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PREMIÈRE PARTIE

SITUATION ET FAITS NOUVEAUX DANS LE SECTEUR FORESTIER


Ressources forestières

En 2001, la FAO a publié l’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 (ERF 2000), l’étude la plus complète de ce type jamais réalisée. Fondée principalement sur les informations fournies par les pays eux-mêmes et sur une prospection par télédétection des pays tropicaux, l’évaluation a été complétée par des études spécifiques entreprises par la FAO. Les résultats ont été notamment deux nouvelles cartes mondiales et des estimations du couvert forestier, des taux de déboisement et de la biomasse forestière pour chaque pays, ainsi que plusieurs monographies sur des questions telles que l’aménagement des forêts et les feux de forêt. Après la publication d’ERF 2000 (FAO, 2001), une réunion internationale d’experts a été organisée pour passer en revue les résultats et planifier les prochaines étapes. Le présent chapitre expose plusieurs recommandations résultant de ces débats, note les tendances qui mettent en évidence la déforestation continue due aux pressions exercées pour augmenter la production agricole et rend compte de la conversion et de la conservation des mangroves.

ÉVALUATION DES RESSOURCES FORESTIÈRES MONDIALES

L’Evaluation des ressources forestières mondiales de la FAO a pour objectif d’aider les pays, les processus internationaux et le public en général, en offrant des informations qui peuvent être utilisées pour l’élaboration de politiques, la planification et l’évaluation des progrès réalisés aux fins de l’aménagement durable des forêts. Les forêts et les arbres ne fournissent pas seulement du bois et des produits non ligneux, mais aussi un grand nombre de biens et de services environnementaux, tels que la conservation de la diversité biologique et l’atténuation des changements climatiques; ils contribuent largement à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire. Ces usages multiples, en particulier les utilisations locales, sensibles à la problématique hommes-femmes, ont été auparavant sous-estimés dans les évaluations forestières, et le fait de les inclure contribuera à déterminer l’utilité des activités futures. Les caractéristiques clés de l’évaluation mondiale sont les suivantes:

Plusieurs initiatives allant dans ce sens ont récemment été prises: un processus mondial et interorganisations visant à harmoniser les définitions sur les forêts s’est réuni deux fois en 2002; le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) a créé une équipe spéciale chargée de suivre, d’évaluer et de rendre compte; et des mesures ont été prises pour constituer un groupe consultatif sur l’Evaluation des ressources forestières mondiales.

Plus que des changements de la superficie des forêts

Pendant de nombreuses années, les évaluations ont montré que la superficie des forêts du monde était en train de diminuer. Au fil des évaluations, les estimations sont devenues plus fiables, grâce notamment à la décision d’utiliser pour l’ERF 2000 une seule définition du concept de forêt. Selon les estimations actuelles (FAO, 2001), 0,38 pour cent des forêts mondiales ont été chaque année reconverties à d’autres utilisations (c’est-à-dire défrichées) pendant les années 90. Simultanément, de vastes superficies ont été reconverties en forêts, laissant une perte annuelle nette de 0,22 pour cent. Certes, ces conclusions montrent clairement une perte importante, en particulier dans les zones tropicales, mais il est également évident que la variation des superficies forestières n’est pas le seul indicateur de l’état des ressources forestières du monde ou de leur capacité de fournir du bois et des services.

Un autre moyen de décrire la diminution des ressources forestières est de mesurer l’ampleur de leur dégradation (FAO, 2001). Par exemple, des pratiques sylvicoles déraisonnables risquent d’avoir fait baisser la production ligneuse, des modes d’exploitation et de coupe mal gérés ont pu conduire à une réduction de la diversité biologique, et une collecte trop importante de bois de feu, associée au pâturage, peut avoir affecté négativement la fertilité des sols. Toutefois, il est difficile d’avoir une image globale précise de la dégradation des forêts sans tenir compte également des améliorations qui ont conduit à des avantages plus nombreux. A cet égard, les futures évaluations devront approfondir les aspects liés à la fonction, à l’impact et au potentiel, et fournir davantage d’informations qu’auparavant. Evaluer les différents avantages pour déterminer si le total augmente ou diminue dans un massif forestier donné devient donc un élément important de l’équation. De même, il est nécessaire de réexaminer la complémentarité des produits et des services provenant de différentes formations forestières au niveau des paysages et des pays. S’il est admis en général que la dégradation des forêts est plus répandue que leur amélioration dans de nombreux pays, le manque de données systématiques ne permet pas un calcul équilibré des tendances positives et négatives.

Même si l’évaluation des tendances dans les formations forestières locales est une question relativement simple, la difficulté est de faire en sorte que ces échantillons soient représentatifs d’un pays ou du monde. Il semblerait donc que l’alternative à une comptabilité complexe nationale ou mondiale des ressources forestières soit de procéder à des observations et à des évaluations locales systématiques.

Manque à gagner dans le patrimoine forestier

Une grande part de l’expansion agricole sur les zones forestières est temporaire, en particulier dans les régions tropicales, dans la mesure où les champs sont abandonnés pendant trois ou quatre ans, après le défrichage, en raison d’une perte importante de nutriments et par conséquent de productivité agricole. Une partie de ces terres reste sous forme de forêts abandonnées, alors que d’autres, en cas de véritables cultures itinérantes, deviennent des jachères forestières gérées. Les chiffres officiels indiquant le solde entre forêts supprimées et reforestation ou reboisement ne tiennent pas compte de ces ajouts au patrimoine forestier, ni des millions d’arbres hors forêt que les habitants des zones rurales plantent et dont ils s’occupent. De nombreuses jachères forestières en Afrique et dans d’autres régions tropicales qui semblent être improductives sont en fait bien gérées pour répondre à toute une série de besoins fondamentaux locaux.


Planification des futures orientations

En juillet 2002, la FAO et plusieurs de ses partenaires ont organisé en Finlande une consultation d’experts mondiale sur les évaluations forestières (appelée Global Forest Resources Assessments – Linking National and International Efforts, connue sous le nom raccourci de Kotka IV), afin d’examiner les résultats de l’ERF 2000 et de prévoir l’orientation future des évaluations mondiales de la FAO. Parmi leurs nombreuses recommandations, les participants à Kotka IV sont convenus de l’importance à accorder au renforcement des capacités, en particulier dans les pays en développement, pour augmenter la qualité, la périodicité et l’utilité des évaluations et inventaires forestiers. Ils ont également conclu que les évaluations et inventaires forestiers nationaux devraient être orientés en fonction des besoins des processus politiques nationaux.

En outre, les participants ont noté que les évaluations forestières mondiales devraient continuer à être globales et inclure notamment des informations sur tous les aspects des ressources forestières. Cela signifie qu’il faut non seulement évaluer le vaste éventail de biens et de services forestiers, mais aussi étudier, dans la mesure du possible, les valeurs quantitatives et qualitatives des avantages. Il faudrait donc rendre compte, par exemple, de l’offre de bois industriel et de la situation de la diversité biologique.

Il y a déjà eu des précédents en matière d’évaluation de tous les avantages que procurent les forêts, avec l’Evaluation de l’écosystème du millénaire – une initiative sur quatre ans conçue pour fournir aux décideurs et aux particuliers des informations scientifiques pertinentes sur la situation des écosystèmes, les conséquences attendues des modifications de ces écosystèmes et les solutions possibles – et avec les Etudes sur les perspectives de l’environnement mondial du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui, tout en étant axées sur les questions environnementales, examinent également l’évolution dans le cadre des avantages forestiers.

Etant donné que de nombreux pays n’ont pas les moyens de réaliser des évaluations systématiques et de produire les informations nécessaires pour satisfaire les besoins des politiques et de la planification, la FAO a mis en place un programme visant à soutenir les évaluations forestières nationales et à renforcer les capacités des pays. Le Programme est axé essentiellement sur des mesures et des observations systématiques des forêts sur le terrain, ainsi que sur l’utilisation de ces données pour établir des statistiques nationales. Un dosage équilibré de télédétection et d’échantillonnage sur le terrain est indispensable, tout comme l’est la collaboration entre les institutions nationales et le Mécanisme pour les programmes forestiers nationaux nouvellement créé (voir p. 55).

EXPANSION AGRICOLE ET DÉBOISEMENT

Au cours des années, les chercheurs ont identifié le développement agricole comme un facteur commun dans presque toutes les études sur le déboisement. Il est vrai que l’augmentation de la production alimentaire s’est faite largement au détriment de centaines de millions d’hectares de forêt. Bien que l’on n’ait pas d’estimations fiables sur les superficies cultivées et de pâture qui étaient initialement recouvertes de forêts, il n’en reste pas moins qu’une grande partie a été défrichée à des fins agricoles et que d’autres terres le seront à l’avenir. On s’efforce donc à l’heure actuelle de mieux comprendre la relation qui existe entre ces deux secteurs.

Pressions supplémentaires résultant de la croissance démographique et de l’augmentation de la consommation

Une forte croissance démographique et une augmentation de la consommation par habitant mettront à rude épreuve les ressources et lanceront de nouveaux défis à l’aménagement durable des forêts, y compris celui d’autres zones boisées.

Des conditions aussi extrêmes au cours des 50 prochaines années seront vraisemblablement de nature à favoriser l’expansion de l’agriculture, surtout mais pas entièrement sur de nouvelles terres dénudées par la déforestation. Toutefois, dans de nombreux pays industrialisés, les superficies cultivées sont en train de diminuer, et les terres ainsi abandonnées sont reconverties en forêt.

Relation entre zones forestières et zones agricoles

Pour apporter des éléments de réponse à la question de savoir s’il existe un rapport évident dans la dynamique entre zones forestières et zones agricoles, la FAO a analysé les tendances des changements temporels qualitatifs sur la base de statistiques mondiales. Toutefois, cette analyse a exclu l’identification des facteurs qui sont à l’origine de l’expansion ou de la contraction agricoles, ainsi que les processus qui facilitent de tels changements.

Les premières conclusions montrent que la superficie des terres agricoles augmente dans environ 70 pour cent des pays, qu’elle diminue dans 25 pour cent, et qu’elle est stable dans 5 pour cent (voir figure 1).

D’autres terres boisées (arbustes et jachères forestières) ont conservé à peu près les même superficies. Toutefois, étant donné la nature dynamique de l’utilisation des terres, certaines de ces terres pourraient être reconverties au fil des années en forêts secondaires.

Comme d’autres terres boisées peuvent servir de régulateur aux changements qui se produisent dans l’utilisation des terres, il est important de comprendre les changements dans ces zones. L’évaluation et la surveillance intégrées des arbres hors forêt sont nécessaires pour tirer des déductions significatives aux fins d’interventions de politiques intersectorielles plus globales dans les secteurs des forêts, de l’agriculture et de l’environnement (IIASA et FAO, 2002). Etant donné que l’expansion agricole au détriment des forêts semble inévitable (FAO, 2001), la grande question qui se pose à propos des moyens d’existence durables, de la sécurité alimentaire et de l’aménagement durable des forêts de l’avenir est de savoir dans quelle mesure ce régulateur peut absorber ou amortir l’augmentation attendue de la demande de produits agricoles.

FIGURE 1

Expansion et contraction de l’agriculture et des forêts:
pourcentage de la superficie mondial


La foresterie et l’agriculture sont inséparables

«En fait, on dit à juste titre que la solution du problème du déboisement et de la dégradation des terres boisées réside en dehors des forêts. La FAO est pleinement convaincue, forte de ses longues années d’expérience, qu’il est indispensable que la foresterie et l’agriculture luttent de concert.»

Jacques Diouf, Directeur général de la FAO
Réunion ministérielle sur la foresterie,
Rome, 8-9 mars 1999


Amélioration des techniques agricoles et leur impact sur les forêts

Il est également important de reconnaître que de nombreuses innovations techniques visant à intensifier la production agricole depuis la révolution verte ont eu une incidence positive sur les zones forestières. Sans elles, davantage de terres seraient nécessaires pour produire les quantités actuelles de blé, maïs, riz et autres grandes céréales.

En fait, plus l’agriculture est intensifiée sur une base durable, moins grande est la pression qui pousse à défricher pour obtenir de nouvelles terres agricoles. Cet aspect a des incidences importantes du point de vue de la création de liens entre intérêts écologiques, recherche agricole et efforts d’intensification. Les éléments suivants sont notamment nécessaires:

La foresterie et l’agriculture doivent relever les mêmes défis

Aujourd’hui, le secteur agricole et le secteur forestier sont plus que jamais interdépendants, alors qu’ils doivent relever des défis similaires pour tenter de faire face à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire. Si ces problèmes favorisent la destruction et la dégradation des forêts, la solution pour les résoudre et réduire au minimum les incidences négatives de l’agriculture sur l’environnement comporte un ensemble complexe de facteurs, ainsi que l’utilisation des meilleures techniques nouvelles et anciennes, d’idées novatrices et d’arrangements institutionnels modernes. La gestion durable des forêts et des arbres, y compris l’agroforesterie et l’aménagement des bassins versants, fait partie intégrante des initiatives visant à réduire l’insécurité alimentaire, à lutter contre la pauvreté et à améliorer la qualité de l’environnement au profit des ruraux pauvres. Les innovations techniques, ainsi que de nouvelles méthodes de gestion qui favorisent l’augmentation des rendements agricoles et forestiers à l’hectare, peuvent également avoir une incidence positive importante sur les forêts du monde.

Mangliers noirs
(Rhizophora mangle)
dans les Caraïbes

DéPARTEMENT DES FORêTS DE LA FAO/FO-0747/S. BRAATZ


CONVERSION ET CONSERVATION DES MANGROVES

Les mangroves se trouvent le long des côtes abritées dans les régions tropicales et subtropicales, où elles remplissent des fonctions importantes: elles préservent la diversité biologique et fournissent du bois et des produits forestiers non ligneux (PFNL); elles assurent la protection des côtes, de l’habitat et des zones de reproduction; elles fournissent des nutriments pour de multiples poissons et coquillages, y compris de nombreuses espèces commerciales. La forte pression démographique sur les zones côtières a conduit à la conversion de nombreuses zones de mangrove à d’autres utilisations, notamment des infrastructures, l’aquaculture, la riziculture et la production de sel. De nombreuses études spécifiques ont décrit la perte de mangroves au fil des années. Toutefois, les informations sur la situation mondiale et les tendances sont rares. Les premières tentatives d’estimation de la superficie totale de mangrove dans le monde ont été faites dans le cadre de l’Evaluation des ressources forestières tropicales de la FAO/PNUE en 1980, alors que le total mondial était estimé à 15,6 millions d’hectares. Des estimations plus récentes donnent des chiffres oscillant entre 12 et 20 millions d’hectares (voir tableau 1). Dans bon nombre de ces études, les pays dotés de petites zones de mangrove ont été exclus en raison du manque d’informations, mais aussi du fait que les superficies additionnées n’auraient pas d’incidence significative sur le total mondial.

Une initiative récente de la FAO vise à faciliter l’accès à des informations globales sur l’importance passée et actuelle des mangroves dans tous les pays et zones où elles existent. Cette initiative s’appuie sur une évaluation antérieure de la FAO/PNUE et sur la récente ERF 2000, dans le cadre de laquelle tous les pays ont été invités à fournir des informations sur les superficies forestières actuelles selon le type de forêt, en utilisant leur propre système de classification. Etant donné que la mangrove constitue un type de forêt distinct et relativement facile à définir, la plupart des pays dotés de mangroves ont été en mesure de donner des informations les concernant.

TABLEAU 1

Précédentes estimations de la superficie mondiale de mangrove

Référence

Année de référence a

Nombre de pays inclus

Estimation du total mondial (ha)

FAO & PNUE, 1981a,b,c

1980

51

15 642 673

Saenger, Hegerl & Davie, 1983

1983

65

16 221 000

FAO, 1994

1980-1985

56

16 500 000

Groombridge, 1992

1992

87

19 847 861

OIBT/ISME, 1993 b

1993

54

12 429 115

Fisher & Spalding, 1993

1993

91

19 881 800

Spalding, Blasco & Field, 1997

1997

112

18 100 077

Aizpuru, Achard & Blasco, 2000

2000

112 c

17 075 600

a Pour FAO & PNUE, 1981a,b,c et Aizpuru, Achard & Blasco, 2000, l’année de référence correspond à la moyenne de toutes les estimations incluses, pondérée par la superficie de chaque estimation. Pour toutes les autres sources, l’année de référence est la date de la (des) publication(s).
b Chiffres regroupés tirés de trois publications: Clough, 1993; Diop, 1993; Lacerda, 1993.
C De nouvelles données ont été fournies pour 21 pays. Pour les autres pays, l’estimation est fondée sur Spalding, Blasco & Field, 1997.

D’importantes recherches documentaires ont fourni des informations additionnelles. Jusqu’à présent, on a recueilli plus de 2 800 séries de données nationales et sous-nationales, recouvrant 121 pays et zones dans lesquels des mangroves existent, les estimations les plus anciennes remontant à 1918. L’information sur les mangroves a été analysée avec l’aide d’experts du monde entier. Il a ainsi été possible d’établir une liste à jour des estimations récentes les plus fiables pour chaque pays, fondées principalement sur les inventaires ou l’analyse des images obtenues par télédétection. Une analyse par régression, fondée sur des données plus anciennes, a fourni des estimations pour 1990 et 1980, et par extrapolation une estimation pour 2000 pour chaque pays. Les totaux pour les régions et pour le monde sont présentés au tableau 2, tandis que le tableau 3 donne les résultats pour chaque pays. Trois exemples d’analyse des tendances effectuée à partir des données sont présentés à la figure 2.

Comme on peut le voir d’après les résultats, la déforestation des mangroves se poursuit, malgré un taux légèrement plus faible que dans les années 80. Les taux relativement élevés de déforestation des mangroves en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine dans les années 80 attestent de la reconversion à grande échelle des mangroves pour les besoins de l’aquaculture et pour les infrastructures touristiques. La plupart des pays ont désormais interdit la reconversion des mangroves à des fins aquacoles et exigent des études d’impact sur l’environnement avant toute conversion d’envergure des mangroves à d’autres usages. L’analyse n’a pas fourni d’informations sur le taux de dégradation des mangroves.

Le Système mondial d’information et de base de données sur la mangrove, créé par la Société internationale pour l’étude des écosystèmes de la mangrove avec l’appui de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), constitue une autre source précieuse d’informations sur les mangroves. Il contient des données sur les institutions, les projets et les personnes qui travaillent sur les mangroves, ainsi qu’une base de données complète sur tous les documents y ayant trait. Pour de plus amples informations, consulter www.glomis.com.

Les autres faits nouveaux sont notamment:

 

TABLEAU 2

Etat et tendances de la superficie de mangrove par région

Région

 

Estimations récentes les plus fiables

1980 (milliers ha)

1990 (milliers ha)

Variation annuelle 1980–1990 (%)

2000 (milliers ha)

Variation annuelle 1990–2000 (%)

(milliers ha)

Année de référence a

Afrique

3 390

1993

3 659

3 470

-0,5

3 351

-0,3

Asie

6 662

1991

7 857

6 689

-1,5

5 833

-1,2

Amérique du Nord et centrale

2 103

1994

2 641

2 296

-1,3

1 968

-1,4

Océanie

1 578

1995

1 850

1 704

-0,8

1 527

-1,0

Amérique du Sud

2 030

1992

3 802

2 202

-4,2

1 974

-1,0

Total mondial

15 763

1992

19 809

16 361

-1,7

14 653

-1,0

a Moyenne pondérée de tous les pays de la région.


TABLEAU 3

Etat et tendances de la superficie de mangrove par région

Pays/superficie

 

Estimations récentes
les plus fiables

1980
(ha)

1990
(ha)

Variation annuelle 1980–1990 (%)

2000
(ha)

Variation annuelle 1990–2000 (%)

(ha)

Année de référence

Total Afrique

3 390 107

1993

3 659 322

3 469 844

-0,5

3 350 813

-0,3

Angola

60 700

1992

125 000

71 400

-4,3

59 700

-1,6

Bénin

1 700

1989

4 400

1 400

-6,8

1 080

-2,3

Cameroun

227 500

2000

267 000

248 000

-0,7

229 000

-0,8

Comores

2 600

1976

2 600

2 600

n.

2 600

n.

Congo

12 000

1995

30 000

20 000

-3,3

11 900

-4,1

Côte d’Ivoire

15 000

1995

89 000

40 000

-5,5

12 700

-6,8

Congo, Rép. dém. du

22 600

1995

60 600

35 300

-4,2

22 100

-3,7

Djibouti

1 000

1985

1 000

1 000

n.

1 000

n.

Egypte

482

1998

500

500

n.d.

480

n,a

Guinée équatoriale

25 700

1995

26 700

26 000

-0,3

25 300

-0,3

Erythrée

6 400

1997

6 700

6 500

-0,3

6 300

-0,3

Gabon

115 000

2000

140 000

127 500

-0,9

115 000

-1,0

Gambie

59 600

1993

64 300

61 700

-0,4

59 100

-0,4

Ghana

10 000

1995

12 000

11 000

-0,8

9 000

-1,8

Guinée

296 300

1995

285 000

292 500

0,3

290 000

n.

Guinée-Bissau

248 400

1990

245 000

245 000

n.

245 000

n.

Kenya

52 980

1995

54 400

53 100

-0,2

51 600

-0,3

Libéria

19 000

1995

19 000

19 000

n.

19 000

n.

Madagascar

325 560

1987

327 000

320 000

-0,2

314 000

-0,2

Mauritanie

104

1993

140

112

-2,0

84

-2,5

Maurice

7

1991

7

7

n.

7

n.

Mayotte

668

1989

670

670

n.

670

n.

Mozambique

392 749

1997

402 800

396 600

-0,2

390 500

-0,2

Nigéria

997 700

1995

999 000

998 000

n.

997 000

n.

Sao-Tomé-et-Principe

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

Sénégal

182 400

1985

175 000

175 800

n.

176 700

0,1

Seychelles

2 000

1995

2 400

2 100

-1,3

1 900

-1,0

Sierra Leone

156 500

1986

165 600

150 500

-0,9

135 300

-1,0

Somalie

10 000

1975

9 500

8 500

-1,1

7 500

-1,2

Afrique du Sud

673

1991

1 200

720

-4,0

667

-0,7

Soudan

500

1995

605

535

-1,2

465

-1,3

Tanzanie, Rép.-Unie de

143 284

1987

140 700

152 500

0,8

164 200

0,8

Togo

1 000

1999

1 500

1 300

-1,3

960

-2,6

Total Asie

6 661 717

1991

7 856 500

6 689 280

-1,5

5 832 737

-1,3

Bahreïn

100

1992

100

100

n.

100

n.

Bangladesh

622 482

1992

596 300

609 500

0,2

622 600

0,2

Brunéi Darussalam

17 100

1992

18 300

17 300

-0,5

16 300

-0,6

Cambodge

72 835

1997

83 000

74 600

-1,0

63 700

-1,5

Chine

36 882

1994

65 900

44 800

-3,2

23 700

-4,7

Inde

487 100

1997

506 000

492 600

-0,3

479 000

-0,3

Indonésie

3 493 110

1988

4 254 000

3 530 700

-1,7

2 930 000

-1,7

Iran, Rép. islamique d’

20 700

1994

25 000

21 000

-1,6

20 000

-0,5

Japon

400

1980

400

400

n.

400

n.

Koweït

2

2000

n.d.

n.d.

n.d.

2

n.d.

Malaisie

587 269

1995

669 000

620 500

-0,7

572 100

-0,8

Maldives

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

Myanmar

452 492

1996

531 000

480 000

-1,0

432 300

-1,0

Oman

2 000

1992

2 000

2 000

n.

2 000

n.

Pakistan

207 000

1990

345 000

207 000

-4,0

176 000

-1,5

Philippines

127 610

1990

206 500

123 400

-4,0

109 700

-1,1

Qatar

500

1992

500

500

n.

500

n.

Arabie saoudite

20 400

1985

20 400

20 400

n.

20 400

n.

Singapour

500

1990

2 700

500

-8,1

500

n.

Sri Lanka

8 688

1992

9 400

8 800

-0,6

7 600

-1,4

Thaïlande

244 085

2000

285 500

262 000

-0,8

244 000

-0,7

Timor-Leste

3 035

2000

4 100

3 600

-1,2

3 035

-1,6

Emirats arabes unis

4 000

1999

3 300

3 600

0,9

4 000

1,1

Viet Nam

252 500

1983

227 000

165 000

-2,7

104 000

-3,7

Yémen

927

1993

1 100

980

-1,1

800

-1,8

Total Amérique du Nord

             

et centrale

2 102 886

1994

2 641 289

2 296 400

-1,3

1 968 397

-1,4

Anguilla

90

1991

90

90

n.

90

n.

Antigua-et-Barbuda

1 175

1991

1 570

1 200

-2,4

900

-2,5

Aruba

420

1986

420

420

n.

420

n.

Bahamas

141 957

1991

170 000

145 000

-1,5

140 000

-0,3

Barbade

14

1991

30

16

-4,7

10

-3,8

Belize

65 767

1995

75 000

68 800

-0,8

62 700

-0,9

Bermuda

16

1992

17

16

-0,6

15

-0,6

Iles Vierges britanniques

587

2001

660

630

-0,5

590

-0,6

Iles Caïmanes

7 268

1991

7 300

7 300

n.

7 200

n.

Costa Rica

41 330

1992

41 000

41 000

n.

41 000

n.

Cuba

529 700

1992

530 500

529 800

n.

529 000

n.

Dominique

10

1991

40

13

-6,8

9

-3,1

République dominicaine

21 215

1998

33 800

26 300

-2,2

18 700

-2,9

El Salvador

26 800

1994

47 200

35 600

-2,5

24 000

-3,3

Grenade

255

1992

295

262

-1,1

230

-1,2

Guadeloupe

2 325

1997

3 900

2 500

-3,5

2 300

-0,8

Guatemala

17 727

1998

19 800

17 800

-1,0

15 800

-1,1

Haïti

15 000

1990

17 800

15 000

-1,6

10 000

-3,3

Honduras

54 300

1995

156 400

103 300

-3,4

50 000

-5,2

Jamaïque

9 731

1997

23 000

10 800

-5,3

9 300

-1,4

Martinique

1 840

1998

1 900

1 900

n.

1 800

n.

Mexique

488 000

1994

640 000

543 000

-1,5

440 000

-1,9

Montserrat

5

1991

5

5

n.

5

n.

Antilles néerlandaises

1 138

1980

1 140

1 138

n.

1 130

n.

Nicaragua

282 000

1992

336 000

280 000

-1,7

214 300

-2,3

Panama

158 100

2000

230 000

166 000

-2,8

158 000

-0,5

Porto Rico

6 410

2001

6 500

6 400

-0,2

6 400

n.

Saint-Kitts-et-Nevis

79

1991

84

80

-0,5

75

-0,6

Sainte-Lucie

200

2002

200

200

n.

200

n.

Saint-Vincent-et-les Grenadines

51

1991

60

52

-1,3

45

-1,3

Trinité-et-Tobago

7 150

1991

9 000

7 200

-2,0

6 600

-0,8

Iles Turques et Caïques

23 600

1991

23 600

23 600

n.

23 600

n.

Etats-Unis

197 648

2001

263 000

260 000

-0,1

203 000

-2,2

Iles Vierges américaines

978

1991

978

978

n.

978

n.

Total Océanie

1 577 967

1995

1 850 068

1 703 949

-0,8

1 526 924

-1,0

Samoa américaines

52

1976

51

50

-0,2

50

n.

Australie

955 277

1997

1 150 000

1 050 000

-0,9

955 000

-0,9

Fidji

42 464

1991

47 000

43 000

-0,9

37 000

-1,4

Guam

70

1993

88

74

-1,6

60

-1,9

Kiribati

258

1995

260

260

n.

250

n.

Iles Marshall

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

Micronésie

8 564

1983

8 500

8 500

n.

8 500

n.

Nauru

1

1993

2

1

-5,0

1

n.

Nouvelle-Calédonie

20 250

1987

20 500

20 100

-0,2

20 000

n.

Nouvelle-Zélande

22 200

1996

24 000

22 000

-0,8

19 900

-1,0

Nioué

3 000

1981

3 000

3 000

n.

3 000

n.

Iles Mariannes du Nord

7

1984

7

5

n.

5

n.

Palaos

4 708

1985

4 700

4 700

n.

4 700

n.

Papouasie-Nouvelle-Guinée

464 000

1993

525 000

492 000

-0,6

425 000

-1,4

Samoa

752

1993

1 000

809

-1,9

618

-2,4

Iles Salomon

52 500

1995

61 200

55 400

-0,9

49 500

-1,1

Tokélaou

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

Tonga

1 305

1990

1 300

1 300

n.

1 300

n.

Tuvalu

40

1993

60

50

-1,7

40

-2,0

Vanuatu

2 519

1993

3 400

2 700

-2,1

2 000

-2,6

Iles Wallis et Futuna

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

n.d.

Total Amérique du Sud

2 030 330

1992

3 801 600

2 202 000

-4,2

1 974 300

-1,0

Brésil

1 012 376

1991

2 640 000

1 150 000

-5,6

1 010 000

-1,2

Colombie

379 954

1996

440 000

396 600

-1,0

354 500

-1,1

Equateur

149 688

1999

193 000

166 400

-1,4

147 800

-1,1

Guyane française

55 000

1980

55 000

55 000

n.

55 000

n.

Guyana

80 400

1994

91 000

83 400

-0,8

76 000

-0,9

Pérou

4 791

1992

7 600

5 000

-3,4

4 700

-0,6

Suriname

98 121

1998

115 000

105 600

-0,8

96 300

-0,9

Venezuela

250 000

1986

260 000

240 000

-0,8

230 000

-0,4

n.d. = non disponible.
n. = négligeable.
Notes: Les estimations pour 1980, 1990 et 2000 sont fondées sur une analyse par régression linéaire des estimations existantes au fil des années pour les pays, extrapolées pour l’année 2000. Lorsque les informations sont insuffisantes, c’est-à-dire une seule estimation pour les 30 dernières années (moins de 1 pour cent de la superficie totale de mangrove), on suppose que la superficie est restée constante, à moins que des informations qualitatives n’indiquent le contraire. Lorsque des informations récentes n’étaient pas disponibles (environ 5 pour cent du total de la superficie de mangrove), l’extrapolation pour 2000 est fondée sur le taux global de variation des forêts indiqué dans l’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 (FAO, 2001) appliqué à la dernière estimation la plus fiable.
Pour de plus amples renseignements sur la méthodologie, voir FAO, 2002a et FAO, 2002b.
L’année de référence donnée pour les totaux régionaux des estimations récentes les plus fiables est la moyenne pondérée de tous les pays indiqués.
Toutes les séries de données primaires sont disponibles sur Internet: www.fao.org/forestry/mangroves.

FIGURE 2

Variation de la superficie de mangrove au fil des années – trois exemples

 

RÉFÉRENCES

Aizpuru, M., Achard, F. & Blasco, F. 2000. Global assessment of cover change of the mangrove forests using satellite imagery at medium to high resolution. EEC Research Project No. 15017-1999-05 FIED ISP FR. Ispra, Italie, Centre commun de recherche.

Clough, B.F. 1993. The economic and environmental values of mangrove forests and their present state of conservation in the South-East Asia/Pacific Region. Mangrove Ecosystems Technical Reports, Vol. 1. ITTO/ISME/JIAM Project PD71/89 Rev.1 (F). Okinawa, Japon, Société internationale des écosystèmes de mangrove (ISME).

Diop, E.S. 1993. Conservation and sustainable utilization of mangrove forests in Latin America and Africa regions, Part II – Africa. Mangrove Ecosystems Technical Reports, Vol. 3. ITTO/ISME Project PD114/90 (F). Okinawa, Japon, Société internationale des écosystèmes de mangrove (ISME).

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FAO. 2001. Evaluation des ressources forestières mondiales 2000: rapport principal. Etude FAO: Forêts no 140. Rome (également disponible sur www.fao.org/forestry/fo/fra/main/index.jsp).

FAO. 2002a. FAO’s database on mangrove area estimates, par M.L. Wilkie, S. Fortuna & O. Souksavat. Forest Resources Assessment Working Paper No. 62. Rome.

FAO. 2002b. Status and trends in mangrove area extent worldwide, par M.L. Wilkie & S. Fortuna. Forest Resources Assessment Working Paper No. 63. Rome, FAO.

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FAO & PNUE. 1981a. Los recursos forestales de la America tropical: proyecto de evaluación de los recursos forestales tropicales. Rome, FAO.

FAO & PNUE. 1981b. Projet d’évaluation des ressources forestières tropicales: ressources forestières de l’Afrique tropicale. Deuxième partie: résumés par pays. Rome, FAO.

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Groombridge, B. (éd.). 1992. Global biodiversity: status of the earth’s living resources. Londres, Chapman & Hall.

IIASA & FAO. 2002. Global agro-ecological assessment for agriculture in the 21st century, par G. Fischer, M. Shah, H. van Velthuizen & F.O. Nachtergaele. Laxenburg, Autriche & Rome.

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Spalding, M.D., Blasco, F. & Field, C.D. (éds). 1997. World mangrove atlas. Okinawa, Japon, Société internationale des écosystèmes de mangrove.

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