Page précédente Table des matières Page suivante


COMMUNICATION V: MESURE ET GESTION DES CAPACITÉS DE PÊCHE EN MAURITANIE[7]


par Monsieur Chérif Ould Toueilib

1. INTRODUCTION

Le présent document est une remise à jour d’un document préparé initialement à la demande du Département des pêches de la FAO dans le cadre de la participation de la Mauritanie à la consultation technique relative à la mesure de la capacité de pêche organisée par la FAO à Mexico City du 29 novembre au 3 décembre 1999.

Depuis 1999, le processus d’aménagement des pêches est marqué en Mauritanie, comme dans d’autres pays de la région, par une reconnaissance accrue de la nécessité d’assurer l’aménagement durable des ressources halieutiques. Cette reconnaissance tient à plusieurs facteurs: à la menace de plus en plus évidente de surexploitation de plusieurs stocks, à la surcapitalisation de certaines pêcheries et à la situation réellement inquiétante que connaît le secteur des pêches en général. Les espèces démersales, à savoir les poissons démersaux, les céphalopodes et les crustacés, sont en particulier concernées.

2. HISTORIQUE

Le secteur des pêches occupe une place prépondérante dans l'économie nationale, notamment en matière d’emplois, d'apport en devises et en recettes budgétaires. Le secteur des pêches est également une source importante et durable de protéines animales à la portée des populations à faible pouvoir d'achat.

Depuis l'avènement de la nouvelle politique de pêche (1979) visant l'intégration du secteur dans l'économie nationale, le secteur des pêches a connu un développement rapide. Ainsi, en vue de maximiser les profits, un armement national orienté vers les espèces destinées à l'exportation s'est constitué dans la précipitation pour atteindre aujourd’hui 344 unités industrielles dont 271 bateaux congélateurs et 73 glaciers. A ce nombre, s’ajoutent 3 890 embarcations qui pratiquent la pêche artisanale.

Les politiques de pêche successives ont toutes insisté sur l'importance des activités à haute valeur ajoutée, en particulier la transformation des produits de la pêche et le développement d'une pêche artisanale composée de petites et moyennes unités à faible tirant d'eau, par conséquent, adaptées à l'exploitation des ressources côtières. Ces dernières représentent, en termes d'espace et de quantité, la grande partie des ressources halieutiques de la zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne.

La Stratégie d'aménagement et de développement - la dernière de politiques de pêche en cours d'exécution - arrive à un moment critique de l'histoire de l'exploitation des ressources halieutiques. Ces dernières connaissent, en effet, un appauvrissement croissant de leur stock qui pourrait s’aggraver suite à l’intensification de l'effort de pêche et conduire à une situation dangereuse aussi bien pour le potentiel des ressources de la mer que pour les armements de pêche. La Stratégie d'aménagement et de développement met en conséquence l'accent sur les mutations rapides que connaît le secteur des pêches au niveau national et international et sur la nécessité de les accompagner par des mesures de gestion rationnelle.

Les Etats sont, en effet, de plus en plus convaincus de la nécessité d'assurer une gestion rationnelle des ressources relevant de leur juridiction et de celles partagées avec les pays voisins. Le rôle le plus important reste, cependant, celui joué par les structures des Nations Unies, en ce sens que les Nations Unies n’ont cessé de faire de la protection des océans et des ressources vivantes la priorité des priorités et qu’elles pourraient donc jouer un rôle moteur au niveau international. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la Convention sur la biodiversité, la Convention sur la protection des espèces menacées, le Code de conduite pour une pêche responsable témoignent de la prise de conscience de la communauté internationale et de la volonté des états de gérer rationnellement l'environnement marin et d'exploiter durablement ses ressources pour réduire la pauvreté et créer un équilibre alimentaire entre les populations dont la croissance démographique ne cesse d'inquiéter les décideurs.

Dans ce monde de richesse et de pauvreté, le rôle de l'homme et déterminant et la maîtrise des systèmes de production végétale et animale est seul garant de la bonne gestion des ressources. Un comportement irresponsable peut avoir de graves conséquences et la vie des générations présentes et futures dépend fort de notre capacité de réguler notre production et notre consommation.

Il est donc impératif de maîtriser les capacités de pêche dans nos états respectifs et de les réglementer par l'établissement de plans d'aménagement et de développement durable en vue de prévenir l'accroissement des capacités de pêche et d'éviter l'extinction de nos ressources halieutiques.

Deux facteurs sont à considérer dans l’aménagement des ressources:

Premièrement, les ressources nationales que l'Etat gère et dont il en est le seul responsable. Ces ressources font l'objet d'une importante concurrence entre, d'un côté, la pêche nationale et de l’autre, la pêche étrangère. La pêche nationale enregistre une baisse de rendements au niveau de ses captures traditionnelles et se sent menacée par une flottille étrangère dont les conditions techniques d'exploitation et de mise en valeur sont parfois plus satisfaisantes que les siennes. La pêche étrangère opérant sous licence demande l’attribution de quotas en raison de la rareté croissante des ressources dans leur ZEE d'origine ou en haute mer. Les pays concernés s'efforcent de réduire au maximum les rendements dans leur ZEE et de maintenir les effectifs en activité sur la base d'accords ou d'arrangements avec les Etats des zones en dehors de leurs juridictions. Les compensations au profit du trésor public sont aussi importantes pour le pays car elles répondent à un besoin d'équilibre budgétaire et de devises.

Deuxièmement, les ressources partagées et les stocks internationaux dont la gestion dépend de plusieurs états et d'organismes internationaux. La gestion de ces stocks est particulièrement difficile en raison de plusieurs facteurs, notamment:

a) les Etats se livrent à une concurrence pour pêcher le maximum, sous prétexte que les espèces sont migratrices;

b) les Etats n'ont pas toujours de stratégie régionale fixant des quotas de pêche par pays et par espèce (les organisations régionales et sous-régionales sont encore embryonnaires et n'ont pas encore élaboré de telles actions);

c) la recherche halieutique n'a pas encore obtenu des évaluations correctes des stocks dont l'évaluation est sujette à des problèmes méthodologiques;

d) les Etats n'ont pas encore de stratégie de surveillance et de contrôle des stocks et des opérations de pêche;

e) les réglementations ne sont pas harmonisées;

f) les données statistiques sur le potentiel, les captures, les techniques et les engins sont le plus souvent incomplètes, fausses ou irrégulières; et

g) les politiques d'aménagement sont encore embryonnaires aussi bien au niveau national qu'au niveau régional.

3. RESSOURCES HALIEUTIQUES DE LA ZEE MAURITANIENNE

Le potentiel de captures autorisées en Mauritanie est de l'ordre de 1.511.000 tonnes, dont l'essentiel est composé des espèces de poissons pélagiques. Les espèces de valeur marchande importante - en particulier, les céphalopodes, les crustacés et les poissons démersaux - représentent 20 pour cent du total des captures.

La situation des pêcheries peut être résumée comme suit:

4. DESCRIPTION DES SYSTÈMES D’EXPLOITATION

La pêche est pratiquée par une flotte très diversifiée et composée principalement des unités suivantes:

L'effort industriel global autorisé en 2001 est de 344 bateaux auquel s'ajoute le tonnage de la pêche artisanale composée de 3 890 embarcations (une embarcation = 1tjb, tonnage jauge brut).

5. CAPACITÉ DE PÊCHE

La gestion de la capacité de pêche est très importante pour les états dont l’économie repose sur les ressources halieutiques, en ce sens que ces dernières peuvent être qualifiées de patrimoine naturel national que les états doivent gérer durablement pour le bénéfice des générations présentes et futures.

Deux grandes définitions relatives à la capacité de pêche sont ressorties de la consultation de Mexico:

(1) La capacité de pêche est la capacité de capture d’un bateau ou d’une flotte. La capacité de pêche ou capacité de production peut être exprimée plus spécifiquement comme le volume maximum de capture pouvant être réalisé sur une période de temps donnée (années ou saison) par une flotte de pêche pleinement utilisée, en tenant compte de la biomasse et de la structure d’âge du stock halieutique et de l’état actuel de la technologie.

On peut juger donc qu’une pêcherie est en pleine capacité de pêche, pour un même niveau de stock (abondance), si l'on observe le rapport suivant:

Production effective/Production potentielle = 1

(2) La seconde définition se réfère directement au concept de stock de capital (navires) ou de flux de service (effort de pêche).

Ces deux définitions sont celles généralement utilisées en Mauritanie. Les travaux de recherches ont tendance à calculer la capacité de pêche en termes de captures alors qu’au niveau du Département des Pêches, des conversions sont faites pour exprimer le potentiel de capture en effort nominal. L'effort nominal constitue en effet la base sur laquelle est calculé le droit d’accès à la ressource. Il faut, cependant, attirer l’attention sur une différence essentielle entre la capacité optimale -qui demeure théorique et difficile à évaluer- et la capacité cible qui peut être définie à court terme, soit en termes de capture autorisée (quotas), soit en termes de niveau d'effort autorisé (TJB, jours de pêche, etc.).

La mesure et l'évaluation de la capacité de pêche, consiste donc à fournir l’information nécessaire afin d’élaborer une stratégie de gestion durable permettant d’ajuster l’effort de pêche au potentiel cible, pour ne pas dire au potentiel autorisé.

L’estimation des écarts entre la capacité cible et la capacité actuelle ainsi que la définition de scénarios pour atteindre la capacité cible permettant une gestion durable deviennent donc des indicateurs et outils importants pour contrôler la surcapacité et assurer la pérennité des ressources et la rentabilité de l’activité des flottilles de pêche.

En Mauritanie, le suivi et l’estimation des capacités présentent un intérêt capital car la pêche est le poumon de l’économie nationale et est perçue comme un potentiel secteur de croissance et un outil de lutte contre la pauvreté. La baisse des rendements ces dernières années a donc été vécue difficilement, tant par la main d’œuvre maritime que par l’État, et s’est fait ressentir au niveau des armements.

Pour faire face à cette situation, la Mauritanie a poursuivi la démarche choisie par la communauté internationale. Celle-ci préconise, entre autres, la préparation de plans d’aménagement et la régulation des capacités de pêches pour les flottilles touchées par la surpêche.

Dans ce contexte la Mauritanie s'est attachée à:

Concernant la régulation de la pêche, plusieurs outils ont été appliqués, en particulier: le repos biologique, le gel de l’effort, l'imposition d’une taille de première capture plus grande, l’interdiction de pêche dans des zones de pontes (Cap Blanc, Banc d’Arguin, Parc National de Diawlling) et la fermeture saisonnière des zones de pêche.

Il est toutefois évident que ces mesures n’ont pas réussi à éradiquer le phénomène de surpêche par manque de liant fonctionnel, de temps et d'une réelle capacité de mise en œuvre et de contrôle. A ces contraintes, s’ajoute le phénomène de pêche non contrôlée et le manque de coordination et de cohérence entre les pays qui partagent les mêmes ressources -autrement dit le manque de vision intégrée au niveau régional.

6. BASES DU CONTRÔLE DE LA CAPACITÉ DE PÊCHE EN MAURITANIE

Cette section présente la méthode de calcul de la capacité de pêche adoptée en Mauritanie comme outil d’aménagement. A cette méthode s’ajoute l’outil classique de réglementation et la technique de cantonnement que nous espérons mettre en œuvre avant la fin de l’année courante (zonage).

Le Centre national de recherches océanographiques et des pêches (CNROP) a organisé un groupe de travail en décembre 1998. Les résultats issus de ce groupe de travail sont résumés en annexe.

Les résultats donnent une idée claire de la mesure de la capacité de pêche. Il semble, néanmoins, utile de développer quelques considérations importantes liées à la nature multi-spécifique de l'exploitation de la ressource ainsi qu’à l'hétérogénéité de la flottille.

L'aménagement des pêcheries multi-spécifiques ou multi-flotilles ne peut se faire que sur la base de modèles intégrant les différentes caractéristiques et types d'interaction. Pour une pêcherie donnée, la détermination d'un niveau de capacité (effort actuel et effort cible) doit en effet prendre en compte (1) l'impact de la flotte ciblant la ressource concernée, elle même souvent multi-spécifique et (2) l'effet que les prises accessoires des flottes ciblant d'autres espèces occasionnent sur le potentiel disponible.

A l'évidence, si les interactions entre espèces sont importantes au niveau de l'exploitation, on ne pourra estimer la capacité d'une pêcherie indépendamment des autres. Pour déterminer un niveau de capacité cible, on devra tout d'abord se référer au potentiel de l'espèce principale qualifiant la pêcherie (espèce repère). Le choix de cette espèce dépend de son état d'exploitation, de son importance économique et de certains autres facteurs. On devra également classer les pêcheries par ordre d'importance pour protéger en priorité les pêcheries les plus importantes économiquement ou les plus vulnérables.

Partant de ce postulat, l'évaluation de la capacité peut être faite par rapport aux espèces principales (céphalopodes, poissons démersaux), en termes de jours de mer effectif, de TJB et de bateaux standard. Les espèces repères (espèce(s) principale(s) qualifiant une pêcherie particulière) sont le poulpe, les sparidés, le merlus, les crevettes, le chinchard, les praires, le crabe et la langouste rose.

L'approche utilisée pour l'évaluation de la capacité de pêche est la suivante:

Dans ce protocole, il y a les calculs issus de la recherche océanographique et les applications qui visent a évaluer l'effort nominal de pêche en vue d'appréhender le niveau de la capacité totale de pêche.

L'application suivante est utilisée pour calculer la capacité de pêche en fonction de l'état de la ressource.

Capacité des pêcheries démersales

Ng*0,67 + Nc*1 = Ns(bateaux standard par an)

(Ng: Nombre de glaciers, Nc: Nombre de congélateurs, Ns: Nombre de Bateaux standard)

Capacité sur la pêcherie pélagique

Nrtms*1 + Nrtma*0,69 + Nbmrt*0.55 = Ns(Bateaux standard par an)

(rtms, rtma et bmrt: navires pélagiques typiques, N: nombre)

Il importe de préciser que la flottille des glaciers pêchant les démersaux est actuellement composée d'unités homogènes ainsi que de bateaux crevettiers et de merluttiers. Les glaciers sont donc convertis en unités de congélateurs standard en multipliant leur nombre par le coefficient 0,67.

Le nombre de bateaux standard est multiplié par le nombre de jours en mer pour trouver l'effort de pêche en jours de mer. Les jours de route ne sont pas pris en compte dans le temps de pêche. Ils sont différents en fonction de la zone d'action et du type de bateaux.

Le calcul en tonnage ne pose pas de problème: on fait la somme des tonnages de jauge brut et on y ajoute le nombre d'embarcations. Cette approche est utilisée pour le calcul des droits d'accès et des montants de licences de pêche.

Quant à la pêche artisanale des céphalopodes (composée de 3 890 unités, soit 3 890 unités jauge brut), elle ne subit pas de pression spécifique et bénéficie de l'encouragement du gouvernement en vertu de sa dimension socio-économique. Son effet sur la pêche est pris en compte dans l'estimation globale de l'effort de pêche sur la base des profils moyens des captures. Ces dernières sont estimées par rapport à un taux d'accroissement calculé sur la base des données historiques.

Pour la pêche profonde des congélateurs, l'unité standard retenue est le jour de pêche d'un congélateur de 295 TJB et d’environ 850 CV de puissance dont la longueur avoisine 37 m. Tous les congélateurs mauritaniens et chinois ont été assimilés au congélateur type.

Les glaciers chinois qui ciblent les céphalopodes ont été standardisés par rapport à l'effort de l'unité type. Le facteur de conversion de ces glaciers de type chinois en congélateurs standard est de 0,67. Les glaciers mauritaniens ciblent les poissons démersaux, leur effet sur l'espèce cible, comme sur celui des autres pêcheries qui capturent accessoirement les céphalopodes, est déduit en amont du potentiel autorisé. Pour le poulpe, l'effort de pêche a été évalué à 22 827 jours de pêche par an, correspondant à 79 unités standards travaillant en moyenne 289 jours de pêche par an chacun. Cet effort est destiné à capturer 32 416 tonnes de poulpe par an sur un potentiel capturable de 45 000 tonnes, la différence étant déduite en amont comme effets incidents des autres flottilles. Ce qui donne pour l'allocation de l'effort sur le poulpe, l'équation suivante:

NG* 0,67 + NC*1 = 79 unités standard ou NG = nombre de glaciers et NC nombre de congélateurs pêchant les céphalopodes comme cible principale.

Si l’on considère que l'effort actuellement déployé sur le poulpe est selon les statistiques du CNROP et de la délégation de surveillance de 70 congélateurs et 39 glaciers, nous aurons comme résultat:

39 glaciers × 0.67 + 70 congélateurs = 96 unités standard.

La différence entre l'effort effectif et l'effort autorisé constitue soit une surcapacité de pêche soit une sous capacité de pêche. Si l’on se réfère à titre d'exemple au résultat du groupe de travail de 1994, l'effort de pêche sur les céphalopodes calculé a partir de ces équations présente une surcapacité de pêche de 18 unités standard, soit 19 pour cent.

En référence aux résultats du dernier groupe de travail, obtenus en 1998, la réduction de l'effort de pêche proposée est de l'ordre de 25 pour cent pour le poulpe comme espèce repère. Un tableau de synthèse des diagnostics et recommandations de gestion de la capacité de pêche pour l'ensemble des pêcheries exploitées en Mauritanie est joint en annexe.

Cette méthode est applicable de façon régulière chaque fois qu’il y a une modification dans la structure de la flotte ou une variation dans le nombre de navires.

7. CONCLUSION

L'augmentation de la capacité des pêches résulte d’un manque de planification de l'exploitation et de la compétition menée de manière peu responsable entre les flottilles de pêche. Les pêcheurs ont longtemps considéré qu’un poisson non pêché sera pêché par quelqu'un d'autre, ce qui les incite à pêcher plus, provoquant entre autres, une surcapacité de plus en plus inquiétante.

Les pays propriétaires de la ressource ne peuvent être considérés comme seuls responsables de cette surcapacité et ne peuvent pas, à eux seuls, résoudre cet état de fait.

Par exemple, les pays en voie de développement ont des difficultés sérieuses à concevoir et mettre en œuvre des stratégies pour la régulation de l'effort de pêche tout comme des difficultés à faire respecter la réglementation relative à la protection des ressources halieutiques de leurs zones économiques exclusives.

La surcapacité de pêche liée à l'augmentation de l'effort de pêche national dépend largement des actions et des choix des états côtiers, mais aussi des états du pavillon. Elle ne peut être réduite que dans le cadre d'un plan technique et économique qui nécessite des ressources financières souvent non disponibles.

L'effort de pêche des flottilles étrangères autorisé, dans le cadre d'arrangements ou d'accords, contribue à l’intensification de la capacité de pêche. Ces accords sont dans certains cas indispensables pour les budgets des états et sont le plus souvent utilisés par les pays pêcheurs comme conditionnalités.

La Mauritanie, comme tous les autres pays de la région de l'Afrique de l'Ouest considérés comme zones d'importante capacité de pêche, ont besoin d’une assistance technique et financière pour réguler l'effort de pêche sur les ressources menacées et pour développer une exploitation rationnelle des ressources vierges, principalement des petits pélagiques et des praires. Ceci devrait se faire dans le cadre d’une approche intégrée et en suivant des plans d’aménagement tels que prévus par le Comité des pêches (COFI).

Nous pensons, par ailleurs, que la réduction de la capacité de pêche ne peut donner des résultats positifs et durables que si elle est envisagée dans le cadre d'une stratégie globale prenant en compte l'exploitation et la valorisation des différentes composantes de la ressource halieutique, à savoir les stocks partagés, les stocks non exploités et les rejets en mer. Elle doit aussi s’appuyer sur une approche participative regroupant les experts, les décideurs, la profession et les communautés de pêcheurs.

Tableau de synthèse des diagnostics et recommandations de gestion

Ressources

Potentiel de capture (t) en tonnes

Captures courantes en tonnes

Excédent d effort (2)

Recommandation de gestion

Diagnostic







Céphalopodes






Poulpe

~ 35 000
(21000 à 40000 t)

20 000

> 25%

Diminuer l'effort de pêche et ne pas augmenter les captures des Jeunes

Surexploitation

Seiche

~ 10 000 **

~ 5 000

Inconnu

Approche de précaution et encouragement des engins sélectifs

Probablement pleinement à surexploitée

Calmar

~ 6 000 **

~ 2 000

inconnu


Inconnu

Poissons démersaux






espèces au large

10 à 15 000

Inconnues

Probablement faible ou nul

Eviter tout accroissement rapide de l'effort

Probablement sous à pleinement exploitées

espèces côtières

Inconnu

Inconnues

Probable

Geler l'effort

Probablement pleinement à surexploitées

Merlus

13 000
(zone RIM)

11 000

Nul

Contrôler l'effort dans l'attente d'évaluations plus précise

Probablement sous exploitées biomasse en hausse

Mulets

Inconnu

2-4 000 t

Inconnu

Geler l'effort

Fort accroissement de l'effort

Crustacés






Crevettes profondes (P.longirostris et Aristeus varidens)

2 500

1 600

Faible

Geler l'effort

Probablement pleinement exploitée

P.longirostris






Crevettes côtières (P.notialis et P.kerathurus)

1 500

1 000

Faible

Geler l'effort

Probablement pleinement exploité

Crabe (Gerionm)

400*

300

Nul

Geler l'effort

Probablement pleinement exploitée

Langouste rose *

800*

200

Inconnu


-

Langouste verte (2 stocks)

220**

100

Faible

Attendre avant toute augmentation

Stock nord probablement en reconstitution

Praires:






(V. rosalina)*

<300000

0

Nul


Pas exploitée

(V. verrucosa)

500-1000*

0

Nul


Plus exploitée

Poissons pélagiques





Collaboration sous-régionale indispensable

Sardinelles

750 000*

400 000


-

Biomasse en baisse (données acoustiques)

Chinchards (T. trecae et T. tracurus)

400 - 600 000 t *

160 000


Effort maintenu ou augmentation de 20% supportable

Biomasse en hausse (données acoustiques)

Thonidés (CICTA)






Albacore

Stock Atlantique

1 500

Nul-Faible

Geler l’effort et taille minimale

Pleinement exploité

Listao

Idem

20 000 (1997)

Nul

Néant

Idem

Patudo

Idem

2 500

Nul-Faible

Geler l’effort

Idem

(1) Prise maximale équilibrée (PME) (Nota: ce potentiel ne peut être atteint qu’en fixant l’effort au niveau correspondant (FPME), ce qui implique dans certains cas une diminution de l’effort.

(2) Excédent de l'effort de pêche actuel pour atteindre le potentiel de capture ((f98-fPME)/f98)

(3) Variabilité naturelle du stock indépendamment de l’exploitation (variabilité du recrutement)

* Pas d'évaluation 1998. Valeurs et recommandations 1993
** Pas d'évaluation 1998. Valeurs et recommandations 1998

CAPACITÉ EXPRIMÉE EN TJB DES NAVIRES AUTORISÉS À PÊCHER DANS LA ZEE


NAVIRES

TOTAL

ANNEE 1998

CONGÉLATEURS

GLACIERS




NOMBRE

TJB

NOMBRE

TJB

NOMBRE

TJB

1 ER TRIMESTRE

299

361 579

112

19 405

411

380 984

2 ÈME TRIMESTRE

285

391 341

105

24 325

390

415 666

3 ÈME TRIMESTRE

320

394 472

104

19 376

424

413 848

4 ÈME TRIMESTRE

332

384 860

102

19 417

434

404 277

TOUTE L'ANNÉE

429

501 343

140

24 254

569

525 597


NAVIRES

TOTAL

ANNÉE 1999

CONGÉLATEURS

GLACIERS



(jusqu'au 28/8/)

NOMBRE

TJB

NOMBRE

TJB

NOMBRE

TJB

1 ER TRIMESTRE

295

399 103

104

19 180

399

418 283

2 ÈME TRIMESTRE

308

407 976

76

13 791

384

421 767


[7] Communication préparée par M. Chérif Ould Toueilib, Direction des études et de l'aménagement des ressources halieutiques, Ministère des pêches et de l'économie maritime, République islamique de Mauritanie, E-mail: [email protected]

Page précédente Début de page Page suivante