FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.1 - février 2002 - P. 7

Stocks de report

Forte hausse des chiffres prévus pour les stocks mondiaux de céréales en 2002

Les prévisions relatives aux stocks mondiaux céréaliers de report pour les campagnes agricoles prenant fin en 2002 ont été révisées a la hausse et portées à 587 millions de tonnes, soit 34 millions de tonnes de plus que l'estimation du rapport précédent, mais cependant 55 millions de tonnes de moins que le niveau atteint lors de la campagne précédente (8 pour cent). Le recul enregistré pendant cette campagne serait essentiellement dû à une diminution des stocks en Chine, provoquée par des récoltes plus réduites de blé et de riz. Si les  estimations de ce mois-ci ont été révisées en hausse, c'est parce qu'en Inde, dans la Fédération de Russie et en Ukraine, la constitution des stocks a dépassé les prévisions, et que l'on s'attend également à un volume plus élevé des stocks en Australie et dans la CE.

Selon les prévisions actuelles, les stocks mondiaux de blé, à la clôture des campagnes prenant fin en 2002, devraient s'élever à 211 millions de tonnes, soit 11 millions de tonnes de plus que le chiffre prévu en décembre, mais encore 26 millions de tonnes de moins (11 pour cent) que leur niveau d'ouverture. L'amenuisement des stocks mondiaux de report d'une année sur l'autre s'expliquerait principalement par la diminution probable des stocks de clôture en Chine. De même, le volume global des stocks de blé détenus dans les principaux pays exportateurs devrait, selon les prévisions actuelles, baisser de 11 millions de tonnes pour être ramené à 41 millions de tonnes. Cette baisse est moins forte (d'environ 4 millions ) que celle qui était prévue antérieurement. La principale raison, est que les chiffres de la production de blé de l'Australie et de la CE en 2001 ont été révisés en hausse ce mois-ci.

Stocks céréaliers de report mondiaux

Source: FAO

La réduction escomptée des stocks de blé détenus par les grands pays exportateurs en fin de campagne devrait également avoir pour effet de ramener à 18,2 pour cent le ratio stocks globaux de blé/écoulement total (somme de la consommation intérieure et des exportations) - chiffre relativement faible par rapport aux 22,2 pour cent enregistrés en 2000/2001. Cependant, les approvisionnements qui se situent au-dessus de la moyenne dans beaucoup d'autres pays par suite des bonnes récoltes, notamment en Inde et dans la Fédération de Russie, mais également en Hongrie, au Kazakhstan, en Roumanie et en Ukraine, devraient largement compenser toute incidence négative que la diminution des stocks des principaux exportateurs pourrait avoir sur l'offre globale.

Le chiffre estimatif des stocks mondiaux de céréales secondaires pour les campagnes agricoles prenant fin en 2002 a été augmenté de 10 millions de tonnes depuis le dernier rapport et est passé à 224 millions de tonnes. La révision en hausse de ce mois-ci tient au fait qu'en Australie, dans la CE et dans la Fédération de Russie, les stocks ont été plus importants qu'on ne l'escomptait. Cependant, d'après les prévisions actuelles, les stocks mondiaux de report devraient encore être inférieurs d'environ 16 millions de tonnes à leurs niveaux d'ouverture, en raison essentiellement des prélèvements importants sur les stocks opérés en Chine et aux États-Unis, et malgré l'accroissement des stocks dans quelques autres pays, notamment dans la Fédération de Russie, en Ukraine et en Hongrie. On table également sur une augmentation des stocks au Brésil par suite d'une récolte record de maïs. Dans l'ensemble, on envisage un recul des stocks de céréales secondaires en Afrique, ce qui devrait être essentiellement dû au fléchissement de la production de maïs dans la sous-région australe.

Les stocks de céréales secondaires détenus par les principaux exportateurs tomberont vraisemblablement à 72 millions de tonnes, soit 9 millions de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. À ce niveau, dans les principaux pays exportateurs, le ratio stocks /écoulement total devrait tomber à 16,3 pour cent en 2001/02, contre 18,4 pour cent en 2000/01. Cette diminution devrait surtout être imputable à la contraction des stocks aux États-Unis, qui sera probablement entraînée par le fléchissement de la production en 2001. En revanche, dans la CE, les stocks de céréales secondaires devraient augmenter pour la troisième année de suite, surtout en ce qui concerne le seigle, qui soutient de moins en moins la concurrence de l'orge et du blé.

Depuis le dernier numéro du rapport, les prévisions de la FAO relatives aux stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation prenant fin en 2002 ont été fortement revues en hausse, en passant de 138,9 millions de tonnes à 151,5 millions de tonnes. Des ajustements appréciables ont également été apportés aux chiffres des stocks des années 2000 et 2001. Ces révisions s'expliquent principalement par les nouvelles estimations des stocks de riz en Inde et à un moindre degré, en Thaïlande et au Viet Nam. Dans le cas du Viet Nam, ces variations sont liées au changement de la base de calcul retenue pour l'établissement des statistiques de la saison rizicole. En 2002, avec cette nouvelle méthode de prévision, les stocks mondiaux de riz pourraient être de 14 millions de tonnes inférieurs à ceux de l'année précédente. Certes, avec 12 pour cent, la part des pays traditionnellement importateurs dans le total des stocks est relativement restreinte, mais il est à noter que, selon les estimations de la FAO, le volume de leurs stocks devrait baisser de plus de 2 millions de tonnes pour tomber à 17,7 millions de tonnes, ce qui marquerait un retournement de la tendance observée depuis 1998. En même temps, les quantités de riz détenues par les principaux pays exportateurs devraient être ramenées à 133,8 millions de tonnes, le niveau le plus faible depuis 1998.

Il ressort du recul escompté des stocks mondiaux de riz que la production mondiale ne semble pas pouvoir, cette année encore, croître au même rythme que les besoins de la consommation. Tel semblerait particulièrement être le cas de la Chine où les prélèvements sur les stocks pourraient dépasser 11 millions de tonnes. Au Brésil, au Cambodge, en Indonésie et au Pakistan, la contraction de la production en 2001 pourrait également se traduire par une très forte diminution des stocks de clôture. En revanche, on prévoit que les stocks de riz seront beaucoup plus importants en Inde qu'on ne le prévoyait auparavant, en raison de la bonne récolte de 2001 et du volume record des stocks d'ouverture. Les prévisions relatives à l'Inde ont été revues à la suite de la publication du chiffre de 24,8 millions de tonnes pour les stocks détenus par des organismes publics à la fin de la dernière campagne, le 30 septembre 2001, car ce chiffre dépasse de beaucoup l'estimation initiale. L'importance des stocks publics de riz peut s'expliquer par les prix d'achat relativement élevés payés par les organismes d'État et par les prélèvements minimes opérés dans les entrepôts publics. L'accroissement de la production en 2001 devrait également gonfler les stocks de clôture au Bangladesh, dans la République de Corée et aux États-Unis. On n'escompte pas beaucoup de changements pour les autres grands pays producteurs de riz, notamment pour la Thaïlande, le Viet Nam et les Philippines.