ou tolérantes à un ou quelques pathogènes spécifiques (et races) et sont déjà disponibles pour beaucoup de cultures. Des hybrides résistants à plusieurs pathogènes existent et sont couramment utilisés dans la production végétale. Dans la plupart des cas, de nouvelles variétés sont développées à travers les techniques d’amélioration des plantes pour faire face au problème d’organismes nuisibles, mais la modification génétique systématique du germoplasme par l’usage de nouvelles biotechnologies devient plus fréquente.

Greffage

Le greffage consiste à utiliser les souches résistantes des cultures annuelles (exemple: tomate, aubergine) et pérennes (exemples fruitiers citrons, grappes) pour contrôler les pathogènes des sols infestés. Le greffage des cultures sur des souches résistantes est maintenant possible pour plusieurs cultures spécifiques: tomates (hybrides résistants au Verticillium et Fusarium wilt) et Pyrenochaeta lycopersici), concombre (Cucurbita vicifolia comme souche résistante au Fusarium wilt). Le greffage sur souches résistantes est extrêmement populaire (répandu) dans l’Extrème Orient.

Cultiver sans le sol

Cultiver sans le sol, s’est rapidement répandu, bien qu’à un faible niveau en comparaison avec l’Europe du Nord, non pas seulement dans le but de jouer sur les périodes inhabituelles et les circonstances de production, mais aussi comme une réponse au besoin de réduire l’usage de fumigant du sol. La culture sans le sol représente une intéressante alternative aux systèmes agricoles traditionnels pour les cultures de grandes valeurs comme la rose, l’ouillet, le basilic, le gerbara, la laitue, etc. Le choix le plus convenable d’un système de cultiver sans le sol pour un environnement donné dépend des facteurs techniques, économiques et phytopathologiques. La pratique de cultiver sans le sol est considérablement adopté dans le cas de cultures ornementales (roses, gerbera) et dans certains cas pour la fraise. En Italie, la culture sans le sol couvre approximativement un total de 100 ha.

Système de bacs flottants (“flotter”)

Un exemple de cette technique dudit “système flottant” utilisé au Brésil, consiste à cultiver les jeunes plants dans les bacs de polystyrène placés dans l’eau d’une piscine sous un tunnel plastique. Le système flottant utilise des milieux commercialement préparés, désinfectés. La préparation de milieu la plus communément utilisée contient des écorces de deux pins fermentés, la vermiculite et la perlite répandue. Dans l’état de Rio Grande do Sul, au sud du Brésil, 60% de plants de tabac sont couramment produits avec le système flottant. Ce système est aussi plus commun au Santa Catarina, le deuxième plus grand état producteur de tabac. Un avantage important de ce système est le fait que la production de jeunes plants de tabac demande 50 à 60 jours jusqu’à ce qu’ils atteignent une hauteur de 15 à 20 cm. Dans le système conventionnel, trois mois sont nécessaires pour que les jeunes plants complètent leur développement. Ce système flottant de production fournit de jeunes plants de tabac à transplanter qui sont de grande uniformité, avec un système racinaire important et des coûts de main-d’œuvre réduits. Ce système est aussi bien applicable pour la production de jeunes plants de beaucoup de cultures légumières.

1.2 Contrôle physique

Vapeur

La vaporisation est l’introduction de la vapeur d’eau dans le sol, sous les bâches en plastique pour augmenter la température à un niveau létal pour les organismes nuisibles du sol. La température du sol et la durée du traitement détermine si l’élimination est complète (stérilisation: quelques minutes à 90-100°C), ou si c’est seulement la réduction partielle de la micro-flore du sol (pasteurisation: Mélange d’air et de vapeur pendant 20 à 30 minutes à 70-80°C) qui se présente. La vaporisation à pression négative est prometteuse d’énergie efficace et d’alternative plus rapide.

Solarisation du sol

La solarisation est un processus hydrothermal, qui utilise la radiation solaire capturée sous film plastique pour chauffer le sol jusqu’à 50-55°C à 5 cm de profondeur et 40-42°C à 20-25 cm de profondeur et le désinfecte. La solarisation est un mode complexe d’activité qui contrôle un large spectre de sol comportant des pathogènes, des mauvaises herbes, des insectes et des nématodes, et qui peut être combinée avec autres mesures de contrôle avec succès.

La solarisation conduit à une réduction drastique de la densité de l’inoculum par inactivation thermale et induit la suppression (changement quantitatif et qualitatif de la micro-flore, l’établissement d’un nouvel équilibre biologique); elle induit aussi la phérormone de croissance qui affecte le développement de la plante.

Traitement à l’eau chaude

Le centre National de Recherche de Tsukuba (Japon) a développé cette méthode. L’eau bouillie à 95°C est versée sur le champ. Le traitement tue plusieurs organisme y compris les organismes nuisibles, les pathogènes et les mauvaises herbes et son efficacité dure jusqu’à trois ans sur les surfaces cultivables protégées. Il est nécessaire d’améliorer le matériel de production d’eau chaude par la réduction de sa taille et de son coût, afin de la rendre disponible pour la bourse du fermier. Ce type de traitement n’est pas approprié pour les grandes superficies.

Inondation

C’est l’une des méthodes les plus largement utilisées au Japon dans les aires où les aubergines, les tomates, les fraises et concombres sont cultivés. Les maladies et nématodes du sol sont contrôlés. Cette méthode paraît être l’une des voies les plus prometteuses pour contrôler les pathogènes du sol dans l’avenir.

2. Alternatives chimiques

Les produits chimiques pour la désinfection du sol peuvent avoir un large spectre d’activités (fumigants) sur les organismes nuisibles particuliers (fongicides et nématicides).

Les fumigants sont des substances toxiques qui sont appliqués au sol sous forme de gaz, poussière, mouillages ou granules pour lutter contre plusieurs nuisibles du sol, champignons, bactéries, nématodes, insectes et mauvaises herbes. Les fumigants solides ou liquides une fois incorporés au sol se volatilisent afin de circuler à travers le sol.

Ces produits chimiques sont sélectionnés suivant différentes caractéristiques telles que le spectre d’activité, la capacité de pénétration, la période d’attente entre le traitement et la mise en culture, la disponibilité et la facilité d’usage, l’efficacité, la convenance aux différentes conditions environnementales, le coût et l’impact environnemental

Fongicides et nématicides chimiques sont généralement utilisés pour lutter contre un pathogène spécifique. Le Benomyl, tolclofos-méthyl, le prochlora et l’ipiodione sont quelques uns des fongicides communément utilisés dans les cultures végétales et ornementales. Fenamiphos est couramment utilisé comme un nématicide.

Pendant ces dernières années, le nombre de pesticides enregistrés pour la désinfection du sol a considérablement baissé compte tenu de la sévère restriction imposée à leur usage. Les gouvernements sont devenus de plus en plus conscients du recul devant ces produits chimiques du point de vue de leur impact sur la santé publique et sur l’environnement.

Il est à noter qu’aucun produit chimique ne fournit à lui seul une alternative du point de vue consistance et efficacité dans les utilisations du MeBr en pépinière contre les organismes nuisibles ciblés.

Isothiocyanate de méthyle (ITCM) et ses dérivés

Le Métame de sodium est un produit chimique liquide du sol qui produit l’isothiocyanate de méthyle. Il est utilisé comme un fumigant de la pré-plantation et est efficace dans la lutte contre les arthropodes, certaines mauvaises herbes et agents pathogènes du sol, principalement les champignons et un nombre limité d’espèces de nématodes. Il est directement appliqué au sol ou à travers les systèmes d’irrigation sous le mulch transparent de polyéthylène. Le métame de sodium doit être appliqué quand les températures du sol sont entre 15 et 30 °C. Le taux d’application est de 100ml/m2 (avec la formulation de 32,7% de matière active). A une concentration élevée d’inoculum, des températures du sol légères ou des sols lourds, il est nécessaire d’augmenter la dose jusqu’à 800 ml/m2.

Le Dazomet est un produit chimique granulaire du sol pour la pré-plantation et a été rapporté comme étant apte à lutter contre les mauvaises herbes, les nématodes et les champignons. Il demande une distribution mécanique dans le sol pour une bonne répartition et une bonne efficacité. Pendant le traitement le sol devrait être couvert par des films de plastique. Le taux d’application est de 80-100g/m2 avec des formulations de 90% de matière active.

1.3 Dichloropropène (1.3-D)

1-3 Dichloropropène est un fumigant liquide de pré-plantation qui s’évapore rapidement et se diffuse comme un gaz à travers le sol. Il est appliqué au sol par injection et fournit une lutte efficace contre les nématodes, les insectes, quelques champignons pathogènes. Pendant le traitement, le sol reste couvert de films en plastique.

1.3-D est habituellement utilisé en combinaison avec d’autres produits chimiques tels que le chlorapicrine, le métame de sodium, etc... La dose d’application est de 12-20 ml/m2 (avec des formulations à 97% de matière active); les doses les plus élevées sont appliquées au sol lourd. Il est appliqué à l’aide d’un lourd mécanisme d’injection à travers des buses d’injection montées à deux niveaux. Des pompes péristatiques garantissent une bonne distribution. Le flux du produit chimique dépend de la vitesse du tracteur. Puisque le 1-3 dichloropropane est hautement volatile, le plastique de couverture doit être immédiatement placé après l’application.

L’application uniforme du produit chimique par l’ajustement de la vitesse du tracteur et le calibrage des buses d’injection de la machine est hautement recommandée.


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