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3. CONSERVATION DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES

Toutes les forêts d'altitude et 90 pour cent des forêts humides sont protégées par des réglementations, leurs reliefs ou leur isolement. La seule menace est alors constituée par des feux sur leurs bordures où les savanes sont prédominantes. Dans toutes les forêts exploitées (surface actuelle exploitée inférieure à 40 ha/an), le Service forestier contrôle les permis et les applications des règlements. Il n'y a pas de grandes surfaces éclaircies, mais les dommages sur les jeunes arbres et les régénérations peuvent être sérieuses (une recherche a d'ailleurs commencé sur ce sujet en 1993). Toutes les espèces de ces types de forêt sont en danger (degré de sécurité de 1 ou 2, voir annexe 5), néanmoins les pratiques actuelles d'exploitation ne causent pas de déforestation.

L'exploitation des mines de nickel entre 1950 et 1975 a endommagé et détruit beaucoup de paysages et de montagnes dans le Sud et l'Ouest de la Grande Terre. Du fait de l'absence de réglementation minière, de grandes quantités de déchets étaient alors produites et déchargées dans les vallées les plus proches. La mangrove et le lagon ont également été pollués par sédimentation. Plusieurs espèces (Agathis ovata, Araucaria montana, Arillastrum gummiferum) sont toujours exploitées et détruites car les réglementations actuelles ne sont pas assez sévères. De plus, les Provinces n'ont pas les compétences légales en matière d'activité minière.

Les vents importants et les ouragans causent des dommages dans les forêts ouvertes (plantations, savanes arborescentes, etc.). Les incendies de brousse constituent les principales menaces sur les savanes, les plaines et les plantations (Acacia spirorbis, Agathis ovata, Aleurites moluccana, Arillastrum gummiferum, Eucalyptus sp., Geissois racemosa, Melaleuca quinquenervia, Pinus caribaea). Malgré la formation du public et les activités des pompiers, trop d'hectares brûlent chaque année (3 000 ha en 1996, 21 700 ha en 1997, par exemple).

Le manque de réglementation sur les terres privées, où sont les derniers peuplements de forêt sclérophylle, explique les anciens dégâts faits par les coupes, le bétail et les cerfs. Il s'agit de l'écosystème le plus menacé de Nouvelle-Calédonie (Santalum austrocaledonicum, Terminalia cherrieri). Il est nécessaire de contrôler et d'informer les propriétaires, ce qui a commencé en 1994 dans la Province Sud et en 1991 dans la Province Nord.

La surexploitation peut également être dangereuse pour quelques espèces particulières, grégaires et denses comme Agathis lanceolata, Agathis moorei, Araucaria Columnaris, Arillastrum gummiferum, Intsia bijuga ou Santalum austrocaledonicum.

La gestion la plus efficace concerne les plantations de pins qui sont récoltés à l'âge de 25 ans.

Les mélanésiens utilisent plusieurs bois locaux pour les maisons, sculptures, pirogues, cuisson, haies. Ils coupent uniquement les arbres nécessaires et les tiges. Le volume exploité est ainsi faible.

Plusieurs grands écosystèmes de Nouvelle-Calédonie ne sont toujours pas protégés contre les pollutions et l'urbanisation (mangroves et marécages), les feux et les coupes (maquis des terres basses de la Côte Ouest). La conservation de quelques forêts sclérophylles commencent néanmoins à être concrète avec l'aide d'instituts de recherche et du WWF (World Wildlife Fund). L'accord et la contribution des propriétaires sont indispensables. Les Provinces Nord et Sud ont quelques projets d'aires protégées dans les forêts sclérophylles et celles humides. Il n'y a aucun service forestier ni aire protégée dans la Province des îles Loyauté. Actuellement, le taux de conservation est de 3,7 pour cent de la surface totale des terres de Nouvelle-Calédonie (annexe 6). Dans les prochaines années, quelques objectifs de la Province Nord viseront à:

- renforcer et adapter les réglementations;

- améliorer l'information pour les populations, propriétaires et tribus;

- protéger 10 pour cent de chaque écosystème important;

- établir les modèles de conservation de la biodiversité et du développement durable des forêts;

- comprendre les différentes valeurs et les différents rôles de ces écosystèmes pour les populations, la conservation des eaux et des sols, les animaux, etc.;

- augmenter ma surveillance des aires et des forêts protégées.

La Province Sud partage la plupart de ces objectifs.


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