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3. SARDINELLES


3.1 Identité du stock
3.2 Les pêcheries
3.3 Données de capture et d’effort
3.4 Données biologiques
3.5 Indices d’abondance
3.6 Évaluation
3.7 Recommandations de gestion
3.8 Recherche future

3.1 Identité du stock

Les sardinelles capturées dans la zone de l'Afrique nord-occidentale sont composées de deux espèces en l’occurrence la sardinelle ronde (Sardinella aurita) et la sardinelle plate (Sardinella maderensis). Les nombreuses campagnes effectuées montrent que ces deux espèces sont distribuées dans une vaste zone allant de la zone sud marocaine au sud du Sénégal. Les migrations effectuées par ces espèces sont en étroite relation avec le front thermique.

La population de sardinelle ronde de l’Atlantique Centre Est est formée de trois stocks, à savoir: (a) le stock sédentaire saharien (30°-22° lat. N); (b) le stock sénégalo-mauritanien (environ 22°-12°lat. N) et le stock sherbo (environ 12°-7 lat. N) (Maxim et Maxim, 1988; Garcia 1982).

Pour la sardinelle ronde du stock de la zone de l'Afrique nord-occidentale, on note la présence de juvéniles le long des zones côtières aussi bien en saison froide qu’en saison chaude. Ces observations confirment la présence de nurseries à l’Ouest du Banc d’Arguin et au Sud du Sénégal. Les adultes de cette espèce effectuent des migrations saisonnières.

La sardinelle plate est aussi une espèce à affinité bio-géographique tropicale. On la rencontre de la Méditerranée méridionale jusqu'en Angola. Le stock sénégalo-mauritanien (26°N-10°N) de Sardinella maderensis a une distribution très côtière.

Deux nurseries situées plus ou moins dans la même zone géographique que celles de la sardinella ronde sont décrites pour la sardinelle plate. Les adultes effectuant des migrations saisonnières se retrouvent en quantités variables dans toutes les régions de la zone.

Pour le moment, le groupe de travail s’accorde sur l’existence de stocks uniques pour ces deux espèces dans la zone de notre étude (FAO/COPACE, 1994).

3.2 Les pêcheries

Gambie

Depuis 1991, on note l’absence de navires pour la pêche pélagique industrielle. La Gambie n’ayant pas une flottille industrielle nationale. La pêche artisanale qui ne cible pas les sardinelles n’a pas enregistré de variation importante dans les débarquements du reste très faibles. Actuellement les sardinelles font l’objet de captures accessoires du fait que l’espèce-cible est surtout l’ethmalose (Ethmalosa spp.)

Sénégal

La pêcherie cible les sardinelles avec une prédominance de la sardinelle ronde. La pêcherie pélagique industrielle est dominée ces dernières années par la présence de senneurs et chalutiers pélagiques russes affrêtés. Les senneurs de gros tonnage ont disparu en 1994 et actuellement n’opèrent que des chalutiers pélagiques dont le nombre est passé de 15 en 1992 à 11 en 1999. Toutefois, les chalutiers russes ont cessé d’opérer dans la ZEE du Sénégal en juin 1999.

Les débarquements les plus importants de poisons pélagiques côtiers notamment les sardinelles viennent de la pêche artisanale. Les senneurs ciblent la sardinelle ronde et les filets maillants encerclant capturent principalement les sardinelles plates.

Mauritanie

Cette pêcherie a été décrite en détails sous la rubrique des chinchards (Section 4.2).

Le nombre moyen de navires tourne autour de 60 par an. Le nombre de bateaux déployé par la flottille soviétique (au début de la période) et la Fédération de la Russie par la suite est largement dominant sur toute la période d'étude (1991-1999) suivi par les bateaux battant pavillon ukrainien, hollandais et lituanien. L'activité des navires des autres nationalités est caractérisée par son irrégularité (présence généralement de quelques mois par an et d’un à deux ans voire trois pendant toute la période d’étude).

Maroc

L’exploitation des sardinelles et d’autres espèces pélagiques dans la ZEE marocaine a commencé en 1993 avec le déclin du stock de sardine dans la zone C. La fixation en 1996 de quotas de pêche pour cette espèce à environ 5% de la capture totale dans cette zone dans le cadre d’accords de pêche Maroc-Russie et des chalutiers pélagiques affrétés par des professionnels marocains a augmenté l’effort dirigé sur la sardinelle dans cette zone.

Les flottilles qui exploitent les petits pélagiques sont constituées de chalutiers qui disposent d’une très grande autonomie qui leur permet de suivre les concentrations de poissons et assurent en mer la “transformation” du poisson pêché (congélation, conserve, farine). Leur nombre variait entre 10 et 15 unités en 1999.

La flotte de l’UE avec 2 ou 3 chalutiers pélagiques exploite les stocks de sardinelles durant la saison chaude dans le sud du Maroc (sud 26o N) en profitant de la migration saisonnière.

3.3 Données de capture et d’effort

Les captures pour la période 1990-1999 sont présentées aux Tableaux 3.3.1a (S. aurita) et 3.3.1b (S. maderensis). Les Tableaux 3.3.2a et 3.3.2b montrent les captures historiques de S.aurita et S.maderensis respectivement. Les efforts sont présentés au Tableau 3.3.3.

Captures

Gambie

La Gambie a présenté les captures annuelles des deux espèces de sardinelles de la pêche industrielle et artisanale de 1981 à 1999. Mais il est important de mentionner que les sardinelles ont cessé d’être ciblées depuis 1991.

Sénégal

Le Sénégal dispose de données sur les captures annuelles pour la pêche artisanale de 1974 à 1999 et pour la pêche industrielle de 1966 à 1999.

Les données collectées à bord des navires russes ne font pas la distinction entre Sardinella aurita et Sardinella maderensis. Ces deux espèces sont regroupées sous une rubrique Sardinelles. En vue d’obtenir une estimation des captures pour chaque espèce nous avons utilisé à partir de 1997 les pourcentages de ces espèces obtenus lors des traits de chalut effectués pendant les campagnes exploratoires du N/O Dr Fridtjof Nansen. Auparavant, les ventilations ont été faites par des scientifiques embarqués à bord des navires.

Mauritanie

La Mauritanie dispose des données de captures annuelles des deux sardinelles de 1979 à 1999.

En terme de poids, les captures des sardinelles depuis 1996 dans la ZEE mauritanienne deviennent les plus importantes. Cette évolution est due en partie à l’entrée de la pêcherie d’une nouvelle flottille pélagique de l’Union européenne qui cible particulièrement la sardinelle ronde (Sardinella aurita). L’échantillonnage à bord de ces navires durant les deux années précédentes (1999 et 2000) a mis en évidence un pourcentage annuel de capture des sardinelles d’environ 84% de la capture totale.

Dans le journal de pêche, les captures sont groupées. Les captures des deux espèces (Sardinella aurita et Sardinella maderensis) ont été ventilées sur la base des clés des échantillonnages suivants: 1990-1992 Echantillonnage CNROP/AtlantNiro; 1993-1994 moyennes annuelles des pourcentages des échantillonnages de 1990 à 1992 (CNROP/AtlantNiro); 1995-1998 valeurs moyennes annuelles des échantillonnages russes des années de 1995 à 1999 (AtlantiNiro); Echantillonnage du CNROP à bord de la flottille de pêche pélagique de l’Union européenne de 1999; Moyenne annuelle des deux années de l’échantillonnage (1999 et 2000) à bord des navires pélagiques de l’Union européenne. Cette moyenne a été appliquée aux captures de l’Union européenne pour 1996-1998.

Maroc - Zone C

Le Groupe dispose à partir de 1993 des captures mensuelles de sardinelles pour les flottilles russe et «ukrainienne et autres». La ventilation par espèces des captures de sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis) a été faite selon un échantillonnage effectué à bord des navires durant la période 1995-1999 au nord du Cap Blanc.

Effort

La Gambie n’a pas de données d’effort en raison de l’inexistence d’une pêcherie ciblant les sardinelles.

Le Sénégal a fourni les données d’effort pour la pêche artisanale sur une base mensuelle et annuelle à partir de 1982 (nombre de sorties), sur une base mensuelle pour la pêche industrielle à partir de 1976 et sur une base annuelle de 1962 à 1999 (jours de pêches).

En Mauritanie les différents types d’effort disponibles sont: l’effort en jours de pêche pour la flottille hollandaise de 1996 à 1999 et l’effort en jours de pêche pour l’ensemble de la flottille pélagique de 1991 à 1999.

Le Maroc a présenté les données d’effort de pêche (jours de pêche) de 1993 à 1999 pour les flottilles russes et «ukrainiennes et autres» dans la zone C. En ce qui concerne les flottilles marocaines, l’effort de pêche est surtout dirigé sur la sardine. Aussi, le sous-groupe ne l’a pas retenu.

3.4 Données biologiques

Sénégal

Pour chacune des deux espèces de sardinelles, le CRODT a présenté les données de fréquence de taille sur une base mensuelle de 1986 à 1998 pour la pêche artisanale (excepté 1992) et sur la sardinelle ronde de 1986 à 1993 pour la pêche industrielle (Rapport des pêches de la FAO No 657 - Supplément). Ces fréquences de taille proviennent pour la pêche artisanale des échantillonnages effectués sur les captures des senneurs et des filets maillants encerclant.

Pour la pêche industrielle les mesures de fréquence de taille ont été effectuées sur les espèces capturées par les sardiniers Dakarois. Les données ont été pondérées à la capture totale.

Les autres informations biologiques disponibles dans le secteur sont celles contenues dans le groupe de travail FAO de 1993 sur les sardinelles (FAO, 1994).

Mauritanie

Pour les captures de l’Union européenne, les distributions de fréquence de taille étaient disponibles pour les années 1999-2000.

Pour les captures russes dans les Zones CECAF 34.1.3 and 34.3.1, la FAO et le CNROP ont reçu une grande quantité de données juste avant la réunion. Ces données comprenaient les distributions de tailles et d’âges à partir de 94-99 pour la Sardinella aurita. Une grande quantité de données biologiques incluant les paramètres de croissance étaient également disponibles pour les années précédentes à partir de 1973. En raison du manque de temps, les données n’ont pu être pleinement analysées au cours de la présente réunion. Un résumé des données russes sont présentées à l’Annexe II.

Maroc

Le Maroc a fourni la composition de taille pour la Sardinella aurita, pour les années 1996 et 1998 dans zone C. Ces données ont été obtenues à partir des échantillonnages réalisés par les observateurs russes embarqués à bord des navires russes. La pondération a été effectuée à partir de la capture totale du bateau échantillonné (FAO Rapport sur les pêches No 657 - Supplément).

3.5 Indices d’abondance


3.5.1 Capture par unité d’effort
3.5.2 Campagnes acoustiques

3.5.1 Capture par unité d’effort

Remarques générales sur les séries CPUE sardinelle

Les séries CPUE pour la sardinelle étaient disponibles pour les pêcheries au Sénégal, en Mauritanie et au Maroc.

Au Sénégal, les séries CPUE pour S. aurita et S. maderensis étaient disponibles pour les pêcheries artisanales et industrielles depuis 1980. La pêche artisanale au Sénégal vise la sardinelle; en particulier S. aurita. Les CPUE pour la pêche artisanale sont exprimées en tonnes par sortie. La pêcherie industrielle au Sénégal vise principalement la sardinelle et le chinchard. Les CPUE, indiquées en tonnes par jour de pêche, ne sont pas converties pour les unités de puissance en CV.

Pour la zone mauritanienne, plusieurs séries CPUE étaient disponibles. Le dernier groupe de travail de la FAO qui a fait une évaluation de la sardinelle (Nouadhibou, 1993) a utilisé une série CPUE pour 1979-1991 et les chalutiers roumains. En raison de la disparition de ce type de chalutier après 1991, cette série historique n'a pas pu être reconduite. Le Groupe de Travail qui s’est réuni à Dakar en 1993 a utilisé une série basée sur les données d'effort russes pour 1979-1991.

La base de données CNROP contient actuellement les données de capture et d'effort pour tous les navires en Mauritanie depuis 1991. A partir de cette base de données, il semble que les chalutiers russes classe 10 (2000-4000 GRT) sont le navire standard le plus approprié pour la préparation d'une nouvelle série CPUE. Ces navires ont opéré dans les eaux de la Mauritanie pendant toute la période 1991-1999, et leurs caractéristiques (en particulier leur tonnage brut moyen) ont été pratiquement constantes pendant cette période. Il convient de noter que la plupart de ces navires visent le chinchard et prennent la sardinelle seulement comme capture accessoire. Les CPUE de ces navires ne représentent donc pas un indice idéal de l'abondance de la sardinelle. Quelques navires russes visent la sardinelle, mais le nombre de navires dans cette catégorie (pour les captures contenant plus de 20% de sardinelles) est trop bas pour la préparation d’une série CPUE pour toute la période 1991-1999. Des captures de la flotte russe sont enregistrées pour les deux espèces de sardinelle combinées. En moyenne, S. aurita constitue la majeure partie de la capture, environ 80-90% en 1999.

Une série plus courte de données CPUE était disponible pour les chalutiers de l’EU en Mauritanie. La pêche a commencé en 1996 et vise spécifiquement la sardinelle. Des captures sont enregistrées pour les deux espèces de sardinelle combinées. En moyenne, la S. aurita constitue la plus grande partie de la capture. En partant d’une analyse préliminaire il est apparu que la capture journalière de ces navires est en rapport linéaire avec la puissance CV totale. Les données CPUE ont donc été converties en valeurs pour un navire de 10 000 CV,, puissance moyenne des navires de cette flotte.

En Mauritanie et au Maroc, les navires industriels semblent pêcher principalement le composant plus ancien de la population. Le CPUE dans cette pêcherie peut donc refléter l'abondance de catégories d'âge supérieures en stock, plutôt que toute la biomasse. Au Sénégal, la longueur moyenne dans la capture est plus petite qu'en Mauritanie et au Maroc (réf. tableaux dans les rapports d'étude). Ceci indique que la pêche au Sénégal exploite également les catégories d'âge inférieures. Puisque la pêcherie sénégalaise exploite une plus grande variété de catégories d'âge dans le stock, on a assumé que les CPUE dans cette pêcherie représentent un meilleur indice d'abondance du stock total que les CPUE pour d'autres zones.

Séries CPUE Sardinella aurita 1991 - 1999

Les séries CPUE pour S. aurita au cours de la période 1991-1999 sont présentées à la Figure 3.5.1. En plus des deux séries qui représentent spécifiquement S. aurita (pêcherie artisanale et industrielle au Sénégal), les séries pour la sardinelle totale des pêcheries industrielles en Mauritanie ont été également incluses. Les captures dans ces pêcheries consistent principalement en S. aurita et on suppose que leur CPUE reflète donc l'abondance en S. aurita plutôt qu’en S. maderensis. On peut voir que les séries CPUE pour les pêcheries industrielles de la Mauritanie et du Sénégal indiquent généralement une tendance décroissante depuis 1996-97.

Séries CPUE Sardinella maderensis 1991 - 1999

Les séries CPUE pour la S. maderensis ne sont disponibles que pour le Sénégal (industriel et artisanal). Les deux séries indiquent une chute depuis 1996, sauf pour la pêcherie artisanale en 1999 (Figure 3.5.2).

Séries CPUE pour S. aurita et S. maderensis combinées pendant les années 1991-1999

Les séries CPUE pour les deux espèces combinées sont présentées à la Figure 3.5.3. Au cours des années les plus récentes on note un sommet en 1995 et une chute au cours des années suivantes pour la pêche industrielle tandis que la pêche artisanale montre un sommet en 1996, suivi d'une chute jusqu'en 1998. De 1998 à 1999, on peut observer une légère augmentation.

3.5.2 Campagnes acoustiques

Remarques générales au sujet des campagnes acoustiques de sardinelles

Les séries de campagnes acoustiques sont disponibles à partir d’études réalisés par le bateau norvégien N/R Dr. Fridtjof Nansen et les bateaux russes N/R AtlantNiro et N/R Atlantida. Depuis 1995, les études norvégiennes ont toujours été réalisées en Novembre-Décembre. C'est la période de l'année où les sardinelles émigrent vers le sud. Bien que la distribution du stock au cours de la campagne puisse changer d'année en année (selon les dates de migration vers le sud), les études sont censées fournir des indices fiables pour tout le stock dans la zone. Jusqu'ici, les résultats des études ont été exprimés en biomasse et en nombres par groupe de longueur. Aucune composition en âge n'est pourtant disponible pour les études. La biomasse totale pour certaines années inclut un composant juvénile (FAO Rapport sur les pêches No 657 - Supplément).

Les études russes ont été conduites à diverses périodes de l'année et elles ont couvert différentes zones. Comme elles ne se sont jamais réalisées au Sénégal, elles n’ont couvert qu’une partie du stock.

Résultats des campagnes acoustiques

Les indices des études du N/R Dr. Fridtjof Nansen (Figure 3.5.4) indiquent la même tendance pour les deux espèces de sardinelle, notamment une chute de 1995 à 1997 et une forte reprise en 1999. Au cours de la dernière année (2000), les indices pour les deux espèces ont encore diminué. La forte hausse en biomasse en 1999 était en partie due à un bon recrutement en cours d’année. Ainsi le nombre de poissons plus grands (et plus vieux) enregistré au cours de la campagne a augmenté de 1998 à 1999. La proportion de S. aurita et de S. maderensis au cours des campagnes acoustiques était à peu près égale pendant la période 1995-1998. A partir de 1999, la proportion de S. maderensis des estimations de biomasse était inférieure à celle de S. aurita.

Les campagnes des navires russes sont présentées à la Figure 3.5.5. Pour les années comportant 2 études (1995 et 1998) seul le résultat de la deuxième (Juillet-Septembre) a été tracé. Par rapport aux campagnes norvégiennes, les campagnes russes ont fourni des évaluations de la taille du stock bien inférieures. Ceci est très certainement dû à la couverture incomplète du stock.

3.6 Évaluation

Le groupe a pu compiler les informations disponibles en matière de captures et d’effort dans la zone d’étude. Les séries de captures annuelles de Sardinella aurita, de Sardinella maderensis et des deux espèces regroupées de 1980 à 1999 ont été compilées pour l’ensemble de la zone. Durant la même période on a pu obtenir les efforts correspondants pour la pêcherie artisanale (nombre de sorties) et la pêche industrielle (jours de pêche) pour le Sénégal. La série d’effort de la Mauritanie débute en 1991 et celle de la flottille hollandaise ne concerne que les années 1996 à 2000. On a également utilisé les indices d’abondance des campagnes du Dr Fridtjof Nansen de 1992 et pendant la période 1995-2000.

En l’absence de données plus récentes sur la composition en âge des sardinelles, il a été envisagé d’appliquer un modèle global en utilisant le logiciel BIODYN (Punt & Hilborn, 1996), en tenant compte du fait que le modèle n’intègre pas la variabilité du recrutement et d’autres paramètres biologiques

Méthodes

Le module BIODYN (Punt et Hilborn, 1996) a été utilisé pour l'évaluation. Les paramètres les mieux adaptés ont été estimés pour les deux espèces en utilisant la feuille de calcul “OBSTWO”, qui adapte un modèle discret de Schaefer à la capture et à la capture par unité des données d'effort en utilisant une analyse dynamique observation-erreur et un estimateur de maximum de vraisemblance (Pella et Tomlinson, 1969; Butterworth et Andrew, 1984; Ludwig et Walters, 1985; Walters, 1986). Il fait ceci en projetant en avant les CPUEs simulés dès le début des séries de temps de capture et en estimant des paramètres en utilisant les CPUEs observés et estimés de la pêche artisanale au Sénégal (1990-1999).

L'application du modèle exige une série chronologique raisonnablement longue de capture totale du stock et un indice d'abondance du stock pendant cette période de temps. Pour que les évaluations modèles soient suffisamment précises et précises, les séries de temps devraient inclure des périodes de biomasse contrastante, y compris une période d'épuisement pour les captures lourdes suivie d'une certaine reprise pour les captures réduites.

Enregistrement des données

Pour la Sardinella aurita et la S. maderensis on disposait de données acceptables sur les captures totales, mais de très peu de données fiables sur l'effort pêche pour toutes les flottilles, on a donc utilisé la capture par unité d'effort (CPUE) de la pêche artisanale du Sénégal comme indice d'abondance. Comme exercice, les évaluations de biomasse des campagnes Nansen ont été également utilisées. Les captures du Tableau 3.3.1.ab ont été utilisées.

Quand on utilise des modèles dynamiques pour se conformer au modèle global, les paramètres complémentaires qui doivent être estimés sont: r (cadence de croissance intrinsèque), K (biomasse d’équilibre inexploitée moyenne) et Binit (biomasse avant la première capture enregistrée).

Si les données sont disponibles dès le début de la pêche, alors il est raisonnable de supposer que Binit était égale à K (biomasse d’équilibre inexploitée moyenne). L'estimation de la constante de proportionnalité entre la CPUE et la biomasse, q (coefficient de capturabilité) a été également supposée.

Résultats et discussion

On est arrivé à une interprétation correcte des séries de données Sardinella aurita et S. maderensis pour le modèle de Schaefer (Figure 3.6.1a et b). Les valeurs estimées des paramètres principaux étaient:

Sardinella aurita

r

=

1.42

K

=

1 000 000t

Binit

=

1 000 000t

MSY

=

354 570t

SSQ

=

0.62

q

=

0.0000018


Sardinella maderensis

r

=

0.63

K

=

500 000t

Binit

=

500 000t

MSY

=

78 713t

SSQ

=

1.17

q

=

0.000003


où, SSQ = somme des différences entre les logarithmes de la capture par unité d'effort observée et estimée.

Pour S. aurita les estimations ont indiqué une CPUE stable avec une marge de fluctuation de 1990 à 1996 et ensuite une diminution (Figure 3.6.1a).

Pour S. maderensis les estimations de modèle ont indiqué une CPUE stable avec une marge de fluctuation de 1990 à 1999 sauf les années 1996 et 1999 (Figure 3.6.1a).

Les séries de données utilisées dans ce modèle comprenaient plusieurs lacunes au niveau des séries CPUE et plusieurs sources importantes d'erreur potentielle. Afin de surmonter ces problèmes, un certain nombre d’hypothèses importantes ont été faites, et par conséquent les résultats doivent être interprétés avec prudence. Cependant, les résultats fournissent quelques informations utiles sur la dynamique et le statut éventuel des stocks, donc le groupe de travail a proposé une approximation de précaution de 500 000 tonnes pour les deux espèces au niveau le plus élevé observé dans les captures des séries analysées (1990-1999).

3.7 Recommandations de gestion

En raison de l’imprécision des données, il est souhaitable d’éviter toute augmentation brutale de l’effort de pêche sur les sardinelles dans la zone. L’impérieuse nécessité d’une approche concertée dans la gestion de ce type de ressource s’explique aisément eu égard à la caractérisation de stocks uniques largement distribués entre plusieurs pays.

3.8 Recherche future

1. Poursuite des campagnes du N/R Dr. Fridtjof Nansen

2. Campagnes conjointes entre les navires de la sous-région

3. Organiser des ateliers pour la lecture d'âge

4. Entreprendre durant les intersessions des études pouvant aider à solutionner les problèmes rencontrés notamment en matière d’effort de pêche représentatifs et des résultats peu pertinents obtenus avec les modèles globaux

5. Exploiter les données russes pour l’application de modèles analytiques


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