M. Doray[10], L. Reynal[11], A. Carpentier[12], A. Lagin[13]
1. Moyens de production
1.1 Flotte et effectif des marins pêcheurs martiniquais
La flottille de pêche martiniquaise est composée principalement dunités de petite pêche, non pontées, effectuant des sorties de moins de 24 h. A leur nombre important (>1000) et relativement stable depuis quelques années (Tab. 1), on peut ajouter quelques unités de pêche côtière (sorties de 24 à 96 h) et de pêche au large (sorties <12 jours). Le nombre de marins actifs recensés par lAdministration des Affaires Maritimes varie très peu jusquen 1997 où une légère diminution semble samorcer pour atteindre 942 inscrits en 2000, chiffre le plus bas depuis ces 8 dernières années (Tab. 2).
Tableau 1: Evolution de la flottille de pêche martiniquaise (Origine: Affaires Maritimes)
Genre de navigation |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Pêche au large |
1 |
2 |
0 |
1 |
1 |
3 |
4 |
4 |
Pêche côtière |
13 |
11 |
9 |
10 |
12 |
16 |
15 |
13 |
Petite pêche |
1232 |
1239 |
1183 |
1209 |
1239 |
1235 |
8481 |
8471 |
Total |
1246 |
1252 |
1192 |
1220 |
1252 |
1254 |
8671 |
8641 |
1 A partir de 1999, le nombre de bateaux de pêche est fourni sans les navires immatriculés sous rôle collectif. Le rôle collectif permet à un patron de posséder et mettre en uvre Environ 200 rôles collectifs sont délivrés pour un demi millier d'embarcations
Tableau 2: Evolution du nombre de marins pêcheurs inscrits auprès de ladministration (Origine: Affaires Maritimes)
Genre de navigation |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Pêche au large |
7 |
7 |
4 |
7 |
16 |
21 |
37 |
32 |
Pêche côtière |
67 |
69 |
54 |
50 |
52 |
53 |
51 |
41 |
Petite pêche |
919 |
947 |
912 |
912 |
927 |
887 |
877 |
869 |
Total |
993 |
1023 |
970 |
969 |
995 |
961 |
965 |
942 |
En 1999, les patrons représentaient 79 % du nombre de marins pêcheurs inscrits pour 21% de matelots. Selon leurs capacités financières, les marins pêcheurs payent en totalité leurs charges sociales (rôle au taux plein), ou partiellement (demi rôle), auquel cas ils ne bénéficient que dune demi-retraite.
En 1998, leffectif des marins recensés se répartissait comme suit:
Rôle au taux plein |
150 |
Demi rôle |
706 |
Retraités en activité |
105 |
Il est probable que bon nombre de marins et en particulier de matelots ne soient pas déclarés parce quils nont pas les ressources financières suffisantes pour payer leurs charges sociales ou simplement ne le souhaitent pas: en effet, il suffit de comparer aux tableaux 1 et 2 les nombres dembarcations et de marins provenant des statistiques officielles pour souligner le nombre bien plus élevé de bateaux que dinscrits maritimes.
1.2 Flotte et techniques de pêche ciblant les poissons pélagiques hauturiers
1.2.1 Description de la flotte
La flotte de pêche ciblant les poissons pélagiques du large est essentiellement composée dunités artisanales non pontées, en bois ou en matériau synthétique, dune longueur de 6 à 8 m. Ces embarcations appelées yoles ont progressivement pris la place des gommiers dont la coque est constituée dun tronc darbre évidé, rehaussé de bordés. Aujourdhui, les embarcations en matériau synthétique remplacent les yoles en bois (Guillou, 1997). Dune manière générale, les pêcheurs pratiquent plusieurs métiers au cours de lannée. Les unités utilisées pour lexploitation des poissons pélagiques hauturiers peuvent également être mises en uvre pour la pêche des poissons benthiques. Ces embarcations sont équipées de moteur(s) hors bord de puissance relativement élevée: 109CV en moyenne pour les bateaux pratiquant la pêche associée aux DCPs et 114CV pour la pêche au large. Léquipage est composé de 1 à 3 hommes (en moyenne 1,9 homme en pêche sur DCP et 2,1 en pêche au large en 2000/2001. Source: ibidem). Les sorties de pêche de ces unités se font uniquement de jour. (Sources: mensurations Ifremer Martinique. 2000-2001).
Quelques unités pontées (moins de 10) ont pratiqué ou pratiquent très irrégulièrement la pêche des grands poissons pélagiques à laide de palangres horizontales ou de lignes de traîne. Leur activité marginale nest citée que pour mémoire.
1.2.2 Description des types de pêche
Les pêcheurs martiniquais qui exploitent les poissons pélagiques du large ciblent plusieurs groupes despèces. On peut distinguer cinq types de pêche, pouvant être pratiqués simultanément ou non au cours dune même sortie:
la pêche des poissons volants (pêche «à Miquelon»);
la pêche à la traîne au large (pêche «à Miquelon»);
la pêche à la traîne sur les hauts fonds («traîne côtière»);
la pêche associée aux DCPs;
la pêche à la senne de plage.
La pêche des poissons volants ou pêche «à Miquelon»
Elle se pratique en général à laide dun filet maillant dérivant, au cours de sorties ciblant lespèce ou à loccasion de rencontre de bancs lors de pêche à la traîne au large. Lors de la période de reproduction, les poissons volants peuvent être capturés sur de la paille préalablement posée à la surface. Une épuisette est alors utilisée pour les ramasser. Il arrive également que des prises soient faites à la ligne. Le filet maillant dérivant est la technique la plus utilisée, à lorigine de la plus grande part des prises de cette espèce. Les poissons volants sont surtout ciblés par les pêcheurs de la façade caraïbe de lîle, de Grand Rivière à Anse dArlet. Sur la côte Est, ce sont les grands poissons pélagiques qui sont recherchés en priorité. Cette pêche est saisonnière: les prises sont plus importantes entre décembre et juillet, et diminuent entre février et mars. Lespèce dominante dans les captures est Hirundichtys affinis, mais on trouve également Cypselurus cyanopterus (Doray et Reynal, 2001). Lorsquils pêchent ces espèces, les marins mettent parfois des lignes dérivantes profondes destinées à la capture des gros poissons pélagiques qui se concentrent sous les bancs de poissons volants.
La pêche à la traîne au large ou pêche «à Miquelon»
Cette pêche est pratiquée de décembre à juin à lEst de la Martinique, jusquà plus de 60 milles de la côte. Au cours de la sortie, les pêcheurs parcourent de grandes distances à la recherche de vols doiseaux ou dépaves à la dérive qui signalent souvent la présence de concentrations de grands poissons pélagiques. La principale espèce ciblée est la dorade coryphène Coryphaena hippurus. La pêche se fait à laide de une à trois lignes à main traînées près de la surface. Certains pêcheurs traînent durant toute la sortie alors que dautres ne mettent leurs lignes à leau que lorsquils ont repéré une concentration de poissons. Lorsque la première dorade coryphène dune concentration a été capturée, des lignes courtes appâtées sont utilisées en dérive pour capturer les autres.
La pêche sur les hauts fonds «traîne côtière»
La traîne côtière est pratiquée essentiellement sur la façade atlantique de lîle, le long des accores ou sur des hauts fonds à lextérieur du plateau insulaire. Elle met en uvre des lignes lestées par un câble métallique et un plomb qui pourraient atteindre en traînant, des profondeurs de -50 à -80 m. La traîne côtière est parfois le complément dune sortie de pêche consacrée à un autre métier: pêche à la nasse ou au filet.
La pêche associée aux DCP ancrés
Cette pêche sest développée au début des années 1990. Elle se pratique toute lannée autour le lîle en dehors du plateau insulaire, sur des fonds de -1000 à -2000 m de profondeur (à partir de -500 à -800 m sur la côte atlantique). Les engins mis en uvre sont la ligne de traîne et la palangre verticale dérivante («bidon»).
La pêche à la senne de plage
La senne de plage cible les petits poissons pélagiques côtiers à lexception de quelques «sennes à bonites» qui ciblent les thonidés de petite taille. En 1987, les prises de thonidés et espèces voisines, dans les débarquements des sennes, ont été estimées à environ 70 tonnes (Gobert, 1989). Cette technique qui est de moins en moins utilisée en Martinique, nest donc citée ici que pour mémoire.
1.2.3 Données et statistiques de Pêche
Les données statistiques traitées ici concernent tous les types de pêche exploitant les poissons pélagiques hauturiers, à lexception de la pêche associée aux DCPs ancrés qui sera abordée dans la synthèse consacrée au développement de cette activité.
Figure 1: Effort déchantillonnage. Nombre de fiches de pêche récoltées et nombre de pêcheurs échantillonnés. Source: livres de bord Ifremer.
Système de collecte de données
Il nexiste pas de système de collecte de statistiques de pêches en routine à la Martinique.
Un échantillonnage intensif des débarquements a été réalisé entre janvier 1987 et janvier 1988 (Gobert, 1989). Des informations détaillées ont été collectées sur les captures et lactivité en mer.
Un suivi allégé de la pêche a ensuite été effectué selon un plan déchantillonnage défini par lIfremer. Il a été mis en uvre par le Comité des Pêches pendant trois ans, entre 1991 et 1993 (Comité des Pêches, 1992, 1993 et 1994). Au cours de ce suivi, les prises par groupes despèces et des données sommaires sur leffort de pêche ont été enregistrées.
De 1990 à 1995, des livres de bord, remplis par des pêcheurs professionnels volontaires exploitant les grands poissons pélagiques du large à la pêche «à Miquelon» et autour de DCP, ont été collectés chaque mois par lIfremer sans plan déchantillonnage. Ces données ne sont donc pas représentatives de lensemble de la pêcherie. Elles sont composées de fiches de pêche représentant chacune une sortie de pêche journalière. Le nombre de fiches collectées par an et le nombre de pêcheurs ayant fourni des données ont varié dune année à lautre (fig. 1).
Compte tenu des faibles retours de carnets de pêche au cours des années 1991 et 1996, les traitements de données nont été effectués que sur les périodes 1990-1992 et 1994-1995.
Depuis juin 1998, lIfremer réalise le suivi hebdomadaire partiel de trois zones de débarquement de pêche de pélagiques du large. Le détail des prises (espèce, nombre, poids, taille) est noté ainsi que des données deffort de pêche par type de pêche lors de ces échantillonnages détaillés. Ces échantillonnages ne sont pas représentatifs de lensemble de la pêcherie et ne concernent quun faible nombre de sorties.
Par ailleurs, des enquêtes sur la pêche martiniquaise ont été réalisées ponctuellement. Elles peuvent être utilisées pour suivre les évolutions au sein de ce secteur dactivité. (Clément, 1980, Pary, 1989, Failler, 1996 Lagin et Lebouble, 1994, Daniel, 1995).
2. Production et effort de pêche de la pêche au large
Données de 1987 (Gobert, 1989)
Les prises de pélagiques hauturiers ont été évaluées à 1200 tonnes en 1987. Les principaux groupes despèces débarquées (tous métiers confondus et sur lensemble de lîle) étaient par ordre dimportance les poissons volants (370 t), les thons (282 t), les dorades (245 t) et les thazards (129 t). La pêche à la traîne au large était lactivité dominante avec 71,7 % des sorties de pêche aux pélagiques. Les prises montrent une grande variabilité (en poids et composition spécifique) entre sorties, zones géographiques et mois, tant pour le poisson volant que pour les grands poissons pélagiques hauturiers. Cette variabilité est imputable à plusieurs facteurs liés à leffort de pêche et à la disponibilité des espèces. Daprès Gobert (1989), le temps de pêche et la puissance des moteurs sont les paramètres deffort de pêche relevés qui sembleraient expliquer une partie de la variabilité des prises.
En 1987, les échantillonnages réalisés sur le thon noir (Thunnus atlanticus) ont permis de mettre en évidence, à partir des distributions en tailles (données cumulées entre mai et décembre), la présence de deux cohortes correspondant à des tailles moyennes respectives de 25 et 54 cm. Ces deux cohortes correspondaient aux poissons capturés en traîne côtière et en traîne au large. Les plus jeunes thons noirs étaient capturés entre mai et octobre. Les prises échantillonnées entre janvier et avril avaient une structure en taille très étalée sans mode apparent.
Le thon jaune est capturé presque exclusivement en pêche au large avec un mode à 51 cm de juillet à décembre et un mode à 53-54 cm de janvier à juin. Le listao montre comme le thon noir une différence notable entre les prises côtières et du large: les individus de 20 à 40 cm sont capturés par la traîne côtière et ceux de plus de 40 cm par la traîne au large (Gobert, 1998).
Les données de 1991 à 1993 (Comité des Pêches, 1994)
Ces données napportent quune information sur lexploitation des poissons hauturiers, tous types de pêche et espèces confondus. Complétant les données recueillies en 1987, elles mettent en évidence une variabilité inter annuelle relativement importante du nombre total de sorties, de la prise annuelle et du rendement moyen par sortie de la pêche des grands poissons pélagiques hauturiers (tab. 3).
Tableau 3: Comparaison des prises et effort de pêche des grands poissons pélagiques hauturiers à la traîne au large.
Année |
Nombre de sorties |
Production annuelle (t) |
Rendement / sortie (kg) |
1987 |
27 818 |
789 |
28,4 |
1991 |
41 879 |
3 684 |
88 |
1992 |
31 948 |
2 330 |
72,9 |
1993 |
43 423 |
3 230 |
74,38 |
Lexploitation des grands poissons pélagiques hauturiers représente moins dun tiers du nombre de sorties de pêche entre 1987 et 1993. Par contre, les prises sont conséquentes et représentent à une exception près (année 1987) plus de la moitié des débarquements annuels (tab. 4).
Tableau 4: Part de lexploitation des grands poissons pélagiques hauturiers dans la pêche martiniquaise (%)
Année |
Nombre de sorties (%) |
Production (%) |
1987 |
18,2 |
24 |
1991 |
27,2 |
58,4 |
1992 |
24 |
51,2 |
1993 |
32,2 |
55,2 |
Données denquêtes ponctuelles
Les enquêtes réalisées auprès de pêcheurs professionnels en 1979 puis en 1993-1994 ont révélé que la proportion de bateaux qui pratiquent les métiers du large est restée globalement constante en Martinique (de 58,1 % à 57,6 %). Par secteur géographique, les modifications sont plus sensibles. Les secteurs Nord caraïbe, baie de Fort de France et canal de Sainte Lucie ont vu leur taux de pratique de la pêche des pélagiques hauturiers régresser alors que le nombre de navires ciblant ces espèces augmentait dans le sud Atlantique (Daniel, 1995).
En dix ans (de 1979 à 1989), le nombre moyen de sorties par semaine na pas changé (égal à 4), ainsi que la durée de la saison de pêche (généralement 8 mois: de novembre à juin). Une augmentation des distances parcourues induit une hausse de la consommation moyenne de carburant qui est passée de 181 à 243 litres par sortie. Leffort de pêche des poissons volants a également évolué durant ces dix années, en particulier dans les secteurs où cette activité est la plus intense. La longueur moyenne des filets a augmenté dans le nord caraïbe de 55 à 84 m et dans le canal de Sainte Lucie de 39 à 50 m (Pary, 1989).
Les données des livres de bord. Traîne au large, 1990 à 1995
Le nombre moyen mensuel de sorties de pêche par bateau est de 3. La proportion de sorties sans aucune capture (sortie nulle) est relativement constante dune année et lautre (environ 10 % des sorties totales).
Les rendements moyens annuels par sortie ont fluctué de 61 à 75 kg. En 1991 et 1992, ces données de rendement sont inférieures dune dizaine de kg à celles du Comité des Pêches (fig. 2). Ces différences sont vraisemblablement dues à la méthode déchantillonnage mais elles peuvent également être imputables au fait que les sorties nulles ont été mieux prises en compte avec les livres de bord quavec des enquêtes aux points de débarquement.
Figure 2: Captures moyennes par sortie à la traîne au large en Martinique en fonction de la méthode de collecte de données. Source: ORSTOM, CRPMEM, livres de bord Ifremer.
La composition spécifique montre une forte dominance des dorades coryphènes (Coryphaena hippurus)dans les prises, surtout de 1990 à 1992. La fluctuation annuelle des captures de cette espèce semble de plus influer directement sur les variations inter annuelles des captures totales moyennes par sortie de la traîne au large. On observe cependant une baisse des prises de dorades coryphènes en 1994-1995 et une augmentation de celles des Balistidés ce qui pourrait sexpliquer par laide à la commercialisation dont bénéficiaient ces dernières espèces à cette période. Les autres groupes despèces sont capturées en quantité relativement constante dune année sur lautre et comprennent les thonidés de moins de 14 kg, les thazards et les albacores (Thunnus albacares)(fig. 3). Il faut signaler que pendant toute la durée de la saison de traîne au large, les rendements de thonidés de moins de 4 kg restent constants alors que la pêche dalbacores diminue et que les prises de dorades chutent dès le mois de mai.
Figure 3: Captures moyennes annuelles par groupes despèces par sortie de traîne au large en Martinique (1990-1992 et 1994-1995). Source: livres de bord Ifremer.
Figure 4: Captures moyennes mensuelles par groupe despèces par sortie de traîne au large en Martinique (1990-92 et 1994-95). Source: livres de bord Ifremer.
Les durées moyennes de sortie suivent les mêmes tendances sur les deux périodes étudiées: 9 à 10 heures les trois premiers mois de lannée puis diminution pour atteindre 5 à 7 heures en juin, en fin de saison de pêche.
Les données des issues des échantillonnages détaillés de 1998 à 2001
Figure 5: captures moyennes annuelles par espèces par sortie de traîne au large en Martinique. Source: échantillonnages détaillés Ifremer
Ces données apportent des informations biologiques très fiables par espèces sur les captures échantillonnées (taille, poids...) ainsi que des paramètres deffort de pêche très précis. Elles ne concernent cependant quun faible nombre de sorties.
Pour la traîne au large entre mai 1998 et mai 2001, les espèces débarquées sont principalement la dorade coryphène (Coryphaena hippurus) qui représente 52% de la production échantillonnées, puis le thazard bâtard (Acanthocybium solandri) avec 22 %, lalbacore (Thunnus albacares) avec 9% et le thon noir (Thunnus atlanticus) qui représente 3 % du poids des captures (fig. 5).
Les espèces capturées en traîne côtière sont en premier lieu le barracuda (Sphyraena barracuda) qui représente 34% du poids des débarquements échantillonnés, puis le thon noir Thunnus atlanticus (25%), le thazard blanc (Scomberomorus cavalla) avec 19% des prises, le thazard bâtard Acanthocybium solandri (6 %), la dorade coryphène Coryphaena hippurus (6%), le listao Katsuwonus pelamis (4%) et lalbacore Thunnus albacares (2 %).
Figure 6: captures moyennes annuelles par espèces par sortie de traîne côtière en Martinique. Source: échantillonnages détaillés Ifremer.
Tableau 5: Proportion de juvéniles dans les captures échantillonnées pour la traîne au large et la traîne côtière. Source: échantillonnages détaillés, Martinique.
Espèces |
Traîne au large |
Traîne côtière |
||
Taille de l'échantillon |
% de juvéniles |
Taille de l'échantillon |
% de juvéniles |
|
Acanthocybium solandri |
614 |
14% |
48 |
17% |
Coryphaena hippurus |
793 |
56% |
51 |
45% |
Euthynnus alletteratus |
9 |
0% |
17 |
59% |
Katsuwonus pelamis |
342 |
22% |
48 |
10% |
Makaira nigricans |
3 |
100% |
|
|
Scomberomorus cavalla |
|
|
247 |
2% |
Sphyraena barracuda |
20 |
55% |
1170 |
68% |
Thunnini |
|
|
2 |
100% |
Thunnus albacares |
385 |
100% |
70 |
100% |
Thunnus atlanticus |
202 |
30% |
601 |
16% |
Istiophoridae |
|
|
|
|
TOTAL |
2368 |
45% |
2254 |
45% |
Les tailles de première maturité utilisées pour calculer les pourcentages de juvéniles du tableau 5 sont celles utilisées par Doray et al. (2002). Les juvéniles représentent globalement 45% de leffectif des prises de la traîne au large et de la traîne côtière.
En traîne au large, les espèces bien représentées dans léchantillon et faisant lobjet de captures importantes de juvéniles sont T. albacares et dans une moindre mesure, C. hippurus. Les juvéniles de thazards et petits thonidés (T. atlanticus et K. pelamis) sont en revanche peu capturés.
En traîne côtière, lespèce la plus représentée dans léchantillon, S. barracuda, est capturée à 68% au stade juvénile. En revanche, les 2 autres espèces les plus représentées dans léchantillon, T. atlanticus et S. cavalla sont peu concernées par la pêche des juvéniles.
3. Situation socio-économique et évolution
Les données sur le nombre dhommes embarqués ont montré des différences entre les périodes 1993-1994 et 1998-2001, dues probablement au mode de collecte de linformation. En effet, au cours de la première enquête, les patrons étaient questionnés sur le nombre dhommes embarqués pour la saison de pêche au large. La moyenne ainsi obtenue était de 2,68 par bateau (Daniel, 1995). Depuis 1998, cest le nombre dhommes déquipage effectif qui a été collecté pour chaque sortie lors des échantillonnages détaillés. Dans ce cas, léquipage est composé en moyenne de 2 hommes (incluant le patron).
A partir dune enquête réalisée auprès de 50 patrons choisis au hasard autour de lîle, le chiffre daffaires et les charges opérationnelles par marée ont pu être évalués pour lannée 1993, pour la traîne au large et la traîne côtière. Les chiffres obtenus sont présentés dans le tableau 6.
Tableau 6: Résultats économiques (moyennes par marée et écart-types) des principaux types de pêche des pélagiques hauturiers en 1993 (Daniel, 1995).
|
Traîne au large |
Traîne côtière |
Quantité débarquée (kg) |
63 (26,17) |
21 (13,05) |
Autoconsommation (kg) |
4 (2,49) |
2 (1,21) |
Prix moyen à la première vente (F) |
40 (7,11) |
47 (9,92) |
Chiffre daffaires (F) |
2373 (1100,94) |
935 (654,38) |
Carburant et lubrifiant (F) |
742,45 (246,63) |
237,00 (155,23) |
Glace (F) |
22,95 (67,87) |
4,29 (11,34) |
Appât (F) |
66,36 (136,49) |
108,29 (153,34) |
Rémunération des matelots (F) |
564,64 (340,45) |
172,00 (175,98) |
Marge brute de lactivité (F) |
976,09 (754,86) |
413,43 (491,90) |
Du fait de ces résultats économiques intéressants (au moins lors des «bonnes» années), la traîne au large attire les pêcheurs. Mais les risques liés à ce type de pêche ont freiné son développement. Cependant lacquisition dappareils de navigation par satellite (GPS) et les aides à léquipement de balises de sécurité contribuent à accroître la pêche des pélagiques hauturiers. La construction par les chantiers navals locaux dembarcations de mieux en mieux adaptées à cette pêche, favorise également les métiers du large.
Les difficultés de commercialisation pendant la saison de pêche de traîne au large ont conduit dès 1987, les autorités à contingenter les importations de poissons pélagiques (Lantz et Murat, 1990).
Annexe 1: Tailles de première maturité utilisées
Espèce |
Sexe |
Type de Lm |
Lm mini (cm) |
Lm max (cm) |
Lm50 (cm) |
Lm retenue (cm) |
Référence |
Lm citée par l'ICCAT (cm) |
Acanthocybium solandri |
U |
FL |
|
|
75 |
75 |
Battaglia, R., 1993 |
|
Coryphaena hippurus |
M |
FL |
|
|
90 |
90 |
Hoxenford, H.A., 1986 |
|
Euthynnus alletteratus |
U |
FL |
35 |
|
|
35 |
Collette, B.B. and C.E. Nauen, 1983 |
42 cm Est Atl. |
Istiophorus albicans |
U |
EFL |
81 |
|
|
81 |
Battaglia, R., 1993 |
|
Katsuwonus pelamis |
F |
FL |
|
|
40 |
40 |
García-Cagide, A., R. Claro and B.V. Koshelev, 1994 |
M 51 cm / F 52 cm |
Makaira nigricans |
M |
LJFL |
161 |
252 |
|
161 |
Skillman, R. and M. Young, 1976 |
|
Scomberomorus brasiliensis |
U |
|
|
|
|
|
|
|
Scomberomorus cavalla |
F |
FL |
58,5 |
114 |
|
58 |
Sturm, M.G. de L., 1990 |
|
Sphyraena barracuda |
F |
FL |
58 |
|
66 |
66 |
García-Cagide, A., R. Claro and B.V. Koshelev, 1994 |
|
Tetrapterus albidus |
U |
FL |
|
|
164 |
164 |
Mather, F.J. III et al., 1974 |
|
Tetrapterus pfluegeri |
U |
EFL |
|
|
45 |
45 |
Battaglia, R., 1993 |
|
Thunnus alalunga |
U |
FL |
|
|
90 |
90 |
ICCAT, 2001 |
90 |
Thunnus albacares |
F |
FL |
125 |
175 |
130 |
110 |
Arocha F., Lee D. W., Marcano L. A., Marcano J. S., |
110 |
Thunnus atlanticus |
M |
FL |
|
|
39 |
39 |
García-Cagide, A., R. Claro and B.V. Koshelev, 1994 |
|
Thunnus obesus |
U |
FL |
|
|
100 |
100 |
ICCAT, 2001 |
100 |
Thunnus thynnus |
U |
FL |
|
|
|
|
|
|
Xiphias gladius |
F |
LJFL |
|
|
180 |
180 |
ICCAT, 2001 |
180 |
Lm: taille de 1ère maturité sexuelle |
M: mâle F: femelle U: non sexé |
Lm50: taille à laquelle 50% de l'échantillon est mature |
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Bibliographie
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[10] Ifremer,
délégation des Antilles Laboratoire de Recherche Halieutique
Pointe Fort, 97231, Le Robert Martinique (F.W.I.) [email protected]
[email protected] [email protected] [11] Ifremer, délégation des Antilles Laboratoire de Recherche Halieutique Pointe Fort, 97231, Le Robert Martinique (F.W.I.) [email protected] [email protected] [email protected] [12] Ifremer, centre de Boulogne 150, quai Gambetta BP 699 62321 Boulogne-sur-Mer Cedex France [email protected] [13] Ifremer, délégation des Antilles Laboratoire de Recherche Halieutique Pointe Fort, 97231, Le Robert Martinique (F.W.I.) [email protected] [email protected] [email protected] |