FAO/SMIAR: Rapport sur l'Afrique No.2, août 2002 p.3

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FAITS SAILLANTS


En Afrique australe, près de 13 millions de personnes ont besoin de secours alimentaires pendant la campagne de commercialisation 2002/03 (avril/mars), de mauvaises récoltes ayant été engrangées pendant deux années consécutives au Zimbabwe, en Zambie, au Malawi, au Mozambique, au Lesotho et au Swaziland. Une longue vague de sécheresse au cours de la période de végétation de 2001/02 et l'excès de précipitations dans certains secteurs ont dévasté les récoltes dans d'importantes régions de production. Au Zimbabwe, la réduction des semis effectués par les grandes exploitations agricoles en raison des activités liées à la réforme foncière a aggravé la situation. La production de maïs dans la sous-région a fortement baissé, s'établissant à moins d'un quart du volume de l'an dernier au Zimbabwe, à moins d'un tiers au Lesotho et à peine plus de la moitié au Malawi, en Zambie et au Swaziland. Les disponibilités de maïs ont également diminué, du fait de l'épuisement des stocks détenus par le gouvernement et par les agriculteurs suite à la faiblesse des récoltes céréalières de 2001. Le retard et l'insuffisance des importations durant la dernière campagne de commercialisation ont provoqué de graves pénuries alimentaires et des augmentations de prix sans précédent. Les expédients dont disposent les populations vulnérables dans la sous-région ont été quasiment épuisés. Fin juin, la FAO et le PAM ont conjointement approuvé une opération régionale d'urgence, d'une enveloppe de 507,3 millions de dollars E.-U., en vue de distribuer des secours alimentaires à quelque 10,3 millions de personnes, soit 80 pour cent de la population touchée, jusqu'à la prochaine récolte principale qui se déroulera à partir d'avril 2003. Toutefois, début août, 24 pour cent seulement des ressources avaient été mobilisées. Les donateurs sont instamment priés de prendre des engagements pour fournir l'aide alimentaire et le soutien financier dont l'Afrique australe a un besoin critique afin de prévenir une crise humanitaire de grande envergure. Il est également urgent de fournir des intrants agricoles. Face aux besoins du Malawi, du Lesotho, du Swaziland, de la Zambie et du Zimbabwe que la FAO a estimés à 25 millions de dollars E.-U., les contributions annoncées à la mi-août ne couvraient que 26 pour cent de ce montant. Il faut donc réunir de nouvelles contributions avant la prochaine époque des semis qui débutera en octobre.

En Afrique de l'Est, l'insuffisance des pluies saisonnières diminue les perspectives alimentaires dans plusieurs pays. En Érythrée, les perspectives de récoltes sont pessimistes, du fait de l'échec complet de la saison des courtes pluies (azmera), de mars à mai. La sécheresse a également persisté au cours des mois de juin et juillet - époque importante pour les semis - ce qui suscite de graves préoccupations sur l'avenir de la sécurité alimentaire du pays. À l'heure actuelle, plus d'un million de personnes auraient besoin de secours. De même, en Éthiopie, la sécheresse a provoqué la perte d'une grande partie du cheptel, notamment dans les régions d'élevage de l'est et du nord-est ; d'après les estimations, plus de huit millions de personnes auraient besoin d'une aide. Au Kenya, l'insuffisance des précipitations dans certaines régions et l'arrêt précoce des pluies lors de la campagne principale ailleurs ont assombri les perspectives de récoltes optimistes et soulevé de vives préoccupations pour les perspectives des approvisionnements alimentaires. En dépit du meilleur état des pâturages dans certaines régions d'élevage, l'insécurité alimentaire persiste dans plusieurs districts. Près de 1,3 million de personnes seraient tributaires d'une aide alimentaire. En Somalie, malgré les prévisions favorables de la campagne principale (gu), des taux de malnutrition élevés ont été relevés dans plusieurs zones, conséquence de l'amenuisement des moyens d'existence engendré par plusieurs sécheresses et par les effets à long terme d'années d'insécurité. La recrudescence du conflit, en particulier aux alentours de Baidoa, dans le nord-est de la Somalie (Puntland) et à Mogadishu, a contraint un grand nombre de personnes à se déplacer et désorganisé les livraisons d'aide alimentaire aux groupes vulnérables. En Tanzanie et en Ouganda, la situation globale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. L'escalade du conflit dans le nord de l'Ouganda a toutefois entraîné le déplacement de nombreuses personnes, qui viennent s'ajouter à plus de 1,5 million de personnes déplacées, de réfugiés et autres populations vulnérables, déjà tributaires de l'aide alimentaire.

Dans la région des Grands Lacs, la situation des disponibilités alimentaires s'est améliorée au Rwanda et au Burundi, du fait des bons résultats de la seconde campagne de 2002. En revanche, la situation alimentaire et nutritionnelle est extrêmement préoccupante en République démocratique du Congo. La persistance des troubles intérieurs continue à déplacer un très grand nombre de personnes, aujourd'hui estimé à 2 millions, dont la situation alimentaire est extrêmement grave car l'insécurité ne permet pas de distribuer les secours nécessaires. La situation des approvisionnements alimentaires est également inquiétante à Kinshasa, les disponibilités étant très insuffisantes par rapport aux besoins.

En Afrique de l'Ouest, la sécheresse a fortement nui aux cultures dans certains pays, notamment en Gambie, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et au Sénégal. Au Cap-Vert, les perspectives de maïs, d'ordinaire semé à partir de juillet, sont peu favorables, compte tenu du retard des pluies. Par contre, les conditions de végétation se sont améliorées dans les zones du centre et de l'est du Sahel grâce à une plus grande abondance et à une meilleure répartition des pluies dans la majeure partie des régions agricoles du Burkina Faso, du Tchad, du Mali et du Niger. Au Libéria, le déroulement des travaux agricoles a été perturbé par la reprise du conflit et la production rizicole devrait donc diminuer cette année. La Sierra Leone et la Guinée sont encore fortement tributaires de l'aide alimentaire fournie par la communauté internationale, du fait du grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et de la présence de réfugiés.

Les besoins d'importations céréalières en Afrique subsaharienne devraient augmenter en 2002/03, compte tenu du repli considérable de la production en Afrique australe et des prévisions de récoltes réduites en Afrique de l'Est.


FAO/SMIAR - août 2002

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