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Définition des besoins énergétiques: perspectives pour les pays en développement

E.-A.D. ATEGBO

Eric-Alain D. Ategbo travaille auprès du Département de nutrition et sciences alimentaires, Faculté des sciences agronomiques Université d'Abomey Calavi, Cotonou, Bénin.

Mis à part les critères de gouvernance, le niveau du produit national brut (PNB) et la fréquence des catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme, les pays en développement sont souvent caractérisés par le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, et surtout par le nombre de ceux qui ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alimentaires quotidiens (PNUD, 1998; Aho, Larivière et Martin, 1998). Au nombre des politiques mises en œuvre dans plusieurs pays en développement, les politiques de sécurité alimentaire - c'est-à-dire celles visant à assurer à chaque individu une alimentation saine, équilibrée et suffisante en tous temps et en tous lieux - occupent une place prépondérante. Les besoins alimentaires des populations constituent en effet un élément déterminant dans les orientations politiques, et des décisions déterminantes se prennent donc sur la base des exigences alimentaires. Les besoins de l'organisme sont multiples: de tous les nutriments, ce sont surtout les besoins énergétiques qui justifient la classification des ménages et des individus en groupes de personnes ou de ménages pouvant ou ne pouvant pas assurer leur sécurité alimentaire (CTA, 1999).

Les besoins en énergie - qui varient selon les différents groupes d'âges et selon le sexe - constituent un élément important pour le planificateur qui doit conseiller les décideurs politiques en matière de politiques agricoles et alimentaires, d'une part, et dans le domaine des politiques commerciales, d'autre part.

Les implications pratiques des besoins en énergie imposent une bonne définition du concept de besoin en énergie et une maîtrise parfaite des méthodes de calcul des besoins d'un groupe ou d'une communauté donnés.

En considération de l'évolution de la science, les besoins en énergie des différentes catégories de la population sont régulièrement révisés pour la validité du concept ayant conduit à leur détermination, et pour établir de nouveaux niveaux de besoins au vu des informations scientifiques les plus récentes (OMS, 1985). C'est dans ce cadre que s'est tenue la dernière Consultation mixte d'experts FAO/OMS/UNU, où il a été question de la contribution que les pays en développement ont apporté et peuvent apporter au déroulement de telles consultations, et quels sont les usages que les décideurs politiques et les chercheurs de ces pays peuvent faire des recommandations issues de cette dernière consultation.

Les implications pratiques des besoins en énergie imposent une bonne définition du concept de besoin en énergie et une maîtrise parfaite des méthodes de calcul des besoins d'un groupe ou d'une communauté donnés

Même constat après 17 ans

La Consultation mixte d'xperts FAO/OMS/UNU sur les besoins énergétiques et les besoins en protéines, tenue en 1985 à Rome (Italie) a décidé de fonder le concept de besoin en énergie autant que possible sur les dépenses énergétiques. L'approche factorielle qui consiste à considérer les besoins en énergie comme étant un multiple du métabolisme de base (MB) a été adopté, le facteur devant multiplier le MB étant fonction du niveau d'activité physique.

Au nombre de ces recommandations, les experts ont constaté qu'il n'existait pas assez de données concernant le coût énergétique des activités physiques des populations des pays en développement (OMS, 1985).

Une quantité importante d'informations nouvelles relatives aux besoins énergétiques ont été obtenues au cours des deux dernières décennies. Le développement de la technique des isotopes stables - en l'occurrence l'eau doublement marquée - et son application aux êtres humains a permis l'élaboration d'importantes bases de données. Qui plus est, cette nouvelle technique a permis de contourner la difficulté que représentait l'estimation des besoins en énergie des enfants sur la base de leurs dépenses énergétiques réelles (Wong, 1994; Butte, Henry et Torun,1996; Butte, 2001).

Environ 17 ans après la consultation de 1985, les experts participant à la Consultation mixte FAO/OMS/UNU sur les besoins en énergie, qui s'est réunie en octobre 2001 à Rome (Italie), ont encore fait le même constat, c'est-à-dire que l'on manque encore d'informations en provenance des pays en développement, notamment des données collectées par la technique de l'eau doublement marquée (Ferro-Luzzi, 2001).

En effet, la plupart des études relatives à la détermination de la dépense énergétique journalière des individus élaborées à partir de méthodes modernes (isotopes stables), ont été faites en Europe et aux Etats-Unis. Très peu d'informations générées par cette méthode moderne ont été collectées en Afrique, en Asie et en Amérique latine (Shetty, 2001; Schulz, Westerterp et Bruck, 1989; Salazar,Vio, Garcia, Aguirre et Coward, 2000; Coward, 1998). Une question légitime qui s'est donc dégagée de cette consultation est celle de la validité de l'extrapolation de ces informations au reste du monde, si l'on accepte que les modèles d'activité physique varient significativement d'un continent à l'autre.

Consciente de ces contraintes, la dernière Consultation mixte d'experts FAO/OMS/UNU a retenu l'approche factorielle consistant à exprimer les besoins en énergie comme un multiple du MB (Ferro-Luzzi, 2001). Cette approche s'applique désormais aussi bien aux adultes qu'aux enfants. Ce choix est assorti des recommandations ci-après:

Si le statu quo est maintenu, lors de la prochaine Consultation d'experts le constat risque de demeurer le même.

Pour une plus grande contribution des pays en développement

La liste des recommandations n'est pas exhaustive, et celles qui ont été choisies guideront la suite des réflexions. En fait, la question principale qui se pose est celle de savoir pourquoi il y a un tel déficit de données provenant des pays en développement.

Existe-t-il une compétence prouvée en la matière dans les pays en développement? Les revues scientifiques de ces dernières décennies montrent qu'il existe un nombre de plus en plus important d'auteurs qui excellent dans la recherche relative à la physiologie et à la nutrition humaine (Ategbo, Van Raaij, de Koning et Hautvast, 1995; Shetty, Henry, Black et Prentice, 1996;. Soares, Kulkarni, Piers, Vaz et Shetty 1992; Poh, Ismail, Zawiah et Henry, 1999; Ismail, Ong et Zawiah, 1991).

Les revues scientifiques de ces dernières décennies montrent qu'il existe un nombre de plus en plus important d'auteurs qui excellent dans la recherche relative à la physiologie et à la nutrition humaine

De cette même observation, il ressort qu'il existe un brassage entre chercheurs du Nord et chercheurs du Sud. En effet, autant certains chercheurs provenant des pays en développement s'établissent et travaillent dans les pays du Nord, autant des équipes de chercheurs des pays du Nord conduisent avec bonheur et succès des études dans les pays en développement. Les chercheurs qui se sont installés dans les pays en développement ont pour la plupart été formés dans les grandes écoles américaines ou européennes. Qui plus est, ces derniers continuent, pour la plupart, d'entretenir d'étroites relations professionnelles avec leurs collègues des universités et centres de recherche des pays du Nord. Enfin, les multiples séminaires et conférences auxquels ils participent constituent pour les chercheurs des pays en développement un moyen efficace d'être informés des nouveaux développements dans leurs diverses disciplines.

De ce qui précède, il ressort que le manque de données en provenance des pays en développement ne serait ni lié à l'inexistence d'expertise dans les pays en développement ni à un manque d'intérêt des chercheurs du Nord pour les pays du Sud.

Existe-t-il un environnement favorable à ce type d'étude dans les pays en développement? La plupart des informations ont été collectées dans les pays en développement par la méthode de la calorimétrie utilisant la technique des sacs de Douglas ou le respiromètre de Max-Planck. Dans de rares occasions une chambre calorimétrique est utilisée. Il est intéressant de remarquer que généralement la préférence est donnée à du matériel portatif à piles (Ategbo, Van Raaij, de Koning et Hautvast, 1995; Poh, Ismail, Zawiah et Henry, 1999; Ferro-Luzzi, Scaccini, Taffese, Aberra et Demeke, 1990). En effet, l'utilisation de matériel sophistiqué et sensible exige un environnement particulier, un cadre qui n'est pas toujours garanti dans les pays en développement. En dehors de quelques grands centres urbains qui n'ont rien à envier aux métropoles occidentales, il est notoire que la qualité de la fourniture de l'énergie électrique dans nombre de pays est inadéquate. Des pannes d'électricité régulières et les variations fréquentes de la tension sont autant de facteurs qui ne favorisent pas l'acquisition par les institutions de recherche des pays en développement d'équipement permettant de faire de la recherche de pointe. Les contraintes décrites ci-dessus ne permettraient pas le bon fonctionnement d'un spectrophotomètre de masse, qui est pourtant un instrument indispensable lorsqu'on envisage d'effectuer des études avec des isotopes marqués. En attendant que le réseau électrique soit mis au point, les piles, ne pouvant malheureusement supporter qu'une gamme réduite d'équipement, restent la seule alternative pour travailler en toute quiétude dans les pays en développement.

Un autre aspect qui milite en faveur de l'utilisation généralisée des équipements portatifs dans les pays en développement, est le faible niveau de décentralisation des structures. En effet, dans bien des cas, la seule institution de recherche est située dans la capitale. Ainsi, les chercheurs doivent souvent constituer des équipes mobiles lorsqu'il s'agit de couvrir plusieurs zones distinctes du pays, et, compte tenu de l'environnement dans lequel évoluent ces chercheurs, il est préférable d'installer un petit laboratoire de brousse et prendre les mesures sur place plutôt que de prélever des échantillons qui seront acheminés vers la capitale pour des analyses ultérieures.

Comme on peut le constater, l'environnement dans la plupart des pays en développement n'est pas propice à l'acquisition et à l'utilisation de matériel sophistiqué. Du coup, ces mêmes pays, bien qu'ayant des chercheurs capables de mener des études très poussées, se trouvent dans l'incapacité de contribuer de manière efficace à l'amélioration des connaissances.

Les infrastructures et les moyens financiers nécessaires sont-ils disponibles dans les pays en développement? La précision de la détermination des dépenses énergétiques journalières par la technique de l'eau doublement marquée ou par celle de la calorimétrie indirecte avec isotopes stables est désormais confirmée (Shetty, 2001). La tendance à la généraliser et à la considérer comme l'idéal pose cependant quelques difficultés pour les pays en développement. En effet, le recours à cette méthode exige tout au moins l'accès à un spectrophotomètre de masse et à de l'eau enrichie avec des isotopes stables (Ferro-Luzzi, 2001).

Dans un environnement caractérisé par la pauvreté, les pouvoirs publics ont des priorités qui sont autres que la recherche scientifique. Comment utiliser les rares ressources du pays pour assurer le quotidien des populations semble être la majeure préoccupation des gouvernants. Par conséquent, l'éducation et la recherche scientifique, bien que considérés comme fondamentaux pour le développement, ne sont généralement pas traités comme des secteurs prioritaires. Il en découle un manque de moyens financiers, qui est l'une des caractéristiques des institutions de recherche des pays en développement. De plus, l'impossibilité de bénéficier d'une assistance adéquate dans le domaine de l'entretien des équipements constitue un autre facteur limitant.

Dans ce contexte, il est donc facile de comprendre que les universités et institutions de recherche disposant d'un spectrophotomètre de masse sont rares.

Il est toujours possible de faire des recherches en utilisant la technique de l'eau doublement marquée. Il suffira d'administrer la dose requise d'eau enrichie aux isotopes stables, prélever les échantillons, puis les expédier pour analyse dans un laboratoire en Europe ou en Amérique du Nord bien équipé à cet effet. Malheureusement, la question n'est pas aussi simple qu'elle ne le paraît. Une seule dose d'eau enrichie coûte environ 700 dollars EU. Une étude sur un petit nombre de sujets (environ 10), coûtera 7 000 dollars, sans compter les autres frais liés à la sélection des sujets, à l'administration de l'eau enrichie et aux analyses. Dans les pays en développement en général, et dans les pays africains, en particulier, un tel montant n'est pas à la portée de la plupart des institutions de recherche en nutrition qui ne disposent que de maigres ressources. Le manque de ressources financières est donc une cause majeure qui explique pourquoi les institutions de recherche dans le domaine de la nutrition humaine ne génèrent pas des données relatives à la dépense énergétique journalière totale en utilisant les méthodes sophistiquées et précises.

Dans le contexte actuel des pays en développement en général et de ceux de l'Afrique au sud du Sahara en particulier, la calorimétrie indirecte continuera de jouer un rôle important dans la mesure du coût énergétique des activités. Cependant, il faudra se rendre compte que ce statu quo tiendra les pays en développement en dehors du concert des nations.

FAO/19296/R. Faidutti

Une contribution substantielle par les pays en développement est possible. Les institutions de recherche et les Départements de nutrition humaine des universités des pays en développement sont dotés de chercheurs émérites, capables de productions scientifiques élevées (Ategbo, Van Raaij, de Koning et Hautvast, 1995; Shetty, Henry, Black et Prentice, 1996; Soares, Kulkarni, Piers, Vaz et Shetty, 1992; Poh, Ismail, Zawiah et Henry, 1999; Ismail, Ong et Zawiah, 1991). Le besoin s'impose pour les pays en développement de produire des données nouvelles en ce qui concerne la description des activités, la mesure du coût énergétique des activités et la dépense énergétique totale. A ces évidences s'opposent le manque de ressources financières, d'infrastructure et un environnement peu propice à l'exécution de travaux de recherche scientifique de haut niveau.

Afin que les études entreprises dans les pays du Sud puissent contribuer à l'amélioration de la détermination des besoins en énergie, il est urgent de trouver des solutions novatrices:

La calorimétrie et la description des activités qui, par le passé, ont rendu d'immenses services, doivent demeurer la pierre angulaire des méthodes de détermination du coût énergétique des activités

En Afrique au sud du Sahara, il existe un nombre limité d'instituts de recherche ayant une expertise suffisante pour produire des données de qualité à partir de la calorimétrie indirecte. Vu l'importance de la collecte ultérieure d'informations, il est de plus en plus urgent que des chercheurs africains s'intéressent à la recherche dans le domaine de l'énergie et qu'ils bénéficient d'une formation à cet effet.

De nouvelles opportunités pour les pays en développement

Tout en confirmant la validité de plusieurs approches déjà retenues lors de la Consultation de 1985, et tout en tenant compte des suggestions de modification de certaines approches utilisées pour la détermination des besoins énergétiques, proposées par l'IDECG (International Dietary Energy Consultative Group) dès 1994 (IDECG, 1996), lors des travaux de la dernière Consultation conjointe d'experts FAO/OMS/UNU, d'importantes décisions d'ordre pratique ont été prises dans le domaine de la conception et la mise en œuvre des politiques de développement.

De la définition du concept des besoins en énergie. Dans le rapport issu de la Consultation de 1985 (OMS, 1985), les besoins en énergie étaient définis comme suit : «Le besoin en énergie d'un individu est le niveau d'énergie alimentaire qui équilibre ses dépenses énergétiques, lorsque l'individu a un poids, une composition du corps et un niveau d'activité physique compatible avec une bonne santé à long terme, et qui permet d'entreprendre des activités économiquement nécessaires et socialement désirables.»

Cette partie de la définition des besoins en énergie d'un individu laissait à la communauté le soin de définir le niveau d'activité physique économiquement nécessaire et socialement désirable. Cette notion, qui introduisait un jugement de valeur dans la notion des besoins en énergie, vient d'être reconsidérée car les experts l'ont jugée ambiguë. En fait, les nombreuses femmes des pays en développement dépensent une quantité importante d'énergie dans des activités qui ne sont traditionnellement pas considérées comme des activités économiques. Il s'agit surtout des soins aux enfants et des travaux domestiques. De la même manière, les experts n'ont plus jugé opportune l'utilisation de l'expression «socialement désirable».

Une autre décision a été prise lors de cette dernière consultation, et celle-ci consiste à supprimer le terme «individu» de la nouvelle définition, laquelle reflète mieux le fait que les recommandations concernent une population ou des groupes d'individus et non des individus de manière isolée. Ces améliorations introduites au niveau de la définition rendent plus clair le concept des besoins en énergie et, par conséquent, son utilisation plus simple.

De la détermination des besoins énergétiques des enfants. La Consultation a également décidé de fixer les besoins en énergie des enfants sur la base de leurs dépenses énergétiques, contrairement à la décision prise lors de la consultation précédente, qui était celle de déterminer les besoins énergétiques des enfants sur la base de leurs apports d'énergie (OMS, 1985). Ce choix s'est traduit par un progrès remarquable dans l'estimation des besoins énergétiques d'une communauté. Désormais, les planificateurs disposeront de chiffres qui leur permettront d'élaborer des projections plus réalistes, et on peut donc s'attendre à une amélioration des orientations politiques en matière de production alimentaire, d'une part, et de politiques commerciales relatives au commerce des denrées alimentaires, d'autre part.

Les travaux de la dernière Consultation d'experts FAO/OMS/UNU ont porté essentiellement sur le fait que dans les pays en développement, en particulier, de plus en plus d'adolescentes abordent leur première grossesse sans avoir atteint la maturité physiologique requise

Pour une meilleure orientation des politiques en matière de santé de la reproduction. Dans les pays en développement en général, et particulièrement dans les pays en Afrique au sud du Sahara, la santé de la reproduction occupe une place importante dans les projets/programmes des ministères de la santé; ces projets/programmes bénéficient du soutien de différentes institutions des Nations Unies telles que le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Entre autres priorités l'un des objectifs majeurs de ces programmes de santé de la reproduction est de réduire la mortalité néonatale et la mortalité infantile, de même que la réduction du taux d'insuffisance pondérale à la naissance.

Les travaux de la dernière Consultation d'experts FAO/OMS/UNU ont porté essentiellement sur le fait que dans les pays en développement, en particulier, de plus en plus d'adolescentes abordent leur première grossesse sans avoir atteint la maturité physiologique requise. Convaincus du fait que les femmes en âge de procréer doivent s'efforcer, autant que faire se peut, d'atteindre un niveau acceptable de l'indice de masse corporelle (IMC) afin d'optimiser les performances de la gestation, les experts ont retenu que le niveau d'énergie nécessaire pour couvrir les besoins liés à la gestation tienne compte des hypothèses ci-après:

Ces hypothèses, sur lesquelles se basent désormais les recommandations pour le besoin complémentaire d'énergie pendant la gestation, ouvrent de nouvelles voies pour les programmes de santé de la reproduction. En effet, de ce qui précède, il apparaît clairement que pour réduire le taux de la mortalité néonatale, et pour réduire la prévalance d'insuffisance pondérale à la naissance, il importe - outre le paquet classique des micronutriments - que des consultations prénatales soient effectuées, que les accouchements soient assistés par du personnel qualifié et, enfin, que l'accent soit mis sur un approvisionnement correct en énergie dès l'adolescence pour s'assurer que toutes les femmes abordent la maternité avec un IMC permettant de garantir une issue favorable.

Conclusions

La dernière Consultation conjointe d'experts FAO/OMS/UNU relative aux besoins en énergie a fait siennes les nouvelles données existantes pour affiner les méthodes et les approches de détermination des besoins énergétiques. Toutefois, cette entreprise reste confrontée au manque de données collectées dans les pays en développement par des méthodes récentes et précises. Il est extrêmement important que les institutions des Nations Unies assistent les universités et les établissements de recherche des pays du Sud dans leurs efforts pour combler ce retard, en prenant en considération le niveau de technologie transférable dans les pays en développement. Les compétences existent, et une contribution substantielle est possible à condition que les conditions propices soient créées dans les pays en développement. La clarification de la définition du concept de besoin en énergie permet aux planificateurs et aux décideurs politiques de mieux orienter les politiques en matière de production agricole et en matière de commerce des denrées alimentaires, d'une part, et de politiques de santé de la reproduction, d'autre part.

références

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Wong, W.W. 1994. Energy expenditure of female adolescents. J. Am. Coll. Nutr. 13: 332-337.

summary résumé resumen

Definition of energy requirements: perspectives for developing countries

The Joint FAO/WHO/UNU Expert Consultation on Energy in Human Nutrition, held in Rome (Italy) from 17 to 21 October 2001, set out to redefine the concept of energy requirements and to review existing approaches and methodologies. The experts attending the consultation introduced significant improvements to the concept of energy requirements. Thanks to new techniques and innovative approaches, they were able to estimate, in greater detail, the energy requirements of different socio-economic categories. They deplored the continued inadequacy of data collected in developing countries - whether by developed-country or developing-country researchers - using modern techniques such as the doubly-labelled water technique. There are several reasons for this, including the fact that the generation of data using innovative and sophisticated methods, such as the stable isotope and doubly-labelled water techniques, remains a luxury for developing countries lacking the necessary financial and material resources and whose environments are not conducive to such methodologies. The validation of techniques to determine energy expenditure, such as accelero-meters, measure of heart rate and indirect calorimetry in relation to the stable isotope technique, could be a way for developing countries to generate new, precise and reliable data. The latest recommendations of the experts on the energy requirements of different socio-economic categories will help planners to shape appropriate food security policies.

Définition des besoins énergétiques: perspectives pour les pays en développement

Du 17 au 21 octobre 2001 s'est tenue à Rome, Italie, la Consultation conjointe d'experts FAO/OMS/UNU sur les besoins énergétiques dans l'alimentation humaine. Il s'agissait d'une importante rencontre, tant pour la redéfinition du concept des besoins énergétiques que pour la mise à jour des approches et méthodes existantes. Les experts ayant participé à cette consultation ont apporté des améliorations notables au concept du besoin énergétique. Des techniques nouvelles et des approches novatrices ont permis aux experts d'estimer avec beaucoup plus de précision les besoins en énergie des différentes catégories socioéconomiques. Ils ont déploré la constante insuffisance des données collectées dans les pays en développement - que ce soit par les chercheurs des pays développés ou par les chercheurs des pays en développement - utilisant des techniques modernes telle la technique de l'eau doublement marquée. Plusieurs raisons expliquent cette situation. La production de données par des méthodes nouvelles et sophistiquées telles que la technique des isotopes stables utilisant l'eau doublement marquée demeure un luxe pour les pays en développement, leurs ressources financières et matérielles d'une part, et l'environnement d'autre part, ne leur permettant pas la mise en œuvre de ces méthodes. La validation des techniques de détermination des dépenses énergétiques telles que les accéléromètres, la mesure de la fréquence cardiaque, la calorimétrie indirecte par rapport à la méthode des isotopes stables pourraient constituer un moyen pour les pays en développement de générer des données nouvelles, précises et fiables. Les nouvelles recommandations faites par les experts en ce qui concerne les besoins énergétiques des différentes catégories socioéconomiques permettront aux planificateurs d'orienter les politiques en matière de sécurité alimentaire.

Definición de las necesidades energéticas: perspectivas para los países en desarrollo

La Consulta mixta de expertos FAO/OMS/UNU relativa a las necesidades energéticas, que tuvo lugar en Roma (Italia) del 17 al 21 de octubre de 2001, tenía como objetivo volver a definir el concepto de las necesidades energéticas y revisar los enfoques y los métodos utilizados hasta entonces. Los expertos que participaron en dicha consulta aportaron mejoras notables al concepto de la necesidad energética. Gracias a las nuevas técnicas y a enfoques innovadores, los expertos han podido estimar de manera más detallada las necesidades energéticas de las diferentes categorías socioeconómicas. Los expertos han lamentado el hecho de que los datos recopilados en los países en desarrollo mediante técnicas modernas tales como la técnica del agua doblemente marcada, tanto por investigadores de países desarrollados como por investigadores de países en desarrollo, continúan siendo insuficientes. Diversas razones explican esta situación: la generación de datos con métodos innovadores y sofisticados, como la técnica de los isótopos estables que utiliza el agua doblemente marcada, continúa siendo un lujo para los países en desarrollo donde los recursos financieros y materiales escasean y donde el entorno se presta poco a la aplicación de estos métodos. La validación de las técnicas de determinación de los gastos energéticos, tales como los acelerómetros, la medición de la frecuencia cardiaca, y la calorimetría indirecta en relación con el método de isótopos estables, podría constituir un medio para que los países en desarrollo generen datos nuevos, precisos y fiables. Las últimas recomendaciones formuladas por los expertos en lo que concierne a las necesidades energéticas de las diferentes categorías socioeconómicas permitirán a los responsables de la planificación orientar las políticas en materia de seguridad alimentaria.

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